Base : Harry Potter
Titre : Les enquêtes de Dawn & Matthew
Genre : Enquête
Rating : M = pour certaines "images"
Personnages : Dawn Darkwell et Matthew Monnory, tous les deux journalistes du Chicaneur, tenu par Ginny et Luna (cf L'amour d'un père)
Disclamer : Merci à la grande JK Rowling qui nous autorise à jouer avec son univers et ses personnages. L'intrigue et les personnages principaux m'appartiennent, même si je ne toucherai pas d'argent dessus.
Résumé : Matthew Monnory, reporter pour le Chicaneur, découvre que des sorciers se font tuer dans le monde moldu et que Ste Mangouste maquille ces faits en accidents auprès des familles. Après quelques recherches, il réussit à constituer un dossier qu'il présente à sa patronne : Ginny Potter. Cette dernière lui demande de creuser davantage avec l'aide d'une coéquipière : Dawn Darkwell.
Avertissement : Il s'agit ici d'une fic centrée sur 2 OC, liée à mon autre fic intitulée L'amour d'un père. Néanmoins, elle peut tout à fait se lire indépendamment de l'autre si vous le souhaitez.
Publication : J'ai écrit cette fic avec un découpage en "jours". Les chapitres ne seront donc pas vraiment équilibrés. Et je découperai en 2 parties (3 pour le 14e jour) les journées de plus de 4 000 mots. Pour la fréquence : tous les lundis, ça vous convient ?
Notes : Hello ! Pour celles et ceux qui ont lu L'amour d'un père, vous allez sûrement avoir une impression de déjà-vu. C'est tout à fait normal. Vous allez comprendre pourquoi dès le début de ce nouveau chapitre. Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture !
Jour 14 : Mardi 29 septembre (partie 1/3)
— Comment ça, Jonas n'est pas rentré de la nuit ? répéta Dawn, les sourcils froncés.
Elle avait proposé à Matthew de passer chez ses parents pour vérifier si son frère ne leur avait rien laissé concernant l'enquête en interne de Virginie.
— Eh bien, il est grand, il a le droit de faire des soirées chez ses copains. Le problème, c'est qu'il ne répond pas quand je l'appelle. C'est cet élément qui me perturbe le plus. Jonas n'est pas du genre à s'absenter sans prévenir avant, justement pour éviter que je m'inquiète. Tu veux bien aller vérifier à son école pour moi, s'il te plaît ?
— Bien sûr. Ça m'inquiète aussi. Je file voir son emploi du temps et on y va.
-x-
— Nicolas !
Le jeune homme tourna la tête vers la voix qui l'interpellait. Il reconnut la sœur de son ami.
— Bonjour, Dawn et euh… Matthieu.
— Matthew, rectifia le journaliste avec un clin d'œil. Aurais-tu vu Jonas, aujourd'hui ?
— Euh, non, pourquoi ?
— Il n'est pas rentré, hier, expliqua Dawn. Il y avait une fête ou quelque chose, hier soir ?
— Non, pas que je sache.
— Quand l'as-tu vu pour la dernière fois ? Désolée si ça te fait l'effet d'un interrogatoire, mais nous sommes inquiets. Ce n'est pas son genre de disparaître comme ça, continua la sorcière.
— Je comprends. Et la dernière fois, c'était hier soir, avant qu'on se sépare après le dernier cours, pour rentrer chez nous.
— Il ne t'a pas dit qu'il devait voir quelqu'un ou passer quelque part ? le questionna Matthew.
— Non.
— Oh, et des nouvelles de ta copine au sujet de la mission qu'on lui a confiée ? reprit Dawn.
— Non. Enfin, oui, j'ai des nouvelles, mais non, elle n'a rien transmis de particulier pour le moment.
— Ok. Merci beaucoup pour ton aide.
— Je n'ai pas fait grand-chose, malheureusement. Si je le croise, je lui demande de vous appeler directement, d'accord ?
— Oui, s'il te plaît. Merci. Nous, on va retourner chez mes parents, histoire de prévenir ma mère.
