Chapitre 4 : Engagement des hostilités.
J'avais attendu ce vendredi avec une impatience refoulée. Je n'étais pas spécifiquement une personne qui pouvait faire preuve de sang-froid de manière constante, cela demandait une maîtrise de soi que je ne possédais pas encore. Alors, ma capacité à rester calme et rationnelle dans des situations compliquées était limitée dans le temps. Or, cela faisait cinq jours d'affilés que j'étais en proie à des envies de meurtres. Cinq jours à devoir continuellement faire preuve de bienséance en restant polie, en subissant les remarques et les pics de ces deux hyènes. Eira et Aïna.
Ma colocataire de chambre, prénommée Aïna, s'était avérée être une copie presque conforme de ma camarade de classe Eira. Elle prenait juste moins de pincette dans ses paroles, en faisant preuve de plus de franchise en accord avec ses pensées. Elle me l'avait clairement dit, elle ne m'aime pas parce que je donnais trop, selon elle, l'image de la jolie européenne parfaite que les garçons veulent épouser. En vérité, quand elle l'avait formulé à haute voix, j'étais très surprise car je ne comprenais pas pourquoi je leur portais autant d'intérêt. Je n'étais absolument pas parfaite. J'étais égoïste, capricieuse, exigeante et arrogante. Je ne me trouvais pas aussi jolie qu'elle le pensait, mais dans ce pays, j'étais classée dans une catégorie qui attirait les hommes. J'étais grande, occidentale, et j'avais des formes, alors qu'elles étaient petites, brunes et plates. J'avais dû mal à croire que ces deux pestes me vouaient une certaine malveillance juste pour cette raison, juste parce que j'étais différente.
Dans tous les cas, la première conversation avait été un désastre des plus totales. Et en ce dernier jour de la semaine, j'étais tendue comme un string qui aurait rétréci au lavage. La journée, je devais supporter Eira avec nos habituelles joutes verbales, et le soir, c'était Aïna qui prenait la relève avec une approche bien moins déguisée dans ses paroles. Alors je n'attendais qu'une seule chose à l'heure actuelle : Rentrer à l'Ambassade et respirer de l'air non pollué par leur puérilité malsaine.
Je m'installai à une table vide, bien décidée à prendre mon repas seule à la pause du midi. J'avais pris l'habitude de squatter la même table dans un coin au fond du réfectoire pour être en paix, sans devoir faire semblant. C'était pour le moment, le seul instant reposant que je pouvais m'octroyer car je refusais toute demande pour déjeuner en ma compagnie. Mais Eira était une jeune fille tenace et déterminée, alors elle n'avait pas hésité à changer de sa table de prédilection, au centre du réfectoire, pour se poser sur celle à côté de moi avec ses copines, le club des cheerleaders.
Eira était le capitaine de ce club, et cela ne m'avait clairement pas étonnée, même si elle était petite pour ce rôle, elle avait l'allure d'une pompon girl. Un visage magnifique, un sourire éblouissant et un corps entretenu. En soit, quand je la regardai, je la trouvai dix fois plus désirable que moi, j'avais même pensé que si j'aurais été un homme, je serai probablement tomber sous son charme. Enfin, les goûts et les couleurs, cela ne se discutait pas.
- Je peux m'asseoir ici ?
Je relevai la tête vers un garçon, plutôt mignon, qui se tenait devant moi avec son plateau dans les mains. Il me souriait, un sourire un peu charmeur, comme s'il tentait le premier pas pour s'approcher de moi. Mais le hic, c'était que je ne le connaissais ni d'Eve ni d'Adam, je ne me souvenais pas lui avoir adressé la parole ou l'avoir croisé dans un couloir, ou alors je n'avais pas fait attention. Ce qui était une option fort probable.
- Désolée, je préfère manger seule, répondis-je en affichant un sourire de circonstance.
