Hello ! :D

Thanks Bikek Thami for your review, that pleases me. I hope you enjoy next chapters.

Bonne lecture à tou-te-s !


CHAPITRE 15 – Les funérailles

A la fin de la journée, Violet alla à la rencontre de la Professeure McGonagall pour lui demander d'ouvrir le réseau de cheminée à quatorze heures. Celle-ci accepta et lui proposa de prévenir elle-même Remus. L'idée plut à Violet qui avait toujours du mal à réaliser ce qui l'attendait le lendemain. Elle ne se sentait pas capable d'envoyer un hibou à son père, elle ne savait simplement pas quoi lui dire. Elle préférait le retrouver le lendemain.

Après son passage dans le bureau de la Directrice Adjointe, elle rejoignit ses amis à un des bancs des couloirs. Elle s'installa à côté d'Erine qui posa sa tête sur son épaule. Violet demanda :

«-Fred et George ne sont pas là ?

-Non., lui répondit Olivier. Ils devaient voir Lee pour je ne sais quelle nouvelle idée. »

Violet était déçue qu'ils ne soient pas là mais elle savait que les jumeaux étaient moins disponibles ces derniers temps. Sa situation ne leur donnait pas l'occasion de s'amuser mais elle aurait aimé qu'eux l'amusent. Cependant, elle se devait de laisser de la liberté à ses amis.

«-Tu es sûre que ça va aller ?, s'assura Erine.

-Aller bien je ne sais pas.., admit-elle. Mais je suis obligée.

-Tu ne voudrais pas qu'un de nous t'accompagne ?, proposa Erine. Cela te ferait un soutien.

-C'est bon, Erine. Ne t'inquiète pas. Je pense qu'il n'y aura que mon père et moi de toute façon. »

Sa meilleure amie n'insista pas. Elle n'aurait pas le dernier mot et elle n'était même pas sûre que la Professeure McGonagall accepte qu'un autre élève quitte le château.

«-On sera là à ton retour alors », marmonna Erine.

Ce commentaire fit plaisir à Violet. Elle n'était pas seule.

«-J'ai du mal à y croire…, se confia Violet., J'avais bien vu quelque chose n'allait pas. Mais… Je n'y crois pas.

-Ca prendra du temps. Le temps qu'il faudra. », lui dit Olivier avec douceur.

Elle tourna la tête et vit qu'il lui lançait un petit sourire. Ce sourire qui lui donnait le courage nécessaire, ce courage plein de confiance qui lui faisait tant de bien. Ces moments lui avaient manqué, il lui manquait tout simplement. Elle était contente qu'ils n'étaient pas définitivement terminés. Elle décida de s'y accrocher et de s'en servir dès qu'elle en aurait besoin.

Ils restèrent un bon moment ensemble. Ils parlèrent de Violet et de sa tristesse, du match de Quidditch qui aurait lieu le lendemain, du Professeur Lockhart et de ses lectures interminables sur « les meilleures parties de lui ». Ils furent surpris quand l'heure du repas arriva. C'était surprenant comme le temps passait vite en bonne compagnie.


Comme à son habitude, Olivier se réveilla au lever du soleil. Il n'était pas connu pour avoir un bon sommeil et encore moins les jours de match. Sa mère lui répétait souvent qu'il se mettait trop la pression, qu'il aurait le temps de s'inquiéter quand il serait chez les professionnels. Mais comment pouvait-il entrer dans une équipe renommée s'il ne faisait pas ses preuves avant ?

Il sentit son estomac se nouer. Il ne pouvait pas perdre. Il devait apporter la coupe à son équipe et celle-ci devait faire son maximum. Si défaite il y avait, la coupe lui échapperait une nouvelle fois mais cela il ne pouvait pas l'accepter. Il repensa au mal qu'il s'était donné pour motiver ses troupes, pour créer des entraînements performants. Olivier et son équipe se devaient de prouver qu'on ne gagnait pas grâce à un balai mais grâce à son talent. Les Serpentard ne gagneraient pas, pas tant qu'il serait capitaine des Gryffondor.

Il se leva d'un pas déterminé alors que ses camarades de chambre dormaient toujours. Il n'était pas encore trop tard pour aller s'entraîner. Il prit son balai et rejoignit le terrain de Quidditch pour un dernier entraînement personnel avant le match.

Après s'être entraîné, il alla se changer dans le dortoir avant de rejoindre la Grande Salle. Il retrouva son équipe à qui il adressa un signe de tête en guise de bonjour. Tous étaient tendus, aucun d'eux ne parla. L'ambiance était pesante, tous craignaient le match. Olivier vit Harry entrer dans la Grande Salle. Le jeune attrapeur devrait prouver à tous qu'on ne payait pas pour entrer dans une équipe, on montrait son talent simplement, on montrait qu'on méritait notre place au sein d'une équipe. Olivier ne manquerait pas de lui rappeler que tous comptaient sur lui.

A dix heures, il fut le premier à prendre le chemin du terrain de Quidditch. La majorité des élèves ne tarderait pas à en faire autant. Olivier devait répéter son discours de début de match, il devait se préparer mentalement à son match. Il devait être dedans et non ailleurs. Il devait penser Quidditch, respirer Quidditch, il devait vivre le Quidditch du début à la fin.

Il fut surpris de découvrir ses deux amies en train de discuter à l'entrée des vestiaires. Il s'empressa de les rejoindre. Les deux Serdaigle le virent arriver, Erine s'écria :

«-Ah ! Olivier ! Tu n'as pas Rebekka qui te suit, ça change !