Matthew acquiesça, tandis que Nicolas s'éloignait pour rejoindre rapidement son cours.
-x-
— Je vais vérifier dans sa chambre s'il n'y a pas d'indice, indiqua Dawn après avoir rapporté sa conversation à Sonia.
— Je viens chercher avec toi, proposa Matthew.
— Merci, approuva la sorcière.
Ils ne trouvèrent rien de spécial dans la chambre. Sur une intuition, Dawn alluma l'ordinateur de son frère. Elle fouilla un peu les accessoires, mais il ne semblait pas tenir d'agenda électronique. Elle ouvrit la boîte mail et fit défiler les derniers messages.
— Eh merde !
— Quoi ?
— Ce crétin ne nous a pas écoutés quand on lui a dit de laisser tomber le forum. Apparemment, ils ont convenu d'un rendez-vous par SMS.
Elle tourna un visage livide vers Matthew.
— J'espère que ce ne sont pas eux qui l'ont. Et si c'est le cas, j'espère qu'ils ne lui ont rien fait ! Il faut absolument qu'on se dépêche de le retrouver ! Mais je ne pense pas qu'on y arrivera tous seuls.
— Bon, j'admets que c'est un cas d'urgence, là. Allons voir Ginny.
— Ginny ?
Dawn sembla analyser la proposition avant d'opiner.
— Il est temps qu'on fasse un compte-rendu détaillé de ce que l'on a fait ces derniers jours à notre chère patronne, ajouta le sorcier.
— Oui, tu as raison. Elle est pleine de ressource, elle saura quoi faire.
Au même moment, une petite alarme retentit sur l'ordinateur : le logiciel de protection venait de détecter une intrusion. La journaliste ne savait pas trop quoi faire. Elle se précipita à la porte et appela sa mère.
Cette dernière fut rapidement à l'étage auprès d'eux. Dawn lui indiqua l'écran et le message d'alerte. Sonia s'installa devant l'ordinateur et fit quelques manipulations pour couper l'Internet. Elle lança ensuite une analyse de l'ordinateur. Presque aussitôt le logiciel releva plusieurs fichiers infectés et des espions… et il n'en était qu'à 3 %.
— Qu'est-ce que ça signifie, maman ?
— Je n'en suis pas sûre, mais il est probable que l'ordinateur de ton frère était surveillé.
— Mais pourquoi ça ne se déclenche que maintenant ? Jonas a fait attention, pourtant : il utilisait des trucs pour brouiller sa trace sur Internet.
Sonia secoua la tête en signe d'ignorance. Dawn réalisa alors que si son frère savait brouiller sa trace sur Internet, elle ignorait tout de ce genre de manipulations, donc peut-être que c'était à cause d'elle et des recherches qu'elle avait faites quand Jonas n'était pas là.
— J'espère qu'il ne lui est rien arrivé ! Ce serait de ma faute. On n'a pas été assez prudents. Pourtant, on avait évoqué la possibilité des hackers…
— Ma chérie, ça ne sert à rien de t'en vouloir. Ça se trouve, ton frère n'a juste plus de batterie…
— Et il sècherait les cours ? grimaça Dawn.
— Bon, non. Tu as raison. Ce n'est pas du tout le genre de ton frère de louper la Fac. Mais ce n'est pas une raison pour te sentir responsable de son absence, d'accord ?
Matthew observa Sonia tenter de rassurer sa fille alors qu'elle avait elle-même les larmes aux yeux. S'occuper de Dawn était sûrement pour elle un moyen de ne pas craquer quant à la disparition de son garçon.
— Descendons manger, ma chérie. Ton père va arriver. Toi aussi, Matthew.
— Mais maman, nous devons aller demander de l'aide au Journal ! Chaque minute passée le met un peu plus en danger !
— Je sais bien, Dawn, mais ce n'est pas le ventre vide que vous parviendrez à résoudre cette affaire de disparition, n'est-ce pas ? Allons avertir ton père, maintenant… Vous irez voir votre patronne après.
