Être avec vous, dans ce fandom, alors qu'il m'a porté pendant tant d'années, me fait extrêmement plaisir.

Merci de continuer l'aventure.

Bon amusement.

Spoil s15

Tw alcool, mort


Les Fins - Les fins sont les débuts

13. La famille

Kid - comme Dean avait directement rebaptisé son neveu - s'avéra être mort dans la quarantaine. Presque cinquantaine. Il avait vécu plus ou moins vingt ans sans son père. Beaucoup plus sans sa mère. Cependant, au Paradis, Kid avait l'air d'avoir la vingtaine.
Lui aussi s'avéra avoir eu une vie bien remplie. De chasses, mais pas que. Il avait vécu une vie plus ou moins normale comme lui avait demandé son père, avait rencontré bon nombre de personnes, était tombé amoureux de certains, avait eu un enfant - toujours en vie lors de la mort de Kid -, avait créé des lieux de repos pour les chasseurs, et bien d'autres choses. Il avait voulu réaliser une partie des rêves de ses parents : pouvoir être qui il était sans pour autant renoncer à une vie hors de la chasse, pouvoir faire la part des deux.

La famille resta un certain temps ensemble. Ils parlèrent beaucoup. Tous. Voulant savoir ce que Kid avait fait, dans les moindres détails. Max, pour savoir ce qu'était devenu son bébé depuis qu'elle était morte en chasse ; Sam, pour savoir à quel point la vie de son fils avait changé depuis son départ ; et Dean, pour rencontrer et connaître ce membre de la famille avec qui il aurait voulu faire connaissance sur Terre.

Cependant, arriva le moment où Dean sentit qu'il se devait de s'éclipser. Il avait perçu que Sam, Max et Kid devaient se retrouver juste tous les trois.

Sam et Dean se retrouvèrent un peu seul, autour de Baby, profitant d'une bière sortie de la glacière perpétuelle - comme l'avait appelé le plus jeune des frères Winchester.
- Je suis heureux que tu sois venu directement.
- La famille.
Dean ponctua sa phrase en tendant sa bouteille pour trinquer. Après avoir observé son frère une seconde, Sam trinqua.
- La famille.
Le silence familier s'installa entre eux.
- Donc, tu l'as vu.
Pas une question. Juste une constatation.
- Tu n'as pas l'air surpris. Alors que je galérais.
Sam s'éclaircit la gorge.
- Il est venu me demander de te dissuader de continuer.
- Quand ?
Tous les muscles de Dean se contractèrent. Il n'était pas certain de vouloir savoir depuis quand son frère jouait un double jeu avec Castiel. Permettant, ainsi, ce dernier de continuer sa partie de cache-cache.
- Buddy.
La mâchoire serrée, Dean acquiesça en essayant de ne pas exploser.
- Je voulais t'en parler.
- Alors pourquoi tu ne l'as pas fait ?, craqua Dean en haussant le ton.
- Je voulais vous laisser régler vos affaires sans devoir être - encore - votre terrain neutre, votre arbitre, tu vois, le rôle que je tiens tout le temps entre vous quand vous vous comportez comme des cons, commença à s'emporter Sam.
Un grognement pour seule réponse.
- Il me semblait bien, conclu Sam radouci.
