Chapitre 26 – La bataille finale
Hermione entra dans la Grande Salle, invisible aux yeux de tous grâce au sort qu'elle s'était jeté. Elle prit rapidement la mesure de la situation : Drago était debout au milieu de la pièce, face à lui se trouvait le Seigneur des Ténèbres, flanqué de ses nombreux Mangemort. Autour d'eux se trouvaient les membres de l'Ordre du Phénix, derrière le Professeur Dumbledore, Harry et Ginny à ses côtés et Ron et Luna derrière eux. Les autres professeurs et quelques élèves faisaient front derrière Severus Rogue. Mais tous semblaient désarmés et tenus en joug par des Vampires qui attendaient le signal de leur Chef pour s'en prendre aux prisonniers.
Si personne n'était en mesure de savoir qu'elle était là, Drago, lui, avait bien évidemment senti sa présence, leur lien vibrant d'une puissance exacerbée, tant la situation était grave et sa colère immense. Tout d'un coup, il se sentit revivre. La sensation suffocante qui le paralysait jusqu'alors disparut soudainement. La peur qu'elle fût blessée ou capturée s'envola également. Mais il ne laissa rien paraitre, se cantonnant seulement à cacher discrètement sa main droite dans son dos.
« Drago… » souffla-t-elle dans leur lien, les larmes aux yeux, soulagée de le trouver sain et sauf.
« Tout va bien mon Ange, maintenant que tu es là… »
Elle s'avança vers lui, glissa sa main gauche dans la sienne et se blotti dans son dos. Tout doucement, la chaleur tant attendue commença à se former au creux de leurs mains jointes et le dôme de protection apparut aux yeux de tous.
Des murmures s'élevèrent parmi les rangs, tous camps confondus.
Le visage de Voldemort fut traversé par un éclair de frayeur, mais il se reprit bien vite avant de s'adresser à Drago, une expression railleuse sur le visage.
« Qu'est-ce que tu essayes de faire ? lui demanda-t-il d'un ton impérieux. Tu es seul face à nous, les autres combattants sont devenus mes prisonniers et… suis-je obligé de te le rappeler… tu n'as plus de baguette ! »
« Oh, oui, c'est vrai… je n'ai plus de baguette… fit-il semblant de se rappeler… mais… attendez un peu…hum… il me semble bien que je n'en aie plus besoin… » Drago jubilait devant le regard rempli de stupeur du Mage Noir.
« Comment ça, tu n'en as pas besoin… tu ne veux pas te battre ? Aurais-tu enfin décidé d'être intelligent et de rallier ma cause, aux côtés de ton père ? » Drago grimaça à l'évocation de son paternel. « Mais saches qu'il est trop tard. Tu as eu assez de temps pour venir à moi. Maintenant c'est fini. Lord Voldemort ne pardonne pas, ni ne donne de seconde chance. Tu vas mourir ce soir… » finit-il dans un murmure.
« Et bien, sans vouloir vous offenser… enfin si, en fait, je veux bien vous offenser… il semble que vous ayez oublié un léger détail… » Drago se délectait d'avance du petit effet qu'il allait produire, et s'imagina sans peine Hermione derrière lui qui levait les yeux au ciel en secouant la tête, un sourire exaspéré accroché aux lèvres… cela ne le rendit que plus fier de lui. « Je ne suis pas seul, continua-t-il, je ne le suis plus depuis plusieurs mois maintenant… il s'est passé quelque chose le jour de mes 17 ans… et depuis, grâce à une personne bien particulière, j'ai réussi des choses que jamais je n'aurais cru possibles… »
« Une personne bien particulière ? répéta Voldemort, sceptique, regardant instinctivement dans la direction de Dumbledore qui souriait. Si c'est de l'autre Vieux Fou dont tu parles… »
« Oh non… le coupa Drago. Il ne s'agit pas de lui…bien qu'il nous ait beaucoup aidés tout de même… Il s'agit d'une autre personne… quelqu'un qui m'est très cher… vous allez voir… je suis sûr que vous aussi vous allez l'adorer… » affirma-t-il avec un sourire rayonnant qui donna la nausée aux Mangemort. « Mon Cœur ? Tu veux bien nous faire l'honneur de ta présence ? L'autre psychopathe meurt d'envie de te rencontrer… » gloussa-t-il tandis que Voldemort grinçait des dents sous l'insulte.
Alors, à la stupeur quasi générale, Hermione rompit le charme d'Invisibilité et apparut à son tour.
« Toi ! cria-t-il en la voyant. Une vulgaire Sang-de-Bourbe ! Laisse-moi rire ! Et, s'adressant toujours à Drago : « c'est grâce à elle que tu arrives à faire des choses… » Il éclata de rire. Un rire sans joie, un rire démoniaque.
