Genre : Enquête

Rating : M = pour certaines "images"

Personnages : Dawn Darkwell et Matthew Monnory, tous les deux journalistes du Chicaneur, tenu par Ginny et Luna (cf L'amour d'un père)

Disclamer : Merci à la grande JK Rowling qui nous autorise à jouer avec son univers et ses personnages. L'intrigue et les personnages principaux m'appartiennent, même si je ne toucherai pas d'argent dessus.

Résumé : Matthew Monnory, reporter pour le Chicaneur, découvre que des sorciers se font tuer dans le monde moldu et que Ste Mangouste maquille ces faits en accidents auprès des familles. Après quelques recherches, il réussit à constituer un dossier qu'il présente à sa patronne : Ginny Potter. Cette dernière lui demande de creuser davantage avec l'aide d'une coéquipière : Dawn Darkwell.

Avertissement : Il s'agit ici d'une fic centrée sur 2 OC, liée à mon autre fic intitulée L'amour d'un père. Néanmoins, elle peut tout à fait se lire indépendamment de l'autre si vous le souhaitez.

Publication : J'ai écrit cette fic avec un découpage en "jours". Les chapitres ne seront donc pas vraiment équilibrés. Et je découperai en 2 parties (3 pour le 14e jour) les journées de plus de 4 000 mots. Pour la fréquence : tous les lundis, ça vous convient ?


Notes : Bonjour à tous ! Fiou ! Ce chapitre m'a demandé plus de temps que prévu en relecture ! (j'ai pas arrêté d'ajouter des passages, ça n'aide pas) + toutes les petites choses extérieures qui font que je n'ai pas pu être devant mon ordi autant que je l'aurais voulu, me voici avec encore une journée de retard ! Désolée pour ça. Je vous souhaite une bonne lecture.


Jour 15 : Mercredi 30 septembre

— Salut… entendit faiblement Dawn en descendant après son réveil.

— Jonas !

Elle se précipita pour prendre son frère dans ses bras. Celui-ci ricana contre elle, avant de la repousser doucement.

— Désolée, sourit-elle.

Il était évident qu'elle ne l'était pas le moins du monde.

— Tu vas bien ?

Son petit frère haussa les épaules.

— Je crois que j'ai connu mieux.

Dawn acquiesça.

— Tu te souviens de ce qu'il s'est passé, de ce qu'ils t'ont fait, demandé ?

— Oui, oui.

— Tu pourras me raconter ?

— Bien sûr. Mais pas tout de suite, si tu veux bien. Et peut-être que ce serait mieux si Matthew était avec nous…

— D'accord. Il m'a dit qu'il passerait nous voir cet après-midi. Où est maman ?

Il lui indiqua la cuisine d'un mouvement de tête.

— Je crois qu'elle s'inquiète pour papa. Maintenant qu'ils savent pour la maison et après ce qui m'est arrivé, elle a peur que quelqu'un s'en prenne à lui.

Dawn fronça les sourcils. Elle serra la main de Jonas avant de rejoindre sa mère. Cette dernière regardait par la fenêtre. La sorcière soupira et s'approcha d'elle pour la prendre dans ses bras. Sonia sursauta légèrement d'être ainsi ramenée dans sa cuisine et serra sa fille en retour.

— Bonjour, ma chérie, bien dormie ?

— J'ai dormi d'une traite, oui. Je pense que je devais être fatiguée, indiqua-t-elle dans un mélange sourire-grimace. Et toi ? Tu n'as vraiment pas l'air d'aller bien.

— Oh, moi… je ne suis pas rassurée du tout. Ce genre de chose…

Elle prit appui sur le plan de travail.

