Chapitre 3 -Le Marché
Parcourant le couloir en silence, ils se lançaient des œillades à la dérobée, l'un après l'autre, jusqu'à ce que l'ascenseur arrive. Puis, enfin dans la cabine où ils étaient seuls, Drago n'y tint plus :
– Alors, Granger, t'es heureuse ? Tu vas pouvoir te venger de tout ce que je t'ai fait subir pendant toutes ces années… Et cela, en toute impunité, en plus ! Dis-moi, combien es-tu payée pour avoir ce privilège ?
– Détrompe-toi, Malefoy. Je me suis portée volontaire pour faire ça. Sache que tout le monde n'est pas aussi vil et intéressé que toi ! Mais il est vrai que j'espérais tomber sur n'importe qui d'autre à part toi… Même Zabini ou Parkinson ne m'auraient pas autant dérangée… Alors puisque nous serons effectivement amenés à passer toute une année ensemble, il faudra bien que j'y trouve une certaine compensation…
– Du genre ? demanda Drago en bougeant les sourcils de manière assez suggestive qui arracha une grimace de dégoût à l'ancienne Gryffondor.
– Pas de ce genre-là, Malefoy, s'exaspéra Hermione.
Puis elle marqua un temps de réflexion, un sourire digne de Salazar Serpentard en personne s'afficha sur son visage, faisant hoqueter Drago d'effroi.
– En fait, si, reprit-elle. Je pense que tu vas m'être tout à fait utile… D'autant plus que c'est pile dans tes cordes…
– Il est hors de question que je me prostitue pour toi, Granger ! Je ne suis pas un gigolo ! s'indigna l'ancien Serpentard alors qu'Hermione éclatait de rire, fière qu'il soit aussi facilement tombé dans le panneau.
– Mais non ! pouffa-t-elle. Il ne s'agit pas de ça ! Je ne suis pas un monstre, moi ! Quoi que je sois certaine que tu pourrais être tout à fait rentable… Non, il s'agit d'autre chose… Tu vas plutôt m'apporter ton aide… Une aide précieuse, ajouta-t-elle alors qu'ils sortaient pour rejoindre l'atrium.
– Tiens donc ! Et en quoi, s'il-te-plaît ? Tu veux que je t'arrange un coup pour que tu puisses te taper Weasley et ainsi dire adieu à ton pucelage ? fit-il goguenard en continuant d'avancer.
Puis, voyant que sa nouvelle Tutrice s'était arrêtée derrière lui, il la regarda tout à coup avec des yeux ronds et la bouche ouverte.
– NON !? s'esclaffa-t-il en se tenant les côtes, clairement moqueur. C'est vraiment ça que tu veux ?
– Ne soit pas idiot, Malefoy, rétorqua la brunette en rassemblant le peu de dignité qu'elle avait encore. Premièrement, et même si cela ne te regarde pas le moins du monde, il n'y a aucune relation de ce genre entre Ron et moi, et deuxièmement, je ne suis plus vierge, acheva-t-elle en rougissant.
– Alors de quoi tu me parles, au juste ? Et puis, simple curiosité : qui est celui qui peut s'enorgueillir d'avoir dépucelé la Princesse des Gryffondor ? La Sainte-Nitouche par excellence ? Mademoiselle-tant-que-tu-n'es-pas-un-bouquin-tu-ne-m'intéresses-pas ?
– Allons en parler ailleurs qu'ici. Et ne soit pas vulgaire, s'il-te-plaît… Ni condescendant, ajouta-t-elle alors qu'il coulait un regard hautain sur elle.
Drago préféra se taire alors qu'elle se dirigeait vers la sortie du Ministère. Il la suivit en silence dans une rue qu'il ne connaissait pas, mais qui était indéniablement Moldue. Enfin, elle s'arrêta devant la terrasse d'un petit restaurant, où un serveur les mena à une table pour deux personnes.
– Je peux savoir ce qu'on fait là ? demanda le blond, revêche.
– Nous allons manger… et discuter, répondit Hermione sans lever les yeux de la carte des menus dans laquelle elle s'était plongée quelques secondes auparavant.
– D'accord… Mais d'abord tu réponds à ma question. QUI ? insista-t-il. Je veux savoir qui est ce type ! Aurais-tu coincé un boutonneux entre deux rayons de la bibliothèque ?
