Auteur: Kuro-Hagi – 01/09/2021

Genre: Amitié - Romance – Yaoi - Hurt/Comfort

Disclaimer: Tout ce monde et ces personnages appartiennent à Tadatoshi Fujimaki.

Notes : Merci à tous pour votre patience et votre soutien ! Et voilà… Après celui-ci il ne reste plus qu'un chapitre !

Ju : Ravi que le précédent chapitre t'ait donné le sourire :) Je suis ravie que cette histoire te plaise autant ! Mais… oui on arrive au bout bientôt ! Merci de me suivre jusqu'au bout !


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30 août

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« Tu veux sortir demain ?

— Hm ?! Pourquoi ?

— C'est ton anniversaire. »

Il sourit et vient enlacer son homme, il presse doucement ses lèvres sur les siennes.

« Je préfère… Juste passer mon anniversaire en tête à tête avec toi… Tranquille ici. »

Taiga rit. Il aime son rire, il a toujours aimé son rire, mais aujourd'hui il le trouve plus libre encore qu'avant, plus lumineux.

« Tu sais que c'est exactement ce qu'on fait ce soir ?

— Et ?

— Je sais pas on aurait pu faire un truc différent pour ton anniversaire… C'est tout.

— Hm… Tu n'aimes pas rester à chiller avec moi ? Je te connais Taiga… T'es pas un mec qui aime beaucoup sortir habituellement.

— Oui mais je ferai un effort pour l'anniversaire de mon petit ami.

— Je ne veux pas sortir. Je veux juste passer ma soirée avec toi, profiter de toi… Et… Oh je sais !

— Quoi ?

— Un gâteau ! Je veux que tu me prépares un gâteau.

— Hm… Yeah I can do that.

— Deal ! »

Le rire de Taiga résonne de nouveau délicieusement à son oreille. Il embrasse son cou et respire son odeur, les doigts de Taiga se glissent dans ses cheveux, lui provoquant des frissons. Taiga a déjà trouvé nombre de ses points sensibles. Et il aime le taquiner gentiment avec ça.

« Le dîner est prêt… On mange ?

— Affamé !

— Toujours.

— C'est moi le sportif pro … mais tu manges toujours plus que moi.

— C'est parce que j'ai un métabolisme rapide.

— Ouais… Fais gaffe quand même ça durera peut-être pas. »

Il se détache gentiment de Taiga et se dirige vers le frigo.

« Tu veux un truc à boire ?

— Ouais. Comme toi. »

Il leur sort deux bières et il rejoint le salon pour manger sur la table basse. Il remarque le carnet de croquis posé au sol près de la fenêtre. Visiblement Taiga aime dessiner à la lumière du jour. Il attrape le carnet, mais il n'a pas le temps de l'ouvrir que Taiga le lui arrache des mains.

« Non !

— Mais pourquoi ?! Tu avais dit oui…

— Mais après j'ai dit non !

— Je suis ton petit ami et j'ai pas le droit de voir tes dessins…

— Tu les verras… Quand j'aurai fini celui sur lequel je travaille…

— T'es pas drôle… »

Il fait la moue, une petite mine de chien battu ça marche souvent. Ça marchait en tout cas au lycée, maintenant Taiga est un peu plus difficile en affaire mais parfois il parvient quand même à ses fins.

« Très bientôt je te le promets. »

Taiga cache le carnet dans son dos et vient se presser contre lui pour l'embrasser. Comme si ça allait le distraire de son but et lui faire miraculeusement oublier qu'il a très très envie de voir ces dessins. Même si sa bouche est totalement addictive, il ne va pas se faire berner si facilement. Taiga mordille sa lèvre et lui arrache un petit grognement. Il aime l'agressivité dont sait parfois faire preuve Taiga pendant le sexe, son corps porte déjà quelques marques de dents qu'il aime énormément. Cette morsure réveille aussitôt son désir.

Oh non… ça c'est triché…

Il gémit, alors que la main libre de Taiga vient se poser sur son entrejambe et masse à travers son jogging sa queue tendue. Il ne sait plus pourquoi ils en sont arrivés là, mais la direction que ça prend lui plaît.

Taiga est étonnamment très ouvert sur sa sexualité et c'est vraiment agréable et confortable. Il n'hésite pas à poser des questions, à lui dire ce qui l'inquiète, l'intrigue ou lui donne envie. La veille sous la douche, il l'a juste impressionné. Il n'avait pas vraiment cru que le défi finirait par Taiga à genoux devant lui sous la douche. Il pensait qu'il aurait des réticences éventuellement. Mais il réalise que Taiga n'a vraiment aucune crainte avec le sexe, sa crainte et son inconfort du départ résidait vraiment dans son inquiétude à ne pas éprouver de désir, mais jamais dans celle d'être impressionné par le corps de l'autre.

