Notes : sur Twitter j'ai demandé à Aerandir Linaewen 3 mots randoms. Ils sont en gras dans le texte. Merci encore à toi ! Optimus et Rebi n'aiment pas trop que le capitaine vienne les enquiquiner.
Dommage pour eux, c'est ce qu'il fait de mieux ! Optimus est apparemment un excellent Père Castor. Je pense que Rebi apprécie sa position de chouchoute d'un géant.
Disclaimers : les personnages appartiennent à leurs auteurs respectifs.
2 . Bonne Nuit Les Petits
Bon d'accord, il admettait s'être fait avoir quand Harlock lui avait demandé d'aller chercher Rebi dans le hangar avia . Depuis combien de temps elle dormait ici ? Plusieurs heures au moins. Enfin, il le supposait.
Ses mains décrivant un arc de cercle autour de son visage afin de mieux voir ce qui se passait, au travers de la fenêtre du camion, il soupira, laissant une trace de buée sur le carreau.
Tadashi essaya d'ouvrir la porte du camion, sans succès.
— Je pense qu'il faudrait la réveiller, son grand-père va s'inquiéter.
Pas de réponse.
— Optimus, déverrouille ta portière, s'il-te-plaît, il faut la réveiller.
Un bruit émanant de l'imposant moteur du camion se fit entendre. Tadashi le traduisit par « non, trouve quelqu'un d'autre à réveiller ».
— Allez, ne fais pas ta tête de mule.
Bruit plus fort. Tadashi n'avait pas spécialement envie de partir en croisade contre un camion peint avec des flammes. Il tambourina ensuite contre la vitre, Rebi dormait à poings fermés, et il n'allait pas passer la journée à essayer de convaincre Optimus de relâcher la petite fille prise en otage.
Cela faisait plusieurs semaines que le hangar des spacewolves était devenu la chambre à coucher de Prime. Trois semaines précisément. Et cela faisait tout autant de semaines qu'Optimus était devenu la chambre à coucher de Rebi. Chaque soir, le même rituel, Rebi escaladait le marchepied du Western Star pour aller se nicher dans la couchette de la cabine du camion, et chaque soir, la portière du camion s'ouvrait pour laisser la petite blonde s'engouffrer à bord puis se verrouillait jusqu'à ce que Rebi veuille bien se réveiller, sans possibilité de s'approcher de cette dernière.
La première fois, elle avait fait ça sous les yeux médusés d'Harlock, de Ban et de Kei. Harlock n'était au début pas du tout en phase avec le côté « promis je ne lui ferai pas de mal » d'Optimus, qui lui avait quand même pointé un roastgun deux fois plus grand que lui vers son visage. Ban, lui, avait juste frôlé l'attaque cardiaque lorsqu'il avait vu un robot d'une dizaine de mètres de haut très proche de Rebi, trop proche même. Kei n'avait absolument pas compris ce que Rebi trouvait de si génial en Optimus pour qu'il devienne une annexe de sa chambre.
Les deux principaux intéressés eux, n'avaient pas vu l'intérêt de s'expliquer à chaque fois que ça se produisait. De toute façon les adultes présents à bord avaient déjà eu droit à « il est gentil » de la part de Rebi en guise de justification, ainsi qu'à un « elle ne me dérange absolument pas » d'Optimus.
Tout le monde à bord s'accordait à dire que c'était étrange qu'elle se soit entichée de son nouvel ami au point qu'il en devenait un refuge, mais ils s'accordaient également sur le fait que ce n'était pas le pire qui pouvait lui arriver quand on regarde le nombre de batailles spatiales lors desquelles elle était présente et où elle avait risqué bien plus qu'une simple grasse matinée. Puis au moins, en cas de danger pour elle, on pouvait dire qu'elle avait une défense de taille et bien armée. Non, tout compte fait ce n'était pas plus mal si on pouvait ajouter Optimus Prime à la liste de tous ceux qui veillaient déjà sur Rebi.
Tadashi croisa les bras, affichant une mine renfrognée, lorsque la petite tête de Rebi apparut derrière la vitre, elle était encore toute endormie.
— Tadashi, pourquoi tu tapes contre Optimus comme ça ? lui demanda-t-elle,
la bouche pâteuse — Parce que ton super copain le camion ne veut
pas ouvrir sa portière quand tu dors, et qu'il est plus que l'heure que tu te lèves, souffla Tadashi, jetant un regard mauvais au camion en question — Mais il faut quand même pas taper Optimus !
