Les bois d'Oromë, la plus grande forêt d'Arda suivit des forêts d'Harad à l'Est de la Terre du Milieu. Elle s'étendait du Col de la Lumière jusqu'aux pieds de la montagne Hyarmentir au sud d'Aman.

C'était une forêt merveilleuse, la chanson d'Oromë se faisant ressentir à l'intérieur. D'épaisses forêts entouraient les terres arables et habitées par multiples bêtes. Chênes, châtaigniers, sapins, ifs, noisetiers, tous ces arbres se côtoyaient dans un foisonnement inextricable de verdure, entourant des grottes et des ruisseaux, ainsi que des somptueuses clairières. Bien qu'Oromë y fasse régulièrement la chasse, la forêt regorgeait d'animaux en tout genre. Lièvres, cerf, écureuils, la vie prospérait à l'intérieur.

Et c'est dans cette environnement que Aiwendil décida de vivre, les elfes l'appelaient Radagast le Brun, il avait toujours préféré la compagnie des animaux à ceux des elfes, loin des problèmes du monde, pour cela il n'était pas proche des autres Maiars exceptés Olorin et la Dame Yavanna qui venaient lui rendre visite de temps à autres.

Mais le problème quant-on est un Maia immortel, c'est que peu importe combien vous voulez les éviter, les problèmes finissent toujours par vous trouver.

Et cette fois, les problèmes étaient d'une ampleur catastrophique.

Ça a commencé quand Aiwendil a vu les oiseaux fuir vers le Sud, il est parti vers le Nord à la recherche de l'origine de cette agitation. Après une semaine de voyage où il vit de plus en plus de bêtes fuyant dans la direction opposée, il arriva en haut d'une grande colline surplombant la grande forêt, lui donnant ainsi un point de vue s'étendant sur plusieurs lieux à la ronde. Au loin il vit un titanesque nuage noir avançant lentement dans la forêt. Et de la fumée s'élevait des arbres environnant indiquant un grand feu. Aiwendil n'en croyait pas ses yeux.

« Quel est cette sorcellerie ? » Il aperçut les Ents de la forêt qui se dirigeaient vers la fumée, sûrement pour stopper ce qui s'y dérouler.

Il repartit lui aussi en direction de la fumée. Après avoir régler ce problème, il irait voir de quoi retournerait ce nuage noir.

Plus il s'approchait, plus l'air devenait chaud. Aiwendil s'arrêta en entendant des voix qui criaient au loin. Il descendit de son traîneau et monta sur une crête donnant une vue sur tous ce bazar d'en bas. Arrivé en haut, il vit une vision de l'enfer. Des milliers de torches brûlaient en contrebas, toutes sortant du nuage noir.

« Par Eru d'où viennent tous ces gens ? » Il fixa les torches et essaya de distinguer de quel espèces venaient ces destructeurs de forêts. Ce qu'il vit le laissa sans voix.

« Ce...ce sont des hommes ? »


La Bouche de Sauron, c'est comme ça qu'on l'appelait. C'était à l'origine un homme de Numenor, corrompu par Sauron. Il réussit à survivre à la submersion de l'île et se réfugia en Mordor. Sauron lui apprit la sorcellerie et il devint son plus haut capitaine et porte parole. Nul ne connaît son véritable nom.

A ses cotés se trouvaient les trois Capitaines Noir, chacun possédant une aura très peu accueillante.

Le premier se nommait La Tour aussi connu comme la Tour de Sauron. Plus la Tour devenait maléfique, plus sa carrure prenait de l'ampleur. Malheureusement pour lui, il était prisonnier d'une armure qui ne grandissait pas, le faisant ainsi souffrir le martyre. Son apparence était repoussante, faisant même ressentir le dégoût qu'il éprouvait envers lui-même à ceux qui l'approchaient. Même les autres Capitaines Noirs étaient écœurés en le voyant. Il aimait tourmenter les esprits de ses victimes avant de les achevés. Autrefois Numenorien, il se souvient d'avoir bâti une tour ou d'en avoir été captif pendant de longue années avant que son esprit ne s'assombrisse.

Le suivant était Le Marteau de Sauron.

Le Marteau fut auparavant un soldat du Gondor durant la Guerre de la Dernière Alliance, qui a vécut une désillusion et qui fut fasciné par le pouvoir de Sauron après avoir trouvé la masse du Seigneur des Ténèbres qui fut délaissée après qu'il ait terrassé Isildur. Après cela, le Marteau réalisa qu'aider les soldats durant la guerre toute sa vie durant ne l'avait pas satisfait. Sauron a vu son potentiel et le recruta. Quelque temps après cette trouvaille, il rejoint un triumvirat composé de lui-même, de la Tour et du dernier capitaine noir qui sera cité plus tard. Ils devinrent connus sous le nom des Capitaines Noirs. Le Marteau était autrefois un individu bienveillant, agissant comme brancard et tendant la main aux blessés. Cependant, la découverte de la masse de Sauron l'a transformé en un guerrier proie au doute et à la tristesse, ainsi qu'un cruel commandant.

