AAAAAH je suis désolée mais garder vos mouchoirs vous en aurez besoin encore pour ce chapitre! x') C'est pas moi, c'est Yuuri qui a voulu (lol), je ne suis responsable de rien! J'ai adoré écrire ce chapitre personnellement, puisque on en sait un peu plus sur les pensées de Victor c:
Je voulais vous remercier (encore) parce qu'on vient de dépasser les 300 vues en 1 et mois et demi, c'est fou! Merci 3
Des bisouus et à dimanche!
« Et un magnifique triple axel pour cette étoile montante du patinage ! Pas de quadruple au programme pour Yuuri Katsuki cette fois-ci ! animait un commentateur du direct.»
Yuuri avait décidé d'être prudent lors de son programme court et il devait à tout prix faire un sans-faute, s'il voulait au moins terminer deuxième au classement. Il chercha au plus profond de lui-même sa tristesse et ses sentiments. Yuuri était artiste et voulait s'en servir de la meilleur manière qui puisse exister pour lui. Et il connaissait un moyen infaillible pour ça patiner et laisser ses émotions le submergeaient comme il savait si bien le faire.
« Meu bem, ouve as minhas preces
Mon amour, entends mes prières
Peço que regresses, que me voltes a querer
Je te demande de revenir, de me désirer à nouveau
Eu sei que não se ama sozinho
Je sais qu'on n'aime pas seul
Talves devagarinho possas voltar a aprender
Peut-être vas-tu doucement le réapprendre »
Il sentit ses larmes montaient et pour une fois, il ne les retînt pas. Avec la vitesse qu'il allait prendre pour son prochain saut, il pria dans son for intérieur pour qu'elles disparaissent et s'évanouissent dans cet univers de glace. Sans problème, il passa sa combinaison et en réalité il ne s'était même pas sentit la faire, son corps habitué, l'avait exécuté de lui-même. Chacun de ses mouvements étaient encore plus douloureux que la dernière fois qu'il avait patiné sur son programme. Savoir que Victor le regardait, le rendait fiévreux. Son visage angélique avait refait surface, et l'expression de désolation qui peignait ses traits, le rendait encore plus beau qu'à l'habitué.
Son nez pris une légère teinte rosée, dû aux larmes qui coulaient sans qu'il ne puisse rien y faire. Heureusement pour lui, les caméras ne faisaient jamais de gros plan sur le visage des patineurs pendant leurs performances. C'était la dernière fois, qu'il pouvait exprimer librement son amour pour Victor et son chagrin était grand. Sa perte était affligeante et il pût presque entendre le bruit de son cœur se briser à chaque seconde qu'il patinait. Perdu dans ce qu'il ressentait, il s'abaissa pour effectuer une pirouette assise sur le dernier couplet.
« Se o teu coração não quiser ceder
Si ton cœur refuse de céder
Não sentir paixão, não quiser sofrer
S'il ne sent pas la passion, ne veux pas souffrir
Sem fazer planos do que virá depois
Sans faire de plans sur ce qui va suivre
O meu coração pode amar pelos dois
Mon cœur peut aimer pour nous deux »
Il eût presque l'impression de s'enfoncer dans la glace puis il remonta toujours en tournant sur lui-même et quelque chose se libéra dans son cœur. Il ne ressentait que le froid autour de lui, plus aucune chaleur émanant de sa poitrine ne manifestait sa présence. Yuuri expérimentait pour la première fois un chagrin d'amour. Il enroula ses bras autour de lui-même et baissa sa tête dans une dernière révérence. La musique s'arrêta mais pas ses larmes. Sa respiration lourde, le faisait souffrir davantage. Ses pleurs ne voulaient pas s'arrêtaient et il cacha son visage derrière ses mains lorsqu'il entendit les applaudissements qu'ils lui étaient dédiés.
Yuuri avait tout donné. Un léger sourire se forma sur ses lèvres et il salua la foule tout en essuyant ses larmes qui ne lui laissaient aucun répit. Aveuglé par ces dernières, il se dirigea tant bien que mal vers la sortie où l'attendait son entraîneur et son ami qu'il voyait courir vers lui. Phichit le serra fort dans ses bras, et il eût envie de crier de douleur.
« -Tu m'as fait pleurer imbécile, annonça d'une voix étranglée son ami en resserrant son étreinte. »
Ils restèrent un petit moment ainsi avant que Celestino ne les coupent pour emmener Yuuri au kiss-and-cry.
Ses larmes s'étaient taries, et le stress des résultats lui revint de plein fouet. Ses yeux étant irrités, il avait tronqué ses lentilles contre ses lunettes parce qu'il était hors de question qu'il ne voit pas ses résultats. Le bras réconfortant de son entraîneur vînt étreindre ses épaules, son score fût annoncé et il fût soulagé. Il était 5 points derrière Victor et était classé pour le moment deuxième de la compétition. Il restait à présent Phichit et JJ, les derniers à patiner.