-Ouais.. Et ça m'étonne d'ailleurs, remarqua-t-il., même dans la Grande Salle elle n'était pas là. Mais bon, je peux souffler ! »

Il fut ravi de voir un petit sourire au coin des lèvres de Violet comme si elle était satisfaite de sa réponse. Peut-être que cela la touchait un peu quand même. Il fut surpris qu'elle se porte aussi bien malgré la nouvelle qui l'avait touchée la veille et ce qui l'attendait l'après-midi. Il voulut lui demander comment elle se sentait mais elle ne lui en laissa pas le temps :

«-Ca va aller ?, demanda-t-elle. On craint tous les Serpentard depuis leur nouvelle acquisition…

-J'essaie de garder confiance., avoua Olivier. On est beaucoup mieux entraînés qu'eux, ce n'est pas négligeable. Flint ne perd rien pour attendre.

-Il le mérite. », murmura Erine.

Olivier le perçut comme un encouragement et continua :

«-Les Gryffondor vont se surpasser, on le doit ! Harry devra faire son maximum, quitte à donner sa vie !

-PARDON ?, fut surprise Violet.

-C'est le Quidditch, Vio !,fit remarquer Olivier.

-Non mais je rêve !, répondit-elle, les yeux humides. Bon courage Olivier ! »

Elle partit en adressant quand même un signe de main à son ami. Olivier restait sur sa position, il ne comprenait pas la réflexion de son amie :

«-Pourquoi elle réagit comme ça ?, demanda-t-il à Erine. Elle sait très bien qu'au Quidditch, on risque sa vie.

-Oui, elle le sait. Mais la manière dont tu l'as dit n'est pas très... convenable., répondit Erine. Je ne suis pas sûre que tu aies apprécié qu'elle soit proche de perdre la vie l'année dernière, par exemple.

-C'était différent., se défendit le Gryffondor. Mais je comprendrai qu'elle risque...

-C'est faux, le coupa Erine. Bref, tes joueurs arrivent. Continue comme ça, tu es sur la bonne voie pour régler vos petits problèmes. Courage, Olivier, on est avec vous !

-Attends !, lui demanda-t-il, Comment va-t-elle ?

-Elle fait ce qu'elle peut pour tenir., répondit-elle. La prochaine fois, demande-lui au lieu de parler de l'éventuelle mort de son frère. »

Elle lui adressa une petite tape sur l'épaule avec un clin d'œil et s'en alla. Olivier remarqua sa bêtise. Puis il souffla en partant se préparer. Pourquoi personne ne souhaitait comprendre l'importance qu'avait le Quidditch ? Mais Erine avait raison, ce n'était pas de cette manière que sa relation avec Violet allait changer. Mais après tout, il n'était pas le seul fautif dans l'histoire. Olivier bloqua ses pensées, ce n'était pas le moment. Il devait être prêt, le moment était arrivé. Il devait tout donner.


Erine et Violet rejoignirent leur équipe de Quidditch dans les tribunes ainsi que Holly et d'autres Serdaigle venus supporter les Gryffondor. L'équipe les saluèrent. Tous souhaitaient tenir compte du jeu de leurs futurs adversaires afin de s'adapter lors des matchs à venir mais surtout aucun ne souhaitait voir Serpentard gagner. Violet et Erine entendirent rire le capitaine des Serdaigle, il attira l'attention de ses camarades :

«-On dirait que Dubois a son fan club.

-Je comprends mieux pourquoi Rebekka n'était pas là, si tu veux mon avis. », dit Erine alors que les autres Serdaigle rirent aussi.

Ils pouvaient, en effet, voir Rebekka Clark qui faisait voler deux banderoles « Allez Gryffondor » avec des petits lions dessinés et « Allez Olivier » avec quelques cœurs. Violet fit mine de vouloir vomir ce qui fit rire Holly. Erine eut de la peine pour son ami qui allait forcément se sentir gêné et subir les moqueries des Serpentard. Violet décida de penser à autre chose et se tourna vers Holly :

«-Alors ? Prête à apprécier ton premier match de Quidditch ?

-J'ai hâte ! J'en ai tellement entendu parler par Erine !, dit-elle sur le ton de l'excitation qui rappelait sa sœur, J'ai surtout hâte de vous voir sur le terrain ! »

Elles n'eurent pas le temps de poursuivre leur conversation que Madame Bibine entra sur le terrain. Toute la foule se mit à encourager son équipe avec fougue. Les pieds claquèrent dans tout le stade. Les Gryffondor firent leur entrée, les Poufsouffle, Serdaigle mais surtout les Gryffondor acclamèrent les joueurs alors que les Serpentard les huaient.

«-Et bien Olivier, tu es apprécié »., murmura George à son capitaine en ricanant.

Olivier voulut lui demander de se taire car il ne supportait pas qu'on lui parle avant le match mais comprit vite sa remarque en voyant la banderole voler au-dessus de Rebekka. Il entendit les Serpentard rirent mais il arriva à y faire abstraction, rien ne le dérangerait. Rien.

A l'appel de Madame Bibine, Olivier s'avança vers Flint. Ils s'échangèrent une poignée de main qui n'avait rien d'amical. Le Gryffondor prit garde à bien écraser les doigts de son adversaire afin de lui faire payer tout ce qu'il avait fait à ses amies mais aussi pour toute l'adversité qu'il existait entre eux.

Après cet échange, il essaya de trouver du regard Violet et quand il l'eut trouvé, il lui lança un petit sourire en coin qu'il espéra être vu. Puis, au coup de sifflet de Madame Bibine, il s'envola dans les airs pour retrouver ses anneaux.


Tous les supporters étaient excités pour ce premier match de Quidditch de l'année. Les élèves tapaient des pieds, des mains, huaient, criaient, encourageaient. L'ambiance était incroyable. Dans la tribune où une majorité de Serdaigle était présente, Violet encourageait avec ardeur les Gryffondor. Son esprit voguait entre l'excitation du match et la tristesse de son futur après-midi. Elle craignait l'événement mais ses amis avaient raison, le match de Quidditch l'aidait à penser à autre chose avant l'heure fatidique.

