La dépression de Jacob

Sa voix douce, ses manières et l'attention qu'elle lui portait lui manquait. Il ne savait pas depuis combien de temps il était affalé sur cette table, dans un coin sombre. Tout ce qu'il le souvenait, c'était cette insulte sortie de la bouche de celle qu'il aimait, de ce feu bleu et du regard de cet homme qui lui souriait d'une manière presque malsaine…

Alors, Jacob Kowalski sombrait. Il avait l'impression de tomber dans un puits sans fond, sans jamais s'arrêter ou de ne pouvoir s'arrêter. D'ailleurs, personne ne pouvait l'aider. Il était seul, désemparé, perdu et ne comprenant toujours pas comment il pourrait en sortir. Qui a éteint la lumière?

Cette lumière rose…Il avait l'impression qu'on lui avait retirée une partie de lui-même. Jacob était désemparé et il n'arrivait plus à se concentrer sur quoi que ce soit. Il détestait Paris. Il détestait les mots qu'il avait prononcés. Il détestait cet homme blond avec son charisme qui n'attendait qu'il soit le dos tourner…Il détestait même la nourriture. Lui qui adorait autrefois cuisiner, le voilà, devenu totalement inutile.

Plusieurs fois, il avait l'impression d'être entouré, mais il se sentait toujours aussi seul. On lui apportait de la nourriture, tous les jours, plusieurs fois même. L'homme ne mangeait pas. La nourriture semblait infecte, immangeable…Du moins, il n'avait pas d'appétit. On insistait à voix basse et il reconnaissait Norbert Dragonneau qui l'encourageait à manger, mais à chaque fois, son ami s'éloignait, vaincu de la dépression de Jacob.

Et il se retrouvait de nouveau plongés de ses souvenirs.

Queenie…

Elle était partie dans l'espoir de trouver de l'aide pour qu'ils puissent tous les deux se mariés…Mais il avait refusé de la suivre. Ce n'était pas la solution. Ce mage noir qui répondait au nom de Grindelwald répandait la peur et la mort sur son passage avec ses partisans et sa douce Queenie était parti avec un homme tel que lui. Il avait la sensation d'avoir été abandonné, jeté comme une vieille chaussette.

Le boulanger regrettait tellement ses mots…

Tu es folle…

Cela n'avait rien arrangé. Au contraire, elle était partie en courant vers ce feu bleu qui aurait pu la consumée. Au lieu de cela, le feu l'avait accueilli et laisser passer vers Grindelwald qui l'attendait lui tendant son bras vers elle un sourire aux lèvres. Cette image le révulsait, ce souvenir le rendait encore plus triste…

Il avait été lâche. Tout était sa faute dans un sens ou peut-être de la faute de Queenie. Qui voudrait de lui de toute façon?

Ses muscles lui faisaient mal. Son ventre grognait. Sa perte de poids rendait Norbert soucieux. Ses problèmes de sommeil l'irritaient. Il se sentait vide et à la fois rempli de culpabilité.

-Comment va-t-il? Demanda une voix qui entrait dans l'abri.

-Comme d'habitude, répondit l'autre. Un manque d'énergie, le regard vague, il ne mange plus et quand je lui parle, on dirait qu'il ne m'écoute pas…Même un troll aurait plus de discussions que lui…Dumbledore, nous devons faire quelque chose pour récupérer Queenie…

-Nous en avons déjà discuté. Ce soir-là, tout le monde a choisi son camp. Avec Nagini qui est parti se terrer dans la forêt interdite, votre frère colérique et Tina qui lui marche dessus…Tout le monde à les nerfs à vif, Norbert. Je ne peux rien promettre…

-Et le pacte de sang? Vous aviez réussi?

Jacob perdit intérêt à écouter. À la seconde où cela ne concernait pas la femme de sa vie, il ne voulait rien savoir. Écouter les autres problèmes ne le concernait pas. Du moins, il ne voulait rien savoir. La guerre se préparait à nouveau, ce sujet ne l'intéressait pas. Tina et Thésée se marchaient dessus pour les directives sur ce qui devait se passer ou ce qui allait se passer, aucun intérêt.

Ce n'est lorsqu'on l'agrippa que Jacob releva les yeux de cette veille table. Le moldu était toujours dans la tente de Norbert. Celui-ci avait insister pour l'héberger près de Poudlard à côté de la forêt interdite.

