Chapitre 8

pov Morgan

Cela faisait un peu plus d'une semaine que j'avais rencontré ma compagne. Ma petite humaine insouciante. Je n'avais jamais réussi à la faire sortir de mon esprit depuis que je lui avais tendu sa boîte de saucisses-lentilles. J'avais tout de suite senti l'attraction qu'il y avait entre nous et même si elle était humaine, elle le ressentait aussi. Moi, qui était destiné à devenir l'alpha des Darkrivers, j'avais une humaine fragile comme compagne. Ça n'était pas bon. La femelle alpha devait être forte, forte et dominante. Dominante ne devait pas dire qu'elle ne devait pas se soumettre à moi quand je l'aurais revendiquée. M'enfin, elle était humaine, elle ne pouvait pas être dominante.

Le destin avait fait qu'elle faisait partie de ma classe de seconde dans laquelle j'enseignai à temps partiel les maths et l'histoire. C'était donc Jamie Cullen, son nom. Elle n'avait pas dit un mot quand je l'avais aidée au magasin, pas même un simple merci mais j'avais mis ça sur le fait qu'elle était trop bouleversée par les émotions qui l'assaillaient pour oser parler.

Puis un lycan était apparu à ses côtés, plus âgé qu'elle et j'avais finalement espéré qu'elle était un lycan mais que sa louve n'avait pas encore émergée. J'ai failli sauter à la gorge du lycan quand elle lui avait présenter trois boites de préservatifs. Il aurait au moins pu attendre qu'elle active son vieillissement pour qu'elle le rattrape. C'était trop demandé ? Elle avait à peine 15 ans et lui, au moins la trentaine. Elle n'était pas sa compagne, de toute façon. Elle était à moi.

Au final, je fus rassuré quand il essaya de convaincre la dame âgée qu'ils ne couchaient pas ensemble mais je demandai quel lien ils avaient alors ? Frère et sœur ? Ils ne se ressemblaient pas et leur odeur ne correspondait pas. Il devait juste être camarades de meute. Si tant est qu'elle soit une louve latente.

J'avais pu obtenir des infos une fois que je sus son nom. J'avais eu quelques infos sur elle dans son dossier scolaire et par le directeur du lycée. Elle n'avait pas suivi de scolarité, à proprement parler parce qu'elle avait été malade. J'avais senti mon loup vouloir la couver pour lui faire oublier ces affreux moments mais elle était désormais guérie. Le directeur avait dit qu'elle ne parlerait pas, en tout cas pas au début. Ce qui ne m'avait pas empêcher de l'y forcer un peu. Je savais qu'elle me parlerait. Elle avait été adoptée par Edward Cullen, peut-être le lycan des courses ? Il n'y avait aucune info sur ses parents biologiques hormis que sa mère était décédée.

Je me souviendrai toujours de son expression quand elle m'a découvert dans sa nouvelle classe. Elle avait mordu sa lèvre et fixai mon cou. Pas un comportement humain, ce qui me conforta dans l'idée qu'elle était latente. J'avais cependant dû attirer son attention parce qu'elle avait fait quelques pas dans ma direction sans se rendre compte et je ne pouvais pas la laisser me sauter dessus devant les autres élèves.

Le lendemain de sa rentrée, je l'avais surprise seule dans le gymnase et je n'avais pas réfléchi une seconde avant d'aller lui parler. Je voulais savoir qui était l'homme des courses, avant tout. Edward, son père adoptif. Bien.

Je m'étais demandé si j'allais la revendiquer ici et maintenant, sans me soucier que les professeurs ne devaient pas vraiment sortir avec leurs élèves. Je la voulais. Sauf qu'elle m'avait recalé en me disant que je ne pouvais pas l'approcher si elle ne voulait pas. Et elle m'avait dit qu'elle ne voulait pas alors que tout son corps me disait de la prendre sur le champ. Ne sachant pas si elle était humaine ou latente, je n'avais pas pu faire autrement que lui obéir. À ses paroles, pas à son corps.

Je ne l'ai plus approchée ensuite. J'avais tout de même demandé à mon père s'il y avait un moyen de détourner cette loi ridicule – ridicule pour moi, dans ma situation, elle était utile pour toutes les autres situations comprenant un lycan et un humain. Mais mon père m'avait catégoriquement mis les points sur les i quand j'avais fini par lui expliquer pourquoi je voulais détourner une des lois.

