Chapitre 6 – Nouveaux pouvoirs
« Dray ? Tu es là ? on peut entrer ? » entendirent-ils de l'autre côté des rideaux.
« Merde ! C'est Pansy et Blaise ! Il ne faut pas qu'ils te voient ! Comment on va faire ? » pensa-t-il à l'attention d'Hermione. « Euh… un instant… je suis en train de m'habiller… » mentit Drago à voix haute. « Attendez deux minutes… je vous dirai quand vous pourrez entrer… » fit-il en faisant du bruit pour appuyer son mensonge.
« Je ne peux plus sortir… ils vont forcément me voir… commença la Gryffondor en réfléchissant très vite alors que la panique la gagnait. Il faudrait que je disparaisse, là tout de suite… mais je ne connais… »
« Hermione ! la coupa-t-il, tu deviens invisible ! waouh ! comment tu fais ça ? »
« Je ne sais pas ! répondit-elle complètement affolée. Bon, restons calmes… le plus important, pour le moment, c'est qu'ils ne savent pas que je suis là… on réfléchira au reste plus tard… »
« Ok… je vais les faire entrer… mais reste devant moi là-bas dans le coin, de façon à ce que je puisse voir si tu réapparais… on ne sait pas comment agit ton nouveau pouvoir… » lui conseilla le Serpentard. Il attendit qu'elle s'installe à la place désignée, puis fit entrer ses condisciples, qui s'assirent près de lui, Blaise sur une chaise qui était à côté de la table de chevet et Pansy, sur le lit, à côté de Drago.
« Alors ! Qu'est-ce qui s'est passé ? entama Blaise. Tu joues les bons samaritains, Rogue t'emmène voir le Directeur et on apprend quelques heures plus tard que tu es en quarantaine à l'infirmerie parce que t'as chopé un truc bizarre… » résuma-t-il en le regardant avec suspicion. Comme s'il attendait un démenti.
« Ouais… c'est quoi cette histoire ? renchérit Pansy. Depuis quand tu sauves la mise de la Sang-de-Bourbe ? » Drago se raidit imperceptiblement et sentit Hermione bouillonner dans leur lien. «Calme-toi mon Cœur… tu ne m'aides pas, là… » pensa-t-il.
« Euh… oui, bon… » il chercha rapidement une excuse pour justifier sa conduite, manœuvre difficile puisqu'il n'avait même pas prémédité de la sauver. Son corps avait réagi instinctivement, sans même qu'il ne se rende compte de ce qu'il faisait ! Mais bien sûr, il ne pouvait leur dire cela…
« Si j'ai fait ça, c'était pour éviter qu'une bagarre éclate en plein couloir. » exposa-t-il en sortant la première idée qui lui passait par la tête. « D'après vous, qu'est-ce qu'il se serait passé si je l'avais laissé faire ? Ces abrutis de Griffons auraient riposté, et nous, on aurait été obligé de se défendre… mon père m'a bien rappelé de ne pas faire de vague… » se défendit-il en espérant d'un côté être assez crédible devant ses camarades, et de l'autre, ne pas avoir vexé sa petite amie en insultant sa maison. Afin d'éviter tout conflit avec elle, il tenta de lui envoyer tout l'amour qu'il avait pour elle à travers leur lien… espérant que cela fonctionnerait, en attendant de pouvoir se faire pardonner plus tard...
« Ok, ok… le calma Blaise. Mais pourquoi Rogue t'a emmené chez Dumbledore ? »
« Il voulait que je témoigne de ce qu'avait fait Goyle… inventa-t-il. Il s'est fait virer. Mais finalement, heureusement que je suis intervenu assez tôt… je lui ai évité ainsi d'aller pourrir à Azkaban ! » ajouta le blond avec son éternel sourire narquois.
« Bon, d'accord… tu as eu raison… concéda Zabini. Mais… cette histoire de quarantaine ? »
« Oh, ça… c'était juste une mauvaise grippe… raconta Drago. Pomfresh s'est emballée, voilà tout… mais elle m'a donné une bonne dose de Pimentine, et après un peu de repos, je pourrai bientôt sortir. » Il préférait ne pas leur dire qu'il pouvait sortir dès maintenant car il avait encore des choses à éclaircir avec Hermione. Et il savait que ces amis voudraient qu'il reparte avec eux immédiatement s'ils connaissaient la vérité. « D'ailleurs, je me sens encore un peu faible… se plaignit-il en se rallongeant ostensiblement sur son lit. Je crois que je vais faire un petit somme… »
« Oh mon pauvre Drago… minauda Pansy. Bien sûr, repose-toi… nous passerons te voir ce soir après les cours… ne t'inquiète pas… » fit-elle en lui collant un baiser mouillé sur la joue. Si le blond resta impassible, Hermione eut plus de mal à se contenir. « Non mais pour qui elle se prend celle-là ! » rugit-elle si fort dans sa tête, qu'elle fit grimacer le Serpentard.
