Genre : Enquête

Rating : M = pour certaines "images"

Personnages : Dawn Darkwell et Matthew Monnory, tous les deux journalistes du Chicaneur, tenu par Ginny et Luna (cf L'amour d'un père)

Disclamer : Merci à la grande JK Rowling qui nous autorise à jouer avec son univers et ses personnages. L'intrigue et les personnages principaux m'appartiennent, même si je ne toucherai pas d'argent dessus.

Résumé : Matthew Monnory, reporter pour le Chicaneur, découvre que des sorciers se font tuer dans le monde moldu et que Ste Mangouste maquille ces faits en accidents auprès des familles. Après quelques recherches, il réussit à constituer un dossier qu'il présente à sa patronne : Ginny Potter. Cette dernière lui demande de creuser davantage avec l'aide d'une coéquipière : Dawn Darkwell.

Avertissement : Il s'agit ici d'une fic centrée sur 2 OC, liée à mon autre fic intitulée L'amour d'un père. Néanmoins, elle peut tout à fait se lire indépendamment de l'autre si vous le souhaitez.

Publication : J'ai écrit cette fic avec un découpage en "jours". Les chapitres ne seront donc pas vraiment équilibrés. Et je découperai en 2 parties (3 pour le 14e jour) les journées de plus de 4 000 mots. Pour la fréquence : tous les lundis, ça vous convient ?


Notes : Bonsoir tout le monde ! Bon, je sens que je vais me faire taper sur les doigts, car je vais encore poster le nouveau chapitre de L'amour d'un père en retard, mais bon... Alors disons que ce chapitre 27 faisait plus de 5000 mots en fin de journée, donc j'ai décidé de le scinder en deux. Le chapitre 28 devrait donc suivre rapidement (il faut encore que j'en fasse la relecture). J'espère que vous apprécierez. Bonne lecture !

Julie : Merci pour ta review. J'espère que cette suite répondra à certaines interrogations ;) Bizz !
Fleur d'Ange : Désolée, je ne prends pas le temps de répondre correctement aux reviews... Merci beaucoup pour ton commentaire. Certaines remarques vont trouver un écho dans ce chapitre, je pense. Eh oui, ils osent aller manger ! XD J'espère que cette suite te plaira. À bientôt ;) Bizz !


Jour 20 : Lundi 5 octobre (après-midi)

Dawn soupira de contentement alors qu'elle avalait son café.

— Eh bien ! Il est si bon que ça, mon café ? s'étonna Matthew.

La journaliste se mit à rire.

— Il est délicieux, en effet. Et ça fait tellement de bien de se réchauffer avec ce délicieux breuvage !

— Le thé de ta maman est bon aussi, tu sais.

— Ouais… mais rien ne vaut un bon café, surtout pour terminer un repas sur une bonne note, si tu veux mon avis.

— Ça… chacun ses préférences. Mais je pense avoir développé une certaine dépendance au café, aussi, s'amusa-t-il.

Elle acquiesça et avala les dernières gouttes de son café à regret.

— Bon, je suppose qu'il est temps de briser notre petite bulle « pause déjeuner » et de retourner sur le terrain ?

— N'est-ce pas toi qui te plaignais des journées trop longues à rester à ne rien faire ?

Dawn sourit.

— Si. Tu as parfaitement raison. Et si on allait visiter cette fameuse adresse de Dursley ? proposa-t-elle, pleine d'entrain.

— Euh… oui, pourquoi pas, valida son coéquipier.

— Comme ça, si Vesper n'a toujours pas changé d'apparence et que l'on n'a pas de nouvelles de Ron, on aura toujours quelque chose pour s'occuper, enchérit-elle.

— Tentes-tu de me convaincre ? Parce que… j'ai déjà accepté, au cas où ça t'aurait échappé, s'amusa Matthew.

— Je sais bien. Je formulais juste les choses à voix haute, répliqua-t-elle en rougissant légèrement.

Le sorcier fit un léger mouvement positif de tête en se retenant de taquiner davantage sa collègue.

-x-

— Qu'est-ce que c'est ? demanda Matthew en voyant Dawn prendre une sorte de boîte rectangulaire assez plate.

— Ça, mon cher partenaire, c'est son ordinateur.

— Hein ?

La sorcière éclata de rire devant sa mine décontenancée.

