Chapitre 13 - Amères déceptions
– Laissez-nous passer !
– On nous a dit qu'elle avait été attaquée ! Où est-t-elle ?
Hermione se réveilla en sursaut et sentit le corps chaud sur lequel elle était à moitié allongée se raidir. Mais elle n'eut pas le temps de bouger ne serait-ce qu'un orteil que le rideau s'écarta brusquement pour laisser passer deux Gryffondor totalement paniqués.
– Oh, Merlin ! fit la voix surprise de Ron tandis qu'Harry regardait, incrédule, les deux personnes qui tentaient désespérément de se cacher sous la couette.
– Hum… Ok… On… On repassera plus tard, Hermy… dit le Survivant en refermant aussitôt le rideau.
De grands éclats de rire retentirent quelques secondes plus tard alors que les deux garçons repartaient, laissant Hermione et Severus dans le plus grand embarras.
Le Serpentard était resté figé, les yeux dans le vide. Ses bras, qui, quelques minutes avant étaient tendrement enroulés autour de la jeune fille s'étaient brusquement écartés, laissant une impression glacée sur sa peau douce et une immense sensation de vide dans le creux de son estomac.
– Je… commença Hermione, rougissant alors qu'elle tentait de remonter la couverture sur ses seins nus.
– Non, ne dites rien, la coupa-t-il en se levant prestement, évitant de la regarder. Il vaut mieux que je rentre chez moi. Puis, d'un sort informulé, il se rhabilla totalement. Je vous prie de m'excuser pour cette regrettable erreur. Miss Granger, la salua-t-il d'un signe de tête. Puis il sortit, abandonnant Hermione dans le désarroi le plus complet.
– Severus ! cria-t-elle tout à coup, retrouvant enfin ses esprits. Mais il était déjà parti.
Abasourdie par cette réaction des plus inattendues, elle se retrouva assise sur son lit, torse nu, les mains crispées dans la couverture. Un flot d'images de la veille vint affluer dans son esprit, rendant la situation plus incompréhensible encore ! Malgré elle, une vague de colère comme jamais elle n'en avait ressenti l'assaillit tout à coup.
Jamais… Jamais elle n'aurait imaginé que Severus Rogue pouvait avoir une telle attitude ! Goujat fut le mot qui s'imposa aussitôt à son esprit. Oui, à cet instant précis, Severus Rogue s'était comporté comme le pire des goujats !
Lui, qui s'était toujours montré courtois avec elle, galant, charmant, même… Venait de faire preuve de la pire des grossièretés envers elle. Des larmes de rage, brûlantes, se mirent à couler avant même qu'elle n'ait pu les en empêcher, ravageant son visage tordu par le désespoir.
Dans le même temps, une sourde sensation de honte prit possession de sa personne. Un sentiment de honte accablant, faisant vouter ses épaules et remonter ses genoux contre sa poitrine. Elle venait d'offrir son cadeau le plus précieux à un véritable salaud !
Ses larmes redoublèrent tandis qu'elle se dégoûtait ! Elle aimait sincèrement cet homme, elle avait fini par s'en rendre compte. Et, persuadée qu'il nourrissait les mêmes sentiments à son égard, lui offrir sa virginité avait alors semblé le choix le plus sensé.
Mais elle ne comprenait pas. Pourquoi ? Après tout ce qu'ils avaient vécu ensemble, depuis l'arrivée de Maï-Lee. Après ce qu'il lui avait dit la veille, alors qu'elle avait vu le magnifique bijou. Bijou qu'il avait fait faire pour elle ! Sa réaction était irrationnelle !
Peut-être n'avait-il pas apprécié de se faire surprendre aux petites heures du matin par deux de ses élèves, Gryffondor de surcroît, dans une situation si compromettante ? Certes, mais il savait que Harry et Ron approuveraient leur relation.
Peut-être avait-il été déçu par elle ? Ne s'attendant pas à son inexpérience et ne voulant pas s'encombrer d'une jeunette encore innocente ? Cette perspective rendit sa déception encore plus virulente, ses larmes encore plus amères. Mais, effectivement, elle fut bien obligée de reconnaitre qu'elle n'avait pas grand-chose à lui offrir !