— Je suis soulagée que vous ayez retrouvé Jonas sain et sauf. Mais je ne peux pas m'empêcher de penser à « et si » : et s'il lui était arrivé malheur ? Et si quelqu'un s'en prenait encore à l'un d'entre nous ? Comment est-ce que j'aurais réagi, que suis-je censée faire, maintenant ? Comment sortir faire mes courses sans imaginer que quelqu'un veut s'en prendre à moi ou est en train de me surveiller ? Que suis-je censée faire pour ne plus me soucier de la situation, Dawn ?

— Je ne sais pas, maman. Malheureusement, je ne sais pas. Dans notre recherche de Jonas, on a récolté pas mal d'informations, cette nuit. Enfin, Matthew surtout. On va faire ce qu'on peut pour boucler cette affaire au plus vite. On fera tomber leur réseau. Peut-être qu'à ce moment-là, tu te sentiras un peu plus tranquille… Peut-être. Je ne sais pas si on peut se remettre d'une telle situation, ma maman…

Elle la serra à nouveau dans ses bras. Elle ne pouvait malheureusement pas faire grand-chose de plus pour cette femme qu'elle chérissait tant. Elle ne pouvait pas lui promettre que tout irait pour le mieux. Ce serait un mensonge et les deux le savaient. Dawn sentit d'autres bras se resserrer autour d'elles. Elle tourna la tête vers Jonas et lui offrit un sourire en guise de remerciement. Si la famille devait désormais vivre dans la tourmente, elle était maintenant plus soudée que jamais.

-x-

Quelqu'un toqua à la porte. Dawn s'empressa d'aller ouvrir pour qu'il entre, sa mère sur ses talons.

— Salut, Matt.

— Bonjour, partenaire. Bonjour, Sonia. Voilà pour toi…

Il tendit un magnifique bouquet de roses rouges à la maîtresse de maison.

— Je me suis dit que ça égaierait un petit peu ta journée, sourit-il.

Sonia le serra dans ses bras. Bien qu'un peu surpris, le journaliste la laissa faire.

— Merci beaucoup, Matthew.

Elle attrapa le bouquet, puis un vase vide qui traînait sur un meuble et disparut dans la cuisine.

— Salut, Jonas. Comment tu te sens ?

— Ça va. Merci beaucoup pour maman. Et pour moi, aussi. Merci de m'avoir délivré.

Le sorcier acquiesça gravement.

— Si tu veux, je transmettrai tes remerciements à tous ceux qui ont participé à ta recherche.

— Oui, s'il te plaît. Ce serait chouette.

— Pas de problème, ce sera fait, assura-t-il. As-tu déjà expliqué ce qu'il s'était passé à ta sœur ?

Celle-ci secoua négativement la tête.

— Non. Il préférait t'attendre avant de dire quoi que ce soit.

Matthew fit un clin d'œil au plus jeune et leva la main. Jonas s'empressa de taper dedans, au grand désespoir de Dawn qui poussa un léger soupir. Sonia réapparut dans la pièce pour placer son vase bien en évidence sur un buffet.

Le journaliste s'installa sur le canapé, près de l'autre jeune homme, et regarda Sonia et Dawn prendre place dans les fauteuils, avant de lancer :

— Vas-y, on t'écoute…

Jonas opina du menton.

— Bon, comme vous avez pu le deviner, j'ai quand même accepté ce rendez-vous d'admission pour Xenophobia.

Dawn grimaça, mais ne le coupa pas.

— J'avais donc rendez-vous après les cours, lundi soir.

— Tu aurais quand même pu me prévenir, intervint néanmoins sa mère.

— C'est vrai. Désolé, maman.