— Il m'a fait des bruits de moteurs bizarres !
Tadashi n'allait jamais l'admettre, mais il avait grandement eu l'impression de se faire engueuler. Il n'admettrait pas non plus qu'il avait eu la trouille. Même en mode véhicule Optimus restait massif, puis son design n'inspirait pas non plus la douceur.
— C'est bien fait pour toi, ça veut dire que tu l'as énervé ! déclara Rebi, ouvrant la portière, descendant de la cabine du camion
Ensuite, elle passa devant Tadashi, l'air contrarié, enfin, aussi contrarié que pouvait le paraître une enfant de son âge.
Le jeune garçon s'empressa de la suivre, stupéfait par tant d'aplomb, bien que ça soit monnaie courante avec Rebi.
— Sérieusement ? T'as pas l'impression qu'il y'a comme un problème ?
— Pourquoi ? Je fais rien de mal, sinon le capitaine me l'aurait dit !
Tadashi soupira, il n'allait pas gagner face aux arguments de Rebi, ou plutôt il n'avait pas envie de perdre son temps.
Rebi et Tadashi se présentèrent enfin sur la passerelle de l'Arcadia.
— Elle s'est enfin réveillée, déclara Tadashi, et elle est pas de très bonne humeur
Effectivement, Harlock et Ban notèrent que la petite blonde semblait ronchon. Elle n'avait pas pris la peine de se défaire de son pyjama, ses cheveux étaient en bataille et son sourire habituel était aux abonnés absents.
— Un problème ma chérie ? questionna Ban, peu habitué à voir sa petite fille adoptive aussi mauvaise au réveil
Rebi fixa son grand-père, sans se départir de son air mécontent
— Tadashi a tapé contre Optimus pour qu'il me réveille !
Harlock leva son œil valide vers le ciel puis inspira profondément
— Tu ne peux pas lire des bandes dessinées sous la couette comme toutes les petites filles au lieu de passer tes nuits dans un camion extraterrestre ? Et boire ton biberon tranquillement avant d'aller te coucher ?
Rebi resta interdite. Quelle était cette volonté des adultes à vouloir lui mettre des bâtons dans les roues ? De plus, toutes les petites filles n'étaient pas à bord d'un vaisseau spatial orné d'une tête de mort !
— Mais j'ai pris ma couette et mes bandes dessinées ! Et je bois pas de biberon ! Je suis pas un bébé !
Au tour d'Harlock de rester interdit : quoi ?
Il était clair que le capitaine avait un petit problème avec le robot présent dans son hangar. Dans un premier temps parce qu'il n'avait aucune idée de comment ni où s'en débarrasser, compte tenu du gabarit de son invité il ne voulait pas prendre le risque que celui-ci se montre récalcitrant. Ensuite, Harlock n'avait jamais aimé tout ce qui ressemblait de près ou de loin à un être mécanoïde. Lorsqu'Optimus déguerpira il verrait ce départ comme des vacances.
En attendant, un énième problème venait de s'ajouter à la liste déjà longue des problèmes que la présence d'Optimus à bord causait : Rebi s'attachait un peu trop au géant de fer, et ce dernier ne faisait pas trop d'efforts pour se maintenir à distance de la petite.
Kei, qui avait assisté au dialogue de sourds sans piper mot, n'avait pas pris part à ce débat depuis que ce petit manège avait commencé. Elle replaça une de ses mèches blondes derrière son oreille puis tendit sa main gantée à Rebi.
— Je pense que cette demoiselle a besoin d'un petit déjeuner avant qu'on ne l'accable tous de reproches.
La navigatrice de l'Arcadia avait compris sans aucune difficulté que Rebi s'était sentie cernée comme si elle faisait quelque chose de mal. Elle s'était gardée de signifier au capitaine que son approche bourrue n'était pas la plus indiquée avec une petite fille qui venait de se réveiller.
Sans montrer de résistance, Rebi suivit Kei après lui avoir empoigné la main, non sans avoir jeté un regard aussi assassin que possible vers Ban, Tadashi et Harlock.
Son grand-père n'appréciait pas spécialement l'influence néfaste du capitaine sur le comportement de Rebi.
— J'hallucine ou bien elle vient de me fusiller du regard ?
— Non capitaine, elle l'a bien fait. En même temps elle a un bon exemple si vous voyez ce que je veux dire, siffla Ban
En voyant Kei et Rebi disparaître derrière la porte automatique de la passerelle du vaisseau, Harlock se demanda à quel moment son image de pirate impitoyable s'était effritée au point qu'une gamine lui jette des regards que lui-même prenait plaisir à jeter à autrui ?