Je l'avais surveillée pendant les cours, rien ne me l'interdisait cependant, elle ne me regardait jamais et cela me frustrait. J'avais peut-être établi de l'enlever à un moment donné mais j'avais lâché cette idée, c'était légèrement exagéré comme comportement.

Puis, vint le passage du téléphone en plein cours. J'avais pensé qu'elle trichait. J'avais été indulgent pour son premier devoir et lui avais permis de ne pas le faire. J'aurais été indulgent pour le devoir d'histoire également mais je n'en avais pas eu besoin, elle avait eu 20/20. Elle avait bien étudié le sujet dans un si court laps de temps. Bonne mémoire, probablement.

Mais là, elle n'avait pas vraiment d'excuse, c'était un travail que nous avions vu juste avant le week-end et ce n'était même pas noté. Cela dit, elle n'avait pas cherché à tricher. Non, c'était un harceleur qui la menaçait de la violer.

Pendant que nous attendions son père adoptif, j'avais essayé de lui faire réaliser la situation, elle ne semblait pas se soucier des intentions de ce James. Ce qui n'était pas normal pour une humaine. Un autre point où elle pourrait être latente et se faisait simplement draguer par un lycan. Certains le faisaient comme ça. Il devait être dominant vu ce qu'il disait et devait aimer que ses partenaires se soumettent. Visiblement, Jamie ne s'était pas soumise à lui. Il y avait plutôt intérêt. Elle était à moi.

Je préférai ne pas me remémorer toute la suite du rendez-vous. Ça raviverait trop ma colère, ce fumier ne lui avait rien dit de ce que j'étais pour elle mais pourtant, il lui avait dit de me tenir à distance. Sombre connard. Je savais que j'avais perdu le contrôle à un moment, mon loup avait surgit à la surface pour défendre son honneur et je l'avais laissé faire, c'était lui qui était concerné. Mon loup n'aimait pas qu'on l'accuse de vouloir faire du mal à sa compagne.

Ils avaient tous les deux refusé que je les intègre à la meute. Edward allait y être obligé, s'il voulait être avec sa compagne. Jamie elle, il n'y avait pas moyen qu'elle ne fasse pas. Il n'avait pas de meute, putain.

Je leur avais laissé deux jours pour régler les détails et emménager leurs affaires sur le territoire de la meute. Peu m'importait qu'Edward vienne ou non, Jamie devait y être avant les 48h achevées.

J'étais au Darkness, j'accompagnai, avec certains lieutenants de la meute, les loups qui avaient voulu sortir danser. Je n'étais présent que parce que trois soumis, deux mâles et une femelle, avaient voulu venir avec les autres. Généralement, quand les soumis ne sortaient pas avec les autres, seuls quelques lieutenants les y accompagnaient. Je surveillai donc qu'aucun loup d'une autre meute ne les emmerde tout en pensant à mon humaine insouciante.

Mon père était persuadé que je serai assez fort pour me tenir loin d'elle. Je ne le serai pas. Je n'allai pas attendre longtemps avant de la revendiquer. Je le voulais, elle le voulait. Y avait qu'Edward qui ne le voulait pas et elle lui obéissait. Si elle était latente, elle était peut-être soumise ou neutre ? Soumise, ça allait être compliqué quand je prendrai mon rôle d'alpha mais si elle était neutre, ça restait toujours mieux qu'une humaine incapable de se battre.

Je sentis une présence devant notre table et je sus directement qui c'était. Je fixai mon humaine insouciante en souriant. J'allai demander à Mike et Tyler de se bouger pour la laisser venir à moi mais elle décida de grimper debout sur le fauteuil puis sur le dossier et elle marcha dessus comme si elle marchait sur le sol. Cela m'amusa et je me dis que tous les indices pointaient vers la latence.

Elle s'installa à mes côtés, près de moi mais pas assez à mon goût. Je lui pris la nuque, vu qu'elle venait de s'approcher de moi, cela voulait dire que j'étais autorisé à l'avoir. Je me déplaçai, le torse vers elle et me grandit légèrement pour lui signifier que je n'admettrai aucune opposition, elle devait se soumettre à mon baiser. Elle ne fit aucune opposition et je pus enfin goûter ses lèvres. Très douces lèvres, très bon goût. Elle était parfaite et elle était à moi. Elle bougea vers moi et je décidai de lui laisser cela, je bougeai donc avec elle et elle s'installa sur mes genoux, ses jambes pliées autour de moi sur le fauteuil. Elle mit ses mains autour de mes mâchoires, je plaçai les miennes sur ses flancs, je sentais sa peau chaude contre mes mains pendant que nous nous embrassions. Ça et ses mouvements de bassin sur ma cuisse. Elle se frottait littéralement à ma cuisse. Mon loup adorait cela. Moi aussi.