-Venez, insista son meilleur ami.

-Mais…Pour aller…

-Allez Jacob. Un petit effort de votre part serait apprécié ici, dit Albus en venant plus près. Nous avions besoin de vous et plus précisément, Norbert a besoin de vous.

L'homme aux cheveux noirs les regarda à tour de rôle. Il était perplexe et ne comprenait pas pourquoi on voulait qu'il se lève. Il était bien ici, dans ses sombres souvenirs…

-Même si vous aviez perdu du poids, je n'arriverai jamais à vous faire lever tout seul Jacob. Vous devriez mettre vos chaussures et m'accompagnez à l'extérieur.

Norbert se tourna vers Albus pour l'inciter à l'aider. Tous les deux réussirent à le relever de sa chaise et de le mettre debout. Aussi surprenant que cela puisse paraître, le boulanger resta debout malgré le manque d'énergie.

-Bien…Donnez-lui de l'eau, Norbert. Je crains bien qu'il ne puisse pas marcher jusqu'à la sortie sans tomber.

Un verre d'eau vint soudainement jusque devant le visage de Jacob. Il sursauta légèrement et il le prit dans ses mains.

-Il est grand temps qu'on vous occupe un peu, expliqua Norbert tandis qu'il buvait le contenu du verre.

-Oui. Norbert et moi, nous vous avions trouver un petit passe-temps pour que vous oubliez vos…problèmes. Le temps que nous trouverions une solution à cela, il est judicieux que vous aidiez Norbert à s'occuper de ses créatures.

-J'aurais vraiment besoin de votre aide et les créatures adorent votre compagnie. Par exemple, Dougal et Pickett seraient très heureux si vous décidez de venir à l'extérieur.

-Si je ne me trompe pas, Norbert, il y a aussi le petit troupeau d'hippogriffes près de la forêt qui aurait besoin d'attention…

Les mots refusèrent tout simplement de sortir de sa bouche pour répondre. Il ne comprenait pas totalement ce qu'on venait de lui expliquer. Il n'avait pas toute sa tête. D'ailleurs, cette dernière commençait à le faire souffrir.

-Mais pourquoi vous me dites ça? Questionna le boulanger en les regardant à tour de rôle.

-Parce que vous restez ici…depuis un sacré bout de temps. Il serait temps que vous vous levez et que vous nous aidiez Jacob. Cela me rend triste que vous restiez à vous morfondre sur votre sort.

Albus approuva d'un signe de tête, les mains dans les poches.

-Depuis combien de temps…suis-je…

-Écoutez Jacob, depuis les évènements de Paris, pas mal de chose ont bougé et…

-Vous êtes ici depuis plusieurs mois déjà. Au début, vous mangiez un peu…Et maintenant, plus du tout.

Si ce temps ne pouvait représenter pas grand-chose pour quiconque, elle eut l'effet d'un réveil brusque chez le moldu. Cela faisait maintenant plusieurs mois que Queenie était parti et qu'il restait la majorité du temps dans une tente sombre avec la seule compagnie de Norbert et ses créatures. Qui diable avait jeté un sort au temps pour qu'il avance dans un rythme si rapide. Cela devait être forcément une blague.

Soudain, son meilleur ami le tira vers lui, sans méchanceté et le plaça devant un miroir sur pied. Le reflet de la personne lui resta parfaitement inconnu. Ce n'était pas Jacob Kowalski, le boulanger, le moldu aidant ses amis sorciers, un homme joyeux et de carrure grotesque qui se présenta. Non. C'était un homme, maigre, les vêtements mal soignés, le regard fatigué, éteint et sans vie, le teint blême…

-C'est moi…Je ne me reconnais pas…Norbert…

-Je vais vous laisser tous les deux. Je vais retourner à Poudlard. S'il y a quoi que ce soit, Norbert, n'hésitez pas.

Le magizoologiste hocha la tête en approuvant et le professeur Dumbledore sorti de la tente. Jacob fronça les sourcils toujours devant son reflet. Décidément, il ne pouvait pas avoir perdu autant de poids…

-Je sais que c'est difficile, mais prenez exemple sur Tina au moins. Elle est…Elle est plus combattante que jamais. D'ailleurs, elle fait insistée pour retrouver sa sœur. Alors, ne restez pas assied à vous apitoyer sur votre sort.

