Hello ! :D
Merci lia22120 de suivre l'histoire et j'espère que la suite te plaira !
Bonne lecture ! :)
CHAPITRE 14 – La Chambre des Secrets
Après l'altercation avec les Serpentard, le quintet était revenu au château. Olivier avait continué de se défendre quant à son non-intérêt envers Rebekka alors que les jumeaux s'étaient plaints auprès de leur capitaine. Ils l'avaient presque supplié de ne pas les lever plus tôt sous peine de perdre leur amitié. Il restait donc à savoir quelles étaient les priorités d'Olivier Dubois.
A leur arrivée dans le château, ils avaient pu se rendre compte qu'une bonne partie des élèves –majoritairement de leurs années – étaient au courant de l'événement matinal. Les Gryffondor s'étaient vus devoir répondre à des questions sur leur réaction et comment ils allaient pouvoir battre les Serpentard si ces derniers leur volaient le terrain à chaque fois. Olivier avait préféré ne pas répondre alors que les jumeaux Weasley s'étaient contentés de prendre la situation à la plaisanterie. Ils s'étaient donc à maintes reprises exclamés : « Le capitaine ne répondra à aucune question sans la présence d'un Magenmagot. »
La situation faisait moins rire Olivier qui devait revoir tout son programme de A à Z. Il se demandait aussi comment ils allaient pouvoir gagner contre une équipe dont chaque membre possédait le meilleur balai du monde. Il devait la jouer stratégique et tactique, ne surtout pas se laisser avoir par les provocations des Serpentard.
Erine s'était vue répondre aux curiosités de certains élèves qui se demandaient quelle insulte les Serpentard avaient utilisé à son encontre. Elle leur avait tout simplement répondu que cela ne les concernait pas.
Le midi, les conversations allaient bon train surtout depuis l'arrivée de Ron Weasley dans la Grande Salle. Beaucoup de spéculations avaient eu lieu dans l'école et les discussions se dissipèrent quand ils se rendirent compte que Ron avait juste utilisé un sort de « Crache-limaces ».
Erine et Violet avaient rejoint les Serdaigle de leur année pour leur déjeuner. Violet jetait régulièrement des coups d'œil vers la table des Gryffondor depuis qu'elle avait remarqué que Rebekka était une nouvelle fois collée à Olivier. Elle se demandait comment il pouvait réussir à la supporter. Elle fut presque déçue, elle le pensait plus direct que cela et il se laissait faire par une fille. Violet se sentit mal, peut-être qu'Olivier avait quand même une attirance pour Rebekka ? Erine l'arracha de ses pensées alors que Holly et Roger l'observaient eux aussi, avait-elle réfléchi tout haut ?
«-Vio, en tant que meilleure amie puis-je te donner un avis ?, Erine poursuivit après son haussement d'épaules. Je pense qu'on ferait mieux d'aller en discuter ailleurs. »
Violet accepta et se leva en même temps qu'Erine. Elles furent rapidement interrompues par la Professeure McGonagall qui leur demanda de patienter. La professeure leur pria de la suivre alors qu'elle se dirigeait vers la table des Gryffondor et plus particulièrement vers le capitaine de son équipe.
«-Monsieur Dubois ! », interpella la Directrice de Maison.
Ce dernier se retourna, ravi de cette intervention qui le sortait des griffes de Rebekka.
«-Oui, professeure ?, demanda-t-il.
-J'aimerais avoir une discussion avec votre équipe et vous, ainsi que Miss Green et Miss Lupin., expliqua la Professeure McGonagall.
-Bien sûr, professeure. », répondit le concerné en observant ses deux amies qui n'avaient apparemment aucune idée du sujet de cette discussion.
L'événement matinal y était sûrement pour quelque chose. Olivier Dubois réunit son équipe et tous rejoignirent la Professeure de Métamorphoses. Arrivés dans le Grand Hall, la Professeure ne perdit pas de temps :
«-J'ai entendu des rumeurs ce matin selon lesquelles vous vous seriez battu avec Monsieur Flint, j'aimerais des explications, dit-elle à l'intention du capitaine.
-Les Serpentard se sont incrustés sur le terrain alors que nous l'avions réservé., expliqua le capitaine.
-Est-ce une raison, Dubois ?, répondit la Professeure d'un air menaçant.
-Non, bien sûr que non., admit Olivier. Mais Flint l'avait cher…
-Flint m'avait insultée, Professeure., le coupa Erine. Olivier a juste voulu agir et d'ailleurs, il ne l'a même pas frappé. Fred et George sont intervenus avant qu'il en ait l'occasion. »
Toute l'équipe de Gryffondor acquiesça ainsi que Violet. Erine n'était pas entrée dans les détails mais tous étaient convaincus de la synthèse qui inculpait le Serpentard et défendait le Gryffondor. La Directrice de Maison fut convaincue par cette explication ce qui ne l'empêcha pas de rester impartiale face à cette situation :
«-Je vois., répondit-elle. J'enlève tout de même cinq points à Gryffondor pour votre manque de calme. Cependant, je ferai en sorte que cette mésentente pour le terrain de Quidditch n'arrive plus. Restez calme Dubois, ou votre poste de capitaine pourrait vous échapper. »
Le concerné allait répliquer que ce n'était pas juste mais la Professeure ne lui en laissa pas l'occasion puisqu'elle partit aussitôt rejoindre la Grande Salle. Les poursuiveuses de Gryffondor retournèrent finir leur déjeuner alors que le capitaine perdait patience.
«-Elle n'a pas le droit de me prendre mon poste simplement pour cela., grogna Olivier. Garder mon calme ? Flint est un idiot, je ne sais même pas comment il peut réussir à tenir sur un balai !
-Tu veux qu'on lui mette une Bombabouse sur sa chaise., demanda Fred.
-Il ne remarquera rien., promit George.
-Je ne suis pas sûre que cela corresponde à la demande de McGonagall., dit Erine. Je pense que vous feriez mieux de rester discrets.
-Surtout qu'elle ne t'a pas encore destitué, Oli., dit Violet. Vous feriez mieux de vous entraîner pour les battre au prochain match ! »
Tout le monde affirma. Olivier fut convaincu par la réponse de son amie qui était des plus motivantes. Une chose était sûre, il allait tout faire pour les écraser. Il avait beaucoup trop de choses à venger.
