Bonjour !

Voici le prologue d'une toute nouvelle histoire que je suis en train d'écrire en parallèle des " Survivants " et qui aura également pour univers celui de la saga Hunger Games, comme vous avez pu le voir dans le prologue.

Ici, je vous propose une réécriture du troisième tome, La Révolte, dans lequel Peeta a été sauvé par les rebelles, avec Katniss et Finnick et où, pour se venger, le président Snow fait capturer Gale pour punir Katniss de ce qu'elle a fait dans l'arène. Je compte plus ou moins respecter la fin d'origine, hormis quelques petits changements que vous découvrirez au fur et à mesure.

Je pense procéder à une publication d'une fois toutes les deux semaines pour me permettre d'avancer suffisamment, tout en continuant mon autre fanfiction en parallèle. J'espère que ce premier chapitre vous plaira ! N'hésitez pas à m'en donner vos avis.

CarlaHG : Merci, je suis contente que le prologue t'ait plu !
J'espère qu'il en sera de même pour la suite :)


1. Le début de la fin…


« Katniss, n'oublie pas qui est le véritable ennemi »

Le conseil de Haymitch tourne en boucle dans ma tête, alors que je fixe avec incompréhension l'immense arbre qui se tient devant moi. L'air frétille partout autour de moi, signe imminent de la charge électrique qui va s'abattre d'une seconde à l'autre. Le corps de Beetee, parcourut de tremblements, attire mon regard.

Et soudain je comprends.

Je comprends ce que je dois faire. Ce qu'il faut que je fasse pour tous nous sortir de cette arène. C'est si simple… et si dangereux à la fois. Beetee a probablement pensé à tout, mais cela ne risque-t-il pas de nous tuer nous aussi, et pas seulement les carrières ?

Mais une petite voix me souffle qu'il faut que je le fasse. Et vite.

Alors, lentement, je me penche et détache le fil que Beetee a entouré autour d'un des couteaux de Peeta. Et l'enroule au bout de ma dernière flèche. Si le plan ne fonctionne pas et que les carrières attaquent, je serai sans défense. Et pourtant, la seule chose qui me vient en tête face à cette perspective est qu'ils me tuent le plus vite possible.

Pour que Peeta gagne, comme c'est convenu.

J'essaie de chasser son visage de mes pensées alors que j'enroule aussi vite que je le peux le fil autour de ma flèche. Mais je ne peux retenir les larmes qui m'échappent. Tant pis. Que le public se régale de ça et qu'il comprenne que mes dernières pensées tournent vers lui. Je pourrais presque les imaginer soupirer de tristesse, si la situation était différente.

Il y a un nombre incalculable de choses que j'aimerais lui dire, mais je n'aurais jamais l'occasion de le faire. J'espère simplement, au fond de moi, qu'il a compris.

Qu'entre nous, tout a changé. Depuis ce baiser dans la grotte. Depuis ce baiser sur la plage.

J'imagine le son de sa voix, son sourire, son rire et la lueur d'amour dans ses yeux alors que je lève ma flèche vers le ciel.

La foudre va frapper d'une seconde à l'autre, maintenant.

—Katniss, non ! hurle une voix dans mon dos.

Elle est masculine, mais je suis incapable de savoir à qui elle appartient. Je bande mon arc et ferme les yeux.

À la seconde où je sens l'air s'alourdir et la foudre frapper, je lâche ma flèche.

Et après ça, tout devient noir.

Je ne sens que la douleur. Je ne suis que douleur.

Mon corps est propulsé vers l'arrière et des milliards de picotements me brûlent la peau. Je ne peux retenir un hurlement lorsque je m'écrase contre un arbre et que le choc me coupe le souffle. Je sens quelque chose se briser en moi. Un goût métallique me remplit la bouche et je peine à bouger la tête pour vomir le filet de sang qui m'échappe.

Je ne désire qu'une chose. Que la douleur cesse et que je sois enfin en paix.

Mais la délivrance ne vient pas. Je parviens péniblement à ouvrir les yeux, et pendant quelques secondes, ma vue brouillée par les larmes, ne parvient pas à distinguer correctement les éclats de lumière qui scintillent au-dessus de ma tête. Il me faut un long moment pour comprendre qu'il s'agit des étoiles.

Et c'est la première fois que je vois les étoiles dans cette arène.

Alors, je comprends. Que ce n'est pas le ciel artificiel de l'arène qui brille au-dessus de moi, mais le vrai ciel.

