Chapitre 21 – La lettre

Une semaine était passée depuis que Kingsley Shakelbot avait déboulé dans la Grande Salle au milieu de repas.

Les cours avaient repris, les séances de l'AD étaient plus intenses que jamais, des Aurors et des Membres de l'Ordre surveillaient les extérieurs du Château.

Drago et Hermione avaient rejoint leurs appartements après leur dernier cours. Ils étaient tous les deux allongés sur le canapé, rattrapant le fait qu'ils ne s'étaient quasiment pas vus de la journée. Même si leurs pouvoirs leur permettaient de communiquer par leur lien, ils le faisaient rarement car Hermione lui aurait reproché de la distraire pendant les cours. Et la dernière chose que le Serpentard voulait faire, c'était provoquer sa colère !

« Tu sais mon Cœur, commença Drago en serrant sa tendre moitié contre lui, j'aurai bien besoin d'une petite soirée en amoureux… après cette dure journée. » Le Serpentard avait une idée en tête… et cela faisait déjà un petit moment qu'il préparait son coup.

« Ah oui ? » Hermione frotta doucement son nez contre le sien… « Et… que proposez-vous, Monsieur Malefoy ? »

« Que dirais-tu d'aller te pomponner dans la salle de bain, pendant que je nous prépare une jolie table ? »

« Avec des bougies ? »

« Avec des bougies… »

« Alors c'est d'accord… » Elle déposa un léger mais sensuel baiser sur ses lèvres et se leva. Elle se dirigea vers la salle de bain après être allée chercher quelques affaires dans sa chambre.

La jeune Gryffondor décida de prendre son temps, pour laisser à Drago le temps de tout préparer. Au programme épilation, douche, shampooing et maquillage… autant se faire belle jusqu'au bout !

L'épilation terminée (avec une baguette magique c'est vraiment plus rapide et surtout beaucoup moins douloureux !), elle se plaça sous le jet de la douche, laissant tranquillement l'eau chaude couler sur sa peau. Commençant à se savonner, elle crut sentir un effleurement dans son dos.

Elle se retourna vivement : rien. Elle mit la sensation sur le compte de la mousse qui avait dû la chatouiller.

Quelques instants plus tard, un autre effleurement, cette fois-ci sur son ventre, la fit sursauter.

« Mais, qu'est-ce qui m'arrive ! » dit-elle, inquiète, alors qu'elle sentait un souffle dans sa nuque qui la fit frissonner.

Se retournant, elle ne vit rien du tout non plus… mettant cela sur le compte d'un courant d'air, elle continua à se laver, puis se rinça.

Tout à coup, elle sentit une caresse nettement plus poussée sur ses seins… et là, elle comprit :

« Drago ! »

Un rire sournois lui répondit, tandis qu'elle sentit une main, invisible, caresser son intimité.

« Mais, qu'est-ce que tu fais là ? »

« Chut… laisse-toi faire mon Cœur… ça faisait un moment que j'avais envie de faire ça… »

« Mais je ne te vois même pas ! » s'offusqua-t-elle.

« Je sais… mais c'est ça qui est excitant… tu ne trouves pas ? »

Elle n'eut pas le temps de répondre qu'elle se trouva plaquée contre le mur, la bouche de Drago sur la sienne. Il força ses lèvres avec sa langue et elle s'accrocha à lui de toutes ses forces.

Tandis qu'elle approfondissait elle-même le baiser, il laissa ses mains indiscrètes vagabonder partout sur son corps, lui arrachant des gémissements de plaisir.

Hermione sentit la bouche de son amant invisible descendre de plus en plus bas sur ses seins, qu'il mordilla avidement, puis sur son ventre. Elle cria lorsqu'il arriva à son petit bouton de plaisir, qu'il entreprit de lécher avec application, lui soutirant des gémissements de plus en plus bruyants.

La Gryffondor perdit pied lorsqu'il entra deux doigts en elle, débutant des allers-retours des plus langoureux.

« Dray… mmhhhh… viens… »

Le Serpentard se releva, faisant courir ses lèvres brûlantes sur son corps et, agrippant ses fesses, la souleva, la pressant davantage contre le mur.

Hermione enroula ses jambes autour de lui, et il plongea sa virilité douloureusement tendue dans sa chaude moiteur, gémissant de concert avec elle.

La posture était un peu déroutante, du point de vue d'Hermione : elle était plaquée contre le mur de la douche, suspendue dans les airs, ses jambes formant un arrondi étrange, alors qu'elle montait et descendait au rythme des assauts de son amant.

