Base : Harry Potter
Titre : Les enquêtes de Dawn & Matthew
Genre : Enquête
Rating : M = pour certaines "images"
Personnages : Dawn Darkwell et Matthew Monnory, tous les deux journalistes du Chicaneur, tenu par Ginny et Luna (cf L'amour d'un père)
Disclamer : Merci à la grande JK Rowling qui nous autorise à jouer avec son univers et ses personnages. L'intrigue et les personnages principaux m'appartiennent, même si je ne toucherai pas d'argent dessus.
Résumé : Matthew Monnory, reporter pour le Chicaneur, découvre que des sorciers se font tuer dans le monde moldu et que Ste Mangouste maquille ces faits en accidents auprès des familles. Après quelques recherches, il réussit à constituer un dossier qu'il présente à sa patronne : Ginny Potter. Cette dernière lui demande de creuser davantage avec l'aide d'une coéquipière : Dawn Darkwell.
Avertissement : Il s'agit ici d'une fic centrée sur 2 OC, liée à mon autre fic intitulée L'amour d'un père. Néanmoins, elle peut tout à fait se lire indépendamment de l'autre si vous le souhaitez.
Publication : J'ai écrit cette fic avec un découpage en "jours". Les chapitres ne seront donc pas vraiment équilibrés. Et je découperai en 2 parties (3 pour le 14e jour) les journées de plus de 4 000 mots. Pour la fréquence : tous les lundis, ça vous convient ?
Notes : Coucou ! J'espère que vous allez bien (?) Bienvenue à ceux qui découvrent cette histoire et merci à tous d'être là avec moi pour ce chapitre 13 ^^ Je ne remets pas de résumé, hein ! J'espère que c'est bon pour vous. Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture ! À bientôt !
Jour 9 : Jeudi 24 septembre (matin)
— Purée, ça caille ! grelotta Dawn.
— Tu ne t'es pas assez couverte… remarqua inutilement Matthew à ses côtés.
La sorcière lui jeta un regard noir. Elle s'était pourtant vêtue plus chaudement que d'habitude, mais apparemment pas assez.
Cela faisait près d'une heure maintenant qu'ils attendaient devant la maison. Les volets fermés les empêchaient de voir s'il y avait de l'activité à l'intérieur.
— Promets-moi de m'offrir une boisson chaude après ça, lança-t-elle à son coéquipier.
Celui-ci lui sourit.
— Promis, partenaire.
Quelle idée ils avaient eue là ! Une lumière s'alluma à l'extérieur de la maison et les deux hommes Spencer en sortirent quelques dizaines de secondes plus tard. Matthew attendit que le plus jeune monte dans un véhicule et put enfin lancer son sortilège.
— Allons-y !
Il posa sa main sur l'avant-bras de la sorcière et attendit qu'elle approuve avant de les faire transplaner près de leur Café habituel.
— Comme d'habitude ? leur demanda la serveuse.
Matthew et Dawn confirmèrent d'un mouvement de tête. Ils étaient désormais des « habitués » de l'endroit. Ça avait quelque chose de sympa.
— C'est bizarre qu'ils aient chacun leur véhicule alors qu'ils travaillent ensemble, s'intrigua le reporter.
— Ils ne font peut-être pas les mêmes horaires. Ou alors, le fils va trainer après le travail, ce qu'il ne peut pas faire s'il dépend de son père… proposa Dawn.
— Ah oui. Une histoire d'indépendance, donc.
La sorcière acquiesça.
— Oh, merci ! indiqua-t-elle à la serveuse qui déposait sa boisson chaude et sa viennoiserie devant elle.
La femme sourit devant son air affamé et retourna au comptoir.
Dawn plaça ses mains de part et d'autre de sa tasse, et laissa la chaleur la réchauffer quelques secondes avant de porter le récipient à sa bouche pour se réchauffer également de l'intérieur.
— Oh, mon dieu, que ça fait du bien !