Un silence lui répondit. Il reprit donc :

— Comme convenu, un type est venu me chercher à la sortie de la Fac. Il m'a demandé de couper complètement mon téléphone. J'ai hésité, mais je me suis résigné. J'ai donc fait ce qu'il m'a demandé, puis il m'a conduit jusqu'à une sorte de grand garage aménagé : tout ce qu'il fallait dans une seule pièce. Là, le type est parti, me laissant avec deux autres gars. Ils m'ont demandé de m'asseoir puis m'ont proposé à boire tout en m'expliquant en quoi consistait ce fameux test. Ils allaient juste me poser des questions pour vérifier mon intérêt pour leur cause. Je ne sais plus comment j'ai réussi à me faire embobiner, mais toujours est-il que je me suis retrouvé à me faire attacher les mains à la chaise. À ce moment-là, un autre type est arrivé en annonçant « j'ai la caméra ». J'ai donc compris que tout ce que j'allais dire allait être filmé. Peu importait, j'étais prêt à leur servir mon baratin… sauf que…

— Sauf qu'ils avaient versé quelques gouttes de sérum de vérité dans la boisson qu'ils t'ont proposée, expliqua Matthew à sa place.

— Je suppose, car je me suis trouvé incapable de répondre à leurs questions par autre chose que la vérité. Ils ont naturellement commencé par me demander de décrire mon identité, puis d'expliquer ma motivation quant à ma demande d'inscription. C'est là que ça a dérapé, du coup. Comme je me suis rendu compte que je n'arrivais pas à mentir, j'ai refusé de leur répondre et ça a dégénéré.

— Que t'ont-ils fait ? l'interrogea Sonia, inquiète pour lui.

— Comme tu peux le voir, je suis encore en un seul morceau, maman, donc rassure-toi. Je pense qu'ils n'ont pas trop osé me faire quoi que ce soit sans accord « hiérarchique » préalable.

— C'est plutôt une bonne chose, glissa Dawn.

— C'est sûr, ricana son frère qui préférait ne pas s'imaginer ce qu'ils auraient pu lui faire dans le cas contraire.

— Sont-ils au courant pour Virginie ? chercha tout de même à savoir le reporter.

Jonas secoua négativement la tête.

— J'ai rien dit et l'effet de leur potion a fini par se dissiper. En constatant qu'ils n'avaient pas réussi à en apprendre davantage, ils m'ont fermement ligoté et bâillonné pour m'éviter de hurler. Car oui, j'ai hurlé pour essayer d'attirer l'attention de qui que ce soit aurait pu passer par là.

Dawn et sa mère acquiescèrent.

— Bien. Tu vas pouvoir appeler ton pote Nicolas, dans ce cas, pour le rassurer et lui dire que c'est bon pour sa copine, lui intima Matthew.

— Pas de problème ! approuva le plus jeune.

La journaliste se mit à rire jaune.

— Qu'est-ce qu'il y a ? s'étonna Sonia.

— C'est juste que je viens de repenser à un truc : quelque part dans mes docs, j'ai le numéro de portable de John...

Le sorcier se frappa le front. Lui aussi avait complètement zappé cette information.

— Mais vous avez quand même réussi à le trouver, souligna la moldue. Et la façon dont vous vous y êtes pris est peut-être même meilleure que si vous lui aviez téléphoné...

Sa fille réfléchit à ses paroles pour acquiesça.

— Oui, tu as raison, maman. Si on lui avait téléphoné, peut-être aurait-il pu directement prévenir les hommes qui se trouvaient là-bas avec toi, Jonas, et...

Elle secoua négativement la tête. Un silence s'abattit sur la pièce, avant que Jonas décide de le briser.

— Je voudrais m'excuser pour le tracas que je vous ai causé. Vous m'aviez dit de laisser tomber et je ne vous ai pas écouté… Je suis vraiment désolé. Pardon, maman, aussi, pour tout le souci que tu as pu te faire et que tu te fais encore maintenant à cause de moi.

Sonia se leva de son fauteuil. La voyant approcher, son fils en fit autant et put ainsi la serrer contre elle. Elle n'avait pas de mots pour lui répondre, mais cette étreinte suffisait à lui faire comprendre que ce qui importait le plus à ce moment, c'était qu'il fût retrouvé sain et sauf.

— C'était une question de temps avant qu'ils surveillent la maison, de toute façon, commenta alors la sorcière.

