« Qu'est-ce que tu fais là … ? »

Refermant la porte derrière lui, Yuuri venait de se faufiler dans la chambre de Victor sur la pointe des pieds. Habillé seulement d'un grand tee-shirt et de son boxer, il semblait gêné d'une certaine façon et arborait un regard fuyant.

Le Russe enleva ses lunettes, posa son bouquin et regarda l'heure 2h37. Contre la porte, Yuuri gardait la tête baissée en proie à un dilemme intérieure.

« J'ai fait un cauchemar, annonça-t-il d'une petite voix. C'était affreux…Je te voyais partir…Je t'appelais mais tu ne t'es jamais retourné… »

A ses mots, Victor se leva et vînt le rejoindre dans une étreinte qui se voulait rassurante.

« Je suis là. Je ne partirai plus jamais sans toi. »

« Promis ? »

« Oui. »

Les mains du Japonais s'accrochait désespérément au haut de son entraîneur qui renforçait son étreinte autour de lui.

Agité et complétement chamboulé par son cauchemar, Yuuri ne réfléchit pas et vînt écraser ses lèvres contre celles de Victor. Le baiser était abrupte à la limite d'une violence enfouie. La peur que venait à nouveau de ressentir le Japonais, l'avait ébranlé et le traumatisme qu'il avait vécu lorsque Victor était parti était revenu bien plus fort que tout ce qu'il aurait pu anticiper.

Inconsciemment, il voulait ancrer la chair de de son entraîneur contre la sienne dans le moment présent, le sentir près lui, le sentir céder sous la pression qu'il exerçait contre lui. Ce baiser désespéré avait trouvé sa source de désir et était devenu en quelques minutes d'une intensité sans nom.

Bien que Victor fût ébranlé par ce geste, il répondu bien vite par la positive ne pouvant résister quand son élève prenait les devants. Malgré tout, il n'était pas dupe et sentit bien que Yuuri avait réagi sous un coup d'impulsivité comme pour se guérir de la blessure qu'il ressentait envers lui.

Victor se sentit pousser vers son matelas et se laissa tomber dessus, ses lèvres ne s'étant pas décollaient de ses jumelles. Yuuri se mit à califourchon sur lui, ondulant son bassin contre le sien, ne laissant pas de place au doute quant à ses intentions.

Victor perdait la tête de se laisser faire ainsi.

Il aurait dû l'arrêter mais il était tard et ses dernières forces l'avaient tout simplement abandonné face à un tel assaut. Il ne voulait pas profiter de la faiblesse de son aimé dans ce genre de moment, Victor savait mieux que quiconque que le Japonais n'était pas stable émotionnellement et qu'il regretterait sans doute ses actes.

« Yuuri…, souffla-t-il entre deux baisers. Ne fais pas quelque chose que tu pourrais regretter demain… »

L'interpellé arrêta tout mouvement et il donna le regard le plus chaud et sensuel qu'ai pu voir Victor sur cette terre. Non, Yuuri n'était pas lui-même. Il ressemblait à une bête assoiffée de sexe et la seule personne qui pourrait le satisfaire se trouvait sous-lui prisonnière de son poids.

« Toujours en train de tout gâcher… » prononça le Japonais fiévreux.

Une sorte d'aura malicieuse émanait autour de lui malgré la moue qu'il faisait. Ses mains posés sur le torse de l'argenté, il ondulait toujours son bassin d'une manière provocante et laissait échapper quelques gémissements étouffés, qu'il savait, rendrait fou sa « proie ».

En réponse à cette provocation, Victor ferma les yeux et se mordit la lèvre inférieure pour essayer de revenir à la réalité. Il se mordit d'une telle force, qu'il sentit du sang infiltrait l'intérieure de sa bouche. Il ne voulait pas faire l'amour à Yuuri de cette manière, pas ici, pas maintenant.

D'abord, Victor voulait lui dire correctement ce qu'il ressentait, apprendre de nouveau à connaître ce magnifique et talentueux Japonais qui ne cessait de le surprendre. Il voulait qu'ils s'aiment tous les deux, avant d'entamer quoi que ce soit de plus sérieux entre eux.

Bien sûr qu'il le désirait, aussi ardemment que s'il s'écoutait, il n'en ferait de nouveau qu'une bouchée, mais il s'était promis de ne pas aller jusqu'à ce point de non-retour entre eux.