Il était un admirateur fidèle du Seigneur des Ténèbres, montrant de la fureur à la destruction si un monument de son maître venait a être détruit, le décrivant comme une profanation. Il n'avait aucune tolérance pour la défaite, exécutant soldats inutiles ou ayant failli.

Le dernier et le plus redoutable d'entre eux était La Main Noir de Sauron, il était le chef des Capitaines Noirs et un des plus hauts gradés derrière la Bouche et les Nazgul. Nul ne sait d'où il venait ou qui il était avant de rejoindre Sauron. Tous ce que l'on savait c'est qu'il avait rapidement grimpé les échelons et avait de nombreuses fois agit sous les ordres direct du Seigneur des Ténèbres. Il exécutait la volonté de son maître avec ferveur et détermination, n'ayant jamais failli à sa tache. Adepte de sortilèges et de malédictions, il valait mieux ne jamais être fait prisonnier car un sort pire que la mort pourrait attendre ceux qui deviennent ses captifs.

Les trois se tenaient immobiles derrière la Bouche qui observait avec un sourire la forêt au-delà du nuage en train de brûler. La Tour tourna son regard vers le bruit de combat qu'il entendit à la lisière de la forêt encore non brûlée. De grand arbres se tenant sur deux jambes de bois envoyaient valsés les troupes de son maître.

« Les Ents se sont enfin décidés » déclara-t-il d'un ton blasé, comme si c'était un détail insignifiant valant à peine son attention.

La Bouche et La Tour tournèrent eux aussi leur regard vers la confrontation tandis que La main Noir restait immobile « Rien qui ne nous arrêtera » Dit La Bouche.

Les Ents pouvaient bien se déchaîner autant qu'ils le voulaient mais rien n'arrêterai sa mission.

« Mes seigneurs » Derrière eux un homme en armure grise descendit de son cheval et s'inclina devant les chefs de guerre « Nous avons transmis les ordres aux grand Dracs-Feu, ils seront bientôt là. »

La Bouche fit un de ses fameux sourire ensanglanté « Parfait, les Ents ne dureront pas sous leur feu. » Il se tourna vers La Tour « Ordonnez aux troupes de se retirer dans le nuage, une fois le passage dégagé, nous marcherons sur les Salles d'Aulë »

La Tour s'exécuta et partit rassembler les troupes. Il serait regrettable que les troupes finissent brûler sous le souffle de Scatha le Ver et Smaug le Dorée. Les derniers Dracs-Feu d'Arda, ou plus communément appelés Grand Dragons.

Durant le Premier Âge du soleil, Morgoth le Noir Ennemi se cacha dans les fosses d'Angband et y conçut ses chefs-d'œuvres maléfiques à l'aide du feu et de la sorcellerie. Les joyaux noirs de la folie de Morgoth furent les grands vers que l'on nomma Dragons.

Il conçut de grands serpents qui rampaient, d'autres qui marchaient sur leurs pattes et d'autres encore qui volaient, pourvus d'ailes semblables à celles des chauves-souris. Il y avait deux types de chaque espèces : les dracs-froid qui se battaient à l'aide de leur crocs et de leurs griffes, et les miraculeux Dracs-Feu Uruloki, qui détruisaient en crachant des flammes. Tous les Dragons incarnaient le mal suprême pour les Hommes, les Elfes et les Nains et causèrent de grands dégâts à ces races.

Les Dragons étaient de puissantes armes qui œuvraient pour Morgoth. La taille et la puissance des reptiles étaient immenses, ils étaient protégés par d'impénétrables écailles de fer. Leurs crocs et leurs griffes étaient comme autant de javelots et d'épées, et leurs queues pouvaient écraser les remparts de n'importe quelle armée. Les Dragons ailés semaient le chaos sur les terres qu'ils survolaient en déchaînant de vrais ouragans, et les Dracs-Feu crachaient des flammes vertes écarlates qui léchaient le sol et détruisaient tout sur leur passage.

En plus de leur puissance de destruction, les Dragons disposaient d'autres pouvoirs plus subtils. Leur vue était plus acérée que celle d'un faucon et rien ne pouvait leur échapper. Leur ouïe pouvait percevoir la moindre respiration et leur odorat leur permettait de repérer n'importe quelle créature à l'odeur de sa chair.