Je voulus la revendiquer mais elle se raidit alors je me reculai. J'essayai de la rassurer en lui assurant que la douleur ne serait pas si horrible mais elle ne voulait tout de même pas que je le fasse même si je lui avais dit en avoir besoin.

J'avais lâché l'affaire, elle sera plus encline à l'accepter une fois qu'elle sera sous moi en train de jouir. D'ici là, j'allais devoir faire attention à ce qu'aucun mâle ne l'approche.

Elle s'était remise à mes côtés et j'avais repris la surveillance de mes loups puisqu'à la base, j'étais là pour ça. J'étais toujours occupé à surveiller mes loups quand la serveuse vint prendre une nouvelle commande. Jamie commanda un Bloody Mary et je précisai à la serveuse de le faire sans alcool, ce qui chagrina mon humaine insouciante. Je tentai d'avoir l'appui d'Edward et il me le donna. Jamie protesta du fait qu'elle avait 17 ans je pensai qu'elle allait ajouté quelque-chose mais elle ne le fit pas. 17 ans était encore mineur pour un humain mais plus pour un lycan. Un détail de plus vers ma théorie.

Je lui signifiai que son dossier scolaire indiquait 15, ce qui lui prouva que j'avais fouillé ses infos mais elle ne sembla pas le prendre en note. Elle me dit qu'ils ne savaient pas réellement l'âge qu'elle avait et je mis ça sur le fait qu'il n'y avait aucune info sur son père biologique puis elle ajouta que ça faisait partie de ce qu'elle avait à me dire. Elle était venue pour me dire quelque-chose, visiblement, mais elle ne voulait pas le faire ici alors je lui signifiai qu'elle me le dira dans ma chambre. Parce que j'allais l'amener dans ma chambre, dès ce soir.

Jamie s'affala sur le fauteuil, faisant avancer ses fesses sur l'assise. Ce qui me permit de monter ma main pour la mettre entre ses jambes et je jouais à travers son jean tout en continuant ma surveillance. Elle était totalement à ma merci, une vraie poupée de chiffon, elle semblait ne pas pouvoir ne serait-ce que penser.

J'étais encore en train de jouer avec elle tout en fixant mes loups qui dansaient quand j'entendis un grognement. J'arrêtai ce que je faisais avec regret mais c'était probablement pour le mieux, j'étais noyé sous le désir de la posséder et je doutai qu'elle aie vraiment envie que je le fasse là, sur la table devant son père adoptif.

« Est-ce toi qui a grogné ? Lui demandai-je en la regardant avec suspicion.

Elle m'affirma que non. J'étais persuadé que c'était elle. Sa louve émergeait ?

Elle finit par me dire qu'elle revenait. Je ne voulais pas qu'elle s'éloigne de moi, pas alors que je ne l'avais pas revendiquée. Je la laissai filer finalement après qu'elle m'aie dit qu'elle avait vu une amie à elle. Elle repartit comme elle était arrivée, en marchant sur le dossier du fauteuil.

Je la suivis du regard et fut inquiet qu'elle sorte de la boîte. Je repris ma surveillance puis Edward m'interpella. Il semblait totalement inquiet.

« James est ici, l'amie dont Jamie t'as parlé est sa compagne, elle vient de m'envoyer un sms.

Je grondai.

« Morgan, m'appela-t-il pour avoir mon intention de nouveau. James est un vampire et il semble obsessionnel à propos de Jamie.

Mon sang ne fit qu'un tour. Mes lieutenants, alertés par mon état se levèrent comme un seul homme quand je le fis. Les dominants qui dansaient sur la piste avaient repérés notre agitation et nous rejoignirent. Une fois hors de la boîte, j'inspirai et repérai rapidement l'odeur d'un vampire qui venait effectivement du Darkness. Il nous fallut peu de temps pour repérer où ils étaient. L'odeur amenait directement sur le flanc d'un immeuble, ils avaient amené Jamie sur le toit.

J'entrai dans l'immeuble et montai les escaliers en vitesse, suivi de mes lieutenants, des autres dominants présents de ma meute et d'Edward. J'espérai qu'il n'arriverait rien aux loups restés dans la boîte, il n'y avait personne pour surveiller que tout allait bien pour eux.