«-D'ailleurs, je suis désolée, Olivier., s'excusa Erine. C'est de ma faute si McGonagall t'a menacé.
-C'est pas ta faute, marmonna le Gryffondor. Si Flint et sa bande n'étaient pas aussi idiots qu'un troll, ce ne serait pas arrivé. »
La Serdaigle lui sourit, rassurée que son ami ne lui en veuille pas.
«-Bon sur ce, dit George.
-Nous allons retourner à notre repas., finit Fred. Notre ventre a faim. »
Les jumeaux Weasley retournèrent donc à leur table accompagnés d'Olivier bien que le discours de la Professeure McGonagall lui ait coupé l'appétit. Les deux Serdaigle prirent le chemin de leur dortoir.
Olivier retrouva à peine son assiette que Rebekka lui sauta dessus. Elle commença à lui déverser un flot de paroles afin d'avoir tous les détails de son interaction avec la Professeure et si cela avait à voir avec ce qu'il s'était passé le matin même. Elle s'excusa même car « c'est peut-être de ma faute, je n'aurais peut-être pas dû en parler à tous les Gryffondor ». Olivier ne préféra pas répondre. En effet, si elle s'était tue peut-être que cela n'aurait jamais eu lieu.
Il n'en pouvait plus de toujours l'avoir collée à lui. Chaque occasion était bonne pour qu'elle lui adresse un mot ou se jette sur lui. Les jumeaux continuait à se moquer de lui alors que le reste de son équipe lui lançait des regards de pitié. Il aurait aimé que quelqu'un vienne le sauver même une de ses amies de chez Serdaigle auraient pu lui venir en aide. Mais apparemment, il était seul avec Rebekka.
Il avait bien pensé à envoyer balader sa camarade de maison mais il craignait d'être trop dur avec elle. Elle avait déjà commencé à le suivre l'année dernière mais apparemment cette année s'annonçait pire. Joey Becker – un Gryffondor de son année – lui avait conseillé d'accepter les avances de la fille afin d'être tranquille, mais Olivier n'avait même pas imaginé la possibilité, elle ne l'intéressait pas. De plus, rien ne pouvait lui permettre de ne plus penser au Quidditch. Il réfléchit, si une seule personne le pouvait mais cette personne n'avait pas l'air de partager plus que de l'amitié avec lui.
Arrivées dans leur dortoir, les deux Serdaigle s'assirent sur leur lit respectif. Leurs camarades de chambre étaient encore dans la Grande Salle et elles avaient du temps pour elles. Erine fixait son amie alors que cette dernière évitait son regard. Erine se décida à reprendre la conversation là où elles l'avaient laissée :
«-On voit tous que tu es énervée et que tu ne supportes pas le comportement de Rebekka mais aussi le manque de réaction d'Olivier. »
Violet fut surprise d'avoir autant d'honnêteté dans une seule phrase. Elle savait qu'Erine n'était pas du style à y aller par quatre cheminettes mais elle n'avait jamais été aussi directe. Elle se demanda aussi qui est-ce qu'elle englobait dans « tous ». Violet ne doutait pas du fait que les jumeaux devaient en faire partie. Holly avait toujours été proche de sa soeur donc cela était possible aussi, à la rigueur Roger qui suivait toutes leurs histoires. Mais est-ce que d'autres personnes auraient pu remarquer cela ? Elle espérait que non, la situation était bien assez embarrassante comme cela. Elle n'eut pas le temps de réfléchir plus longtemps qu'Erine enchaîna :
«-Au lieu de t'énerver de ton côté, tu ferais mieux d'agir. Si tu as des choses à dire à Olivier, sois honnête avec lui. Sinon laisse-le vivre sa vie comme il l'entend. C'est ton ami mais il est aussi le mien. Je souhaite être honnête avec toi et je n'apprécie pas que tu t'en prennes à lui alors qu'il n'est pas censé deviner ce que tu ressens. Il a très probablement des torts de son côté mais cela ne t'invite pas à en faire autant. »
Violet se sentit vexée par cette remarque. Mais son amie n'avait pas tort, elle n'avait pas à réagir ainsi. Elle se devait de respecter Olivier. Elle aurait aimé pouvoir dire à Olivier ce qu'elle ressentait mais elle avait beaucoup trop peur. Elle se sentait bloquée. Tout d'abord car il ne pensait qu'au Quidditch, à ses victoires et à son entrée dans une grande équipe, pourquoi s'embêterait-il d'une copine ?
D'ailleurs, elle faisait partie de l'équipe adverse, cela pouvait les déconcentrer. Mais aussi, elle craignait qu'il ne partage pas ses sentiments, elle tenait beaucoup trop à leur amitié pour que cela se termine mal. Non, il valait sûrement mieux se taire. Elle se décida à répondre à Erine :
«-Tu as raison. C'est mal de ma part. Je n'agirai plus ainsi, il est libre de faire ce qu'il veut. »
Erine eut envie de se cogner la tête tel un elfe de maison. Comment son amie pouvait-elle être aussi intelligente mais aussi aveugle par moment ? Elle prit son livre Moldu et marmonna donc :
«-J'espère que l'un de vous deux ouvrira les yeux avant qu'il ne soit trop tard. »
Le mois de septembre passa rapidement. Le retour à Poudlard et à ses habitudes avaient beaucoup aidé. Olivier commençait à souffler un peu, profitant de la pause entre sa cinquième et septième année. L'année dernière, chaque cours ne se passait pas sans le mot « BUSE », les professeurs avaient décidé de les laisser tranquilles avant leur septième année et leur examen final. Cependant, les devoirs augmentaient au fur et à mesure. Il se sentait donc obligé de suivre ses deux amies entre deux entraînements de Quidditch. Il s'était fait surprendre plusieurs fois en train de préparer un entraînement au lieu de travailler mais il faisait de son mieux.
Erine se sentait de plus en plus méfiante face aux Serpentard. Elle avait l'impression que chacun avait constamment son regard posé sur elle, que chaque rire lui était destiné. Elle s'inquiétait pour Holly, peur qu'on s'en prenne à sa sœur ou que celle-ci soit la cible de certains serpents. Sa petite sœur avait beau l'avoir rassurée à maintes reprises, elle ne parvenait pas à s'en convaincre. Cependant, elle essayait de rester la Erine que tout le monde connaissait, aussi souriante et active qu'elle le pouvait.