- Oh je vois, une autre fois peut-être ? Ajouta-t-il, ne se laissant pas abattre par mon refus.
J'allais ouvrir la bouche pour nier encore une fois, mais Eira, à proximité de nous, me devança.
- Heeee, incroyable, notre chère Prudence vient de remballer le capitaine de l'équipe de foot ! S'exclama-t-elle assez fort pour que les personnes environnantes puissent l'entendre.
- Le pauvre ! Ajouta une des filles de sa troupe, en se moquant du garçon.
J'étais un peu gênée pour lui qui était en train de se faire humilier publiquement alors que ce n'était pas mon intention de lui faire subir ça. Mais c'était sans compter sur cette troupe de bouffonnes horripilantes qui ne pouvaient pas s'empêcher de mettre leur grain de sel.
- Excuse-la Makito-kun, elle mange seule et refuse que quiconque partage sa table, comme si personne n'était assez bien pour s'asseoir à sa table, continua Aïna d'un ton qu'elle rendait désinvolte.
- Comme si c'était une princesse, commenta Eira en riant.
Je serrai les dents, leur petit manège me pompait l'air et je n'avais qu'une envie, c'était de me lever et de claquer leur tête dans leur assiette. Le capitaine de l'équipe de foot dû se sentir mal de cette humiliation, il nous lança, autant à elles qu'à moi, un regard noir, voir dégoûté, avant de quitter les lieux d'un pas pressé. J'étais peinée pour lui, il n'avait rien fait de mal à part tenter sa chance, mais elles avaient profité de cette situation pour s'attaquer à moi en l'humiliant.
Il ne me reste que 4h à tenir et je pourrai relâcher la pression, je peux y arriver.
- Oh ! Mais maintenant que tu le dis, c'est vrai qu'elle a une allure de princesse comme dans les dessins animés d'Europe ! Rit une de ses amies.
- Elle ne veut pas se mélanger avec la basse-cour que nous sommes, continua Aïna d'un ton hautain.
- Digne d'une princesse de France, ricana Eira
Je serrai les poings, et soufflai, ça va bien se passer.
- J'ai une idée les filles ! Reprit Eira avec un grand sourire sur ses lèvres. Et si nous l'appelons comme ça ? Elle ressemble vraiment à une princesse avec ses longs cheveux blond, ses beaux yeux et sa belle peau blanche, continua-t-elle d'un ton qui ne ressemblait en rien à des compliments.
- En plus de ses gestes et sa posture, combla Aïna sur le même ton, presque avec dédain.
- Une princesse comme dans les contes occidentaux, conclut une des filles dont je ne connaissais pas le prénom.
- Tout à fait, valida Eira, fière de son idée.
Elles tournèrent toutes leurs visages vers moi, affichant un sourire qui se voulait doux, mais il m'était impossible d'ignorer l'animosité qui pétillait dans leurs regards. Je serrai mes poings tellement forts, que mes ongles se plantaient dans ma chair, me faisaient souffrir au passage, mais c'était ça ou je me levais, et si je me levais, ça serait pour faire un massacre, bonne pour finir en prison. Enfin même pas à cause de mon immunité diplomatique, mais ça précipitera mon retour en France avec mon père lié au scandale politique que cela déclencherait.
Malheureusement pour moi, mes actes pouvaient affecter la position et les relations diplomatiques de mon père, c'est pourquoi je me devais de toujours réfléchir à deux fois avant d'agir. Ce qui n'était pas toujours évident pour une adolescente de seize ans de faire preuve de sagesse et de bon sens.
Ce qui me mettait dans un tel état n'était pas uniquement dû aux conséquences qu'avait subi ce pauvre jeune homme, qui maintenant devait me détester, mais aussi pour ce surnom qu'elles m'attribuaient. C'était mignon hein ? Mais en examinant bien leur conversation, et leur façon de s'exprimer, c'était tout simplement du racisme emmitouflé. Elles n'ont pas cessé de dire « comme les occidentaux » ou « de France » ou « d'Europe ». On pourrait croire que c'était que de banales comparaisons, sauf que ces comparaisons, elles pullulaient tous les jours de façons diverses et variées, et de manière incessante.