Alors la veille il a découvert que Taiga était un gourmand. Il l'a avoué lui-même, il a beaucoup d'attrait pour le sexe oral, autant à donner que recevoir. Certes, il n'avait jamais testé le sexe d'un homme, mais il n'a eu aucune hésitation à venir le sucer. Et le plus satisfaisant, c'est le plaisir évident que son homme a pris à le sucer. Souvent la première fois, il n'est pas évident d'y prendre du plaisir, c'est étrange, on a peur de s'y prendre mal. De son côté, la première fois qu'il a tenté de sucer un gars, ça n'avait pas été prodigieux et il avait été plutôt réticent finalement. La théorie lui plaisait, la pratique beaucoup moins. Il a découvert avec d'autres partenaires qu'il était surtout terriblement sensible aux odeurs et que certains hommes étaient appétissants pour lui, d'autre non. Et il a toujours adoré l'odeur de Taiga. Il n'a connu aucun homme qui sentait meilleur que lui.

Les doigts de Taiga lui font perdre le fil de ses pensées, alors qu'il masse sa queue avec dextérité. Sa seconde main se pose enfin sur lui -elle était partie où celle-là ?- et agrippe sa nuque.

« Dai... »

Il adore la voix de Taiga quand le plaisir monte, elle est basse, chaude, un frisson remonte sur son dos. Sa bouche s'écrase de nouveau sur la sienne et il tire sur la ceinture de Taiga pour essayer de le libérer aussi. Alors son homme s'écarte un peu pour l'aider à le déshabiller.

« Dai ? »

Il relève la tête sur son homme haletant, déjà impatient de sentir sa queue contre la sienne ou dans sa bouche, peu importe, il veut le faire jouir et il veut jouir et…

« Quoi ?

— J'aimerais te prendre... »

Oh… Shit…

Bien-sûr il savait que le sujet arriverait un jour, mais il doit bien avouer qu'il s'attendait à avoir un peu de temps devant lui malgré tout. Taiga fronce les sourcils et regarde sa main dans laquelle il tient sa verge qui a soudain perdu de sa superbe.

« Oh… De toute évidence l'idée ne te plaît pas…

— D-désolé… »

Son cœur bat un peu trop vite, il ne veut pas décevoir Taiga. Peut-être qu'il pourrait faire un effort… Ouais Taiga a déjà fait tellement pour eux qu'il peut bien... Soudain les deux mains de Taiga se posent fermement sur ses joues et il plante son regard dans le sien.

« Daiki ! Stop. Regarde-moi. »

Il s'exécute devant le ton autoritaire de son homme.

« Tout va bien. Si tu en as pas envie, c'est ton droit. OK ? Je sais que tous les hommes gays ne pratiquent pas la sodomie, tout comme, et elles sont malheureusement trop peu écoutées, toutes les femmes n'aiment pas la pénétration vaginale. Dis-moi juste non et 'non' et c'est parfaitement ok. »

Il essaie de lire dans le regard de Taiga, de la déception, de la rancœur, de la tristesse… Quelque chose qui refléterait tout ce qu'il ressent pour lui-même en cet instant. Il voudrait donner à Taiga tout ce qu'il désire, il a déjà prévu de l'accompagner à certaines de ses séances matinales de surf ou de passer des week-ends à faire de la rando, activité qui semble beaucoup plaire aussi à son homme. Mais quoi ? Il peut pas lui donner entière satisfaction sexuellement ?!

« Daiki ? »

La voix de Taiga est douce, mais inquiète. Il déglutit et essaie de se reprendre. Il est en train de tout merdé c'est sûr. Taiga est tellement plus à l'aise avec sa sexualité que lui, il aurait dû le savoir que ça ne pourrait pas marcher.

« Je suis désolé…

— Dai… Arrête de t'excuser…

— Je peux pas…

— Quoi ? Arrêter de t'excuser ?

— Non… Si aussi… Tu mérites mieux, tellement plus que moi... »

Il ne sait pas à quel moment mais Taiga l'a visiblement rhabillé un peu et a refermé aussi son pantalon. Et il s'en veut d'autant plus d'avoir cassé l'ambiance. Taiga l'entraîne gentiment jusqu'au canapé et il s'installe en se faisant face.

« Daiki… Qu'est ce qui s'est passé ?

— Comment ça ?