— Surtout que je suppose que l'équipe du Chicaneur est actuellement en train de faire sa pause déjeuner aussi, glissa Matthew pour aider Sonia à convaincre sa fille.
Cette dernière finit par acquiescer. Ils sortirent tous les trois de la chambre, laissant le logiciel antivirus faire son travail.
-x-
Matthew répondit à peine aux saluts de ses collègues qui remarquèrent leur entrée dans le Journal. Dawn, quant à elle, semblait dans un état second et se laissait guider sans vraiment prendre conscience de ce qui l'entourait.
L'homme se hâta de les conduire dans le bureau de sa patronne. Il ferma la porte derrière lui et lança les sorts de confidentialité.
— Que se passe-t-il, Matt ? l'interrogea-t-elle, inquiète.
— Il se passe que le petit frère de Dawn a été enlevé et nous ne savons pas quoi faire pour le trouver et le secourir.
Ginny jeta un regard inquiet sur la journaliste qui se laissa tomber sur le fauteuil face à son bureau. Elle semblait livide.
— Et si vous m'expliquiez tout depuis le début ? proposa-t-elle en matérialisant un autre fauteuil pour Matt.
Ce dernier s'installa. Il sut alors ce qu'il devait faire.
— Dawn, peux-tu sortir tous les éléments de l'enquête qui sont dans ton sac ?
La sorcière posa un regard vide sur lui, puis l'information sembla enfin parcourir son chemin jusqu'à son cerveau. Elle regarda autour d'elle et rougit en constatant que Ginny l'observait.
— Oh, oui, oui, tout de suite ! Désolée de venir t'importuner avec ça, Ginny.
— Mais non, vous ne m'importunez pas. Et si la vie de ton frère est en jeu, il me semble important que vous me racontiez ce qu'il s'est passé, sinon, je ne vois pas comment je pourrai vous aider.
— C'est sûr, approuva Dawn.
Et elle commença donc à sortir les documents, tout en narrant ce qu'il s'était passé depuis qu'ils avaient quitté ce bureau près de deux semaines plus tôt. Matthew intervint régulièrement pour ajouter certains détails ou des informations sur ses actions qu'il avait entreprises le soir de son côté. À ces moments-là, un léger sourire s'étirait sur les lèvres de Dawn qui était ravie d'en apprendre plus sur les agissements secrets de son partenaire.
— Et il a disparu… sûrement hier soir, alors qu'il allait rentrer chez lui, vous dites ? C'est vrai que c'est inquiétant. Quelque part, d'après ce que vous m'avez dit, il ne risque pas grand-chose, étant donné qu'il n'est pas sorcier, mais s'il s'est fait... euh... pirater (?) son ordinateur, je ne sais pas si c'est lié à cette fameuse demande de rendez-vous, souleva Ginny.
— C'est vrai, mais tu conviendras que la coïncidence entre le mail, nos recherches et sa disparition serait un peu trop grosse, non ? répliqua Matthew.
— Je ne dis pas le contraire. J'évoque juste le fait qu'il est possible que ce ne soit pas lié. Dans tous les cas, je pense que Jonas est entre de mauvaises mains et je comprends que tu sois inquiète pour ton frère, Dawn.
Cette dernière acquiesça.
— Quant à toute cette affaire de meurtres et d'analyses du cerveau… c'est juste énorme. Et le fait que l'oncle d'Harry soit plus ou moins lié à toute cette histoire… je comprends que je vous ai demandé de m'effacer la mémoire lorsque je vous ai demandé de continuer à creuser cette affaire, expliqua-t-elle en secouant la tête de haut en bas.
— Matthew m'a dit que tu nous aiderais à retrouver Jonas, intervint alors Dawn.
— Ah oui ?
Ginny foudroya le reporter du regard.
— Là, comme ça, je ne suis pas sûre d'avoir une solution. Dans le sens où je ne pourrai certainement rien faire toute seule. Enfin, avec vous, bien sûr. Est-ce que ça vous dérange si je fais venir Harry ici. Je sais qu'il n'est pas Auror, mais il en a toutes les qualités et il connaît nos deux mondes. Peut-être aura-t-il une idée ?
