Chapitre 16 – Le bal de Noël – partie 2

Les filles avaient décidé de se préparer toutes ensembles pour aller au Bal. C'est ainsi que Ginny, Hermione, Luna, Lavande, Padma, Parvati, Cho et Pansy se retrouvaient toutes dans la Salle sur Demande, qui leur fournit la plus belle salle de bain dont elles n'auraient pu rêver.

Tout y était : une douche pour chacune, avec le même nombre de lavabos et de miroirs, ainsi que toute une panoplie de maquillage, produits de beauté et matériel de coiffure, dignes des plus grands salons.

Elles avaient préféré partir tôt pour se préparer tranquillement. Elles disposaient donc de quatre longues heures devant elles. Ainsi, elles pourraient prendre leur temps, se pomponner et bien sûr, papoter.

Elles devaient retrouver leurs cavaliers à 19h exactement en bas du grand escalier de marbre menant dans le hall d'entrée, le bal se déroulant évidemment dans la Grande Salle.

À 18h45, elles étaient toutes prêtes, chacune se regardant une ultime fois dans son miroir, replaçant une mèche de cheveux par-ci, fignolant un trait de crayon par-là. Puis, se déclarant parfaites en tout point, sortirent de la salle et partirent à travers les couloirs du château.

Les garçons attendaient patiemment dans le hall. Si les filles étaient parties s'habiller ensemble, eux l'avaient fait chacun de leur côté, décidant tout de même de se regrouper pour les accueillir.

Ainsi, Drago, Harry, Ron, Blaise, Neville, Seamus, Dean et Anthony discutaient tranquillement en bas des marches, regardant tout de même discrètement chacun à leur tour la grande horloge qui faisait face à l'entrée.

Soudain, Drago poussa une exclamation et tous les autres se retournèrent. Un soupir collectif se fit entendre.

Elles s'étaient arrêtées tout en haut des marches, se positionnant côte à côte, et attendaient. Elles avaient voulu soigner leur entrée. Et apparemment, s'était plus que réussi, à voir les yeux avides qui se posaient sur elles.

Les jeunes hommes, le souffle coupé, s'avancèrent lentement, se plaçant en face de leurs cavalières qui descendaient royalement les marches.

Hermione arborait sa superbe robe rouge brodée de fils dorés et les escarpins à talons que Drago lui avait offerts quelques jours plus tôt. Elle avait relevé ses cheveux en un chignon lâche, dont quelques mèches savamment choisies s'échappaient et venaient caresser son dos et ses épaules. Un maquillage très léger rajoutait un peu de couleur à ses joues et une minuscule chaine entourait gracieusement son cou. « Tu es sublime… » entendit-elle dans sa tête, sentant toute l'émotion de son amant, qui la fit rougir.

Ginny, portait une petite robe bustier dorée, qui allait parfaitement bien avec ses cheveux flamboyants qu'elle avait laissé lâchés. La robe lui arrivait juste au-dessus des genoux, et elle était chaussée de petits talons assortis. Harry la regardait comme si elle était la plus belle chose sur Terre.

Luna, elle, portait une longue robe bleu nuit, fendue en plusieurs endroits, le bustier était recouvert de tulle, qui servait de manche sur le côté droit, laissant son bras et son épaule gauche complètement nus. Ses chaussures étaient dorées de même que son collier. Elle avait rassemblé ses cheveux en deux longues tresses qu'elle avait rassemblées en couronne sur sa tête. À ses oreilles, pendaient tranquillement de drôles de petites boules rouge orangé que Ron reconnut comme étant des « repousses-Nargoles ». Quand il s'avança vers elle, il se dit à ce moment-là que jamais il ne la laisserait s'éloigner de lui, attaques de Nargoles ou pas.

Lavande, quant à elle, avait mis une petite robe courte noire si sexy que Blaise eut tout à coup très chaud. Et le décolleté plongeant qu'elle affichait ne l'aidait pas à se calmer, de même que le regard aguicheur qu'elle lui lançait. Elle aussi avait relevé ses cheveux, dévoilant un dos-nu si échancré qu'il laissait supposer qu'elle ne portait pas de soutien-gorge. « Je crains que tu ne portes pas cette maudite robe bien longtemps… » lui glissa le Serpentard à l'oreille d'une voix suave. « Tout ce que j'espère c'est que celle-là, tu ne la déchireras pas comme l'autre… » répondit-elle sur le même ton qui le fit sourire, se remémorant le souvenir dont elle parlait.

Pansy portait une robe fourreau, aux couleurs de sa maison. Le velours vert foncé était parsemé de petits strass argentés, qui s'illuminaient en fonction de ses mouvements. Des chaussures assorties parachevaient l'ensemble. Elle aussi avait laissé ses cheveux lâchés, qu'elle avait lissés et agrémenté de paillettes argentées. Neville, complètement sous le charme, resta sans voix, se contentant de déposer un baiser timide sur sa joue.