Ils laissèrent le silence s'installer de nouveau. Il dura un moment. Il faisait beau dehors et la petite réunion entre frères, avec Baby, comme quand ils étaient vivants, leur faisait plaisir.
- Vous avez parlé ?
- Presque.
- Presque ?
- Suffisamment.
- Suffisamment ?
- Tu vas arrêter ?, demanda Dean.
- Non.
- Bitch.
- Jerk.
Ils se regardèrent en souriant comme des mômes.
- Rien ne change, n'est-ce-pas ?, s'amusa Sam.
- Rien.
- Tu vas m'en parler ?
- Non.
- Vous allez en parler ?
Dean ne sut quoi répondre.
- Ça m'aurait étonné aussi...
Comme souvent, quand il était perdu dans ses pensées, depuis qu'il cherchait Castiel, Dean regarda le creux de son poignet gauche. Le pendule roulait sur sa peau en le chatouillant légèrement.
- Jack. Il nous considérait comme ses pères, lâcha Dean sans s'en rendre compte.
- Je sais.
L'aîné se retourna, surpris, vers son frère.
- S'il te plaît, Dean. Jack cherchait de la compréhension au près de Cass, venait me demander conseil. Et, toi aussi, Dean, Jack désirait ton approbation par-dessus tout. Il nous voyait comme ses pères. Ça a toujours été clair. Sauf pour toi, apparemment, conclut Sam en regardant son frère comme s'il avait affaire au dernier des idiots.
Dean réfléchi un instant. Il ne vit pas le regard triste de Sam. Celui-ci était abattu de le voir toujours autant incapable d'accéder à ses sentiments.
- De protecteur, Cass a fini par se considérer comme son père et Jack semblait le voir comme tel. Le gamin comptait pour toi et il tenait à toi. Pour moi, c'était suffisant pour que je le voie comme un petit frère, mais certainement pas comme un fils.
- Tu es un con. Ou c'est bien imité en tout cas, s'exaspéra Sam. Je suis ton frère, pourtant, tu m'as éduqué comme un père l'aurait fait. Avec papa toujours absent, tu t'en es senti l'obligation. Ça ne m'étonnerait pas que ça t'empêche de voir la différence entre la manière dont se comporte un père ou un frère.
Les deux chasseurs semblaient perdus dans leurs pensées. Sam reprit la parole.
- C'était sans doute plus simple pour toi de voir Jack comme un petit frère encombrant que comme un fils que tu n'arrivais pas à aimer comme il t'aimait. Parce que ça voudrait dire que tu n'es pas mieux que papa. Et ça, tu ne le supporterais pas.
L'affirmation de Sam se répercuta dans l'esprit de Dean. Son exactitude le contraint à continuer de garder le silence. Il réfléchissait à ce que venait de dire son cadet.
« Comme des pères. Sam, Cass et moi, aussi... »
Sam rompit une nouvelle fois le silence.
- Je vais rejoindre ma famille. Va composer la tienne. On vous attendra pour en être une complète.
Le cadet se leva du capot de l'Impala pour prendre son frère dans les bras. Celui-ci lui rendit l'accolade.
- Je vous laisse Buddy, il a l'air très attaché à Kid, dit rêveusement l'aîné en regardant la chaîne du pendule qui enserrait son poignet.
Sam acquiesça et rentra chez lui, laissant Dean seul avec lui-même.

