Chapitre 19 – Le retour du Seigneur des Ténèbres
Lord Voldemort était rentré de Transylvanie où il avait passé deux mois avec les Vampires dans le but d'en apprendre plus sur leurs pouvoirs extraordinaires. Mais il n'avait pas réussi à les convaincre de lui livrer leurs secrets. Et comme ils le dépassaient en puissance magique, le Lord Noir n'avait pas insisté. Mais il avait tout de même réussi à les rallier à sa cause et ils avaient promis qu'ils l'aideraient à attaquer Poudlard, sans pour autant lui donner le secret de l'immortalité.
Pourtant, même s'il leur enviait leur immortalité, il ne voulait absolument pas recourir à une transformation en Buveur de Sang… cela aurait entrainé trop de contraintes… Il devait trouver un autre moyen de devenir immortel…
Il avait bien lu, une fois, alors qu'il était encore à Poudlard, dans un livre qu'il avait volé dans la Réserve de la Bibliothèque, qu'il y avait une formule relevant d'une des plus obscures profondeurs de la Magie Noire : la fabrication d'« Horcruxes ».
Cette méthode consistait à séparer son âme en plusieurs parties et d'enfermer ces dernières dans des objets à l'aide de sortilèges compliqués. Même si le concept en lui-même ne le rebutait absolument pas - vu que le meurtre était nécessaire pour séparer son âme, et qu'il y avait bien longtemps qu'il avait arrêté de compter les personnes qu'il avait tuées -, il trouvait le procédé assez dangereux en soi, dans la mesure où il faudrait qu'il garde ce ou ces objets en lieu sûr.
Or, si pour une quelconque raison, ces « Horcruxes » venaient à être découverts, ou pire, détruits, il perdrait une partie de son âme… et risquerait de redevenir mortel… Non, décidément ce n'était pas une bonne idée.
Et il ne faisait pas assez confiance en ses Mangemort pour les lui garder… à part Severus, peut-être, ou bien Lucius… ils étaient à eux deux ses meilleurs lieutenants… Il y avait Bellatrix, aussi… mais elle, c'était différent… elle lui servait davantage pour un tout autre genre de « travail »…
Il était donc rentré de voyage, se rendant directement au Manoir Malefoy où il avait élu domicile depuis plusieurs mois, espérant trouver un repas chaud et un lit accueillant.
Mais ce qu'il découvrit le mit dans une rage folle : un Manoir vide, plus un seul Elfe pour le servir, plus de Mangemort, et par-dessus tout, la chambre forte où il avait entreposé ses affaires complètement vidée.
Seul ! Il était seul dans ce fichu Manoir ! Même pas un seul esclave sur lequel évacuer sa rage ! Il n'avait même pas été accueilli à son arrivée avec les honneurs qui lui étaient dus ! Cela n'allait pas se passer comme ça ! Où étaient-ils ? Avaient-ils déserté ? Avaient-ils eu l'outrecuidance de croire qu'il était mort ? Lui, Lord Voldemort, le plus grand Mage Noir de tous les temps ? Ils allaient voir, un peu qui était le chef !
Du bout de sa baguette, il appuya sur sa Marque et attendit…
Aussitôt, un souffle se fit entendre et des silhouettes encapuchonnées firent leur apparition, s'agenouillant en silence devant lui.
Assis tranquillement dans un grand fauteuil moelleux, il les regarda, incrédule : neuf Mangemort ! mais où étaient les autres !
« Découvrez-vous ! » l'ordre claqua et les capuchons noirs retombèrent sur les épaules voutées des serviteurs prosternés. Avery, Alecto et Amycus Carrow, Dolohov, Macnair, Mulciber, Rookwood, Rosier et Yaxley.
« Toi ! Endoloris ! » Dolohov s'effondra sous la puissance du sortilège et ses cris de douleur résonnèrent dans la salle. « Où sont les autres ! Réponds ! Endoloris ! »
D'autres hurlements retentirent, puis Voldemort leva le sort. Dolohov se redressa tant bien que mal, essayant de retrouver son souffle le plus rapidement possible pour pouvoir répondre de son mieux.
« Maître… Ils ont été arrêtés… ils sont à Azkaban… » Un autre Doloris fusa, encore plus puissant que les deux autres, punissant le messager, qui resta allongé et à la limite du coma.
« Ramassez-moi ça ! » ordonna-t-il en montrant le Mangemort recroquevillé par terre, tandis que Macnair se précipitait pour le mettre dans un coin.