-Queenie! Elle l'a trouvé?

Le changement de comportement sur le moldu à la prononciation du prénom de la belle blonde surpris un peu le sorcier maladroit. Ce dernier eut un sourire désolé. Norbert n'avait jamais été à l'aise avec les autres individus puisqu'ils ne le comprenaient pas, lui, un sorcier qui aimait les créatures magiques comme ses propres enfants. Pourtant, avec Jacob, tout semblait naturel, sans jugement, juste de l'amitié pur et simple. Il était même triste pour lui. Cela venait le chercher terriblement. Pas qu'il était égoïste à l'idée des émotions des autres, il n'avait jamais été à l'aise, maladroit comme un albatros qui essaient de voler dans les vents du nord. Avec l'homme aux cheveux noirs, tout semblait simple…ou juste naturel. Il devait rassurer le boulanger pour l'instant.

-Non, pas encore. Et même si l'idée de l'accompagner serait probable, ce serait trop dangereux pour toi…

-Car je ne peux pas faire de magie, c'est ça?

-C'est pour vous garder en sécurité…Assez de bavardage. Allons dehors.

Jacob fut tiré de nouveau pour être sûr qu'il suit le sorcier aux allures maladroites. Les rayons du soleil frappèrent ses yeux et il dut se plisser ces derniers pour pouvoir observer l'endroit. À ce qu'il avait compris, le grand château était une école et situait plus loin près d'un lac. Poudlard était son nom. Albus Dumbledore y donnait encore des cours pour l'instant…Enfin, peut-être bien. Il n'en était pas très sûr de son implication dans les évènements à venir et il n'avait pas réellement écouter les conversations.

Une grande forêt s'étalait également dans son champ de vision. La forêt interdite comme on adorait l'appeler. Jacob se souvenait qu'Albus leur avait mentionner de ne pas y poser un pied, surtout en pleine nuit. Des créatures dangereuses y vivaient et un groupe de centaure. Tout cela l'aurait émerveillé, mais il n'avait pas eu le temps d'explorer, trop occupé à penser uniquement à la femme qu'il aime. Nagini s'y était réfugié. Elle n'était jamais revenue et personne n'avait réussit à la faire changer d'avis. Sans doute qu'elle était comme Jacob, le cœur brisé d'avoir été rejeté…

Il y avait des tables et des chaises près de la tente pour accueillir le groupe d'amis de Norbert. Sans doute les réunions des deux frères, de Tina Goldstein, d'Albus Dumbledore, de Yusuf Kama et de Nicolas Flamel. Ils les entendaient parler du matin au soir quelques fois lorsqu'il était couché dans son lit. Une carte était étalée sur la table principale. Travers, le regard sévère, ne s'occupa pas d'eux lorsqu'ils passèrent devant lui. Le chef du département l'application de la loi magique marquait la carte qui représentait l'étendue des continents. Des points de différentes couleurs brillaient ou s'éteignaient de manière stratégique.

-J'ai beaucoup de travail et je ne peux pas laisser mes créatures sans leurs soins. D'ailleurs, j'ai toujours le troupeau de veaudelune que je dois bientôt relâcher, mais avec ce qui se passe. Je préfère les garder ici même si mon frère n'est pas d'accord.

-Il n'est pas le seul, Monsieur Dragonneau, précisa Travers sans lever les yeux de sa carte. Mais ce n'est pas moi qui décide…

Les veaudelune se tournèrent à leur mention et observèrent les deux hommes de leurs grands yeux. Jacob se souvenait parfaitement de les avoir nourris dans la valise de Norbert à New-York à l'époque. Norbert ne leva aucun commentaire aux paroles de Torquil et se contenta de guider son ami.

Sur l'épaule de Norbert apparut Pickett qui observa Jacob avec un petit air désolé avant d'aller retourner se cacher dans la chemise de son propriétaire. Dougal arriva soudainement en courant et Jacob n'eut pas le temps d'éviter cela. La créature aux allures de singe le percuta pour le serrer dans ses bras et le moldu tomba sur le coup sur les fesses en laissa un grognement de surprise.

