Hello ! Chapitre un peu long ! J'espère que ce petit moment entre nos deux protagonistes vous plaira... ^^'
PS: Wow wow l'histoire vient d'atteindre les 1.1k euuuuh. MERCI BORDEL. Des coeurs sur vous !
Des murmures s'élevaient parmi les patineurs du club de Détroit. Cela faisait quelque temps, que les disputes qui animaient habituellement, le couple entraîneur-élève qui s'exerçait dans son coin était calme.
Depuis leur retour de leur session privé il y a maintenant un mois et demi de cela, il y avait eu un changement notable dans leurs attitudes à chacun. Ils se lançaient des sourires, se parlaient comme deux être normaux sans se crier dessus ou sans que Yuuri n'ignore son propre coach.
Celestino, qui les gardait à l'œil avait été le premier surpris de ce changement, mais ravi de les voir ainsi complices.
Malgré tout, Phichit, suspicieux, ne pouvait s'empêcher de penser qu'il y avait anguille sous roche. Depuis la confrontation avec son meilleur ami, ils ne s'étaient que très peu parlés mais il le connaissait assez bien pour savoir que ce dernier n'aurait pas pu effacer aussi facilement la rancœur qu'il éprouvait pour le Russe.
D'ailleurs, le jeune Philippin se promit qu'il était temps que lui et Yuuri s'expliquent. Les entraînements sans lui était déjà assez ennuyeux pour le Philippin mais qu'ils ne s'adressent que quelques mots que lorsqu'ils se croisaient par politesse commençait à devenir irritant et leur amitié lui manquait tout simplement.
Au vu de ses progrès fulgurants sur son programme, Yuuri était aux anges et poussait ses entraînements jusque tard pour se levait de plus en plus tôt, sacrifiant injustement quelques heures de sommeil qui pourtant lui était crucial.
Excité et de nouveau confiant, il n'arrivait pas à sentir la fatigue comme il le devrait et son corps aller sans doute lui faire payer pour autant d'acharnement.
Victor, soucieux le réprimandait sévèrement à ce sujet lui priant de venir chez lui quand il le voudrait pour qu'il puisse gagner quelques minutes de sommeil le matin au vu de la localisation idéal de son appartement. De ce fait, Yuuri se retrouvait alors de plus en plus souvent à dormir chez son coach-dans la chambre d'ami cette fois-ci- mais cela lui donnait comme excuse de rentrer plus tard et se lever encore plus tôt.
Vivant de plus en plus chez Victor, le jeune patineur avait commencé à laisser quelques affaires chez lui. Au début, il n'y avait que ses vêtements de rechange, ses patins puis dernièrement sa brosse à dents et quelques affaires de toilettes.
Progressivement et sans s'en rendre compte, il commençait à s'installer doucement chez son entraîneur qu'il fallait dire possédait une bien meilleure chambre que celle du dortoir où il aimait rester.
La détermination de Yuuri était belle à voir sur la glace, son application était impressionnante mais Victor ne pouvait s'empêcher d'être anxieux à son sujet. Il savait ce que cela faisait de dépasser ses limites et comprenait parfaitement l'état dans lequel était son protégé mais il ne pouvait pas prendre le risque que Yuuri se blesse à bientôt quelques semaines des JO.
Convaincre Yuuri de lever le pied n'était pas envisageable mais il fallait l'arrêter avant qu'il ne lui arrive quelque chose de regrettable. A ses tremblements lorsqu'il se relevait d'une chute, Victor, attentionné pouvait dire que son corps ne tiendrait pas ce rythme effréné encore longtemps. Et avant qu'il ne soit trop tard, l'entraîneur Victor Nikiforov avait pris une décision quitte à mettre à nu ses sentiments.
•
« Fermée pour cause de rénovation… » lut Yuuri sur la porte de son centre d'entraînement en ce samedi matin.
Personne ne lui en avait parlé et il essaya tout de même d'ouvrir la porte mais celle-ci resta verrouillée. Aucune lumière ne filtrait de l'extérieur et le jeune patineur pensa que quelque chose avait dû arriver pendant la nuit et décida d'appeler son entraîneur.
Yuuri n'eût pas le temps d'entendre la première sonnerie qu'une magnifique Cadillac couleur ivoire se gara non loin de lui. Le conducteur lui fît signe et Yuuri s'approcha de la voiture de collection.
« Monte. » lui lança le chauffeur.
Après quelques minutes de trajet, intrigué, Yuuri posa enfin la question qui lui brûlait les lèvres :
« On va dans quel centre d'entraînement ? »
« Aucun. »
« Aucun… ? » répéta-t-il, sceptique tout d'un coup.
« Je t'emmène en WOR. »
« WOR ? »
« Week-end Obligatoire de Repos, aussi appelé WOR. »
« Qui a dit que je devrai me reposer ? Je ne suis pas fatigué ! » s'exclama Yuuri soudainement irrité.
