Auteur: Kuro-Hagi – 19/08/2021

Genre: Amitié - Romance – Yaoi - Hurt/Comfort

Disclaimer: Tout ce monde et ces personnages appartiennent à Tadatoshi Fujimaki.

Notes : Et nous avons dépassé les 100 reviews mesdames et messieurs ! Merci pour votre soutien et votre assiduité ! :)

Ju : Merci pour ton commentaire ! Je pense que Taiga n'a pour l'instant pas prévu d'aller à Chicago pour ses vacances :) Mais peut-être qu'il changera d'avis ! ;)


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19 août

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Il ouvre les yeux en sursaut, des sueurs froides glissant sur son torse, son cœur est affolé dans sa poitrine. Il est essoufflé et peine à respirer. Le réveil indique quatre heures seize, dehors c'est la nuit totale. Il lui faut quelques secondes pour être parfaitement certain de ne plus rêver.

« Fuck... »

Il se passe une main sur le visage et attends de se calmer. Il attrape la bouteille d'eau au pied du lit et boit de longues gorgées alors qu'il essaie de chasser les images de son rêve. Les mots d'Helen ont définitivement fait dérailler son cerveau. Il déglutit. Il a rêvé de Daiki. Les images qu'il tente de chasser de son esprit sont un peu trop vivaces. Ce ne sont pas des images folles, elles ressemblent plus à des souvenirs améliorés. Daiki y était aussi vieux qu'il l'est aujourd'hui et pourtant ça lui rappelle des évènements vécus il y a huit ans. Sauf que cette nuit, dans ses rêves, il n'était pas naïf. Il avait parfaitement conscience des sentiments de Daiki à son égard. Et son regard sur l'homme avec lequel il disputait le meilleur basket, pouvait passer des heures à jouer aux jeux vidéos, sur celui qui partageait son lit et sa salle de bain était bien moins innocent qu'il y a huit ans et surtout il était froid et distant.

Son ventre se tord douloureusement. Il se relève pour ouvrir la fenêtre et sort sur le balcon pour respirer un peu d'air frais chargé d'iode. Il se sent mal, il a le cœur lourd et envie de pleurer. Il était abject et la sensation est horrible.

Il avait deux consciences dans ce rêve, celle qui froide et distante qui interagissait et celle qui pleurait de voir comment il se comportait lui-même, qui essayait de crier pour se libérer et prendre Daiki dans ses bras en s'excusant de le faire tant souffrir.

La seconde conscience était là sur chaque début de moment, quand Daiki posait son bras autour de ses épaules et qu'il sentait le poids de son bras et de son corps contre lui, son odeur chaude, épicée et un peu âcre après le sport. Une odeur qui lui plaisait malgré tout. Et puis Daiki avait ce regard, un peu tendre et ce sourire doux. Et alors que son propre sourire fleurissait, ravi de voir un tel regard posé sur lui. L'autre conscience prenait le dessus et son sourire se transformait en quelque chose de malsain et insultait Daiki ouvertement à renfort de « pitoyable », « pathétique », « minable » et bien d'autre, lui renvoyant son amour à sens unique douloureusement.

Comment pouvait-il être aussi distant et froid ? Comment pouvait-il faire ça à Daiki ? Est-ce que… Est-ce que c'est exactement ce qu'il fait en ce moment ? Profiter de lui ? Être son ami ? Sans rien lui donner en retour ?

Il se revoit crier alors que Daiki ne peut pas l'entendre et regarde son autre lui le mépriser, il est comme bloqué par une barrière invisible et il crie… Il crie à Daiki qu'il l'aime aussi. Mais jamais il ne l'entend.

Les images le hantent. Quand face à un Daiki en simple boxer face à lui, sa bonne conscience le regarde et l'admire un peu incertaine et alors qu'il va pour lui faire un compliment, simplement lui dire qu'il est beau, sa mauvaise conscience lui jette à la figure qu'il ne pourrait jamais être attiré par un homme. Il crie une nouvelle fois. Il crie pour lui dire comme il est magnifique et qu'il n'a qu'une envie…

Il frissonne… Le cœur battant en réalisant… Il avait envie de caresser son corps et de se blottir contre lui.