Matthew la regarda, amusé.
— Quoi ?
Il lui indiqua sa serviette en papier.
— D'une, j'adore ta moustache. De deux, ça faisait longtemps que je n'avais pas entendu ce genre d'expression moldue.
La journaliste s'empressa de s'essuyer la bouche avant de replacer ses mains sur son radiateur éphémère, même si la viennoiserie lui faisait de l'œil.
— J'allais te demander ce que ça donne, mais je te vois mal sortir… hum, la sortir ici. Peut-être devrais-tu aller aux toilettes ?
— Eh bien, c'est très… suggestif comme réflexion, partenaire.
Dawn songea à ce qu'elle venait de dire, puis se mit à rire, le rose aux joues.
— C'est sûr.
— Sinon : on n'est pas pressés, n'est-ce pas ? Ça ne fait même pas un quart d'heure que j'ai lancé le sort.
Peut-être auraient-ils dû penser à rompre leur habitude en se rendant dans un Café sorcier. Ils auraient pu suivre l'évolution du trajet en direct.
— En fait, on aurait dû aller chez moi, soupira la sorcière.
— Eh bien, finissons notre collation et faisons comme ça.
— Euh… Ok.
Dawn réfléchit rapidement à l'état dans lequel elle avait laissé son appartement avant de sortir ce matin.
— Tu me laisseras quelques minutes, le temps que je vérifie que tout est en ordre, d'accord ?
— Pas de problème. C'est vrai que ce sera plus simple pour parler de la suite des événements.
La femme rousse ne put qu'acquiescer à cette affirmation.
-x-
— C'est bon, tu peux entrer.
— C'était rapide, constata Matthew.
— Ça va, juste quelques affaires qui trainaient et j'ai passé mon lit en mode canapé.
— Je ne te demandais pas de te justifier, précisa le sorcier tout sourire.
Elle ne releva pas et alla s'asseoir dans son canapé.
Son collègue s'installa à ses côtés et sortit sa baguette. Elle tourna sur elle-même et s'arrêta.
— Le sort s'est levé ? s'inquiéta la sorcière.
— Non. Je pense juste qu'ils sont déjà arrivés. Ce qui signifie qu'ils ne doivent pas travailler très loin de chez eux.
Dawn sortit les documents imprimés par Jonas la veille au soir. Sauf qu'ils se trouvaient désormais chez elle et non chez les Spencer.
— Ce n'est pas grave, on retournera à notre lieu d'observation, indiqua Matthew.
— Oui. Alors, que ferons-nous ensuite ?
— Eh bien, on se présente là-bas et on demande à parler à Steeve Spencer.
— Et s'ils ne veulent pas, parce qu'on n'a rien à faire sur son lieu de travail ?
Matthew haussa les épaules.
— On verra sur place.
— Ok… Donc, s'il sort, qu'est-ce qu'on fait ensuite ?
— Ensuite, on le fait transplaner.
— Où ?
— Hum… Eh bien, que dirais-tu de l'usine de perceuses qu'on sait désaffectée ?
La journaliste réfléchit à cette proposition et acquiesça.
— Ça me semble bien. Je propose qu'on passe voir d'abord s'il n'y a bien personne. Comme ça, on désactive l'alarme pour pouvoir transplaner directement à l'intérieur.
Le sourire de son collègue s'étira face à cette remarque, puis il continua :
— Ensuite, on l'interroge sous Véritaserum, on le refait transplaner, on lui efface la mémoire et on se barre.
Dawn se mit à rire. Elle n'avait pas l'habitude d'entendre Matthew parler de cette façon.
— Ok. Et après, selon l'heure, on file à l'école de Jonas pour manger avec lui.
Le sorcier acquiesça. Dawn avait eu l'occasion de lui rapporter la conversation du dîner durant leur planque.
— Je pense que notre matinée est plutôt bien programmée, s'amusa-t-il alors.
— Je trouve aussi.
