- Miss Swan, réveillez-vous !
Emma ouvrit les yeux et vit Régina, douchée, habillée d'une robe kaki et penchée au dessus d'elle.
- Désolée de vous sortir de ce rêve qui vous semblait très agréable mais nous accostons dans 1/2 heure.
La blonde se leva en hâte et se jeta sous la douche, encore à moitié endormie. Que lui avait dit la brune déjà ? Ah oui, que son rêve semblait très agréable ? Son rêve, quel rêve ? Puis, comme un coup de tonnerre, des images érotiques lui revinrent en tête. Des soupirs, des gémissements, beaucoup de plaisir. Mon Dieu, j'ai rêvé que je faisais l'amour à Régina ! Et à en croire son corps, ce fut bien plus qu'agréable. Avait-elle aimer le faire ? Non, elle avait adoré. Choquée par ces révélations, une question lui vint à l'esprit. Ai-je prononcé son prénom pendant la nuit ? Très mal à l'aise, Emma sortit de la douche, habillée d'un jean et d'un top blanc en dentelle.
- J'ai dit quelque chose pendant mon sommeil ? demanda la blonde en s'épongeant les cheveux, tentant de dissimuler son malaise
- Que croyez-vous avoir dit ? questionna la brune, espiègle
- un prénom ?
- Rassurez-vous, vous n'avez pas gémit le prénom de Graham, plaisanta la brune
- et un autre prénom ?
- Tiens, tiens, intéressant, taquina la brune. Puis évitant de répondre pour embêter la blonde, Régina ajouta. Dépêchons nous, un taxi nous attend et nous déposera à l'aéroport.
- Nous allons prendre l'avion ?
- Oui si tout va bien, nous serons en milieu d'après-midi à l'hôpital.
Et c'est effectivement en milieu d'après-midi qu'Emma et Régina se retrouvèrent dans l'immense hall d'accueil de l'hôpital américain de Paris. Lorsque l'hôtesse indiqua à Emma comment rejoindre la chambre de son fils, la blonde soupira pour se redonner du courage. Tout le stress qu'elle avait accumulé accompagné de sa phobie des hôpitaux angoissaient la jolie blonde. Ses jambes commençaient à trembler, sa tête commençait à tourner.
Observant le malaise d'Emma, Régina lui tendit la main, signe qu'elle l'accompagnerait jusqu'à la chambre du jeune homme.
- Ensemble ? demanda t'elle d'un sourire tendre
- Ensemble, répondit la blonde en joignant sa main à celle de la brune, lui redonnant le courage nécessaire. Et c'est main dans la main qu'elles arrivèrent dans la chambre du jeune garçon.
- Maman ? demanda Henri en se redressant sur son lit, surpris de voir sa mère. Puis son regard descendit sur les mains liées de sa mère avec celle de la jolie brune. S'en apercevant, Emma ôta précipitamment sa main et se rua sur son fils, l'embrassant, lui touchant le visage afin de s'assurer qu'il allait bien.
- Mon amour, j'ai eu la peur de ma vie ! Mais qu'est ce que tu as fait ? Que t'es-t'il arrivé ? Tu ne te rends pas compte à quel point j'ai eu peur ? Et s'il t'était arrivé quelque chose d'encore plus grave ? Ne me refais plus jamais de peur pareille !
Observant la belle brune accompagnant sa mère, Henri ignora ses questions et demanda :
- Tu me présentes ta cop... ton amie M'man ?
- Hein ? Ah euh oui, Henri je te présente ma... mon... enfin, voici Régina, bredouilla la blonde tout en désignant l'avocate avec sa main
- Régina ? Tiens donc, répondit Henri malicieux, jetant un regard interrogateur à sa mère
- Enchantée Henri, s'avança doucement la brune. Ta mère s'est fait énormément de souci pour toi. J'espère que tu te rétabliras vite. Je... je vais vous laisser. Puis la brune sortit rapidement de la chambre, visiblement mal à l'aise.
- Dis-moi tout mon chéri, qu'est ce qu'il t'est arrivé ? demanda la blonde, s'installant sur le lit de son fils. Henri expliqua sa soirée avec ses copains du collège, un peu alcoolisée, puis de leur virée à la patinoire de la Capitale. Avaient suivis des défis en tout genre notamment le dernier qui fut de faire un salto en patin, ce qui lui valu une belle gamelle et un atterrissage sur le poignet.
- Vous êtes complément débiles ma parole ! criait sa mère. Tu te rends compte de la peur que j'ai eue, j'ai cru que tu avais eu un accident de voiture ! Tu imagines si j'étais à la maison, comment j'aurais fait pour venir te voir ? Et comment ça se fait que ta prof n'était au courant de rien ?