Seuls les gémissements de plus en plus rauques de Drago trahissaient sa présence. Il trouvait la situation drôlement excitante avec un petit côté pervers qui était assez intéressant…

« Dray… je veux te voir… s'il-te-plaît… » demanda Hermione alors qu'elle sentait le plaisir l'emporter. Mais elle voulait le voir jouir en même temps qu'elle. Elle voulait voir les traits angéliques de son visage se crisper quand il atteindrait son apogée.

Drago réapparut aussitôt, et la première chose qu'elle vit, ce sont ses deux yeux gris dont les pupilles étaient dilatées par le désir.

Il accéléra ses coups de rein, allant et venant en elle de plus en plus rapidement. Il la sentit se contracter autour de lui et elle hurla alors qu'il l'accompagnait, criant à son tour.

Alors qu'ils redescendaient tranquillement des étoiles, Drago la reposa doucement au sol.

« T'es vraiment tordu ! » bougonna-t-elle en souriant malgré tout.

« Dis-moi que t'as pas aimé… » Son sourire narquois lui prouva que non seulement il était très fier de lui, mais en plus qu'il ne regrettait en rien ce qu'ils venaient de faire.

Elle se promit alors, qu'un jour, elle se vengerait…

Drago avait tout de même eu le temps de préparer une jolie table et allumait les bougies pendant qu'Hermione finissait de se préparer. Il attendait que Dobby arrive avec leur repas lorsqu'il entendit un bruit caractéristique contre la fenêtre de sa chambre. Il se leva et alla ouvrir au hibou qui tapait sur la vitre.

Hermione, qui elle aussi avec entendu du bruit, sortit de la salle de bain et le rejoignit dans la salle commune. Elle remarqua tout de suite que la main qui tenait l'enveloppe tremblait un peu.

« C'est mon père. » dit-il en reconnaissant l'écriture sur l'enveloppe adressée à « Drago Malefoy - Préfet-en-Chef - Poudlard ». Soufflant un grand coup, il s'assit à côté de sa brunette et lut avec elle :

Fils,

Je ne sais si tu en as déjà été informé, mais je viens d'être libéré d'Azkaban grâce à la grande générosité et l'ingéniosité de notre Seigneur et Maître.

Il est rentré récemment de son voyage et souhaite te rencontrer au plus vite.

Imagines-tu le grand Honneur qu'il te fait ? Celui qu'il fait à notre famille ?

Notre famille… Il faut que tu saches également que ta mère à commis un acte des plus ignobles. En effet, Narcissa s'est permis l'affront ultime de détruire les liens de notre mariage.

Elle prouve par cet acte injurieux qu'elle n'a jamais été digne d'être une Malefoy.

Si tu sais où elle se trouve, je t'ordonne de me le dire. Il faut qu'elle paie pour l'outrage qu'elle a osé faire à notre nom.

Quoi qu'il en soit, le Maître a besoin plus que jamais de tes services et tu lui apporteras grâce à cela la preuve de ton dévouement.

Le Seigneur des Ténèbres a eu récemment le désappointement d'apprendre que Severus, son fidèle espion, ne l'était plus ! Et oui, Fils, tu as bien compris ! Ton Parrain nous a trahis !

Et le Maître compte sur nous pour venger l'affront.

Alors, je compte sur toi pour lui faire honneur.

Réponds-moi pour me dire quand tu pourras sortir du Château et te joindre à nous pour la Cérémonie d'Initiation.

Ton père,

Lucius Malefoy

Dégoûté, Drago replia la lettre et ferma les yeux. Les sentiments de bonheur et de plénitude qu'il avait éprouvés quelques minutes plus tôt en sortant de la douche s'étaient envolés à une vitesse désopilante.

Il sentit les doigts fins d'Hermione se nouer aux siens.

« Tout ira bien mon Amour, je te promets que tout ira bien… »

Il resserra sa prise sur ses doigts et la tira tendrement vers lui, la collant contre son torse. Que ferait-il sans elle ? Que serait-il devenu si cette prophétie n'avait pas existé ? Si elle ne lui avait pas offert la plus extraordinaire des compagnes ?