Ou alors, peut-être que… Mais qu'était-elle en train de faire ? Elle essayait de lui trouver des excuses ?! NON ! Elle se redressa et sécha ses larmes d'un geste rageur. Le comportement de cet homme avait été inexcusable ! Elle ne devait en aucun cas prendre son parti, et encore moins le défendre ! Elle se sentait salie ! Par sa faute !
Il l'avait vouvoyée et appelée Miss Granger… Comme si ces derniers mois n'avaient jamais existé. Comme si tout à coup, le rapprochement qui s'était opéré entre eux grâce à leur fille, n'avait jamais eu lieu… Comme si ce qui s'était passé cette nuit n'avait aucun intérêt, aucune importance…
Leur fille… Hermione se reprit, envahie tout à coup par un sentiment d'urgence : où était sa fille ? Comment allait-elle ? Vivement, elle se leva, s'habilla, faisant de son mieux pour ignorer les légers tiraillements dans son bas-ventre, et, les dents serrées, d'un coup de baguette, fit disparaître les traces de sang, honteuses preuves de son déshonneur, de sa soi-disant regrettable erreur…
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Minerva McGonagall avait l'habitude de se réveiller tôt. Elle aimait se lever avant le soleil, et le regarder pointer dans le ciel, aux premières lueurs du jour. Elle se postait toujours à la fenêtre de son salon, celle à droite de sa cheminée, une tasse de thé fumant dans la main et attendait que les premiers rayons fassent leur apparition, inondant le ciel de couleurs chatoyantes, qui la mettaient de bonne humeur pour la journée.
Une autre chose qui rendait son humeur joyeuse ses derniers temps, c'était le rapprochement plus qu'évident de son « presque-fils » avec sa meilleure élève. L'aveu – silencieux, mais aveu tout de même – des sentiments de Severus pour Hermione Granger la veille au soir l'avait rendue si heureuse qu'elle avait eu du mal à s'endormir. Sans parler de l'agression qui avait fait qu'elle avait gardé sa « presque petite-fille » avec elle pour la nuit. Enfin, la petite allait bien, c'était le principal.
Mais elle devait avouer qu'elle était heureuse pour Severus. Il méritait le bonheur, après tout ce qu'il avait enduré depuis l'enfance. Il avait assisté, impuissant, aux nombreuses séances de coups que son père infligeait à sa mère… Et quand il osait s'interposer, c'était lui qui prenait. Albus et elle avaient joué leur rôle de protecteurs à la perfection quand sa mère succomba et que son père fut emprisonné. Mais au fur et à mesure des années, des liens quasi familiaux s'étaient créés entre eux, formant un semblant de famille, des liens étranges, peut-être, mais irréversibles.
Minerva n'avait jamais eu d'enfant à elle, se complaisant à éduquer de son mieux ceux des autres, durant les sept années pendant lesquelles ils lui étaient confiés. Mais l'amour maternel qu'elle ne leur avait jamais donné à eux, qui avaient leurs parents pour cela, elle l'avait offert à ce petit bonhomme au regard noir et triste, bien plus intelligent que la moyenne, mais un peu trop influençable.
Ce dernier trait de caractère l'avait d'ailleurs poussé, au moment d'une banale crise d'adolescence, et ce, malgré tout l'amour qu'elle et Albus lui avait donné, à suivre cet imbécile de Lucius Malefoy dans les rangs d'un psychopathe de la pire espèce. Il était revenu de lui-même, au bout de deux mois, après avoir vu et affronté les pires ignominies. Un immense regret et une indescriptible honte se lisaient clairement dans ses yeux, mais l'horreur était déjà incrustée à jamais sur son bras gauche. Albus et Minerva, en bons « parents » avaient, évidemment, ouvert leurs bras à l'enfant prodigue. Totalement désemparé, et se croyant indigne de tant d'amour qui lui était pourtant donné sans condition, il avait tout fait pour se racheter, insistant même pour utiliser à bon escient l'immonde tatouage qu'il portait désormais.
C'est ainsi que, pendant plus de vingt ans, il avait tenu sa place dans les rangs du Seigneur des Ténèbres, jouant son rôle d'espion à la perfection. Ignorant – ou faisant semblant d'ignorer – que ses « presque-parents » se consumaient d'inquiétude en silence pendant ses trop nombreuses absences.