Les jumeaux Weasley alternaient entre farces de chez Zonko, entraînements de Quidditch et devoirs bien faits. Ils se retrouvaient régulièrement avec Lee Jordan pour parler d'inventions. Ils avaient de nombreuses idées mais devaient les approfondir avant de chercher des fonds pour les créer. Ils avaient commencé à en parler à leurs amis qui avaient validé leur projet qui leur convenaient. Violet et Erine les avaient juste mis en garde sur une potentielle utilisation à l'école qui pouvait se retourner contre eux. Les deux frères avaient préféré ne pas relever.
Violet, bien que plus apaisée, ne parvenait toujours pas à éloigner ses angoisses. Les cauchemars se faisaient rares mais elle craignait toujours le pire. Elle voyait Erine se retourner régulièrement dans les couloirs ou aux moindres bruits, elle ne savait pas comment réagir. De plus, son amie évitait le sujet. Violet travaillait beaucoup et se laissait vider son esprit lors des entraînements de Quidditch où elle ne faisait que s'améliorer.
Le mois d'octobre s'installa donc plus vite qu'on ne l'aurait pensé. Les arbres avaient pris leurs couleurs automnales ce qui donnaient encore plus de charme au territoire de Poudlard. La fraîcheur et l'humidité firent leur grand retour. Les élèves sortaient petit à petit leurs vêtements d'hiver. Les douches chaudes étaient la récompense d'un entraînement de Quidditch humide.
Le quintet se retrouvait de moins en moins à l'extérieur et profitait des couloirs vides pour être ensemble. Un jour, les jumeaux arrivèrent mouillés de la tête aux pieds alors que leurs amis étaient déjà présents. A peine arrivés, ils s'exclamèrent en chœur :
«-OLIVIER ! TU NE VAS PAS APPRECIER ! »
Leur capitaine se retourna et leur lança un regard lourd de sens pour que les jumeaux poursuivent leur exclamation :
«-On est allés espionner les Serpentard., commença George. Si tu les voyais..
-Ils sont tellement rapides qu'on les voit à peine., poursuivit Fred.
-On ne voit que le vert de la propulsion du balai ! », finirent-ils en chœur.
Olivier sentit une certaine peur montée en lui, et si les Serpentard l'empêchaient de remporter la Coupe dont il rêvait tant ? Et s'ils obtenaient la victoire grâce à l'argent d'un des membres alors que lui se donnait tant de mal ? Il se reprit aussi vite. Ce n'était pas maintenant qu'il devait se laisser aller, ce n'était pas sept balais qui allaient lui faire peur. Il répondit à ses batteurs qui auraient préféré se taire :
«-On les aura autrement. Ils ont la vitesse, nous aurons la stratégie. Nous continuerons nos efforts ! »
L'éclair de folie dans le regard sombre et dans son sourire fit peur à ses quatre amis. Son enthousiasme et sa détermination pouvaient être menaçants. Il valait mieux être assez dur pour faire partie de l'équipe de Gryffondor afin de supporter les humeurs du capitaine.
Une bande de Serpentard passa devant eux en rigolant. Erine se tendit d'un coup ce qui lui valut un regard inquiet des Gryffondor et de Violet. Cette dernière lui demanda :
«-Tu es sûre que ça va, Erine ?
-Oh oui très bien !, mentit la concernée, J'ai été surprise. Je ne les ai pas entendus arriver. »
Personne n'insista bien qu'inquiet. Ils la regardèrent sortir son plus beau sourire bien que pas aussi brillant qu'habituellement. Ce n'était pas toujours aussi facile de cacher ses émotions. Erine changea rapidement de sujet :
«-Au fait, je devais te parler Olivier.
-Euh.. Oui ?, se demanda le Gryffondor.
-On vous rejoint plus tard. », dit-elle en faisant signe à son ami de la suivre.
Le trio restant les regarda partir. Fred et George se tournèrent ensuite vers Violet et comme à leur habitude dirent ensemble :
«-Tu sais de quoi il s'agit ?
-Je pense avoir une idée mais j'espère que ce n'est pas ça., répondit l'intéressée.
-Et tu ne voudrais pas en parler, petit oiseau ? », demanda George.
Cette dernière haussa les épaules. Oh que non, elle ne voulait pas en parler ! Ses amis la charrieraient et elle en entendrait parler jusque dans sa tombe. Elle préféra les laisser dans l'ignorance, pour le moment du moins. Ils seraient bien au courant à un moment ou un autre.
«-T'a-t-on parlé de notre future invention ?
-Non, répondit-elle, est-ce que celle-ci nous ferait tous renvoyer de l'école ?
-Normalement non.», répondirent les deux Weasley.
Ils lui expliquèrent donc l'idée d'un matériel qui permettrait d'écouter à distance grâce à un système de fil avec à chaque bout d'une oreille. L'idée était encore loin d'être aboutie mais les jumeaux étaient convaincus qu'ils arriveraient à la mettre à exécution. Violet se dit que ce n'était pas une mauvaise idée et que cela pourrait être utile à plusieurs reprises. Elle aurait d'ailleurs aimé en avoir à porter de main à ce moment précis.
Erine et Olivier se retrouvèrent à l'autre bout du couloir. A cette distance, elle était sûre que personne n'entendrait. Elle avait pris à parti Violet, il était donc normal qu'elle fasse de même avec Olivier. Elle aurait très bien pu en parler avec les jumeaux mais ils n'étaient pas assez délicats.
Erine n'appréciait pas jouer les entremetteuses, elle estimait que ses amis étaient assez grands pour se gérer tout seul. Cependant, elles n'appréciaient pas que l'une s'en prenne à l'autre et que le deuxième soit autant passif. Elle voyait très bien que l'un comme l'autre n'agissait plus de la même manière ensemble. Il était hors de question que leur amitié ou bien plus passe à la trappe à cause de Rebekka Clark.
«-Comment ça va avec Rebekka ?, dit-elle sans laisser le temps à son ami de lui demander ce qui lui valait cette mise à l'écart.
-Ne m'en parle pas !, souffla Olivier. Je n'en peux plus de…
-Arrête de te laisser faire alors, le coupa-t-elle.
-Pardon ? », l'interrogea-t-il.