- On était juste entre nous, y'avait pas de prof, souffla l'adolescent en baissant la tête
- Quoi, ils vous laissent boire et sortir sans surveillance, à 14 ans dans une ville que vous ne connaissez même pas !
- C'est pas de leur faute M'man, les profs croyaient qu'on était avec nos familles d'accueil et vice-versa.
- Je te préviens tu es puni jusqu'à ta majorité ! Moi qui te croyait mûr pour ton âge !
- On voulait s'amuser c'est tout. Et puis, vois le bon côté des choses, mon accident t'auras au moins permis d'ouvrir les yeux, tenta Henri en relevant la tête, les yeux plein d'espoir
- Ah c'est sur que ça m'a ouvert les yeux sur mon crétin de fils. Je pensais pouvoir te faire confiance ! Et à la première occasion, tu bois, sors sans permission...
- Ah je parlais pas de ça M'mam... Elle, elle est canon ta copine
- ma copine ? hein ?
- J'ai bien vu que vous vous teniez par la main, je suis stupide mais pas aveugle
- Non, non... non, c'est pas ça du tout... Tu
- Tu devrais aller la voir, je crois que tu l'as blessé quand tu lui as lâché la main en arrivant
- Je l'ai blessée ?
- Absolument
- Tu n'aurais pas pu le dire avant.
Puis Emma partit de la chambre en courant, sous les rires de son fils. Elle retrouva Régina, seule à la cafétéria, attablée devant un café, l'air triste.
- Régina, je ... je suis désolée. Lorsque j'ai vu Henri qui fixait nos mains enlacées avec insistance, j'ai... j'ai paniqué. D'ailleurs, c'est bien ce que je craignais, il est persuadé ...
- Laissez tomber, ce n'est pas grave. Je vais repartir en Corse de toute façon, vous n'avez plus besoin de moi, répondit la brune visiblement blessée.
- Restez ! s'il vous plait, restez ! Puis Emma s'assit devant Régina et lui pris la main. Je regrette d'avoir réagit comme ça. Henry veut tellement que je me trouve quelqu'un ... Et lorsqu'il a vu nos mains, il a eu ce regard d'espoir... Et je ne veux pas lui donner de faux espoirs. Je crois que c'est la première fois qu'il me voit tenir la main de quelqu'un d'autre que lui... Je suis vraiment désolée Régina... je n'ai même pas su dire ce que vous étiez pour moi. Mon amie ? mon avocate ? ma Reine ?
- Idiote, répondit la brune en souriant, vous oubliez votre amante pour certains.
- Croyez moi je n'oublies pas, mais il est hors de question que je dise ça à mon fils. Venez, je vais vous présenter Henri.
Emma et Régina restèrent toute l'après-midi avec Henri qui adorait discuter avec la brune. Ils se découvrirent énormément de points en commun comme la lecture des romans historiques, les grandes batailles médiévales et l'Egypte. Après quelques explications cafouilleuses, l'adolescent accepta avec déception que les 2 femmes n'étaient pas en couple. Cependant, il remarquait que sa mère n'avait jamais semblé aussi heureuse qu'à cet instant. Était-ce la joie de le revoir ou la présence d'une certaine avocate ? Il devait tirer ceci au clair et tester sa mère. Puis en fin d'après-midi, vers les 18 heures, le docteur Avril entra dans la chambre
- Alors Henri, comment vas-tu ? Puis voyant la brune et la blonde, pourtant très proches l'une de l'autre regardant ensemble une brochure, le docteur poursuivit d'un ton séducteur, Qui sont ces charmantes jeunes femmes ?
- mes mères, chuchota le petit brun au médecin, s'assurant qu'elles n'entendent pas, ce qui calma instantanément les ardeurs du professionnel.
- Ah ... euh ok. Interpellant les 2 femmes, il leur expliqua, Mesdames, votre fils peut sortir dès maintenant, il faudra juste qu'il évite au maximum de se servir de sa main droite et qu'il se fasse enlever le plâtre d'ici 3-4 semaines. Puis se tournant vers Henri, je vais te mettre cette écharpe pour tenir ton poignet, qui va vite te sembler très lourd sinon.
- Encore un qui croit que nous sommes ensemble, chuchota la belle brune à l'oreille d'Emma. Troublée, celle-ci vira rouge des pieds à la tête sous le regard d'Henri amusé qui commençait à adorer son nouveau jeu.
Puis Emma prit les affaires de son fils et tous 3 prirent un taxi pour raccompagner le jeune homme vers sa famille d'accueil française.