— Finalement, on n'aura pas vraiment profité de chez toi.
— Être tranquilles pour discuter, c'est déjà ça, sourit la sorcière.
— C'est vrai. Bon, on transplane directement à l'usine ? Tu te souviens d'où elle se trouve ?
— Pas vraiment, non. C'est toi qui m'as fait transplaner, la première fois.
Matthew se leva. Il regarda sa partenaire remettre ses documents dans son sac avant de se lever à son tour.
— On y va, l'avertit-il avant de lui attraper le bras.
-x-
— Alors, quelle direction ?
Matthew laissa sa baguette tourner au-dessus de la paume de sa main.
Dawn sortit la sienne.
— Pointe au nord !
Dans sa main, la baguette effectua le même mouvement que celle du reporter, mais ne s'arrêta pas dans le même sens.
— Bon, si le nord est par ici, ça signifie que l'on doit prendre la direction du sud-est.
La sorcière sortit la carte imprimée correspondante et aligna la rose des vents. Elle rangea sa baguette et Matthew se plaça au-dessus du document à son tour.
— Ils doivent être par là, indiqua-t-il.
— Étant donné qu'ils se sont déplacés en voiture et qu'ils ont mis moins d'une demi-heure, je suppose que oui, approuva Dawn.
L'homme rangea sa baguette.
— Je te propose qu'on transplane ici.
— J'ai une autre idée, même si ça va nous demander plus de temps. Le fait est que je ne suis jamais rassurée de transplaner dans un endroit que je ne connais pas et je suppose que toi non plus. Si on ne peut pas visualiser correctement les lieux, c'est vraiment dangereux de faire ça.
D'un mouvement de tête, Matthew l'invita à poursuivre. Mais Dawn ne répondit pas tout de suite : elle fouilla dans son sac et sortit un marqueur de couleur jaune. Elle traça un chemin entre leur position actuelle et celle supposée par la baguette.
— Et tu proposes quoi ? Qu'on fasse le trajet à pied ? Ce sera beaucoup trop long.
Sa partenaire fit un signe négatif de la tête.
— Regarde, mes parents habitent ici, pas très loin. Si on transplane chez eux, je peux demander à ma mère de nous conduire en voiture. Je pense qu'on sera dans les temps.
Matthew sembla perdu dans ses réflexions.
— Bon, ok. On fait comme ça.
Dawn acquiesça et ils transplanèrent tous les deux dans le jardin des Darkwell.
La femme s'empressa d'aller frapper à la porte.
— Bonjour, vous deux ! s'exclama Sonia, pas du tout surprise de les trouver là.
Après tout, cela faisait partie des hypothèses émises la veille.
— Tu veux écrire un sms à ton frère, je suppose.
Dawn fronça les sourcils.
— Ah, non. Ce n'est pas pour ça qu'on est là. En fait, on voudrait se rendre ici…
Elle sortit la carte imprimée et la montra à sa mère.
— On aurait bien transplané, mais ni Matthew ni moi ne connaissons la destination, donc c'est assez risqué. Je me demandais si c'était possible que tu nous y conduises…
Dawn termina sa tirade avec un grand sourire implorant.
— Euh… Eh bien. Oui. Oui, bien sûr. Laisse-moi juste le temps de fermer les fenêtres et de me préparer à sortir.
Sa fille acquiesça, n'ayant pas vraiment le choix, de toute façon.
Quelque temps plus tard, ils étaient tous les trois installés dans la Citadine de Sonia. Dawn était à l'arrière, elle avait insisté pour que Matt monte devant et lui avait remis la carte pour qu'il serve de copilote à sa mère.
— Donc vous ne savez pas vraiment dans quelle rue ils se trouvent, c'est ça ?
— C'est ça, approuva Matthew.
— Vous avez de la chance, il n'y a pas beaucoup d'entreprises qui peuvent engager les enfants de leurs salariés comme ça… expliqua Sonia. J'imagine bien un chantier de BTP… dans ce genre-là ! indiqua-t-elle en se garant aussitôt qu'elle le put.