Leur intelligence était connue, ainsi que leur passion pour les énigmes. Les Dragons étaient d'antiques serpents, donc des créatures aux connaissances immenses, mais ils ne disposaient pas d'une sagesse extrême, car ils étaient vaniteux, gourmands, cupides, fourbes et coléreux.

Ayant été créés par le feu et la sorcellerie, ils fuyaient l'eau et préféraient l'obscurité à la lumière du jour. Leur sang était noir et constituait un poison mortel. Les vapeurs de leur haleine étaient des exhalations de souffre brûlant. Leur corps luisait en permanence d'un éclat rude évoquant celui des diamants. Leur rire était plus profond qu'un puits et faisant trembler jusqu'aux montagnes. Les yeux des Dragons émettaient des rayons de lumières rubis ou, sous le coup de la colère, des éclairs rouges. Leur voix cruelle était un murmure râpeux et, combinée avec l'intensité de leur regard reptilien, leur permettait d'ensorceler les ennemis imprudents et poussaient ces derniers à se soumettre à leur écrasante volonté.

Après la mort du plus grand des Dragons, Ancalagon le Noir, durant la Guerre de la Colère, les Dragons furent tués ou s'enfuirent à l'Est allant se cacher dans les montagnes. Et bien que de nombreux Dracs-Froid purent survivre, les Dracs-Feu furent quasiment tous anéantis. Seul Scatha et Smaug purent survivre aux Valar et au Second Âge du Soleil.

Et maintenant les créations de Morgoth se dirigeaient vers leur nouvelle cible, le feu et la mort avec eux.


Radagast ne comprenait pas comment une armée Homme de cette ampleur ai pu entrer si loin en Aman. Bien qu'il se soit retirer des affaires des Valar, il savait que Sauron avait asservit la Terre du milieu et tous ses habitants, incluant les hommes.

« Ce pourrait-il que Sauron est construit une telle armée ? » Il se demanda à lui même. D'après le peu qu'il avait vu, cette armée se comptait au moins par milliers et il se demanda avec frayeur combien pouvait s'en trouver dans ce titanesque nuage.

Il entendit le son d'une corne et Radagast regarda avec confusion l'armée d'homme commençait à battre en retraite, se retirant dans l'ombre. Les Ents marchaient après eux mais n'osaient pénétrer le nuage ténébreux.

N'aimant pas ce qui s'y préparer, Radagast devait prendre une décision. Soit il se retournait et partait avertir les Valar, soit il restait se battre au coté des Ents qu'il doutait pouvaient battre une si grande armée tous seul. Finalement il décida de partir, même si il restait, sans renfort il ne pourrait jamais les vaincre tous. Il courut vers son traîneau tiré par ses lapins des bois et partit en direction de l'Ouest vers les Salles d'Aulë où il espérait trouver le maître forgeron.

Il parcourut quelques kilomètres et finit par revenir sur la même colline où il avait vu le feu. Il jeta un regard en arrière vers le champ de bataille et s'apprêta à repartir quant-il entendit un bruit sourd qui fit trembler la terre. Il descendit du traîneau et resta immobile à regarder, plus aucun bruit ne se fit entendre dans la nature, il vit les souris et tous les animaux restants fuir à grande vitesse.

Un autre tremblement de la terre se fit sentir. A ce moment, Aiwendil espérait de tout son être que ce n'était pas ce qu'il pensait que c'était. Que l'ennemi n'avait pas prévu un tel acte de destruction.

Il sentit le vent le fouetter violemment comme si un ouragan se cachait dans le nuage. Les bords du nuage devinrent soudain déformés avant qu'un grand Dragon ne les déchirent et commencent à cracher son feu sur la forêt. Radagast resta choqué devant cette affichage de l'enfer et cela ne s'améliora pas quand un deuxième Dragon sortit du nuage et entreprit sa propre œuvre de destruction. Les Ents ne purent réagir avant d'être réduit en cendres par les grands Dracs-Feu.

L'un crachait des flammes couleur lave et l'autre des flammes vertes écarlates.

Radagast ne put bouger que quand il remarqua que leur allées et venues se dirigeaient vers lui. Il repartit à la hâte, les larmes aux yeux, espérant que quelque chose survivrait à cette désolation.


Manwë arpentait les jardins de Valimar sous la bel étoile. Il était plongé dans ses pensées. Ils n'avaient plus aucunes nouvelles d'Oromë depuis que le nuage avait engloutit Tirion. Aulë était repartit vers ses forges pour les protéger du nuage. Son moral n'était pas au plus haut. Il repensa aux mots d'Oromë selon lequel Sauron aurait dû être prit en charge il y a des millénaires et qu'à cause de cette faute, le Maia était devenue plus dangereux que son maître. Il s'assit sur un banc et repensa aux événements passés. La défaite de Melkor. La chute de Numenor et les Anneaux de Pouvoirs. Manwë trouvait ça drôle, les plus grandes armées d'Orcs, de Balrogs et de Dragons n'ont pas pu conquérir la Terre du Milieu mais de pauvres babioles l'ont fait en dix fois moins de temps. Bien sûr ce plan n'a pas complètement fonctionné sinon la Guerre de la Dernière Alliance n'aurait pas eu lieu. Namo a été submerger par les fëa des elfes mort en Terre du Milieu, tant de morts. Il pensait que Sauron se contenterait de cette victoire et régnerait sur son triste empire en laissant Valinor tranquille.