« Pourquoi je n'ai pas été informé ? » sa voix s'était calmée, mais son ton doucereux n'augurait rien de bon… et les sorciers autour de lui commencèrent à trembler, se demandant qui allait répondre… « Alors ? Personne n'a assez de courage pour me répondre ? Vous n'êtes qu'une bande de minables ! »
« Maître… Pardonnez-nous… tenta Rookwood. Mais nous ne savions pas où vous étiez… nous n'avons pas osé vous déranger… »
« Lord Voldemort ne pardonne pas ! tu devrais le savoir Rookwood… Endoloris ! » Les mêmes cris de douleur se firent entendre, puis le Mage Noir releva sa baguette. « Dégagez ! hors de ma vue ! il faut que je réfléchisse à un plan pour les sortir de là, puis que la bande d'abrutits que vous êtes ne l'a pas encore fait ! »
Les Mangemort transplannèrent aussitôt, emportant avec eux les deux qui avaient été torturés, soulagés de s'en être sortis indemnes… du moins, pour cette fois-ci !
« Quelle bande d'imbéciles, pensa-t-il, mes meilleurs Mangemort ont été arrêtés et ils ne me le disent pas ! Je ne peux vraiment compter que sur moi-même ! Mais j'ai besoin d'eux pour arriver à mes fins ! »
Il réfléchit toute la nuit au meilleur des plans pour attaquer Azkaban et récupérer ses hommes. Enfin, au petit matin, il rappela ses partisans pour mettre au point les derniers détails.
Kingsley Shakelbot était dans son bureau au Ministère en ce samedi après-midi. En tant que Chef du Bureau des Aurors, il se préparait pour sa visite hebdomadaire à la Prison des Sorciers. Pas que cette corvée l'enchante au plus haut point, mais cela faisait partie de ses obligations, et il ne pouvait pas y couper.
Ses dossiers de la journée bouclés, il voulait se dépêcher de façon à ne pas rentrer trop tard chez lui : il avait des invités chez lui le soir-même, et sa femme ne lui pardonnerait pas un énième retard.
Arrivé par transplanage sur la fameuse île perdue au milieu de la mer, il passa devant les gardiens qui le saluèrent et qui entamèrent les vérifications d'usage pour le laisser entrer. Il se dirigea ensuite directement vers le bureau du Chef des Gardiens, pour le rapport de la semaine.
Tous les sujets furent abordés : les différents dispositifs de sécurité, l'état d'avancement des travaux des sanitaires, la nourriture des prisonniers, celle des gardiens, les visites autorisées, celles refusées, le contrôle des courriers, les remises de peine, les procès en cours, les nouveaux arrivants, les visites des Médicomages de Sainte Mangouste pour les malades, les décès et leurs causes…
Depuis qu'il avait pris ses fonctions au Bureau des Aurors, le Sorcier à la boucle d'oreille ne voulait rien laisser au hasard : même si Azkaban était rempli de criminels, il avait tout de même certaines convictions concernant le concept Moldu des Droits de l'Homme. Et il tenait absolument à ce que ces Droits ne soient pas bafoués. Il y mettait un point d'honneur, même s'il s'attirait parfois les foudres de certains sorciers conservateurs, qui estimaient que ce genre de criminels ne méritait rien de tout cela, par rapport à l'atrocité des crimes qu'ils avaient commis.
Il était entrain de boire les dernières gouttes de son thé, lorsqu'un énorme BOUM ! semblable à un coup de tonnerre se fit entendre.
Les murs et le sol se mirent à trembler d'un seul coup et des cris résonnèrent un peu partout, alors que déjà, des sorts fusaient.
Les deux sorciers dégainèrent leurs baguettes en même temps qu'ils sortirent du bureau et Kingsley se baissa aussitôt, voyant un rayon vert frôler sa tempe et se diriger vers son compère, qui tomba mort sur le sol.
Ils étaient attaqués ! Il rampa discrètement vers l'autre bout du couloir où un combat semblait faire rage : il vit des gardiens aux prises avec des Mangemort encapuchonnés. Il se lança rapidement un sort de Désillusion mais c'était trop tard, un attaquant l'avait déjà remarqué. Il engagea le combat, qu'il gagna assez facilement.
Il remarqua que certaines cellules étaient vides. Mais pas n'importe lesquelles : celles des Mangemort arrêtés au Manoir Malefoy dernièrement.
