Chapitre 15 – Le bal de Noël – partie 1
Dumbledore, en ces temps troublés, avait décidé que les élèves avaient le droit de s'amuser un peu. Il décida alors de remettre au goût du jour un évènement qui avait été abandonné depuis le retour de Voldemort, à savoir, le Bal de Noël.
Il avait donc annoncé son intention la veille des vacances de Noël, pendant le dîner, où il avait précisé, à la grande indignation de certains, que seuls les élèves à partir de la cinquième année auraient le droit d'y participer.
Certains élèves affichaient clairement leur enthousiasme, d'autres, une mine plutôt maussade, soit en raison de leur jeune âge, soit en raison du fait qu'ils devaient rentrer chez eux pour les vacances.
Le Directeur avec fait exprès de faire son annonce le dernier jour, car il savait que ceux qui devaient partir n'auraient pas le temps de revoir leurs projets. Il savait aussi que la majorité des Serpentard rentreraient chez eux pour les fêtes. Et comme ces derniers se trouvaient pour la plupart être des enfants de Mangemort, moins ils seraient nombreux, mieux cela se passerait… et peut-être que Lady Malefoy pourrait sortir de chez elle.
La pauvre femme devait rester cloîtrée toute la journée, prenant même ses repas dans ses quartiers… ou ceux de Severus qui avait déserté la Grande Salle depuis qu'elle résidait au Château, préférant jouir de sa compagnie plutôt que de celle d'une bande de « cornichons écervelés et complètement stupides » qu'il devait déjà supporter lors des cours. Elle ne s'autorisait à sortir que le soir, une fois les élèves bien cantonnés dans leurs dortoirs, faisant de longues balades dans le parc avec le Maître des Potions.
Une sortie à Pré-au-Lard était prévue le samedi suivant pour que les élèves puissent s'acheter leur tenue de soirée.
Mais Drago et Narcissa, ne pouvant pas sortir de Poudlard, avaient dû commander leurs habits par correspondance chez Mme Guipure.
C'est pourquoi, un matin, alors qu'elle sortait de sa douche, Hermione, encore avec sa serviette humide autour d'elle, découvrit sur son lit un grand paquet blanc portant l'étiquette de la maison de la célèbre couturière. Intriguée elle l'ouvrit et resta sans voix. La robe qu'elle sortit de son écrin était somptueuse : c'était une très longue robe de velours rouge sang avec une fente qui remontait jusque sur la cuisse gauche. Le bustier, très prêt du corps, arborait de minuscules arabesques brodées de fils dorés qui se rejoignaient sur le haut en de fines bretelles. Une paire de chaussures à hauts talons parachevaient la parure.
« Tu seras magnifique dans cette robe, même si je te préfère sans rien du tout… » Elle se retourna et vit Drago, nonchalamment appuyé sur le chambranle de la porte de sa chambre, les mains dans les poches. Elle lui adressa un grand sourire, rangea la robe dans sa boite et s'approcha de lui pour déposer un léger baiser sur ses lèvres.
« Merci, elle est superbe… Tu as parlé au Professeur Dumbledore pour savoir comment on pouvait aller au bal ensemble sans éveiller les soupçons ? »
« Rien de plus simple : il m'a dit que selon la tradition, les Préfets-en-Chef étaient obligés d'ouvrir le Bal… alors, puisqu'on n'a pas le choix… » Il avait passé ses mains autour de sa taille, et, tout en parlant avait commencé à défaire le nœud de la serviette, qui tomba par terre. « Oups... quelle maladresse ! » Dit-il faussement désolé.
Hermione se recula, nue, et le regarda, la mine sérieuse mais les yeux pleins de malice. « Très bien… puisque c'est ainsi… » D'un simple mouvement de la main, puisque sa baguette lui était désormais inutile, elle fit littéralement disparaitre ses vêtements. « On est à égalité, maintenant… »
Drago sourit. Il planta ses yeux dans les siens, se concentra un instant puis fit léviter sa tendre moitié directement sur le lit, où elle se trouva allongée. Elle rit, puis voyant qu'il n'avait toujours pas bougé de sa place, fit de même avec lui, qui se retrouva allongé sur elle.
