Merci beaucoup pour tous vos commentaires, cela me fait très plaisir et m'encourage à continuer d'écrire. Je découvre petit à petit les fonctionnalités du site donc ne vous inquiétez pas, je regarde vos coms, même si je ne vous réponds pas.
J'ai terminé l'histoire, je posterai la semaine prochaine les deux derniers chapitres.
Diana1306 : moi non plus je n'aime pas Robin, on se demande bien pourquoi ;-). Et oui, elles vont restées un peu sur Paris, mais chut, je n'en dit pas plus
lialili : bien vu, tu as tout compris
En tout cas, encore merci pour vos messages. Bisous
- NON, LAISSEZ MOI ! cria Emma en pleine nuit
Régina alluma immédiatement la lampe de chevet et tenta de réveiller la blonde en plein cauchemar. Celle-ci se débattait et semblait terrifiée. La brune déposa une main sur le visage de la policière qui se calma aussitôt, puis lorsque cette dernière parut apaisée, elle éteignit sa lampe.
Quelques dizaines de minutes plus tard, de nouveaux cris retentirent.
- NON, JE VOUS EN SUPPLIE ! Cette fois-ci la brune s'assis après avoir rallumé la lumière et secoua un peu plus fort la blonde.
- Emma, réveillez-vous. Tout va bien, je suis là. Et lorsque la blonde ouvrit les yeux, Régina y vit de la peur et beaucoup de tristesse. Calmez-vous, vous êtes avec moi, à Paris. Henri va bien. Qu'est ce qui vous terrifie autant ?
- Est ce que... est-ce que je peux... commença à demander la blonde, tremblante.
Sans hésiter, la brune comprit le message et se coucha en s'installant confortablement sur le dos. Ouvrant son bras gauche, Emma s'y installa, collant sa joue sur le torse de l'autre femme.
- Je suis désolée de vous avoir réveillée, s'excusa la blonde
- Eh, ce n'est rien. Dites moi plutôt à quoi vous rêviez ? demanda la brune en douceur
- Ce sont des cauchemars qui reviennent souvent, ce sont des choses que j'ai vécu, enfant.
- Si vous voulez en parler, je suis là, consola Régina en caressant le bras de la blonde. Apaisée plus que jamais, Emma raconta son enfance pour la première fois de sa vie en passant par son abandon puis son ballotage de familles d'accueil en familles d'accueil, pas toujours très compétentes. D'ailleurs sa dernière famille avait été son expérience la plus traumatisante. Elle devait s'occuper de tout l'entretien de la maison et se prenait des coups de ceinture lorsqu'elle était insolente ou que le travail était mal fait. Le soir de ses 16 ans, le père était entré dans sa chambre en pleine nuit et elle s'était réveillée alors qu'il essayait de la déshabiller. Horrifiée, elle avait attrapé sa lampe de chevet qu'elle lui avait écrasée sur la tête. Sonné, il n'avait pas réussi à la rattraper lorsqu'elle s'était enfuit de la maison à tout jamais. Elle avait vécu ensuite deux ans dans la rue, changeant constamment de cachette, et vivant de petits vols pour pouvoir se nourrir. Un jour, elle rencontra un jeune homme, légèrement plus âgé qu'elle mais tout aussi paumé. Ils vécurent quelques temps dans son appartement avant qu'elle ne tombe enceinte et qu'il la rejette. C'est à ce moment qu'elle se prit en main et frappa à toutes les portes des associations jusqu'à qu'elle puisse intégrer un foyer. Et tout reprit du sens, elle suivit une formation dans la sécurité et obtint son bac. Après la naissance d'Henri, elle intégra un commissariat de New-York et put enfin prendre un appartement pour eux deux. Avaient suivis dix années à alterner entre l'éducation d'Henri, son travail et diverses formations pour qu'aujourd'hui elle ait un poste de Lieutenant au sein du commissariat de Boston. Régina comprenait mieux pourquoi Henri tenait tant à ce que sa mère trouve quelqu'un. Vers 3 heures du matin, elles s'endormirent dans les bras l'une de l'autre.
Quelques heures plus tard, Régina se réveilla. Emma était dans son dos, un bras autour de sa taille.
- Miss Swan, il va falloir se lever, il est 9h du matin, dit Régina en douceur, à moitié réveillée.
Emma poussa un grognement et marmonna sans ouvrir les yeux :
- Encore quelques minutes, je suis trop bien, puis elle se rendormit. Son esprit s'évada sur une belle plage de Corse où elle se baignait. Puis elle rejoignit Régina allongée sur le dos en train de se faire bronzer et se mit à quatre pattes au dessus d'elle, faisant goutter son corps sur le corps parfait de la brune, se pencha et l'embrassa passionnément.
