Notes : Pour les effets du froid sur Optimus, cela vient de la première saison de Transformers Prime. Oui je sais, c'est Bayverse Optimus ici. Mais je fais ce que je veux.
Warrius est introduit pour les prochains chapitres.


Il patinait.
Les roues du semi-remorque tournaient sans réussir à avancer d'un iota dans la neige. Optimus ne jugeait pas une planète sans connaître en général, ou alors il traitait ses habitants comme s'ils étaient de son espèce. Mais pour le coup, Mirai Celia était son pire cauchemar.

— Optimus, ça sert à rien ce que tu fais ! En plus tu nous couvres de neige ! cria Tadashi, emmitouflé dans sa parka de couleur kaki.

Quelques tours de roue plus tard, le camion finit par renoncer. Renoncer, un verbe qu'il ne savait d'ailleurs pas conjuguer.
Une petite tête blonde passa par la fenêtre.

— C'est pas grave Optimus, t'as qu'à te transformer, ça sera plus simple non ?

Il y avait pensé. Forcément. Néanmoins, la petite blonde avait oublié qu'elle était dans une cabine chauffée, contrairement à Harlock et Tadashi qui souffraient du froid et de l'épaisse couche de neige qui entourait le petit groupe. Et Prime ne tenait pas à ce qu'elle tombe malade. Harlock avait insisté sur ce point, et s'il ne voulait pas rester ici, il avait plutôt intérêt à veiller à ce que Rebi n'attrape pas la grippe.

Et lui non plus, un être totalement robotique, n'appréciait pas le froid. Il sentait déjà les températures négatives affecter ses senseurs.

Mais Rebi avait souhaité voir la neige et s'était dit qu'en camion ce serait sympa. Effectivement se retrouver coincé était drôle. Tadashi pensait que cette excursion serait destinée à l'amusement, tandis qu'Harlock était à la recherche d'on-ne-sait-pas-quoi. Tout ce que le reste du groupe savait, c'est que c'était Warrius Zero qui lui avait demandé de le rejoindre sur Mirai Celia.

— Capitaine, où le commandant Zero doit-il nous rejoindre ? Si ce n'est pas loin on peut toujours laisser Rebi et Optimus ici.

Bah voyons. S'ils se faisaient courser par on ne sait quelle espèce qui pouvait vivre dans ce froid, il était inutile de compter sur lui.

— C'est une idée Tadashi.

Harlock envisageait très sérieusement de ne pas avoir Optimus sur le dos quelques instants. Sans qu'il ne sache pourquoi, son coté paternaliste l'énervait.
Et peut-être une jalousie liée au fait que le cybertronien s'était attiré la sympathie d'une bonne partie de l'équipage.

La portière du camion s'ouvrit, laissant descendre Rebi. Harlock jeta au semi-remorque un regard plus qu'assassin. Il pensait avoir été clair sur les conditions de cette sortie. Bon, il admettait volontiers que même s'il avait refusé, Optimus aurait quand même pu faire ce qu'il lui aurait plu. Dieu merci, le chef autobot était courtois et civilisé.
Ni une ni deux, Harlock ôta sa cape et s'empressa d'envelopper Rebi dedans, comme si elle allait se transformer en statue de glace instantanément.

Optimus se transforma, et comme à chaque fois que cela se produisait, Harlock avait la désagréable impression que le fait de se transformer lui prenait une éternité. Sans compter les bruits métalliques qui semblaient ne jamais finir.

— Qu'est-ce que j'avais dis ? Si Rebi reste à votre bord, elle pouvait venir, et j'ai le souvenir que cette condition vous convenait.

Optimus soupira, laissant de la vapeur s'échapper de ce qui était techniquement sa bouche.

La mauvaise humeur de l'autobot commençait à courir sur le haricot d'Harlock.

— Et personne ne vous a demandé de venir ici que je sache. Si ça ne vous va pas, il fallait continuer à faire la sieste dans le hangar ! vociféra Harlock

Prime plissa les yeux. S'il avait juré de ne jamais blesser d'humains, et même s'il avait déjà transgressé cette règle pas le passé, l'envie de balayer d'un revers de main sa promesse commençait à se faire sentir.
Harlock de son côté savait qu'il ne pouvait pas le diriger comme Rebi le faisait si bien. Ce qui était assez vexant quand on y pense.