Il était surpris d'une telle directivité de l'amie la plus raisonnée qu'il avait. Il adorait Violet, plus que tout mais d'habitude c'était elle qui était aussi directive et émotive.
«-Pourquoi tu la laisses te coller autant ?, demanda Erine.
-Je ne sais pas trop comment réagir à vrai dire., avoua Olivier. Mais ne crois pas que la situation me plaît.
- Rebekka, je suis désolé mais tu ne m'intéresses pas. Je préférerais que tu me laisses un peu tranquille, dit-elle en imitant la voix de son meilleur ami., C'est assez simple je trouve.
-Un peu sec quand même, commenta Olivier.
-Si c'est ce qu'il faut… », ajouta Erine.
Olivier l'observa deux secondes avant de l'interroger :
«-Pourquoi cela t'intéresse autant ? Même Violet ne s'en occupe pas autant. »
Erine laissa échapper un rire nerveux. Elle essaya de se reprendre, après tout elle ne pouvait pas dévoiler les sentiments de son amie. C'était à elle de le faire.
«-Parce que tu es mon ami., se confia-t-elle.
-Je le sais. Mais je ne suis pas en grave danger, lui répondit-il avec un clin d'œil.
-Elle risque de t'étouffer à un moment ! Et je te trouve plus direct avec la Professeure McGonagall qu'avec elle par exemple !, remarqua Erine.
-Rebekka ne m'empêche pas de jouer au Quidditch., expliqua Olivier. McGonagall y a fait allusion.
-Le Quidditch…, soupira-t-elle. Enfin bref, Olivier, fais comme bon te semble. J'espère juste que tu te rendras compte de certaines choses tôt ou tard. »
Son meilleur ami ne répondit pas ne comprenant pas le double sens qu'avait l'air d'avoir cette dernière phrase. Elle reprit le chemin du couloir. Il l'a suivie et la vit baisser le regard lorsqu'un Serpentard de première année passa devant elle.
«-Et toi, qu'est-ce qu'il t'arrive ?, demanda-t-il.
-Rien, pourquoi ?, nia-t-elle.
-Oh ! Je ne sais pas. Et je croyais que j'étais ton ami ! Tu sais, je peux m'en prendre à toi ! Je viendrai te réveiller en même temps que mes joueurs et tu n'auras pas le choix de venir t'entraîner avec nous., la menaça Olivier.
-Quelle torture., dit-elle en souriant puis elle s'avoua vaincue. Je ne me sens plus trop à ma place à Poudlard ces derniers temps.
-A cause de la remarque de Flint ? Tu ne devrais pas y faire attention. Il n'en vaut pas la peine.
-Je sais, murmura-t-elle, ça passera.
-Tu devrais parler à Violet, tu sais.
-Toi aussi, tu devrais lui parler. »
Olivier préféra ne pas insister. Ils continuèrent leur chemin en discutant des cours de Gilderoy Lockhart qui en faisait parler plus d'un.
Le mois d'octobre passa aussi vite que septembre mais contrairement à ce dernier. Octobre apporta son lot de pluie et de vent. Les rhumes s'enchaînèrent dans l'école et Madame Pomfresh – l'infirmière de l'école – dut créer sa propre potion, la Pimentine, pour limiter les malades. Violet n'échappa pas à l'épidémie et rata deux entraînements de Quidditch à sa grande déception.
Au bout d'une semaine, elle se décida à aller à l'infirmerie voir Madame Pomfresh. Elle ne supportait plus son rhume et voulait reprendre le Quidditch dès que possible. Elle craignait la réaction qu'elle aurait en buvant la potion. En effet, Fred et George leur avaient raconté que Ginny en avait bu et elle avait eu l'air de prendre feu avec toute la vapeur qui sortait de ses oreilles. Violet voulait donc éviter cette situation.
Madame Pomfresh la gronda de ne pas être venue plus tôt et lui fit boire d'une traite la boisson. Violet sentit une étrange chaleur parcourir tout son œsophage jusqu'à monter à son visage. Elle préféra ne pas demander aux personnes qui l'entouraient mais elle était quasiment sûre qu'elle arborait le blason des Gryffondor. Puis elle sentit quelque chose sortir de ses oreilles, elle eut l'impression d'exploser. Bien heureusement pour elle, cette sensation ne dura que cinq minutes et elle put rejoindre la Tour de Serdaigle.
Le temps maussade empêchait les élèves de Poudlard de profiter des extérieurs du château. Hormis lors des entraînements de Quidditch et les cours de Soins aux Créatures Magiques, aucun élève n'était aperçu dehors. La bibliothèque était rarement aussi remplie qu'à cette période, les échos dans les couloirs se faisaient de plus en plus réguliers et les élèves profitaient plus encore de leur salle commune ainsi que de leur dortoir. C'est dans celui-ci que Violet retrouva Erine. Elle était allongée sur le ventre en train de rédiger son devoir de Métamorphoses :
«-Ça va mieux ?, demanda-t-elle à son amie qui venait de passer la porte.
-Beaucoup mieux, je pète le feu même., répondit Violet en se remémorant la fumée qui sortait de ses oreilles quelques minutes plus tôt.
-Tu as de la chance, dit Sara – leur camarade de chambre, Max a pris de la Pimentine il y a deux jours. Il a dû rester à l'infirmerie toute l'après-midi. Il a cru que jamais la fumée n'allait s'arrêter.
-J'aurais bien aimé voir ça, rit Emily.
-Ne lui répétez pas que je vous l'ai raconté. », leur demanda Sara.
Les quatre autres filles présentes dans la chambre acquiescèrent. Violet pensa que, de toute manière, elle ne parlait que très peu au jeune garçon. Max était un élève de leur année, comme chaque Serdaigle, il était du genre sérieux. il sortait avec Sara depuis deux semaines. La jeune fille en parlait très souvent et il était de plus en plus rare de la voir avec ses deux autres amies. Aujourd'hui faisait exception car Max était encore un peu malade d'après Sara.
Le dernier jour d'octobre arriva aussi vite que le mois en lui-même. Ce dernier jour signifiait Halloween, jour aimé des sorciers et particulièrement des élèves de Poudlard qui dégusteraient le festin qui lui était associé.