La jeune femme blonde et Rebi se rendirent vers le réfectoire du vaisseau sans s'adresser la parole. Lorsque de Kei fit s'asseoir la petite et partit dans la cuisine chercher du lait, du cacao en poudre et de quoi faire des tartines, elle vit Rebi afficher une mine assombrie, n'ayant plus rien à voir avec sa colère de tout à l'heure.
Pendant que Kei mélangeait le cacao en poudre avec le lait dans un bol, avant de le mettre au micro-ondes, puis lui tartinant deux tranches de pain de mie avec du beurre et de la confiture, elle se demanda si le problème n'était, en fin de compte, pas plus profond qu'un simple dodo dans une couchette de camion.
Le chocolat chaud préparé, elle disposa le petit déjeuner de Rebi sur un plateau avant de le poser à table devant elle.
Kei se mise ensuite assise, de façon à lui faire face.
— Tu n'as pas apprécié qu'on te dise que ce n'est pas trop normal de dormir chaque nuit chez ton ami, n'est-ce pas ? demanda Kei pour briser la glace
Rebi porta une tartine à sa bouche.
— C'est juste que je comprends pas pourquoi c'est mal...
— Je ne pense pas que le capitaine et ton grand-père pensent que c'est mal, je pense surtout qu'ils cherchent à comprendre pourquoi tu fais ça. Ta cabine ne te plaît pas ?
Rebi cessa de mâcher, puis déglutit bruyamment.
— C'est pas ça, j'aime beaucoup ma cabine !
— Alors tu as un soucis avec l'équipage ? Tu avais l'air remontée contre Tadashi et le capitaine..
— Non ! Le capitaine et Tadashi sont très gentils avec moi.
Kei savait que Rebi n'allait pas tarder à cracher le morceau. Elle souvenait combien de temps Rebi avait réussi à garder la présence de son chat secrète. Elle n'avait plus la durée exacte en tête, mais ce n'était vraiment pas longtemps en tout cas.
— Donc, pourquoi t'accrocher autant à ton copain ?
Kei n'avait pas vraiment eu l'occasion de converser avec Prime. Elle ne l'avait pas non plus vu tant que ça. N'en sachant que ce que Tadashi pouvait raconter ou l'altercation qui avait eu lieu entre le capitaine et Optimus, elle n'avait pas émis de jugement, hormis qu'elle avait très surprise quand un camion, bien qu'ayant un design discutable, en apparence normal avait pris la forme d'un robot géant. Kei avouait également ne pas comprendre comment Rebi et lui faisaient pour aussi bien s'entendre.
— Je fais moins de cauchemars quand je dors avec lui.
Kei pencha sa tête sur le coté, des cauchemars ?
— Oh… Et comment ça se fait, que tu en fasses moins ?
Avant, tu promets de pas rire ?
— Bien sûr, pourquoi ?
Il me raconte des histoires, jusqu'à ce que je m'endorme.
Kei réprima un sourire. Alors c'était ça la clé du mystère ? Optimus jouait le papa poule qui racontait des histoires et qui ne laissait personne troubler le sommeil de sa protégée ?
Si on ne parlait pas d'un combattant alien avec une très grande épée, qui mesurait plusieurs mètres de haut et dont le visage ne permettait pas de deviner à quel point il jouait les nounous, ça serait effectivement touchant.
— Et donc c'est pour ça que certains matins tu te lèves très tard ? Parce que tu as fait des cauchemars et comme Optimus ne laisse personne s'approcher de toi, tu peux dormir plus longtemps que d'habitude ?
Rebi hésita avant de répondre, elle craignait que Kei ne la trouve idiote.
— Oui.
Formidable. Donc un robot alien géant était une meilleure nourrice que n'importe qui à bord ? Le capitaine n'allait pas forcément apprécier. Ou bien il continuerait à déléguer la tâche de veiller à ce que Rebi dorme à des heures raisonnables. Oui, c'est plutôt comme ça que ça risquait de se passer en fin de compte.
— Dis, d'habitude je lui souhaite toujours une bonne journée, j'ai le droit ? Si je reviens sur la passerelle, personne ne me laissera redescendre.
— Je ne sais pas si ton grand-père va être très content si je te laisse y retourner…
— T'as qu'à descendre avec moi ! Comme ça tu verras qu'il est pas méchant !