Elle put observer la rapidité des nouveaux balais des Serpentard, l'équipe des Serdaigle en était envieuse. Il était vrai qu'avec un balai aussi rapide, cela aidait à gagner. En effet, les serpents dominaient les lions avec une certaine aisance malgré le fabuleux jeu des Gryffondor. L'entraînement d'Olivier avait du bon. Violet voyait bien que son ami s'agaçait du nombre de buts non arrêtés mais il restait concentré et cela ne l'empêchait pas d'en arrêter. Il était de plus en plus doué, elle en était fière, il le méritait.

Puis, elle s'attarda sur le reste des joueurs. Elle voyait les poursuiveuses des Gryffondor se battre du mieux que possible pour garder le souafle mais la vitesse des Serpentard les surprenait. Ainsi, elles perdaient le souafle malgré leur stratégie. Violet constata qu'un seul élément n'était pas logique dans la tactique des Gryffondor. En effet, les jumeaux Weasley – batteurs de Gryffondor – tournaient beaucoup autour de leur attrapeur.

Après plusieurs minutes à les observer, elle comprit rapidement la cause : un cognard avait dans sa ligne de mire Harry Potter. La balle ne cessait de se retourner contre le deuxième année ce qui était étrange car les cognards s'attaquaient toujours aux joueurs de manière aléatoire et non au même tout le long. Violet attira l'attention des autres Serdaigle :

«-Regardez, le cognard s'acharne sur Potter. »

Les interpellés se tournèrent vers l'attrapeur des Gryffondor, Eric s'exclama :

«-C'est étrange, cela n'arrive jamais ! Les cognards sont justement faits pour toucher un maximum de joueurs au hasard. Jamais ils ne feraient demi-tour pour attaquer le même joueur.

-Personne n'a l'air de s'affoler, répliqua Holly.

-Ils n'ont sûrement pas fait attention., répondit sa sœur., Les attrapeurs n'ont toujours pas trouvé le vif d'or et les Nimbus 2001 font tout le spectacle. »

Les Serdaigle acquiescèrent et ne s'inquiétèrent pas. Violet alternait son regard entre le jeu et Harry qui luttait face au cognard.

Au bout d'une heure de match, la pluie commença à tomber. Les élèves présents dans les tribunes s'équipèrent d'imperméables alors que les joueurs continuaient leur match du mieux qu'ils pouvaient. Quelques instants plus tard, Madame Bibine siffla afin de mettre en pause le match ce qui n'arrivait que très rarement.

« -Je croyais que les matchs ne s'arrêtaient jamais ?, demanda Holly qui découvrait son premier match de Quidditch.

-Normalement oui, répondit Roger.

-Un des joueurs a dû demander une mi-temps., compléta Eric., C'est peu fréquent mais cela arrive surtout à l'école. »

Tous se demandèrent si cette mi-temps avait un rapport avec l'acharnement du cognard car la pluie n'avait jamais arrêté personne au Quidditch.

La mi-temps dura à peine deux minutes, les joueurs regagnèrent leur balai et Madame Bibine siffla le retour du match. Les joueurs montèrent en piqué. Rien ne changea de la première partie de match, les Gryffondor étaient toujours dominés par les Serpentard malgré les nombreuses tentatives d'attaques des poursuiveuses rouge et or.

Olivier Dubois défendait du mieux qu'il pouvait ses buts mais la vitesse le surprenait. Il ne baissa pas les bras pour autant et il resta concentré du mieux qu'il pouvait, peut-être plus qu'habituellement. Il ne cessait de se répéter que ce match n'avait rien de différent des autres et que la vitesse ne ferait pas tout. S'il arrivait à fixer souafle rien ne pourrait l'empêcher de l'arrêter. C'était dur, il sentait tous ses muscles se tendre mais il savait qu'il pouvait le faire. Il vivait Quidditch depuis sa naissance et s'il voulait devenir professionnel, il devait être capable de tenir n'importe quelle situation dans un match.

Il vit Harry Potter accélérer sa cadence de jeu, le vif d'or ne devait plus être très loin. Maintenant, Olivier devait tout donner pour éviter aux Serpentard de se faire une marge de victoire. En effet, si Harry attrapait le vif d'or maintenant, Gryffondor pouvait gagner.

Plus loin dans les tribunes, Violet et Erine étaient toujours autant concentrées sur le match et ce qu'il s'y passait. Le cognard n'avait toujours pas quitté Harry. Le Gryffondor était à la poursuite du vif d'or, tout comme Draco Malefoy. Le cognard quant-à-lui était au plus proche de Harry. Soudain, Erine prononça un « OUTCH » et toutes les personnes autour d'elle suivirent son regard. Le cognard venait de s'abattre sur le bras de Harry, la douleur devait être intense car le bras pendait le long du flanc du garçon.

Violet sentit l'inquiétude monter en elle, elle vit le cognard se rapprocher une nouvelle fois de Harry alors qu'il ne l'avait pas vu. Elle préféra se cacher les yeux et à entendre les cris de ses camarades, elle se dit qu'elle avait bien fait. Le coup de sifflet final retentit et Lee Jordan annonça la victoire des Gryffondor. Violet rouvrit les yeux mais ne vit pas grand chose de la situation : la pluie était bien trop forte et tous les joueurs de Gryffondor avaient regagné la terre ferme pour se retrouver autour de leur attrapeur.

Elle vit plusieurs élèves et professeurs se rendre auprès de Harry Potter. Elle ne savait pas ce qu'elle devait faire. Erine la sortit de ses pensées et lui murmura :

«-Ca ne doit pas être très beau à voir, tu n'as pas besoin de ça. Viens, tu devrais aller manger un morceau avant de partir.