Violet se réveilla plus fatiguée que les autres jours. Comme chaque année à cette période, les cauchemars envahissaient ses nuits. 31 octobre 1992, cela faisait 11 ans que ses parents avaient été tués. Cette date hantait son esprit qu'elle le veuille ou non. Mais depuis l'année dernière où elle avait pu s'ouvrir à d'autres personnes que Remus et Lyall, elle acceptait mieux les événements.
Erine et elle rejoignirent la Grande Salle pour le petit-déjeuner. Elles avaient entraînement de Quidditch à onze heures et préféraient avoir le ventre plein. Elles s'installèrent avec Holly et Luna Lovegood. Cette dernière était souvent à l'écart des autres mais Holly tenait à rester avec elle. Elle la trouvait drôle et très intéressante. D'après Holly, ce n'était pas Luna qui était à côté de la plaque c'était les autres qui ne s'ouvraient pas à elle. Erine était à moitié d'accord. Oui, Luna était très intelligente et avait des remarques intéressantes et que les autres devaient faire des efforts mais non, tout n'était pas pertinent.
Roger les rejoignit accompagné d'autres quatrième année dont Max et Sara qui ne se lâchaient pas la main. Tous se saluèrent, Roger engagea la conversation :
«-Est-ce qu'Halloween sera aussi effrayant que l'année dernière ? Après un troll, ce sera difficile de faire mieux.
-J'espère que ce sera plus calme., répondit Violet.
-Oh ! Un troll ce n'est pas si effrayant, dit Max. Ils sont juste idiots.
-Ce n'est pas qu'ils sont idiots., s'incrusta Luna de sa voix rêveuse. Ils suivent juste leur premier sens. C'est une manière de vivre très primitive mais qui peut faire ses preuves. »
Tout le monde se regarda d'un air perplexe. Elle n'avait pas tout à fait tort mais il était difficile d'admettre qu'un troll n'était pas doté de stupidité. La conversation s'arrêta nette.
Après être montées se changer, Erine et Violet prirent le chemin du terrain de Quidditch. Il ne pleuvait pas beaucoup et elles voulaient en profiter pour voler un peu plus longtemps. En chemin, elles croisèrent Olivier qui les arrêta :
«-Les aigles partent s'entraîner., remarqua-t-il.
-Eh oui !, dit Violet, On profite du peu d'horaires qu'on a. Il paraît que le capitaine des Gryffondor monopolise le terrain.
-C'est faux., répondit le concerné d'un air innocent.
-Qui a le terrain presque tous les samedis à l'aube et si ce n'est pas à l'aube, l'après-midi, déjà ?, fit mine de réfléchir Erine. Ah oui, les Gryffondor !
-Vous devriez me remercier !, s'exclama Olivier. Grâce à moi, vous pouvez dormir le samedi matin !
-C'est vrai. », confirma Erine.
Le Gryffondor les laissa reprendre leur direction alors qu'il partit courir.
Arrivées au terrain de Quidditch, les deux amies ne perdirent pas de temps et enfourchèrent leur balai pour rejoindre le ciel. Elles firent des exercices de temps de réaction afin d'être actives au moindre changement de situation. Ensuite, elles s'essayèrent à des exercices de vitesse. Elles essayaient de rejoindre deux points distincts le plus rapidement possible et devaient améliorer leur temps à chaque essai.
Une demi-heure plus tard, le reste de l'équipe les rejoignit sur le terrain. Leur capitaine leur demanda de descendre afin de faire le point avec toute l'équipe. Tous les joueurs se retrouvèrent en cercle. Eric Brett commença son discours :
«-La compétition ne va pas être simple. Les Serpentard misent sur la vitesse de leurs nouveaux balais et autant dire qu'ils ont raison. Les Gryffondor, quant-à-eux, subissent un entraînement intensif et très stratégique. Les Poufsouffle sont actuellement au même niveau que nous, je pense. Après réflexion, je pense que nous allons jouer le plus technique possible. Nous partagerons les entraînements en deux : par poste puis en équipe. »
Personne ne s'opposa à la décision du capitaine, tous avaient confiance en ses choix. Les joueurs misèrent sur leur précision, tout était observé de manière minutieuse de la part du capitaine. Chaque passe était analysée, chaque mannequin pour les batteurs devaient être touché à un endroit précis. Des exercices sur le temps de réaction furent proposés, la vitesse fut un peu délaissée mais travaillée.
A la fin de l'entraînement, tout le monde était épuisé. Ils étaient soulagés de rejoindre la Grande Salle, encore dans leur tenue, pour se rassasier.
L'heure du repas de Halloween était enfin arrivé. Chaque élève avait attendu ce traditionnel moment avec impatience. A sept heures, les quatre maisons et les professeurs se retrouvèrent dans la Grande Salle. Des chauve-souris vivantes jonchées la salle, Dumbledore les avait choisies personnellement comme décoration de la salle. Hagrid avait, lui, évidé des énormes citrouilles. Celles-ci servaient de lanternes, elles étaient si grandes que trois élèves auraient pu s'y asseoir.
Tous furent surpris quand une troupe de squelettes dansants arriva dans la Salle pour assurer le spectacle de la soirée. L'ambiance était aussi excellente que les années précédentes et cela rattrapa le désastre de l'année dernière. Le festin fut encore meilleur que les autres jours à Poudlard. Les elfes de maison s'étaient surpassés pour l'occasion. Au moment du dessert, un florilège de friandises apparut au grand plaisir des gourmands.
Aux alentours de vingt-trois heures, le repas se termina sous les applaudissements. Chacun se bouscula ensuite vers la sortie pour rejoindre les différents dortoirs. Des centaines de pas résonnèrent dans tout le château. Erine et Violet, accompagnées de Holly et de Luna, cherchaient leurs amis de Gryffondor pour discuter de ce repas. Arrivées au deuxième étage du château, elles les virent arrêter plus loin, elles en profitèrent pour les rejoindre.
« -Ah bah enfin !, les interpella Erine, on vous.. »
Elle n'eut pas le temps de terminer sa phrase que George lui mit la main devant la bouche et lui montra pourquoi tant de personnes étaient arrêtées au milieu du couloir. Au mur était écrit :
LA CHAMBRE DES SECRETS A ÉTÉ OUVERTE. ENNEMIS DE L'HÉRITIER, PRENEZ GARDE.