Kei n'eut pas le temps de donner sa réponse qu'une Rebi maintenant joviale lui avait attrapé le poignet et semblait déterminée à la traîner jusqu'au hangar. Portes après portes, longeant les coursives, tranche après tranche, Kei se retrouva malgré elle dans le hangar avia. Son regard se posa immédiatement sur le camion à la carrosserie bleue bardée de flammes rouges elles-mêmes bardées de flammes bleues. Oui, il pourrait lui faire faire une crise d'épilepsie.
— Si je devais dire quelque chose à propos de ton ami, c'est que pour un alien recherché, sa notion de camouflage est toute relative, glissa Kei à l'intention de Rebi
— Moi j'aime bien !
—Le contraire m'aurait étonnée. Bon alors, qu'est-ce que tu voulais me montrer ?
La blonde s'avança vers le semi-remorque, sans trop savoir quelle attitude adopter. Elle n'était pas effrayée, ni même trop méfiante si on l'en croyait la liberté que prenait Rebi à s'infiltrer à bord de la cabine. La navigatrice était surtout très intriguée.
Optimus ne bougeait pas. Même pas un petit bruit de moteur, rien. Il ne tenait pas spécialement à faire ami-ami avec tout le monde à bord, étant devenu extrêmement méfiant du genre humain. Cependant il laissait Kei approcher, ne voulant pas prendre le risque d'effrayer Rebi.
La navigatrice s'accroupit alors devant la calandre chromée du tracteur dix-huit roues.
— Bon, quel est ton secret pour que cette demoiselle dorme tôt sans faire de chichis ?
Optimus fit une légère marche arrière. La blonde avait une arme à sa ceinture, et la proximité ne lui plaisait pas du tout.
Kei, toujours accroupie, leva ses mains pour signaler sa bonne foi.
— Je ne vais rien te faire, sois rassuré.
Dans le passé, Optimus lui aurait donné le bon dieu sans confession. Il n'aurait pas douté de la bonne foi de Kei, mais ensuite tout un parcours constitué de traque et de trahsion l'avait amené à franchir la limite qu'il s'était toujours juré de ne pas franchir : il avait tué un humain. Bon, en réalité c'était surtout pour sauver un autre humain, mais ça ne changeait rien au fait qu'il avait trahi ses propres principes.
Rebi alors trottina vers Optimus, puis écarta les bras pour se plaquer contre la calandre du Western Star, tournant sa tête vers Kei.
— Je crois qu'il a peur !
Peur ? De Kei ? Non absolument pas. Il allait être vexé si elle continuait d'affirmer des choses comme ça. Il admettait que la petite fille ne cherchait qu'a le protéger du haut de son mètre dix, mais il apprécierait qu'elle ne le fasse pas passer pour un trouillard.
— Tu crois vraiment qu'il aurait peur de moi ? Lui qui pourrait ravager ce hangar d'un revers de la main ?
Voilà, Kei rétablissait la vérité. Rebi, se décollant de l'avant du camion, recula, et mis ses mains sur les hanches.
— C'est vrai ça ! Alors pourquoi tu recules ? T'es pas content ?
Optimus commençait à se demander s'il n'allait tout simplement pas révoquer son accès illimité à son bord…. Le moteur du semi finit par faire un drôle de bruit que la navigatrice de l'Arcadia traduisit par un soupir.
— On dirait bien que tu l'as vexé Rebi.
La petite ouvrit grand les yeux. Elle, vexer son super ami robot géant ? Oh non.
Joignant ses mains derrière son dos, Rebi regarda soudainement ses pieds.
— Pardon Optimus, je voulais pas te mettre en colère.
Rebi avait peut-être choisi les mots. Il en fallait bien plus pour faire sortir de ses gonds le chef autobot. Enfin, depuis le temps qu'elle avait élu domicile elle aurait du le savoir quand même.
Kei de son coté commençait à penser qu'il avait un sacré caractère ce camion. Si elle n'avait pas vu autant de bizarreries depuis qu'elle était membre de l'équipage de l'Arcadia elle aurait certainement détalé en voyant un semi-remorque orné de flammes faire une marche arrière spontanément sans l'aide d'un conducteur.
Le camion fit des appels de phares.
— Il est pas en colère ! Quand il fait ça, c'est qu'il dit « oui » ou alors qu'on a pas à avoir peur !
Kei haussa les sourcils : Rebi parlait donc le langages des camions. D'accord.
Des pas se firent entendre dans la coursive, suivi du bruit des portes automatiques. La navigatrice reconnut entre mille le bruit de la cape qui claquait contre les jambes du capitaine.