Arrivé devant le bunker, Dean gara Baby et coupa le contact. Pourtant, il ne descendit pas de l'Impala. Toujours autant perturbé par tout ce qu'il venait de se passer, le chasseur regardait obstinément son poignet gauche et le bracelet-pendule qui l'enserrait depuis qu'il avait trouvé un moyen de traquer Castiel.
- Ne pas ressembler à papa... Composer ma famille...
Ces pensés avaient énormément tournées dans la tête du chasseur. Laissant une pagaille pas possible.
- Ma famille...

Dean reprit conscience de son environnement quand il se trouva devant la table gravée. Il s'assit sur le panneau de celle-ci et suivi du doigt les lettres. Le pendule roulait en s'accrochant aux lignes grossièrement sculptées.
- Ma famille...

« Ma famille... »

Son vol était erratique. La discussion qu'il venait d'avoir l'empêchait de se concentrer sur son travail de gardien du Paradis.
De plus, la prière inconsciente de Dean - quand Cass lui avait annoncé l'arrivée de son neveu - accaparait ses pensées. Être considéré par le chasseur, comme faisant partie de sa famille - de celle qui doit être présente pour de joyeuses retrouvailles -, avait grandement perturbé l'ange.
Même si Dean avait à plusieurs reprises dit à Cass qu'il faisait partie de sa famille, l'ange pensait ne pas entièrement en faire partie.
Pourtant, pour Castiel, sa famille à lui se composait de Sam, Jack et Dean. Celle qu'il avait choisie de se créer. Probablement la seule qu'il n'avait jamais voulue.
Ça avait toujours été plus simple avec Sam. Le jeune chasseur lui énonçait les choses, essayait de comprendre ce que l'ange tentait de lui dire, s'adaptait à Castiel.
Jack, c'était son fils. Le faire remarquer à Lucifer lui avait procuré une joie immense. Le nephilim comptait beaucoup. Depuis son départ - probablement dans le Vide selon les conclusions de l'ange - Jack lui avait manqué énormément. Il ne passait pas un instant sans qu'il lui manque.
Par contre, pour Dean, c'était différent. Ses liens avec lui avaient toujours été plus forts, plus puissants. Castiel n'avait pas cherché à en connaître la raison, ils étaient plus intenses, point. L'ange et le chasseur avaient eu beaucoup de hauts et de bas, s'étaient pris la tête, s'étaient ignorés, réconciliés, aidés, sauvés.
Sans se rendre compte du moment où c'était arrivé, Castiel avait su mettre un mot sur tous ses sentiments : amour. Pas au sens humain du terme. Mais, Dean, plus que n'importe qui d'autre.
L'ange avait accepté ce qu'il ressentait.
Pourtant, il avait eu l'intuition qu'il ne devait pas le dire frontalement à Dean. À plusieurs reprises, Cass avait essayé de manière détournée. Le chasseur n'avait pas semblé saisir ou faisait comme s'il ne comprenait pas l'ange. Donc, à défaut de lui faire deviner, il avait vécu avec cette émotion sans l'extérioriser.
Cependant, les seules fois où Castiel s'était lancé pour avouer sans détour son amour, il n'avait pas eu de retour. D'une quelconque sorte. La seule fois ou Dean lui donna une réponse, ce fut avant d'être emporté par le Vide, juste un "Ne fait pas ça". Le moment de pure bonheur s'était soldé par sa propre disparition, avec Dean qui le supplie de ne pas être heureux pour qu'ils puissent rester ensemble.

« ... Cass et moi... »

L'appel fut puissant. Déstabilisé, Castiel fit attention à ce qu'il se passait autour de lui. Il était sous terre. Face à un mur. Intérieurement, il blasphéma. Castiel s'épuisait à passer son temps à regarder ce mur. La copie de celui où le Vide l'avait repris.
Ses sens furent saturés. La radio des anges ne lui avait jamais fait aussi mal. Surtout que ce n'était pas la radio des anges.
« Ma famille... »
La prière raisonna dans tout son être. Le choc le fit se courber. Comme s'il venait de recevoir un coup de lame angélique dans l'estomac. Sensation qu'il ne connaissait que trop bien au vu du nombre de fois où il s'était fait transpercer par l'une d'entre elles.
Tout devient sombre.

