Chapitre 7
j'étais restée silencieuse durant tout le trajet du retour, Edward également. Bella nous attendait adossée à côté de la porte de notre immeuble. Elle s'inquiéta lorsqu'elle vit nos visages après que nous soyons sortis de la voiture. Edward l'embrassa sans préambule, il ne dit rien et entra dans l'immeuble, Bella le suivit et je fermai la marche. Nous entrâmes à l'appart et j'allai directement me laisser tomber dans le canapé en espérant que la chute serait mortelle.
Ils allaient découvrir que j'étais un vampire. Morgan allait découvrir que j'étais un vampire et il allait me rejeter. Bella attendit que quelqu'un prenne la parole mais personne n'était en état de le faire alors elle nous annonça ce qu'elle était venue nous dire.
« Alistair refuse que je vienne habiter ici mais c'était déjà une chose que je savais. J'aurais quelque-chose à te dire mais il faudra que j'attende que mon alpha te fasse confiance.
Elle sembla se sentir coupable mais Edward ne la blâma pas de ne pas lui dire la chose maintenant.
« Il veut que tu viennes, soit en t'intégrant à la meute soit seulement en tant que mon compagnon. Il est d'accord pour que Jamie vienne aussi, si elle en a envie, il sait qu'elle est... euh... qui elle est pour...
« Elle est au courant, lui apprit Edward.
Donc ils en avaient parlé entre eux.
« Il sait qu'elle est la compagne de Morgan, expliqua-t-elle plus clairement. Et il sait qu'elle ne souhaite pas l'accepter, du moins, pas pour l'instant. Si elle décide de venir, il mettra les lieutenants et son bêta au courant pour qu'il n'outrepasse pas ses droits sur elle.
« Il y a eu du changement pour ça aussi, on revient d'un rendez-vous avec Morgan, il l'intègre à la meute, on a deux jours pour déménager ses affaires.
« Oh, alors vous avez déjà réglé l'affaire ? S'enquit-elle.
« Il l'a réglée lui-même. Il a vu des sms que Jamie a reçu, il la pense en danger et il ne veut pas la laisser sous ma seule protection.
« Ça a vraiment l'air de vous poser problème, c'est si dur pour vous d'intégrer ma meute ?
Bella parut blessée qu'Edward ne le veuille pas.
« Bien sûr, crachai-je. Personne n'aime les vampires !
Bella se figea, Edward aussi mais pas exactement pour la même raison. Bella avait peur de ce que je venais de dire et Edward avait peur de ce qu'elle allait penser.
« Co... comment ça ? Le danger que Morgan craint est à propos d'un vampire ?
« Non, fis-je. C'est moi, le vampire.
Je fixai mon regard au sien pour lui prouver que j'étais sérieuse.
« Mais tu es humaine, je le sens.
« Jamie, qui essaye de t'effrayer pour je ne sais quelle raison stupide, râla Edward, n'est qu'à moitié vampire et donc à moitié humaine.
Elle se détendit totalement et alla même jusqu'à s'installer sur le fauteuil à côté du canapé. Edward se plaça face à elle, de l'autre côté de la table basse, s'adossant contre la fenêtre.
« Très bien, dit-elle doucement. J'écoute ton histoire.
Sérieusement ?
« Tu... tu ne...
« Oui ? Essaya-t-elle de m'aider.
« Tu ne me rejettes pas ?
Elle me sourit.
« Tu es la fille adoptive de mon compagnon, ce qui fait désormais de toi ma fille adoptive.
« Mais euh, tu sais que c'est pas réellement le cas ? 'fin, c'est juste un commun accord qu'on a eu et qui s'est révélé devenir à peu près la réalité parce que... euh, ça nous convenait, j'imagine.
Un nouveau sourire.
« Ça me convient aussi, que tu sois à moitié vampire ou non.
« Tu ne sais même pas comment je me nourris.
« Ça fera partie de l'histoire, j'imagine. Alors ?
Très bien. Je soupirai.