Il a été évoquer plusieurs fois d'envoyer leurs meilleurs Maiar pour stopper Sauron mais l'idée a été rejeter quand le nuage noir leur a caché la vue sur le continent. Plusieurs Valar avaient trop peur que Sauron ne leur tendent un piège et qu'on ne les revoient plus jamais. Ëonwë a plusieurs fois demander à y aller.

Ses pensées dérivèrent à nouveau vers son précieux Maia. Il avait une fois parlé au Valar d'une rencontre avec un serviteur de Melkor qui cherchait le pardon mais qui n'était pas encore prêt à revenir en Terres Immortelles. Personne ne savait qui il était ou quel Vala il servait jadis. Et plus tard, Ëonwë a soupçonné cette personne d'avoir été Sauron déguisé. Car presque tous les Maiar corrompu par Melkor étaient revenus chercher le pardon des Valar.

Sauf Sauron.

Manwë se demanda quelles raisons pouvaient animés le nouveau Seigneur des Ténèbres. Vengeance ? Désir de domination ? Folie ? Il avait demandé l'avis d'Ëonwë sur la question et son héraut lui a simplement répondu : « Nous n'avons jamais su pourquoi Mairon avait rejoint Morgoth, donc cette question ne peut être répondu que par lui »

Trop de choses restaient sans réponses à propos du sergent de Melkor.

Aulë n'a jamais parlé de son ressentit face à la traîtrise de son Maia, d'ailleurs en plusieurs âges, il n'a pas dit un seul mot à propos de lui. Même quand les Valars se réunissaient au Mahanaxar pour discuter de ces sujets, il restait silencieux si on ne lui adressait pas la parole.

Et son explosion de l'autre jour quand il a quitté Valimar était la première fois que Manwë l'entendait en parler avec tant d'émotions. Manwë avait bien vu que tous ce qui se passer lui pesait plus que les autres. Sauron était autrefois son Maia et le Vala se rappelait comment son confrère parlait avec beaucoup de bien de Mairon.

« Tu fais une tête terrible quand tu rumines » Une voix douce le sortit de ses sombres pensées, il releva la tête pour voir Varda venir s'asseoir à coté de lui regardant les étoiles dans le ciel.

Manwë réussit à faire un sourire à sa femme et regarda lui aussi le ciel étoilé.

Sa femme se remit à parler « A quoi penses-tu ?»

Le Vala soupira avant de demander.

« Suis-je un bon roi ? Réponds-moi honnêtement. »

Varda prit quelques secondes à réfléchir. « Un grand roi est quelqu'un qui peut dirigeait son pays avec force et détermination. Il ne flanche jamais et sait ce qui est le meilleur pour son royaume. Il est aussi prêt à tous les sacrifices pour accomplir ses objectifs. »

« Alors ça veut dire non. Je ne suis pas capable de tous sacrifier pour réussir et j'ai échoué de nombreuses fois dans mes décisions »

« Oui, tu n'es pas un grand roi, toi... » elle le regarda dans les yeux « toi Manwë, tu es un bon roi. Tu aimes ton peuple avec toutes ses qualités et tous leur défauts et eux t'aiment de la même manière. Aurions-nous dû arrêter Sauron quand nous le pouvions ? Sûrement. Mais nous ne l'avons pas fait car cela aurait coûter de trop nombreuses vies. »

« A cause de cette bonté d'épargner notre peuple comme tu dis, j'ai envoyer Ëonwë à la mort. »

« Tu ne pouvais pas savoir que Sauron était devenue si fort. Aucun de nous ne le pouvaient. D'ailleurs...je pense qu'Ëonwësavait que Sauron serait plus fort que lui»

Manwë la regarda confusément « Que veux-tu dire ? »

« Pourquoi Ëonwë t-a-t-il demandé de l'affronter seul ? Cela ne lui ressemble pas vraiment. De plus aucuns elfes ou Maiar n'étaient présent lors de l'affrontement, il les avait renvoyé à Tirion avant la bataille. Il ne voulait pas que quiconque puisse assister à la rencontre, même pas nous.