— Merci, maman. On va aller se renseigner. Si tu ne nous vois pas revenir d'ici cinq minutes, c'est que tu peux y aller.
— Très bien. Faites attention à vous, surtout.
— Promis ! sourit Dawn.
Les deux journalistes, conscients de ne pas s'être grimés pour cette occasion, pris par le temps, s'avancèrent vers un homme en tenue de chantier.
— Excusez-moi, Monsieur. Nous recherchons Steeve Spencer, ne travaille-t-il pas ici ?
— Vous lui voulez quoi ?
Dawn se tourna vers la voiture de sa mère et leva le pouce en l'air. Le moteur qui se mit quasiment aussitôt en route lui indiqua qu'elle l'avait bien vue dans l'un de ses rétroviseurs. La sorcière se doutait bien que sa mère la surveillerait tant qu'elle le pourrait.
— Eh bien, nous avons quelques questions à lui poser.
— Et ça ne vous dérange pas de venir faire ça sur son temps de travail ?
— Nous ne connaissions que cette adresse pour le trouver.
— Vraiment ? grimaça-t-il.
— S'il vous plaît, intervint Dawn.
Le type grimaça de plus belle.
— Vous êtes la petite amie de Steeve, je suppose.
Elle rougit, mais se retint de réfuter.
L'homme cracha sur le trottoir avant d'interpeller l'un des types en train de déblayer le sol.
— Dis à ton fils qu'y'en a deux, là, qui veulent lui parler !
M. Spencer les observa quelques secondes avant d'acquiescer et de disparaître derrière un pan de mur.
Un jeune homme, pas pressé du tout, s'approcha une bonne dizaine de minutes plus tard. L'autre type les avait laissés plantés là, ayant du travail à faire.
— Qui vous êtes, vous ? demanda-t-il.
— On a quelque chose à vous dire, mais on serait mieux loin du bruit pour discuter.
— Vous plaisantez ? Je vous suis pas tant que vous ne vous êtes pas présentés.
Matthew commença à s'agacer. Il attrapa le jeune homme et l'entraina de force derrière le fourgon garé juste à côté. Steeve eut à peine le temps de protester ou de se débattre, que le journaliste les avait déjà fait transplaner. Dawn suivit rapidement le mouvement.
— Stupefix ! entendit-elle dans l'entrepôt.
Elle s'empressa de venir aider Matthew à maintenir le corps, le temps qu'il verse une goutte de Véritaserum dans le gosier du moldu.
Elle rapprocha une chaise pour y asseoir Steeve, puis pointa sa baguette.
— Petrificus totalus ! lança-t-elle au moment où son coéquipier levait son premier sort.
— Putains, vous êtes des sorciers ! Des putains de sorciers !
— Woaw, je suis impressionné par ton sens de l'observation, le taquina Matthew.
Il avait une mine sévère que Dawn ne lui avait jamais vue auparavant. Il attrapa deux chaises qu'il disposa : l'une bien face à l'homme, l'autre un peu en retrait. Il s'installa sur la première. Dawn comprit que l'autre lui était destinée. Elle s'empressa donc de prendre place.
— Alors, que peux-tu nous dire sur Vesper ?
Le mec face à lui tenta de lui cracher à la figure, mais manqua sa cible : Matthew avait anticipé son geste.
— Tu sais, on restera là tous les trois jusqu'à ce que tu nous racontes tout ce que tu sais. Il se passe de drôles de choses depuis que l'usine de Vernon Dursley a fermé…
Au nom de Dursley, Steeve se rembrunit. Dawn vit ensuite son visage se contracter. Elle observa Matthew et comprit qu'il venait de forcer le passage pour lire dans ses souvenirs. Elle espérait que, malgré ce qu'ils supposaient que Steeve ait fait, ce dernier n'aurait pas de séquelles de cette entrevue. Madame Spencer ne s'en remettrait pas.