— Rebi tenait à sortir, se contenta de répondre Optimus, peinant à garder son calme légendaire.
— Et donc ? Quand Rebi ordonne vous vous exécutez ?
— Vaut mieux ça que vous cogner, grogna Prime sans pour autant élever la voix

Sauf que ça n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd. Le ralentissement de son système interne, causé par le froid, altérait grandement sa capacité à garder son calme.
Harlock tourna les talons, faisant signe à Tadashi de le suivre. Le jeune garçon jeta à Prime un regard interloqué. Il ne tenait pas à se retrouver en plein milieu d'un conflit opposant Optimus au capitaine.

Rebi, peinant à se lancer à leur poursuite en raison de la cape qui l'enveloppait et de ses petites jambes, tenta de les arrêter.

— Vous allez pas nous laisser ici , si ?

Harlock se stoppa, et sans daigner se retourner, pris tout de même la peine de répondre à Rebi.

— A-t-on le choix ? Ton copain ne peut plus avancer dans la neige pour information !

Ah oui, la petite. Optimus avait complètement occulté que pour les humains le froid était un grand danger. Si chez lui ça n'entraine qu'un arrêt du système, au contact de la chaleur il peut toujours se réactiver. Pour les humains si le système s'arrête, en général c'est un peu plus définitif.

Il voulait reprendre sa forme alternative. Sans aucun résultat. Oh oh.
Lorsqu'Optimus réalisa que ça ne fonctionnera pas, il comprit que le froid affectait ses circuits plus rapidement qu'il ne l'avait imaginé.

— Il me semble que ça va être compliqué de la garder au chaud si je ne peux plus me transformer, constata Prime, plus pour lui-même que pour ses interlocuteurs.

Harlock leva son seul sourcil visible : comment ça ? Ah non ! Il n'allait pas lui faire ce coup là ! N'était-ce pas justement son atout, de pouvoir se transformer à sa guise ? Foutu ordinateur sur pattes.

— Vous n'allez pas me faire une crise comme si vous ne passiez pas le contrôle technique quand même ?
— Si ce n'était que ça. Mais je crois que le froid affecte considérablement mes processeurs ainsi que mes circuits.

Harlock se passa une main sur le visage. Bon dieu que ça allait être long. Il inspira un grand coup puis avisa Tadashi.

— Par devant retrouver le commandant Zero, je vais rester ici et m'assurer que Rebi ne se transforme pas en glaçon et qu'Optimus ne nous fasse pas de folies.

En guise de réponse, la couleur des optiques du cybertronien perdit en intensité une fraction de seconde, pour reprendre leur couleur initiale juste après, indiquant à Harlock que le problème était peut-être un peu plus grave que ce que l'autobott entendre.
Ce dernier secoua la tête, comme s'il voulait reprendre ses esprits. Peine perdue, ça n'était pas comme ça que ça fonctionnait avec sa constitution.

— Ah ! Vous pouvez marcher jusqu'au vaisseau ? questionna le capitaine, pour une fois, sans une once de moquerie.

Harlock n'envisageait pas une seule seconde de devoir le transporter jusqu'à L'Arcadia, aussi déterminé qu'il pouvait l'être.
Prime croisa les bras, comme si son spark menaçait d'être pulvérisé. Mais en réalité c'était son ego qui venait de l'être, comme s'il n'était pas capable de se débrouiller tout seul ? Lui ?
Il grommela quelque chose en ancien cybertronien, lorsque ses optiques firent le même cinéma que tout à l'heure, cette fois-ci le temps de latence entre la baisse d'intensité et le retour à normal fut nettement plus long.

— Si vous pouvez râler, vous pouvez marcher alors, déclara Harlock

Optimus n'appréciait pas le ton d'Harlock. Peut-être était-ce parce qu'il se sentait comme un de ses propres autobots lorsqu'il les réprimandait ? Peut-être pouvait-il comprendre Crosshairs maintenant ? Assurément.
Bien sûr qu'il allait marcher.

Non.
Lorsqu'Optimus ordonna à sa jambe droite de s'avancer, rien ne répondit. Le seul résultat obtenu était Prime, un genou à terre, se tenant au sol à l'aide de sa main gauche.
Bon. Normalement ça ne devait pas arriver non plus ça. Harlock ne lui avait pas tiré dessus et cela faisait plusieurs millions d'années qu'il se tenait debout sur ses deux jambes.
De sa main libre, il décrocha son épée de son dos, pour la planter dans le sol.