La demiguise aux longs poils blancs avait la réputation, comme ses semblables, de rester invisible. C'était pour cela qu'on ne les voyait tout simplement pas. Elles étaient de timide créatures, impossible à attraper. Leurs poils étaient utilisés pour fabriquer des capes d'invisibilités et elles avaient des dons incroyables pour prédire un avenir rapprocher. Il était tout de même curieux de voir Dougal s'attacher à ce moldu, mais cela ne dérangeait pas Norbert. Au contraire, il adorait voir ses animaux heureux et son ami eut un petit sourire. Cela allait le permettre de le remettre sur pied d'une façon ou d'une autre. Comme dirait Thésée, il serait bientôt temps de bouger.

-Pardon…, murmura Norbert. Je crois qu'il vous aime toujours autant qu'avant. Je crois aussi que si vous m'aidiez avec les créatures, tu vas être capable de retrouver un peu de magie.

Jacob ne l'écoutait pas. Le moldu observait la créature accrochée dans ses bras, se rappelant l'avoir vu à New-York lors de leur première rencontre. Sans les maladresses de son Niffler et ceux de Norbert, ils ne se seraient jamais rencontrés. Probablement qu'il n'aurait pas rencontrer Queenie non plus. La magie lui avait fait découvrir un monde nouveau, un monde caché. Cela l'avait émerveillé comme un enfant et comme un adolescent stupide qui rencontrait un ange pour la première fois.

Le magizoologiste garda ses pensées encourageantes pour lui. Jacob n'était pas prêt à se lever tout de suite et les aider à combattre ce fléau que représentait les partisans du mage noir. Il n'était pas prêt à entendre tout ça pour le moment.

Dougal lui tendit une fleur. Cette fleur rose…Cette couleur qui représentait Queenie dans toute sa splendeur. Cette couleur associée à la tendresse, le bonheur et la jeunesse de la sorcière. Il se rappelait qu'elle portait toujours cette couleur dans ses vêtements, ses boucles d'oreilles, ses chaussures et même en ce moment, elle devait porter du rose. Il était impossible qu'elle porte autre chose, n'est-ce pas?

La dépression de Jacob

Sa voix douce, ses manières et l'attention qu'elle lui portait lui manquait. Il ne savait pas depuis combien de temps il était affalé sur cette table, dans un coin sombre. Tout ce qu'il le souvenait, c'était cette insulte sortie de la bouche de celle qu'il aimait, de ce feu bleu et du regard de cet homme qui lui souriait d'une manière presque malsaine…

Alors, Jacob Kowalski sombrait. Il avait l'impression de tomber dans un puits sans fond, sans jamais s'arrêter ou de ne pouvoir s'arrêter. D'ailleurs, personne ne pouvait l'aider. Il était seul, désemparé, perdu et ne comprenant toujours pas comment il pourrait en sortir. Qui a éteint la lumière?

Cette lumière rose…Il avait l'impression qu'on lui avait retirée une partie de lui-même. Jacob était désemparé et il n'arrivait plus à se concentrer sur quoi que ce soit. Il détestait Paris. Il détestait les mots qu'il avait prononcés. Il détestait cet homme blond avec son charisme qui n'attendait qu'il soit le dos tourner…Il détestait même la nourriture. Lui qui adorait autrefois cuisiner, le voilà, devenu totalement inutile.

Plusieurs fois, il avait l'impression d'être entouré, mais il se sentait toujours aussi seul. On lui apportait de la nourriture, tous les jours, plusieurs fois même. L'homme ne mangeait pas. La nourriture semblait infecte, immangeable…Du moins, il n'avait pas d'appétit. On insistait à voix basse et il reconnaissait Norbert Dragonneau qui l'encourageait à manger, mais à chaque fois, son ami s'éloignait, vaincu de la dépression de Jacob.

Et il se retrouvait de nouveau plongés de ses souvenirs.

Queenie…

Elle était partie dans l'espoir de trouver de l'aide pour qu'ils puissent tous les deux se mariés…Mais il avait refusé de la suivre. Ce n'était pas la solution. Ce mage noir qui répondait au nom de Grindelwald répandait la peur et la mort sur son passage avec ses partisans et sa douce Queenie était parti avec un homme tel que lui. Il avait la sensation d'avoir été abandonné, jeté comme une vieille chaussette.