« Peut-être voudriez-vous une démonstration ? » demanda Hermione qui parlait pour la première fois, coupant court à l'hilarité du Seigneur des Ténèbres. « Mais après tout, peut-être avez-vous raison… peut-être ne sommes-nous pas aussi puissants que nous le pensions… peut-être nous sommes-nous trompés… » Elle avait dit cela en vrillant ses yeux chocolat à ceux écarlates de Voldemort. Bizarrement, il n'arrivait pas à détourner son regard, comme si elle avait harponné ses yeux et qu'elle ne voulait pas les lâcher. Le Mage Noir les écarquilla de stupéfaction, lorsqu'il sentit qu'elle venait de violer son esprit.
« Arrête ! Comment oses-tu ! » hurla-t-il tout à coup en prenant sa tête de ses deux mains. Comment lui, un Occlumens hors pair, le plus puissant de tous les temps, n'avait-il pas réussi à fermer son esprit à cette petite idiote ! Et par-dessus tout, comment ne l'avait-il pas sentie entrer dans sa tête !
« Mon Ange… cesse donc d'ennuyer notre ami, voyons, s'offusqua faussement Drago. Il risquerait de se vexer… et après il ne voudra plus jouer… »
Voldemort vit rouge… il en avait assez de cette mascarade. Il aimait ressentir la peur chez ses ennemis, mais là, non seulement ces deux gamins n'étaient pas du tout impressionnés, mais en plus, ils se permettaient de se payer sa tête ! Ils étaient en train de le tourner en dérision. Et les gloussements étouffés qui s'entendaient de temps à autre parmi les prisonniers ne firent que confirmer l'affront !
Entrant alors dans une rage folle, il leva sa baguette en direction d'Hermione, ses yeux dégageant une lueur de folie meurtrière.
« STOP ! » rugit Drago qui ne souriait plus à présent. « Je vous l'interdis ! Vous ne la menacerez pas ! Je ne vous le permettrai pas ! » la défendit-il en levant sa main gauche. Aussitôt, Voldemort arrêta son geste, incrédule devant tant de toupet ! « Vous ne menacerez d'ailleurs plus personne… » souffla-t-il dans un murmure. « Ni ce soir, ni plus jamais… je vous le garantis. »
« Ah non ? » railla-t-il en relevant sa baquette.
« NON ! » Une lueur bleue scintilla de sa main gauche, tandis qu'une lueur rouge scintilla de la main droite d'Hermione au même instant, leurs autres mains toujours unies, maintenant leur dôme toujours en place.
Du givre se forma tout à coup sur les vitres colorées de la Grande Salle, se répandant à une vitesse folle sur le sol. En même temps, Hermione envoya des salves de chaleur aux combattants de leur camp, les réchauffant suffisamment pour ne pas qu'ils gèlent.
Des cris retentirent parmi les Mangemort, qui commençaient pour certains à être vraiment mal.
Presque simultanément, une bourrasque brûlante envahit la Salle, provoquant la combustion spontanée des baguettes des assaillants, de même que celle de Voldemort, les réduisant en cendre.
Ainsi désarmés et totalement ahuris, ils commencèrent à courir vers la porte de sortie dans une fuite désespérée. Mais toute tentative fut vouée à l'échec par un Drago au sommet de sa puissance, qui la congela d'un seul coup.
Pendant ce temps, Hermione se tourna vers les Vampires, qui, choqués par ce qui se passait n'avaient toujours pas bougé. Elle fit sortir des flammes de sa main et les projeta sur chacun des Vampires, qui hurlèrent en s'écroulant par terre, carbonisés.
Hermione entra alors dans l'esprit de tous les combattants de son camp, provoquant par là-même quelques cris de frayeur vite maîtrisés. « Ne vous inquiétez pas, tout va bien, nous maitrisons la situation… mais Drago a envie de s'amuser un peu… allez vous mettre dans le fond de la salle, je vous maintiendrai au chaud… mais je vous en supplie, ne bougez pas de là… restez à l'abri. » Ils se lancèrent tous des regards aussi stupéfaits les uns que les autres, mais obéirent tout de même, décidant, que, comme ils ne pouvaient de toute façon rien faire, autant profiter du spectacle…
Le Serpentard envoya une nouvelle vague de froid, qui toucha les Mangemort et leur Chef un à un, les paralysant tour à tour. Ils étaient debout, immobiles, parfois dans des positions grotesques car arrêtés au milieu de leur course, mais toujours à sa merci.
Drago se tourna vers Hermione qui avait vu ce qu'il voulait faire dans leur lien. Elle vint se blottir contre lui et il emprisonna sa taille de ses bras, la serrant fort contre son corps. Il déposa un tendre baiser sur ses lèvres, puis il pressa son front contre le sien, les yeux noisette encrés dans les yeux gris.
Ils poussèrent l'intensité de leur lien à son paroxysme, faisant appel à la puissance de tout l'amour qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre, transformant le dôme en un puissant halo blanc, éblouissant. Tellement éblouissant, que tout le monde, à part eux, fût obligé de se couvrir les yeux. Se concentrant pour que la magie atteigne leurs cibles, ils commencèrent à s'élever dans les airs, le halo gagnant en puissance et en luminosité.