– Non ! s'irrita Hermione. Puis, d'une toute petite voix, elle avoua : il n'était pas boutonneux…
Drago ouvrit grand la bouche, encore une fois. Elle n'avait pas démenti pour la bibliothèque ! Alors là ! Cette conversation prenait un tournant de plus en plus intéressant !
Ils furent coupés par le serveur qui vint prendre leur commande.
– Alors pour moi, ce sera un Monaco pour commencer, puis une pizza et une mousse au chocolat en dessert commanda Hermione. Et toi, Malefoy ?
– Euh… pareil, répondit-il sans avoir la moindre idée de ce qu'il venait de commander, tant il était perdu dans ses pensées. C'était donc à la bibliothèque… relança-t-il une fois que le serveur fut parti. Tu es une sacrée coquine, en fait, Granger ! Je suis proprement scandalisé ! ironisa-t-il, heureux de la faire rougir une fois de plus et se régalant de la mettre mal à l'aise. Maintenant, je veux savoir avec qui c'était !
Le serveur revint quelques minutes plus tard avec leurs boissons.
Drago regarda, méfiant, le liquide étrange qui remplissait son verre qui ressemblait à de la Bièraubeurre mais plutôt rouge, puis, l'aspira doucement par la paille en imitant Hermione.
– Tu aimes ? demanda la jeune femme en espérant changer de sujet. C'est de la limonade, de la bière et de la grenadine…
– Pas mauvais, concéda-t-il. Mais je m'en fous un peu, là. Réponds à ma question, exigea-t-il de nouveau.
– Mpff… c'estviktorkrumpfff, murmura-t-elle les dents serrées.
Mais cela fut suffisant pour Drago qui s'étouffa avec une gorgée qu'il venait d'aspirer.
– Krum ?! C'est une blague ?
Hermione fit non de la tête, plus rouge que jamais.
– Incroyable… Mais alors, tu veux que je t'aide à le récupérer ? Lui ?
– Non… Bon, ok. Je vais te dire pour quoi j'ai besoin de ton aide… Mais d'abord, je veux ta parole que tu ne riras pas.
– Ok…
– Ta parole de Sorcier ! insista Hermione qui sentait le coup foireux.
– Ok, grimaça Drago qui avait espéré pouvoir la piéger. Je jure que je ne rirai pas, ânonna-t-il de mauvaise humeur.
– Bien, acquiesça Hermione, satisfaite. En fait… Hum… J'ai besoin de quelqu'un pour me coacher…
– Te coacher ? Et dans quel domaine ? Et surtout pourquoi moi ?
– En fait, je n'avais pas forcément pensé à ça… Et encore moins à toi… Mais puisque nous allons devoir… cohabiter…
– Je vois… la compensation, comprit Drago. Et donc ? Je suis sensé te coacher pour quoi ?
– Euh… En réalité, j'ai besoin de ton expérience en matière de femmes…
– Quoi ? Tu as tellement été dégoutée par Krum que tu as viré de bord ?!
Il se tordait intérieurement de rire, mais sa promesse l'empêchait de se moquer ouvertement d'elle.
– Mais non ! Si tu arrêtais de me couper toutes les deux secondes, je pourrais t'expliquer !
Il lui fit un signe de la main pour qu'elle continue.
– J'ai besoin de ton expertise pour m'aider à assumer ma féminité.
– Tu te fous de ma gueule, Granger ?
Elle ne répondit pas, s'attelant à picorer les olives de sa pizza.
– Attends, laisse-moi résumer la situation : tu t'es tapé le grand et non moins célèbre Viktor Krum au milieu des bouquins de la bibliothèque, et tu me dis que tu n'assumes pas ta féminité ?