Régina leur expliqua dans un français irréprochable les circonstances de l'accident insistant bien sur le fait que durant tout le séjour, Henri demeurait sous leur responsabilité. Très culpabilisé, le couple s'engagea à ne plus quitter Henri et à l'accompagner à chacune de ses sorties pour les 2 derniers jours restants. Alors qu'Emma allait embrasser son fils avant de partir, le correspondant d'Henri, Sam, chuchota quelque chose à l'oreille de sa mère qui acquiesça aussitôt
- Accepteriez-vous de rester diner ce soir avec nous, Mesdames ? C'est la moindre des choses que l'on puisse faire.
Régina traduisit à Emma la demande, et après en avoir discuter avec la brune, accepta. Henri et son ami se tapèrent dans la main, signe que leur plan avait fonctionné. Les français firent visiter la maison aux 2 jeunes femmes. La maison était assez chaleureuse et fonctionnelle. Henri partageait la chambre avec son correspondant. La femme expliqua, en montrant les 2 chambres de ses filles, qu'elles étaient en étude en Allemagne et qu'elles ne rentraient que les week-ends.
La visite se termina par le jardin donnant sur un magnifique petit chalet très cosy, que la famille louait de temps aux temps aux touristes. A nouveau à l'intérieur de la maison, le téléphone d'Emma se mit à sonner. S'excusant, Emma fut invitée par la femme française à s'installer au salon pour être plus tranquille dans sa conversation.
Lorsqu'elle décrocha son appel visio, elle vit Blanche et David tous deux installés à une table au restaurant.
- Bonjour ma belle, commença Blanche, comment va Henry ?
- Salut, écoute plus de peur que de mal, il a une fracture au poignet mais dans quelques semaines, tout sera oublié
- Super. Et toi ça va ?
- Oui nickel, et vous, toujours aussi amoureux ?
- Plus que jamais, répondit David. Tu nous fais voir ton fils ?
- Deux minutes. Emma appela Henri qui la rejoignit. Chéri, voici mes amis Blanche et David, ils voudraient te rencontrer.
- Salut le casse-cou, plaisanta David, content de revoir ta môman ?
Et la discussion continua pendant des dizaines de minutes entre David, Blanche et Henri qui leur fit promettre de les revoir lorsque tout le monde serait rentré au pays. L'adolescent savait que sa mère ne connaissait pas ses parents et que son père à lui avait disparu de la circulation lorsqu'il avait appris la grossesse d'Emma. Ainsi, avec Ruby qu'il considérait comme sa tante, son cercle familial ne lui suffisait plus et n'aspirait qu'à l'agrandir depuis quelques mois.
- Il y a Ruby aussi qui souhaite vous parler, je vous la passe. Bisous les parisiens.
- Salut la vieille, dit Ruby, salut le jeune.
- Salut Rub, répondirent les deux Swan. Alors, comment va Robert ? demanda Emma
- Robert ? c'est de l'histoire ancienne. Bon, et le cascadeur, comment va t-il ?
- Ca va, répondit Henry. Dis donc Ruby, j'ai une petite question. Votre séjour, ce n'était pas pour que ma mère rencontre un homme ?
- Henri, soupira la blonde
- C'est un cas désespéré, qu'est ce tu veux que je te dise, pourtant il y en a tas, et des biens ! répondit Ruby. Au fait, y'en a un qui veut vous parler. Puis passant le téléphone, Salut, lança joyeusement Graham
- Salut, ça me fait plaisir de te voir, répondit Emma, mais que fais-tu au restaurant avec mon groupe ? Je ne suis pas là pour te prendre comme prétendant alors qui est assez folle pour le faire ?
- Je t'expliquerai, répondit Graham en lui faisant en clin d'œil. En parlant de prétendant, où est ta belle brune ?
- Ce n'est pas MA brune, soupira Emma tandis qu'Henri éclatait de rire.
- Mais tu n'as pas nié qu'elle était belle, enchaina le shérif
- Bien sûr, faut être aveugle pour ne pas voir à quel point elle est magnifique
- Qui est magnifique ? demanda Régina en pénétrant dans le salon. Puis voyant Graham au téléphone, salua froidement, bonjour Graham.
- Bonjour Régina, lança Graham amicalement, on parlait de vous justement.
- Oh, fut la seule réponse de Régina qui se rappela qu'Emma l'avait qualifiée de magnifique. Cette dernière se fit toute petite sur le canapé et fit semblant de ne pas voir les yeux pétillants de la belle brune, tout en maudissant Graham qui l'avait très certainement fait exprès.
- Régina, je vous passe Catherine.
- Bonjour Régina, Emma et... Henri, je suppose ? demanda Catherine.
- bonjour, répondirent les 3 en chœur
- Régina, tu es resplendissante, j'imagine que tout va très bien.