Puis, plus seulement le halo, mais leurs corps enlacés aussi s'illuminèrent, irradiant tout ce qui était autour d'eux comme un tsunami qui se propage, détruisant tout sur son passage. Mais la vague s'arrêta à quelques mètres des combattants, stoppée par un mur invisible : la protection d'Hermione.
Lentement, les deux élèves redescendirent, en même temps que la pièce s'assombrissait, la lumière décroissant petit à petit.
Seuls des geignements et des sanglots étouffés se firent entendre parmi les Mangemort qui étaient tous tombés à terre, ravagés par la Lumière, mais étonnés d'être encore en vie.
« Que nous avez-vous fait ? demanda l'un d'eux en regardant autour de lui, voyant ses compagnons aussi hébétés que lui. Pourquoi ne pas nous avoir tués ? »
« Oh, j'ai pensé que vous méritiez une punition plus terrible que la mort… la mort est trop facile. Je voulais que vous puissiez souffrir autant que les gens que vous avez fait souffrir… maintenant, vous pourrez vous mettre à leur place, et ressentir ce qu'ils ressentent… » expliqua Drago, toujours un sourire narquois accroché à ses lèvres.
« Que veux-tu dire Drago ? Mais que nous as-tu fait bon sang ! » demanda Lucius.
« Et bien… Hermione et moi avons… comment dire… annulé tous vos pouvoirs ! Vous n'en avez plus… votre magie été absorbée pas notre bulle d'énergie et donc, vous êtes maintenant et pour toujours… de simples Cracmols ! »
« NON ! » s'indignèrent certains. « Impossible ! » firent d'autres.
Puis tout d'un coup, un grand éclat de rire général se fit entendre parmi les membres de l'Ordre, qui, hilares se serraient la main en sautant de joie, se prenant dans les bras les uns les autres. Ron attrapa Luna et l'embrassa fougueusement, la soulevant de terre. Ginny se jeta sur Harry avec un tel élan qu'ils faillirent tomber à la renverse. Pendant que quelques professeurs, qui avaient récupéré leurs baguettes, regroupèrent les prisonniers, Voldemort au milieu, en piteux état et bouillant de rage.
Drago prit Hermione par la main et ils se rapprochèrent de Lucius, un sourire narquois aux lèvres.
« Père, je voudrais vous présenter officiellement ma fiancée : elle est Née-Moldue, meilleure amie d'un Traître-à-son-Sang et du Survivant, membre actif de l'Ordre du Phénix et de l'Armée de Dumbledore et grande défenseure des Droits des Elfes de Maison. Autrement dit, tout ce que vous détestez le plus… C'est d'ailleurs grâce à elle que moi aussi je fais partie l'Ordre (il lui montra le petit Phénix), et je suis plus qu'heureux de vous apprendre que je vais l'épouser… »
Lucius bouillait de rage. Son fils unique, épouser un immonde Sang-de-Bourbe ! C'était le comble du déshonneur ! Puis, comme si ce n'était pas suffisant, comme pour rajouter un peu plus à son humiliation, Narcissa arriva dans la Grande Salle, accompagnée de Blaise et Lavande, qui se tenaient par la main.
Les deux derniers faisaient léviter à l'aide de leurs baguettes les Mangemort toujours inconscients qui étaient restés au troisième étage.
Cissy rejoignit Severus et tous les deux se rapprochèrent de Malefoy :
« Si tu me le permets, Lucius, commença Severus, je voudrais juste rajouter un détail, avant que tu ne partes pour la prison… Narcissa attend un enfant… de moi, évidemment… et nous allons nous marier… tu n'y vois pas d'inconvénient, j'espère ! » Drago pouffa tandis que Malefoy Senior poussa un hurlement de colère.
Les Aurors s'emparèrent de lui alors qu'il essayait de se jeter sur Narcissa, qui se réfugia dans les bras de son futur mari.
Pendant que les blessés étaient soignés ou envoyés à Sainte Mangouste pour les plus atteints, les Mangemort et Voldemort furent ligotés magiquement et conduits au Ministère où le Magenmagot déciderait s'ils seraient envoyés à Azkaban ou dans une prison Moldue pour le restant de leurs jours.
Heureusement, il n'y avait aucun mort à déplorer, et, après que certains professeurs soient partis chercher les élèves dans les serres, Dumbledore remis en place les tables et les bancs pour ceux qui voudraient se restaurer.
Blaise et Lavande, qui avaient besoin de se retrouver, décidèrent de se rendre dans la salle de bain des Préfets, pour profiter d'un bon bain chaud et parfumé.
Ron, Luna et Harry, assis à une table avec les autres Weasley, discutaient joyeusement en mangeant, tandis que Dumbledore et McGonagall préparaient déjà ce qu'ils devraient annoncer au monde Sorcier.
Drago et Hermione qui avaient reçu leur contant de remerciements, de félicitations et de gratitude retournèrent main dans la main à leurs appartements où ils espéraient retrouver un peu de calme, chose qu'ils n'avaient pas ressentie depuis longtemps.