« Je suis née comme ça. Ma mère était humaine et mon père un vampire. Il l'a mise enceinte, elle est morte à l'accouchement. Mon père m'a éduquée jusqu'à l'âge adulte. J'ai atteint cet âge à environ 6 ans mais pas vraiment jour pour jour. À 6 ans, j'ai décidé de partir et j'ai décidé de vivre comme une humaine parce que mon père ne m'avait jamais vraiment laissée être humaine. Mais je me suis rapidement rendue compte que les humains n'aimaient pas les vampires. J'avais déjà appris pendant mon éducation que les lycans détestaient les vampires plus que tout, et vice-versa. Bref, Personne n'aime les vampires. J'ai vécu seule dans différentes forêts pratiquement toute ma vie, de mes 6 ans à il y a environ un mois. J'ai sauvé Edward d'une blessure infligée par quelque-chose en argent, sans quoi il aurait perdu tout son sang aujourd'hui et il m'a proposé de rester avec lui. On n'a jamais vraiment discuté de pourquoi. Je n'ai pas demandé, je ne voulais plus être seule.
« J'ai senti ta détresse dans tes pensées, la peur d'être à nouveau seule, m'avoua Edward.
« Mes pensées ? Mais... c'est pas un truc d'alpha ça ? Tu es un alpha ?
Il rit.
« Non, j'ai toujours eu cette faculté, j'ai reçu quelques-unes de tes pensées dès que tu as commencé à me parler et donc à me faire confiance. Je ne te l'ai pas dit parce que j'avais peur que tu me fuis et que tu te retrouves à nouveau seule. Rassure-toi, je n'obtiens pas toutes tes pensées, seulement quand tu te concentres dessus. Quand tu le fais, c'est comme si tu criais dans ta tête et je l'entends.
« Je vois, c'est... pas grave, je suppose. Je peux vivre avec.
« Enfin, voilà, repris-je pour Bella. Je me nourris de sang animal et parfois du sang d'Edward.
« Elle n'a pas de venin, précisa Edward. Sa salive et son sang on un effet cicatrisant. Ce n'est pas moi qui ai sauvé Sarah, Jamie a senti le sang de loin et, une fois que je me suis assuré qu'elle soit suffisamment nourrie pour résister, je l'ai laissée partir voir car elle avait senti un vampire également. Elle a tué le vampire et aspiré le sang contaminé par le venin.
Bella avait les yeux écarquillés et sa bouche formait un O.
« Et quel âge as-tu réellement ?
« 17 ans.
« Vous n'avez pas beaucoup menti sur ton âge, rigola-t-elle.
« Voilà, conclut Edward. C'est pour ça qu'on ne veut pas intégrer la meute, enfin, moi je peux et le veux bien pour être avec toi mais on ne peut pas laisser Jamie y entrer. Premièrement, ils la rejetteront et je ne sais pas comment elle prendra le rejet de Morgan. Deuxièmement, on ne peut pas les laisser l'intégrer en leur mentant. Ça serait une trahison.
« D'autant que Morgan finira par vouloir la revendiquer, ajouta-t-il, il se tourna vers moi : si tu fais partie de la meute, les lois humaines ne prévalent plus sur celles des lycans. Et s'il te mord... tu meurs.
« Il a dit qu'il respecterait mon choix.
Bella sourit.
« Je l'ai entendu demandé à l'alpha, son père, s'il y avait moyen de détourner les lois humaines, il y a peu, je suppose qu'il s'agissait de toi. S'il te l'a dit, il le fera mais... pas indéfiniment, il perdra patience.
« Il ne voudra pas qu'elle reste seulement avec moi, désespéra Edward. Je peux peut-être demandé à mon ancienne meute de la laisser vivre sur leur territoire sans toutefois l'intégrer, juste par protection. Ils accepteront cela. Ils ne vivent pas dans un grand bâtiment comme vous mais dans plusieurs maisons sur un vaste territoire.
« Ils habitent près d'ici ?
Edward secoua la tête.
« Une réserve près de Forks, dans l'état de Washington.
« Il n'acceptera jamais qu'elle aille si loin.
Bella se tourna vers moi.
« Il va falloir prendre le risque du rejet, me glissa-t-elle doucement. Il va falloir lui dire et peut-être qu'il l'acceptera. Sinon, et bien, tu resteras ici et nous viendrons te voir avec Edward.
« S'ils vous laissent faire, glapis-je.
« Ils ne pourront pas m'empêcher de venir te voir si je joins la meute seulement en tant que compagnon de Bella, m'assura Edward.
« Quelques loups sortent au Darkness ce soir, Morgan y sera avec quelques lieutenants car quelques soumis seront de la partie. Vu que vous n'avez que deux jours, je suppose que ce soir sera le bon moment pour que tu lui dises.