Le visage collé à l'épaule nue de la brune, Emma bougea les lèvres et fit inconsciemment un baiser, réveillant la brune.
- Emma, soupira Régina, pas certaine qu'Emma lui ait embrassé l'épaule mais constatant qu'il était déjà 9h30. Emma de son côté entendait Régina mais dans son rêve c'était une invitation à continuer ses baisers. Alors Emma resserra son étreinte et déposa un nouveau baiser sur l'épaule de la brune.
- MISS SWAN ! cria la brune, désormais certaine du geste de la blonde, la réveillant ainsi. Celle-ci se réveilla aussitôt et constata leur position en cuillère. Ni une ni deux, Emma bondit hors du lit et glissa un " je vais me doucher " avant de s'enfuir dans la salle de bain.
La famille française étant levé depuis un bon moment, les deux américaines déjeunèrent en tête à tête, sans un mot, Emma encore trop honteuse de son geste au réveil.
- Maman, commença Henri en s'installant également à table avec elles, Martha a eu une idée terrible. Je sais que vous pensiez repartir aujourd'hui en Corse mais elle propose que vous restiez une journée de plus pour visiter Paris et demain matin, vous repartez.
- Ecoute chéri, c'est très gentil de sa part, mais Régina a déjà sacrifié 2 jours de son séjour pour m'accompagner et
- J'adorai, les interrompît la brune, j'ai toujours rêvé de visiter Paris, je serai ravie de prolonger notre escapade. Surprise, Emma la regarda, bouche bée. Enfin, si vous êtes d'accord Miss Swan pour m'accompagner.
- J'en serai ravie, lui répondit la blonde, touchée qu'elle veuille de sa compagnie malgré tout.
Henri se racla la gorge, brisant leur échange de regard.
- Est ce que... seriez-vous d'accord pour que je vienne avec vous, demanda timidement l'adolescent.
- Euh je ne sais pas, répondit la blonde en le taquinant, à quoi pourrait bien nous servir un adolescent ivrogne handicapé ?
- peut être de guide, répondit la brune sur le même ton, et encore !
- ah ah ah, lança Henri en imitant un rire forcé. Vous êtes cruelles ...mais trop cools. Je vais vite me préparer. Puis il partit en courant dans la chambre de son correspondant, surexcité.
- Merci pour lui, chuchota Emma, je crois qu'il vous adore
- Je crois que je l'adore aussi.
Tous prêts, ils partirent tous les 3 en direction du métro. Henri semblait connaitre très bien le quartier et savait exactement où emmener les jeunes femmes. Ainsi, après 10 minutes, ils descendirent à la station de métro Pigalle.
- où est ce que tu nous emmènes Henri ? demanda sa mère
- t'inquiètes, laisse faire le guide, répondit l'adolescent, sûr de lui. Puis il demanda sa route à un passant et ils grimpèrent une rue et arrivèrent devant un mur bariolé de calligraphies de près de 40m².
- regardez-moi je vais vous prendre en photo, dit Henri le téléphone à la main gauche tandis qu'Emma essayait de comprendre ce dont il s'agissait. Les deux femmes se rapprochèrent et posèrent devant, ce qu'Emma ne savait pas, le mur des je t'aime. Multipliant les poses pour le plaisir d'Henri, Régina finit par embrasser Emma sur la joue au moment même où Henri les photographia. Le jeune homme était comblé, obtenant une photo inoubliable. Il avait décidé de les mitrailler de photos. Si ma mère ne voit toujours pas à quel point Régina la rend heureuse, les images parleront d'elles-mêmes, se dit Henri. Ils flânèrent pendant une bonne heure dans le quartier puis ils reprirent le métro, descendirent direction Maubert-Mutualité et s'arrêtèrent à La Bouteille d'or, une taverne de 1631 fréquentée en leurs temps par Molière et Voltaire. Ils déjeunèrent en terrasse offrant une vue exceptionnelle sur les bouquinistes des quais et Notre-Dame de Paris.
Rassasiés, les 3 touristes reprirent leur visite et atterrirent dans un énorme marché aux fleurs et aux oiseaux. Bondé de monde, Emma pris la main de Régina et d'Henri afin qu'ils ne séparent pas. La visite continua ainsi tout l'après-midi, Emma et Régina, doigts liés, sous les yeux comblés d'Henri. En fin d'après-midi, ils se promenèrent au jardin du Luxembourg et trouvèrent la superbe Fontaine de Médicis, porte-bonheur des amoureux. Discrètement, Henri y jeta une pièce et fit le souhait que les deux femmes finissent ensemble. Puis Emma appela un taxi pour les ramener chez leurs hôtes, Régina commençant à boiter.