Après être venu à bout d'un autre adversaire, il décida d'aller voir où en étaient les autres gardiens, mais ne put faire un pas de plus car un sort jeté au-dessus de lui le rata de peu mais eut pour effet de faire tomber tout un pan de mur sur sa tête, l'ensevelissant sous les décombres.
Voldemort avait attendu patiemment au Manoir que ses Mangemort reviennent. Il les avait envoyés attaquer Azkaban pour récupérer les autres. Pas que leur sort lui importait, loin de là, mais il avait besoin de Lucius et surtout de Severus.
Le premier pour lui parler de Drago, et ce pour deux raisons : avoir un Mangemort de plus n'était pas négligeable, mais surtout pour pouvoir se venger du fiasco du Ministère où cet imbécile de Malefoy avait détruit la prophétie sans qu'il n'ait pu l'entendre... il allait pouvoir s'en prendre à son fils…
Et le deuxième, pour connaitre les desseins de Dumbledore. Il avait besoin de savoir quel moment serait le plus intéressant pour enfin attaquer Poudlard.
Quand enfin ils furent revenus, après avoir passé presque toute la nuit à déjouer les différents systèmes de sécurité de la prison et enfin se battre contre les gardiens, le Seigneur des Ténèbres avait eu la mauvaise surprise de compter un absent parmi ses hommes.
« Où est Severus ? »
« Il n'était pas à Azkaban, Maître… Nous avons cherché partout… » Dolohov était agenouillé devant lui, s'attendant à tout moment à recevoir un Doloris pour lui avoir apporté la mauvaise nouvelle.
« Est-il mort ? » demanda-t-il sans grande conviction.
« Aucune nouvelle du Ministère dans ce sens, Maître. Je pense que si c'était le cas, nous en aurions entendu parler ! »
« Déserteur, donc… » murmura le Mage Noir pour lui-même, faisant les cent pas, pendant qu'il réfléchissait. Severus avait quitté les Mangemort. L'autre vieux cinglé amoureux des Moldus avait réussi à le retourner contre lui… son espion !
Il entra tout à coup dans une colère noire, au fur et à mesure que l'information s'insinuait dans son esprit. Violemment, sa magie jaillit hors de lui, et il envoya des Doloris à tout va, les sortilèges touchant la plupart des Mangemort qui se trouvaient encore agenouillés autour de lui.
Il laissa exploser sa colère, ses yeux rouges reflétant sa folie furieuse, alors que les sorciers hurlaient de douleur encore et encore… il leur semblait que jamais cela finirait… Les plus faibles, ceux qui avaient été blessés lors du rapt à Azkaban, finirent par succomber, accueillant la mort avec soulagement après tant de douleur.
Enfin, alors que les cris s'amoindrissaient au fur et à mesure que les malheureux s'évanouissaient ou mourraient, il stoppa les sortilèges.
« Lucius ! »
« Ou… Oui… Maître ? » Malefoy était faible, tout son corps tremblait, son nez et sa bouche saignaient et il peinait à se mettre debout. À côté de lui, Bellatrix était dans le même état, alors que Goyle regardait le corps de son fils, mort devant lui.
« Il est temps pour ton fils de me rejoindre. » Le ton était sans appel. C'était un ordre et il était indiscutable. Lucius déglutit avec peine, tournant et retournant ses phrases dans sa tête pour trouver comment dire à son maître ce qu'il devait lui dire.
« Maître… je… euh… j'ignore où Drago se trouve. »
« Tu l'ignores ou bien tu ne veux pas me l'emmener… »
« Mon Maître sait que je ne vis que pour le servir, par conséquent, mon fils aussi. Je vous jure que j'ignore où il est… »
« Ne mens pas à Lord Voldemort, Lucius, ou tu le regretteras. Legilimens ! » Lucius sentit sa tête tourner au fur et à mesure qu'il revoyait en pensée la soirée de son anniversaire : ses invités qui buvaient et mangeaient, Drago qui discutait dans un coin du salon avec Narcissa et Severus, plus loin, Bellatrix qui parlait avec Travers.
Il revit l'attaque des Aurors, les sorts qui fusaient, l'arrestation de certains dont Severus et Bellatrix, tous les deux Stupéfixés et la fuite des autres. Il se vit se retourner alors que les Aurors l'emmenaient avec les autres, regardant sa femme et son fils, toujours dans le salon, qui s'étaient cachés derrière un canapé pour éviter les sorts qui passaient partout autour d'eux… et qui ne le regardaient pas.
Son souvenir changea, et il se retrouva dans sa cellule, une lettre de Narcissa lui apprenant son intention de divorcer. Il ressentit de nouveau la rage qui l'avait assailli alors.