— T'es pas en train de flipper genre… Je l'ai jamais fait alors j'suis pas prêt… Mais plutôt comme si tu te sentais obligé de dire oui à quelque chose qui te révulse. Et… Pour que tu sentes devoir dire oui. Je me dis qu'il s'est forcément passé quelque chose. Parce que jamais personne n'a le droit d'exiger ça de qui que ce soit. »

Taiga vient glisser sa main dans la sienne et la serre doucement alors qu'il glisse une main massante sur sa nuque et ses gestes le détendent un peu. Il inspire doucement et se laisse apaiser. C'est Taiga. C'est le mec le plus bienveillant qu'il connaisse et il est son petit ami à lui. Alors il n'y a pas de raison que ça se passe mal. Il serre sa main dans la sienne et se mordille le pouce.

« Tu as vu mes dildos…

— Oui.

— Tu te doutes qu'ils sont pas là que pour faire joli.

— Ok… »

Il sent bien que Taiga ne voit pas trop où il veut en venir. Il ne sait pas trop pourquoi il commence par là, peut-être parce que sa réaction, le peine lui et qu'il veut que Taiga en soit conscient.

« Je les utilise pour moi… Je veux dire c'est que… J'ai pas de problème avec la pénétration en soi et que j'aime aussi jouer avec ma prostate.

— Ok.

— Mais je suis en maîtrise. C'est moi qui gère le truc tu vois…

— Non… Je vois pas très bien… Mais je serais super chaud pour que tu me montres. »

Il ouvre de grands yeux et sourit à son homme.

« Baka…

— Avoue que ça pourrait être fun…

— Très. »

Il ne peut s'empêcher de sourire un peu plus. Est-ce qu'il n'a pas le meilleur mec du monde ? Sérieusement ? Il est en train de lui dire, qu'il n'a aucun problème pour utiliser des jouets mais qu'il veut pas le laisser le prendre… Et il plaisante et…

Ce mec est tellement parfait…

Il n'en revient pas. Il ne s'est même pas justifié que Taiga trouve naturellement une alternative qui pourrait les satisfaire tous les deux. Il se détend, se doutant que c'était le but dès le départ de son homme.

Parfait… Absolument parfait…

« Désolé Dai. Je voulais pas t'interrompre… Si tu veux bien j'aimerai quand même comprendre ce qui s'est passé… Parce que ça a l'air de te faire souffrir toi finalement de devoir te contenter de jouets… Ce qui est quelque chose parfaitement recevable, mais seulement si toi tu es ok avec ça. Est-ce que tu l'es ? »

Trop parfait...

Son ventre se noue douloureusement. Il prend une profonde inspiration, en fait il n'a jamais parlé de ça personne. C'est quelque chose qu'il a gardé pour lui. Même Satsuki n'est au courant de rien. Il serre la main de Taiga et soupire. Il tire un peu sa main pour le rapprocher un peu de lui et pose son front sur son épaule. Sa voix est un peu étranglée quand il répond enfin.

« Non… »

La main de Taiga se pose de nouveau sur sa nuque et il savoure ce contact familier. Il se sent tellement en sécurité avec lui. Dès qu'il le touche il se sent plus calme, plus apaisé. Se retrouver avec lui c'est tellement une évidence, il a l'impression de retrouver l'équilibre qu'il a perdu depuis si longtemps, de retrouver le confort d'un foyer. Home.

Il tourne la tête pour enfouir son nez dans son cou, il respire son odeur réconfortante. Et il commence à parler et les mots sortent tous seuls, sans effort. La présence de Taiga est suffisamment apaisante pour qu'il arrive à repenser à cette époque sans s'effondrer.

Il raconte ces mois difficiles après le départ de Taiga. Il était malheureux, perdu et il ressentait le besoin de tendresse, de trouver quelqu'un qui pourrait lui donner ce qu'il était persuadé Taiga ne pourrait pas lui offrir. C'est dans cet état de vulnérabilité qu'il avait rencontré un homme. A l'époque, il n'avait pas beaucoup d'expérience, quelques jeux de mains et de bouches, pas de relation sérieuse… Il n'avait jamais fait l'amour, avec ou sans pénétration, cet acte où on découvre le corps de l'autre, où on prend le temps de s'explorer de se donner du plaisir longuement.

Alors quand Hide s'est intéressé à lui avec la classe d'un homme de quarante ans, il a eu l'impression d'être choyé. Hide lui apportait tout ce qu'il demandait et ne demandait pas matériellement parlant. Il a été patient et a écouté son cœur d'adolescent brisé raconter Taiga encore et encore. Hide ne demandait rien, du moins au début, il se contentait de le câliner gentiment et lui il le considérait comme un ami.