Je pense qu'Ëonwë et Mairon était plus que de simples amis autrefois. J'avais remarqué que Ëonwë se faisait aussi silencieux qu'Aulë quand nous évoquions Mairon. Lors de la Guerre de la Colère Ëonwë s'est arrangé pour affronter lui-même Sauron, il a dit l'avoir battu mais ne pas avoir pu le capturer. Pas le tuer comme le reste de l'armée de Melkor, il voulait le ramener à Valinor. Et si ce Maia qu'il a rencontré peu après la bataille était bel et bien Sauron, cela est-il aussi une coïncidence qu'il ait spécifiquement cherché Ëonwë pour se repentir et pas un autre ? »

Manwë prit le temps d'assimiler toute ces informations, il est vrai que Sauron et Ëonwë ont eu beaucoup de confrontations, trop pour être dû au hasard.

« Penses-tu qu'il voulait convaincre Sauron de tout arrêter au Portes d'Argent ? »

« Peut-être. Il vaudra le lui demander quand nous récupérerons son fëa. » Elle se leva et s'étira.

« Je ne te suis pas, son fëa est coincé dans le nuage » Il se leva lui aussi.

« Pour l'instant. » Dit-elle « Je compte envoyer un de mes Maiar chercher son corps dans le nuage avec une partie de mon pouvoir comme protection. Après quoi, il sera directement emmené dans les Salles de Mandos pour y retrouver ses forces. Je pense qu'Ëonwë sait pourquoi Mairon fait tous ça. Et connaître son ennemi est primordial si l'on veut le vaincre. »

Manwë rit un peu, ses épaules se détendant

« Qu'ai-je fais pour mériter une aussi bonne femme que toi ? »

Varda sourit et s'apprêta à répondre avant d'être interrompu par un Maia en robe grise courant vers eux avec un bâton en bois dans la main l'air alarmé.

« Maître Manwë, Dame Varda ! » Il s'inclina rapidement avant de se redresser

« Que se passe-t-il Olorin ? » Questionna Manwë à son Maia qui n'était pas si facilement tourmenté ainsi.

« La Dame elfe Enelaya est arrivé aux portes du palais en implorant votre aide »

Varda intervint l'air inquiet elle aussi « La femme de Celebrimbor ? »

Olorin hocha la tête « Celle là même Madame, elle dit qu'un mal s'est emparé de son mari »

Manwë prit les devants sans tarder faisant signe à sa femme et son Maia de le suivre « Où est-il ? »

« Dans une des infirmeries mon seigneur, suivez-moi »

Arrivé à l'infirmerie, tous les soigneurs s'écartèrent pour faire la place au Roi d'Arda. Celebrimbor était allongé sur le lit, le regard vide et marmonnant des mots imperceptibles à leurs oreilles.

Enelaya et sa fille Sanitrae se tenaient à ses cotés tenant ses mains.

« Mon seigneur » Enelaya s'agenouilla quand il se mit à coté d'elle.

« Depuis combien de temps est-il comme ça ? »Demanda-t-il en posant une main sur le front du seigneur elfe.

« Il est ainsi depuis trois heures au moins mon seigneur, il s'est réveillé en hurlant de douleur et a été à l'agonie pendant plusieurs minutes, puis après il s'est immobilisé et s'est mis à marmonner comme ça, j'ai tenté de vaincre le mal qui le rongeait mais aucuns de mes soins n'a pu améliorer son état. »

Manwë le regarda de haut en bas avant de parler. « Il a les signes d'une domination mentale »

Le visage d'Enelaya changea de l'inquiétude à l'horreur.

« Il...il refaisait des cauchemars ces derniers temps » Manwë la regarda

« Quel genre de cauchemars ? »

« Il ne voulait pas m'en parler. Il disait que ce n'était rien de grave, mais je pense que c'était en rapport avec Sauron. Il en faisait déjà beaucoup après être sorti de Mandos. »

Manwë regarda sa femme et elle comprit son intention. Sans un mot elle partit chercher les autres Valar.

« Emmenez le dans la salle d'incantations »

Olorin s'exécuta sans tarder, lui aussi comprenait les implications de tous cela.

Tous les Valar restant à Valimar accompagnés de quelques Maiar étaient déjà présents quand Celebrimbor fut placer. Il y avait Manwë, Varda, Nessa, Tulkas, Irmo, Vana, Ulmo, Vairë, Nienna, Estë et Olorin. Namo apparut peu après des Salles de Mandos où son travail nécessitait sa présence. Oromë étant à Tirion et Aulë et Yavanna partis pour les Salles d'Aulë, ils pouvaient commencer.