« Moins fort mon Ange, s'il te plaît… gémit-il… tu vas me coller une migraine ! »
« Oui, et bien elle n'a pas intérêt à recommencer ou je te jure que c'est sur elle que je vais m'entrainer pour mes nouveaux pouvoirs ! » Drago gloussa intérieurement tandis que Pansy et Blaise le saluèrent en quittant la pièce.
Une fois qu'il fut certain d'être à nouveau seuls, il s'adressa à Hermione : « C'est bon mon Cœur, ils sont partis… tu essaies de redevenir visible ? C'est plus pratique pour discuter … »
Elle se concentra quelques instants puis réapparut aux yeux de Drago en s'asseyant à côté de lui sur le lit.
« J'aime quand tu es jalouse… » lui dit-il en l'attrapant par la taille pour qu'elle s'allonge sur lui.
« Désolée… mais j'ai vraiment eu du mal à supporter ça… » avoua-t-elle en rougissant.
« Ne t'inquiète pas mon Ange, il n'y a jamais rien eu entre Pansy et moi, et il n'y aura jamais rien… la rassura-t-il en frottant son nez contre le sien. On se connait depuis la première année et on n'a pas du tout ce genre de relation… crois-moi. » Il profita qu'elle soit allongée sur lui, son visage juste au-dessus du sien pour passer une main derrière sa nuque et la rapprocher de lui, tout doucement, lui laissant le choix de se reculer si elle voulait.
Mais ce n'était absolument pas son intention. Elle combla d'elle-même la minuscule distance qui la séparait de lui et captura ses lèvres avec ferveur. Drago répondit à son baiser avec autant de passion et ils laissèrent échapper un gémissement. Leurs mains commencèrent à se faire plus entreprenantes lorsqu'un « Crac ! » retentit non loin d'eux, interrompant l'étreinte de nos deux tourtereaux qui se redressèrent instantanément.
« Pardonnez Dobby, Monsieur et Miss ! Dobby ne voulait pas vous déranger, mais… » L'Elfe se trouvait debout face à eux, ses mains cachant ses gros yeux globuleux de façon à ne pas voir ce qui se passait devant lui, visiblement très gêné.
« C'est bon Dobby… tout va bien. Ne t'inquiète pas. Tu peux ouvrir tes yeux. » rigola Hermione devant la confusion de la créature et l'air exaspéré de Drago qui levait les yeux au ciel.
« Merci Miss, fit-il en s'inclinant si bas que son nez toucha presque le sol. Dobby est venu chercher les nouveaux Préfets-en-Chef pour les conduire dans leurs appartements. Si Monsieur et Miss sont prêts, bien sûr, sinon Dobby reviendra… Dobby ne veut pas déranger… »
« C'est bon Dobby, dit Drago en se levant. On est prêt à partir. » Puis, dans sa tête : « de toute façon, nous terminerons notre discussion quand on sera enfin seuls… » Ce qui fit rougir Hermione.
Après avoir arpenté bon nombre de couloirs et de passages secrets, les deux Préfets-en-Chef et leur guide se retrouvèrent devant une tapisserie représentant une petite fille qui faisait des couronnes de fleurs en chantonnant, accompagnée d'une jeune licorne qui gambadait joyeusement autour d'elle.
« Voici le mot de passe, dit Dobby en leur tendant un bout de parchemin. N'oubliez pas qu'il faut le détruire tout de suite après l'avoir mémorisé. Et aussi, il vérifia que personne n'était dans le couloir et il baissa la voix, aussi, le Professeur Dumbledore vous rappelle de le tenir informé régulièrement. » fit-il avec un petit air entendu. « Au revoir, et n'hésitez pas à rappeler Dobby. Dobby se fera une joie de vous servir. »
« Merci Dobby, nous n'y manquerons pas… à bientôt » répondit Hermione en souriant. L'Elfe s'inclina une dernière fois et transplana en direction des cuisines dans un « Crac ! » sonore.
Drago se retourna vers la petite fille du tableau, prononça le mot de passe « Amor Veritas » et entra en compagnie d'Hermione dans les appartements qu'ils partageraient tous les deux jusqu'à la fin de l'année.
L'ouverture donnait sur une salle commune dotée d'une grande table en Acajou avec ses quatre chaises assorties. Au fond de la salle, était située une imposante cheminée dont les flammes rougeoyantes procuraient une douce chaleur accueillante. Posés en regard de l'âtre, un canapé et deux fauteuils se faisaient face. Sur la façade au-dessus, se dessinait l'emblème de Poudlard.
Sur les murs clairs étaient accrochés plusieurs tableaux montrant de magnifiques paysages.
À gauche, une porte rouge et or donnait visiblement sur la chambre d'Hermione, tandis qu'à droite, une autre porte vert et argent cette fois-ci, donnait sur celle de Drago.
Près du manteau de la cheminée, une troisième porte aux couleurs neutres menait sur une immense salle de bains en marbre blanc, avec une piscine en guise de baignoire, une dizaine de robinets en or, deux lavabos surplombés d'un grand miroir et d'une douche à l'italienne dans un coin.