— Si tu penses qu'il peut nous aider, vas-y, l'incita Matthew. Le fait qu'il ne soit pas Auror nous arrange, au contraire. Nous ne savons pas encore jusqu'où le Ministère peut bien être impliqué dans toute cette histoire.
— Ce n'est pas faux, valida la rédactrice en chef.
Elle avait encore un peu de mal à intégrer tous les éléments qu'ils lui avaient présentés. Elle jeta un regard à sa pendule.
— Par contre, il va falloir attendre un peu avant qu'il arrive. Si j'en crois l'heure qu'il est, il ne devrait pas tarder à aller chercher notre fils Albus au Manoir Malfoy.
— Au Manoir Malfoy ? répéta Matthew, surpris.
La sorcière acquiesça.
— Oui, il suit des cours donnés par Draco Malfoy. Albus et Scorpius Malfoy sont meilleurs amis.
— Eh ben, j'en ai loupé des choses ! souligna le reporter dans une tentative d'alléger l'atmosphère.
Cependant, Dawn semblait s'être replongée dans ses pensées. Ginny reprit :
— Je vais en profiter pour prévenir ma mère. Comme ça, dès qu'Harry rentrera, elle pourra venir s'occuper des enfants. Enfin, j'espère. Je te confie le bureau… et Dawn, soupira-t-elle. Je reviens avec Harry. Compte au moins une bonne demi-heure avant mon retour.
— Ok. De toute façon, je ne vois vraiment pas ce qu'on pourrait faire de plus qu'attendre, maintenant, acquiesça tristement Matthew, inquiet pour celle avec qui il partageait ses journées depuis un certain nombre de jours, désormais.
Et pour Jonas qu'il avait appris à connaître. Et pour Sonia qui devait se trouver impuissante en ce moment…
-x-
Il n'y avait plus personne dans les locaux du Journal lorsque Ginny repassa la porte de son bureau accompagnée de son mari.
— Bonsoir, Monsieur Potter, l'accueillit aussitôt Matthew avec un grand sourire.
Il s'empressa d'aller poser une main sur l'épaule de Dawn pour la tirer de ses pensées.
Voyant l'homme, elle se leva.
— Monsieur Potter.
— Appelez-moi Harry. Bon, explique-moi enfin ce qu'il se passe ! reprit-il à l'attention de sa femme.
Ginny acquiesça tandis que Matthew l'invitait à s'asseoir sur l'autre fauteuil présent devant le bureau de la rédactrice en chef. Elle poussa un énorme dossier vers cette place.
— Tu te souviens de notre querelle d'il y a deux semaines ?
Dawn observa le Sauveur froncer les sourcils sous la réflexion.
— Ta mémoire ?
— Exact. Si j'ai pris de telles dispositions, c'était pour oublier ce fameux dossier, fit-elle en indiquant l'objet sur le bureau. Et à ce moment-là, il n'était apparemment pas aussi épais.
— Tu veux que je lise tout ça ?
— Il le faudra bien. Mais faisons au plus pressé : le frère de Dawn…
Elle désigna l'autre sorcière d'un mouvement de main.
— … a été enlevé.
Harry fronça à nouveau les sourcils.
— Oui, et ? Je ne suis pas Auror, Gin' !
— Je le sais bien, Harry, répliqua sa femme en levant les yeux au ciel.
— Le problème, c'est que nos recherches doivent rester secrètes, expliqua alors Matthew. Si les Aurors nous tombent dessus et apprennent que nous avons tous ces éléments en mains, on est bon pour au moins se faire effacer la mémoire !
— Comment ça ?
— Il se passe des choses dans le monde des moldus et le Ministère de la Magie ne veut apparemment pas que ça s'ébruite dans notre monde, répondit le journaliste en indiquant le dossier de la main, poussant Harry à en prendre connaissance.