-Je n'ai pas faim., répondit Violet.

-Tu mangeras ne serait-ce qu'un grain de raisin, Lupin, je te l'ordonne »., répliqua Erine.

Erine avait pris un air sévère et malgré son estomac noué, Violet se dit qu'elle n'avait pas le choix de suivre son amie. Violet se tourna une dernière fois vers le terrain et vit Lockhart tenir le bras de Harry. Elle se rassura, un professeur s'occupait de lui.


Violet et Erine passèrent une heure dans la Grande Salle et la virent se remplir progressivement. Violet ne mangea quasiment pas, elle se contenta de quelques grains de raisin comme lui avait suggéré son amie. Erine essayait de lui changer les idées en évoquant le match des Gryffondor. Puis, il resta trente minutes avant le départ de Violet. Elle jeta un coup d'œil à la table des lions avant de quitter la Grande Salle mais ne vit aucun de ses trois amis.

«-Ils sont sûrement à la douche ou auprès de Harry. », remarqua Erine.

Violet acquiesça espérant silencieusement que l'un d'eux ne l'avait pas oublié.

Arrivées dans leur dortoir, Violet alla se changer afin d'enlever ses vêtements encore mouillés, son imperméable n'ayant pas suffi.

«-Ca va aller ? , demanda Erine.

-Il le faut., répondit Violet.

-Je t'accompagne ?, proposa son amie.

-Je veux bien, s'il te plaît. », accepta Violet.

Erine lui accorda un petit sourire et toutes deux prirent la direction du bureau de la Professeure McGonagall.

Le Professeur Flitwick l'attendait devant le bureau. Il lui sourit timidement. Arrivées à sa hauteur, Violet se tourna vers Erine et l'enlaça en lui murmurant un « merci » à l'oreille. Son amie l'enlaça à son tour en la serrant assez fort pour lui transmettre un maximum d'énergie dont elle aurait besoin.

«-Prête, Miss Lupin ? », demanda son directeur de maison.

Violet se tourna afin de jeter un dernier coup d'œil au bout du couloir. Elle espérait au fond d'elle voir Olivier arriver. Mais il n'arriva pas alors elle murmura un petit oui avant de suivre son professeur dans le bureau de la Directrice Adjointe.

«-La Professeure McGonagall n'est pas là ?, demanda la jeune fille.

-Après la chute de Monsieur Potter, la Professeure McGonagall a dû se rendre à l'infirmerie afin de s'assurer que tout allait bien., expliqua le Professeur. De plus, Monsieur Dubois devait lui faire un rapport sur ce match.

-Je vois, répondit-elle.

-Très bien., reprit le professeur. Le réseau de cheminette sera de nouveau disponible vers 17h30, cela ira ?

-Oui, très bien Professeur Flitwick., dit Violet. Merci beaucoup.

-Bon courage, Miss Lupin »., lui adressa son Directeur de Maison.

Violet sourit une dernière fois à son directeur de maison, prit place dans la cheminée, saisit une poignée de poudre de cheminette et prononça « Remus Lupin ».


Olivier courait dans le couloir. Il espérait ne pas croiser un professeur ou Rusard sinon il était sûr de rater le départ de Violet. Il savait qu'il ne pouvait rien faire pour elle mais il devait la voir avant. Alors qu'il tournait pour rejoindre le couloir du bureau de sa Directrice de Maison, il se cogna à quelque chose ou plutôt quelqu'un qui tomba sous l'impact.

« -Aïe, mais fais attention ! »

Olivier reconnut immédiatement cette voix. Erine. Il poussa un soupir, si elle était seule, cela signifiait qu'il venait de rater Violet.

«-Olivier ? Mais qu'est-ce que tu fais ici ? »

Il aida son amie à se relever en s'expliquant :

«-Erine ! Où est Violet ? Je n'ai pas pu arriver plus tôt. Où est-elle ?

-Tu arrives trop tard, répondit-elle. Elle vient de rentrer... Olivier ! »

Elle n'eut pas le temps de terminer sa phrase qu'Olivier reprit sa course en direction du bureau. Il s'arrêta net devant la porte en tambourinant, il y avait encore une chance. Alors qu'il allait donner un nouveau coup, la porte s'ouvrit. Il mit du temps à comprendre que c'était son Professeur de Sortilèges qui avait ouvert la porte, plus petit que lui il aurait pu facilement passer inaperçu. Olivier se rendit compte de sa brutalité quand il vit le regard sévère du Professeur Flitwick. Peut-être n'aurait-il pas dû taper aussi fort... et autant.

«-Dubois ! Que se passe-t-il ?, demanda le Professeur.

-Je peux voir Violet, s'il vous plaît ?, espéra-t-il.

-Je m'excuse, Dubois. Mais Miss Lupin est déjà partie., répondit Flitwick.

-Par le caleçon de Merlin ! Je suis stupide ! », cria-t-il.

Seulement à ce moment, il vit qu'Erine l'avait rejoint. Elle le regarda d'un air peiné. Le Professeur Flitwick reprit la parole :

«-Miss Lupin devrait revenir à 17h30. Elle aura toujours besoin de vous à ce moment. S'il vous plaît Dubois, la prochaine fois évitez d'avoir l'air d'un troupeau de centaures. »

Sur ces mots, le professeur ferma la porte et partit en direction de la Grande Salle, laissant Olivier seul avec Erine. Olivier reprit le chemin qu'il avait pris quelques secondes plus tôt en marchant calmement cette fois.

«-Tu crois qu'elle va m'en vouloir ?, demanda-t-il.

-Je ne sais pas., haussa les épaules Erine.