Manwë parla en premier. « Faites attention, nous ne savons pas quel genre fourberies Sauron a pu mettre dans sa tête »

Irmo parla « Comment-a-t-il pu le dominer sans que nous le ressentions ? Ce genre de pouvoir ne passe pas inaperçu »

Tulkas répondit « Ce Maia est devenue maître dans l'art de nous surprendre. »

Nienna remarqua comment Celebrimbor bougeait ses lèvres et demanda « Que dit-il ? »

Olorin s'approcha et regarda le mouvement de ses lèvres « J'arrive à lire sur ses lèvres mais je ne comprend pas ces mots »

Manwë le regarda et lui fit signe de continuer

« Il ditShre..Shre nazg golugranu ki..killmi-nudu.
Ombi..kuzddurbagu gundum-ishi
bagu... »

Namo parla inconsiemment en même temps qu'Olorin, le regard normalement sans émotions affiché désormais de l'inquiétude, ce qui était très rare le concernant.
« Nugu gurunkilu bard gurutu »

« Neuf pour les hommes mortels destinés au trépas » Tous les regards se tournèrent vers lui alors qu'il reprit un visage vide

« Il s'agit des incantations magiques utilisés lors de la création de l'Anneau Unique. Je l'ai suffisamment entendue des bouches des elfes traumatisés qui le répétaient en boucle. En langue commune ces mots veulent dire : Trois Anneaux pour les rois elfes sous le ciel, Sept pour les seigneurs nains dans leurs demeures de pierre, Neuf pour les hommes mortels destinés au trépas, Un pour le Seigneur des Ténèbres sur son sombre trône, Au pays de Mordor où s'étendent les ombres Un Anneau pour les gouverner tous Un Anneau pour les trouver Un Anneau pour les amener tous, Et dans les ténèbres les lier Au pays de Mordor où s'étendent les ombres » Le silence tomba sur la salle « Et bien maintenant il n'y a plus de doute quant à qui lui a fait ça. » Tulkas parla.
D'un coup Celebrimbor se cabra et on l'entendit clairement cité les vers du poème. Olorin recula immédiatement loin de lui.
« Ash Burz-Durbagu burzum-ishi
Daghburz-ishi makha gulshu darulu »
La voix de Celebrimbor devint plus sombre et plus profonde à mesure qu'il parlait jusqu'à devenir une voix méconnaissable n'appartenant clairement pas au seigneur elfe.

« Ash nazg durbatulûk
Ash nazg gimbatul
Ash nazg thrakatulûk
Agh burzum-ishi krimpatul
»

Sur ces derniers mots, il arrêta de bouger puis lentement se leva sur ses pieds.

Celebrimbor releva la tête et regarda les Valar autour de lui.

« Tirion va bientôt tomber... » Tous se tendirent à ces mots

« Leur défense est déjà presque détruite, ils meurent par centaines à l'intérieur... Bientôt suivra Valimar... et toutes les régions de Valinor. Si vous tenez tant à vos peuples et à leur survie je vous recommande la reddition. Autrement...»

« Espèce de.. » Tulkas s'apprêta à enfoncer le crâne de l'elfe dans le sol quand Ulmo le retint.

« Ce n'est pas Sauron Tulkas ! Ce n'est qu'une projection de son esprit, si tu fais ça c'est Celebrimbor que tu tues ! »

Le corps de Celebrimbor n'avait pas bougé d'un pouce face à l'assaut imminent. Il n'affichait aucune émotions.

« Tu espères réellement que l'on se rende à toi Sauron ? » Varda parla.

Sauron renifla « Bien sûr que non, je serai franchement déçu si c'était aussi facile »

« Alors que veux-tu ? » Vana demanda

« Ce que je veux ? De vous ? Pas grand choses, en vérité j'ai déjà récupérer toutes les informations dont j'avais besoin. Je suis ici plus par caprice qu'autre chose, je n'ai pas eu l'occasion de parler à un Vala depuis...environ six milles ans environ. »

« Et que voulais-tu de Celebrimbor ? » Manwë s'approcha de lui sans crainte, se plaçant à un mètre de lui. Tous étaient prêt à intervenir au moindre mouvement.

Sauron se tourna vers le grand Vala et les yeux enflammés fixèrent ceux saphirs sans sourciller.