— Je te montrerai ça tout à l'heure. Je vais le prendre. Ça, c'est le câble qui permet de l'alimenter. C'est important de tout prendre. Ces petits boîtiers, là, c'est ce qu'on appelle des disques durs externes. Et ça, ce sont des clés USB. Tous ces appareils contiennent des données que Dursley a enregistrées. On va tout rapporter dans son bureau de l'usine. Et s'il ne veut pas coopérer pour nous donner ses mots de passe…

— … j'irai les lui arracher de force.

Dawn acquiesça. Bizarrement, les méthodes de son collègue la dérangeaient moins quand ça concernait Dursley.

— Peut-être même qu'on y trouvera les questionnaires remplis… continua-t-elle.

Matthew l'observa avant de bouger la tête lentement. Oui, avoir ces documents leur permettrait de prévenir les familles concernées, au cas où ils n'arrivaient pas à mettre un terme à toute cette histoire. Maintenant, restait à savoir pourquoi Wax avait-il fait ça… Le journaliste arrivait à comprendre l'idée de base : trouver des solutions pour guérir de certains sortilèges agissant sur le cerveau, mais là, c'était juste allé trop loin. Sauf s'ils avaient tout faux sur toute la ligne et que Vesper et Wax étaient deux êtres indépendants. Mais ça, il le saurait bientôt.

Dawn soupira en avisant une photo de famille sur le bureau. Elle y représentait Vernon en compagnie de sa femme et de son fils. Son intolérance l'avait mené à se retrouver seul. La perte de son travail, avec la fermeture de son usine l'avait rendu plus seul encore… Une vague de colère la traversa : c'était tellement plus simple de rejeter la faute sur les autres quand le seul à blâmer s'avérait être soi-même !

— Plus rien à récupérer ? l'interrogea le reporter, les mains chargées d'appareils.

— Je ne pense pas. Et ce n'est pas comme si on ne pouvait pas revenir ici si on en a besoin, n'est-ce pas ?

Des bruits se firent entendre devant la porte d'entrée. Les deux sorciers échangèrent un regard alarmé. Ils eurent tout juste le temps de voir la poignée s'abaisser avant de transplaner.

Matthew déposa le matériel au sol et alla voir les autres personnes présentes en urgence, leur demandant de renforcer la protection du bâtiment et de se tenir prêt à faire face à une tentative d'intrusion, au cas où ils auraient été pistés. Malheureusement, ils n'étaient pas restés suffisamment longtemps pour prendre le risque de savoir s'il s'agissait de moldus ou de sorciers.

La journaliste entreprit de monter tout le matériel dans le bureau et les installa de façon à pouvoir les utiliser facilement.

Matthew finit par l'y rejoindre, accompagné. Dawn plissa les yeux et l'autre ôta son sortilège de Désillusion.

— Ron ! Tout va bien ?

Le roux lui adressa un sourire pour l'apaiser, tout en acquiesçant.

— Si vous vous posiez la question : le Ministère de la Défense moldu est concerné.

— Ah ! s'exclama la sorcière sans pouvoir se retenir.

Devant le regard surpris de l'Auror, elle s'expliqua :

— Désolée. C'est juste que j'avais l'intuition que c'était le cas. Je suis contente de ne pas m'être trompée… et déstabilisée par cette information, en même temps, réalisa-t-elle.

— Ouais, hein, fit Ron en pinçant les lèvres.

— Ouais, lâchèrent Dawn et Matthew en chœur.

— Du coup, il y a du mouvement pour retrouver Vesper. Et donc, s'il est réellement Wax, il est possible que le Ministère de la Magie soit rapidement mis au courant aussi, ajouta l'Auror.

— Et du coup, Vesper, il n'a toujours pas repris sa véritable apparence ? interrogea la journaliste.

— Toujours pas, non, soupira Matthew, dépité.

— Et pour les mots de passe ? demanda-t-elle en désignant le matériel posé sur le bureau.

Ron fronça les sourcils, mais ne dit rien.

— Je ne suis pas encore passé voir Dursley pour les lui « demander », répondit le brun. J'y vais.

