Si vous lisez ceci, c'est que cette fanfiction vous plait un minimum. Ça me fait chaud au cœur de vous savoir ici.
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Spoil s15
Tw alcool
Les Fins - Les fins sont les débuts
08. Chérie, je suis rentré
La lourde porte grinça quand elle fut poussée. Après avoir tâtonné, Dean alluma les lampes de la bâtisse. Elles grésillèrent avant de se stabiliser dans une douce lumière. À peine les pieds passés le seuil, la sensation d'être rentré à la maison l'envahit.
- Chérie, je suis rentré, lança-t-il en blaguant.
Le bunker lui répondit par un silence heureux d'être enfin brisé.
Joyeusement, le chasseur descendit les marches en gambadant. Il était rentré à la maison. Dans sa maison.
Rien n'avait changé. Tout était là. C'était comme s'il n'était jamais parti.
Il ne fallut pas longtemps avant qu'il prenne d'assaut sa chambre, remplisse le frigo et les armoires de cochonneries, et réinvestisse la Deancave.
Chaque élément, des plus grosses pièces d'architecture aux plus infimes détails avaient été reconstruits avec fidélité. Dean ne pouvait le nier, le travail réalisé Jack et Castiel l'avait été avec minutie. Ils s'étaient donnés énormément de moyens pour restituer le bunker, tout comme Baby. Dieu et l'ange avaient capté l'essence des deux, et réussi à rendre tout l'affection que Dean avait pour son chez-lui et sa voiture.
Pourtant, il y avait plus, il y avait aussi l'amour que Jack et Castiel avaient insufflé à ces créations particulières. Il n'aurait pu dire comment il le savait, mais Dean sentait au plus profond de lui-même que le bâtiment des Hommes de Lettres et l'Impala étaient pour lui et juste pour lui.
Il en était arrivé à cette conclusion quand il avait remarqué que ses sens étaient moins saturés, moins accrus, quand il était éloigné du bunker ou de Baby. En effet, proche de l'un ou de l'autre, le chasseur voyait, entendait, goûtait, ressentait mieux ce qu'il lui arrivait. Au milieu d'un Paradis "qu'il méritait", vivre ce genre de chose ne pouvait signifier qu'une chose : ils étaient des cadeaux à son intention.
Une bénédiction autant qu'une malédiction.
Dans un bon état d'esprit, il avait souvent passé du temps dans sa chambre, ou dans la Deancave, pour profiter du lieu. Et quand il était dans un état d'esprit plus morose, il s'installait devant la table où toutes leurs initiales et noms étaient gravés. Ou dans le donjon, le dernier endroit où il avait vu Castiel.
Dean comprit pourquoi Sam n'avait pas pu rester seul dans le bunker : il débordait de souvenirs. Des bons, des mauvais, des joyeux, des tristes. Et il était extrêmement facile de se laisser emporter par ceux qui blessaient le plus.
Carte routière étalée sur la table de lecture, Dean observait les lignes danser, avant de ralentir, puis reprendre leur cheminement sans logique. Le plan était devenu difficile à suivre et l'avait fait se perdre à plusieurs reprises. Fatiguer de courir, le chasseur s'était senti le besoin de se poser un instant. C'est pour ça qu'il était revenu là où il se sentait à sa place, chez lui, au bunker. De toute façon, la carte lui indiquait sans cesse le lieu depuis un très long moment. Comme un signe pour rentrer et se poser.
Absorbé par les mouvements hypnotiques sur le papier, Dean passait, distraitement, ses doigts sur les lettres gravées sur le bois de la table.
Les initiales de son frère, celles de sa mère, le prénom de Jack.
Et celui de Castiel.
« T'es où, mec ? »
Il se leva pour se servir un verre. Debout, devant la déserte, verre à la main, il plaça son bras gauche à hauteur de ses yeux et regarda le pendule pendre et s'agiter mollement au bout du morceau de chaine qui n'était pas enroulé autour de son poignet. Il but quelques gorgées en observant ce qui lui servait de bracelet. La pointe se dirigeait souvent vers la table de lecture. Dean pouffa nerveusement et alla se réinstaller lourdement sur la chaise.
À peine assis, Buddy lui sauta sur les jambes.
- Hey, Buddy.
Dean profita de la fête et du câlin que lui offrait son chien.
- Tu sais que tu m'as manqué ?
La tête enfuie dans les poils de son chien, il inspira très fort.
« Tu ne t'en sortiras pas comme ça, Cass Je te trouverais. Peu importe tous ce que tu m'enverras pour m'occuper »
- Salut ! Comment ça va, Buddy ? Tu veux manger ?
Le chien s'agita sur les genoux de Dean, avant de tourner sur lui-même pour signifier son approbation.
- Allez, viens, dit-il en se levant pour se rendre dans la cuisine.
« Merci, quand même, Cass »
Avant le moindre signe avant-coureur d'appel, Dean attrapa son téléphone. À peine un son et il décrocha.
- Oui, Sam.
- C'est quoi cette fois ?
Décidément, ce lien, amplifié par le Paradis s'était encore décuplé depuis qu'il était rentré au bunker.
- Buddy.
Sam siffla de l'autre côté du fil.
- Comme tu dis.
- Tu sais, Dean, Cass ne s'y prendrait pas autrement s'il faisait tout pour t'empêcher que tu le trouves.
Dean grogna.
- Allez, sérieusement. Tu as Baby, la carte s'est soudainement mise à se modifier sans raison avant de te faire tourner autour du bunker pendant des mois, tu y as retrouvé l'entièreté de tes affaires même celles qui n'y étaient pas ou définitivement perdues. Et maintenant Buddy ? Cass voudrait détourner ton attention qu'il ne s'y prendrait pas mieux.
- Je sais, ne pu que reconnaître Dean.
Il se pinça l'arrête du nez.
- Qu'est-ce que tu veux que je fasse, Sam ? Arrêter de le chercher ?
- Peut-être.
La réponse était courte et tellement douloureuse à entendre pour Dean.
- Non.
- Quoi, non ?
- Non, Sam. Juste, non.
- Dean...
Sam fut coupé avant de pouvoir continuer.
- Non, Sam ! Je veux retrouver cet enfoiré d'ange. Je dois le retrouver ! Il faut... Je dois...
Dean avait du mal à trouver ses mots.
- Je sais, Dean. Je sais.
- Non, Sam. Tu ne sais pas.
- Dean, s'il te plait, tempera le cadet. Viens nous rejoindre, Max et moi. S'il te plait, viens rencontrer ton neveu. Dean va arriver sous peu, on le sait. Viens rejoindre ta famille.
- Cass est de la famille.
Un silence s'installa. Le pendule roula doucement sur le poignet de Dean.
- Je ne reverrais jamais Jack. Hors de question que je ne cherche pas après Cass alors que je sais qu'il n'est plus dans le Vide.
Le silence revient s'installer entre eux. Il n'avait jamais été un obstacle entre les frères. Là, il était imprégné de la peine et de la colère de chacun. Celles de Sam qui refusait de savoir son frère mal au point de se refuser de profiter du Paradis et reculer sa rencontre avec son fils. Et celles de Dean incapable de retrouver Castiel pour enfin pouvoir parler.
- D'accord, Dean. Prends soin de Buddy.
Sam raccrocha.
Dean regarda Buddy dévorer le contenu de sa gamelle en battant de la queue. Un sourire doux-amer se dessina sur ses lèvres. Il avait récupéré un membre de sa famille. Il lui en fallait encore un.
(Ça se voit que c'est du Destiel qui tourne autour du pot ? -.-")