– Non, ce n'est pas exactement ça…
Hermione se rembrunit, se rendant compte dans quelle situation elle s'était mise elle-même. Et surtout, la question qui la tarabustait était : Mais pourquoi donc avait-elle eu l'idée d'aborder ce sujet – des plus intimes – avec lui ?! Lui, entre tous ? Il n'était pas son ami. Encore moins son confident ! Alors pourquoi pensait-elle qu'elle pouvait lui en parler ? En fait la réponse était claire : elle n'avait pas le choix. Elle ne pouvait en parler à personne d'autre. Et lui, et bien… Il avait l'expérience qui lui manquait. Lui seul pouvait exactement lui apprendre ce qu'elle ignorait. Ce que les hommes voulaient. Mais pour cela, il fallait qu'elle lui avoue certaines choses… Et pas des moins gênantes…
– Je… Bon, ok, céda-t-elle. Je suis fille unique, d'accord ? Et j'ai grandi avec Harry et Ron, ainsi qu'avec les jumeaux Weasley. Je ne parle pas de la présence de Ginny. Elle, elle a un charme naturel dont je sais que je suis tout à fait dépourvue, et je ne suis pas aussi extravertie qu'elle. Je n'ai aucune expérience en matière de séduction. Ce qui s'est passé avec Viktor en quatrième année ne s'est plus jamais reproduit, ni avec lui, ni avec personne d'autre. Et en plus, c'est lui qui est venu vers moi… Je n'ai pas eu à le… séduire. Je me suis contentée de répondre à ses avances…
Elle se tut un moment, la tête baissée, devant l'incongruité de la conversation qu'elle entretenait avec Drago Malefoy, son pire ennemi, celui qui l'avait harcelée pendant des années. Mais étrangement, cette discussion était plus que libératrice. Elle n'aurait jamais pu parler de la sorte avec Ron et Harry. Si par malheur ils apprenaient pour elle et Viktor, ils seraient capables de retourner ciel et terre pour lui mettre la main dessus, lui faire avaler son Vif d'Or par les narines et lui enfoncer son balai de course dans le…
Drago était sans voix. S'il comprenait bien, tout ce qu'il devait faire, c'était apprendre à ce Rat-de-Bibliothèque à devenir une vraie femme. Il la considéra un instant, laissant ses yeux vagabonder sur sa petite personne, pendant qu'elle avait toujours le regard baissé sur sa pizza.
Victor Krum ! Par Salazar ! Il avait du mal à les imaginer… Elle et lui, dans la bibliothèque, entre deux rayons de livres… Granger, les jambes relevées entourant la taille de l'Attrapeur, la jupe retroussée sur les cuisses, Krum pressé contre elle, la prenant contre une étagère, leurs deux corps en pleine lutte… Il l'imaginait gémir et défaillir, les cheveux fous, les joues rouges, les yeux fermés et la bouche ouverte alors que le Bulgare la martelait en grognant… Par Merlin ! La scène lui paraissait irréelle.
Il ne s'était jamais posé la question de savoir si Hermione Granger était jolie ou non. Pas la peine. C'était une Sang-de-Bourbe, meilleure amie de Potter de surcroît, la question ne se posait même pas. Bon, c'est vrai que son côté vestimentaire laissait un peu à désirer : même féminins, ses vêtements ne la mettaient pas vraiment en valeur. Elle portait une chemise et un jean large qui ne laissaient rien voir de ses formes… Si tant est qu'elle en ait… Ses cheveux, n'en parlons même pas : ils ne semblaient jamais coiffés ! La seule fois où il l'avait vue avec autre chose que cette tignasse broussailleuse, c'était lors du bal de Noël en quatrième année. Le reste du temps, elle les gardait lâchés, ou alors grossièrement maintenus en arrière avec une grosse pince pour les cours de potion. C'est tout. Ses chaussures, ça allait encore : des sandales compensées avec des lanières de cuir un peu élimées… Décontractées. Il faudrait voir si elle tiendrait sur des talons aiguille…
Au moins, se dit-il, à Poudlard, elle portait l'uniforme, ce qui voulait dire chemisier, jupe plissée et chaussures vernies. Mais là… comment dire… Cela a semblait impossible d'arriver à faire quelque chose. Il faudrait sûrement qu'elle consente à changer toute sa garde-robe ! Il ne pensait pas avoir les épaules assez solides pour ça… Et encore moins l'envie de se plonger dans ce projet irréalisable ! Elle était tout ce qui s'apparentait à un vrai cas désespéré !
– Et si je refuse ? demanda-t-il après de longues minutes de silence, remarquant à peine la coupe de mousse au chocolat posée devant lui. Je ne pense pas avoir assez de courage pour affronter pareil… challenge !