Dawn le regarda sortir de la pièce en secouant lentement la tête. Le temps semblait être désormais compté pour eux. Elle observa alentour et fut soulagée d'y trouver une imprimante. L'autre PC était toujours là, mais elle s'en désintéressa et appuya sur le bouton de démarrage de l'ordinateur portable. Tandis qu'elle attendait le retour de Matthew avec les informations nécessaires pour aller plus loin dans sa démarche, elle chercha, trouva et brancha le câble de l'imprimante sur l'appareil portable. Le tout sous le regard attentif du roux.

— Tu vas rester avec nous, maintenant ? s'intéressa-t-elle. Tu n'as pas peur de te faire remarquer si des gens du Ministère se pointent ?

— Bien sûr que ça m'inquiète. Mais moins que votre sécurité, donc oui, je reste. D'ailleurs, tous les sorciers qui étaient restés là-bas avec moi sont là aussi. Ils sont tous prêts à vous aider à vous défendre au besoin. Et à maintenir les protections en place, pour le moment.

— C'est vraiment sympa de leur part. De la tienne aussi. Merci, Ron. D'ailleurs… Matt s'interrogeait sur comment tu avais fait pour localiser ses contacts.

— Je suis Auror, il ne faut pas l'oublier, sourit-il, amusé.

— Ce n'est pas très rassurant, ce que tu me dis, tu sais ? Imagine si… si ça avait été un piège, que des sorciers avec les mêmes compétences que toi avaient été là…

— En effet. Mais, heureusement pour nous, ce n'était pas le cas, répondit-il gentiment.

La sorcière acquiesça. Oui, il valait mieux rester là-dessus que d'imaginer ce qui aurait pu se passer « si ». Elle écarquilla les yeux lorsqu'elle vit Vernon Dursley pénétrer dans le bureau, suivi de Matthew.

— Je me suis dit que ce serait plus pratique si on pouvait lui demander les informations au fur et à mesure que les questions se présenteront, expliqua le reporter.

La femme valida l'initiative d'un mouvement de tête et s'installa devant l'ordinateur, tandis que Matthew conjurait une autre chaise pour y attacher le moldu.

— Alors, le mot de passe pour déverrouiller l'ordinateur ? asséna Dawn.

— Vous n'êtes plus sous sérum de vérité, vous savez. Mais soit vous obtempérez, soit je vais chercher l'information moi-même, expliqua Matthew avec un sourire sadique.

Néanmoins, Vernon garda les lèvres closes. Le reporter haussa les épaules puis plongea dans les pensées de l'autre homme. Celui-ci grimaça, souffrant de l'intrusion.

— DudleyD2368, indiqua-t-il à sa collègue.

— Monstres ! Pourritures ! Déchets de l'humanité !

Loin de se formaliser des invectives de Dursley, Dawn tapa le mot de passe fourni par son collègue et se concentra sur l'appareil. Elle lança la messagerie. Nouveau mot de passe, bien que l'adresse était déjà enregistrée. Matthew le lui fournit. Ainsi que les suivants, lorsque la journaliste se rendit compte que l'homme possédait plusieurs adresses mail. Elle retint sa respiration lorsqu'elle lança la première impression, croisant les doigts pour qu'il y ait toujours de l'encre.

— Que se passe-t-il ? s'inquiéta le roux, perché sur l'une des armoires de bureau.

Dawn souffla de soulagement lorsque le document sortit correctement imprimé de la machine.

— Rien, Ron, rien, sourit-elle avant de lancer d'autres impressions de tout ce qu'elle jugeait pertinent…

Une fois qu'elle eut fait le tour des messageries, elle commença à fouiller dans les dossiers de l'ordinateur quand ils entendirent de l'agitation au rez-de-chaussée. La sorcière échangea aussitôt un regard inquiet avec les deux autres. Ron replaça son sortilège de Désillusion et ils se précipitèrent baguette en main pour voir ce qu'il en était. Aussitôt, l'une des personnes floues – une femme, d'après la voix – leur expliqua que l'homme à terre avait tenté de s'enfuir. Et l'individu n'avait plus rien du type maigre à grosses lunettes. Au contraire, il était plutôt large d'épaules, la peau légèrement halée, des cheveux noirs en brosse.

— Bon, eh bien, il faut croire que le Polynectar a enfin cessé de faire son effet, n'est-ce pas, partenaire ? remarqua Matthew dans une tentative d'humour.

— Hum. Et je pense que les Kahn ne nous ont pas menti quand ils ont assuré qu'il s'agissait de ce fameux Monsieur Wax, soupira Dawn.

