Hello, hello, hello, un peu de retard, je suis de nouveau en vacances ! Ce chapitre étant un peu long et riche en émotions, je l'ai coupé en deux pour plus de facilité! Donc la suite sera ce jeudi! Des bisous 3


PARTIE I:

Décidément ce spectacle n'allait certainement pas quitter la scène. Des flashs crépitaient dans tous les sens et Yuuri en eût presque mal aux yeux. Il essaya de se frayait un chemin mais même l'accès privé aux membres étaient complétement envahis de journalistes. Lui qui était arrivé tôt ce matin pour s'entraîner, il avait mal choisi son moment.

Non loin de là, apparut le fameux couple déjà mythique par leur alliance. Les journalistes se bousculèrent entre eux pour aller au plus près. A temps, Yuuri avait eu la chance de s'extraire de ce tumulte. Il se mit sur le côté discrètement et commença à prendre son mal en patience.

« Yuuri ! »

Cette maudite voix. Il l'aurait reconnu entre milles. Il tourna lentement la tête et il aurait voulu devenir tout petit en cet instant. Tous les regards étaient braqués sur lui et le fautif semblait amusé de la situation. Victor, accompagné d'Anastasia le regardait avec un grand sourire et lui faisait signe de la main. Si Yuuri n'avait jamais eu de tendance meurtrière, il avait une forte envie de tuer cette jolie tête argentée. Il adressa à Victor un sourire bref accompagné d'un signe de tête et de nouveau la voix du Russe se fit entendre :

« -Laissez-le passer et je répondrai à vos questions, annonça-t-il en pointant son doigt vers Yuuri. »

On put entendre des journalistes qui posaient tout de même des questions, mais Victor ne sourcilla pas. Quelques journalistes commencèrent alors à s'écarter pour le laisser passer. Pas sûr de ce qu'il devait faire mais ne voulant pas se faire remarquer plus longtemps, Yuuri avança à pas pressés et la masse de reporters se referma après lui. N'ayant pas voulu paraître trop froid, il avait tout de même lancé un regard de gratitude à Victor mais son envie folle de le massacrer sur place était forte. Il savait que le Russe avait juste fait ça pour être gentil et se faire bien voir, mais se faire traiter comme un enfant devant autant de monde, il avait dû mal à le supporter. Il avait voulu dire quelque chose mais devant autant de personnes aussi proches de lui physiquement, il avait senti son anxiété pointer le bout de son nez.

Pendant tout son entraînement, Yuuri n'avait pas été capable de se concentrer. Les rires et les gloussements d'Anastasia auprès de Victor était tout simplement insupportable. Les deux avaient littéralement passer tout leur temps ensemble et lorsque « la princesse » était tombée lors d'un de ses sauts, Victor s'était jeté à sa rescousse tel un chevalier blanc sur la glace. Son air inquiet et les gestes extrêmement tendres qu'il avait eu envers elle avait finis d'achever le cœur de Yuuri. Le Japonais se souvenait que lorsque lui tombait lors de ses entraînements Victor n'avait jamais montré autant de tendresse à son égard, au contraire le Russe était encore plus ferme avec lui, le repoussant sans cesse dans ses derniers retranchements.

De plus, il ne pouvait s'empêcher de trouver qu'Anastasia et Victor formait un très beau couple. Bien plus que lui et Victor…A cette pensée, son cœur se serra violemment. Il ne comprenait pas la sensation qui l'envahissait, ni pourquoi ses larmes se logeaient au coin de ses yeux. Sa gorge s'assécha brutalement. Il bût toute l'eau qu'il pût mais rien n'y faisait. Cela ne l'hydratait pas et ne l'apaisait encore moins. Ses jambes commençaient à trembler légèrement et le simple fait de respirer lui faisait atrocement mal. Appuyé contre la barrière de la patinoire, il se laissa lourdement tomber sur la glace, ses jambes étant incapable de le soutenir. La dureté de la glace sous lui, ne le calma pas d'un iota. Il sentit le froid s'infiltrer au niveau de ses jambes mais cela accentuait ses tremblements. Il essaya de se relever mais son corps trop lourd lui l'en empêchait. Il essaya de ne rien laissait transparaître, n'aimant pas attirer l'attention sur lui.

Ses genoux recroquevillés contre sa poitrine, il y nicha sa tête, essayant par tous les moyen de se calmer. Tout son corps tremblait et ce n'était sans doute pas à cause du froid. Non, une vive chaleur l'envahissait et entendre au loin les voix du couple s'entremêlaient continuer de faire monter sa fièvre. Un goût salé avait atteint ses lèvres et il sentit de l'eau sur son visage. Anéanti, il s'enroula encore plus sur lui-même. Il entendit le bruit vif de patins venant vers lui. Avant même qu'il ne puisse relever sa tête, il sentit des bras s'enrouler autour de ses épaules.