« Tu me rends fou…Tu le sais…J'ai terriblement envie de toi… Si ce n'est que de moi, je te ferais l'amour pour ce qu'il reste de cette nuit... » révéla-t-il la voix embuée de désir.

Ses mains baladeuses n'avaient cessé de parcourir le corps du Japonais et il sentait la fièvre du brun qui montait encore d'un cran. Une douce chaleur les envahissait et les électrisait. De la tête aux pieds leurs sens s'étaient aiguisés et leurs lèvres se cherchaient, se mordaient sans aucune retenue. Ils se retrouvèrent bien vite torse nu l'un contre l'autre. Ils étaient comme aimantés et Yuuri poussa un soupir d'aise quand il sentit enfin sa peau contre celle de Victor.

Malgré ses propres paroles, tout le corps du Russe le contredisait. Il ne pouvait retenir son excitation de grandir encore et encore. De plus, la personne qu'il désiré semblait avoir remarqué elle aussi, son sexe tendu à travers son boxer et s'amusait à arquer ses fesses quitte à se positionner d'une certaine manière pour que sa verge touche l'entrée de ces dernières. Victor poussa un râle profond et maintenait à présent les fesses de Yuuri dans ses mains.

Ses doigts glissèrent le long de cette fente déjà légèrement humidifié pour atteindre l'entrée qui ne cessait de l'appeler. De son index, il épousa cette forme qui lui était inconnu et faisait des cercles tout autour de celle-ci. Cela était assez pour que Yuuri perde pieds et qu'il se cambre davantage au corps du Russe. Son doigt, habitué à cette zone, pris par le feu, il commença légèrement à s'enfoncer dans cette orifice. Un petit cri vînt à ses oreilles et il se retira immédiatement.

« - Пиздец Yuuri ! » grogna-t-il. (Putain Yuuri !)

Victor posa sa tête contre le torse de son Japonais et essaya de reprendre contenance.

« Tu n'es pas prêt…Nous ne sommes pas prêts… »

Le concerné ne répondit pas et passa sa main dans les cheveux argentés. Victor arrêta ce geste et posa de légers baisers au creux de cette fine main.

« Tu sais l'effet que tu me fais alors un peu de patience parce qu'une fois qu'on aura commencé, je ne te laisserai pas tranquille. »

« J'ai hâte. » répondit le Japonais confiant.

« Ne sois pas si sûr de toi, tu risques vraiment de le regretter. »

« Pour le moment ce ne sont que des paroles, tu sais. »

« Il est tard, il faut qu'on dorme. » annonça Victor pour éviter le sujet.

« Je ne peux pas dormir dans cet état. »

« Pourtant il va falloir. »

Yuuri leva les yeux au ciel et se faufila sous la couette. Il venait d'être rejeté et même s'il en comprenait parfaitement les raisons et qu'il remerciait en son for intérieur Victor de l'avoir stoppé. Il se sentait bizarre, perdu et il avait eu juste besoin de réconfort après son début de nuit agité.

Yuuri avait voulu se changer les idées mais pas forcément de la bonne manière. Il commençait déjà à se sentir coupable d'avoir eu ce genre de comportement et comme l'avait prédit le russe, il commençait à regretter. « On ne joue pas avec le feu. », se sermonna-t-il à lui-même.

« Tu n'as pas à te sentir coupable, annonça Victor comme s'il venait de lire ses pensées. J'ai aussi ma part de responsabilité, alors ne te blâme pas. »

Le Russe vînt le rejoindre sous la couette et se colla contre lui pour l'enlacer.

« Bonne nuit, любовь моя. » (Bonne nuit, mon amour)

« Traduction ? »

« Dors. » dit-il en embrassant le creux de son cou.

Yuuri avait largement compris et ses joues vinrent s'empourprer. Non, définitivement la chaleur qu'il ressentait dans son bas-ventre n'allait pas s'éteindre de sitôt. Plus que jamais, il en avait envie mais beaucoup de choses devenaient de plus en plus confus dans son esprit.

Le pouvoir qu'avait également Victor sur lui, ne le rendait pas capable de fonctionner correctement. Il commençait doucement à retomber pour ce visage d'ange mais la peur qui s'inscrivait dans ses veines l'empêchait de développer ou du moins de s'avouer ce qu'il se tramait réellement au sein de son cœur. Il soupira, conscient que l'amour, sentiment si complexe dont il pensait avoir percé certains mystères, le prenait une nouvelle fois au dépourvu.