Sa tête roula difficilement sur sa droite : un bureau, des armes au mur, des vêtements jetés un peu partout.
À ses pieds : une porte.
À sa gauche : une commode et un homme endormi dans un fauteuil-chaise.
L'ange ferma les yeux et tenta de s'envoler. Sans y parvenir.
Il leva le bras gauche et y vit un bracelet de menottes angéliques.
Castiel roula des yeux. Il se sentait idiot d'avoir laissé des items pareils, dans la reconstruction du bunker. Il n'y avait aucun besoin de chose pareil au Paradis.
L'ange expira fortement.
- La Belle Au Bois Dormant se réveille.
- Ce n'est pas possible, je n'ai pas accouché de jumeaux.
Dean ferma les yeux devant le manque de pop culture de Castiel.
- Non, le dessin animé, dumbass. Pas le conte creepy.
Le bras de l'ange se leva et s'abaissa aussi vite.
- C'était utile ?
- Si je voulais te parler, oui.
- Tu veux parler maintenant ?, s'amusa Castiel de sa voix profonde.
L'angle de la mâchoire de Dean se contracta.
Castiel, qui se redressait pour se lever, en voyant la grimasse inconsciente sur la figure du chasseur, décida de s'asseoir à la tête du lit pour laisser l'impression à Dean d'avoir la situation en mains.
- D'accord. Parlons. Enlève-moi ça avant, dit l'ange en levant son bras.
- Tu resteras là ?
- Tu as ma parole.
- Jusqu'à la fin ?
- Quelle partie de "Tu as ma parole" tu n'as pas compris ?
Après un moment d'hésitation, le chasseur se pencha pour enlever l'unique bracelet de menotte porté par Castiel. L'ange regarda la manœuvre pour être certain d'être libéré. Il remarqua le pendule enrouler autour du poignet de Dean.
- Je ne suis pas le seul à être retenu par une chaine, comme je vois.
Dean fusilla du regard Castiel.
- Il faut ce qu'il faut pour trouver l'introuvable.
Le chasseur recula et pris appui sur la commode derrière lui. La position laissait le champ libre à Castiel de regarder la partie mobile du pendule. Celle-ci roulait sur le haut de la paume de Dean. Cass était intrigué par ce qui servait de bracelet à Dean. L'ange n'aurait jamais cru possible de trouver - encore moins de créer - un objet pareil au Paradis. L'obstination, la détermination, du chasseur continuait de l'impressionner.
N'entendant rien venir, l'ange brisa le silence.
- Tu voulais parler ?
- Oui.
Dean ne continua pas pour autant la discussion. Castiel laissa un petit temps passer avant de bouger pour sortir du lit du chasseur.
- J'ai un Paradis à surveiller. Si tu n'as rien à dire, je vais y aller.
- Qu'est-ce qui est arrivé à Jack, Cass ?
Castiel ferma les yeux en entendant la combinaison du prénom de son fils et de son surnom.
- Il m'a sorti du Vide. Nous avons réaménagé le Paradis - en partie pour que tu y sois bien - et il est parti en me demandant de surveiller, rappela Castiel.
Toutefois, l'ange oublia volontairement de rafraîchir la mémoire de Dean en ce qui concernait l'autre partie de la promesse : prendre soin de ses pères. L'omission de l'ange arrangea Dean, il ne voulait pas aborder le sujet dans l'immédiat. Là, il voulait savoir pour Jack.
- Il est parti où ?, demanda Dean en ayant du mal à regarder autre part que le sol.
La réponse qu'il pourrait recevoir faisait peur au chasseur.
- Il ne l'a pas dit. Toutefois, en connaissant le Vide, il a sûrement dû se proposer à ma place.
C'était la seule réponse que Castiel pût envisager. Et la dire à voix haute la rendait encore plus crédible. Dean acquiesça pour lui-même, perdu dans ses réflexions, c'était ce qu'il craignait.
- Le Vide.
Le mot fut craché, par le chasseur, comme une insulte. Pour se constituer un semblant d'armure contre ses émotions qui affluaient. Dean quitta le rebord de la commode pour se redresser le plus possible. Puis il continua pour lui-même.
- Le Vide qui prend et ne rend qu'à des conditions exorbitantes.
- Oui, le Vide, répondit Castiel de sa voix grave et sans intonation.
Le chasseur se tourna et se tint face à l'ange qui venait de sortir du lit. Dean réagit de la manière dont il était le plus familier : en accusant.
- Si Billie n'avait pas essayé de nous tuer, si on n'avait pas eu besoin du Vide, tu ne me l'aurais jamais dit ?
- Probablement pas.
- Tu allais juste rester près de moi. Sans jamais le dire. En attendant quoi ? Que je meure ?
- Sûrement.
- Malheureux l'éternité pour passer quelques années avec moi ?, tenta d'ironiser Dean espérant faire comprendre à Castiel que c'était une idée stupide.
- Il semblerait que c'était parti pour se dérouler comme ça. Avant que Billie essaye de nous tuer. En effet.
La réaction au premier degré ainsi que la vérité qu'elle recouvrait déroutait Dean. Il avait été tellement injuste avec Castiel, à de si nombreuses reprises. Et, pourtant, l'ange serait resté seul et malheureux juste pour être un peu plus longtemps avec. Le chasseur avait du mal à le concevoir.
Dean voulu ouvrir la bouche pour dire quelque chose avant de se rendre compte qu'il ne savait pas comment continuer la conversation. Il la referma sans un mot.