« Moi. J'ai décrété que ce week-end, tu dormirais au minimum 8h. On ne joue pas avec sa santé, mon cher élève. »
« Et tu ne pourrais pas consulter ton « cher » élève, avant ?! »
« Tu ne m'aurais jamais dit oui. »
« Peut-être mais le minimum aurait été de me demander mon avis, je ne suis pas fan de ce kidnapping ! » argumenta le brun.
« Tu es monté dans cette voiture de ton plein grés, je te rappelle. »
« C'était un piège ! »
Victor laisser échapper un léger rire.
Effectivement au vu de l'état d'irritabilité de Yuuri, il lui fallait du repos.
Quelque heures plus tard.
Arrivés dans la ville de Toronto, Victor les conduisit proche d'un chalet à côté du lac Ontario. Il avait décrété que ce qu'il fallait à Yuuri était un endroit calme et apaisant, loin de toute distraction.
Comme un enfant, le Japonais boudait et ne décolla un mot de plus de la matinée. Victor ne s'en formalisa pas plus puisqu'il voulait juste qu'il se repose et c'est ainsi que son élève se fit attraper par les bras de Morphée en début d'après-midi.
Rare était qu'il s'endorme n'importe comment et n'importe où mais il fallait croire que son entraîneur le connaissait assez bien pour savoir qu'il dormirait quasi-instantanément la tête posée sur l'oreiller.
De la cuisine, le Russe le regarda tendrement. Les cernes violettes qui teintaient son visage prouvaient que son état n'était pas au mieux et Victor se félicita d'avoir forcé les choses.
•
Une douce odeur de porc vînt réveiller l'estomac de Yuuri qui émergeait lentement de son état de transe. La nuit était tombée et il ne saurait dire depuis combien de temps il dormait. Emmitouflé dans une couverture, Yuuri ne se souvenait pas de s'être allongé sur ce canapé moelleux.
Lourd et complétement ailleurs, il tituba jusqu'à l'odeur délicieuse qui lui emplissait les narines à savoir la cuisine.
Malgré sa vision flou-sans ses lunettes- il pouvait voir une tête grise s'activait dans tous les sens, regardant nerveusement un écran où était sans doute marqué la recette qu'il était en train de préparer.
« Katsudon… ? » demanda l'endormi.
« Oh tu es réveillé ! Je vois que tu as du nez ! »
« Huum… »
« Assieds-toi, c'est prêt dans deux minutes ! » garanti Victor.
Toujours enroulé dans sa couette, Yuuri se posa à table et attendit patiemment, l'eau à la bouche. Cette odeur divine lui rappelait la cuisine de sa mère et son ventre criait famine. Quand Victor sortit de la cuisine avec deux bols à la main, Yuuri plissa les yeux et lança :
« Pourquoi tu brilles autant ? »
« Mange et tu comprendras. »
L'aura était aveuglante pour le Japonais qui fronçait les sourcils devant autant de luminosité. Il prit une cuillère et goûta à son plat préféré. Les sensations qui emplissaient sa bouche étaient divines et il reconnût le talent de cuistot que pouvait posséder Victor. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas goûter à ce plat et il avait presque envie de pleurer tellement la sensation lui avait manqué.
« Alors … ? »
« Délicieux ! »
« Ouf ! J'avais peur d'avoir trop cuit la viande ! » dévoila-t-il aux anges.
« Où as-tu appris cette recette… ? Elle ressemble beaucoup à celle de ma mère. »
« Hum, je l'ai apprise d'elle… »
« A quel moment… ? »
« Quand j'étais chez vous la dernière fois et peut-être que je l'ai appelé pour les ingrédients… ? »
« Cela fait combien de temps que tu avais prévu de me kidnapper ? » demanda franchement Yuuri en arrêtant de manger.
« Une semaine ou deux… » avoua le Russe en détournant le regard.
Yuuri serra son bol de toutes ses forces et avait envie de le lancer sur l'homme qui arborait une tête d'imbécile en face de lui, mais se ravisa au bruit de son ventre qui gargouillait.
« Pas de gâchis. » pensa-t-il en mangeant un autre bouchée de ce met délicieux. La chair de poule parcourra Victor savait qui venait d'être épargné d'une certaine catastrophe et à son tour de manger son Katsudon.
•
Les yeux écarquillés, la bouche entrouverte, Yuuri regardait curieusement son interlocuteur. Son état de choc avancé provenait d'une chaîne en argent entremêlé aux doigts de Victor dont les pendentifs étaient deux bagues en or assortis.
« Qu'est-ce que… » arriva-t-il à prononcer après quelques secondes.
Victor fît tournoyer les fameux pendentifs entre ces doigts. Si Yuuri n'avait été pas assis dans cette barque sur ce lac, il se serait déjà enfui.
Cela faisait une heure, que Victor et lui se promenaient sur cette étendue d'eau à admirer le paysage et à prendre l'air quand soudainement, sous les yeux de Yuuri, le Russe avait sorti la chaîne en argent qu'il portait à son cou pour faire apparaître les deux alliances.