— On n'a pas encore regroupé toutes les informations, mais toujours est-il qu'une sacrée équipe de hackers travaillent dans l'ombre, chez les moldus. Ils ont su que l'on faisait des recherches sur les différents meurtres, compléta Dawn.
— Des meurtres ? s'inquiéta aussitôt Harry qui, après avoir pris une grande inspiration, souleva la couverture du dossier.
— Oui, des meurtres. J'ai emprunté l'ordinateur de mon frère pour faire mes recherches. Et c'est comme ça qu'ils lui sont tombés dessus, j'en suis sûre. Il faut absolument qu'on le retrouve au plus vite, avant qu'il ne lui arrive quoi que ce soit !
Dawn sentait cette culpabilité, qui refusait de s'en aller, au creux de son ventre. Elle se sentait responsable du sort de son frère.
— Ces images appartiennent à Ste Mangouste. Je les ai obtenues de manière pas très légale. Ils remettent des dossiers différents aux familles des victimes, prétextant d'autres causes de mortalité, expliqua Matthew, alors que l'homme à lunettes venait de commencer à feuilleter le dossier.
Ce dernier fit un léger mouvement de tête pour indiquer qu'il avait bien entendu.
Ginny guettait sa réaction, tout en se rendant compte que le temps qu'Harry prenait à consulter ces informations était autant de minutes perdues dans la recherche de Jonas Darkwell.
— J'ai du mal à croire que mon oncle soit lié à tout ça, releva-t-il entre ses dents. Et qu'attendez-vous de moi, exactement ? Vous voulez que je résolve cette enquête comme ça, d'un claquement de doigts, alors que vous travaillez dessus depuis plusieurs semaines ?
— J'espère seulement que vous saurez nous aider à retrouver Jonas. Vous êtes l'un des plus puissants sorciers de notre temps. Aidez-moi à sauver mon frère, s'il vous plaît ! l'implora Dawn.
— Mais, par Merlin, comment voulez-vous que je m'y prenne ? Avant de pouvoir le sauver, déjà faudrait-il savoir où il se trouve !
— Pour savoir où il se trouve, il faut attraper Vesper et pour chopper Vesper, il faut mettre la main sur Vernon Dursley.
— Et je ne peux certainement pas vous aider dans cette tâche.
— Harry, s'il te plaît… intervint sa femme.
— Mais comment veux-tu que je vous aide, Gin' ? Et tu es bien placée pour savoir que ça fait plus de dix ans que je n'ai pas pratiqué mes sortilèges d'attaque ou de défense.
— Tout comme ça faisait des années que tu n'avais pas pratiqué le Quidditch, et pourtant, tu t'en es parfaitement bien sorti quand il a fallu remonter sur un balai. Je suis sûre que tes réflexes d'Aurors vont te revenir sans problème, assura-t-elle.
— Avez-vous au moins une piste ? décida-t-il de reporter son attention sur les deux autres.
À ce moment-là, Pansy entra dans le bureau.
— Hum. J'ai l'impression que je mets le nez dans une affaire qui ne me regarde pas, mais je n'ai pas pu m'empêcher d'écouter. Ce n'est pas très prudent de ne pas avoir jeté tes sortilèges habituels, Ginny…
— Je pensais le bureau vide. Et, de fait, il l'était tout à l'heure. Que fais-tu là ?
— Je suis venue t'apporter ceci.
L'ancienne Serpentard fit glisser un document sur le bureau. Ginny s'en empara et s'empressa d'en lire le contenu. Elle ferma douloureusement les yeux.
— Ton intuition est toujours aussi remarquable, patronne ! ajouta alors Pansy.
Ginny acquiesça et tendit le document vers Matt qui le parcourut rapidement à son tour avant de le donner à Dawn.
Le regard de celle-ci se décomposa avant qu'elle ne secoue vigoureusement la tête.
— Ça signifie qu'on peut passer par le Dr Kahn pour retrouver mon frère ! s'exclama-t-elle alors.
— Et lui, je sais où il se trouve, indiqua la reporter.