« J'avais plusieurs raisons de le dominer ainsi. Une de ses raisons était simplement une vengeance pour sa trahison d'il y longtemps, mon plan était en marche mais il décidait de forger les trois anneaux elfiques sans m'en avertir, ce qui au bout du compte à conduit à la Guerre de la Dernière Alliance. Tant de destruction aurait pu être éviter si il avait simplement suivit mes conseils. »

« D'après ce que j'ai vu, tu ne t'ai pas gêné pour causer cette fameuse destruction » Vairë dit en colère « Tu clames que ces morts auraient pu être éviter mais tu sais très bien que les elfes ne se seraient jamais prosterner devant toi »

Sauron pencha la tête vers elle et soupira. « Ma pauvre Vairë, Eru t'a donné la plus grande des visions mais pourtant tu ne vois rien. Aucuns de vous ne le voit. »

« Voir quoi Sauron ? Tous ce que nous voyons ce sont les faits. » Irmo prit le relais dans la discussion. « Tu as servi Morgoth pendant des milliers d'années, l'aidant dans sa folie meurtrière. Puis tu as corrompu les Numenoréens et les as envoyés à la mort. Ce n'est pas sans raisons que tu as reçu le nom de Sauron. Tu es cruel, vicieux et sans morale. »

Sauron ne répondit pas de suite, essayant de formuler sa réponse de la meilleur façon possible avant de dire « Il faut savoir faire des sacrifices »

« Même si cela signifie tous détruire » Olorin qui était resté silencieux depuis le début de l'événement demanda subitement à son homologue Maia.

Sauron se tourna vers lui et s'avança, Olorin ne bougea pas quand Sauron se plaça à quelques centimètres de lui. Ses yeux semblèrent brillaient encore plus quand il répéta sa phrase avec plus de force.

« Il faut savoir faire des sacrifices »

Ces mots ramenèrent Manwë à sa discussion avec Varda sur les grands rois prêt a faire tous les sacrifices nécéssaire.

Les deux se fixèrent pendant quelques instants avant Sauron ne se détourne et revienne face à Manwë « Je ne m'attend pas à ce que vous compreniez, ceux qui ne sont fait que de bonté ne peuvent comprendre les raisons qui m'animent. »

« Toi et Melkor n'avez apportés que de la discorde dans la grande musique, vous avez apporter le mal dans le monde, c'est le chaos qui t'anime. Mais tu ne réussiras jamais, Eru connaît l'avenir. Si tu avais été une menace pour l'équilibre du monde, il t'aurait déjà stopper. »

Sauron regarda Varda qui venait de parler. Il allait lui répondre mais s'arrêta brusquement comme si il venait de réaliser quelque chose. Il y avait une expression de doute sur le visage de Celebrimbor et il parla doucement, presque inaudible à l'oreille mortel mais tous dans la salle l'entendirent parfaitement «Aucun thème ne peut être joué qui n'ait sa source ultime en moi, ni ne peut altérer la musique en mon dépit. Car celui qui essaye cela ne sera que mon instrument pour imaginer des choses plus merveilleuses, qu'il n'a pas lui-même imaginées. »

Tous reconnurent les paroles qu'avait dit leur créateur lors de l'Ainulindalë. Mais aucun ne put réfléchir à la raison pour laquelle ces mots furent cités avant que l'on n'entende un ricanement venir de Sauron.

« Qu'y a t-il de si drôle ? » Tulkas perdait patience à jouer avec lui.

Sauron arrêta de rire mais un sourire resta sur ses traits

« Oh rien, je viens juste de penser à une question à laquelle je n'ai jamais trouvé de réponse, mais maintenant je pense que j'ai compris. »

« Et quelle est cette question que tu te posais ? » Olorin demanda prudemment.

Sauron regarda les étoiles à travers le plafond de verre toujours en souriant.

« Pourquoi Ilúvatar n'a-t-il jamais stoppé Morgoth si il était tellement contre la Grande Musique ? »

Et sur cette dernière question une sombre aura commença a entourée le corps de Celebrimbor.

« Reculez ! » Cria Namo habituellement stoïque

Sauron baissa les yeux et rencontra le visage de Manwë, ses yeux brillant d'une intensité phénoménale. « Cette guerre n'est que le début. Pour un avenir nouveau, il faut savoir faire table rase du passé. Et vous, Valar faites partis du passé. Si vous continuez à résister, il ne restera que des os et des cendres. Et Eru ne vous aidera pas cette fois, vous êtes seul. » De plus en plus de fumée noir entouraient le corps de Celebrimbor et une lueur verte émanait de lui.

Estë comprit ce qui se passait avec le corps de Celebrimbor et dans une tentative de le stopper l'enroba dans une bulle de lumière qui alla se plaquer contre sa peau comme un moule.

« Il veut le faire exploser ! »

Sauron n'eut pas l'air le moins du monde dérangé alors qu'il continuait son discours

« L'âge des Ainurs est terminé. L'Âge de l'Unique est arrivé. »

La fumée englouti Celebrimbor et explosa vers les Valar, la protection de Estë essayant tant bien que mal de l'arrêter

« J'ai besoin d'aide ! Je ne peux pas le contenir tous seul ! »

Ayant saisit le message, tous levèrent leurs mains et repoussa la bulle vers l'intérieur faisant rétrécir l'explosion. Finalement, la fumée commença à se dissiper et après quelques instants et seul le corps de Celebrimbor restait au sol.