Je défonçai la porte qui me séparait de Jamie et des vampires et les trouvai là, les deux vampires faisaient face à Jamie. Les vampires s'étaient retournés et le mâle s'était directement mis derrière Jamie, la bloquant avec son bras, menaçant de lui tordre le cou. La femelle restait plus éloignée derrière eux.

Je me mis face à eux et les autres loups de ma meute formèrent un bloc avec moi, y compris Edward. Je savais qu'il était dominant, il pouvait donc se battre.

« Relâche-la.

Jamie n'avait pas l'air tant effrayée que ça même si elle n'était pas à l'aise non plus.

« Ça doit être difficile de sans cesse devoir repousser les mâles qui traînent autour d'elle, fit James sans me relâcher. Je ne vais pas la relâcher puisqu'elle est mon assurance vie.

Je grognai. Il avait senti que je ne l'avais pas revendiquée, il ignorait qu'on venait tout juste d'accepter notre lien, cependant. Il avait raison, elle était son assurance vie, aussi, il ne pouvait pas la tuer parce qu'il n'aurait plus de bouclier.

« Pourquoi ne pas la revendiquer ? Rit James. Ah oui, c'est vrai, tu la mords, elle meurt.

Je grondai de nouveau. Le mec qui m'empêchera de la revendiquer n'était pas né et personne n'aurait jamais l'occasion de s'approcher assez d'elle pour la tuer une fois que ce sera fait.

« Ce n'est pas une menace, juste un état de fait, précisa James.

Cause toujours connard. Un seul faux mouvement de ta part et tu es mort. Il enfouit son visage dans son cou et je grognai davantage en avertissement. Le connard me provoquait, voulait tester mes limites. Je crus qu'il allait la mordre et j'étais prêt à bondir mais Jamie qui sembla enfin effrayée, avait rapidement rejeté sa tête en balançant son bras vers le visage du vampire. Trop vite. Elle prit un élan avec sa jambe et frappa son tibia, ce qui la détacha du vampire. Beaucoup trop vite. Elle fit une pirouette, atterrit derrière le vampire et le maîtrisa sans difficulté à même le sol. La vampire rousse attaqua et Jamie se releva vers elle et plongea sa main sous ses côtes. James s'était relevé mais fut bloqué par la menace de Jamie.

« Si tu tentes quoique ce soit, je lui arrache le cœur.

Elle m'avait lancé un regard et sembla sur le point de s'effondrer. Parce qu'elle lisait sur mon visage toute la haine que je ressentais actuellement envers elle.

Jamie n'était pas humaine.

Jamie n'était pas latente.

Jamie était un vampire.

Je n'avais rien fait dès que je l'ai vu se mouvoir tel un vampire, ils auraient pu la tuer, je pense que je n'aurais pas bouger le petit doigt. Le reste de ma meute présente, ne me voyant pas bouger, n'auraient rien fait non plus. Je la détestais à présent mais je n'arrivais pas à regretter qu'elle s'en soit sortie.

James avait sorti quelque-chose de sa bouche sur un ton amusé mais je n'avais pas écouté. Je fixai Jamie avec haine. James s'en alla je ne sais où et Jamie finit par relâcher la rousse qui disparut également. Je n'avais que cette haine qui m'aveuglait, ne me faisant voir que Jamie. Je réalisai alors qu'on pouvait haïr quelqu'un avec autant de puissance qu'on l'avait aimée cinq minutes auparavant.

Edward se désolidarisa du groupe et la rejoint.

« Tu es vraiment très forte, lui dit-il. Je n'imaginais pas que c'était à ce point.

« Moi non plus, à vrai dire. Faut croire que mon père avait tort, ma partie humaine n'est pas une faiblesse.

Rien d'humain chez toi.

« Ou peut-être que c'est mon sang qui te rend plus forte ?

Je grognai sous la rage qui me vrillait l'esprit. Il la nourrissait de son propre sang ? Elle était un putain de vampire et il la nourrissait ? Quel était son but, putain ? Qu'elle tue un maximum d'humains ? Est-ce qu'ils cherchaient nos faiblesses pour pouvoir atteindre ma meute ?

« Ne vous approchez plus des miens, aucun de vous deux... ou vous mourrez.

Je vis à leur visage qu'ils comprirent que j'étais totalement sérieux.