— Qui est Vesper ? Tu me réponds ou je retourne chercher les réponses moi-même ? l'interrogea à nouveau le sorcier au bout d'un moment.
Steeve le regarda d'un air un peu effrayé, semblant lutter avec sa conscience.
— Ok. Je vous dis tout ce que je sais.
— Ah, ben tu vois quand tu veux… sourit faussement Matthew.
Le jeune homme grimaça.
— On t'écoute, relança le journaliste devant l'apparent silence de Steeve.
— Vesper est un type que je n'ai jamais rencontré. J'ai juste vu son nom apparaître dans quelques mails échangés pour un questionnaire rémunéré.
— Et de quoi parlait-il ce questionnaire ?
— Il y avait des questions sur les sorciers et le fait d'en connaître dans notre entourage proche.
— Et tu as balancé ton frère.
Steeve déglutit.
— Ce n'était qu'une enquête. Je ne savais pas qu'ils risquaient de s'en prendre à Éthan après. D'accord, je lui en voulais par rapport à ce qu'avait dit Dursley au sujet de nos concurrents. J'ai peut-être répondu un peu trop vite à ce formulaire. Mais je ne pouvais pas savoir…
Les larmes lui montèrent aux yeux. Étant sous Véritaserum, Dawn et Matthew savaient qu'il leur disait la vérité.
— Ça doit être difficile pour toi de vivre avec la mort de ton frère sur la conscience… suggéra le journaliste.
— Rien ne prouve que ce soit lié.
— Mais c'est possible. Et ce doute doit te ronger de l'intérieur, non ? Pourquoi ne pas avoir balancé Vesper aux autorités ?
— Il y avait une clause de confidentialité, de non-divulgation, pour le questionnaire. Comme un contrat, en échange de la rémunération.
— Et ça ne t'a pas mis la puce à l'oreille qu'il se passait des trucs douteux, derrière ? Que pensais-tu qu'ils feraient de tes informations ?
— Je ne sais pas. Peut-être récolter suffisamment d'éléments pour révéler l'existence des sorciers à notre monde. Leur prouver à tous qu'ils existent vraiment. Mon frère était sorcier. Ce n'était pas évident pour moi de devoir expliquer à mon entourage pourquoi Éthan ne fréquentait pas la même école que moi. J'ai toujours dû vivre avec des mensonges. J'espérais juste que la lumière serait faite, c'est tout. Et le fait que je l'avais mauvaise, car je venais de me faire licencier et que ça me gonfle grave de devoir travailler avec mon père faute de mieux, ça ne m'a pas aidé à réfléchir aux conséquences d'un tel questionnaire. Moi, j'y ai surtout vu la possibilité de me faire de l'argent facilement.
— Et tu ne t'es pas senti coupable quand ton frère est mort ?
— On nous a dit qu'il était mort d'un AVC. C'est vous qui m'apprenez que ce n'est pas le cas. Qu'ont-ils fait à mon frère s'il n'est pas vraiment mort de cette façon ?
— Tu veux vraiment le savoir ?
— Matt… tenta d'intervenir Dawn.
Puis elle se souvint qu'ils allaient de toute façon lui effacer la mémoire ensuite.
— Ils lui ont ouvert la boîte crânienne pour lui analyser le cerveau.
— Mais… pourquoi ? chercha à comprendre Steeve qui avait blanchi.
— C'est ce que nous souhaitons découvrir également. Tu comprends pourquoi on fait tout ça, désormais ?
Le moldu acquiesça tristement.
— Et vous pensez vraiment que Dursley et ce Vesper sont liés à… à ce qui est arrivé à mon frère.
— Nous ne pouvons pas encore le confirmer, mais nous en sommes convaincus. Et il n'est pas leur unique victime. Est-ce que les noms Strauss ou Spark te disent quelque chose, par exemple ? Parce que leurs familles aussi travaillaient pour la Dursley Co. Ça fait une sacrée coïncidence, non ?