Et puis un jour Hide l'a embrassé. Il a trouvé ça un peu étrange au départ, mais embrassé c'est plutôt agréable alors il s'est laissé faire. Ils avaient bu un peu aussi alors son esprit était un peu embrouillé. L'homme l'a ramené chez lui et les choses se sont accélérées. Il lui a demandé de se déshabiller. Malgré l'alcool il était suffisamment lucide pour savoir qu'il n'avait pas envie de ça, pas avec lui. Il a refusé en riant, faisant comme si Hide plaisantait.

Il se souvient parfaitement des mots de l'homme qu'il pensait être son ami à ce moment-là : Daiki, j'ai pris soin de toi pendant trois mois… Je te demande de prendre soin de moi juste une nuit. Je crois que ce n'est pas cher payer.

Il aurait pu avoir le dessus physiquement sur cet homme, il aurait dû refuser encore. Mais il n'avait pas su, soudain il avait l'impression de lui être vraiment redevable. Alors il avait laissé faire. Il s'était dévêtu.

Il était rentré chez lui après ça et n'avait plus jamais entendu parler de lui et lui il avait essayé d'effacer cet homme de sa mémoire. Il s'était plongé à fond dans le basket, il avait avancé. Et il avait réussi à oublier. Jusqu'au jour où il a rencontré un autre homme. Une relation qui commençait à être sérieuse et puis il lui a demandé : Pour une fois, Daiki laisse-moi te prendre…

Il n'avait pas pu. Et il n'avait pas pu avec le suivant non plus… Ni le suivant. Réactions différentes pour chacun d'eux, allant de l'acceptation à la colère en passant par la vexation, ils l'avaient tous d'une manière ou d'une autre culpabilisé.

Parce que pour un mec qui a autant de dildos, c'est abusé de pas accepté qu'on touche à son cul…

C'est seulement quand il termine de parler, plus très sûr de tout ce qu'il a dit exactement, qu'il réalise que la main de Taiga est crispée sur sa nuque. Vu la tension dans le corps de son homme, il a dû lui raconter absolument tout. Il ne dit rien et les minutes passent. Il commence à paniquer est-ce que Taiga est trop dégoûté… Mais le second bras de Taiga bouge enfin et l'enlace, le serrant fort contre lui.

« Dai… Je suis désolé. Tu ne méritais pas ça… That fucking bastard… »

Il n'a jamais entendu tant de haine dans la voix de Taiga et c'est presque déroutant. Il sent que Taiga prend sur lui et il continue, la voix rauque de colère.

« Et ce sont tous des connards. Tu fais ce que tu veux et tu n'as pas besoin de te justifier… Ils n'ont aucun respect… »

Taiga embrasse doucement son front et sa tempe, puis il souffle.

« Je suis désolé. Je veux pas que tu t'inquiètes avec moi ok ? Je n'exigerai jamais de toi quoique ce soit… Je demande et je veux que tu te sentes libre de dire non… Juste non. Et ça suffit... »

Il ferme quelques instants les yeux et les rouvre pour regarder son homme.

« Tu es tellement parfait Taiga…

— Oh… No I'm not…

— Si tu l'es… Pour moi tu l'es… Je t'aime.

— Je t'aime aussi Daiki. »

Il embrasse Taiga avec ferveur, puis il caresse sa joue.

« Non ça me convient de pas de pas pouvoir donner mon cul à mon mec… À toi… J'ai juste besoin qu'on avance doucement… Mais j'ai envie d'essayer avec toi.

— Quand tu seras prêt… Et sans pression… Aucune obligation… »

Taiga lui adresse un sourire malicieux.

« Et puis… Moi j'suis vraiment super intéressé à l'idée de te regarder jouer avec tes dildos…

— Je suppose que ça pourra s'arranger.

— Good ! Et j'avoue… Je serais curieux aussi de les essayer… Sur moi... »

Il regarde son homme ébahi et éclate de rire.

« Oh bordel… Taiga tu me tues ! Quand je te dis que t'es parfait !

— Pour le sexe je suis assez… Cool je suis d'accord ! »

Taiga rigole et revient l'embrasser et le pousse sur le canapé pour s'asseoir sur ses cuisses.

« D'ailleurs Dai…

— Yeah ?!

— Y'a pas de compétition… Ou de choses qui devraient être dans un ordre plus que dans un autre… Alors même si tu es pas prêt… ça veut pas dire qu'on doit s'interdire de jouer avec mon cul…

— Taiga… Epouse-moi !

— Oh là ! Attends… Jamais avant d'avoir consommé… Imagine si on est pas compatible sexuellement ?!

— Idiot ! »

Ils rigolent et leurs lèvres reviennent se presser les unes contre les autres avec passion et comme ça… Ils reprennent où ils en étaient, comme s'ils n'avaient jamais été interrompus par une discussion si lourde.

Depuis le temps qu'il le dit… Taiga est simplement parfait.