Le boulanger regrettait tellement ses mots…

Tu es folle…

Cela n'avait rien arrangé. Au contraire, elle était partie en courant vers ce feu bleu qui aurait pu la consumée. Au lieu de cela, le feu l'avait accueilli et laisser passer vers Grindelwald qui l'attendait lui tendant son bras vers elle un sourire aux lèvres. Cette image le révulsait, ce souvenir le rendait encore plus triste…

Il avait été lâche. Tout était sa faute dans un sens ou peut-être de la faute de Queenie. Qui voudrait de lui de toute façon?

Ses muscles lui faisaient mal. Son ventre grognait. Sa perte de poids rendait Norbert soucieux. Ses problèmes de sommeil l'irritaient. Il se sentait vide et à la fois rempli de culpabilité.

-Comment va-t-il? Demanda une voix qui entrait dans l'abri.

-Comme d'habitude, répondit l'autre. Un manque d'énergie, le regard vague, il ne mange plus et quand je lui parle, on dirait qu'il ne m'écoute pas…Même un troll aurait plus de discussions que lui…Dumbledore, nous devons faire quelque chose pour récupérer Queenie…

-Nous en avons déjà discuté. Ce soir-là, tout le monde a choisi son camp. Avec Nagini qui est parti se terrer dans la forêt interdite, votre frère colérique et Tina qui lui marche dessus…Tout le monde à les nerfs à vif, Norbert. Je ne peux rien promettre…

-Et le pacte de sang? Vous aviez réussi?

Jacob perdit intérêt à écouter. À la seconde où cela ne concernait pas la femme de sa vie, il ne voulait rien savoir. Écouter les autres problèmes ne le concernait pas. Du moins, il ne voulait rien savoir. La guerre se préparait à nouveau, ce sujet ne l'intéressait pas. Tina et Thésée se marchaient dessus pour les directives sur ce qui devait se passer ou ce qui allait se passer, aucun intérêt.

Ce n'est lorsqu'on l'agrippa que Jacob releva les yeux de cette veille table. Le moldu était toujours dans la tente de Norbert. Celui-ci avait insister pour l'héberger près de Poudlard à côté de la forêt interdite.

-Venez, insista son meilleur ami.

-Mais…Pour aller…

-Allez Jacob. Un petit effort de votre part serait apprécié ici, dit Albus en venant plus près. Nous avions besoin de vous et plus précisément, Norbert a besoin de vous.

L'homme aux cheveux noirs les regarda à tour de rôle. Il était perplexe et ne comprenait pas pourquoi on voulait qu'il se lève. Il était bien ici, dans ses sombres souvenirs…

-Même si vous aviez perdu du poids, je n'arriverai jamais à vous faire lever tout seul Jacob. Vous devriez mettre vos chaussures et m'accompagnez à l'extérieur.

Norbert se tourna vers Albus pour l'inciter à l'aider. Tous les deux réussirent à le relever de sa chaise et de le mettre debout. Aussi surprenant que cela puisse paraître, le boulanger resta debout malgré le manque d'énergie.

-Bien…Donnez-lui de l'eau, Norbert. Je crains bien qu'il ne puisse pas marcher jusqu'à la sortie sans tomber.

Un verre d'eau vint soudainement jusque devant le visage de Jacob. Il sursauta légèrement et il le prit dans ses mains.

-Il est grand temps qu'on vous occupe un peu, expliqua Norbert tandis qu'il buvait le contenu du verre.

-Oui. Norbert et moi, nous vous avions trouver un petit passe-temps pour que vous oubliez vos…problèmes. Le temps que nous trouverions une solution à cela, il est judicieux que vous aidiez Norbert à s'occuper de ses créatures.

-J'aurais vraiment besoin de votre aide et les créatures adorent votre compagnie. Par exemple, Dougal et Pickett seraient très heureux si vous décidez de venir à l'extérieur.

-Si je ne me trompe pas, Norbert, il y a aussi le petit troupeau d'hippogriffes près de la forêt qui aurait besoin d'attention…

Les mots refusèrent tout simplement de sortir de sa bouche pour répondre. Il ne comprenait pas totalement ce qu'on venait de lui expliquer. Il n'avait pas toute sa tête. D'ailleurs, cette dernière commençait à le faire souffrir.

-Mais pourquoi vous me dites ça? Questionna le boulanger en les regardant à tour de rôle.

