Heyo...les enfants, j'ai vraiment cru que ce chapitre ne sortirait jamais aujourd'hui. Je suis malade comme un chien et j'ai bégayé au niveau des corrections ! Donc soyez indulgents avec moi !
Bonne lecture.
Des bisous
Fermant les yeux, Yuuri se laissa porter par ses propres mouvements sur la glace. Il laissa son corps se mouvoir tout seul au gré de ses envies. Par cœur, il répétait certains gestes et tournait sur lui-même. Il savait qu'à cette heure-ci personne n'était présent au centre d'entraînement et qu'il avait cette piste glacé pour lui seul.
Concentré sur sa respiration, il était perdu dans son monde. Il y aurait pu avoir un tremblement de terre, il ne l'aurait même pas senti ni entendu passer. Yuuri était ainsi, lorsqu'il se perdait en lui-même. Son entraînement sur sa nouvelle chorégraphie pour la préparation des Jeux Olympiques était encore monté d'un cran en difficulté.
Ainsi, difficile pour lui de garder son calme surtout lorsqu'il n'arrivait pas à exécuter ne serait-ce que le début sans fautes. Il devait se reprendre, se recentrer et retrouver sa paix intérieur. C'était de ses cours de sophrologie qu'il avait enfin pu appréhender son anxiété et son stress lors des compétitions.
Enfin calmé, après quelques exercices de respirations et d'étirements, son regard brun s'ouvrit. Le soleil commençait à peine à se lever et son aura commençait doucement à éclairait la patinoire. Yuuri s'arrêta, attacha ses cheveux qui lui arrivait maintenant au niveau de ses épaules et avec une sérénité retrouvée, se retourna.
Yuuri avait beau être concentré, le regard qu'il avait senti sur lui aurait eu de quoi brûler toute une forêt et il était impossible de ne pas le sentir sur sa peau. Victor se tenait là, simplement vêtu d'un jogging aux couleurs de la fédération de Russie et ne quittait pas des yeux le Japonais.
Sans ses lentilles, Yuuri ne distinguait qu'une vague silhouette rouge à la chevelure argentée. Il ne fallait pas être un génie pour deviner qui se tenait aux abords de la patinoire. Avec une certaine lenteur calculée, il patina jusqu'à elle.
« Passe-moi la bouteille d'eau. » demanda-t-il avec un ton détaché. Le Russe s'exécuta sans broncher.
Savoir ce que faisait Victor ici à Détroit n'intéressait pas Yuuri le moins du monde. Ainsi, après s'être hydraté, il retourna au centre de la glace, sans même prêter une seconde de plus à Victor. Être perturbé par lui était la dernière chose dont Yuuri avait besoin en ce moment.
Grâce à la position des rayons de soleil qui traversaient le plafond, il savait qui ne lui restait plus que 30 minutes pour s'entraîner seul avant que ses coéquipiers n'arrivent. A moins de ne pas se présenter aux JO, il devait au moins aujourd'hui savoir exécuter, le début de sa chorégraphie mais quelque chose n'allait pas. Yuuri le sentimentaliste, n'arrivait plus à ressentir une quelconque émotion. Etrangement, ses sentiments après sa victoire à l'ISU s'étaient comme volatilisés et même la technique lui faisait défaut.
Depuis le moment où il était rentré de chez ses parents, son état émotionnel était redevenu stable, beaucoup trop stable. Pour la première fois de sa carrière, Yuuri n'arrivait plus à exploiter son point fort. Chacun de ses mouvements, lui demandait une concentration maximale et une quantité d'énergie extrêmement importante.
Refermant les yeux, Yuuri se reconcentra uniquement sur sa respiration. Il s'imaginait seul dans un monde uniquement fait de glace. Le ciel était couleur bleu nuit et des milliers d'étoiles le parsemait.
Il commença de nouveau à s'élancer, la musique de son programme court dans son esprit et ouvrit à demi ses yeux.
Ses patins en position d'ouverture, la lame gauche pointa dans la glace et il se lança. Il tourna si vite qu'il n'eut pas le temps d'anticiper la chute. Un quadruple en ouverture était quelque chose de risqué, mais nécessaire s'il voulait se maintenir au niveau.
Dans un bruit sourd, tout son corps vînt s'étaler sur la glace. Ne faisant plus qu'un avec elle, Yuuri constata les dégâts. D'abord, la douleur au niveau de ses doigts d'un geste vif, il vérifia ses phalanges, il pensait s'être blessé mais tout aller bien à ce niveau-là.
Mais quand il essaya de se relever, ce fût à ce moment-là qu'une douleur aigüe se fit ressentir au niveau de son côté latéral droit. Il ne savait dire si c'était la froideur de la glace qui l'anesthésiait mais il ne ressentait plus rien dans cette partie-là de son corps.
Heureusement pour lui, dans sa chute avec ses réflexes il avait protégé sa tête. Ce n'était pas la première fois que Yuuri tombait lors de ses quadruples mais c'était bien la première fois, qu'il avait aussi mal.
Non loin de lui, il vît des patins avec des lacets défaits venir vers lui rapidement.
« Je vais t'aider à te relever. » dit Victor.
Yuuri hocha simplement la tête et se laissa faire. Le septuple médaillé d'or avait compris en un regard où la douleur était présente et le souleva délicatement. Le Japonais grimaça, mais il était tout de même reconnaissant de l'aide qui lui était apporté.
