Bien le bonjour! J'espère que vous allez bien et que la chaleur ne vous assomme pas trop! Je tenais à vous remercier car nous venons de dépasser les 200 vues sur Your eyes en Me! Je suis flattée que mon histoire est trouvé grâce à vos yeux! Merci pour tous vos abonnements et fav'! *-*

Juste un petite précision par rapport à ce que j'ai dis...comme quoi dans le chap 9 y'aura que 2 parties...et bien y'en a 8...X') Oui j'avais complétement oublié, on est arrivés dans la centralité de l'histoire là et du coup j'avais naturellement coupé le chap en 8 en l'écrivant ! Donc accrochez-vous parce qu'aujourd'hui petit retour en arrière! On va enfin savoir ce qu'il s'est passé entre Victor et Yuuri! Bisouuus et à dimanche *-*


Le jour J était enfin arrivé. Yuuri allait enfin pouvoir faire ressortir tout ce qu'il y avait au fond de son cœur devant le monde entier. Le stress montait. Avoir le trac était une chose normale mais décidément il ne s'habituerait jamais à cette adrénaline. Il évita tout contact avec qui que ce soit pour mieux se mettre dans sa bulle. Il y avait bientôt trois ans, à ce même événement, Victor et lui était ensemble avant que tout ne parte en lambeaux, ils étaient ensemble. Au plus le moment fatidique approchait, au plus cette dispute fatale entre eux refaisait surface dans son esprit.

Derrière la patinoire, à laquelle l'ISU s'était tenu cette année à Madrid, se trouvait un parc encore éclairé à cette heure tardive. Yuuri arriva au point de rendez-vous que lui avait donné Victor en courant. Après sa deuxième place de ce soir, Victor lui avait demandé s'il pouvait se parler en privé dans un endroit calme. Il avait quelque chose d'important à lui dire. C'est tout excité que Yuuri reconnu le dos de Victor qui regardait le paysage qui s'étendait sous ses yeux. Le parc situé en hauteur donnait une vue impressionnante sur la ville labyrinthique qu'était la capitale Espagnole.

« -Victor ? Demanda Yuuri à bout de souffle. »

Ce dernier ne se retourna pas à son appellation et se contenta d'admirer la vue.

« -Tu voulais me dire quelque chose ? Pourquoi ne pas avoir attendu qu'on rentre à l'hôtel ?

-Tu ne trouves pas cette vue magnifique ? se contenta simplement de demander Victor.

-Oui… ? »

Yuuri était perplexe. Son entraîneur avait l'air totalement perdu dans ses pensées et cela ne lui ressemblait pas.

« - Tu es déjà tombé amoureux, Yuuri ? questionna le Russe de but en blanc.

-Euh…non…Je ne crois pas, balbutia le concerné.

-Dommage, tu aurais pu comprendre ce que je ressens. »

De longues minutes suivirent dans un silence pesant. Le Japonais incrédule, ne comprenait pas du tout où la conversation était en train de dériver. C'est Victor, qui rompu le silence sans détourner son regard du paysage.

« - En même temps, tu es bien trop naïf pour te rendre compte de tes propres sentiments.

-J-je ne comprends pas…

-Alors laisse-moi te poser une autre question tu as déjà eu ton cœur qui bat si vite que tu as l'impression qu'il va sortir de ta poitrine quand tu vois quelqu'un que tu apprécies ?

-Je ne sais pas…Je ne crois pas, admis Yuuri.

-C'est pourtant mon cas et tu ne comprends rien. Tout est ta faute, Yuuri. »

Le japonais face à une telle accusation, fronça ses sourcils et se mit à réfléchir. La fatigue s'était abattu sur lui, et son cerveau ne pouvait articuler une moindre pensée cohérente dans son esprit.

« -Hum Victor…Je crois que ce n'est pas ça que tu voulais me dire…Enfin, je veux bien t'écouter mais je ne crois pas que tout ceci me concerne, formula-t-il en lâchant un rire nerveux.

-C'est là où tu fais erreur, somma froidement le Russe.

-Si je fais erreur, alors corrige-moi.

-La réponse est sous tes yeux, en face de toi, en dirait bien que tes lunettes ne te permettent pas de voir ce qu'il se passe sous ton nez. »

Plus perdu que Yuuri en cet instant, cela n'était pas possible. Il essayait de retourner ce puzzle dans tous les coins de sa tête mais il ne trouvait pas la pièce manquante.