Il se détacha de sa mère pour faire face à sa sœur en fronçant les sourcils.

— Comme ça ?

— Il y avait des espions sur ton ordinateur, ce genre de trucs… Explique-lui, toi, maman, car moi, je n'y connais pas grand-chose…

Sonia acquiesça.

— Lorsque Dawn a allumé ton ordinateur, hier, afin de trouver une piste pour te chercher, ton ordinateur a signalé la présence de malwares. Elle m'a appelée. J'ai aussitôt coupé l'Internet et lancé un scan au démarrage. Il a relevé pas mal de spywares…

— Ok. J'irai voir le compte-rendu du scan, tout à l'heure.

— Ce doit être quand j'ai fait mes recherches et que tu n'étais pas là, souffla Dawn à son frère, dépitée.

— Pas sûr. Ça se trouve, ils trouvent le moyen de hacker les gens à partir du moment où ils s'inscrivent sur le site Xenophobia, proposa Jonas, les sourcils se fronçant davantage.

— C'est possible, ça ? intervint alors Matthew.

Il n'avait pas tout compris, mais pensait avoir saisi l'essentiel : des espions sur l'ordinateur de Jonas à partir du moment où il avait créé son compte.

Jonas haussa les épaules. Oui, c'était sûrement possible. Après, est-ce ce qu'il s'était passé ? Il serait bien en peine de le lui confirmer.

— Mais… ça va faire une semaine et demie que tu t'es inscrit ! Ne me dis pas que ça fait une semaine et demie que tu es surveillé !? Car je pense qu'ils s'en seraient pris à nous avant, dans ce cas, non ?

— Je n'en sais rien, Dawn. J'ai dit « ça se trouve ». Peut-être que je me suis fait hacker au moment où j'ai reçu le mail pour le rendez-vous…

Dawn secoua la tête de haut en bas.

— C'est après avoir ouvert ce mail, hier, que ton ordi a commencé à émettre des messages d'alerte.

Jonas acquiesça.

— Hum… Du coup, Dawn, on monte ? les interrompit Matthew.

Puis, reprenant à l'intention des deux autres :

— Ne le prenez pas mal, mais certaines choses doivent rester confidentielles.

— Nous comprenons, appuya Sonia.

— J'irai regarder mon ordi de plus près lorsque vous aurez terminé de discuter dans ma chambre, ajouta le plus jeune.

Les sorciers quittèrent donc le salon pour aller s'installer à l'étage. Une fois la porte refermée, Matthew lança un sort d'intimité. Dawn s'assit sur le lit de Jonas.

— Bon, il est temps que je te rapporte tout ce que j'ai appris cette nuit, que ce soit avec le sérum de vérité ou par Legilimencie…

— Oui, s'il te plaît.

— Tu te sens capable de continuer l'enquête après ce qui est arrivé à ton frère ?

— Bien sûr. Je suis même super motivée à mettre le fin mot sur toute cette histoire pour faire tomber tous ceux qui sont impliqués, indiqua-t-elle, le regard noir.

— Alors voilà. J'ai appris que les opérations et expériences menées par les Kahn sont commanditées par le Ministère.

Dawn fronça les sourcils, mais préféra se taire pour laisser Matthew poursuivre ses explications.

— Leur référent s'appelle Preston Wax que nous connaissons depuis le début de notre enquête sous le nom de Vesper.

— C'est sûr qu'ils sont qu'une seule et même personne ?

— C'est ce que m'a affirmé Mme Kahn, en tout cas. Et c'est même possible qu'il soit également l'administrateur de Xenophobia.

— Comment ça ?

— Quand je l'ai interrogée sous Véritaserum sur qui était Vesper, elle m'a répondu « personne ». Quand je lui ai demandé de développer, elle m'a expliqué que Vesper n'existait pas, qu'il s'appelait en réalité Preston Wax. Mais avec le recul, je m'interroge sur ce « personne », puisqu'on sait de Steeve Spencer qu'il s'agit du pseudo de l'administrateur.