— Quelqu'un peut m'expliquer ? grimaça alors Harry.
Dawn lui tendit le document qu'elle avait gardé en main et se leva avant de raconter :
— Nous en sommes arrivés à la conclusion, avec Matt, que Vesper cherche à savoir comment certains moldus acquièrent leur pouvoir. Comment se fait-il qu'il y ait des sorciers nés-moldus ? Et pour cela, il a décidé d'avoir recours à la neurochirurgie, en gros. Il a pu faire ses recherches sur les moldus sans que cela ne pose de problèmes grâce à ses contacts dans les hôpitaux. On s'est dit qu'il devait avoir au moins un contact sorcier qui soit médecin et qui pouvait lui fournir ce même genre de résultats concernant les sorciers. Il ne lui restait plus qu'à voir ce qu'il se passait au niveau cérébral chez les nés-moldus, d'où cette série de meurtres. On n'a toujours pas défini pourquoi il a décidé d'exposer ses victimes ainsi… grimaça-t-elle. Bref, maintenant, on sait que le Dr Kahn est notre médecin sorcier. Ou peut-être l'un des médecins sorciers qui travaillent avec Vesper… On ne peut être sûrs de rien à notre niveau.
— Ok. Et ce Vesper, c'est qui au juste ?
Dawn secoua la tête de gauche à droite, tandis que Matt levait les mains en signe d'ignorance.
— Cet homme ressemble à une anguille. On a eu l'occasion de le voir, une fois, alors qu'il avait un rendez-vous avec Vernon Dursley. Il semblerait qu'il soit son conseiller ou son avocat, ou quelque chose comme ça, expliqua Matthew.
— Sauf qu'il n'apparaît nulle part. Ni dans les médias ni sur Internet, compléta Dawn.
— Pas sur Internet ? répéta Harry, surpris.
— Non. Et c'est ce qui nous a mis sur la piste des hackers. Vesper s'est entouré d'un personnel très efficace qui nettoie tout, ne laissant aucune trace de son passage, aussi bien physiquement que numériquement, continua-t-elle.
— Nous nous sommes rendus quelques jours plus tard sur le lieu où s'était déroulé le rendez-vous, afin de chercher des indices, et la pièce était immaculée. Pas la moindre poussière n'avait survécu entre le rendez-vous et notre passage, illustra Matthew.
Toutes les autres personnes de la pièce acquiescèrent. Ce Vesper avait effectivement de quoi intriguer.
— Ok. Du coup, c'est quoi le plan ? reprit Harry. On se rend chez ce Dr Kahn et on lui fait cracher tout ce qu'il sait ? Hormis le fait que ce soit vraiment illégal, comment comptez-vous vous y prendre ?
Dawn fit un signe de tête à Matthew qui grimaça avant de sortir une fiole de potion de sa veste.
Le sorcier à la célèbre cicatrice en forme d'éclair ferma les yeux puis soupira en acquiesçant.
— Et s'il résiste au Véritaserum ?
Dawn lança un nouveau regard à son partenaire. Ce dernier fronça les sourcils : il ne comptait pas révéler tous ses secrets.
— On avisera… grimaça la jeune journaliste. En attendant, mon frère est sûrement en danger, les pressa-t-elle de prendre une décision.
— Ne veux-tu pas appeler Ron pour qu'il nous aide ? Ce ne serait pas du luxe d'avoir un vrai Auror à nos côtés dans cette histoire.
— On préfèrerait ne pas faire intervenir de membres du Ministère, rappela Matthew.
— J'ai très bien compris ce que vous nous avez dit, rétorqua Harry. Mais on parle de la vie d'un jeune homme, là, il me semble… Et ce Vesper semble avoir le bras très long de ce que vous venez de nous expliquer. On ne sait pas vraiment dans quoi on met les pieds, là.
— D'accord. Harry a raison, approuva Ginny. Je vais tenter de le contacter, fit-elle en sortant du bureau.
— Vas-y, Parkinson, explique-nous ce que tu sais, relança l'homme à lunettes.