- Tu veux savoir quoi, Dean ? Exactement ?, demanda Castiel en le regardant droit dans les yeux.
Le chasseur ne réussit plus à affronter son regard et s'esquiva en prenant du recul, avant de se lancer.
- Me le dire et seulement me dire, donc.
- Le dire et que tu le comprennes. Pas que tu l'acceptes. Juste moi qui le dit et toi qui l'entendes pour ce que c'est : être honnête et formuler mes sentiments.
- Et tant-pis si le Vide vient te prendre ?, une pointe de colère montait dans la voix de Dean.
- C'était le marché : la vie de Jack contre mon retour dans le Vide. Le Vide a choisi la condition qui lui paraissait être la plus extrême. Peu importait, la vie de Jack était en jeu.
Dean s'éloigna d'un pas. Il battait en retraite, pas certain de vouloir continuer la conversation.
- La vie de mon fils et de celui que j'aime, contre retourner dans le Vide. Si c'était à refaire : je le referais.
La voix de Castiel était grave, comme à son habitude. Pourtant, Dean y décela un mélange de colère et de résignation.
Le chasseur ne savait pas comment réagir à cette nouvelle déclaration d'amour. Il choisi de faire à son habitude : faire semblant de ne pas l'avoir entendue.
- Tu ne regrettes pas, alors ?, tenta Dean bravache pour couvrir sa tentative d'esquive.
La dérobade du chausseur n'échappa pas à Castiel. Malgré ce qu'il avait pu dire à Dean, ce dernier jouait toujours à celui qui ne comprenait pas.
- Malgré quoi ? La seule réponse que tu n'aies jamais formulée ? Ou ton absence de réponses habituelles ?
Dean prit ce que venait de dire Castiel pour ce que c'était : une manière subtile de lui faire comprendre que l'ange n'était pas dupe. Cass savait que le chasseur éludait délibérément sa nouvelle déclaration. Dean contracta sa mâchoire extrêmement fort, gêné, conscient que Cass lui accordait toujours cette porte de sortie alors qu'ils discutaient justement de ce comportement qui pesait tant à l'ange.
- Non, je ne le regrette pas.
- Malgré ce que j'ai répondu ?, continua le chasseur conscient de faire souffrit Cass par son incapacité à parler de sentiment.
- Je m'y attendais.
Lasse de le voir se dérober, l'ange ponctua sa phrase en haussant légèrement les épaules. Après toutes ses années, toutes ses tentatives pour s'exprimer, ses différentes morts, Castiel arrivait enfin à se faire entendre et comprendre. Il lui avait fallu perdre beaucoup trop pour que Dean accepte enfin d'entendre cette déclaration et finalement - comme à l'accoutumé - faire comme s'il n'avait pas comprise.
- Je peux te poser une question ?
Dean se redressa et regarda l'ange droit dans les yeux, prêt à entendre quelque chose qu'il aurait - à coup sûr - du mal à encaisser.
- Vas-y, dit le chasseur en essayant de se blinder le plus possible s'attendant à devoir donner une réponse potentiellement impossible à formuler.
- Tu t'en doutes depuis quand ?
Castiel ne lui laissa pas le temps de répondre avant de reformuler.
- Non, depuis quand joues-tu les idiots, Dean ?
L'ange accorda tout le silence et l'immobilité dont Dean avait besoin pour faire son introspection. Castiel le voyait réfléchir aussi vite que possible, essayé de se montrer honnête avec lui-même et - éventuellement - tenter de le formuler à voix haute. Toutefois, Dean s'était refusé trop longtemps à écouter ses ressentis, ses émotions ; il était incapable d'accéder à ses propres sentiments.
- Même être franc envers toi-même, tu n'y arrives pas.
Castiel foudroya Dean du regard. L'ange perdait ses dernières parcelles de patience à l'égard du chasseur. Dean se mit en position pour encaisser une remarque qu'il ne pourrait pas digérer : bras croisés. Castiel remarqua la pointe en forme de goutte rouler doucement sur l'avant-bras du chasseur.
- Le pendule. Il continuera de fonctionner. Mais, ne me cherche plus.
Dean accusa le coup comme il pouvait essayant de ne rien montrer.
- Ne me prie pas non plus.
Tentant désespérément de ne pas répondre quelque chose qu'il regretterait - encore -, le chasseur tournait la tête pour tenter de faire craquer ses cervicales.
- Tant que tu seras en incapacité de répondre à ma question, ne me cherche pas et ne me prie pas.
« Cass... Non »
- Ne fait pas ça ! Tu m'entends !
Furieux, Castiel s'approcha de Dean, le pointant du doigt.
- Ne. Fait. Pas. Ça. Tu m'entends ! Tu joues depuis trop longtemps.
Dean tremblait de colère. Pourtant, il ne voulait pas exploser. Il avait explosé trop de fois. Et à chaque fois, ça avait été une catastrophe. Pour l'un comme pour les autres.
- Seulement quand tu sauras me répondre, honnêtement.
Castiel s'envola sans rien ajouter.


Note de bas de page :

¹ Billie (11.02, 10, 17, 23 ; 12.06, 09 ; 13.05, 19 ; 14.10, 20 ; 15.09, 12, 13, 18)
Incantation de la Mort après que Dean ait tué la première incantation de la Mort et que Castiel ai tué Billie.


Merci d'être avec moi dans cette aventure.