Erine et Violet restèrent sans voix. Un silence insoutenable dominait maintenant Poudlard. Seuls quelques bruits d'élèves qui n'avaient pas encore atteint le lieu se faisaient entendre. Une voix brisa le silence qui pesait :
«-Ennemis de l'héritier, prenez garde ! Bientôt, ce sera le tour des Sang-de-Bourbe ! »
Draco Malefoy était le propriétaire de cette voix. Chaque Né-Moldu présent sur place se sentit concerné par la parole du Serpentard. Erine se figea, qu'allait-il leur arriver ?
Violet remarqua la présence de Harry, Hermione et Ron proches du mur. En dessous d'eux, quelque chose pendait d'une torchère. Elle se demanda ce que c'était. Ce fut Rusard qui répondit à sa question involontairement. Le concierge se couvrait le visage comme horrifié, ses cris brisèrent le silence :
«-MA CHATTE ! MA CHATTE ! »
C'était Miss Teigne qui pendait par la queue. Violet vit Rusard s'approchait de Harry, tous entendaient les menaces. A entendre Rusard, Harry était le responsable de l'acte.
La voix de Dumbledore cessa les menaces de Rusard. On put le voir discuter avec les autres professeurs ainsi que le trio présent sur place. A ce moment, tous leur laissèrent un passage. Violet aperçut le visage inquiet et désemparé des trois Gryffondor, et elle était sûre, cela n'avait rien à voir avec le visage d'un criminel.
Peu d'élèves furent curieux d'aller voir de plus près l'inscription murale et la victime. Tous étaient inquiets du sort qui pouvait leur tomber dessus.
Le quintet ne prit pas le temps de discuter, chacun reprit le chemin de son dortoir sans même se dire « au revoir ». Erine et Violet restèrent silencieuses jusqu'à leur dortoir. La Né-Moldue s'assit sur son lit et sortit du silence :
«-Tu penses que Malefoy a raison ? »
Violet réalisa seulement à cet instant que son amie avait toutes les raisons d'être inquiète. Si Malefoy disait vrai, elle serait en première ligne tout comme sa petite sœur. Elle essaya de la rassurer du mieux qu'elle pouvait :
«-Je ne sais pas. Mais ça ira, on est à Poudlard. Dumbledore fera de son mieux pour la protection de ses élèves.
-Je croyais que tu n'avais pas confiance en Dumbledore ?, la contredit Erine.
-J'essaie de m'en convaincre. Je n'ai pas envie de recevoir une beuglante de mon père… », ajouta Violet.
Elle vit Erine sourire, c'était au moins une petite récompense. Violet savait qu'il serait difficile de la rassurer. Elle-même avait du mal à accepter les mots d'aide de son entourage. Quand on était inquiets, rien ne pouvait arrêter nos pensées sauf les solutions. Elles se couchèrent dans la foulée. La nuit fut difficile pour les deux amies. L'une s'inquiétait de ce qu'il pourrait lui arriver à Poudlard, l'autre pensait à ses parents perdus et à toutes les inquiétudes accumulées depuis onze ans.
Les jours qui suivirent furent plus calmes. Tous avaient parlé de l'incident pendant deux jours mais s'étaient calmés ensuite. Fred et George disaient que Ginny avait été très touchée par l'histoire. Apparemment, elle adorait les chats. Mais ils ne comprenaient pas pourquoi elle en était tant perturbée. Après tout, ce n'était « que » la chatte de Rusard.
Erine, quant-à-elle, était de plus en plus inquiète de sa présence à Poudlard. Elle dormait de moins en moins la nuit mais elle se découvrit un talent : cacher au mieux ses émotions. Olivier ne l'avait pas questionnée à nouveau et Violet essayait de la rassurer régulièrement mais rien ne fonctionnait. De manière générale, le groupe ne se voyait que très peu. Violet et Erine étaient encore souvent ensemble. Olivier se concentrait sur ses entraînements de Quidditch.
De plus Violet et lui étaient moins proches depuis les histoires avec Rebekka. Cette dernière n'était jamais très loin d'Olivier mais elle évitait de lui sauter au cou à la moindre occasion, ce qui ravit le Gryffondor. Les jumeaux Weasley étaient régulièrement avec Lee Jordan à discuter de farces et attrapes, ce qui leur laissait moins de temps pour être avec le reste de leurs amis. Et comme ils le disaient « On est fatigués, Olivier nous épuise ». Le concerné ne comprenait pas vraiment les raisons.
Les deux Serdaigle avaient fait des recherches sur la Chambre des Secrets, comme beaucoup d'élèves curieux de découvrir ce que le message signifiait. Leurs trouvailles n'arrangèrent pas les inquiétudes d'Erine. En effet, elles apprirent que Salazar Serpentard voulait que l'école soit réservé aux Sangs-Purs ce qui était en total désaccord avec les trois autres fondateurs : Helga Poufsouffle, Godric Gryffondor et Rowena Serdaigle. Ensuite, une dispute éclata entre Gryffondor et Serpentard. Ce dernier aurait ensuite décidé de quitter l'école. La légende racontait qu'il aurait créé une chambre cachée dans le château, celle-ci resterait cachée jusqu'à ce que son héritier l'ouvre et libère une chose horrible pour chasser les Né-Moldus de l'école.
Cette histoire avait horrifié Erine, Violet n'en fut pas sereine non plus. A partir de ce jour, Erine décida d'éviter d'en parler.
Puis, des rumeurs commencèrent à enfler dans toute l'école. Des élèves laissaient sous-entendre que Harry Potter était l'héritier de Serpentard. Après avoir été la célébrité de toute une école, Harry se retrouvait à être ignoré par une majorité d'élèves. Erine et Violet apprirent la nouvelle par Holly :
«-Beaucoup de première année ont peur qu'il leur fasse du mal. », avait-elle précisé.
Erine avait alors murmuré à l'oreille de Violet :
«-Tu es sûre de ne pas être descendante de Salazar Serpentard ? »
La concernée esquissa un sourire et rassura son amie. Non, elle était sûre de n'avoir aucun lien de parenté avec ce fondateur. Erine la crut sur parole et se chargea ensuite de rassurer sa sœur. Violet se sentait impuissante face à la situation, elle aurait aimé pouvoir défendre Harry. Elle aurait aimé pouvoir dévoiler à l'école entière leur lien de parenté et leur assurer que Harry ne ferait de mal à personne. Cependant, elle ne le pouvait pas. Elle avait envoyé un hibou à Remus pour lui expliquer la situation mais à sa grande surprise, elle n'avait pas encore eu de réponse.