« C'est là où tu as obtenu le job ? Me rappelai-je en regardant Edward.
Il hocha la tête.
« Changement de sujet bien que pas totalement, déclama Edward. Jamie, qui est James ?
« C'est un vampire, répondis-je.
« Les sms, c'est votre façon de vous draguer, entre vampires ?
« Pour beaucoup, oui.
« Est-il obsessionnel ? Demanda-t-il.
« Euh... que veux-tu dire ?
« Essaiera-t-il toujours de t'avoir tant qu'il n'aura pas réussi ?
« Ben, il essaie souvent.
« Merde, une chance qu'il soit à Seattle, il n'arrivera jamais jusqu'à toi, ici.
« C'est un traqueur.
Edward pâlit.
« Et bien, oui, il va falloir avouer à Morgan que tu es un vampire et qu'un autre va essayer sans arrêt de t'avoir dans son lit... enfin, façon de parler.
« Une chose à la fois, précisai-je.
Ça allait quand même lui faire un choc.
Le Darkness était une boîte de nuit située en pleine ville, toutefois, les murs étaient si bien insonorisés qu'on n'entendait presque rien à l'extérieur. À l'intérieur, les enceintes battaient une des dernières musiques à la mode mais ça n'était pas trop fort. Un vestiaire avec une hôtesse se trouvait à gauche, à l'entrée et des escaliers montaient vers la droite vers une porte close réservée au personnel. Nous dépassâmes l'entrée et la grande salle était séparée en deux. La première partie comportait un long bar à gauche et quelques tables entourées de fauteuils formant un U à l'envers contre le mur de droite. Edward et moi nous avançâmes tranquillement entre les serveurs et les quelques gens qui allaient et venaient entre les tables, le bar et la grande piste de danse qui prenait toute la moitié de la salle, au fond. Bella n'était pas venue avec nous, elle était rentrée chez elle parce qu'elle aurait dû prévenir qu'elle se rendait ici, par mesure de précaution.
Je repérai finalement Morgan à la dernière table avant la piste de danse, assis au bout du U du fauteuil, entouré par quatre gars, deux assis de chaque côté de la table. Il regardait la piste de danse et je supposai qu'il surveillait ses loups. Il ne me remarqua que quand je m'arrêtai devant sa table, Edward s'était arrêté derrière moi. Il me sourit et je respirai un bon coup. Il allait falloir que je traverse ses sbires ou que je les fasses lever... ou bien je pouvais tout simplement marcher sur le dossier du fauteuil. Après tout, j'allais lui avouer ma véritable nature. Je posai un pied sur l'assise et l'autre sur le dossier et traversai le fauteuil sans aucun problème d'équilibre et m'assis à ses côtés. Son sourire se fit plus grand et son regard était amusé.
Quand je fus installée, près de lui mais pas tout à fait près non plus, pas assez pour qu'une seule partie de moi le frôle. Il plaça sa main vibrante sur ma nuque et m'avança à lui tout en s'avançant lui aussi, restant légèrement plus haut que moi parce que son instinct de dominant faisait qu'il devait m'indiquer que c'était là ma place. Je devais me soumettre. Je n'ai pas reculé, je n'ai rien dit et ne l'ai pas empêché de m'embrasser. Dès que nos lèvres se touchèrent, je fus prise d'une irrésistible envie de me mettre nue et de le laisser faire ce qu'il voulait de moi mais ce n'était pas exactement un lieu prévu pour ça. Pour calmer ma frustration, je bougeai vers lui, il suivit le mouvement et je me mis à califourchon sur ses genoux, dos à la table. Tout son putain de corps vibrait, son loup était sous la surface et il voulait profiter un peu. Il plaça ses mains sur mes flancs, sous mon t-shirt. J'enserrai ses mâchoires entre mes mains pour approfondir le baiser sans tenir compte du bas de mon dos qui cognait doucement contre la table de manière régulière. Je crois que c'était parce que mon bassin avait pris vie contre ma volonté. Je me frottai sans honte contre sa cuisse que je prenais visiblement pour un vibromasseur et il grogna contre ma bouche à cela. Si cela était arrivée à Bella, je me serai moquée d'elle, mais là, c'était moi. Personne n'allait se moquer de moi.