« Pratiques, ces nouveaux pouvoirs… » rigola le Serpentard. Puis il captura ses lèvres. Hermione ouvrit la bouche et il laissa sa langue chaude caresser la sienne, langoureusement. Mais la Gryffondor ne l'entendait comme ça…
D'un habile mouvement du bassin, elle les fit basculer pour se retrouver sur lui, leurs lèvres toujours scellées. Lentement, elle descendit sa bouche dans son cou grignotant la peau fine et douce jusqu'à son oreille, raclant le lobe de ses dents, le faisant gémir doucement.
Il caressait son dos, descendant dangereusement ses mains vers ses fesses qu'il commença à malaxer. Un frisson parcourut son corps lorsqu'il sentit la langue chaude d'Hermione passer de l'une à l'autre des petites pointes au niveau de ses pectoraux. Puis, sa respiration s'accéléra quand il la sentit descendre plus bas, sur ses abdominaux.
L'anticipation le fit durcir encore plus et son souffle se bloqua lorsqu'il sentit ses lèvres gourmandes sur son gland. Un gémissement rauque encouragea la brunette qui engloutit le membre de son Serpentard, lui intimant de longs mouvements de va et vient.
Drago grognait. Elle le rendait fou. Fou d'amour, fou de désir, fou de plaisir. Il entremêla ses doigts dans ses cheveux bouclés et suivit le mouvement de sa tête pendant que son gland butait de plus en plus rapidement contre le fond de sa gorge.
Il savait qu'il n'allait pas tarder à craquer… il aurait bien aimé rester dans sa si délicieuse bouche, appréciant ses caresses jusqu'au bout, mais l'envie qu'il avait d'elle était plus forte et plus urgente.
Prenant son visage en coupe, il la ramena vers lui et embrassa ses lèvres. Le baiser se fit plus sauvage, et Hermione sentait de plus en plus sa virilité dure contre son intimité déjà humide. N'y tenant plus, elle l'attrapa et le guida directement en elle, les faisant soupirer tous les deux…
Drago agrippait ses hanches pour accompagner ses balancements. Il aimait la voir se déhancher sur lui et voir ses petits seins bouger en rythme. Il se redressa tout d'un coup, appuyant son dos à la tête du lit et attrapa un de ses mamelons avec ses dents. Il les mordillait, les suçait, la faisant gémir de plus en plus.
Hermione montait et descendait le long de son membre dressé. Elle sentait son plaisir augmenter de minute en minute. Elle basculait sa tête en arrière, la respiration erratique, ses gémissements se transformant en cris, accompagnant les grognements de Drago.
Elle était proche, il le savait. Mais c'était encore trop tôt… il n'avait pas fini de jouer avec elle… Toujours assis avec elle sur ses hanches, il la poussa légèrement sur le lit. Il se mit à genoux face à elle, et releva son bassin, de façon à ce que seules ses épaules touchent le lit. Il mit ses jambes douces autour de lui, les nouant dans son dos. Il avait une vue parfaite de l'endroit où ils étaient unis. Il voyait son sexe dur entrer et sortir du sien humide et chaud. Cette vision l'excita encore plus et il saisit ses hanches pour accélérer le mouvement.
Hermione criait de plus en plus fort, balançant sa tête de gauche à droite, totalement submergée par le plaisir. Elle hurla lorsqu'elle sentit quelque chose de froid sur son clitoris. Ouvrant les yeux, elle vit Drago dressé face à elle, qui soufflait vers le bas. Il utilisait ses pouvoirs une fois de plus, et c'était renversant ! La chaleur du plaisir dans son bas-ventre contrastant avec le souffle glacé de Drago la fit perdre pied et elle décolla, ses muscles se resserrant violement autour de lui, le faisant crier à son tour.
Ils retombèrent lourdement sur le lit, essoufflés et heureux.
« Ça ! C'était quelque chose ! » souffla Hermione en essayant de retrouver une respiration régulière.