- Je vais très bien, merci. Je suis vraiment désolée Cat, je passais juste dire à Miss Swan et Henri que nous passions à table dans 5 minutes, je te laisse, je vais aider Marta.
Puis Emma parla avec Catherine pendant quelques minutes, lui expliquant où elles étaient. Finalement Catherine n'était pas aussi froide qu'elle paraissait et Emma l'appréciait de plus en plus. D'autant plus que Régina semblait également s'être rapprochée de sa collègue pendant le séjour.
- En tout cas Emma, merci pour Régina. Je ne sais pas ce que tu as fait, mais je ne l'ai jamais vu aussi heureuse. Qui aurais cru qu'elle écourterait son séjour sur une ile paradisiaque pour aider une amie ? D'ailleurs, je ne savais même pas que vous étiez amies
- C'est beaucoup plus compliqué que ça, soupira la blonde
- Quoi que vous soyez, ça me fait plaisir de la voir comme ça. Je te laisse, Frédérik vient d'arriver. A bientôt Emma, j'espère.
- A plus Catherine. Puis Emma vit l'image du téléphone bouger pour revenir sur Blanche.
- Blanche, je vais devoir te laisser, nous allons passer à table.
- Pas de souci, ma belle. Dernière chose Emma, tu peux te mentir à toi-même, mais ton cœur, lui, sait. Écoutes-le. Puis elle raccrocha.
- Elle a voulu dire quoi par là ? questionna Henri.
- Aucune idée, répondit la blonde sachant pertinemment ce que la maitresse sous-entendait, allez on va manger.
Le repas se passa très agréablement. Régina traduisait sans cesse les paroles de leurs hôtes, ne laissant ainsi jamais de côté la jolie blonde. Henri et son correspondant se faisaient des messes basses sans arrêt, rigolant par moment. Ils semblaient vraiment bien s'entendre ce qui faisait très plaisir à Emma car son fils avait tendance à se retrouver souvent seul.
Puis lorsque le repas fut finit, Emma et Régina se levèrent afin de prendre congés des français. Marta se leva à son tour en parlant en faisant des non de la tête.
- Elle ne veut pas que vous partiez, c'est trop dangereux de sortir la nuit dans ce quartier. Vous allez dormir ici, dit le petit brun.
- Régina, qu'en pensez-vous ? demanda la blonde à l'avocate. Cette dernière accepta, pensant comme Emma, qu'elles seraient chacune dans la chambre d'une des filles. Après avoir débarrassé la table, Marta demanda à son fils de conduire les américaines à leur chambre. Quelle surprise lorsqu'elles se trouvèrent à le suivre dans le jardin, en direction du chalet. Emma protesta mais Marta insista en disant que le chalet était très confortable et prévu pour recevoir.
Emma pénétra dans le chalet suivi de Régina. Il était entièrement en bois et seuls quelques lampes de chevet l'éclairaient, laissant une impression de grand confort. La petite pièce principale ne comportait d'un grand lit en bois massif couvert d'une couette blanche moelleuse et deux tables de nuit assorties. Sur la droite, une porte donnait sur une minuscule salle de bain agencée d'une baignoire, d'un lavabo et d'un WC.
- Et bien, nous allons devoir dormir ensemble, lança la brune
- Regardez, une baignoire, cela m'ira très bien pour cette nuit, enchaina la blonde avec un peu trop d'enthousiasme pour être vrai. Puis pour paraitre plus crédible, elle s'installa dedans.
- Puisque que tout est bizarre ce soir, ça se passe comment ? Je peux me laver les dents dans le lavabo ou dois-je le faire dans mon lit ? taquina Regina
Ne sachant quoi lui répondre, Emma lui tira la langue.
- Charmant, répliqua la brune. Arrêtez donc de faire l'enfant, venez dormir avec moi. Je promets de ne pas vous sauter dessus. Puis elle se lava les dents et se démaquilla sous les yeux troublés de la blonde. Lorsqu'elle quitta la salle de bain, Emma fit également sa toilette et s'approcha du lit, le cœur palpitant. Régina était déjà couchée, les lunettes sur le nez, en train de lire un roman. Si Emma avait pu, elle l'aurait pris en photo à ce moment précis, ne l'ayant jamais vu aussi belle qu'à cet instant. Enfin la blonde se glissa dans le lit et tourna aussitôt le dos à la brune, feignant d'être fatiguée. La réalité était toute autre. La présence de la brune à ses côtés la troublait plus que jamais. Son parfum envahissait l'espace d'Emma et des brides de son rêve érotique de la veille surgissaient dès qu'elle fermait les yeux.
Puis Régina éteignit la lampe de chevet et glissa un bonne nuit avant de se retourner également sur le côté, dos à la blonde qui s'endormit malgré tout rapidement.