En même temps, comment auraient-ils pu, puisqu'ils étaient sous l'effet du sérum de vérité.

— Il y a quelque chose de pas normal… releva la voix féminine.

La journaliste fronça les sourcils tandis que Matthew lui demandait de développer.

— Eh bien : pourquoi n'a-t-il pas simplement transplané ?

— Peut-être parce que j'ai placé un sortilège sur la pièce ? suggéra la voix de Ron à leur côté. Par contre, vous devriez le remettre à l'intérieur de celle-ci avant qu'il arrive à nouveau à se défaire de son sortilège de Stupéfixion.

Dawn réalisa qu'ils avaient quand même de la chance de l'avoir avec eux, car à aucun moment ils n'avaient pensé à sécuriser la pièce contre le transplanage. En même temps, comment pouvaient-ils savoir que Wax était suffisamment puissant pour se défaire d'un tel sortilège ?

— Ça risque d'être vraiment compliqué pour l'interroger, se découragea soudainement Matthew.

— Mais pas impossible. Et ça vaut le coup d'essayer. Je serai avec vous dans cette pièce, d'accord ? tenta de les encourager l'Auror. Je suggère que deux autres sorciers se tiennent derrière cette porte, au cas où, et les autres restent à leur poste pour maintenir la sécurité de l'usine.

— Et tu ne peux pas placer un sort pour empêcher le transplanage à toute l'usine ? demanda le journaliste.

Ils entendirent Ron soupirer.

— Dans l'absolu, si, c'est possible. Mais je ne suis pas certain que ce soit une bonne idée. Je vous rappelle que nous sommes désormais recherchés. Il y a bien un moment où ils nous localiseront et s'ils arrivent à percer nos barrières, il ne nous restera plus qu'une seule option pour nous échapper : transplaner.

— Oui… Enfin, s'ils ne pensent pas eux-mêmes à placer un sortilège contre le transplanage avant d'agir, rétorqua Dawn.

— Oui, c'est une éventualité, concéda l'Auror.

— Et si tu ne places ce sort que pendant la durée de notre interrogatoire ? Et au cas où les choses se corsent, tu pourras toujours penser à l'enlever, non ? tenta de le convaincre Matthew.

— Bon, ok. Je place les sorts, alors, consentit finalement Ron.

Et ce fut rapidement fait. Matt fit tout de même ingurgiter du Véritaserum à Wax, au cas où il n'était pas aussi fort face à cette potion qu'ils ne le pensaient.

Ils vérifièrent qu'il était bien attaché à sa chaise. La journaliste s'amusa même à lui lancer un maléfice de Jambencoton, au cas où.

Matthew finit par lever le sortilège de Stupéfixion. L'homme les observa à tour de rôle, mais, ne pouvant distinguer Ron, fixa son regard sur les deux journalistes. Il émit un claquement de langue.

— Véritaserum ? Vraiment ? Ne savez-vous pas que j'ai été Langue-de-Plomb, auparavant ?

— Eh bien non, nous ne le savions pas, puisque nous ne savons quasiment rien sur vous, affirma le reporter. Maintenant, dites-nous : pourquoi vous faites tout ça ?

— Si vous étiez plus précis, peut-être que je pourrais vous répondre, rétorqua l'homme, un sourire sardonique plaqué sur le visage.

— Vos expériences.

— Lesquels ?

Dawn vit son coéquipier serrer les poings. Et en effet, cet air effronté lui donner à elle aussi l'envie de le frapper.

— Eh bien, toutes, répondit Matthew sur le même ton.

— Et vous, dites-moi, pourquoi vous mêlez-vous de ce qui ne vous regarde pas ?

La journaliste s'approcha et posa une main sur l'avant-bras de son collègue. Après un regard, il se recula pour la laisser parler.

— Qui ne nous regarde pas, vous dites ? Eh bien, à partir du moment où vous en êtes pris à mon petit frère, je pense bien que ça me regarde, au contraire !

— Ça ne serait pas arrivé si vous n'aviez pas commencé à mettre votre nez dans mes affaires.

— Et autre chose : je suis une née moldue. Vous tuez des nés-moldus pour vos recherches… et je ne sais quel plaisir malsain personnel. Je ne tiens pas à me faire tuer. Donc, si, ça me regarde !