— Beaucoup de personnes travaillaient là-bas.
— Et pour la boîte concurrente aussi. Sauf qu'avec les conneries de Dursley, les patrons ont aussi dû mettre la clé sous la porte et de nombreux employés se sont également retrouvés à la rue. Le fautif de cette histoire, c'est Dursley. Les sorciers n'y sont pour rien. Nous ne sommes même pas au courant de ce qu'il se passe dans votre monde, en vérité. Ce Vernon Dursley a juste voulu évacuer sa rage tout en faisant porter le chapeau à son concurrent. Une pierre deux coups.
— Je savais pas.
— Est-ce que vous avez déjà entendu parler du site Xenophobia ? demanda Dawn.
La question venait juste de lui traverser l'esprit.
Steeve l'observa sans répondre.
Matthew fronça les sourcils.
— Alors ? intervint-il alors.
Le jeune Spencer se reconcentra sur Matthew.
— Ouais. Je ne comprends pas bien le rapport, mais oui, je connais ce site.
— Tu t'es inscrit dessus ?
— Oui. C'était d'ailleurs suggéré dans la lettre de remerciement d'avoir répondu au questionnaire.
— Comment ça ?
— Ben, comme je viens de vous le dire. Ça indiquait que suite aux réponses que j'avais fournies, ce site pourrait m'intéresser. Du coup, je suis allé voir.
— Et tu as dû passer un test d'admission.
— Non. Mais c'est eux qui m'ont invité à rejoindre le groupe, donc…
— Et tu en sais un peu plus sur ce fameux test, même si tu ne l'as pas passé ? Il doit y avoir des discussions à ce sujet sur le forum, non ?
Steeve grimaça et soupira.
— Ouais.
— Tu peux développer ? Qu'est-ce qui se passe exactement pour les nouveaux inscrits ? Il consiste en quoi ce fameux test ?
— En quoi ça peut bien vous intéresser ?
— Mon frère s'est inscrit, expliqua Dawn.
— C'est moi qui pose les questions, ici, répliqua alors sévèrement Matthew.
— Franchement, c'est rien. La personne est juste amenée à subir un petit interrogatoire pour vérifier qu'elle est clean pour rejoindre le groupe, c'est tout.
— Ok.
— Et la vidéo du sorcier partagé sur YouTube, qu'est-ce que c'est ? intervint à nouveau Dawn.
Le type ne répondit pas. La journaliste ravala sa colère d'être ainsi ignorée.
— Comment vous l'avez trouvé, ce sorcier ?
— J'en sais rien. Je ne faisais pas partie de ce projet.
— Et il n'y a eu aucune fuite sur le sujet ?
— Rien que je n'ai pu savoir moi, en tout cas, confirma Steeve.
— Et quelle a été ta réaction en sachant que certains avaient réussi à capturer un sorcier, le faire parler tout en l'enregistrant, et qu'ils l'ont relâché ?
— Je n'ai rien dit. Qu'auraient-ils pu lui faire, après tout ? Le tabasser ? À ce moment-là, je ne savais pas qu'ils pouvaient être des meurtriers et qu'ils s'en sont peut-être pris à mon frère.
— Mais d'autres membres, qui détestent vraiment la menace que nous représentons, ont dû en émettre l'hypothèse, non ?
— Si, bien sûr que oui.
— Est-ce que cette haine envers les sorciers est encouragée, voire amplifiée par le biais du forum ?
— Avec un nom pareil, je ne comprends même pas que tu poses la question, souffla Dawn.
Steeve baissa les yeux.
— Oui. C'est pour ça que je n'y vais plus.
— Vraiment ? Depuis combien de temps ?
— Depuis la mort d'Éthan.
— Ah, donc tu as quand même culpabilisé un minimum, souligna Matthew.
— Même si je lui en voulais un peu de sa condition de sorcier, il restait mon petit frère. Jamais je n'ai réellement voulu qu'il lui arrive malheur.