-J'ai essayé d'être là à temps. Mais j'étais couvert de boue, Rusard m'aurait tué si j'étais entré dans le château comme ça !, se justifia Olivier. Et il a fallu que j'aille voir Harry. Lockhart a complètement fait disparaître les os de son bras !

-Pardon ?, demanda Erine persuadée d'avoir mal compris.

-Il voulait soigner Harry. Tu aurais vu l'état de son bras, ce n'était pas beau à voir. Il a lancé un sortilège et pouf ! On aurait dit un morceau de caoutchouc. Bref, ce n'est pas le sujet., reprit-il. J'ai dû m'assurer qu'il allait bien, l'équipe m'a passé un savon car j'ai dit à Harry qu'il devait donner sa vie si nécessaire.

-Olivier..., soupira Erine.

-Non mais vraiment ! Donc j'ai dû les calmer et les rassurer. Ensuite, Rebekka m'a encore collé, j'ai eu du mal à m'en débarrasser., poursuivit Olivier. La Professeure McGonagall m'a demandé un rapport du match et seulement après cela, elle m'a rappelé l'heure ! J'ai essayé de me dépêcher mais ça n'a pas suffi ! »

Olivier se prit la tête dans les mains en émettant un grognement. Il savait que son amitié avec Violet était différente depuis la rentrée et son absence pour ce moment n'allait rien arranger. Il était partagé. Depuis l'enfance, il ne pensait que Quidditch. Maintenant, il craignait de ne se laisser distraire mais Violet avait toujours été l'exception. Il reprit en grognant :

«-McGonagall savait que Violet partait, elle aurait pu éviter de me demander un rapport dès maintenant.

-Je pense surtout que tu devrais éviter de dire à tes joueurs de donner leur vie pour le match., remarqua Erine.

-Erine, c'est un match de Quidditch !, s'offusqua Olivier.

-Un match de Quidditch scolaire !, corrigea Erine. Le Quidditch c'est toute ta vie, je comprends que tu veuilles faire tes preuves car tu veux en faire ton métier. Violet aimerait aussi mais la majorité d'entre nous ne font ça que pour le plaisir.

-Oui mais..., essaya de se défendre Olivier.

-Tu dois faire tes preuves et tu y parviens très bien sans mettre la vie des autres en danger. »

Olivier ne répondit pas. Son amie n'avait pas totalement tort mais le Quidditch comptait beaucoup pour lui. Il continuerait comme maintenant mais peut-être en modifiant sa manière de dire les choses.

«-Elle te pardonnera toujours mais fais en sorte d'être ici à son retour., le rassura Erine. Je vais réviser à la bibliothèque. On se voit plus tard. »

Erine adressa un signe de la main à son ami avant de prendre un couloir différent de celui-ci. Olivier prit la direction de la tour des Gryffondor bien décidé à préparer de nouvelles stratégies afin de vaincre les Serdaigle en février.


Violet arriva en quelques secondes dans l'appartement qu'elle avait quitté deux mois plus tôt. Jamais elle n'aurait imaginé revenir aussi vite et elle aurait aimé ne pas avoir à le faire. Son père l'attendait juste devant la cheminée, elle se jeta immédiatement dans ses bras. Les larmes qu'elle retenait depuis plusieurs minutes déjà coulèrent sans même qu'elle ne s'en rende compte. Remus Lupin la serra dans ses bras en l'embrassant sur le haut de la tête.

«-Comment vas-tu ? », murmura Violet.

Remus ne réagit pas tout de suite. Violet était incroyable. Il voyait qu'elle était triste mais elle trouvait le moyen d'ajouter à ses émotions celles des autres. Elle était incapable de ne pas s'inquiéter pour les autres.

«-C'est dur. Mais ça va aller, ne t'en fais pas. Et toi ma Violet ?, s'assura-t-il.

-J'aurais aimé lui dire au revoir...,se confia-t-elle. Pourquoi est-ce qu'il ne m'a rien dit ?

-Il ne voulait pas t'inquiéter. Et crois-moi, j'aurais aimé te le dire. », lui promit-il.

Violet haussa les épaules. Cela n'avait plus d'importance, Lyall n'était plus là et elle ne le reverrait plus. Elle se détacha de Remus pour aller se changer. Elle rejoignit sa chambre et se dirigea spontanément vers une des photos accrochées au mur.

Il s'agissait de son premier Noël avec les Lupin. Violet avait alors perdu ses parents depuis deux mois mais pourtant rien ne laissait penser à un quelconque malheur. Elle avait trois ans, presque quatre, ses petites boucles blondes lui tombaient sur les épaules. Un grand sourire éclairait son visage. Ses yeux marron clairs pétillaient, ils étaient parsemés d'étoiles comme beaucoup aimait lui dire. Ces étoiles qui ne scintillaient plus autant qu'avant. Elle était heureuse et cela lui décrocha un sourire. Lyall était présent à côté d'elle et la regardait plein de fierté. On aurait dit qu'elle avait toujours été sa petite-fille et non juste la filleule de son fils. Lyall avait toujours été un grand-père et il s'était toujours comporté comme tel. Pour cela, Violet savait qu'elle n'aurait jamais pu assez le remercier.

Elle décrocha la photo et la glissa dans sa cape. Puis, elle se déshabilla afin d'enfiler une robe noire qui lui tombait en bas des genoux ainsi que des collants noirs. Elle accrocha ses cheveux en une queue de cheval haute et alla rejoindre son père. Tous deux devaient prendre le chemin du cimetière où demeurerait Lyall.


Remus et Violet arrivèrent au cimetière dix minutes avant l'enterrement. L'un comme l'autre savaient qu'ils n'étaient attendus que par le maître de cérémonie mais ils avaient préféré arriver en avance. Lyall, bien que réputé dans le monde magique, était très discret et n'avait fréquenté que très peu de personnes depuis la mort de sa femme. Il avait d'ailleurs demandé à Remus que personne d'autres ne soient présents aux funérailles, seulement les personnes qui comptaient vraiment : son fils et sa petite-fille.