— Brillant, admit le détenu, une lueur moqueuse dans le regard.

— Maintenant, répondez, trancha-t-elle.

— Ce n'est même pas la peine d'y compter, continua de sourire Wax.

La journaliste secoua la tête, dépitée.

— Laissons tomber, Matt, on ne tirera rien de lui.

— D'accord, souffla-t-il, mais approuvant les dires de sa partenaire. Stupefix ! Je te laisse gérer la sécurité ? demanda-t-il à Ron.

— Comptez sur moi ! les rassura l'Auror.

Dawn sortit de la pièce en soupirant.

— Ça n'a pas été très concluant, hein ? interrogea-t-elle son coéquipier.

— On s'y attendait. Au moins, maintenant, nous sommes sûrs que Vesper et Wax sont une seule et même personne. C'est déjà une bonne chose.

— On dira que oui, tenta de sourire la sorcière.

Ils remontèrent dans le bureau de Dursley. L'homme était tombé au sol, coincé avec sa chaise. Cela eut le don de les amuser et donc de leur remonter un peu le moral. Dawn aida Matthew à remettre la chaise de Vernon sur ses pieds avant de se réinstaller devant son écran.

— Bon, j'en étais où, moi ? Ah oui, je voulais regarder ces fichiers. Mais comme on ne sait pas combien de temps il nous reste, je vais tester ces appareils pour voir s'ils sont protégés ou non, pendant qu'on a Dursley sous la main, expliqua-t-elle en désignant les outils de stockage externe.

Après avoir branché la première clé USB, elle sortit un papier, y nota la référence de l'appareil et vérifia qu'elle pouvait en consulter le contenu sans problème.

— Je ne suis pas très douée en informatique, mais je sais tout de même que des mots de passe existent, même pour verrouiller ce genre d'outils, soupira-t-elle à l'intention du moldu, en constatant l'absence de protection.

Celui-ci se renfrogna de se faire donner des leçons sur l'informatique de la part d'une sorcière. Mais où donc aller le monde ?

Elle continua de vérifier tous les appareils et leva le pouce en l'air à l'adresse de Matthewson coéquipier lorsque ce fut fait. Elle éteignit l'ordinateur et glissa la feuille de papier avec les mots de passe entre l'écran et le clavier, une fois qu'il fut fermé. Elle débrancha le tout et rangea l'ensemble du matériel informatique dans son sac. Elle fit une copie des documents imprimés, les glissa également dans son sac, et donna l'autre tas à Matthew qui les rangea dans sa veste.

— Au moins, ça, c'est fait… Il te reste du Véritaserum ? J'ai quelques petites choses à vérifier, ajouta Dawn.

Matthew fronça les sourcils, mais sortit sa potion pour en verser de force dans le gosier du moldu.

La sorcière attendit que le sérum fût actif avant de commencer ses questions.

— Que savez-vous sur Vesper ? Vous nous avez dit plus tôt qu'il s'était présenté à vous en tant qu'avocat, mais vous ne nous avez pas tout dit, n'est-ce pas ?

— Non.

— Non quoi ?

— Je ne vous ai pas tout dit et je ne vous dirai rien, de toute façon !

— Aimez-vous tellement ça que mon collègue pénètre vos pensées ? s'étonna Dawn.

Dursley se renfrogna.

— Bon, ben, Matt… l'invita-t-elle à s'exécuter.

Le journaliste eut un sourire sadique.

— Non ! Non, non ! C'est bon. Je pense que vous avez assez souillé mon esprit comme ça !

Rien que pour ça, Matthew fut tenté de forcer la barrière mentale à nouveau, mais il se retint, jurant entre ses dents.

— Donc, j'attends ! tacla Dawn.

Matthew sourit. Jusqu'à présent, ça avait surtout été lui qui avait dirigé les interrogatoires. C'était intéressant de voir sa coéquipière faire.

— En fait, dès le début, il m'a expliqué qu'il travaillait pour le gouvernement britannique. Une histoire d'étudier le cerveau des « nouveaux sorciers » issus de familles normales. Il savait que j'étais le fondateur de Xenophobia, que l'on pourrait s'aider l'un l'autre dans nos démarches. Il m'a donc exposé son plan.

— Quel plan ?