Doucement mais sûrement, Victor le soutenait en maintenant fermement le bras valide de Yuuri autour de son cou. D'une seule jambe le Japonais arrivait à patiner et garder l'équilibre appuyé de tout son long au corps de Victor.
Finalement assis, Yuuri se laissa examiner. Même s'il ne voulait pas se montrait aussi vulnérable face au Russe, il se laissa faire, Victor étant la seule personne à pouvoir l'aider à cet instant.
Ce dernier, souleva délicatement le tee-shirt de Yuuri, passa sa main sur la peau devenue rouge vif et palpa les côtes pour s'assurer que rien n'était cassé.
« Tu auras juste de vilains bleus, mais rien de bien grave…Tu as eu beaucoup de chance. » annonça Victor visiblement soulagé.
Yuuri acquiesça et constata de lui-même les dégâts. Même au niveau de son bassin et de sa cuisse, il semblait qu'il n'avait rien de cassé mais les ecchymoses qui allaient rester sur sa peau allaient certainement l'incomber pendant quelques jours.
« Tu as besoin de repos, Yuuri, repris Victor. Je ne sais pas depuis combien de temps tu t'entraînes aussi durement mais il va falloir que tu laisses ce corps souffler un peu, tu ne crois pas ? »
« Sans doute, oui. » répondit-il.
Avant que Victor ne puisse rajouter quoi que ce soit, des voix se firent entendre et franchirent la porte. Celestino et d'autres patineurs venaient de les rejoindre. Le Russe les salua avec un grand sourire tandis que Yuuri tourna la tête dans la direction opposée.
Depuis que le Japonais était revenu à Détroit et avait confronté son entraîneur par rapport à ce qu'il s'était passé avec Victor, leur entente était fragilisée. Pas seulement avec Celestino mais aussi avec Phichit, son ami de toujours qui ne lui avait jamais dit la vérité à ce propos pour soi-disant « le protéger ».
La nature rancunière de Yuuri était tenace et savoir que Victor était venu le voir à cette époque aurait sans doute changer les choses entre eux à l'heure actuelle. Mais les choses étaient ainsi et non pas que savoir ce fait aurait pu alléger la peine que lui avait causé le Russe, mais peut-être que Yuuri aurait pu lui pardonner plus facilement.
« Je vois que vous avez déjà fait connaissance ! » plaisanta Celestino en s'approchant d'eux.
Victor, le seul réceptif à cette blague, commença à son tour à plaisanter avec l'entraîneur Italien. Voyant dans l'état dans lequel était Yuuri, Victor lui expliqua ce qu'il venait de se passer.
« Bon et bien, je compte sur toi pour qu'il t'écoute sur ce point, car moi il ne m'écoute plus depuis quelque temps ! » lança Celestino.
« Oui je ne vous décevrai pas. » promis Victor, solennellement.
Celestino repartit en direction des autres patineurs et commença leur entraînement matinal. Victor regarda Yuuri avec un œil interrogateur.
« Que s'est-il passé avec Celestino ? »
« Rien d'important. »
« Yuuri, il va falloir que tu apprennes à me faire confiance. Je ne te le demande pas en tant qu'ami, je te le demande en tant qu'entraîneur. » A cette évocation, Yuuri leva vers lui un regard choqué.
« Entraîneur ? » demanda-t-il pas sûr d'avoir bien entendu.
« Oui, à partir d'aujourd'hui, c'est moi qui vais t'entraîner. »
« Pardon … ? »
« J'aurai aimé te l'annoncer autrement, mais j'ai signé récemment à Détroit. Au vu des tensions qui règnent entre Celestino et toi, il est important pour toi de changer d'entraîneur. Cela arrive souvent au cours d'une carrière. » déclara-t-il.
« Oui mais…pourquoi toi ? »
« J'ai aimé te voir évoluer sur la glace toute la saison dernière et j'aimerai te donner encore plus d'évolutions pour que tu atteignes de nouveaux sommets. » expliqua le Russe, déterminé.
« Et si je ne veux pas ? »
« Je suis bien conscient que tu ne veux pas de moi mais…je dois me racheter pour le mal que je t'ai fait et la seule manière la plus profitable pour toi et que je sois ton entraîneur. » justifia-t-il en s'agenouillant devant Yuuri.
« … »
« S'il te plaît Yuuri, acceptes. Je te promets, que tu auras tout ce que tu voudras de moi. »
Les yeux de Victor étaient si sincères que Yuuri eût du mal à penser correctement. Rationnellement, Victor n'avait pas tort, ses conseils étaient de qualités et bon à prendre. Avec les difficultés qu'il avait avec son nouveau programme, un coup de pouce ne serait pas de refus.
« C'est bon lève-toi, finit-il par dire. J'accepte mais à une seule condition. »
« Laquelle ? »
« Notre relation ne dépassera jamais le cadre entraîneur-élève. »
« Tout ce que tu voudras. » répondit Victor avec un sourire jaune.
Effectivement, le Russe s'y attendait mais cela lui allait très bien ainsi. Il s'estimait déjà chanceux de pouvoir se tenir aux côtés de Yuuri et que ce dernier accepte sa présence qui sera désormais…quotidienne.