Ils se dirigèrent chacun vers la chambre qui leur était allouée et virent en ouvrant la porte un énorme lit à baldaquin dont les draps étaient aux couleurs de leurs maisons respectives. Chaque chambre disposait d'un bureau et d'un fauteuil confortable ainsi, et ce pour le plus grand bonheur de notre Gryffondor préférée, que d'une petite bibliothèque bien fournie.
« Waouh ! c'est incroyable ! » se dit Hermione à la vue de tous ces livres qu'elle allait s'empresser de dévorer.
« Tout à fait d'accord ! » répondit Drago aussitôt.
Hermione resta interdite un instant… « Tu m'as entendue alors que l'on est pas dans la même pièce ? »
« Apparemment oui…confirma le Serpentard. Je suis aussi étonné que toi… cool, non ? Il faudrait savoir jusqu'à quelle distance ça marche… »
« Tu veux dire que tu voudrais qu'on s'éloigne très loin l'un de l'autre pour tenter l'expérience ? » demanda la brunette moitié effrayée moitié amusée.
« Ça va pas, non ?! » À peine la réponse se forma-t-elle dans sa pensée, que Drago se matérialisa instantanément dans la chambre d'une Hermione absolument ahurie.
« Mais, que… » cria-t-elle en sursautant. « Tu viens de transplaner ? »
« Euh… oui, on dirait bien… » observa-t-il, aussi étonné qu'elle.
« Mais on ne peut PAS transplaner à Poudlard ! C'est impossible ! Je connais l'Histoire de Poudlard par cœur ! Seuls les Elfes de Maison le peuvent ! » exposa avec véhémence Hermione qui vint s'asseoir sur son lit, vite rejointe par Drago.
« Il semblerait que moi aussi, maintenant… la classe, non ? » rétorqua-t-il avec un sourire en coin, visiblement très fier de lui.
« Comment tu as fait ça ? » demanda la Lionne, plus déconcertée que jamais.
« Euh, je crois que j'ai pas supporté l'idée de m'éloigner de toi… avoua-t-il en rougissant. Quoi qu'il en soit, à cette seule pensée, j'ai eu l'envie subite de te rejoindre le plus vite possible, et… et je me suis retrouvé ici… sans vraiment comprendre comment j'ai fait… »
« D'accord… bon… en résumé, énonça Hermione, toi, tu transplanes directement vers moi parce que tu penses que tu as envie de me voir, et moi je deviens invisible tout d'un coup quand je pense qu'il me faut disparaitre… »
« Ouais… il faudrait maintenant savoir si on peut inverser les rôles… » annonça Drago en fronçant les sourcils. Mais avant, j'avais envie de faire quelque chose… dit-il en s'avançant vers elle, le regard amusé devant la moue dubitative d'Hermione. Tout à coup, avant qu'elle ait pu dire ou faire quoi que ce soit, il se jeta sur ses lèvres avec tellement de fougue qu'ils tombèrent à la renverse sur le lit, provoquant leurs rires à tous les deux.
« Tu es diabolique… » dit Hermione en riant dans leur lien.
« Je sais ! Mais plus ça va, et moins je peux résister ! » admit Drago en forçant l'entrée de sa bouche avec sa langue.
« Encore faudrait-il que j'aie envie que tu résistes… » confessa-t-elle sans honte en approfondissant leur baiser.
« Alors là… tu ne sais pas à quoi tu t'exposes… » lui dit-il en s'allongeant au-dessus d'elle.
« Peut-être que si… » révéla la Lionne mystérieusement. Mais elle n'eut pas l'occasion d'argumenter plus avant car de grands BOUM BOUM BOUM se firent entendre au niveau de l'entrée de leurs appartements, suivis de « Hermione ! Ouvre-nous ! Le portrait ne veut pas nous laisser entrer ! »
« C'est pas vrai ! S'exaspéra le Serpentard. On ne peut même pas être tranquille chez soi ! » râla-t-il en se relevant et entrainant Hermione à sa suite. Il s'arrêta un instant pour la regarder et eut une nouvelle fois envie de lui sauter dessus : elle avait les joues rougies, les yeux brillants de désir, les cheveux en bataille et les lèvres gonflées par leur baiser passionné. Elle était en train de défroisser un peu ses vêtements quand Drago, voulant faire de même avec les siens, se rendit compte que les trois premiers boutons de sa chemise étaient défaits. « Quand as-tu réussi à… » lui demanda-t-il, interloqué.
Pour toute réponse, elle lui décocha le plus éblouissant des sourires, ravageant son cœur au passage.
« Toi tu ne perds rien pour attendre ! susurra le Serpentard en encadrant le visage d'Hermione dans ses mains.
« J'espère bien… » sourit-elle en retour en lui volant un baiser.
Drago ferma les yeux et respira un grand coup. « Je te jure que si tu continues comme ça, je ne réponds plus de rien… allez, va leur ouvrir avant qu'ils ne cassent tout ! » pensa-t-il à son attention alors que les cris de Ron et Harry se faisaient plus insistants. « Je vais dans ma chambre… appelle-moi si tu as besoin de moi. » Sur ces paroles, il passa deux doigts sous son menton, déposa un léger baiser sur ses lèvres, et s'en alla, tandis qu'elle se dirigeait vers le portrait.