Régina et Martha préparent le diner pendant qu'Henri, Emma et Sam regardaient les photos prises par l'adolescent durant la journée. Elle adorait la dernière photo prise par un passant où ils étaient tous les 3 en train de faire des grimaces, ils semblaient tellement heureux ensemble.
En fin de repas, Marta, se leva, interdisant les américaines de faire de même et partit chercher le dessert, suivit par Henri et Sam. Le père s'excusa et sortit fumer sur la terrasse, laissant les deux jeunes femmes seules.
- Merci Régina pour ce délicieux repas. C'est vraiment gentil.
- Alors pour le plat chaud, je n'ai fait qu'exécuter les ordres, par contre, le dessert vous m'en direz des nouvelles
- Je ne vous crois pas quand vous dites qu'on vous appelle la méchante reine
- Qui vous dit que je ne vais pas vous empoisonner avec mon dessert ? taquina la brune
- Qui vous dit que je n'ai pas envie d'être empoisonnée ? répondit la blonde du tac au tac, continuant leur petit jeu de séduction. Sur ces mots, Marta entra à la salle à manger, une tarte aux pommes entre les mains. Une fois le dessert englouti, Emma et Régina débarrassèrent pendant que la française préparait le café et se retrouvèrent l'une en face de l'autre dans le couloir étroit menant à la cuisine.
- Elle était merveilleuse votre tarte, Régina
- Oui et que très faiblement empoisonnée
Puis feignant une attaque au cœur, Emma se tint la poitrine en s'approchant de Régina.
- Je me meurs
- Il faut vite que je vous trouve un prince charmant, enchaina la brune en s'éloignant
- Je pense qu'une reine suffira, répondit la blonde sérieusement plaquant Régina contre un mur. Leurs poitrines se touchaient, leurs souffles se mêlaient, leurs cœurs battaient à tout rompre. Leurs lèvres se rapprochaient très lentement, laissant la possibilité à l'autre de faire marche arrière. Emma ferma les yeux et sentit Régina s'approcher dangereusement lorsque le téléphone de Régina se mit à sonner. Emma rouvrit aussitôt les yeux et put voir le nom de Robyn sur l'écran. Régina s'empressa de répondre en s'écartant, ce qui n'empêcha pas Emma d'entendre le début de la conversation.
- Bonjour chéri, je suis tellement contente que tu m'appelles...comment vas-tu ?... tu me manques tellement, j'ai hâte de te revoir...
C'en fut trop pour Emma qui partit s'isoler dans la salle de bain et passa un rapide coup de téléphone à Graham. Elle lui raconta sa journée idyllique et ce qu'elle venait d'entendre de Régina. Elle était furieuse qu'elle se joue d'elle ainsi. Graham n'eut pas le temps d'en placer une qu'Emma dût raccrocher, Henri l'appelant pour boire le café.
Elle le rejoignit à table et Régina revint s'installer à côté de la blonde, l'air de rien tandis que la blonde se maitrisait pour ne pas exploser. Son téléphone vibra et un message de Graham s'inscrivit sur son écran.
" Moi aussi, je suis amoureux "
Régina, qui eu le temps de lire le message avant que l'écran ne s'éteigne, crispa son visage et détourna la tête. C'est à ce moment que le père de famille ouvrit la porte fenêtre du salon et appela Régina pour qu'elle le rejoigne dehors, ce qu'elle fit immédiatement.
- Qu'est ce qu'il lui veut ? demanda Emma à Henri, sur la défensive. L'adolescent haussa les épaules, ce qui finit par sérieusement irriter la blonde. Puis Marta revient à table et les deux femmes burent leur café, tandis que Regina et le français restaient dehors à discuter voir même rire ensemble. Emma fulminait. Régina se moquait clairement d'elle. Comment pouvait-elle être capable de dire des mots d'amour à Robin alors que quelques secondes avant, elle s'apprêtait à embrasser la blonde ?
Au bout de 20 longues minutes, les deux bruns rentrèrent enfin, sous les yeux assassins de la blonde. Le père de famille partit s'installer sur le canapé pour regarder la télé, tandis que Régina s'installait à table à côté d'Emma. C'est alors qu'Henri, voulant à tout prix rapprocher les deux femmes, en profita pour lancer, l'air de rien
- Pourquoi vous ne vous tutoyez pas toutes les 2 ?