Un sombre échos se fit entendre de plus en plus faible

« Bientôt… Valar….bientôt... »

Estë courut vers Celebrimbor et posa sa main sur son front en fermant les yeux, un soupire de soulagement sortit quand elle les rouvrit et regarda ses frères et sœurs.

« Il est en vie, à peine mais en vie »

Tous se détendirent un peu à cette nouvelle mais la tension précédente restait présente.

Tulkas serra les poings de colère.

« Ce lâche, ce que je donnerai pour pouvoir le remettre à sa place. Il se permet de venir se moquer de nous comme si nous n'étions que obstacles insignifiants à sa campagne de domination »

« Non, le but de tous ceci n'était pas de se moquer de nous » Manwë parla « Il voulait juste savoir combien d'entre nous avaient quitter Valimar, maintenant il sait que Aulë et Yavanna sont partis »

Olorin se tint soudain la tête alors qu'une migraine le prenait

Manwë remarqua sa détresse

« Olorin que se passe-t-il ? »

« Je..je reçois un message d'Aiwendil mon seigneur, il.. il est terrifié et plein de chagrin »

« Aiwendil n'est-il pas le Maia de Yavanna qui s'est retiré dans les Bois d'Oromë ? » Nessa demanda.

Olorin acquiesça « Oui madame, son.. son message n'est pas clair »

« Que dit-il ? »

« Il dit.. désolation.. intrusion.. mort.. » Olorin regarda Manwë l'inquiétude inscrit sur son visage « Dracs-Feu »

Manwë enregistra le message et ne mit pas longtemps à en reconstituer le sens

« Aulë avait raison… Je n'aurai pas dû le sous-estimer. » Il secoua la tête en grognant « Il a amené des Dragons à Valinor ! »

Pour les Valar, inutile de préciser que si des Dragons ont pu être emmenés en Terres Immortelles, toute son armée a pu l'être aussi.

« Alors que faisons nous ? » Demanda Ulmo décidant de passer les explications inutiles.

Après quelques instant de réflexions, Manwë regarda Varda et elle comprit ce qu'il pensait. C'est un grand roi qui devait gérer Sauron et non un bon.

Manwë se tourna vers les portes et cria en sortant.

« Nous allons faire table rase du passé ! Nous allons abattre Sauron une bonne fois pour toute et reprendre la Terre du Milieu dans la foulée ! »

Tulkas semblait enthousiaste à l'idée et suivit Manwë « J'ai cru que tu ne le dirais jamais ! »

Les autres se regardèrent et hochèrent la tête en signe d'accord avant de partir chercher leurs Maiar. Laissant Estë s'occuper de Celebrimbor désormais sain et sauf.


Sauron reprit connaissance toujours devant Tirion. Il savait désormais que Aulë et Yavanna étaient repartis ensemble vers sa cible secondaire. Il savait aussi où les Valar avaient cachés Nenya.

La partie facile venait de se terminer. Maintenant que l'offensive avait commencé au Sud, les Valar allaient l'apprendre et riposter en conséquence. Autrement dit, la vraie guerre commençait dès maintenant. Il regarda Tirion qui tentait de maintenir la barrière.

« Je me suis bien amusé, mais maintenant l'heure est venue d'être sérieux » Il dégaina la lame d'Ëonwë, aussi brillante que l'argent, effet secondaire du Mithril avec lequel l'épée était faite. Il se concentra et la lame commença à chauffer en rouge, l'énergie s'accumulant à travers par le biais du Maia. Il regarda la barrière une dernière fois. « Ainsi tomba Tirion aux tours blanches et aux escalier d'argent »

Il dirigea la pointe de l'épée vers la cité et un atroce sifflement se fit entendre autour du Maia, le vent déchirant tous ce qui se trouvait à proximité. Le sifflement s'arrêta brusquement et des éclairs rouges sortirent de l'épée qui allèrent s'abattre sur la barrière magique. La barrière trembla sous l'assaut constant d'éclairs et ne mit pas longtemps à exploser, les Maiar gardiens à l'intérieur tombant tous d'épuisement. Le nuage jusque là lent et peu réactif tomba tel une cascade engloutissant toute la cité en peu de temps. Sauron stoppa l'assaut et rangea l'épée magique. Il commença à marcher vers les portes prêt à rejoindre la bataille.

Il avait rendez-vous avec un Vala et ce sera jusque là son plus grand défi.


OK

- Oui il y a des éléments de Shadow of Mordor/War. Si ça ne vous plaît pas ne lisez pas.

-Des questions ? bien sûr que non, déjà qu'il n' y a aucun commentaire. Aaahh, le bonheur de faire partie de la communauté française.

Joyeux noël !