Hermione, piquée au vif et vexée de se voir ainsi ouvertement rabaissée, redressa la tête. Elle savait bien qu'elle n'était pas des plus féminines, mais tout de même, se le faire entendre dire par son pire ennemi, c'était tout de même quelque chose !
Elle le vrilla du regard en plissant les yeux, puis, se levant, son ton se fit cassant :
– C'est à prendre ou à laisser, Malefoy ! Moi, je ne risque pas de finir mes jours à Azkaban.
– Tu fais chier, Granger ! jura Drago en se levant à son tour.
– C'est ça, la Fouine ! En attendant va faire ta valise ! Je t'enverrai un hibou ce soir.
Et, jetant un billet sur la table, elle tourna les talons et le planta-là.
Le blond se renfrogna en voyant les gens autour qui le regardaient. L'esclandre n'était pas passé inaperçu. Il grogna, puis repartit à pied vers une rue déserte pour pouvoir y transplaner le plus vite possible.
oOo. oOo. oOo. oOo. oOo. oOo. oOo.
– Alors Hermignonne ? Comment s'est passé ton rendez-vous ?
Hermione venait d'arriver au Terrier où elle avait promis de passer à son retour du Ministère. Elle s'affala littéralement sur le fauteuil qui faisait face au canapé défraichi du salon. Devant elle se tenait Ronald Weasley, un catalogue dans une main et une Bièraubeurre dans l'autre. Elle sourit malgré tout en voyant le livre dans les mains de son meilleur ami.
– Oui, je sais… répliqua-t-il en remarquant son sourire. Mais Luna a insisté… Enfin… Tu vois, quoi… Mais ce n'est pas le plus urgent… Alors ? Raconte-moi ! insista-t-il en jetant le catalogue de vente par correspondance sur la table basse devant lui.
– Oh… et bien… En fait, commença Hermione hésitante, il s'agit de…
– Ah ! Enfin ! fit une voix enjouée provenant des escaliers. Gin' ! Je descends, Hermy est revenue !
Harry fit une entrée fracassante dans le salon et se jeta sur son amie, lui collant un bisou sonore sur la joue.
– Alors ? Qui-est-ce ? demanda-t-il en s'asseyant à son côté.
– Oh… vous n'allez pas y croire ! se lamenta Hermione, plongeant son visage dans ses mains. Franchement ! Si j'avais su où cette brillante idée allait me mener… je me serais bien gardé d'en parler à Kingsley !
– Allez, Hermy ça ne doit pas être si terrible que ça… N'exagère pas ! objecta Harry en tirant ses mains vers lui pour qu'elle relève la tête.
– Ah oui ? répondit-elle avec humeur. Je ne vois vraiment pas ce qui pourrait être pire que Drago Malefoy !
– QUOI ?! Non ! C'est pas vrai ! s'alarma Ron tandis qu'Harry restait sans voix.
– Et si… Malheureusement, c'est la stricte vérité !
– Mais… Rem' ne peut pas laisser faire ça, tenta Harry.
– Oh, mais si ! C'est même lui qui a insisté ! Il a même dit que je suis la mieux placée pour m'occuper de lui ! Vous vous rendez compte ?! C'est horrible ! pleurnicha-t-elle alors que le brun à ses côtés lui ouvrait les bras en guise de réconfort dans lesquels elle se blottit avec reconnaissance. Ça parait tellement irréel !
– Moi, ce qui me paraît irréel, c'est d'imaginer la Fouine chez des Moldus ! réalisa tout à coup Ron. J'espère que tes parents ont un mental à toute épreuve !
– Ne m'en parle pas ! soupira-t-elle. Avec tout ce que je leur ai raconté sur lui… Ils connaissent tout des insultes et des sales coups qu'il m'a fait pendant toutes ces années. Ça risque d'être légèrement gênant ! Reste à espérer qu'au moins, il ne les insultera pas, eux… Je crois que je ne le supporterais pas…
– Je pense que tu n'as pas à t'inquiéter sur ce point-là, la rassura Harry. Je suis sûr qu'à la moindre incartade, ton père saura lui mettre les points sur les « i ». Et puis, il y a une clause dans le Contrat qui lui interdit les insultes.