— D'accord. Je pense qu'on peut s'arrêter là. À moins que tu aies d'autres questions à lui poser, partenaire ?
Pour la première fois depuis le début de l'interrogatoire, Matthew détourna ses yeux de Steeve pour les poser sur elle.
— Hum… Est-ce qu'il sait si ce fameux Vesper est l'administrateur du forum ?
Elle avait décidé de ne plus poser ses questions directement à Steeve, vu qu'il préférait faire comme si elle n'existait pas.
Matthew acquiesça et refit face à l'autre homme.
— Alors ? Qu'as-tu à répondre à ça ?
— Je ne sais pas qui est l'administrateur du forum.
— Et quel est son pseudo ? demanda Dawn en regardant son collègue qui répéta la question.
— Personne.
La réponse la fit pouffer. C'était plutôt bien trouvé pour quelqu'un qui voulait se faire le plus discret possible. Il aurait pu s'appeler « le fantôme » ou « l'insaisissable » que ça ne l'aurait pas surprise non plus.
— Ok. Je pense que Steeve nous a donné toutes les infos qu'il pouvait, déclara Matthew.
— Vous allez m'effacer la mémoire ?
— En effet, déclara le sorcier en quittant sa chaise.
— Mais pourquoi ? Si vous m'effacez la mémoire, je saurai plus ce qui est arrivé à mon frère…
— Nous ne pouvons pas prendre le risque que des gens t'interrogent à leur tour et puissent remonter jusqu'à nous. Et ça te mettra un minimum en sécurité, toi aussi, assura le journaliste.
— Même si vos méthodes sont loin d'être correctes, vous n'êtes pas si mauvais, en vrai.
— Non. On cherche juste à découvrir ce qu'il se passe en ce moment. Qui cherche à nuire aux sorciers… issus de famille moldue, termina Matthew lentement.
Dawn prit note. Il avait peut-être mis le doigt sur quelque chose. En effet, les deux victimes sur lesquelles ils avaient enquêté étaient des nés-moldus. Qu'en était-il de la nouvelle : Hélène Spark ? Et de tous les autres ? Leur ascendance n'était pas forcément indiquée dans les documents de l'hôpital.
— Dis, Matt, tu as sorti les dossiers des victimes… Mais il devrait y avoir leurs coordonnées, ainsi que leurs origines indiquées quelque part. Or, ce n'est pas le cas. Peut-être existe-t-il des fiches patients indépendantes aux documents que tu as… trouvés ?
— Mais oui, tu as parfaitement raison ! Je suis tellement plongé dans l'affaire que je ne me suis même pas rendu compte de ça.
— Au moins, ça nous a permis d'aller faire un tour à Poudlard, sourit Dawn qui avait tout de même apprécié la visite.
Son collègue acquiesça puis regarda sa montre.
— Si tu ne veux pas que ton frère pense qu'on lui a fait faux bon, je pense qu'il est temps de ramener Steeve à son boulot.
Ils s'exécutèrent, Matthew le faisant transplaner avec eux. Il lui lança le sortilège d'amnésie alors que Dawn lui retirait ses entraves. Ils le poussèrent de façon à le faire tomber au sol. Le temps que Steeve se relève, ils avaient tous deux déjà disparu.
— Ben alors, qu'est-ce que t'as foutu ? l'interrogea son père, venu à sa rencontre aussitôt qu'il l'avait aperçu.
— Je ne sais pas. Je crois qu'on m'a effacé la mémoire…
Les Spencer, père et fils, savaient pertinemment que c'était possible.
— Mais pourquoi… la question demeura incomplète dans la bouche du plus vieux qui finit par secouer la tête.
— Aucune idée, grimaça Steeve.
Ça faisait un moment qu'il n'avait pas mis les pieds sur le forum Xenophobia. Peut-être était-il temps qu'il y retourne pour relater ce qu'il était en train de vivre…