— On va se faire souffler dans les bronches, murmura Kei
Elle se releva, puis se tourna vers Harlock qui venait de faire son apparition dans le hangar avia.
— Ah vous êtes donc là, cela fait un moment qu'on vous cherche.
Rebi vint se planter devant Harlock. Ce dernier nota qu'elle était toujours en pyjama.
— C'est quoi ton excuse pour ne pas être habillée ?
— J'ai voulu montrer à Kei qu'Optimus était pas méchant.
Ok, à la prochaine planète il le mettait dehors ce foutu poids-lourd. Il reporta son attention sur Kei.
— Et donc ? Est-ce que tu as été convaincue ou pas ?
Kei hésitait, si elle disait la vérité, elle craignait qu'Optimus reparte là d'où il vient : le vide stellaire. Et elle ne lui souhaitait absolument pas ça.
— Je crois juste que je ne le mets pas en confiance.
— Ah bon ? Parce qu'il m'a mis en confiance peut-être lorsqu'il m'a pointé son arme sur le visage ? souffla le capitaine, pas vraiment d'humeur à faire de la psychologie de robots qui se transforment
C'était confirmé, Optimus et Harlock ne seraient jamais les meilleurs amis qui soient, et Kei était prête à parier que le problème ne venait pas essentiellement d'Optimus.
Dans leurs dos, Kei, Harlock et Rebi entendirent des bruits métalliques.
La blonde qui avait tourné sa tête vers la source du bruit déglutit bruyamment : il était vachement plus impressionnant lorsqu'on était à quelques mètres à peine de lui. Harlock qui regardait Prime maintenant dans sa forme où il l'avait connu, c'est-à-dire dans sa forme de robot géant qui n'avait pas l'air très sympathique, n'eut aucune réaction quelconque.
Rebi par contre tapa rapidement plusieurs fois dans ses mains, pour exprimer son contentement.
— Tu vois Kei, il est pas méchant ! s'emballa la petite fille
— Ah… C'est supposé me le prouver ? questionna Kei, pas sûre de voir en quoi le fait qu'il fasse une dizaine de mètres de haut était supposé la rassurer
Harlock opta pour une autre option : celle de ramener les filles sur la passerelle au plus vite.
—Maintenant qu'il ne vous a pas mangé toutes les deux, peut-on remonter en passerelle ? Et toi Rebi, peux-tu enfiler des vêtements ?
— J'veux bien capitaine, mais c'est Optimus qui les a !
Harlock ne releva pas la bizarrerie de l'affirmation de Rebi puis se passa une main sur le visage.
— D'accord, est-ce que ton ami peut nous faire l'honneur de nous rendre tes affaires alors ?
Les optiques de Prime bougèrent pour afficher son étonnement : ce n'est pas comme si il était extrêmement voyant… De plus, l'idée que Rebi risque de se faire gronder car ses affaires étaient à son bord couplé au fait qu'il allait être difficile pour cette dernière de les récupérer tant qu'il avait cette forme, ne lui plaisait pas.
— Ne vous en prenez pas à elle, déclara calmement le Chef Autobot
Harlock souffla. Il n'allait quand même pas se faire expliquer par Optimus comment se comporter face à Rebi ?
— De quoi je me mêle ?
Kei déglutit une seconde fois. Elle ne tenait pas à assister à une crise entre Prime et Harlock. Les deux semblaient avoir un sale caractère et ne transpiraient pas la bonne humeur. Qu'on ne compte pas sur elle pour les séparer en cas d'altercation !
— Pourquoi vous en prendre à Rebi ?
— Parce que ça fait plusieurs heures qu'elle aurait du se lever, puis se changer, mais il a fallu que vous vous transformiez en forteresse, la rendant impossible à réveiller ! Et vous avez toujours ses vêtements !
— Et donc, en quoi est-ce de sa faute ?
Harlock inspira profondément.
— Cela fait plusieurs semaines qu'elle dort à votre bord, et qu'elle n'a plus une vie normale.
Prime croisa les bras. Surtout ne pas blesser d'humains.
— Je repose ma question : en quoi est-ce sa faute ? Les humains ne sont-ils pas supposés être équipés de ce que vous appelez des réveils ?
Aie. Harlock venait de se faire moucher par Optimus. Kei et Rebi qui avaient observé le match sentaient la catastrophe arriver.
— Je- De toute façon elle ne remettra pas un pied dans votre cabine !