Par sécurité, Harlock plaça son bras devant Rebi et l'incita à reculer en même temps que lui.
Optimus n'allait quand même pas les embrocher parce qu'il était de dérailler ?

Ouf. Optimus s'en était servi seulement pour se relever. Une fois debout, il s'y accouda.
Harlock, détaillant l'épée de plusieurs mètres qui était bien ancrée dans le sol, déglutit.

— Woah. Comment s'appelle-t-elle ? questionna le capitaine, se demandant si toutes les épées et sabres avaient un patronyme, ou si
c'était juste la sienne qui avait choisi d'avoir un nom. — Epée du Jugement.

Ah. D'accord. Sacré nom.
Enfin pour le moment la seule notion de jugement qui était présente était Optimus qui se cramponnait à son épée comme un vieillard à sa canne. Et le seul juge était Harlock. Le chef autobot avait pas mal perdu de sa superbe. Non, toute compte fait, du point de vue d'Harlock, l'Epée du Jugement n'était pas si impressionnante. Puis dans cette posture, Optimus aussi devenait moins impressionnant.

« Il en faut peu pour qu'il perde de l'assurance. Elle est belle la technologie avancée de Cybertron. » se dit Harlock, non sans une pointe d'ironie.

Un glisseur apparut au loin. Ah, ça c'était Warrius, si l'ouÏe du pirate ne le trompait pas. Oh oh.

Le commandant de la Flotte Indépendante, et du Karyu, s'arrêta à hauteur de la troupe. Il prit soin d'enlever ses lunettes de protection, dévoilant un nez plus que grand. Il leva les yeux vers le membre de la troupe qu'il ne connaissait pas encore, mais don't Harlock avait informé le commandant de sa présence.

— Eh ben. Sacré morceau.

Optimus, qui s'était au fil du temps fait aux démonstrations d'impolitesse du genre humain, agita sa main qui n'était pas cramponnée à son épée, en guise de salutations.
Warrius répondit en levant sa main à son tour.

— Bonjour ! Je suis le commandant Warrius Zero. Optimus, c'est bien ça ?
— Ouais. Optimus Prime.

Zero, qui s'était voulu amical, trouva le ton de Prime un peu rude, il abaissa sa main, une expression d'incompréhension sur le visage.

— Ne t'inquiète pas, le froid est entrain de l'attaquer, d'ordinaire il fait à peine l'effort de répondre si ce n'est pas Rebi qui lui adresse la parole.

Warrius avisa Rebi, enroulée dans la cape d'Harlock. Ah, il se disait bien qu'il manquait quelque chose au pirate. Il pencha la tête sur le côté.

— Donc c'est elle qui fait ce qu'elle veut de lui ?
— C'est à peu près ça.
— Une chance qu'elle ne nous déteste pas.

Optimus avait maintes fois fait comprendre à qui se montrait un peu trop virulent avec Rebi qu'il n'hésiterai pas à s'en mêler.

C'en était à se demander s'il n'allait pas bientôt l'adopter.

— Capitaine ! cria Rebi, lassée qu'on parle d'elle sans s'occuper d'elle justement
— Oui, quoi ?
— Maintenant que le commandant Warrius est là, est-ce qu'Optimus et moi on peut rentrer ? Il est vraiment pas bien à cause du froid, je le vois !

Optiques qui s'éteignent. Puis se rallument. Puis s'éteignent à nouveau. Puis se rallument encore.

— Il fait ça depuis qu'il est ici, donna comme réponse Harlock à l'interrogation muette de Warrius

Warrius fut presque prit de pitié pour Optimus.

— Vous pensez tenir le coup encore un peu ?
—' Sais pas. Système défaillant. Froid.

Harlock prit enfin en compte l'urgence de la situation, il espérait juste que Prime arrive à l'Arcadia par lui-même.
Rebi tapota le pied de son père adoptif métallique.

— T'inquiète pas ça va aller, on va rentrer ! Transforme toi !
— Peux pas. Processeur. Réponds. Pas.

Et ce fut le trou noir. La dizaine de tonnes de métal s'écrasa sur le sol dans un vacarme assourdissant.