Je me détachai finalement de sa bouche.
« Tu as dit que tu ne m'approcherais pas si je ne donnais pas de consigne contraire, lui reprochai-je.
Certes, c'était moi qui lui avait sauté dessus mais ce fut d'abord lui qui m'avait maintenue la nuque et m'avait surplomber pour ensuite m'embrasser. Je n'avais pas réussi à me contrôler, après ça.
« Tu m'as approché, contra-t-il. C'est considéré comme une consigne contraire.
Il tenait toujours mes flancs entre ses mains, je pouvais sentir ses mains chaudes sur ma peau, elles vibraient un peu moins désormais. Son loup devait s'être un peu calmé. Il appuya sur ses doigts, sur les côtés de mon dos pour me signifier que je devais l'embrasser de nouveau. Je ne me fis pas prier. Quand je pris de l'air parce que ne lui ayant toujours rien dit, je continuais à faire semblant d'être humaine et remarquai que son loup avait pris le contrôle de lui. Ses yeux étaient plus sombres désormais et ses crocs étaient de sortis mais ses doigts sur mon dos m'indiquèrent qu'elles étaient restées normales. Je ne fus mal à l'aise que quelques secondes avant de me rendre compte que son loup voulait simplement sa part. Je l'embrassai de nouveau, sans approfondir cette fois, veillant à ne pas me couper les lèvres avec ses crocs. Sa salive contre mon sang n'allait pas être une partie de plaisir même si une faible dose ne serait pas mortelle.
Il poussa sur ses pouces cette fois pour me dire de reculer et nicha son visage dans mon cou. Je me tendis instantanément et déplaçai mes mains sur son torse pour le pousser, ce qui, j'espérai, lui ferait comprendre le message. Il retira son visage de mon cou et éloigna le haut de mon corps pour me regarder.
« Tu as peur que je te mordes ?
Je hochai la tête, ça le fit rire.
« Je comprends, ça ne sera pas très agréable pour toi vu que tu es humaine mais ça ne sera pas horrible, tu sais ? J'ai vraiment besoin de te revendiquer, Jamie.
« Ne le fais pas, le suppliai-je.
Il fronça les sourcils et hocha la tête pour me donner son accord. Je supposai qu'il pensait que nous allions ravoir cette conversation mais quand je lui dirai ce que je suis et qu'il me rejettera, cela ne sera plus nécessaire. J'avais pas énormément d'espoir qu'il accepte mon côté vampire mais s'il le faisait, la discussion serait de toute façon inutile puisqu'une morsure me tuera.
Nous repartîmes dans un long baiser torride et je me frottai toujours allègrement à sa cuisse, le loup le sentit et se mit à la surface et Morgan vibra de nouveau de partout. Je ne savais pas si son loup voulait profiter ou s'il savait que ça me faisait de l'effet à l'endroit qui frottait sur sa cuisse. Une fois que toute ma frustration accumulée ces derniers jours sembla être tenable, je me détachai et me décalai pour m'asseoir près de lui mais laissa mon bras collé au sien. Je vis qu'Edward s'était installé au bout du fauteuil, à droite. Il ne sembla ni choqué ni perturbé par mon comportement qui était jugé inadéquate chez les humains mais personne à cette table ne l'était.
La serveuse arriva et nous demanda si nous voulions commander autre chose. Il y avait déjà des verres vides sur la table. Tout le monde prit sa commande et je demandai un Bloody Mary. Je supposai que c'était approprié vu la révélation que je devais faire à Morgan.
« Sans alcool, précisa celui-ci à la serveuse.
Je le fixai d'un regard réprobateur. Pour une fois que j'allais pouvoir goûter de l'alcool.
« Mais...
« Je ne pense pas que ton père approuverait non plus, me fit-il remarquer.
Je lançai un regard à Edward.
« Je ne t'aiderai pas sur ce coup là.
« Mais j'ai 17 ans !
J'allais dire que j'étais adulte depuis bien longtemps mais me retins à temps. Morgan joua avec mes cheveux et tira dessus pour que je tourne la tête vers lui.
« Ton dossier scolaire dit 15, fit-il levant un sourcil.
« On n'est pas réellement tout à fait sûr de mon âge, répondis-je.
J'avais bien 17 ans, du fait que j'étais née il y a 17 ans mais je paraissais réellement avoir 15 ans.