— C'est vrai. Mais du coup, ce n'est qu'une possibilité. On peut quasiment affirmer que Vesper et Wax ne font qu'un, alors que l'autre ne reste qu'une théorie, on est d'accord ?

— C'est exact, confirma Matthew.

— Très bien. Vas-y, continue.

— Les opérations des Kahn servaient à plusieurs choses, en fait. On les retrouve bien entendu dans notre cas d'enquête, mais ils effectuaient également des recherches sur les sortilèges d'altération de la mémoire et leur impact sur le cerveau humain, qu'il soit sorcier ou non.

— Comme celui d'Oubliettes, par exemple ?

— C'est ça.

— Et pourquoi ?

— Il semblerait que ce soit pour trouver des solutions pour rétablir la mémoire initiale.

Dawn se redressa, les yeux écarquillés.

— Tu veux dire qu'ils font ça à des fins positives ?

— Apparemment. Ça ne signifie pas que j'approuve ce genre de manipulation. Surtout qu'ils pourraient faire ça en toute transparence en demandant l'autorisation des familles, affirma le sorcier.

— Sûrement trop long de passer par ce biais : beaucoup trop de paperasse et sûrement pas assez de volontaires… soupira la journaliste. Bon, ça, c'est pour l'exploitation des cerveaux sorciers. Qu'en est-il des meurtres ? On sait que des informations sont cachées aux familles en les déguisant en décès cérébraux : est-ce que c'est cautionné par le Ministère, ça aussi ?

— C'est ce qu'il nous reste à déterminer.

— Je serais dégoûtée d'apprendre qu'ils font ça « pour la science ». J'espère sincèrement que ce n'est pas le cas. Tu imagines qu'étant moi-même née-moldue, je pourrais tout aussi bien être à leur place.

Une pensée lui traversa l'esprit.

— Non, ça ne colle pas avec notre affaire. Pourquoi exposer les corps une fois par mois devant un monument historique ? Il y a quelque chose qui nous échappe, Matt…

Elle secoua la tête en signe d'ignorance.

— Mais on a des preuves de leurs agissements et que c'est bien Vesper – ou peu importe son nom – qui est derrière tout ça. Sinon, on a encore une autre adresse à vérifier, la deuxième que je vous avais signalée. J'ai convenu avec Ron d'y aller ce soir. Tu veux nous accompagner ?

— Volontiers. Et pour le Chicaneur, il s'est passé quoi exactement ?

— En fait, deux types ont intercepté Thomas, alors qu'il rentrait chez lui, afin de pouvoir pénétrer dans les locaux du Journal. Ils étaient donc au courant de notre système de sécurité et de notre dossier, puisqu'ils étaient envoyés par Wax pour le récupérer.

— Si le Ministère a envoyé du monde au Chicaneur, c'est qu'ils savent aussi pour nous. Et même si Ron a posé des protections supplémentaires sur cette maison, je ne pense pas que ça empêchera des sorciers du Ministère de passer par là, au besoin. S'il arrive quoi que ce soit, j'ai mis une copie de notre dossier à Gringotts. Il n'y aura pas les derniers éléments, mais, au moins, on aura accès à un sacré matériel.

— Très bien. Après, tu as raison : il vaudrait mieux te trouver un autre endroit où t'installer, car s'ils nous cherchent, ils peuvent facilement nous tomber dessus ici, releva Matthew dans une grimace.

— Qu'est-ce que je fais, alors ? Je ne peux pas non plus retourner chez moi !

— Je sais. J'ai croisé Pansy, au Journal, et elle a dormi chez Daphné pour être tranquille. D'ailleurs, en parlant de Daphné… Si les Kahn faisaient leurs opérations pour le compte de Wax, c'est parce qu'ils ont été conseillés auprès du Ministère par le père de Daphné.