La situation de Harry faisait le tour de l'école et Violet remarqua que des groupes commençaient à se former : « ceux qui pensaient que Harry était l'héritier de Serpentard » et « ceux qui les contre disaient ». Sans grande surprise, tous les Serpentard étaient contre Harry, les Poufsouffle étaient totalement partagés, les Serdaigle ne se prononçaient pas et la majorité avait d'autres choses à penser. Seuls les Gryffondor étaient du côté de Harry, à quelques exceptions près.
Holly revint plusieurs fois vers sa sœur, inquiète de la situation. Tous les première année avaient peur de ce qui allait se passer. Violet prenait le relais d'Erine pour rassurer la petite sœur Green car l'aînée s'en sentait de plus en plus incapable. Holly leur confiait que Ginny était totalement perturbée. Elle pensait que son frère et les deux autres Gryffondor seraient exclus de Poudlard. Violet la rassura une nouvelle fois, aucun des trois n'étaient responsables.
«-Ce n'est que des événements isolés., lui dit Violet. Ce n'est pas toujours comme ça à Poudlard.»
Avec cette phrase, Violet essayait de se convaincre elle-même. Depuis l'année dernière, Poudlard n'était plus ce qu'elle était.
En fin de semaine, alors que Violet prenait son petit-déjeuner avec les Serdaigle habituels. Le Professeur Flitwick vint la chercher :
«-Miss Lupin, voulez-vous bien me suivre dans le bureau de la Professeure McGonagall ? »
La jeune fille ne posa pas de questions bien qu'inquiète. Elle vit Erine se décomposer et ses trois amis de Gryffondor la regardèrent sortir de la salle. Elle se demanda si, finalement, elle n'avait pas des liens inconnus avec Salazar Serpentard et que les rumeurs étaient peut-être vraies. Elle trouva l'idée absurde mais s'en inquiéta.
Elle entra dans le bureau de la Directrice Adjointe avec son Professeur de Sortilèges. La professeure à l'air sévère observa Violet entrer. Cette dernière remarqua que son regard était loin de celui habituel, elle avait l'air triste ou triste pour elle ? La Professeure McGonagall attira deux chaises proches de son bureau et les invita, son Directeur de Maison et elle, à s'asseoir.
«-J'ai reçu un hibou de votre père tôt ce matin. Il y avait aussi une lettre pour vous. Tenez, vous feriez mieux de vous asseoir. »
Violet prit la lettre et vit le regard de ses professeurs. Elle appréhendait l'ouverture de cette lettre. Que pouvait-elle contenir ? Qu'allait lui annoncer Remus ? Allait-il l'abandonner ? Son Directeur de Maison l'encouragea d'un regard et elle se décida à l'ouvrir :
Ma chère Violet,
Je m'excuse de ne pas avoir répondu à ton hibou. Ces derniers jours ont été compliqués. Les prochains mots vont être difficiles, pour toi, pour moi.
Lyall était malade depuis quelques mois. Il a toujours refusé de se faire soigner et je n'ai pas eu mon mot à dire. Il ne voulait pas que je t'en parle. J'ai accepté… A contre-cœur… Je m'excuse pour cela aussi ma Violet.
Son état a empiré de jour en jour. Dimanche a été son dernier jour.
Je m'excuse d'avoir à t'annoncer la nouvelle ainsi ma Violet. Lyall est parti…
Violet relit plusieurs fois les trois derniers mots qu'elle venait de lire. Elle sentait que les larmes coulaient le long de ses joues. Elle vit le regard de ses professeurs mais n'en tint pas compte. Elle ressentait colère, tristesse peur. Elle continua sa lettre malgré la douleur qu'elle ressentait jusqu'au plus profond d'elle.
Les funérailles auront lieu ce samedi, à 15 heures. La Professeure McGonagall accepte que tu t'absentes exceptionnellement. Je te laisse le choix, tout le monde le respectera.
Je pense à toi. Prends soin de toi.
Je t'embrasse, ma Violet.
R.
Violet posa la lettre sur le bureau de la Directrice Adjointe. Elle se leva mais retomba aussitôt sur sa chaise. A ce moment, elle s'effondra. Elle sentit ses jambes trembler mais elle ne pouvait les arrêter. Elle était incapable de bouger. Les larmes ne cessaient de couler. Elle sentit sa respiration se faire de plus en plus saccadée. Son cerveau ,au lieu d'être éteint, était en ébullition. Mille pensées s'entrechoquaient.
Elle sentit ses professeurs se rapprochaient. La main du professeur Flitwick se posa sur son épaule en signe de compassion et d'encouragement. La Professeure McGonagall attendit qu'elle se calme et lui proposa :
«-Souhaitez-vous ne pas aller en cours aujourd'hui ?
-Je veux bien éviter la première heure. », réussit-elle à formuler.
Les professeurs acceptèrent. Ils ne pouvaient pas faire autrement. Puis, le silence régna une nouvelle fois dans la pièce. Quelques secondes plus tard, Violet entendit la Professeure McGonagall dire que le premier cours de la journée allait commencer et qu'elle devait se rendre en classe. La Professeure de Métamorphoses s'adressa à elle :
«-Je dois aller en classe. Je vous laisse avec le Professeur Flitwick. Souhaitez-vous que j'envoie Dubois ?
-Ca ira, professeure, merci., dit Violet. Je vous ferai part de mon intention pour demain ce soir. »
La professeure acquiesça et s'éclipsa.
Le Professeur Flitwick était aux côtés de Violet mais corrigeait quelques parchemins. Elle resta assise les yeux rivés sur la lettre. Elle aurait aimé être avec Remus, il avait besoin d'elle. Elle regretta presque d'avoir refusé que la Professeure McGonagall demande à Olivier de venir. Elle aurait aimé se blottir dans ses bras. Elle essaya d'échapper à cette pensée, tous deux avaient perdu de leur proximité et pourtant, elle aurait tant aimé que cela soit possible.
Elle resta silencieuse une bonne partie de l'heure, perdue dans ses pensées. Elle avait du mal à y croire. Tout cela avait été si rapide. Elle ne comprenait pas pourquoi Lyall l'avait laissée en dehors de cela. Elle prit conscience des raisons de leur dernière discussion. Elle regretta de ne pas avoir pu exprimer tout ce qu'elle pensait. Elle aurait tant voulu passer plus de temps avec lui, elle aurait aimé le remercier, elle aurait aimé lui dire qu'elle l'aimait. Mais il était trop tard.