La décharge électrique a fait sauté le dôme qui entourait l'arène. J'aperçois peu à peu des morceaux qui se détachent, gros, petits, et qui tombent indéniablement vers moi. Vers nous. J'aimerais avoir la force de bouger pour les éviter, échapper aux flammes qui commencent à s'élever, mais je ne parviens pas à bouger. Un gémissement m'échappe.

Je suis sur le point de fermer les yeux, ne pouvant me résoudre à voir la mort en face, lorsque je le vois. J'aperçois d'abord les boucles blondes, puis son bras. Son corps forme un angle bizarre si près du mien et il me faut plusieurs secondes pour comprendre. Mon cerveau est si alourdi par la douleur que je mets du temps à réaliser.

L'arbre à foudre est en feu, mais aucune flamme ne m'a touchée. Aucune flamme ne m'a atteinte parce que Peeta s'est jeté sur moi au moment où il a explosé. Au moment où l'électricité s'en est échappée, envoyant des étincelles sur toutes les feuilles et les branches alentour. Son visage est tourné vers moi, ce qui signifie que c'est son dos qui a probablement souffert le plus de la décharge. Et à en juger par la fumée que j'aperçois, ça doit être pire que tout.

La bile remplace le sang dans ma bouche et je m'étouffe à moitié avec mon vomi lorsque le premier hovercraft apparaît dans le ciel étoilé. Je l'aperçois grâce aux lumières qui s'illuminent sous sa carcasse. Le bruit de ses réacteurs est couvert par les morceaux de dôme qui continuent de se fracasser dans l'arène.

Une griffe en descend, si identique à celle que j'ai aperçu depuis le début des Jeux et qui venait récupérer les corps des tributs morts. Elle glisse vers moi, sans un bruit. Et avant qu'elle ne se referme complètement, je tends le bras, ignorant la douleur que ça me procure, pour attraper la main glacée de Peeta.

Je perds connaissance au même instant.

Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé lorsque j'émerge, mais je ne suis plus dans l'arène. La pièce dans laquelle je me trouve est entièrement blanche, dépourvue de fenêtres, et une odeur de médicaments flotte autour de moi. Du coin de l'œil, j'aperçois un pan entier de mur recouvert par des vitres et une porte. J'essaie de bouger, mais quelque chose me maintient fermement immobile.

Un gémissement m'échappe lorsque la douleur au niveau de mes côtes se réveille, mais aussitôt, un liquide blanc remonte du tuyau planté dans mes bras et je sombre de nouveau, le sommeil emportant la douleur avec lui.

Je me réveille plusieurs fois par la suite, mais à chaque fois qu'une quelconque douleur se manifeste, on m'injecte un médicament et je m'endors de nouveau. Je finis par comprendre que c'est de la morphine et vue le dosage, je dois être dans un sale état.

Personne ne vient me voir entre deux réveils et je finis par ne plus savoir combien de temps s'écoule durant mes phases d'éveil. Une seconde, une minute, des heures, je serais incapable de le dire précisément. Je n'aperçois jamais le moindre mouvement par de-là les vitres et je panique à l'idée que je sois enfermée dans une des cellules du Capitole. Mais la morphine agit et je perds connaissance…

Je finis par ne plus pouvoir discerner la réalité de mes rêves. J'ai l'impression d'être constamment dans un état second, d'avancer à l'aveugle. Cette impression me rappelle ce que j'ai ressenti lorsque je me suis faite piquer par les guêpes tueuses, l'année dernière, durant mes premiers Jeux. Une sensation si horrible que mon pouls s'emballe, que je sens mon corps se mettre à trembler, de plus en plus fort. Mais la morphine m'assomme une nouvelle fois.

—Katniss… souffle quelqu'un lorsque j'émerge de nouveau.

Je papillonne plusieurs fois, l'esprit embrumé par les anti-douleurs. Il me faut un moment pour me souvenir que je ne suis plus dans l'arène, mais dans une pièce toute blanche. Probablement une cellule du Capitole… où Snow pourra me torturer et me liquider dès qu'il en aura envie. Je revois vaguement l'hovercraft au-dessus de ma tête, cachant le ciel étoilé. Mon pouls accélère brusquement et une alarme sonne à mon oreille, si stridente qu'elle m'arrache un gémissement.

—Tu as mal quelque part, Katniss ?

Je suis toujours maintenue immobile, mais ma tête tourne légèrement en direction de la voix et mon regard rencontre aussitôt celui, plus apeuré, de ma petite sœur.

—Prim ?

Ma voix n'est qu'un murmure à peine audible, mais je la vois acquiescer, un sourire rassuré sur le visage. Parler me fait mal à la poitrine, alors je me contente de la fixer, espérant qu'elle comprenne les questions qui tournent par milliers dans ma tête, mais dont l'une d'elles revient plus souvent.