- Henri ! s'énerva la blonde, en quoi cela te regarde ?
Quoique surpris par l'air agressif de sa mère, il poursuivit : Ben quoi ! Vous êtes copines, c'est bizarre tous ces " vous" !
- Il n' a pas tord, répondit la brune
- Quoi ! c'est vous qui dites ça ? Vous vous foutez de moi, vous avez du mal à m'appeler par mon prénom et vous voulez me tutoyez ? Il est si moche que ça mon prénom d'ailleurs ? Je suis sûre que même l'autre bouffeur de grenouilles vous l'appelez par son prénom ! s'emporta Emma
- un autre café ? interrompît la française, mettant fin à cette conversation houleuse et ne comprenant pas l'échange entre les 2 femmes. Henri quand à lui, s'en voulait d'avoir lancer ce sujet, il voyait bien que les 2 femmes étaient fâchées et se lançaient des regards meurtriers.
La française s'empressa de débarrasser les tasses sous une tension plus qu'électrique entre les deux américaines qui rejoignirent très rapidement leur chalet.
- Et bien, je ne sais pas quelle mouche vous a piquée mais je sens que ça va être sympa de dormir avec vous ce soir, lança la brune
- Ah c'est bon ! Je ne vous ai pas demandé de venir avec moi en France, MERDE ! Et si ma compagnie ne vous plait pas, allez demander à Marta si elle ne veut pas vous laisser sa place dans son lit, je suis que l'autre abruti saura vous satisfaire ! Sa phrase fut à peine terminée que Régina lui mit une gifle monumentale, les yeux noirs de colère. Puis elle pris quelques affaires et s'enferma dans la salle de bain. Emma savait qu'elle avait méritée sa gifle et s'en voulait déjà énormément. Lorsque Régina sortit, en nuisette et démaquillée pour la nuit, la blonde vit les yeux rougis de la brune.
- Régina, je suis v...
- Nous n'avons plus rien à nous dire MISS SWAN. Puis elle se coucha et se tourna sur le côté, mettant un terme à la conversation. Emma, désemparée, pris un coussin, et partit s'installer toute habillée dans la baignoire. Elle s'en voulait énormément d'avoir poussé à bout la brune. La brune la faisait tourner en bourrique et elle avait le don de lui faire dire des choses stupides. Ou bien c'était Emma qui avait le don de dire et faire des choses stupides en présence de Régina. La policière était complément perdue et le fait d'être sans cesse avec l'avocate ne l'aidait pas. Elle avait besoin de comprendre ce qu'il lui arrivait. Elle ne s'était jamais comportée de manière aussi bizarre, à s'énerver ainsi ou à sourire sans avoir pourquoi. Jamais elle ne s'était sentit aussi jalouse, elle avait eu envie de frapper l'homme juste pour avoir passé quelques minutes avec sa brune. Justement, ce n'était pas sa brune et cela lui faisait du mal de le reconnaitre. Et ce constat lui faisait monter les larmes aux yeux. Son cœur se serrait et elle avait l'impression de manquer d'air. Dans quelques jours, elles ne se verront plus et Emma savait que cela allait être l'abandon le plus douloureux qu'elle aura vécu. Même lorsqu'elle avait cru que les Hilton allaient l'adopter et qu'ils l'avaient finalement ramener à l'orphelinat , la douleur avait été moins grande. Et de voir la brune si triste lui donnait l'impression d'avoir le cœur qui saigne.
Puis Emma repartit discrètement dans la chambre pour prendre ses affaires et voir si elle pouvait s'expliquer. Cependant Régina semblait déjà dormir. Sur la pointe des pieds, elle retourna dans la salle de bain, se changea et fit sa toilette. Enfin, elle s'allongea dans son lit de fortune. Et lorsqu'elle fermait les yeux, elle revoyait la colère de la brune puis sa tristesse. Oui, Emma avait cru qu'elles avaient flirté toute la journée. Oui Emma était furieuse que Régina sorte avec Robin, cet abruti qui ne la méritait pas. Oui, elle était jalouse que Régina rigole avec un autre. Mais non, elle n'était pas prête à la perdre. Elle n'avait jamais été autant attaché à quelqu'un d'autre qu'à son fils et s'il fallait se contenter de son amitié, alors elle le ferait. Et si le téléphone de la brune n'avait pas sonné, l'aurait-elle embrassée ? Elle parvint cependant à s'endormir au bout de quelques heures, épuisée, et promettant de tout faire pour se pardonner de la brune.