« N'ai pas peur, prononça très calmement Victor voyant la panique dans les yeux du Japonais. On doit en parler, rien de plus. »
« Justement…Depuis quand tu les portes… ? »
« Cette semaine. Je les ai retrouvés par hasard et le hasard fait parfois bien les choses. »
« Non, je ne crois pas, tu mens. » contre-attaqua le Japonais tétanisé.
« Yuuri… »
La main de Victor allait toucher le visage de son protégé pour le rassurer mais ce dernier évita le contact et tourna sa tête dans la direction opposée.
« Je ne suis peut-être pas un bon nageur mais je te jure que si tu oses me toucher, je plonge dans cette eau gelée pour rejoindre la terre ferme au plus vite. » débita-t-il paniqué.
« D'accord comme tu voudras… (Victor mordilla sa lèvre inférieure, regrettant son geste.) Excuse-moi tu veux ? Je ne voulais vraiment pas te faire peur, je veux juste qu'on en parle comme deux adultes, tu t'en sens capable ? »
« Ça dépend. »
La peur que ressentait Yuuri en voyant ces objets métalliques, lui-même avait dû mal à la saisir mais le souvenir lors de la finale de l'ISU, le mettait dans un état second. Le Japonais ne voulait même pas savoir comment Victor avait réussi à se procurer cet objet qui était maintenant devenu maudit à ses yeux.
Voir cette bague maintenant, le mettait dans une position délicate par rapport à ses sentiments actuels.
Yuuri avait changé, il n'était plus le même que cette finale mais n'était pas redevenu le Yuuri que Victor avait connu pour autant.
« Yuuri… ? Restes avec moi s'il te plaît, entendit le Japonais revenant soudainement à lui. Si tu ne t'en sens pas capable, on peut en parler une autre fois. Le but de ce week-end est de te reposer, pas d'être tourmenté… »
« A qui la faute ? » cracha-t-il sans cacher son dédain.
Victor souffla lourdement et remit l'objet qui avait provoqué tant de vagues sous son tee-shirt pour se remettre à ramer pour rejoindre la rive.
Quand il pensait que son élève avait fait un pas vers lui, ce dernier en reculait de deux et l'égoïsme de Victor en voulait toujours plus, ce qui l'amenait gâcher les efforts qu'il avait pu fournir pour les rapprocher de nouveau.
« Tu sais…, commença Yuuri s'étant visiblement un peu calmé, quand je me suis débarrassé de cette bague j'avais vraiment fait une croix sur toi… »
« Et maintenant … ? »
« Je ne sais plus… » avoua le Japonais d'une faible voix.
« Pardon… j'ai…précipité les choses, ne prenant pas en compte tes sentiments…J'aurai dû me douter que tu n'étais pas prêt. »
« Ce n'est pas ça…C'est juste que…Après ce qu'il s'est passé entre nous, je n'arrive plus à me dire qu'il puisse y avoir quelque chose de bien…Et j'ai peur. Peur que tu m'abandonnes de nouveau. »
Les larmes aux yeux, Yuuri laissait son regard se perdre dans le paysage pour ne pas avoir à faire face à cette paire de yeux bleus qui le scrutaient suspendus à ses paroles.
« Je ne t'ai jamais abandonné et tu- »
« Peut-être mais c'est ce que j'ai vécu et ressenti ! » contesta-t-il en essuyant rageusement ses larmes.
« Je ne le nie pas mais j'ai vraiment tout fait, pour être en contact avec toi. Je suis désolé que les choses se soient déroulés ainsi, ce n'est pas ce que j'aurai voulu. »
« Qu'est-ce…tu…aurais…voulu ? » murmura le Japonais.
« Que tu viennes avec moi en Russie et t'avoir à mes côtés tous les jours. »
Yuuri ne répondit pas mais son expression semblait s'être adoucie. Victor avait laissé des mots s'échappaient que son cœur avait longtemps refusé de formuler.
« Tu ne sais pas à quel point tu m'as manqué…Tellement manqué…Que ça m'a rendu fou. J'ai bien cru que Yakov allait finir par m'interner. » ironisa-t-il pour détendre l'atmosphère.
« Il aurait dû… »
« Je ne pense pas que cela aurait arrangé mon manque, ça l'aurait aggraver. »
« Tu ne sais pas, tu n'as pas essayé. » ironisa à son tour Yuuri.
« C'est vrai. Mais… à quoi bon ? Je sais déjà quel est mon remède. »
« Ah bon ? »
« Si je te le dis, promets-moi de ne pas aller dans cette eau glacée. »
« Je ne promets rien. »
Voyant le sourire espiègle qui traversait maintenant le visage de Yuuri, Victor sût que l'orage venait de passer et c'est confiant qu'il avoua :
« Tu es mon remède. Le seul et l'unique. »
Yuuri daigna enfin le regarder et le Russe dû se retenir de se jeter sur lui parce qu'il avait mortellement envie de posséder ses lèvres qui s'étirait en un fin sourire.