« -C'est un excellent score pour le jeune Japonais qui mérite entièrement sa deuxième place après une telle performance qui nous a tous laissés sans voix ! s'émerveilla le commentateur. »
Victor réfléchissait intensément mais il n'arrivait pas à comprendre ce qu'il venait de voir. Connaissant Yuuri, il savait qu'il avait dû puiser dans ses sentiments pour effectuer une telle performance, mais il se demandait à qui avait bien pu penser le Japonais pour faire ressortir une souffrance proche de l'agonie ? Il avait bien vu Phichit courir près de Yuuri après la fin de sa chorégraphie, était-ce dans ce cas lié à lui ? Décidément, Victor ne comprenait pas mais il voulait comprendre. Il mourrait d'envie de savoir ce qu'il se passait dans la tête de Yuuri. Il avait eu vent, que la musique du programme libre de son ancien poulain avait été changé pour la finale et avait hâte de voir ce que cela allait donner.
Ses pensées tournaient uniquement autour de Yuuri. Il avait eu lui aussi envie d'aller le réconforter en voyant l'expression qu'il avait arboré tout du long de sa prestation mais il ne pouvait pas le faire. Il était tenue en laisse autant par sa fausse petite-amie que par son coach. Oui, parce qu'Anastasia était un prétexte. Un prétexte pour le protéger des rumeurs qui pouvaient détruire sa fin de carrière et Yakov en tant que papa poule avait refusé que quoi ce soit de ce genre vienne entacher la réputation de son protégé.
L'idée ne lui était pas apparu mauvaise au début, mais il avait oublié de prendre un détail en compte Anastasia était folle amoureuse de lui et avait accepté de jouer le jeu à fond. Les manifestations d'amour de la jeune femme en public, le rendait plus mal à l'aise qu'autre chose, mais il n'avait pas le choix. Lui et Yakov avait passé un marché. Victor allait terminer sa carrière bientôt, mais pour son bien et la bonne image qu'il devait conserver au sein de son propre pays, il devait faire profil bas. Des rumeurs avaient commencé à courir, qu'il aimait les hommes et Yakov avait craint réellement pour sa sécurité. L'homosexualité étant encore un sujet sensible en Russie et dans les pays de l'Europe de l'Est, son entraîneur savait que les choses pouvaient vite dérapés. De plus, il avait déjà reçu des menaces de certains de ses fans mais rien de bien sérieux jusqu'à maintenant.
D'instinct protecteur, Yakov avait convaincu avec une grande facilité la jeune patineuse de prétendre être la compagne de Victor pendant quelque temps. Comprenant tout à fait les enjeux derrière cette fausse relation, elle n'avait pas hésité une seule seconde. Erreur que Victor aurait aimé ne pas avoir eu à faire. Parmi toutes les patineuses présentes au sein de leur fédération, il avait fallu que Yakov choisisse elle parmi tant d'autres. C'était sûr que pour le jeu d'acteur, elle n'avait pas besoin de faire semblant, mais Victor se sentait mal de l'utiliser à cette fin, surtout qu'il n'éprouverait jamais rien pour elle, même si Anastasia semblait penser le contraire. Quand ils n'étaient pas en public, elle n'hésitait pas à l'envahir, prétextant qu'il fallait convaincre tout le monde que leur relation soit vrai et que peut-être il finirait par tomber amoureux d'elle. Victor, n'avait pas réagi, la laissant croire ce qu'elle voulait puisque la jeune bornée aurait refusée dans tous les cas d'entendre quoi que ce soit qui puisse la contredire de sa part. Le Russe achetait sa paix sociale au prix des caprices de son entraîneur et de « sa petite-amie » mais il savait qu'il n'arriverait plus à tenir aussi longtemps qu'il le devrait.
Jouer un rôle, il le faisait depuis longtemps et il sentait qu'il était sur le point d'exploser. Son amour pour Yuuri s'était ravivé depuis qu'il était revenu sur la glace cette saison et il ne savait pas pour combien de temps encore, il allait pouvoir faire semblant. Il avait encore envie de se faufiler dans la loge du Japonais et de l'embrasser. Maintenant qu'il avait goûté à ce doux parfum, il était difficile pour lui de s'en passer. Il n'aimait pas le voir loin de lui et encore moins de le voir se comporter si froidement à son égard.
Toutes les fois où il avait souri à Yuuri ou avait essayé d'engager la conversation avec lui, le jeune patineur lui avait jeté des regards noirs et s'était enfui dès qu'il le voyait arrivé. Yuuri était inapprochable et il n'arrivait pas à réfléchir à un moyen correct de l'approcher sans le faire fuir. Toutes ses tentatives s'étaient soldées par un échec cuisant et plus encore cette fois-là dans la loge. Décidément, il n'arrivait plus à comprendre quoi que ce soit, ses pensées s'entremêlaient et il était incapable d'avoir une quelconque solution au problème qu'était Yuuri.