HANGAR AVIA DE L'ARCADIA – QUELQUES HEURES PLUS TARD

Warrius et Harlock étaient allés récupérer ce qu'ils devaient sur MiraÏ Celia. Un objet d'enfance du commandant Oki, ou quelque chose dans ce genre. Harlock n'avait pas trop suivi, il devait juste rendre un énième service à Warrius, se jurant que c'était la dernière fois, comme à chaque service qu'ils se rendaient mutuellement. Jusqu'à la prochaine fois du moins.

— Quel merdier, souffla Harlock, devant la carcasse inerte de Prime.

Quatre loups de l'espace. C'était ce qu'il avait fallu pour ramener l'autobot jusqu'au hangar. Harlock en avait sa claque, il n'y avait que des problèmes depuis qu'il était à bord.

— Arrêt maintenant. Dès qu'il a fini sa sieste d'ordinateur douillet face à de la neige, je lui explique gentiment qu'il doit crécher ailleurs, continua le pirate, de mauvaise humeur.

Rebi, assise sur l'imposant torse de l'autobot, ne cessait de lui mettre des claques pour le réveiller.
Elle tourna sa tête vers le capitaine, son visage marqué par l'effroi.

— Quoi ? Mais tu peux pas le mettre dehors ! Il a pas de maison !
— C'est pas mon problème, il trouvera
bien un garage quelque part. — Mais t'es méchant ! Il ira où ?

Warrius ne disait rien, mais se rangeait volontiers du côté de Rebi. C'est vrai, il n'avait ni l'air hostile, bien qu'un peu bourru, ni mauvais. Et si les dires de l'équipage d'Harlock étaient vrais, il était loin d'être dangereux si l'on en croyait l'absence totale de peur de la petite blonde qui lui collait de grandes baffes.

— Rebi, tu sais il est comme un ordinateur. Les ordinateurs ne réagissent pas aux claques, commença Warrius
— Alors comment on fait ? Il est pas mort hein ? Et c'est pas un ordinateur, c'est mon ami ! coupa
— Il va falloir attendre qu'il se réchauffe puis on verra bien, continua le commandant, avec un ton plus doux que celui d'Harlock jusqu'à présent

Mais « on verra bien » était loin d'être une réponse satisfaisante pour Rebi. Les larmes commencèrent à faire leur apparition au coin des yeux. Harlock était bien déterminé à renvoyer Optimus de là d'où il venait.
Le commandant de la flotte indépendante n'avait pas envie, après toute cette escapade dans le froid sur Mirai Celia, d'affronter une crise de larmes de la petite fille.

— Où voulait-il se rendre initialement ? Sa planète natale ?
— Oui, Cybertron.
— Eh bien, autant le ramener chez lui non ?

Warrius marquait un point. Ce qui crispait Harlock c'est que Warrius y ait pensé avant lui.

— Pas bête ça Warrius.

Harlock quitta le hangar.
« certainement pour se rendre sur la passerelle et donner les instructions de navigation » pensa Warrius.


TOUJOURS QUELQUES HEURES PLUS TARD

Les optiques d'un bleu électrique s'allumèrent d'un coup. Comme s'il avait été tiré d'un mauvais rêve. Il était allongé, là, Rebi assise en tailleur sur son torse. Depuis combien de temps elle était là ? Il agita sa grande main vers la petite fille sans pour autant daigner lever sa tête.

Les optiques d'un bleu électrique s'allumèrent d'un coup. Comme s'il avait été tiré d'un mauvais rêve. Il était allongé, là, Rebi assise en tailleur sur son torse. Depuis combien de temps elle était là ?
Il agita sa grande main vers la petite fille sans pour autant daigner lever sa tête.

— Je suppose que je me suis mis en veille puis écroulé dans la neige ?
— Oui ! Depuis longtemps ! On a dû te tirer jusqu'ici ! dit la petite blonde, ne cachant même pas sa joie qu'il ait émergé

Il supposait que Rebi n'avait pas la même notion de « longtemps » que lui. Mais il n'allait pas se perdre dans de longues explications avec une enfant humaine. De toute façon ça ne l'intéressait pas, il s'en doutait.

— Fais attention, je vais me redresser.

Optimus se mis sur un coude, pendant que Rebi passait de son torse à ses jambes puis enfin au sol. C'était un tantinet drôle de la voir avoir du mal à descendre du géant avec ses petites jambes et ses petits bras : elle semblait vivre l'épreuve de sa vie.