— Hein ? Eh bien, le monde est petit, s'étonna-t-elle.

— J'ai appris qu'il est décédé ce week-end.

Sa partenaire fronça les sourcils. La mort de Monsieur Greengrass était-elle naturelle ou pas ? Elle ne croyait pas vraiment au hasard…

— Peut-être devrions-nous vérifier les causes de son décès ? suggéra-t-elle à son partenaire.

— Pourquoi pas ? On ne sait jamais. Après, on peut également chercher à savoir pouvoir Ginny avait demandé à Pansy d'enquêter justement sur les Kahn…

Dawn acquiesça. C'était vrai que l'intervention de Pansy avec son dossier sur le médecin sorcier était arrivée au bon moment. Dans le sens où ça leur apportait des réponses à certaines de leurs recherches en cours. Ça n'avait pas été très utile dans leur recherche de Jonas, par contre. Et finalement, contrairement à ce qu'ils avaient pensé, ils n'avaient pas eu besoin de retrouver Vesper pour retrouver son frère. Quant à Harry Potter…

— Tu penses que Vernon Dursley est lié à tout ça ? interrogea-t-elle son collègue.

— Qu'en penses-tu, toi ?

La sorcière leva les yeux au plafond, agacée qu'il lui retourne la question. Elle commençait doucement à détester cette manie de son coéquipier, mais décida néanmoins d'y répondre.

— Je pense que s'il ne s'agissait pas de l'oncle du Sauveur, on y aurait sûrement prêté moins attention. Certes, c'est la fermeture de son usine qui a permis à Vesper d'envoyer tous ces mails aux anciens employés de la Dursley Co. et c'est son discours qui a fait surgir toutes ces histoires de sorciers, au point de créer des groupes sur Internet, mais je ne pense pas qu'il est au courant du reste. Peut-être sait-il que l'autre administre un forum « Anti-sorciers », mais même ça, ce n'est pas sûr…

Matthew fit un rapide mouvement positif de la tête.

— Ou peut-être que c'est lui qui dirige le forum, qui sait ? D'où la conversation qu'on avait entendue entre Vesper et lui.

— Peut-être… répondit la journaliste, pas vraiment convaincue. Et pour le Véritaserum ? Comment ils se le procurent ? Si Dursley est vraiment derrière tout ça, il ne souhaiterait sûrement pas utiliser un produit sorcier, n'est-ce pas ?

— Sauf si le produit lui est présenté autrement. Comme un sérum de vérité de l'armée, par exemple, expliqua Matthew.

Dawn resta pensive. C'était en effet une piste plausible.

— Donc Vesper laisserait Dursley céder à ses envies de meurtres envers les sorciers… Peut-être qu'au contraire, il est là pour le contenir en ne le laissant faire qu'une fois par mois ? Il lui a peut-être soufflé l'idée des meurtres en séries comme dans des fictions moldues ? proposa-t-elle.

— C'est possible. Ou alors, c'est toi qui as raison et il n'a rien à voir avec les meurtres. Tout ceci n'est que spéculations. Et pendant qu'on n'aura pas compris ce qu'il se passe exactement, on ne saura pas quelle est la vraie version.

— Ou alors, il faudrait réussir à en coincer un et l'interroger. Dursley serait le mieux. Mais à l'instar de Vesper, il sait bien se faire discret… Ce qui est surprenant venant de quelqu'un qui aime tant se mettre en avant.

Le reporter approuva les dires de sa coéquipière d'un mouvement de tête.

— Peut-être trouverons-nous de nouveaux indices, ce soir, ajouta-t-il alors.

— Oui... Je l'espère, en tout cas.

— En attendant, il va falloir que tu dises au revoir à ta famille et qu'on trouve un endroit pour t'héberger le temps qu'on résolve cette affaire.