Drago rigola. « Totalement d'accord… je suis content d'y avoir pensé ! »
« Tu peux recommencer quand tu veux ! »
« Ah oui ? » Il se redressa, se rapprocha d'elle, félin, le regard carnassier.
« Pas maintenant mon Cœur… » comprenant où il voulait en venir. Elle lui fit un beau sourire devant sa mine renfrognée. « Plus tard, mon Amour, j'ai promis à Ginny d'aller la voir, elle voulait me parler de quelque chose… elle m'attend chez les Gryffondor. »
Elle déposa un petit baiser sur ses lèvres douces et se leva pour s'habiller, essayant d'ignorer les grognements de frustration de Drago.
« Ok… se résigna-t-il. Je devais aller voir ma mère de toute façon… mais, fais-moi signe dès que tu rentres… » Il savait que même si elle se trouvait à l'autre bout du Château, il l'entendrait dans leur lien.
Ils finirent de se préparer tout les deux, puis, quittèrent leurs appartements, chacun se dirigeant dans sa propre direction.
Ronald Weasley faisait les cent pas dans une classe vide du quatrième étage. Cela faisait un moment qu'il avait cette idée en tête, mais il ne savait pas vraiment comment faire, et encore moins comment l'aborder.
Il est vrai qu'ils s'étaient peu à peu rapprochés l'un de l'autre au fil du temps, mais rien n'était vraiment concluant. Plus le temps passait et moins il arrivait à se passer de sa présence. Il avait vu son doux regard quand ses beaux yeux étaient encrés dans les siens, tout comme il avait remarqué sa façon de lui parler, à la fois tendre et affectueuse.
Dès qu'il était en sa présence, il sentait son cœur s'emballer, sa respiration se bloquer, ses mains devenir moites. Il essayait de faire en sorte que ces signes passent inaperçu, mais peine perdue.
Il était tombé amoureux. C'était un fait : Ronald Weasley, le meilleur ami du Survivant, roi des gaffeurs toutes catégories confondues, celui qui avait soi-disant la capacité émotionnelle d'une petite cuillère était tombé irrémédiablement et totalement amoureux de Luna Lovegood.
Certes, il n'était plus aussi timide qu'avant. Le temps où il rougissait à la moindre occasion était révolu. Exit aussi le petit garçon effarouché qu'il était lorsqu'il avait enfin déclaré sa flamme à sa meilleure amie.
Il avait mûri. Beaucoup. À dix-huit ans maintenant, il était devenu un homme. Et encore plus depuis qu'il avait intégré l'Ordre.
Son corps aussi avait changé. Il n'était plus la grande perche dégingandée qu'il avait été. Plus que le Quidditch, c'étaient ses entrainements intensifs avec les autres membres de l'Ordre qui avaient tressé ses muscles. Il est vrai que Sirius et Remus ne le ménageaient pas ! Il était toujours aussi grand, certes, mais arborait désormais une musculature imposante et solide.
La guerre l'avait changé, même si elle n'était pas encore clairement déclarée, il se battait déjà. Il lui arrivait parfois d'être envoyé en mission, avec d'autres. Il est vrai que son goût prononcé pour les échecs avait fait de lui un impressionnant stratège.
Mais il était perdu. Perdu dans ses pensées, là dans cette fichue salle de cours, à se demander comment il allait trouver le courage, tout Gryffondor qu'il était, de lui demander d'aller au Bal de Noël avec lui. Il était perdu parce que ce qu'il ressentait lui était totalement inconnu : même pour Hermione il n'avait pas ressenti les choses comme ça.
Et il fallait qu'il se dépêche : il avait entendu deux élèves de sixième année parler entre eux de la jolie Serdaigle en question. Il ne supporterait pas, il le savait, de la voir au bras d'un autre type que lui. Cette idée lui donna la nausée.
Alors il prit son courage à deux mains, se décida une bonne fois pour toutes et quitta la classe d'un pas décidé.