« Faudra que tu m'expliques.
« Oui, justement, je suis là pour ça.
« Je t'écoute, me dit-il.
Il était détendu, il ne s'attendait pas du tout à ce que j'allais lui dire. Il me fixait de son regard vert foncé et je perdis tout courage.
« Pas tout de suite, lui dis-je.
« Tu m'expliqueras ce soir, en rentrant.
« En rentrant ? Le repris-je.
« Dans ma chambre, répondit-il comme si c'était l'évidence même que je finisse dans sa chambre.
Il faudrait que j'arrive à le stopper entre la boîte et son territoire, histoire de ne pas être acculée en territoire ennemi, au cas où ça tournait mal. Morgan reprit la surveillance de ses loups, me laissant à mes réflexions tandis qu'il posa sa main sur ma cuisse. Je m'affaissai malgré moi et il releva sa main pour la mettre entre mes jambes sans même me regarder. Il bougeait ses doigts, il jouait avec moi et j'avais vraiment envie d'être dans sa chambre, là, maintenant.
J'essayai de reprendre le contrôle de mon esprit. Mes instincts de vampire ne voulant pas me laisser autrement que comme une personne excitée incapable de penser à autre chose qu'à Morgan et ses doigts. Il finit par arrêter et me fixai désormais.
« Est-ce toi qui a grogné ? Demanda-t-il.
Je l'avais peut-être fait. J'étais incapable de le dire.
« Non, affirmai-je.
« Bizarre, marmonna-t-il.
Il arrêta alors sa petite torture et je fus un mélange de frustration et de soulagement. Parce que j'étais vraiment sur le point de retirer tout vêtement séparant nos corps nus et ce n'était toujours pas un lieu pour ça. J'ignorai que cette histoire de compagnons était si puissante. J'avais machinalement balayé la salle du regard et me figeai. Je me rassis correctement sur mon fauteuil pour mieux voir.
Je n'avais pas rêvé. Une femme rousse me regardait fixement, quand elle vit que je l'avais repérée, elle sortit de la boîte. C'était une vampire et elle voulait que je la suive. Si Victoria était ici, cela voulait dire que James l'était aussi. Victoria était sa compagne et je réalisai qu'Edward avait probablement raison sur le fait que James était obsessionnel, je n'avais jamais vraiment réfléchi à pourquoi James me voulait alors qu'il avait Victoria mais je n'avais pas encore conscience du pouvoir attractif du compagnon.
« je reviens, prévins-je Morgan.
« Tu vas où ? Fit-il peu ravi.
« J'ai vu une copine, lui expliquai-je. Je reviens.
Il me laissa partir, je remontai sur le dossier du fauteuil pour redescendre de l'autre côté et me dirigeai vers la sortie. Je pris mon tel et envoyai un sms à Edward pour le prévenir.
Victoria est là, c'est la compagne de James
si elle est là, il est là
elle veut que je la rejoigne dehors
ne t'inquiète pas, ça ira, je vais simplement recaler James
avant qu'il ne commence quoique ce soit.
Je sortis de la boîte et pris une inspiration. Victoria avait retrouvé James sur le toit d'un immeuble. Je me dirigeai vers la ruelle déserte jouxtant l'immeuble en question et escaladait à vitesse vampirique jusqu'au toit à l'aide du rebord des fenêtres.
« Jamie, tu vois, je t'ai retrouvée. D'habitude, tu me réponds toujours, ne veux-tu plus être séduite ?
« Il n'y aura plus rien, James.
« Victoria vient de m'apprendre que tu jouais désormais avec un lycan, je n'arrive pas à le croire. Est-ce vrai ?
« C'est mon compagnon, James.
Il fut perplexe par l'annonce.
« Un vampire et un lycan ? C'est impossible.
« Et pourtant... fis-je en haussant les épaules.
« Je sens une odeur sur toi, la sienne je suppose, du fait que vous vous soyez un peu amusé ensemble mais... il ne t'a pas revendiquée et bien, parce qu'il ne peut pas. Rien n'est donc fait, il me suffit de le tuer.
Je grondai sous sa menace.
« Tu tues le mien, commençai-je. Je tue la tienne.
Il vit que j'étais sérieuse.
« Assurément ton compagnon mais qu'est-ce qui cloche chez toi ?