-Parce que vous restez ici…depuis un sacré bout de temps. Il serait temps que vous vous levez et que vous nous aidiez Jacob. Cela me rend triste que vous restiez à vous morfondre sur votre sort.

Albus approuva d'un signe de tête, les mains dans les poches.

-Depuis combien de temps…suis-je…

-Écoutez Jacob, depuis les évènements de Paris, pas mal de chose ont bougé et…

-Vous êtes ici depuis plusieurs mois déjà. Au début, vous mangiez un peu…Et maintenant, plus du tout.

Si ce temps ne pouvait représenter pas grand-chose pour quiconque, elle eut l'effet d'un réveil brusque chez le moldu. Cela faisait maintenant plusieurs mois que Queenie était parti et qu'il restait la majorité du temps dans une tente sombre avec la seule compagnie de Norbert et ses créatures. Qui diable avait jeté un sort au temps pour qu'il avance dans un rythme si rapide. Cela devait être forcément une blague.

Soudain, son meilleur ami le tira vers lui, sans méchanceté et le plaça devant un miroir sur pied. Le reflet de la personne lui resta parfaitement inconnu. Ce n'était pas Jacob Kowalski, le boulanger, le moldu aidant ses amis sorciers, un homme joyeux et de carrure grotesque qui se présenta. Non. C'était un homme, maigre, les vêtements mal soignés, le regard fatigué, éteint et sans vie, le teint blême…

-C'est moi…Je ne me reconnais pas…Norbert…

-Je vais vous laisser tous les deux. Je vais retourner à Poudlard. S'il y a quoi que ce soit, Norbert, n'hésitez pas.

Le magizoologiste hocha la tête en approuvant et le professeur Dumbledore sorti de la tente. Jacob fronça les sourcils toujours devant son reflet. Décidément, il ne pouvait pas avoir perdu autant de poids…

-Je sais que c'est difficile, mais prenez exemple sur Tina au moins. Elle est…Elle est plus combattante que jamais. D'ailleurs, elle fait insistée pour retrouver sa sœur. Alors, ne restez pas assied à vous apitoyer sur votre sort.

-Queenie! Elle l'a trouvé?

Le changement de comportement sur le moldu à la prononciation du prénom de la belle blonde surpris un peu le sorcier maladroit. Ce dernier eut un sourire désolé. Norbert n'avait jamais été à l'aise avec les autres individus puisqu'ils ne le comprenaient pas, lui, un sorcier qui aimait les créatures magiques comme ses propres enfants. Pourtant, avec Jacob, tout semblait naturel, sans jugement, juste de l'amitié pur et simple. Il était même triste pour lui. Cela venait le chercher terriblement. Pas qu'il était égoïste à l'idée des émotions des autres, il n'avait jamais été à l'aise, maladroit comme un albatros qui essaient de voler dans les vents du nord. Avec l'homme aux cheveux noirs, tout semblait simple…ou juste naturel. Il devait rassurer le boulanger pour l'instant.

-Non, pas encore. Et même si l'idée de l'accompagner serait probable, ce serait trop dangereux pour toi…

-Car je ne peux pas faire de magie, c'est ça?

-C'est pour vous garder en sécurité…Assez de bavardage. Allons dehors.

Jacob fut tiré de nouveau pour être sûr qu'il suit le sorcier aux allures maladroites. Les rayons du soleil frappèrent ses yeux et il dut se plisser ces derniers pour pouvoir observer l'endroit. À ce qu'il avait compris, le grand château était une école et situait plus loin près d'un lac. Poudlard était son nom. Albus Dumbledore y donnait encore des cours pour l'instant…Enfin, peut-être bien. Il n'en était pas très sûr de son implication dans les évènements à venir et il n'avait pas réellement écouter les conversations.