Le Lord Noir avait fini par récolter ce qu'il avait semé, tué de la main-même de celui qu'il avait tenté d'assassiner seize ans plus tôt. Et sa mort avait permis à ce cher Severus de rentrer définitivement à la maison, le libérant par la même occasion du lourd fardeau qu'il portait depuis deux longues décennies. Même si certaines cicatrices, elles, resteraient gravées à jamais, aussi bien dans son esprit que sur sa peau si pâle.
Et puis, un jour, cette adorable gamine – actuellement endormie et bavant sur son oreiller – avait atterri de nulle part, et toute leur vie avait été chamboulée. Grâce à elle, le bonheur de Severus avait grimpé de façon exponentielle ces derniers mois, et il avait enfin trouvé l'amour.
Oh, que oui, elle était heureuse…
Un tambourinement contre sa porte la fit sursauter et un peu de thé maintenant refroidi se renversa sur sa main. Rapidement, elle se dirigea vers l'entrée, de peur que le bruit ne réveille Maï-Lee.
– Miss Granger ? Quelle surprise, je ne vous attendais pas si tôt ! Mais entrez, je vous en prie, fit-elle en s'effaçant pour lui céder le passage.
– Merci Professeur. Je vous pris de m'excuser de venir à cette heure si matinale, mais je m'inquiétais pour Maï… Comment va-t-elle ?
– Elle va très bien… Elle dort encore… Je pense qu'elle ne se réveillera pas avant encore deux ou trois heures… Voulez-vous une tasse de thé ? proposa-t-elle en lui faisant signe de s'asseoir sur le canapé du salon.
– Oui, merci. Hermione s'installa pendant que la vieille femme se dirigeait vers sa cuisine. Elle laissa ses yeux s'égarer sur une photo posée sur le manteau de la cheminée, représentant un jeune homme au teint pâle, grand et dégingandé, habillé aux couleurs de Serpentard, les cheveux longs aussi noirs que ses yeux et souriant fièrement à l'objectif, un diplôme à la main. Elle détourna le regard en ravalant ses larmes lorsqu'elle s'aperçut qu'il s'agissait de Severus Rogue, adolescent.
– Voilà, Miss. Minerva lui tendit la tasse puis s'assit sur le fauteuil en face d'elle. Je ne vais pas vous demander de me raconter ce qui s'est passé hier à Pré-au-Lard, je sais que Dumbledore le fera… Je ne veux pas que vous ayez à revivre cela plus que de raison.
– Je vous remercie. Hermione fit de son mieux pour cacher ses mains tremblantes et ses yeux rougis. Elle n'avait qu'une envie, maintenant qu'elle savait sa fille saine et sauve, celle de s'enfermer dans son appartement et de ne plus jamais en ressortir…
– Miss Granger ? Hermione ? Que vous arrive-t-il mon enfant ? fit la voix inquiète de la femme qui avait fini par remarquer l'émoi de la jeune fille. Voulez-vous que j'appelle Severus ?
À ces mots, Hermione n'y tint plus. Ses mains tremblaient tellement qu'elle n'arrivait plus à tenir sa tasse. Puis, dans une immense détresse, elle craqua.
Après tout, à qui pourrait-elle raconter ça ? Sa mère ? Elle était en Australie et n'avait plus aucun souvenir de l'existence de sa fille. Ginny ? Elle était un peu trop absorbée par son mariage avec Harry qui arrivait à grands pas pour l'écouter d'une oreille attentive… Harry et Ron ? Euh… pas vraiment…
Alors, faisant fi de sa honte, elle raconta tout ce qui s'était passé à l'infirmerie, depuis le moment où Severus s'était rapproché d'elle dans le lit pour la réconforter, jusqu'à sa fuite le matin.
Minerva écouta du début à la fin, sans l'interrompre, la stupeur se peignant peu à peu sur son visage au fur et à mesure du récit. Quand Hermione eut fini de parler, la femme se leva en silence et vint s'asseoir à ses côtés, sur le canapé. Puis, dans un geste très maternel, passa son bras autour de ses épaules dans un geste de réconfort.
– Oh, je suis navrée, pleurnicha la jeune Gryffondor en reniflant. Je ne devrais pas parler de choses aussi intimes… avec vous…
– Allons, allons, mon enfant… Je suis peut-être vieille, mais je n'en reste pas moins une femme ! rétorqua l'ainée en souriant.