Harlock se fichait de s'attirer les foudres de Rebi. Autant Optimus pouvait comprendre que la situation pouvait devenir bizarre pour l'équipage, voir tendre Harlock, mais il ne comprenait toujours pas cette faculté qu'avaient les humains à se mettre en colère aussi facilement. Si encore il avait pu mettre ça sur le compte de l'organisation des journées à bord, mais il avait constaté maintes fois l'absence totale d'organisation sur ce vaisseau, sauf pour les postes de combat, où il avait été surpris de la réactivité des hommes d'Harlock.
Optimus n'avait pas le tempérament belliqueux d'Harlock, mais il se sentait le devoir d'intervenir : pourquoi punir Rebi ?
Cette dernière quant à elle affichait une mine déconfite : alors elle n'aurait plus le droit de dormir à bord d'Optimus ? Elle trouvait ça injuste au possible.
— C'est vrai capitaine ? J'ai vraiment plus le droit ?
Rebi sentit les larmes poindre au coin de ses yeux. Et elle le cachait très mal.
Kei posa ses mains sur les épaules de la petite et les frotta énergiquement dans une vaine tentative de la consoler, ne sachant pas quoi faire de plus.
Harlock inspira une nouvelle fois, une potentielle crise de larmes de Rebi n'était absolument pas envisageable. D'une part parce qu'il commençait à regretter de s'être montré aussi bourru, et ensuite parce qu'il culpabilisait assez de la vie qu'elle menait à bord, bien qu'il n'admette pas ouvertement toutes ces choses. Son aura de capitaine menaçante serait instantanément pulvérisée. Le côté papa poule semblait mieux aller à un semi-remorque alien de toute façon, ou bien son ego se fragilisait au fur et à mesure qu'il constatait qu'il était dénué de toute capacité de compréhension des sentiments d'enfant attachée à un camion.
Les larmes commençaient à perler. Touché en plein cœur.
— D'accord, tu peux continuer ton petit jeu tant qu'Optimus est à bord. Néanmoins j'espère que tu reprendra tes habitudes lorsqu'il sera parti.
— Mer..
— Je n'ai pas fini : j'attends aussi de toi que tu te lèves à une heure raisonnable, comme avant.
Rebi se retint de sauter de joie. Harlock reporta son attention sur Prime ensuite.
— Et arrête de verrouiller tes portières lorsque quelqu'un vient pour la réveiller. Et arrête de te moquer de Tadashi.
Optimus hocha la tête.
— D'accord.
C'était sa façon à lui de se montrer reconnaissant. Il n'aurait pas été heureux qu'on lui enlève sa petite protégée. Bumblebee avait bien eu Sam. Et Optimus restait toujours plus reponsable que Bumblebee, qui lui rappelait par son comportement qu'il n'avait pas toujours tout géré au niveau de son éducation. Au moins, Bee était devenu un excellent soldat, à défaut d'avoir des bonnes manières.
Et lui n'en manquait pas. Quand bien même il commençait à en avoir marre de se sentir indésiré un peu partout, il était conscient que son séjour à bord de l'Arcadia n'était que momentané... Il devait toujours retourner chez lui, sur Cybertron.
Rebi qui s'était plantée devant lui, lui tendit les bras : il avait appris que bras tendus signifiait « je veux faire une séance d'escalade ».
Sans se faire prier sa main devint encore un ascenseur. Si Sam et Mikaela étaient tombés de son épaule, c'est uniquement parce qu'il s'était suspendu dans le vide. Ici, ni le Secteur 7, ni rien d'autre n'était susceptible de provoquer une chute pour Rebi.
Alors que Rebi s'était parfaitement installée sur son épaule, Kei et Harlock semblaient ne pas du tout se faire à l'idée. Qu'importe, dans quelques temps il ne serait plus à bord.
Cybertron l'attendait.
Il n'osait pas demander à Harlock de jouer les conducteurs de taxi.
Kei pourrait jurer que malgré tout, Harlock ne le balancerait finalement pas dans le vide glacial de l'espace.
Harlock quant à lui se demandait si la prochaine session de baby-sitting qu'on lui imposerait pouvait finalement être confiée à Prime.
Rebi s'amusait à se tenir debout sur l'imposante épaule, tout en s'accrochant à ce qu'elle supposait être les oreilles d'Optimus.
Optimus la laissait se comporter comme un ouistiti.
Oui finalement c'était très bien comme ça.
Lors de la prochaine sortie en extérieur de l'équipage, Harlock savait déjà à qui il allait donner la lourde tâche de gérer Tadashi et Rebi.