Le maître de cérémonie les attendait devant le cimetière moldu. C'était un homme de petite taille avec une longue barbe, Violet se demanda même s'il n'était pas susceptible de marcher dessus. Le maître de cérémonie les salua puis les invita à le suivre dans le cimetière. Ils s'arrêtèrent trois allées plus loin.

Le corps de Lyall était sous un drap blanc doté de quelques dorures. Violet n'osa pas s'approcher et s'arrêta devant le trou déjà creusé. Elle observa la pierre tombale juste à côté : « Hope Howell Lupin ». Lyall avait souhaité reposer auprès de son épouse. Violet jeta un coup d'œil à son père qui paraissait impassible alors qu'il ressentait, elle le savait, beaucoup d'émotions à cet instant.

La perte de sa mère avait été d'une grande douleur pour Remus qui n'était encore qu'à Poudlard à ce moment. Puis, Remus avait dû vivre avec la mort de trois de ses meilleurs amis : James et Lily Potter ainsi que Peter Pettigrow. Il avait dû encaisser le crime de son quatrième meilleur ami : Sirius Black et maintenant il faisait face à la mort de son père. Il ne lui restait que Violet, elle était désormais sa seule famille. Elle se rapprocha de lui et colla sa tête contre le bras de son père, elle voulait le soutenir.

Le maître de cérémonie, Tossanus Metrom se présenta-t-il, débuta un discours. Il rappela l'enfance de Lyall, sa rencontre avec sa femme, la naissance de leur fils. Il énuméra certains de ses travaux ainsi que son expertise dans le domaine des Apparitions Spectrales d'origine Non-Humaine. Quand il eut fini, il demanda si une personne souhaitait prononcer quelques mots.

Violet regarda Remus qui haussa sa tête en signe de refus, elle vit toute la tristesse dans le regard de son père. Elle hésita quelques secondes, en était-elle capable ? Était-elle assez courageuse ? Elle essaya de ravaler les quelques larmes qui tentaient de se frayer un chemin et s'avança vers le maître de cérémonie pour se porter volontaire. Elle entendit la voix de son père, cassante qui trahissait son visage impassible, qui lui disait qu'elle n'était pas obligée. Violet savait qu'elle ne l'était pas mais elle y tenait, pour Remus, pour Lyall mais surtout pour elle.

La jeune fille se posta à côté du corps qu'elle osait à peine regarder, elle évita le regard de son père qui aurait pu la faire craquer. Elle ferma les yeux et commença :

«-Lyall était une merveilleuse personne. Pour sa femme, il a été un mari aimant. Combien de fois m'a-t-il raconté sa rencontre avec Hope Howell, la plus ravissante moldue. Pour son fils, il a été un père exemplaire. Combien de fois m'a-t-il dit qu'il était fier de son fils et à quel point il était devenu un formidable père. Pour moi, il a été un grand-père attentionné alors qu'il aurait pu ne pas l'être. Il a toujours été à l'écoute, patient, aimant. Il m'a toujours encouragé, il a toujours cru en moi jusqu'à ses derniers jours. J'en suis certaine. Il m'a toujours rappelé à quel point les petites choses étaient les plus importantes. Il n'a cessé de me donner l'espoir qu'un jour tout irait bien. Je ne le remercierai jamais assez pour tout ce qu'il m'a apporté et pour tout ce qu'il a fait pour mon père. Car si mon père est aussi fabuleux, c'est une grande partie grâce à tout l'amour que ses parents lui ont offert. Merci Lyall. Je t'aime. »

Sur ces derniers mots, Violet releva les yeux vers Remus. Elle vit une larme couler le long de la joue de son père et à ce moment, Violet ne parvint plus à ravaler les siennes. Elle retrouva sa place et son père enroula son bras autour d'elle pour l'approcher vers lui. Il embrassa son front et lui chuchota un « merci ». La jeune fille sourit, son père était touché et cela était important pour elle. Elle savait que Lyall aurait aussi été fier de ses paroles. D'une certaine manière Violet était heureuse, elle avait pu lui dire au revoir.

Le maître de cérémonie prit garde à ce qu'aucun moldu ne soit dans les parages et d'un mouvement de baguette, il accompagna le corps de Lyall au-dessus du trou. Il prononça un sortilège que Violet ne connaissait pas et du drap tombèrent différentes sortes de fleurs. Violet resta bouche bée, elle trouvait cela magnifique : le corps de Lyall était devenu des fleurs. Les fleurs se dispersèrent dans le trou et le drap les recouvrit. D'un dernier mouvement de baguette magique, le maître de cérémonie referma le trou avec la terre et un tapis d'herbe. Tossanus Metrom leur adressa une dernière fois ses condoléances, les salua et les laissa.

Remus s'avança et s'agenouilla près de la pierre tombale. Il se tourna vers sa fille :

«-Viens ma Violet ».

La concernée s'approcha et Remus fit apparaître une couronne de fleurs.

« -C'est magnifique, dit Violet.

-Tu veux mettre des fleurs ?, demanda-t-il.

-Des violettes. », répondit-elle.

Tous les deux se sourirent. Aucune fleur n'aurait eu plus de sens pour ce moment. Violet serait toujours un peu là avec Lyall.


Remus et Violet rentrèrent quelques minutes plus tard à leur appartement. Violet devait retourner à Poudlard dans un peu moins de deux heures et elle comptait bien profiter de son père jusqu'au dernier moment. Il lui proposa un chocolat chaud ainsi qu'un beignet, qu'elle accepta sans hésitation. L'événement qu'elle craignait tant était passé et son appétit était revenu.