De nouveau, un autre souvenir, cette fois-ci il regardait avec fureur les liens du mariage s'effacer de son poignet, lui indiquant que Narcissa avait bel et bien pris ses dispositions.
Enfin, le dernier souvenir où il vit des Mangemort attaquer le couloir où il était enfermé et venir le libérer pour le ramener chez lui.
Il chancela alors que Voldemort sortait de son esprit.
« Tiens donc ! Nous en apprenons de belles ! Ainsi ta femme ne l'est plus ! Quelque chose me dit que là où l'on trouvera Severus, ta femme ne sera pas bien loin… »
Lucius serra les poings face à l'insinuation… sa rage se trouvant décuplée à cette seule pensée. Ainsi donc, sa femme l'avait quitté pour le parrain de son fils… il allait les retrouver et les tuer tous les deux !
« Maître… avança Bellatrix qui s'était peu à peu remise de ses blessures, il est fort probable que ce vieux fou de Dumbledore les garde à Poudlard. » Elle s'était rapprochée de lui. Elle seule pouvait l'approcher de si près sans subir son courroux.
« Effectivement… lui répondit-il. Puis, plaçant deux doigts sous son menton pour relever sa tête, il continua : maintenant que je n'ai plus d'espion au château, il m'en faut un autre… »
« Maître ? Lucius tenta de se racheter. Je me propose de trouver Drago. S'il est à Poudlard, j'arriverai à le contacter, et il se joindra à vous… »
« Il serait dommage de me décevoir Lucius… » Voldemort n'avait toujours pas lâché Bellatrix et la regardait dans les yeux. Il donna congé à tous les autres, qui, soulagés, se dépêchèrent de sortir.
Lentement, il descendit ses longs doigts le long de son cou jusqu'à son décolleté dont il fit sauter les boutons, dévoilant une lourde poitrine qui montait et descendait au rythme de la respiration de la veuve Lestrange qui s'accélérait. Il pinça ses mamelons rouges l'un après l'autre, lui arrachant un petit cri.
« Je t'ai manqué ? » murmura-t-il à son oreille.
« Oui, Maître… comme toujours lorsque vous êtes loin de moi… » Son souffle dans son cou la fit frissonner de désir. Elle savait qu'il ne l'aimait pas. Lord Voldemort n'aimait personne à part lui-même. Elle savait qu'il se servait juste de son corps pour assouvir ses désirs. Mais elle s'en accommodait. Au moins, elle pouvait être proche de lui comme ça. Cela la faisait se sentir plus importante que les autres.
Elle retint un gémissement lorsqu'elle sentit qu'il prenait sa main pour la poser sur son entre-jambe, lui faisant sentir sa virilité durcie.
« Je te veux nue sur mon lit dans un quart d'heure… ne me fais pas attendre ! »
« Comme il vous plaira, Maître. » Et elle sortit à son tour, le cœur battant et le corps tremblant de désir.
Kingsley Shakelbot mit un bon moment à se dégager. Sa tête lui tournait, il saignait abondamment, mais il réussit tout de même à se relever.
Le jour s'était levé, le soleil était déjà haut dans le ciel. Mais combien de temps était-il resté assommé ? Le soleil se couchait à peine lorsqu'il avait entendu ce grand bruit ! Tout était silencieux dans le couloir éventré, mais il ne savait pas si tous les prisonniers avaient été libérés. Au fur et à mesure qu'il évoluait parmi les décombres, il voyait les corps des gardiens sans vie sur le sol. Quelques autres étaient blessés, mais semblaient seulement stupéfixés. Il suffirait de les réveiller et ils pourraient reprendre du service en attendant que d'autres viennent les relever.
Lui, avait une mission plus urgente à réaliser : il fallait avertir l'Ordre le plus vite possible de cette évasion. Il envoya un Patronus au Ministère et un autre chez lui, pour rassurer sa femme qui devait être morte d'inquiétude.
Il essaya d'oublier ses blessures et la douleur dans ses membres et fit le vide dans sa tête. Il fallait qu'il arrive à transplaner devant les grilles de Poudlard. Mais il était faible et il savait que le transplanage allait l'affaiblir encore plus.
Il se concentra du mieux qu'il put, tourna sur lui-même et sentit avec soulagement cette compression désagréable qu'il connaissait bien.
Aussitôt après, il se retrouva devant l'entrée du Château, Rusard courant vers lui pour lui ouvrir.