Une grande forêt s'étalait également dans son champ de vision. La forêt interdite comme on adorait l'appeler. Jacob se souvenait qu'Albus leur avait mentionner de ne pas y poser un pied, surtout en pleine nuit. Des créatures dangereuses y vivaient et un groupe de centaure. Tout cela l'aurait émerveillé, mais il n'avait pas eu le temps d'explorer, trop occupé à penser uniquement à la femme qu'il aime. Nagini s'y était réfugié. Elle n'était jamais revenue et personne n'avait réussit à la faire changer d'avis. Sans doute qu'elle était comme Jacob, le cœur brisé d'avoir été rejeté…

Il y avait des tables et des chaises près de la tente pour accueillir le groupe d'amis de Norbert. Sans doute les réunions des deux frères, de Tina Goldstein, d'Albus Dumbledore, de Yusuf Kama et de Nicolas Flamel. Ils les entendaient parler du matin au soir quelques fois lorsqu'il était couché dans son lit. Une carte était étalée sur la table principale. Travers, le regard sévère, ne s'occupa pas d'eux lorsqu'ils passèrent devant lui. Le chef du département l'application de la loi magique marquait la carte qui représentait l'étendue des continents. Des points de différentes couleurs brillaient ou s'éteignaient de manière stratégique.

-J'ai beaucoup de travail et je ne peux pas laisser mes créatures sans leurs soins. D'ailleurs, j'ai toujours le troupeau de veaudelune que je dois bientôt relâcher, mais avec ce qui se passe. Je préfère les garder ici même si mon frère n'est pas d'accord.

-Il n'est pas le seul, Monsieur Dragonneau, précisa Travers sans lever les yeux de sa carte. Mais ce n'est pas moi qui décide…

Les veaudelune se tournèrent à leur mention et observèrent les deux hommes de leurs grands yeux. Jacob se souvenait parfaitement de les avoir nourris dans la valise de Norbert à New-York à l'époque. Norbert ne leva aucun commentaire aux paroles de Torquil et se contenta de guider son ami.

Sur l'épaule de Norbert apparut Pickett qui observa Jacob avec un petit air désolé avant d'aller retourner se cacher dans la chemise de son propriétaire. Dougal arriva soudainement en courant et Jacob n'eut pas le temps d'éviter cela. La créature aux allures de singe le percuta pour le serrer dans ses bras et le moldu tomba sur le coup sur les fesses en laissa un grognement de surprise.

La demiguise aux longs poils blancs avait la réputation, comme ses semblables, de rester invisible. C'était pour cela qu'on ne les voyait tout simplement pas. Elles étaient de timide créatures, impossible à attraper. Leurs poils étaient utilisés pour fabriquer des capes d'invisibilités et elles avaient des dons incroyables pour prédire un avenir rapprocher. Il était tout de même curieux de voir Dougal s'attacher à ce moldu, mais cela ne dérangeait pas Norbert. Au contraire, il adorait voir ses animaux heureux et son ami eut un petit sourire. Cela allait le permettre de le remettre sur pied d'une façon ou d'une autre. Comme dirait Thésée, il serait bientôt temps de bouger.

-Pardon…, murmura Norbert. Je crois qu'il vous aime toujours autant qu'avant. Je crois aussi que si vous m'aidiez avec les créatures, tu vas être capable de retrouver un peu de magie.

Jacob ne l'écoutait pas. Le moldu observait la créature accrochée dans ses bras, se rappelant l'avoir vu à New-York lors de leur première rencontre. Sans les maladresses de son Niffler et ceux de Norbert, ils ne se seraient jamais rencontrés. Probablement qu'il n'aurait pas rencontrer Queenie non plus. La magie lui avait fait découvrir un monde nouveau, un monde caché. Cela l'avait émerveillé comme un enfant et comme un adolescent stupide qui rencontrait un ange pour la première fois.

Le magizoologiste garda ses pensées encourageantes pour lui. Jacob n'était pas prêt à se lever tout de suite et les aider à combattre ce fléau que représentait les partisans du mage noir. Il n'était pas prêt à entendre tout ça pour le moment.

Dougal lui tendit une fleur. Cette fleur rose…Cette couleur qui représentait Queenie dans toute sa splendeur. Cette couleur associée à la tendresse, le bonheur et la jeunesse de la sorcière. Il se rappelait qu'elle portait toujours cette couleur dans ses vêtements, ses boucles d'oreilles, ses chaussures et même en ce moment, elle devait porter du rose. Il était impossible qu'elle porte autre chose, n'est-ce pas?

Je n'ai pas l'habitude d'écrire sur ces personnages : Queenie et Jacob. Ce sont des personnages que je considère lumière contrairement à ce que j'ai l'habitude d'écrire. Cela ne va pas signifier que cela ne sera pas sombre par la suite ou dramatique. Je sais déjà comment cela va se terminer. Au plaisir que cela vous plaise ou non. ;)