– Oui, mais… Severus et vous…
– Oh, vous savez, la coupa-t-elle sachant pertinemment ce qu'Hermione allait lui dire, j'ai beau considérer Severus comme mon fils, il se trouve qu'il s'est conduit de manière tout à fait méprisable. Je ne l'ai pas élevé comme cela ! s'indigna-t-elle.
Elle était un peu énervée, maintenant, et Hermione commençait à regretter de s'être confiée avec aussi peu de retenue. Et si jamais elle allait lui en parler ? Si jamais il lui prenait l'envie de lui remonter les bretelles, à son « fils » ? Elle ne supporterait pas une humiliation supplémentaire ! Devoir assister aux cours et continuer de s'occuper de leur fille alors qu'il serait dans les parages allait être déjà suffisamment embarrassant.
– S'il vous plaît, implora-t-elle, ne lui dites pas que je vous ai raconté tout ça ! La situation serait encore pire ! Et je ne veux pas mêler Maï-Lee à ça ! Elle a déployé tellement d'efforts pour nous rapprocher !
– Ne vous inquiétez pas, ma Chère, j'ai une meilleure idée que d'aller lui faire la morale… Une lueur étrangement malicieuse apparût dans le regard de la Directrice des Gryffondor. Mon fils vous aime, je le sais, malgré son comportement déplorable de ce matin. Et on ne traite pas la femme que l'on aime ainsi. Severus mérite une bonne leçon…
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Severus, les yeux fermés, laissait couler l'eau chaude sur son visage… Ou plutôt, il tentait, en vain, de se noyer sous la douche, pendant que dans sa tête flottaient les dernières paroles qu'il avait dites à Hermione.
– Quel con ! Mais quel con ! cria-t-il, s'insultant lui-même. Je suis vraiment le dernier des salopards !
Il sortit de la douche et partit s'habiller dans sa chambre. Par terre, se trouvaient les vêtements sales qu'il avait portés la veille. Les traces de sang qui maculaient le tissu lui renvoyèrent l'image d'une Hermione inconsciente, blessée, allongée dans une marre écarlate. Il se sentit encore plus dégoûté de lui-même. Rageur, il ramassa le linge rapidement pour l'envoyer à la buanderie magique du Château. Un bruit assourdi par la moquette raisonna dans le silence de la chambre : les deux coffrets venaient de tomber de sa poche. Misérable, il s'assit à même le sol, ouvrant le plus grand. Il laissa ses doigts caresser doucement la fine chaîne du bijou, l'imaginant sagement posé autour du cou gracile de celle pour qui il avait été créé, puis, attrapant délicatement le pendentif, le retourna pour y relire l'inscription qu'il avait lui-même fait graver.
La Lumière de ma Vie… Tu parles ! Pauvre andouille ! s'indigna-t-il. Avec ce que tu lui as dit, elle ne risque pas d'y rester bien longtemps, dans ta vie !
Mais pourquoi ? Pourquoi avait-il fallu qu'il réagisse de la sorte ! Pour la première fois de sa vie – bon, la deuxième, en fait, mais la première fois, il avait au moins l'excuse d'être en pleine crise d'adolescence – il avait agit sans réfléchir aux conséquences !
Il avait passé la plus belle nuit de sa vie. Elle lui avait fait le plus beau cadeau qu'une femme puisse offrir à un homme… Et lui, lui, avait bafoué ce moment magique, si important pour elle, pour lui… Pour eux.
Jamais elle ne lui pardonnerait. Jamais plus elle ne lui adresserait la parole. Jamais plus elle ne lui ferait confiance. Après tout ce qu'il avait fait pour essayer de se rapprocher d'elle, les gestes tendres, les mots doux… Après la belle déclaration qu'il lui avait faite… Il avait tout gâché. Et s'était irrévocable.