Hermione était arrivée dans la Salle Commune des Gryffondor. Elle monta directement dans le dortoir des sixièmes années, où l'attendait patiemment Ginny. La petite rouquine n'était pas seule. Elle semblait en grande discussion avec Luna, toutes les deux assises sur son lit.
« Ah Mione, te voilà enfin… » l'accueillit Ginny en se levant.
« Coucou les filles ! Tu voulais de me parler de quelque chose Gin' ? Ça avait l'air important et… urgent ? » demanda-t-elle alors que Luna se tortillait sur le lit, visiblement mal à l'aise.
« Et bien… oui, en fait, c'est plutôt pour Luna… » expliqua-t-elle tandis que la Serdaigle baissait la tête, l'air gêné.
« Luna ? Qu'est-ce qui t'arrive ? Je peux t'aider ? » Hermione s'assit à ses côtés, une main sur son épaule, attendant que son amie relève la tête.
« C'est que… c'est un peu gênant. Mais je pense que tu es la seule à pouvoir m'aider. »
« Je t'écoute. »
Luna souffla un grand coup, pour se donner du courage, puis se lança :
« Je pense… enfin, il me semble… en tout cas, j'ai l'impression… » Elle n'y arriverait pas. Elle n'allait pas arriver à en parler à Hermione. Pourtant, personne d'autre qu'elle ne pourrait l'aider. À part Ginny, elle était la seule à le connaitre aussi bien.
« Luna… calme-toi. Tu peux tout me dire, tu le sais, n'est-ce-pas ? » Hermione était inquiète. Elle ne l'avait jamais vue comme ça. Elle toujours si enjouée, si loufoque. Là, on voyait qu'elle avait du mal à respirer tant elle était angoissée. La Gryffondor se refusait à utiliser la Légilimancie sur ses amis… mais elle se dit à ce moment-là que si elle continuait à bégayer de la sorte, elle y aurait recours, ne serait-ce que pour la soulager.
« Bon, d'accord. Je crois que je suis amoureuse de Ronald. » Elle avait lâché ça tout d'un coup, comme pour éviter de se défiler au dernier moment. Mais maintenant que c'était dit, elle redoutait les conséquences.
La Préfète lança un coup d'œil à Ginny, qui confirma d'un signe de tête.
« Ça, c'est une super nouvelle, Luna ! Mais pourquoi tu te mets dans cet état ? » Hermione était ravie de la nouvelle. Elle avait remarqué depuis un bon bout de temps le rapprochement entre Ron et elle. Préférant toutefois garder ses hypothèses pour elle, elle avait attendu de voir comment les choses allaient évoluer entre eux…
« Je suis angoissée parce que je ne connais pas ses sentiments. Et je voulais t'en parler à toi, parce que, mis à part Ginny, tu le connais mieux que quiconque. Tu sais comment il fonctionne. Et puis il y a ce fichu bal qui est dans une semaine et… »
« Et il ne l'a toujours pas invitée. » finit Ginny pour elle.
« Je vois… réfléchit Hermione. Bon, il faut avant tout que tu saches que Ron est encore un peu timide. Et même s'il l'est bien moins qu'avant, il met toujours un temps fou à se décider. Mais une fois que c'est fait, il ne lâche plus rien. Alors tu as deux solutions : soit tu attends, et tu vois ce qui se passe, au risque d'aller au bal toute seule, soit tu prends les devants et tu l'invites, toi. »
Luna déglutit difficilement, ouvrant de grands yeux.
« Je ne sais pas si j'aurai le courage de l'inviter… il est tellement impressionnant… et puis mis à part lors des séances de l'AD, on n'a pas souvent l'occasion de se parler… mais d'un autre côté, je ne pense pas que je supporterai de le voir y aller avec une autre fille… »
Hermione pinça les lèvres. Elle était persuadée que Ron ne voudrait pas y aller avec quelqu'un d'autre. Elle n'en aurait pas mis sa main à couper toutefois. Mais elle ne voulait pas interférer dans les histoires de cœur de son meilleur ami. Elle savait que cela le mettrait mal à l'aise. Mais elle n'aimait pas non plus le désespoir qu'elle devinait dans les yeux de Luna…
Tout à coup, la Serdaigle se raidit. Glissant sa main dans sa poche, elle ressortit son faux Gallion et le posa à plat sur sa paume. Il étincelait et vibrait.