« -On n'aurait jamais dû se rencontrer Yuuri. Je n'aurai jamais dû venir au Japon pour t'entraîner, cela m'aurait épargné bien des malheurs. Tu ne peux pas savoir à quel point je regrette de t'avoir rencontré, avoua Victor. »

Choqué de cette révélation, la voix de Yuuri resta bloquée dans sa gorge. Il essayait d'assimiler ce qu'il venait d'entendre mais un sourd bourdonnement sonnait dans ses oreilles. La personne qu'il admirait le plus sur Terre venait en deux phrases de l'anéantir. Le regret que ressentait Victor à son égard pour l'avoir entraîner venait de briser son cœur en mille morceaux et il jurerait qu'il venait d'entendre le fracas de ce dernier dans sa tête. Sa respiration était lourde et la douleur dans son thorax n'arrangeait rien. Machinalement, il plaça une main contre sa poitrine, son cœur battait à tout rompre. Une buée dans ses yeux commençait doucement à recouvrir sa vue et à présent il ne voyait plus rien devant lui.

« -POURQUOI ?! finit-il par hurler. »

Ce fût la seule réaction qu'il avait réussi à avoir après le mélange psychique qui venait de s'opérer en lui. Yuuri ne le savait pas lui-même mais il venait de découvrir sa colère, une colère qui le sauverait par la suite du désespoir qui viendrait le chercher.

« - Pourquoi ?! répéta-t-il moins fort sentant sa voix se brisée. Comment tu peux me dire ce genre de choses ?! Qu'est-ce que je t'ai fait ?!

-Rien ! Vociféra Victor. »

Yuuri recula d'un pas. C'était la première fois qu'il entendait le Russe de nature plutôt calme s'énervait après lui. Sa voix avait grondé comme sorti des ténèbres. Jamais il n'aurait pensé entendre une telle chose de la part de Victor. Sa propre colère disparue sous le coup de la peur. Les personnes les plus calmes étaient toujours les plus dangereuses lorsqu'elles s'armaient de leurs colères. Il tremblait de tout son être et le vent qui venait de se lever le fît frissonner de plus belle.

« -Tu n'as rien fais, et c'est bien ça le problème ! repris le Russe sur le même ton. »

Toujours tremblant, les jambes de Yuuri cédèrent sous son poids. Personne ne lui avait jamais parlé ainsi et que cela vienne de Victor Nikiforov rendait la chose bien plus difficile à encaisser. Son idole était en train de lui crier une haine qu'il ne saisissait pas. Il ne comprenait pas d'où elle pouvait provenir. Le seul fait, qu'il comprenait et que c'était lui, ici, le fautif de cette colère.

Victor maugréa quelques mots à lui-même. Le motif de sa soudaine ébullition envers son protégé n'avait en réalité aucun motif valable. Il en voulait à son entourage de lui avoir ouvert les yeux sur ses sentiments avant la finale d'aujourd'hui. Ainsi, il avait compris que la douce brûlure qu'il ressentait aux côtés du Japonais n'était qu'un amour à sens unique. Yuuri n'avait jamais été intéressé pour une quelconque relation romantique avec lui et il en serait à jamais ainsi. De plus, il était un homme qui en aimait un autre. Le choc qu'il avait ressenti accompagné d'un dégoût non dissimulé ne l'avait pas quitté. Il n'était pas dégoûté du Japonais en soit, mais les carcans dans lesquelles il avait grandi lui coller encore à la peau et personne n'était sans savoir que la Russie n'offrait pas terre d'accueil aux homosexuels.

Malgré tout, il voulait crier son amour à travers les toits pour Yuuri. Lui dire ô combien il l'aimait et qu'il ne pourrait pas continuer sa vie sans lui. Mais il n'arrivait pas à accepter entièrement son amour et sa nature. Cela était nouveau pour lui et il ne voulait pas souffrir davantage. Il voulait éloigner le Japonais de lui pour ne pas le mettre dans l'embarras persuadé que ce dernier ne partagerait jamais ses sentiments. Sa peur de le perdre en lui avouant ce qu'il ressentait était immense et il ne supporterait pas un refus de sa part, il le savait.

Revenant au moment présent, Victor entendit les sanglots étouffés de son protégé. Il dû lutter pour ne pas courir et le prendre dans ses bras. De rage, il se mordit la lèvre inférieure et serra les poings.

« -Arrêtes de pleurer, ça n'arrangera rien, envoya-t-il froidement.

-Q-qu-u'est-ce qu-que je dois faire… ?

-Va-t'en.

-Quoi… ? réussit à dire Yuuri au bout de quelques instants.

-Ne me fais pas répéter. »

Tétanisé sur place, le Japonais ne pouvait se relever. Il aurait aimé ne pas être aussi faible en cet instant et crier à son tour toute la colère qu'il pouvait y avoir en lui mais Victor lui faisait bien trop peur. Sa voix et son attitude était méconnaissable. Il ne voyait que son dos, mais cela était suffisant pour qu'il comprenne que le Victor en face de lui, n'était pas celui qu'il connaissait. Epaules tendues, mains dans les poches et tête tournée vers l'horizon, Yuuri aurait aimé voir son visage. Voir l'expression qui déformait ses traits lors de son déchaînement de paroles envers lui. Finalement, il en était mieux ainsi. Yuuri n'aurait sans doute pas supporté de voir le regard froid et méprisant de Victor sur lui.