Et tout ça pourquoi ? Hein ? Parce qu'il n'avait pas supporté que deux abrutis de Gryffondor le surprennent à poil dans le lit de leur meilleure amie ? Oui ! C'était ça la raison ! Mais pas seulement ! Il avait eu peur. Peur que ces mêmes abrutis aillent colporter des ragots dans tout le Château, racontant à qui voudrait l'entendre que la sombre chauve-souris des cachots était en fait un vieux pervers qui couchait avec son assistante de vingt ans de moins que lui, qui plus est, encore élève au collège… Il avait eu tout le temps d'imaginer une horde d'élèves en colère, dont une majorité de Rouge et Or, le huant dans les couloirs, sifflant leur désapprobation sur son passage, puis, enfin, les Beuglantes courroucées de centaines de parents furieux et outragés exigeant son renvoi immédiat…
Mais, s'il avait réfléchi comme il avait pris le temps de le faire sous la douche, il aurait réalisé que jamais les deux Gryffondor en question n'auraient divulgué pareille information. Ces deux jeunes hommes n'étaient pas n'importe qui. Ils avaient accouru dès les premières heures matinales au chevet de leur meilleure amie blessée et peut-être mourante. Elle était celle qu'ils aimaient le plus au monde. Un amour étrange qui les liait tous les trois depuis des années et que Severus avait fini par comprendre, grâce aux souvenirs de Maï-Lee et à ce que lui avait raconté Hermione.
S'il avait pris le temps de réfléchir encore, il se serait rappelé de ces souvenirs, justement, où les deux hommes apparaissaient, lui disant combien ils étaient heureux que leur « sœur » soit mariée avec lui. D'ailleurs, Hermione ne lui avait-elle pas raconté qu'ils trouvaient qu'ils étaient faits l'un pour l'autre ? N'avait-il pas assisté, lui-même, alors qu'il visitait la Pensine, aux gestes amicaux, presque fraternels que son « futur-lui » entretenaient avec Harry Potter ?
Jamais Harry, ni Ronald n'auraient fait quoi que ce soit qui auraient pu porter préjudice à Hermione !
Mais lui, il l'avait fait ! Il avait tout fichu par terre, en quelques secondes seulement… Regrettable erreur… se rappela-t-il. Jamais il n'avait proféré pareil blasphème. Il imaginait sans peine l'amère humiliation qu'elle avait dû ressentir par sa faute. Il l'avait déshonorée, profanée, rien qu'avec ces deux mots !
Et qu'allait-il dire à sa fille ? Elle allait faire une crise ! Elle qui espérait tellement les voir ensemble tous les deux… Et quelles allaient être les conséquences sur son existence ? Si lui et Hermione ne se mariaient jamais, ils n'auraient jamais d'enfant ! Merlin ! Qu'avait-il fait ?! Alors qu'il se consumait de terreur de voir sa fille disparaitre à cause de l'arrestation d'un Mangemort en fuite, cette disparition risquait fort de relever de sa propre faute ! De sa bêtise à lui !
Il se haïssait. Tout à coup, il voulut voir Hermione. Il fallait qu'il retourne la voir. Qu'il lui dise qu'il lui avait menti. Que ce n'était pas du tout une erreur. Que la seule erreur qu'il avait commise était de s'être enfui lâchement en l'abandonnant. Il devait lui parler. Il fallait qu'elle lui pardonne. Il la supplierait à genoux, si c'était nécessaire !
Déterminé, il se leva, rangea soigneusement les coffrets dans son armoire, finit de se préparer afin de se rendre plus présentable, et se dirigea d'un pas décidé vers l'infirmerie, passant et repassant différentes manières de s'excuser.
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Hermione s'était ragaillardie. La conversation avec McGonagall lui avait fait plus de bien qu'elle ne l'avait pensé. Mais plus que ça, c'était surtout ce que les deux femmes avaient mis au point qui lui avait remonté le moral.
Maintenant qu'elle était sûre des sentiments de Severus à son égard (Minerva lui avait parlé en long, en large et en travers des nombreux changements de comportement de son « fils » depuis l'arrivée de Maï-Lee, de ses tentatives d'approche pour qu'elle entre dans leur vie…), il lui tardait de mettre son plan à exécution.
C'est pourquoi elle était présentement devant son armoire, ses cheveux récemment lavés enroulés dans une serviette, en train de choisir judicieusement ses vêtements.
Sa fille, en bonne garde chez un Papibus mis dans la confidence et toujours ravi de garder sa « petite-fille préférée », connaissait une partie du plan, sans pour autant en savoir la cause. Elle aussi était heureuse de ce nouveau jeu.
Hermione, fin prête, se regarda une dernière fois dans la glace. Puis, aspirant une grande goulée d'air, elle quitta son appartement.
– A nous deux, Severus Rogue. Le jeu ne fait que commencer.