« Mais… une séance d'entrainement ? Maintenant ? » demanda Ginny à Hermione, perplexe.
Les deux jeunes filles sortirent elles aussi leurs pièces de leur poche : elle était tout ce qu'il y avait de plus normal…
Hermione fronça les sourcils. Luna, regardant les deux autres, retourna sa pièce et lut le message brillant sur la tranche : « Retrouve-moi dans 15 minutes en haut de la Tour d'Astronomie. S'il-te-plaît. Ron W. »
Ginny étouffa une exclamation.
« Et bien je crois que tu n'auras pas à l'inviter… » Elle lui adressa un sourire éblouissant, puis l'aida à se lever, avec Hermione.
« Allez, qu'est-ce que tu attends ! Fonce ! » les deux Gryffondor la poussèrent vers la sortie, lui souhaitant bonne chance.
La jeune Serdaigle sortit de la Tour Gryffondor. Elle ne voulait pas être en retard, mais ne voulait pas non plus montrer à Ronald qu'elle s'était précipitée… elle décida donc de marcher d'un pas rapide, tout en réfléchissant à ce qu'elle allait lui dire.
En y repensant, elle se dit que comme c'était lui qui lui avait donné rendez-vous, c'est bien qu'il avait quelque chose à lui dire… Mais tout à coup, de sérieux doutes vinrent la prendre d'assaut… qui lui tordirent l'estomac, lui coupant presque la respiration.
Et si ce rendez-vous n'avait aucun rapport avec une quelconque invitation au bal ? Et s'il avait remarqué qu'elle était un peu trop attirée par lui ? Il voulait peut-être lui expliquer que lui n'était pas du tout intéressé par elle ! Peut-être qu'elle avait mal interprété le comportement du garçon et qu'elle se trompait sur toute la ligne !
C'était sûrement ça… oui, même très probablement… après tout, elle ne devait pas se faire d'illusion : elle était Loufoca Lovegood… pour tout le monde… alors pourquoi pas pour lui aussi, après tout. Il avait dû se sentir obligé de s'entrainer avec elle lors des séances de l'AD, parce qu'elle était toujours toute seule…
« Tu parles ! se dit-elle, un type comme lui, s'intéresser à toi ? Mais tu rêves ma pauvre fille ! Regarde-le : il est canon, grand, baraqué, en septième année, meilleur ami du Survivant, et, pour couronner le tout, c'est un sorcier redoutablement puissant ! Et toi, regarde-toi : avec tes cheveux emmêlés, tes yeux rêveurs et tes idées bizarres ! Mais à quoi tu t'attends ! Il est trop populaire pour se préoccuper d'une sixième année insignifiante comme toi ! »
Perdue dans ses douloureuses constatations, elle ne s'était pas aperçue qu'elle était arrivée au bas de la tour d'Astronomie. Quand elle reprit ses esprits, une boule vint tout à coup lui comprimer la gorge.
« Il m'a demandé de venir ici pour ne pas que les autres entendent ce qu'il va me dire… il doit vouloir que cela reste discret… peut-être pour ne pas que j'ai honte devant tout le monde ? Il est si prévenant, après tout… Bon, il ne me reste plus qu'à monter… et je vais lui dire qu'il ne faut pas qu'il s'en fasse, que je le laisserai tranquille… oui, c'est ce que je vais lui dire… »
Sur ses nouvelles résolutions, elle souffla un grand coup, et monta les marches de la tour, essayant d'oublier cette boule qui lui comprimait le cœur et les poumons.
Luna trouva Ron comme prévu au sommet de la Tour. Il était appuyé sur la balustrade, les yeux perdus vers la Forêt Interdite, et semblait en pleine réflexion.
Elle avança doucement et se posta à côté de lui.