Il serait très probablement déjà un Mangemort… il osa espérer que son parrain aurait tout fait pour qu'il soit épargné… mais il n'était pas sûr que celui-ci en aurait eu l'occasion…

Machinalement, il regarda la bague qu'il avait offerte à Hermione. Un jour, il l'épouserait. Il s'en fit la promesse. Il ne s'imaginait même pas vivre sans elle. Il ne lui en avait pas encore parlé, mais il espérait qu'une fois leurs études terminées à Poudlard et cette fichue guerre terminée, elle voudrait bien venir s'installer avec lui… n'importe où… que ce soit dans un gigantesque Manoir ou bien dans un petit deux-pièces Moldu, il s'en fichait, du moment qu'il pourrait se réveiller à ses côtés chaque matin.

« Il faut aller montrer cette lettre au Directeur et au Professeur Rogue… ils doivent savoir… peut-être à ta mère, aussi… ça, c'est toi qui décides. »

Il acquiesça lentement, encore un peu perdu dans ses pensées. Mais dès qu'il la sentit se lever, il reprit complètement ses esprits et l'accompagna chez Dumbledore, leur petit diner aux chandelles malheureusement oublié.

Le Directeur n'avait pas été surpris par la lettre de Lucius. Il avait convoqué Severus et Narcissa dans son bureau pour la leur montrer. Cette dernière s'était effondrée, elle avait peur pour son fils et pour son avenir avec Severus. Elle savait de quoi son ex-mari était capable. C'était le pire Mangemort qui soit !

Après maintes réflexions houleuses, il fut décidé que Lady Malefoy resterait enfermée dans son appartement, ne sortant sous aucun prétexte, et que la surveillance du Château serait renforcée.

Drago, lui, devait écrire une réponse à son père. Dumbledore et Severus lui donnèrent des pistes pour qu'il formule correctement sa missive, afin que l'histoire soit crédible et atteigne le but qu'ils s'étaient fixés.

Ainsi, le lendemain, le Serpentard écrivit :

Père,

Je suis heureux d'avoir enfin de vos nouvelles et de savoir que vous êtes sorti de ce trou à rats ! Croyez-moi que si j'avais été en mesure de le faire, j'aurai fait partie de ceux qui sont venus vous chercher.

Juste après votre arrestation par les Aurors, Mère a pris peur lorsqu'ils ont découvert la Chambre secrète du Manoir. Elle a préféré quitter le pays en m'emmenant avec elle.

Je l'ai suivie un moment mais je me suis vite rendu compte que ma place était ailleurs, à savoir, auprès du Seigneur des Ténèbres. Je suis donc parti une nuit en cachette pour revenir au Manoir.

Malheureusement, je ne me doutais pas que des membres de l'Ordre du Phénix seraient sur place, et ils m'ont capturé.

Depuis, je suis retenu à Poudlard contre ma propre volonté, mais le Vieux Fou m'autorise tout de même à suivre les cours.

Je n'ai pas revu Mère depuis la nuit où je suis parti et je suis peiné d'apprendre la triste nouvelle de votre divorce.

Pour ce qui est de mon Parrain, j'ai eu du mal à croire ce que vous m'avez dit ! Mais je garderai un œil sur lui si vous le désirez.

Concernant la Mission que le Maître veut me confier, il est évident que ses désirs sont des ordres, et je me réjouis à l'avance de venir grossir ses rangs.

Toute fois, il m'est impossible de quitter le château : je suis constamment surveillé par les membres de l'Ordre…

La seule solution serait que vous veniez me chercher… avec tous les dangers que cela pourrait impliquer…

Aidez-moi à faire honneur au Maître.

Votre fils dévoué,

Drago

Oui, Drago était satisfait de ce qu'ils avaient écrit. Mais il espérait aussi que son père ne déciderait pas tout de suite de venir le chercher car il ne se sentait pas encore prêt à affronter le Seigneur des Ténèbres. Il maîtrisait ses pouvoirs, certes, et avec Hermione ils étaient impressionnants, mais pas invincibles ! Ils avaient encore besoin de s'entraîner, et les autres membres de l'AD aussi !

C'est la réflexion qu'il se faisait en se dirigeant vers la Volière pour trouver un hibou qui voudrait bien envoyer sa lettre.

Peu de temps après il se retrouvait dans la Grande Salle pour le repas du soir. Comme les cours avaient repris, les quatre tables avaient été remises en place et il se retrouvait à son plus grand malheur à la table des Vert et Argent, loin de sa tendre moitié avec qui il avait partagé tous ses repas pendant les vacances.

Prenant sur lui, il se contenta de reluquer sa petite amie de loin, en attendant de pouvoir le faire de plus prêt le soir-même.