Il respire un peu plus lourdement. Soudain, la prise de conscience est moins douloureuse. Mais un peu intimidante. Il se mordille l'ongle du pouce puis rentre. Il prend son carnet de croquis et un crayon et il commence à dessiner. Il laisse son esprit se vider sur le papier. Comme s'il pouvait s'exorciser. Et il dessine Daiki. Encore et encore… Là en pleine action sur le terrain de basket, ici avachi devant la télé, là en sortant de la douche, ou encore allongé sur le ventre en travers du lit profondément endormi… Il dessine et son cœur s'affole dans sa poitrine. Il dessine et une douce chaleur se répand dans son cœur. Il dessine… Et quand son esprit lui semble apaisé il pose son crayon et contemple ses dessins.

Daiki est beau et sexy.

Il touche timidement son corps à demi dénudé sur le papier et son ventre se contracte légèrement.

Il ne peut pas le faire souffrir comme ça. Il ne peut pas lui donner de faux espoirs… Non… Il ne peut pas, être si proche de lui sans lui donner ce qu'il mérite. Il déglutit.

Il regarde l'heure, ses yeux le brûlent un peu. Il est presque sept heures du matin. Il va avoir besoin de beaucoup de café pour tenir la journée.

Il se mordille la lèvre et va préparer le café. Il observe encore ses dessins. Mais une fois sa tasse prête s'il s'installe dans son canapé et prend son téléphone.

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[Kagami — 6h53]

Pendant toutes ses années au lycée… Je t'ai fait souffrir ? Aujourd'hui… Je te fais souffrir ?

[Aomine — 6h55]

? What the fuck ?

[Kagami — 6h56]

Comment… Tu peux supporter qu'on soit juste ami ?

[Aomine — 6h57]

Attends là… ça sort d'où ça ? Je veux qu'on soit ami ! Et je suis ok avec ça !

Taiga tu vas bien ?

[Kagami — 6h58]

Et tu souffres pas du tout ?

[Aomine — 6h59]

Non.

[Kagami — 7h00]

Et avant ? Quand on était au lycée ? Tu souffrais pas qu'on soit juste pote ?

[Aomine — 7h01]

T'es en train de flipper parce que je t'ai dit que j'étais amoureux de toi ? Genre là maintenant après presque deux semaines ? Il s'est passé quoi Taiga ?

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Il sursaute quand son téléphone vibre dans sa main. Il ne se laisse pas le temps de réfléchir et décroche pour entendre la voix basse et vibrante de Daiki.

« Qu'est ce qui se passe Tai ?

— Rien… J'ai mal dormi… Désolé. »

Il soupire et se passe une main dans les cheveux. Daiki ne réplique pas, mais il est là à l'autre bout du téléphone attendant clairement des explications.

« J'suis égoïste… Je devrai refuser ton amitié… Tu pourras pas être heureux comme ça…

— Quoi ?! No way… Je prends mes propres décisions Tai… Et ne pas être ami avec toi n'a rien fait pour m'aider à être heureux… Attends… Que je réfléchisse… Ah ouais c'est ça j'ai jamais été plus heureux que pendant nos deux années de lycée ensemble… Jamais. Je vais pas te mentir, je préférai que les choses soient différentes… Oui sûrement j'ai souffert… Mais honnêtement Taiga… C'est beaucoup plus du plaisir et du bonheur que la douleur… ça vaut le coup ok ?! »

Il entend le désespoir dans la voix de Daiki et ça lui serre le cœur.

« Tu me feras bien plus souffrir en me donnant rien du tout Tai… Please…

— OK… Ok… Désolé.

— Non… T'excuses pas… On y peut rien ok ? On… N'a pas tout à fait les mêmes sentiments l'un pour l'autre mais… Notre amitié passe avant le reste… Vraiment…

— Je sais vraiment pas ce que tu me trouves.

— Moi non plus ! »

Daiki rigole. Et entendre son rire allège un peu le poids qu'il a sur le cœur.

« Alors que fais-tu à m'appeler à 7h du mat' ?

— Il est 9h pour moi ! Et c'est toi qui as commencé avec tes messages ! Tu m'as fait flipper ! »

Le ton de Daiki est jovial, son sourire est communicatif et le détend peu à peu alors qu'ils discutent de tout et de rien pendant une vingtaine de minutes, oubliant la crise d'angoisse de Taiga.

Quand il raccroche il se sent bien mieux et un peu moins coupable.

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[Aomine — 7h23]

En vrai, je sais ce que je te trouve Tai…

T'es quelqu'un d'exceptionnel.

Et c'est un privilège d'être ton ami.