– C'est vrai, dit Ron. Tu peux être fier de ta trouvaille Harry.
Effectivement, les membres de l'Ordre les plus proches de Shaklebot avaient contribué à la rédaction de ce Contrat, le Ministre ayant jugé qu'il serait plus juste ainsi.
– Par contre, je ne tiendrai pas compte de la tienne Ron, annonça Hermione d'une petite voix.
– Comment ça ? J'ai peur de comprendre…
Le rouquin la regardait avec suspicion.
– Je vais lui laisser sa baguette…
– Hein ?! Mais t'es cinglée ! s'écria-t-il alors qu'Harry secouait la tête avec incrédulité. Il va forcément faire une connerie !
– Je lui laisse sa chance… Mais il sait déjà qu'il a des risques de se la faire confisquer, se justifia-t-elle. C'est comme ça que je vois les choses. Ainsi, je me rendrai compte de ses réelles motivations.
– T'es malade… insista Ron.
– Non, Ron, le contra Harry. Herm' a raison. Et je suis sûr que Malefoy sera moins braqué et donc plus enclin à la coopération.
– Si tu le dis… En tout cas, je vous aurai prévenus…
– Bon… Changeons de sujet… Ron ? Si tu nous parlais un peu de ce catalogue, montra Hermione d'un signe de tête, alors que Harry se redressait avec un sourire goguenard, son côté Serpentard ressortant de manière fulgurante.
– Oh, et bien… promettez-moi de ne pas rire…
– Promis ! firent les voix de ses deux meilleurs amis, qui tentaient tant bien que mal de garder leur sérieux.
Ron avait bien grandi pendant la guerre. Les combats et sa place stratégique dans l'Ordre l'avaient fait gagner en maturité. Il était réellement devenu un homme et avait surpris tout le monde, et en premier lieu la concernée en question, lorsque, à la fin de la Bataille Finale, il s'était précipité sur une Luna Lovegood au visage sale et ensanglanté, les habits déchirés et roussis, les cheveux en bataille et la démarche légèrement boiteuse. Là, devant les combattants en liesse, au milieu d'un Poudlard en ruine mais encore debout, il avait pris la petite blonde dans ses bras, et, sans plus de cérémonie, avait plaqué sa bouche contre la sienne !
Ils étaient restés ensemble depuis, Luna vivant désormais au Terrier, avec lui, puisque sa maison avait explosé à cause d'une Corne d'Éruptif quelques mois plus tôt.
Mais la nouvelle qui avait laissé tout le monde pantois demeurait sans conteste la demande en mariage que Ron avait faite devant toute sa famille réunie, lors du repas familial donné pour fêter leurs ASPIC quelques jours plus tôt.
– Alors ? Montre-nous ça… insista Harry le sourire aux lèvres en tendant la main pour se saisir du livre. Oh, oh, oh… se moqua-t-il, mais qu'est-ce que c'est que ça ?
– Harry, laisse-le ! le morigéna Hermione, qui regardait Ron devenir aussi rouge que ses cheveux.
Elle s'approcha en voyant le Survivant glousser sans retenue et fit de son mieux pour garder son sérieux. C'était un catalogue de costumes de mariage. Jusque-là, rien de bien exceptionnel étant donné les circonstances. Non. Ce qui mettait à l'épreuve le self-control de nos amis, c'était le style desdits costumes, ou plutôt, les couleurs : du jaune fluo, du rouge flamboyant, du rose, du violet, du vert criard… Bref, du Luna tout craché !
– Ouais, je sais… admit Ron. C'est assez… comment dire…
– Voyant ? proposa Harry.
– Coloré ? offrit Hermione.
– C'est ça… répondit le Rouquin. Mais que voulez-vous… Je suis incapable de lui refuser quoi que ce soit. Ça la rend tellement heureuse !
– Et tu l'aimes, rajouta Hermione, comme pour conclure.
– Oui, je l'aime. Et tant pis si je dois ressembler à un clown le jour de mon mariage, tant pis si tout le monde se fout de nous. Le plus important, c'est que tout se passe comme elle le veut !
– Je suis heureux pour vous deux, déclara Harry.
– Absolument… et, je suis persuadée que ce sera un magnifique mariage.