Ils s'assirent tous les deux sur le canapé et chacun dégusta silencieusement sa collation. Après avoir terminé son beignet, Violet engagea la conversation :

«-Et maintenant ?, demanda-t-elle.

-Lyall m'a donné peu de directives. Mais, je récupère l'argent qu'il lui restait et l'appartement était à lui., expliqua-t-il. Je souhaitais avoir ton avis. Je pensais qu'on pourrait reprendre l'appartement de Lyall, il est un peu plus grand que celui-ci. Il est un peu terne je te l'accorde mais on pourrait réussir à le rénover, tu ne crois pas ?

-Oui., acquiesça Violet. C'est une bonne idée.

-L'argent de Lyall pourra servir aux petits travaux nécessaires., dit Remus. On s'occupera de tout cela cet été.

-Ca fait bizarre quand même., murmura Violet.

-Je sais, à moi aussi. », admit son père.

Un moment de silence s'installa. Chacun pensa aux souvenirs qu'ils avaient du défunt et aux moments qu'il ne partagerait plus avec lui. Mais Remus souhaitait ne pas gâcher la dernière heure avec la seule personne qui lui restait :

«-Comment se passe ta quatrième année ?

-Très bien., répondit-elle. Les cours sont relativement plus difficiles mais j'ai toujours de bonnes notes. Mais Lockhart nous pose sans cesse des questions sur sa personne, non mais tu te rends compte ? On a les BUSE quand même l'année prochaine.

-Je comprends., sourit-il. Mais tu travailles bien assez à côté pour ne pas avoir de retard pour ta cinquième année. »

Violet acquiesça mais peu convaincue pour cette réponse. Puis, elle repensa aux événements de Halloween :

«-Tu as lu ma lettre ?, demanda-t-elle.

-Oui, désolé de ne pas y avoir répondu., Violet haussa les épaules sachant très bien que ce n'était pas vraiment sa faute., Tu peux me réexpliquer ? », demanda-t-il.

Violet commença par raconter les remarques des Serpentard vis à vis de Hermione et d'Erine puis elle en vint à l'écriture ensanglantée sur les murs de Poudlard et ce qui était arrivé à Miss Teigne. Enfin, elle parla des rumeurs qui couraient comme quoi Harry Potter était l'héritier de Serpentard et donc, le responsable.

«-Je te rassure Violet. Vous n'avez aucun lien avec Salazar Serpentard., dit son père.

-Je sais., lui répondit Violet. Mais cela Poudlard ne le sait pas. C'est difficile pour Harry, beaucoup de monde s'en prend à lui.

-L'avantage des rumeurs, c'est qu'elles finissent toujours par s'estomper. C'est une histoire de temps., la rassura-t-il.

-Je l'espère., soupira Violet. Mais cette histoire ne touche pas seulement Harry. Depuis l'insulte des Serpentard, Erine est différente. Je n'ose pas lui en parler par peur d'aggraver les choses. »

Remus réfléchit, il pensa à son cas lorsqu'il était à Poudlard. Il avait longuement cherché à cacher tous ses problèmes mais il a fini par s'ouvrir à Lily et celle-ci l'avait compris plus qu'il ne l'aurait pensé. Il pensa à Violet qui avait dû cacher tous ses secrets mais qui allait bien mieux depuis qu'elle avait le soutien de ses amis. Alors, il n'eut aucun doute quand il demanda à sa fille :

«-L'année dernière quand tu allais mal, qu'as-tu ressenti quand tu as pu t'ouvrir à tes amis ?

-Du soulagement., répondit Violet après quelques secondes de réflexion. J'ai eu l'impression qu'on me libérait d'un poids.

-Tu ne penses pas qu'Erine aurait ce sentiment aussi ?, demanda Remus. Qu'elle se sentirait plus légère et moins seule ?

-Oui, tu as raison., admit-elle. J'essaierai de lui en parler.

-Il faut juste que tu aies en tête que révéler ses sentiments est difficile., lui rappela son père. Ne la force pas, cela sortira et elle aura besoin d'une oreille attentive.

-J'y ferai attention. », promit Violet.

Remus ne douta pas une seule seconde de l'empathie de la jeune fille. Elle était une vraie boule de nerfs mais elle n'en était pas moins douce. Il savait qu'elle serait d'une bonne entraide pour son amie. Mais surtout, il savait qu'elle ferait tout pour le bien-être des gens qu'elle aimait. Cette pensée l'emporta vers un autre sujet :

«-Que comptes-tu faire à Noël ? Tu penses rentrer ou rester à Poudlard ? »

A cet instant, Violet réalisa qu'à Noël il ne serait plus qu'à deux. Durant les onze dernières années, ils avaient été trois. Elle n'avait jamais pensé à rester une année à Poudlard, elle ne souhaitait pas passer un seul Noël sans Remus et sans Lyall, et cette année n'aurait pas fait exception. Cette année, ils seraient deux et il était hors de question pour elle de laisser Remus seul.

«-Je reviens à la maison comme toujours !, répondit-elle.

-Très bien., sourit-il puis il se tourna vers la pendule. Il ne reste que trente minutes ma Violet, tu devrais retourner te changer. »

Violet alla se lever mais elle se ravisa et posa sa tête sur l'épaule de celui qu'elle considérait comme son père.

«-Tu sais, dit-elle, c'est triste tout ce qui arrive. Mais sans la mort de mes parents, tu ne serais resté 'que' mon parrain. Tu dis toujours que tu étais très présent pour moi dès ma naissance malgré le fait que tu étais hésitant mais sans tout cela, nous n'aurions jamais été aussi proches. Tu aurais garder ta place de 'parrain', tu ne m'aurais pas élevée comme tu l'as fait et Lyall n'aurait jamais été mon grand-père. Peut-être même que je ne l'aurais vu que très peu de fois. On a quand même eu beaucoup de bonheur. Je suis contente que tu sois devenu mon père.