La sorcière leur indiqua l'adresse et la configuration extérieure de la demeure des Kahn.
— Par contre, je ne sais pas comment c'est foutu à l'intérieur, ni si la maison est soumise à des sortilèges. Vu comment il craint pour ses fesses, surtout avec la demande de contact de Ginny la semaine dernière, ça ne m'étonnerait pas qu'il se soit bien protégé.
Les autres acquiescèrent.
— Je me rappelle vaguement les sorts et contre-sorts de détection que j'ai appris durant mes années de formation d'Auror, mais ce serait quand même beaucoup plus simple si Ron pouvait venir aussi.
— On parle de moi ? fit le sorcier roux en pénétrant dans la pièce.
Dawn observa le Sauveur prendre son meilleur ami dans ses bras.
— Bon, de quoi s'agit-il ? Gin' m'a juste dit que… eh bien, qu'en tant qu'Auror, je devrais tous vous arrêter pour je ne sais pas trop quoi d'illégal et surtout censé être maintenu secret par le Ministère.
Il s'amusa quelques secondes des regards que lui envoyèrent les journalistes.
— J'avoue que cette dernière partie a titillé ma curiosité. Et le fait que ce soit Harry qui me réclame… je ne pouvais pas refuser.
— Merci, mec. Alors voilà le topo…
Et il expliqua à son meilleur ami l'ensemble de l'affaire telle qu'il venait d'en prendre connaissance.
— Et vous êtes sûrs que le Ministère est au courant de ça ? releva Ron, les yeux écarquillés.
— Nous ne savons pas s'ils en savent autant que nous, rétorqua Matthew. Mais il est évident qu'ils sont au courant pour les meurtres.
Ron ne put qu'acquiescer.
— T'es toujours d'accord pour filer un coup de main, donc ? vérifia son meilleur ami.
— Bien sûr. Je ne suis pas sûr qu'ils puissent vraiment compter sur toi en cas de mauvaise surprise. Tu dois être plus que rouillé, depuis le temps !
— D'après toi, pourquoi j'ai demandé à ta sœur de ramener tes fesses ici ?
Ils échangèrent un grand sourire avant de reprendre sérieusement le plan qu'ils avaient commencé à élaborer.
— Vous pensez vraiment qu'il saura nous dire où est ce Vesper ? Il me semble être un vrai caméléon, ce type là, de ce que vous m'en avez dit, reprit le sorcier roux.
— C'est la meilleure piste que nous ayons, confirma Dawn.
— Et si Kahn ne sait rien, il faudra qu'on mette la main sur mon oncle.
Après ce qu'elle avait eu l'occasion d'apprendre de Pétunia Evans, Dawn comprenait parfaitement que le Sauveur n'avait aucune envie de se retrouver à nouveau face à Vernon Dursley. Mais s'il fallait en passer par là pour retrouver Jonas, elle espérait qu'il ferait quand même tout pour l'aider.
— Qui n'en saura peut-être pas plus, soupira Ron en acquiesçant malgré tout.
— Soyons optimistes ! intervint Pansy, en jetant un œil à Dawn.
— Il va bien falloir, grimaça Ron. Bon, Harry, Parkinson, Monnory, on y va. Quant à toi, Gin', tu vas la reconduire chez elle, fit-il en jetant un regard vers Dawn.
— Chez mes parents, plutôt, rétorqua-t-elle.
Ginny hocha positivement la tête. Elle comprenait que ce devait être dur pour la famille Darkwell en ce moment et que le soutien de leur fille n'était pas négligeable.
— Matthew connaît l'adresse, enchaîna Dawn. Il pourra vous y conduire quand vous aurez terminé de votre côté.
Ron finit par opiner du menton. Il sortit du Chicaneur accompagné des trois autres.
— On se retrouve près de l'adresse indiquée, ok ?
Tous acquiescèrent avant de transplaner. Ginny et Dawn sortirent au même moment.
— Je t'emmène… souffla Dawn, bien qu'un peu gênée de transplaner chez ses parents avec sa patronne.