Dawn acquiesça tristement et se leva pour quitter la chambre.

Matthew ôta le sort et accompagna sa collègue au rez-de-chaussée.

-x-

— Apparemment, il n'y a personne, indiqua Ron après avoir lancé son sortilège.

Ils se jetèrent un sort de dissimulation et s'approchèrent. Matthew et Dawn vérifièrent s'il y avait une alarme ou une caméra de vidéo surveillance, comme ils avaient pris l'habitude de le faire dans ce monde moldu. Enfin, ils purent entrer en toute discrétion. Ils fouillèrent la pièce.

— Apparemment, votre Vesper ne vient pas aux interrogatoires, si on en croit l'absence de ménage ici et où on a retrouvé Jonas, hier.

— Apparemment. Je pense qu'il s'en moque pas mal de ce petit jeu lié au forum. Lui, ce qui l'intéresse, c'est de recevoir des noms et vérifier qu'il s'agit bien de nés-moldus, suggéra Matthew.

Dawn approuva d'un mouvement de la tête.

— C'est possible, en effet, valida également l'Auror. Bon, on n'a pas grand-chose. Je peux néanmoins lancer un sort pour relever les empreintes, histoire qu'on ne soit pas venus pour rien.

— Comme il s'agit de moldus, tu as moyen de déterminer qui ils sont sans problème ? Ou tu préfères que je m'en occupe via mon réseau pour plus de discrétion ? proposa le journaliste.

— Eh bien, à toi de voir si tu préfères la discrétion ou la rapidité, répondit le roux avec sérieux.

— Je crois que j'opte pour la discrétion.

Ron sourit.

— Ok. Je fais en sorte de reporter sur papier ce que mon sort a relevé, pour que tu aies du matériel sur lequel travailler.

— Super, merci !

Dawn sourit. À le voir travailler ainsi avec le frère de Ginny, elle était convaincue que Matt aurait fait un très bon Auror s'il avait pu poursuivre dans cette voie. Ça se voyait qu'il aimait vraiment ça.

— On va se séparer ici, alors ? suggéra Ron.

— Oui. Cette excursion ne nous aura pas vraiment fait progresser, mais on ne pouvait pas laisser cette piste inexplorée.

L'Auror sourit.

— Exact. Dawn, je vais te faire transplaner chez mes parents.

La sorcière acquiesça, ravie d'avoir un toit sur la tête pour passer la nuit.

— Pour demain, on se donne rendez-vous à notre lieu de maquillage, indiqua Matthew avant qu'ils ne se séparent vraiment.

— Ok. Il est préférable que j'aie mangé avant, alors, s'amusa-t-elle.

— Oh, ma mère ne te laissera pas sortir le ventre vide, de toute façon, intervint Ron, un grand sourire aux lèvres.

Sur ce, ils se quittèrent en transplanant.

-x-

Jamais Dawn n'avait pénétré dans un endroit tel que celui-là. Ce n'était pourtant pas la première fois qu'elle mettait les pieds dans une demeure sorcière, mais celle-ci était tout de même bien particulière. Elle sentit le regard amusé de l'Auror posé sur elle tandis qu'elle était en pleine observation de ce qui l'entourait.

— Maman ? l'entendit-elle appeler.

Et une sorcière rousse arriva rapidement. Tout en elle respirait la bienveillance.

— Bienvenue au Terrier, mon enfant. J'espère que tu te sentiras bien ici, le temps que tu puisses rentrer chez toi.

Dawn sourit.

— Merci beaucoup, Madame.

— Tut tut tut, pas de manière ici. Tu peux m'appeler Molly.

— D'accord, répondit-elle en jetant un œil à Ron qui semblait se retenir de rire.

— Bon et bien, j'ai ma petite famille qui m'attend à la maison, moi. Je vous souhaite une bonne soirée !

Il embrassa sa mère avant de partir.

— Allez, viens que je te fasse visiter la maison…