Pour l'autobot, il n'était pas évident de se redresser. Il posa ses mains derrière son dos, sur le sol, ses jambes tendues devant lui.

— Dur réveil ? questionna Warrius qui surgit dans le hangar, un café à la main

Optimus peina à remettre un nom sur ce visage. Avant que son système ne s'arrête il se souvenait pourtant l'avoir vu.

— On va dire ça, commandant... ? demanda implicitement
Prime — Zéro. Warrius Zéro. Mais appelez moi Warrius ça sera plus simple.

Le commandant avait un dossier à la main. Optimus devinait que ça n'augurait rien de bon.
Comme pour appuyer les pensées du semi-remorque, Warrius fit claquer le dossier et l'ouvrir d'une main, un café dans l'autre, à croire qu'il avait répété ce moment toute sa vie tellement la précision du geste était effrayante.

— J'ai demandé à mon second de faire quelques petites recherches sur vous. Oh ça n'a pas été simple, étant donné que le gouvernement a restreint les accès au possible. Néanmoins j'ai eu accès à votre palmarès. Et il est plutôt impressionnant.

Oui, ça Optimus était au courant. Et il était naturel de chercher des réponses sur un être comme lui, surtout si l'on n'en avait jamais vu auparavant. L'expression « palmarès » le dérangeait un petit peu, cependant.

— Ce qui m'étonne, c'est que le capitaine Harlock ne l'ait pas fait avant.

Warrius eut un rire franc. Assez franc en tout cas pour décontenancer Optimus.

— Qu'est-ce qui vous fait rire ?
— Pas grand-choix. Disons juste que si sur Terre vous êtes plutôt recherché, Harlock l'est encore plus. Comme vous sa tête est mise à prix.
— Ah ! Et vous, un gradé, vous ne l'arrêtez pas ?

Warrius prit une grande inspiration. Optimus était comme Harlock, traqué, mais pas pour les bonnes raisons.

— Initialement c'était ma mission, et, quelque part, ça le restera toujours. Mais au fil du temps je me suis rappelé que légalité ne rimait pas forcément avec moralité.

Ce genre de rime fonctionnait bien sur Prime, lui l'expert des beaux discours encourageants.

— Je vois.

Optimus attendait le moment où Warrius allait lui renvoyer dans les dents la quantité considérable de victimes collatérales lors des affrontements entre Autobots et Decepticons.

— Vous en faites des dégâts quand vous passez quelque part vous. Et pourtant, quelque soit la tournure que prend les affrontements, vous en sortez toujours vainqueur.

Warrius commença à énumérer la longue liste des cybertroniens mis à mort par Optimus. Autant dire beaucoup. Surtout lorsqu'il arriva à la partie concernant ceux qui ont péri durant la bataille de Chicago. Si Optimus avait pu grincer des dents, il l'aurait certainement fait. La bataille de Chicago avait été un véritable carnage, et la raison de son interdiction de séjour sur Terre.

— Des humains ont péri dans les affrontements. En avez-vous tué de vos propres mains ? questionna Warrius, ne faisant pas totalement confiance
à du papier venant du gouvernement terrestre — Oui. ONU. Chapelier.

Warrius fut abasourdi par le naturel de la réponse. Il voulait en savoir plus, mais il craignait qu'Optimus ne coopère pas.

Prime se releva finalement, dominant d'une bonne dizaine de mètres Zero.

— D'autres questions ?
— Oui. Pourquoi n'avoir tué que cet homme, et pas d'autres humains ?

Optimus mis du temps à répondre.

— Il a traqué et massacré les miens. Qu'auriez-vous fait dans pareil cas ?

Warrius aussi avait perdu sa famille. Il n'aurait certainement pas agi mieux.

— En partant de ce principe il est clair que vous n'avez pas totalement tort.

« Voir pas du tout » songea-t-il, mais il n'allait pas l'admettre à voix haute, il était un haut gradé quand même !

— Vous allez bientôt rentrer chez vous de toute façon.

Optimus ne répondit pas. Il se contenta de penser qu'il allait rentrer à la maison.
Oh oui la maison. Peu importe l'état dans lequel Cybertron se trouvait au moment de son départ, c'était et ça restera chez lui.