Derrière lui, Victor ne sentit aucun mouvement signe que le Japonais n'avait pas bougé. La respiration lourde, il prit alors la décision de partir. Sans se retourner vers Yuuri, il fît le tour de la fontaine présente entre eux et commença à se diriger vers la sortie.

« -Non, restes ! s'indigna le Japonais toujours cloué au sol. »

Le Russe s'arrêta et resta immobile pendant un quart de seconde. Il jeta un regard par-dessus son épaule sans pour autant croiser le regard de Yuuri et continua de marcher comme si de rien n'était.

Imperceptiblement, le cœur du jeune Japonais s'effrita. Il aurait voulu l'appeler mais il n'avait plus aucune force anéanti par sa douleur.

« -Victor…restes…tu ne peux pas partir comme ça…murmura-t-il à lui-même dans un infime espoir que le Russe revienne sur ces pas. »

Adossé contre un pilier du portail de la sortie, Yurio, sourcil froncés, jeta un regard mauvais à son aîné qui s'avançait vers lui et cracha :

« -Il y avait d'autres façons de lui dire que tu l'aimais, bordel ! »

Victor souri faiblement. Il pleurait en silence depuis le début de leur confrontation et n'avait voulu à aucun moment montrer ce visage à Yuuri.

« -Tu me dégoûtes, essuie ton visage au moins.

-Je n'ai pas de mouchoirs…, souffla Victor. »

Yurio pesta une nouvelle fois et lui en donna. Victor essuyait ses larmes mais celles-ci n'arrêtaient pas de couler le long de ses joues. Il avait l'impression qu'il ne pourrait jamais s'arrêter de pleurer. Le jeune Russe emmena Victor dans un van garé non loin de là, loué par leur fédération qui partait en direction de l'aéroport de Madrid.

Avant de monter, Yurio jeta un dernier coup d'œil vers le parc et demanda :

« -Qui c'est qui va le récupérer ? »

Victor secoua la tête tristement, il n'aurait jamais pensé que Yuuri serait dans un tel état et il savait que ce dernier n'avait prévenu personne de leur entrevue.

« -Ne me dis pas que…Putain mais t'es vraiment qu'un con ! Tu crois que j'ai que ça à faire de jouer au baby-sitter moi ?! s'énerva le blondinet en pointant du doigt son aîné. Tu fous la merde et t'es même pas capable d'en assumer les conséquences ! »

Le jeune tigre sortit rageusement son téléphone de sa poche et appela la seule personne de l'entourage de Yuuri qui était sur place pendant qu'il faisait signe au chauffeur de démarrer.

Quelques instants plus tard, un homme asiatique à la peau mate déboula dans le parc qui était sur le point de fermer. Quand il arriva à l'endroit indiqué, ce qu'il vit lui fendit le cœur. Yuuri, tête baissée, à genoux semblait prier devant la fontaine pour un quelconque miracle. Il n'osait s'imaginer ce qui avait bien pu se passer pour mettre son ami dans un tel état mais il savait que le prodige Russe y était pour quelque chose.

Phichit prononça le nom de Yuuri doucement pour ne pas l'effrayer mais celui-ci ne sourcilla même pas. Ce fût avec beaucoup de précaution qu'il souleva son ami pour le remettre debout et qu'ils quittèrent cet endroit qui allait à présent regorger de très mauvais souvenirs pour le Japonais.

Yuuri n'en avait pas encore conscience mais cette dispute venait de le changer à jamais.

Ah…Comment cette dispute dans l'esprit de Yuuri pouvait-elle être encore si vive à l'heure actuelle ? Au plus il la ressassait au moins il la comprenait. Ce que Victor lui avait dit ce soir-là n'avait aucun sens à ses yeux. Son regard inexpressif passa la salle en revue à la recherche de son ami. Le dernier entraînement avait sonné et tous les concurrents réunis dans la même salle s'échauffaient une dernière fois. Phichit se montra enfin accompagné de leur entraîneur. Celui-ci leur répéta les dernières consignes et il les laissa s'échauffer ensemble comme à leur habitude.

Phichit passa un écouteur à Yuuri pour qu'ils puissent écouter la même musique. Au fur et à mesure de leur entraînement, leurs étirements se transformèrent en pas de danse. Yuuri rigolait en voyant certains mouvements que faisait son ami et il en faisait de même. Sans le vouloir, Yuuri montrait de plus en plus sa sensualité, ses pas gardaient une certaine grâce mais le sex appeal qu'il dégageait avait attiré quelques regards curieux. Ses mains glissaient le long de son corps et remontaient le long de son cou tout en envoyant un regard enjôleur à Phichit.

Au loin, on pût entendre Chris dire en s'approchant de Victor.

« -Même moi, je ne dégage pas autant de sensualité. »

Victor ne broncha pas à sa remarque, trop concentré à se retenir de kidnapper le brun qui se déhanchait en face d'eux.