« -Viens, je vais t'accompagner jusqu'à la sortie, exprima sur un ton très doux Phichit. »

Yuuri se laissa faire et s'appuya tout du long contre son ami. Doucement mais sûrement, il se releva, ses jambes voulant se dérober sous son poids à chaque fois qu'il avançait. Il avait gardé sa tête baissée et il était impossible de voir son visage avec ses cheveux. Il n'arrivait pas à contrôler son expression en ce moment et il était hors de question que quelqu'un puisse voir la souffrance qui marquée son visage.

Arrivé enfin à la sortie de la patinoire, Yuuri haletait de plus belle. Il avait l'impression d'avoir couru un marathon, il avait besoin d'air. C'est avec grande difficulté qu'il enleva ses patins et prit le chemin de la sortie la plus proche toujours accompagné de son meilleur ami. Quand il arriva dehors à l'air frais, il prît une grande respiration. Il avait été proche d'un malaise et qui sait dans quel état il se serait retrouvé sans son ami. Ce dernier était arrivé un peu après lui, mais Yuuri trop perdu dans ses pensées n'avait pas fait attention à sa présence.

Respirer lui brûlait les poumons malgré l'air frais environnant. La transpiration qui perlait sur son front n'arrangeait rien et son visage écarlate révélait la torture qu'il endurait. Un mélange de pression lié à la finale, du peu de sommeil qu'il avait réussi à avoir et ce qu'il ressentait actuellement à l'égard de Victor le mettait dans cet état. Peu importait à quel point il essayait de se le cacher, la réaction qu'il avait eu aujourd'hui lui confirmait la réalité de ses sentiments. Le goût acide de sa jalousie envers Anastasia et de la place qu'il n'avait jamais réussi à avoir dans le cœur et aux côtés du Russe, le démangeait et le mettait à bas.

« - Yuuri, ta crise est passée ? demanda Phichit qui se tenait toujours à ses côtés.

-…

-Yuuri … ? »

Un long silence suivit pendant lequel le Japonais ne prononça mots. Il prit dans ses bras son ami et posa sa tête sur son épaule.

« -J'aime Victor. »

Ces mots prononcés si faiblement qu'ils s'étaient confondus avec le souffle du vent mais Phichit les avait bel et bien entendus.

« -Il était temps, taquina-t-il.

-Tu étais au courant… ?

-Tu croyais vraiment pouvoir me cacher quelque chose d'aussi flagrant ? Souviens-toi bien de ce moment et de ses sentiments, et fais-en quelque chose d'exceptionnel sur la glace. Après tout c'est ton point fort, l'interprétation. »

Ils se sourirent amicalement et Yuuri était soulagé comme libéré d'un fardeau qu'il avait porté durant des années. Il ne pouvait renier ce qu'il s'opérait dans son cœur et il devait l'accepter. La pression était trop forte pour qu'il se laisse autant déstabiliser. D'ailleurs, son changement d'état d'esprit n'était pas passé aussi inaperçu qu'il l'avait voulu. Celestino lui avait dit que la musique de son programme libre ne lui correspondait plus. Il était bien trop sombre pour patiner sur une musique effrénée et son entraîneur lui avait proposé, la version originale de Streets (de DojaCat) sur laquelle il patinait. Yuuri avait hésité mais avait été d'accord de ce changement de dernière minute.

Ses sentiments résonnaient mieux sur cette musique qui avait trouvé la place dans le cœur de Yuuri après s'être entraîné dessus. Le tempo plus lent, lui avait permis de garder tous les éléments de sa chorégraphie mais il avait dû jouer sur sa nouvelle sensualité pour mieux s'imprégner de l'univers de ce son. Maintenant qu'il avait sa souffrance à sa disposition, il allait l'exploiter et ne pas se retenir sur la glace.

Ils retournèrent à l'entraînement comme si de rien n'était et Yuuri pût mieux se concentrer sur la répétition de ses programmes. Pour que ses programmes soient parfaits, il n'avait pas misé sur la quantité de sauts mais sur leurs qualités. Plus concentré sur ses pirouettes et ses enchaînements de pas, il savait qu'il s'en sortirait mieux ainsi, s'il voulait gagner la médaille d'or.

Les trois jours d'entraînement passèrent à la vitesse de l'éclair et il n'avait pas eu le temps de penser à quoi que ce soit d'autre qu'à l'application parfaite de ses programmes.

Avouer qu'il aimait Victor lui avait réellement ôté un poids et il pût se concentrer sans faillir sur ses programmes. Savoir qu'ils ne pourraient jamais être ensemble, lui et Victor, était une réalité que Yuuri avait entièrement accepté. Après tout il n'avait pas le choix et l'espoir ne lui était pas permis. Espérer lui serait destructeur, alors il avait accepté simplement ses sentiments et le destin qui allait avec. Maintenant, il ne pouvait plus faire marche arrière et le Japonais ne voulait plus s'empoisonner avec ce qui pouvait bien se tramait dans son cœur. Abandonner ses sentiments pour Victor et passer à autre chose, c'était dans cet état d'esprit que Yuuri se retrouvait deux heures avec la finale du Grand Prix.