— Profiter de la fermeture de mon usine pour recueillir des témoignages et transmettre des messages au sujet des sorciers.

— Donc vous n'avez même pas essayé de tenter de sauver votre usine ? s'étonna la journaliste.

— Je me préoccupe plus de mon propre sort que de celui des autres, vous savez.

— Comme si cela avait pu nous échapper, souffla Dawn avec ironie.

— Eh bien, en suivant le plan de Vesper, je me suis mis à l'abri de tout souci financier et ça a permis à mon forum de prendre de l'ampleur. Que demander de plus ?

— Comment ça, à l'abri de tout souci financier ?

— Le gouvernement a su me payer grassement pour mon aide auprès de Vesper.

La sorcière grimaça, tandis que Matthew acquiesçait.

— Donc vous êtes en train de dire que le gouvernement savait pour vos opérations et qu'ils ont fermé les yeux, c'est bien ça ?

— Apparemment.

— C'est bien ça ? insista-t-elle.

— Je ne sais pas ce qu'il en est du gouvernement, mais Vesper était parfaitement au courant, ça, c'est sûr.

Dawn souffla. Oui, il leur avait déjà dit plus tôt que l'idée venait de l'autre.

— Autre chose à demander, Dawn ? l'interrogea Matthew au bout de plusieurs secondes de silence.

— Je pense que j'ai fait le tour, là. Les informations qu'il nous manque, c'est Wax qui les a et il ne dira rien, donc…

Le sorcier acquiesça.

— Parfait. Je n'ai rien à ajouter non plus. On va pouvoir prévenir tout le monde qu'on décampe d'ici !

Dawn approuva d'un mouvement de tête. Oui, ils avaient déjà de la chance que les équipes de Wax, qu'elles soient moldue ou sorcière, ne soient pas encore intervenues.

— Euh… Dursley, on le laisse là ?

— Ils le trouveront. Au pire, il criera pour qu'ils l'entendent, indiqua Matthew.

Mais il ne put que soupirer devant le regard qu'elle lui envoya en guise de réponse.

— Bon, ok…

Plutôt que se tracasser à le faire avancer comme cela avait été le cas plus tôt quand il avait dû le monter dans le bureau, Matthew lança un sort de lévitation sur la chaise.

— En fait, ton fidèle Vesper… en réalité, il s'appelle Preston Wax et il s'agit bien d'un sorcier, expliqua-t-il au moldu tandis qu'ils rejoignaient le rez-de-chaussée.

Il le conduisit dans la pièce qu'ils avaient quittée plus tôt.

— C'est lui, sous sa véritable apparence.

— Si vous pensez que je vais croire vos conneries ! Vous essayez juste de m'embrouiller l'esprit, j'en suis sûr ! éructa-t-il.

Matthew ne répondit pas et déposa son fardeau à l'autre bout de la pièce, néanmoins face à l'autre.

— Voilà. Ça te va, comme ça, Dawn ?

— Je préfère, en effet, sourit la sorcière. Tout est bon ? demanda-t-elle ensuite là où elle soupçonnait que se trouvait Ron.

— Hum. Sortons, leur proposa-t-il.

Ils s'exécutèrent.

— Vous ne comptez pas leur effacer la mémoire ? questionna l'Auror après avoir verrouillé la porte derrière eux.

Dawn observa son collègue. Celui-ci soupira puis secoua négativement la tête.

— Au point où nous en sommes, je ne pense pas que ce soit nécessaire…

— Oui, enfin… commença Ron en rougissant. Autant Wax a toujours été Stupéfixié lorsque tu employais mon prénom, que…

— Que je t'ai parlé librement devant Dursley et tu as même retiré ton sort de camouflage, tout à l'heure dans son bureau. Bon, ok. Retournons-y, grimaça le reporter.

Ce fut exécuté rapidement, tant sur l'un que sur l'autre.

Le sorcier roux replaçait ses sortilèges sur la porte lorsqu'un bruit d'explosion retentit.

Matthew se lança un sort d'amplification de la voix.

— C'est bon, transplanez !

— Et nous, on va où ? s'inquiéta alors Dawn.

— Je m'en occupe, fit Ron en leur attrapant les poignets.

La porte d'entrée de l'usine explosa au moment où l'Auror les fit transplaner, signe que les protections n'étaient effectivement plus en place.