Padma portait son plus beau sari, bleu et rose, avec des fils d'or brodés un peu partout, dessinant de fines arabesques. Une longue natte courrait dans son dos et de jolies sandales dorées ornaient ses pieds. Le tintement que faisaient ses innombrables bracelets résonnait aux oreilles d'un Seamus conquis comme la plus douce des musiques.

Parvati arborait le même sari que sa sœur, mais rouge et doré, celui-ci. Elle avait fait deux nattes qui passaient par-dessus ses épaules et portait les mêmes sandales et bracelets que sa sœur. Dean troublé par la beauté de la jeune Indienne, la regardait avec un grand sourire en lui offrant son bras.

Cho, enfin, portait une robe chinoise mauve à col mao, arrivant aux mollets, et fendu des deux côtés jusqu'à mi-cuisse. Ses chaussures noires à talon affinaient ses longues jambes et ses cheveux noirs étaient relevés en un chignon haut, tenu pas deux petites baguettes en bois. Le sourire fier que lui adressa Anthony la rassura quant au choix de sa tenue.

Les garçons, eux, portaient tous de beaux costumes composés d'un pantalon et d'une veste assortie, dans les tons noirs, gris ou beiges, avec des chemises plus ou moins colorées selon certains, mais restant sobres tout de même.

Hermione remarqua que la chemise de Drago était ornée des mêmes dessins que ceux de sa robe, mais argentés, eux.

C'est ainsi que chacun accompagna sa chacune vers la Grande Salle dont les grandes portes de chêne s'ouvrirent à l'heure dite. Les étudiants qui jusque là s'étaient massés devant l'entrée, pénétrèrent petit à petit, admirant les sublimes décorations qui ornaient la salle.

Outre les douze sapins d'Hagrid qui avaient été décorés d'une main de maître par le minuscule professeur Flitwick et quelques volontaires, les murs étaient ornés d'une multitude de guirlandes bariolées.

Les grandes tables avaient disparu, laissant place à une dizaine d'autres, rondes et plus petites, accueillant chacune une dizaine de convives, plus une un peu plus grande, destinée sans nul doute aux professeurs.

Chaque table était éclairée par de petits lampions colorés rendant la lumière tamisée et l'ambiance douillette. Des étiquettes portant les noms des élèves étaient posées sur les assiettes. Hermione remarqua avec soulagement que Dumbledore avait fait exprès de mettre tout leur petit groupe à la même table, non loin de lui.

Au-dessus de chacune d'entre elles, tombaient de minuscules flocons de neige et des petites fées de toutes les couleurs voletaient un peu partout, rendant l'atmosphère encore plus enchanteresse.

Toutes les tables étaient disposées de part et d'autre de la Salle, laissant la piste de danse au milieu, ainsi qu'une estrade, tout au bout, qui allait bientôt accueillir le discours du Directeur, puis, plus tard, le groupe de musiciens que celui-ci avait fait venir.

Voyant que tout le monde avait pris place, Albus Dumbledore se leva et s'avança sur l'estrade. Un silence respectueux se fit aussitôt, et le Vieux Sage prit la parole :

« Chers élèves, et chers professeurs, je vous souhaite la bienvenue en cette veille de Noël. Même si nous nous trouvons en des temps de plus en plus troublés, même si nous savons qu'une guerre s'approche à grands pas, je vous demande de retrouver votre insouciance le temps d'une soirée. Pour commencer, je vous propose un délicieux repas concocté avec amour par nos chers Elfes de Maison, qui, je dois le reconnaître se sont surpassés une fois de plus pour régaler nos papilles et combler nos estomacs. Ensuite, nos deux chers Préfets-en-Chef ouvriront le Bal, comme le veut la tradition (il adressa un imperceptible clin d'œil à Drago, qui lui sourit en hochant la tête). Sur ce, mes chers amis, assez parlé… Bon appétit ! »

Tout le monde applaudit alors que d'innombrables mets et boissons en tout genre apparaissaient sur les tables, et que les tintements des couverts se firent entendre.

Un brouhaha général commença à s'élever au fur et à mesure que les conversations s'égayaient autour des différentes tables.

« Je suis contente que ta mère ait pu sortir un peu de chez elle… » murmura Hermione à Drago en montrant la table des professeurs d'un signe de tête discret.

Drago se retourna. Sa mère était bien là. Elle était assise entre Dumbledore et Severus et semblait en grande conversation à voix basse avec ce dernier. Elle était magnifique. Cela faisait longtemps qu'il ne l'avait pas vue comme ça. La robe qu'elle portait aujourd'hui changeait des robes sombres que son père l'obligeait à porter au Manoir. Sa toilette était bleu pastel avec des reflets dorés. Ses cheveux blonds étaient travaillés en un chignon sophistiqué et un maquillage léger illuminait son sourire.