James ne savait pas que j'étais à moitié humaine parce qu'il n'était tout simplement pas mon ami. Juste un mec qui voulait me prendre. Je réalisai que sa menace n'en était pas vraiment une, il n'avait pas l'intention de s'en prendre aux lycans, il voulait juste vérifier que je disais vrai.
La porte en métal de l'immeuble qui menait au toit vola derrière James et Victoria. Les deux se déplacèrent à mes côtés, puis voyant que c'était des lycans furieux, tous crocs et toutes griffes dehors, dont Morgan qui avait explosé la porte, James se mit derrière moi, me prenant par surprise dans l'étau de son bras, me maintenant derrière la tête avec son autre main. Je remarquai qu'Edward était avec eux également.
Morgan gronda et s'arrêta à une distance acceptable pour que James ne me torde pas le cou.
« Relâche-la.
« Ça doit être difficile de sans cesse devoir repousser les mâles qui traînent autour d'elle, fit James sans me relâcher. Je ne vais pas la relâcher puisqu'elle est mon assurance vie.
Morgan gronda de nouveau. Il formait un groupe avec ses sbires, d'autres que les quatre de la table étaient là eux aussi, sûrement qu'ils dansaient sur la piste, il y avait plus de lycans que de vampires et j'étais assurément du côté des lycans.
« Pourquoi ne pas la revendiquer ? Rit James. Ah oui, c'est vrai, tu la mords, elle meurt.
Morgan grogna davantage.
« Ce n'est pas une menace, juste un état de fait, précisa James.
James rapprocha son visage de mon cou ce qui fit grogner de nouveau Morgan. Il le provoquait. James était totalement capable de déposer un peu de son venin sur mon cou juste pour énerver le lycan devant nous. Je le sentis sourire contre la peau de mon cou et j'allai donc ainsi révéler ma vraie nature à Morgan et ses sbires.
J'utilisai ma vitesse vampirique pour relever mon bras et éloigner la tête de James d'une main et le frappai un grand coup à la jambe avec mon pied. Ça le déstabilisa, je fis une pirouette, me retrouvai derrière lui, je lui fis une prise et le clouai au sol ma main contre son cou et mon genou sur son torse, le plaquant au sol tout en grondant après lui d'un air sauvage.
Victoria se jeta sur moi mais j'avais instinctivement prévu cela et elle fut trop surprise pour m'empêcher d'enfoncer ma main entière sous sa cage thoracique. James s'était relevé dans le même temps.
« Si tu tentes quoique ce soit, je lui arrache le cœur.
Victoria ne bougeait déjà plus sentant que ma main enserrai son cœur, James me fusilla du regard. J'osai un regard vers Morgan qui avait totalement oublié l'existence de James et je vis dans son regard qu'il me détestait à présent. James suivit le mien et sourit en voyant comment mon compagnon me regardait.
« Tant d'agitation pour rien au final, s'amusa-t-il.
À vitesse vampirique, il se déplaça sur un toit beaucoup plus éloigné, signe qu'il n'allait plus rien tenter. Je le vis sortir son téléphone et composer un message, la vibration dans ma poche m'indiqua que ça m'était destiné. Je libérai Victoria de mon emprise, elle s'échappa effrayée et les deux disparurent aussitôt. Je sortis mon portable et lu :
Quand tu auras compris que ton compagnon
ne voudra jamais de toi,
appelle-moi
Je rangeai mon téléphone, ignorant le message et me tournai vers Morgan qui tremblait de tous ses muscles tellement la colère l'envahissait. Edward fut le seul à venir à moi. Il posa une main sur mon épaule et me caressa la tête par dessus mes cheveux de l'autre.
« Tu es vraiment très forte, me dit-il. Je n'imaginais pas que c'était à ce point.
« Moi non plus, à vrai dire. Faut croire que mon père avait tort, ma partie humaine n'est pas une faiblesse.
« Ou peut-être que c'est mon sang qui te rend plus forte ?
C'était possible aussi. Morgan nous interrompit en grognant rageusement. Il détestait aussi Edward maintenant. Peut-être qu'il n'aurait pas dû préciser qu'il me nourrissait.
« Ne vous approchez plus des miens, aucun de vous deux... ou vous mourrez.
Nous prîmes la menace très au sérieux. Edward et moi nous nous effondrâmes émotionnellement en même temps.