Où suis-je ?

Parce que si Prim est là, saine et sauve, cela veut certainement dire que nous ne sommes pas au Capitole. Sinon, ça vaudrait dire que Snow l'a capturé et qu'il compte se servir d'elle pour m'atteindre. Et l'idée qu'il touche à un seul de ses cheveux, me…

—Shhhh, tout va bien Katniss, souffle-t-elle en posant une main chaude sur mon bras. Tout va bien, tu es en sécurité.

Où ? j'insiste.

—Nous sommes dans le district Treize, devine-t-elle.

Le Treize ? Non, c'est impossible. Il a été rayé de la carte pendant la guerre, le Capitole s'est assuré de faire disparaître son opposant principal. Je le sais parce que les événements sont rappelés chaque année, lors de la Moisson, pour rappeler à tous que nous vivrons pour toujours sous la coupe du Capitole. Que si nous ne voulons pas que notre district finisse comme le Treize, nous avons plutôt intérêt à obéir.

—Je sais, reprend Prim, avec un petit sourire amusé. Ça paraît improbable, mais c'est la vérité. Le Treize n'a jamais été détruit, ils ont simplement passé une sorte de pacte avec le Capitole pour arrêter la guerre. Depuis, ils vivent sous terre.

Sous terre ? Alors ça explique qu'il n'y ait pas de fenêtres dans la pièce. Mais, ça n'explique pas vraiment ce que nous faisons ici. La dernière chose dont je me souvienne à peu près, c'est d'avoir fait exploser le dôme de l'arène avec ma dernière flèche, en déviant l'électricité contenue dans l'arbre à foudre vers le champ de force.

Et soudain, je le revois. Allongé près de moi, sa paume glacée dans la mienne.

Peeta.

—Peeta est ici, souffle Prim et toute trace de joie disparaît de son visage. Il a été récupéré en même temps que toi. Avec Finnick Odair.

Comment va-t-il ?

Mais cette fois, Prim reste silencieuse. Si longtemps que je sens la panique m'envahir et l'alarme sonne de nouveau, plus fort qu'auparavant. Le visage fermé de ma petite sœur laisse brusquement place à une expression paniquée et elle se redresse au-dessus de moi.

—Katniss, il faut que tu te calmes, dit-elle en posant ses mains sur mon bras. Calme-toi, tout va bien.

Que je me calme ? Que je me calme alors qu'elle semble savoir quelque chose qu'elle ne veut pas me dire ? Quelque chose qui concerne Peeta ? Elle m'a dit qu'il était ici, avec Finnick et moi, mais…

Mes yeux s'écarquillent et ma vue se brouille instantanément.

Non, c'est impossible. Non ! Non ! Je ne peux pas le croire ! Non, il y a une erreur, il y a forcément une erreur ! Peeta ne peut pas être… non, il ne peut pas être mort ! Je refuse d'y croire !

Pourtant, je me souviens de la froideur de sa peau lorsque je lui ai pris la main, avant que la griffe de ne se referme sur nous.

Des larmes coulent le long de mes joues et je ne suis même pas capable de les essuyer.

—Katniss… souffle difficilement Prim. Peeta est en vie. Il va… bien.

Le soulagement qui m'envahit soudainement s'évapore lorsque je sens la main de ma sœur agripper mon bras avec plus de force. Je sens qu'elle me cache encore quelque chose.

—Prim… dis-je, en dépit de la douleur. Peeta…

—Peeta est dans un sale état, lâche-t-elle enfin. Entre son arrêt cardiaque et la décharge qu'il a reçu, son corps a… son corps a beaucoup souffert. Les médecins l'ont placé dans le coma mais… il ne va pas bien. Pas bien du tout.

Elle n'a pas besoin de prononcer les autres mots pour que je comprenne, mais elle le fait quand même et mon monde s'écroule.

—Il se peut qu'il ne s'en sorte pas.

Un gémissement m'échappe, mais pas du à une quelconque douleur physique. Non, c'est autre chose. Autre chose en moi qui se brise en milles morceaux et il me faut un moment pour comprendre que c'est mon cœur qui se déchire à l'idée de perdre Peeta.

Je ne parviens plus à m'accrocher à la voix ni à la chaleur de ma petite sœur. Mon cerveau se met à divaguer et je revois le visage souriant de Peeta, son regard empli de désir sur la plage. Des dizaines d'images défilent et je gémis de nouveau.

Cette fois, j'accueille la morphine avec bonheur et me laisse sombrer, désireuse d'oublier que le garçon que j'aime risque de mourir à cause de moi.