Son regard se porta automatiquement sur son parrain. Malgré le fait qu'il arborait encore et toujours ses sempiternelles robes noires (on ne changera pas la chauve-souris des cachots comme ça), le sourire franc et tendre qu'il adressait à Narcissa était inédit. Il se refusa d'utiliser la Légilimancie pour savoir la teneur de leur conversation. Même s'il était désormais plus fort que le Maître des Potions dans cet art, il se dit que cela ne le regardait pas. Mais il espérait secrètement qu'ils parlaient d'un avenir commun.

Il reporta son attention à sa table quand un petit couinement étouffé l'interpela : à sa droite, Lavande, complètement figée, avait les yeux fixés sur son assiette, les poings serrés autour de ses couverts. Son visage était rouge, et elle semblait avoir très chaud. Observant avec plus d'attention, il repéra Blaise, à côté de la jeune fille en question qui discutait tranquillement avec Ron, assis en face de lui, et qui ne semblait pas avoir entendu la Gryffondor.

Fronçant les sourcils, il se rendit finalement compte que son meilleur ami avait passé une main sous la table… Soupçonnant l'occupation réelle du Serpentard, il sourit, secoua la tête et continua son tour de table regardant les autres discuter en mangeant.

Alors que les derniers reliefs des délicieux desserts disparaissaient, des spots colorés illuminèrent l'estrade, et le groupe bien connu des « Bizar' Sisters » apparut.

Drago se leva tout sourire, se tourna vers Hermione et lui tendit une main en s'inclinant.

« Mon Cœur, si tu veux bien me faire l'honneur… »

« Mais avec plaisir. » Elle lui décocha un sourire radieux, puis, nouant ses doigts aux siens, le suivit au milieu de la piste illuminée.

Il plaça une main dans son dos tandis qu'elle enlaça son cou. De son autre main, il vint prendre la sienne, qu'il maintenait au-dessus de leurs épaules. Il colla son corps contre le sien, puis une valse viennoise débuta.

Les deux amoureux tourbillonnaient en rythme, sensuellement. Alors que petit à petit d'autres couples envahissaient la piste, eux semblaient seuls au monde. Ils ne se regardaient pas, puisqu'Hermione avait posé sa tête contre le torse de Drago et que celui-ci caressait le haut de son front avec ses lèvres, les yeux fermés.

Mais ils étaient connectés, et… ailleurs. Ils n'étaient plus en train d'évoluer sur une piste de danse au milieu des élèves et des professeurs de Poudlard. Non, ils étaient en train de danser sous un soleil radieux, dans une grande prairie verte, à côté d'un petit étang à l'eau cristalline, dans lequel se déversait une cascade.

Connectés. Leurs esprits ne faisaient plus qu'un. Une totale félicité les envahit alors.

« Je t'aime mon Cœur… déclara Drago. Et j'ai très envie de t'embrasser…là, en vrai, devant tout le monde… là, sur la piste. J'en ai assez de me cacher, de faire semblant. »

« Je sais mon Amour… moi aussi ça me rend triste… Mais malheureusement, tu sais bien que c'est trop risqué… seuls les membres de l'Ordre et ta mère sont au courant pour nous. Mais je te promets qu'une fois que l'on sera débarrassé de Voldemort, on ne craindra plus rien… »

« Pff, tout ça à cause de ce cinglé à la face de serpent ! Vivement qu'on puisse enfin le dégommer ! »

« Dray, je crois que la musique a changé, il faut qu'on retourne à Poudlard, tu sais ? »

« Mouais… puis qu'il le faut… » Ils collèrent leurs fronts l'un contre l'autre, et Hermione les ramena dans la Grande Salle.

L'ambiance autour d'eux avait changé… la musique était plus rythmée, et les danses étaient quelque peu débridées.

Ils se mirent alors à tournoyer avec les autres, au rythme entrainant de la musique.

Le temps passait, et ils étaient toujours en train de danser. Ils avaient chaud, ils commençaient à fatiguer, mais c'était exultant de pouvoir se défouler ainsi.

« Viens, on va boire un coup » proposa Drago à sa Gryffondor en la menant jusqu'à leur table, alors que les derniers morceaux résonnaient à leurs tympans.

Assise en train de siroter une Bierreaubeurre, Hermione regarda la piste, et sourit en voyant les couples qui dansaient : Ron enlaçait Luna comme si sa vie en dépendait, tandis qu'ils se déhanchaient sur un morceau endiablé. Tout près d'eux se trouvaient Neville et Pansy, celle-ci essayant de lui apprendre les pas avec patience. Les autres couples dansaient aussi, perdus au milieu d'autres élèves et de certains professeurs, qui eux aussi semblaient être décidés à s'amuser.

Seuls manquaient à l'appel Blaise et Lavande qui avaient disparu depuis longtemps dans une classe vide du quatrième étage.