« Ronald ? » Il se retourna vers elle, affichant un grand sourire.
« Luna… tu es venue… Euh, écoute… j'avais quelque chose à… »
« Ronald… le coupa-elle. Je crois savoir pour quelle raison tu m'as faite monter ici… »
« Ah oui ? » Il fronça les sourcils, perplexe.
« Oui… et je veux que tu saches que ce n'est pas grave… »
« Pas grave ? » Il ne comprenait pas vraiment.
« Oui, ne t'inquiète pas, je comprends tout à fait… et je ne t'en veux pas du tout… » Elle ne le regardait pas, mais il voyait ses doigts fins s'agripper avec force à la balustrade.
« Luna… je… Tu ne m'en veux pas pour quoi ? » Il était de plus en plus perplexe face à cette situation qui ne prenait absolument pas la tournure qu'il avait prévue.
« Ronald, elle se retourna enfin vers lui, avec un petit sourire triste et… résigné ? J'en ai peut-être l'air, mais je ne suis pas si idiote que ça ! » Il allait ouvrir la bouche pour lui dire qu'il ne la trouvait pas du tout idiote lorsqu'elle continua sur sa lancée.
« Je sais très bien que tu ne t'intéresses pas à moi… que tu ne m'apprécies pas de la même façon que moi je t'apprécie… qui le ferait, d'ailleurs ! Je ne suis personne… tu m'as fait venir ici parce que tu as dû remarquer que mes sentiments à ton égard avaient changé. Et ça doit te mettre mal à l'aise… »
Ron était si abasourdi qu'il n'arrivait pas à sortir un seul mot. Alors elle continua.
« Je veux aussi que tu saches que tu ne dois pas te sentir obligé de te mettre avec moi lors des entrainements… je ne veux pas être un fardeau pour toi. Tu as des choses beaucoup plus importantes à penser… »
Le Gryffondor la regardait, éberlué. S'il s'était attendu à ça ! Elle avait dit que ses sentiments à son égard avaient changé… qu'elle l'appréciait…
« Et pour finir, je ne veux pas que ça change quoi que ce soit entre nous… je te promets que je ferai un effort pour ne plus montrer mon attachement envers toi… ni à toi, ni à personne. »
Sur ses derniers mots, elle lui sourit tendrement, puis se dirigea à grand pas vers les marches, voulant partir à tout prix avant que ses larmes qui menaçaient depuis un bon moment déjà, ne débordent.
C'en fut assez pour Ron. Il se précipita à sa suite, pour la rattraper.
« Luna ! » Elle s'arrêta au milieu des marches, ferma les yeux un instant mais ne se retourna pas. Trop tard… les larmes traitresses avait été plus rapides.
« Luna ! Attends… » Le rouquin s'était arrêté juste derrière elle.
« S'il-te-plaît Ronald, ne me rends pas les choses plus difficiles qu'elles ne le sont déjà. » souffla-t-elle, les yeux toujours fermés. Lui, avait remarqué les trémolos dans sa voix.
« Luna… » murmura-t-il. Il attrapa sa main pour qu'elle se retourne face à lui. Elle avait les yeux toujours fermés. Il posa ses grandes mains de chaque côté de ses joues baignées de larmes. « Regarde-moi s'il-te-plaît… » Elle ouvrit de grands yeux, qu'elle écarquilla sous le choc de retrouver son visage si près du sien. « Mes sentiments pour toi aussi ont changé. » Et il posa doucement ses lèvres sur les siennes.
Ce fut un baiser langoureux et plein de tendresse. Au bout de quelques minutes, il décida à regret de quitter ses lèvres si douces. Il avait encore une chose à faire. Ce pour quoi, à la base, il lui avait donné rendez-vous…
« Luna… je suis vraiment content que cette discussion ait tourné dans ce sens, mais en fait je voulais t'inviter à m'accompagner au Bal… tu veux bien être ma cavalière ? »
Elle lui sourit et hocha la tête en guise de réponse. Ravi, il lui vola un autre baiser, puis ils descendirent de la Tour main dans la main.