-Je suis aussi heureux de t'avoir comme fille, Violet., se confia Remus.

-Un nouveau fil nous a liés, rien n'arrive par hasard. », dit la Serdaigle.

Remus ne répondit pas, il était impressionné par la sagesse dont pouvait faire preuve Violet. Sa sensibilité l'avait toujours poussée à voir le pire mais aussi le meilleur de tout. Et il ne mentait pas quand il disait qu'il était heureux. Il était aussi chanceux que Lily et James l'ait choisi lui. Elle avait raison, rien n'arrivait par hasard. Le choix des Potter lui avait apporté l'espoir dont il avait besoin.

Il passa son bras autour de l'épaule de Violet. Tous deux restèrent ainsi profitant de la seule famille qu'il leur restait jusqu'à ce qu'il soit l'heure de se dire au revoir.


Il était 17h20 quand Olivier arriva devant le bureau de la Professeure McGonagall. Il avait raté une fois Violet, il était hors de question qu'il la rate à son retour.

Il avait passé l'après-midi à élaborer des stratégies pour le match contre Serdaigle. Erine lui avait dit de ne pas oublier que le Quidditch était simplement un loisir pour beaucoup alors il avait dû agir autrement. Violet était la seule qui prenait le Quidditch sérieusement et il connaissait toutes ses forces mais aussi toutes ses faiblesses. Il avait donc tout noté et développé les stratégies pour l'éviter de dominer le match. Cela permettrait à Gryffondor de garder une avance et Violet ne pourrait pas lui en vouloir, c'était le jeu après tout, elle devrait s'y faire.

Cependant, il tenait à ce que son équipe donne de son mieux. Si l'équipe ne suivait pas, jamais il ne pourrait faire ses preuves. Il continuerait d'être dur et perfectionniste mais il savait qu'il devait essayer de lâcher prise quand tous ne pouvaient le suivre. Ses amis risquaient de lui en vouloir s'il n'essayait pas.

Olivier faisait les cent pas devant le bureau, le temps lui paraissait interminable. Il regretta presque d'avoir dit aux jumeaux et à Erine de les attendre. Le temps serait passé bien plus vite en leur compagnie. Mais il devait être seul avec Violet, la distance était plus difficile à garder s'il n'y avait personne d'autre qu'eux.

Il sursauta quand la porte s'ouvrit enfin. Son amie sortit tête baissée mais releva la tête quand elle se rendit compte de la présence de quelqu'un.

«-Olivier. Tu es là. », dit-elle.

A en croire son sourire, Olivier fut rassuré de voir qu'elle ne lui en voulait pas. Son regard fut attiré par le petit souafle qui sortait de la cape de son amie. Elle portait toujours le collier qu'il lui avait offert un an plus tôt. La seule distance qui existait était donc celle que chacun se créait de son côté. Il se devait de rattraper de ne pas avoir été là immédiatement, il s'avança et tout naturellement, elle fit de même pour se laisser aller contre lui. Tous deux en avaient besoin, ils avaient été bêtes de se mettre cette barrière pensa Olivier.

«-Ca va ?, demanda-t-il.

-C'était dur... mais ça va oui. », répondit-elle.

Olivier était soulagé, il craignait de la retrouver effondrée mais elle avait l'air d'accepter la situation.

«-Désolé de ne pas avoir été là tout à l'heure., s'excusa-t-il.

-Ce n'est pas grave, Oli., le rassura-t-elle. Tu es là maintenant, c'est tout ce qui compte.

-Tu veux rejoindre les autres ?, proposa-t-il., Je leur ai demandé d'attendre mais on peut les retrouver si tu préfères.

-Oui mais pour le moment, j'aimerais rester avec toi encore un peu. », avoua-t-elle.

Le Gryffondor et la Serdaigle restèrent l'un contre l'autre encore quelques minutes. L'un comme l'autre aurait aimé ne jamais arrêter ce moment. Olivier posa son front sur leur haut du crâne de Violet ainsi il pouvait humer l'odeur de cerise qui lui avait tant manqué. Violet avait comme l'impression que ses batteries se rechargeaient, comme si Olivier parvenait à lui transmettre l'énergie dont elle avait besoin.

Elle se remémora la conversation qu'elle avait eue quelques minutes plus tôt avec son père. Elle aussi voulait se libérer d'un poids, qu'il sache ce qu'elle ressentait depuis quelques semaines.

«-Je n'aime pas trop Rebekka. », déclara-t-elle.

Violet fit exprès de nuancer son propos. Elle ne détestait pas la Gryffondor, elle n'appréciait juste pas qu'elle essaie de se rapprocher d'Olivier. Violet se sentit encore plus légère quand son ami lui répondit :

«-Je sais. Moi non plus. »

Le lion et l'aigle pénètrent dans les prunelles de l'autre à la recherche d'une réponse à la question que l'un comme l'autre se posait. Chacun glissa son regard sur les lèvres de l'autre, l'hésitation était aussi intense que l'envie. Mais l'incertitude des conséquences s'imposa et ils se détachèrent l'un de l'autre afin de rejoindre leurs amis.


Et voilà !

Alors, ce chapitre vous a-t-il plu ? :) Les funérailles étaient à la hauteur de vos attentes ? Et ce moment entre Olivier et Violet ? Quand pensez-vous qu'ils vont (enfin...) réaliser ?

Le prochain chapitre s'intitule : "Rien ne va cette année". Qu'attendez-vous ? Au programme : une nouvelle agression, une crise d'angoisse accompagnée de quelques semi-vérités et un nouveau match de Quidditch.

A la semaine prochaine. :)

Blue.