Brusquement, elle eut une pensée bien différente qui vint bouleverser son plan de rejoindre Remus. Une pensée qui allait dominer son cerveau, elle se tourna vers son professeur et demanda d'une voix nouée :
«-Professeur Flitwick ?, il se tourna vers elle. Ce n'est pas demain qu'a lieu le match des Gryffondor ? »
L'interlocuteur réagit instantanément :
«-Vos amis ne vous en voudront pas si vous n'êtes pas présente, Miss Lupin.
-Mais moi, oui., répondit-elle.
-Votre père vous l'a dit. Vous êtes libres de votre choix. Faites ce qui vous semble le mieux., lui dit le Directeur de Maison. Si cela est difficile et que vous n'y arrivez pas, je pense que vous devriez en parler avec vos amis. Ils vous conseilleront mieux que moi. »
Son professeur lui adressa un clin d'œil. Violet avait toujours apprécié son Directeur de Maison. Il était un excellent professeur mais il était aussi attentif au moindre problème de ses élèves. Il essayait toujours d'être présent pour eux s'ils en avaient besoin. Cela n'était pas toujours évident mais peu de professeurs en faisait autant.
L'heure passa plus vite que Violet ne l'aurait imaginé. L'entrechoc de ses pensées y avait été pour beaucoup. Le professeur rassembla ses parchemins et se leva. Il se tourna vers son élève :
« -Pensez-vous que cela ira, Miss Lupin ? Nous y allons ? »
Violet haussa les épaules. Elle ne savait pas, tout simplement. Mais elle était soulagée de reprendre les cours de la journée dans la salle de Sortilèges. Elle retrouva Erine et les jumeaux dans la classe. Tous s'inquiétèrent de son absence de l'heure précédente mais Violet ne répondit pas à leurs questions, pas maintenant.
A la fin de l'heure, les élèves rangèrent rapidement leurs affaires pour aller manger. Violet prit son temps, elle savait qu'elle ne mangerait pas mais ses amis l'attendaient. Elle entendit une personne rentrer dans la salle presque essoufflée. Elle jeta un coup d'œil et vit que c'était Olivier. La Professeure McGonagall, avec qui il avait classe tout la matinée, avait dû lui demander de la retrouver. Le Professeur Flitwick sortit en lui adressant « Je pense que je peux vous laisser. » A peine avait-il terminé sa phrase qu'Erine se tourna vers son amie :
«-Qu'y a-t-il, Vio ? »
Violet regarda le sol. Si elle leur annonçait ce qu'elle avait lu, est-ce que cela rendra la nouvelle plus réelle ? Serait-elle encore plus triste ? Elle prit une grande inspiration afin d'éviter de craquer dès sa première syllabe :
«-Lyall.. Mon grand-père.. Le père de Remus.. Il est mort. »
Olivier se précipita vers elle mais s'arrêta à sa hauteur ne sachant pas comment réagir depuis le petit froid entre eux. Erine avait peut-être raison, peut-être qu'il devrait parler à son amie un jour.
Personne, ni même les jumeaux Weasley n'osèrent réagir. Personne ne sut quoi dire face à cette situation. Que pouvait-on dire à cela ? Quelles étaient les paroles appropriées ? Comment éviter les paroles maladroites ? Seule Erine murmura « désolée ». Olivier voulut la prendre dans ses bras et ne plus la lâcher mais il n'osa pas faire un seul pas. C'est ce qu'il aurait fait habituellement mais il ne pouvait plus. Il entendit Erine souffler comme d'agacement.
Il se contenta d'effacer de ses doigts les deux larmes qui se frayaient un chemin sur les joues de Violet. Un geste qui pouvait paraître plus intime mais il permettait de garder de la distance. Violet n'en fut pas déçue, elle aurait aimé plus mais n'osa pas. Elle apprécia le contact des doigts d'Olivier sur sa peau. Un sourire se dessina sur son visage ce qui satisfit Olivier.
Quelques larmes coulèrent de plus belle mais Violet réussit à articuler :
«-Les funérailles sont demain. McGonagall m'autorise à quitter l'école exceptionnellement. Mais je fais comment ? Il y a le match de Quidditch. Comment…
-Tu n'es pas obligée d'être là, petit oiseau. Sauf si tu crains.., dit Fred.
-qu'Olivier t'assomme avec son balai. », termina George.
Ils reçurent chacun leur tour un coup de coude d'Erine dans les côtes. Elle leur lança un regard mauvais. Apparemment, elle considérait que ce n'était pas le moment mais à la vue du petit sourire de Violet, ils considérèrent qu'ils avaient marqué un point.
Erine et Olivier ne réagirent pas. Ils savaient que Violet culpabiliserait si elle était absente soit aux funérailles soit au match. Olivier savait qu'il ne lui en voudrait pas, cela ne l'empêcherait pas de jouer bien qu'il aurait préféré sa présence. Erine demanda :
«-A quelle heure dois-tu être chez toi ?
-C'est à 15h donc vers 14h maximum je suppose. », répondit Violet.
Erine vit qu'Olivier avait compris et elle en fut soulagée. Le Gryffondor reprit :
«-Le match est à onze heures, comme toujours. L'un n'empêche pas l'autre. Cela te permettra de souffler avant. »
Violet se demanda si assister à un match de Quidditch avant des funérailles était raisonnable, mais cela était sûrement mieux que ne pas y aller à cause de cela. Elle confirma la proposition. C'était sûrement la meilleure solution qu'elle avait. Elle remercia ses amis. Erine la prit dans ses bras, Violet en fut satisfaite. L'étreinte lui procura un énorme soutien et elle laisse une nouvelle fois toutes ses émotions s'échapper.
Et voilà ! :)
Ce chapitre vous a-t-il plu ? Croyez-vous que les actions d'Erine vont porter leurs fruits ou qu'il faudra plus de temps à Olivier et Violet ? Pensez-vous qu'Erine va réussir à s'apaiser ?
Le prochain chapitre s'intitule "Les funérailles". Comment les imaginez-vous ? Violet va-t-elle tenir le coup ?
A bientôt ! :)
Blue.