Mais aujourd'hui, elles salissaient le surnom que mon père me donnait.
J'avais la rage au ventre.
J'avais pensé sans l'ombre d'un doute que je tiendrai sans problème face à ces péteux de la pampa japonaise, croyant que ça serait bien plus facile que ceux de la capitale. Mais j'avais juste complètement tort. Qu'importe que vous soyez européen ou asiatique, riche ou pauvre, de la capitale ou de la campagne. Quand vous êtes racistes et méchants, il n'y avait pas de frontière et pas de limite. J'en avais la preuve indéniable après avoir passé seulement une semaine dans cette foutue académie.
Je n'avais plus aucun appétit alors que j'avais seulement consommé la moitié de ma portion. Je pris mon verre d'eau d'un geste que je devais contrôler bien plus que ce que mon corps avait l'habitude de faire pour le vider d'une traite. La colère m'assoiffait.
Dans un mouvement mécanique, je me levai en les ignorant totalement, fermant complètement mon esprit au monde. Sans y réfléchir, j'avais déposé mon plateau sur le tapis roulant, mes pieds me guidaient tout seul vers la sortie et pris le chemin des premières toilettes pour filles qui se trouvaient sur ma route.
- Respire, tout va bien se passer, respire … Murmurais-je pour moi-même.
Je fis couler de l'eau pour m'asperger le visage. La fraîcheur était bienvenue alors que mon corps était bouillant de ressentiment néfaste. Je répétai plusieurs fois l'opération, n'oubliant pas de passer ma main humide sur ma nuque pour me détendre davantage. Heureusement pour moi, mon mascara, seul maquillage présent sur moi alors que c'était interdit par le règlement, était waterproof.
- Frapper les gens, c'est mal Prudence, me parlais-je à moi-même en contemplant mon visage dans le miroir.
Pourtant, Dieu seul savait à quel point ça me démangeait les mains de leur coller deux trois claques bien méritées et de les plaquer au sol, surtout que j'en avais les capacités. Et aussi que j'avais envie de pleurer, de frustration, pas de peine, non, je n'étais pas aussi fragile, mais j'avais la gênante manie de pleurer quand j'étais très énervée, brisant toute crédibilité.
Je n'avais pas eu la notion du temps passé dans les sanitaires féminins, mais c'était nécessaire pour reprendre contenance de mon état émotionnel. Je ne devais absolument pas montrer que leurs manigances avaient enfin réussi à m'atteindre un peu, il était totalement exclu de leur donner ce plaisir. Elles déployaient tellement d'efforts pour atteindre ce but, c'était tout simplement inconcevable pour moi de leur fournir gain de cause. Plutôt mourir écrasée par un bus que cela.
J'expulsai l'air de mes poumons de façon exagérée et visualisait que cela représentait ma frustration. Une image mentale pour me permettre de reprendre le contrôle de mes pensées et retrouver le calme intérieur. Je consultai ma montre accrochée à mon poignet pour constater que j'avais plus que cinq minutes pour regagner ma salle de classe avant que les cours de l'après-midi ne débutent.
Je devais me blinder d'une amure. À ce rythme-là, ce n'était pas du béton qu'il me fallait pour me protéger de ce harcèlement, mais d'un alliage digne d'un coffre de banque. J'avais déjà bien saisi que je ne devais plus rien attendre de personne en ces lieux.
Les personnes avec qui j'aurais moins de difficulté à côtoyer, c'était ceux du club équestre. Je ne pouvais pas qualifier nos relations d'amicales, car eux comme moi, avions mis une certaine distance à nos conversations, se contentant de politesse, de respect et de travailler en équipe sans une once de méchanceté quand cela était nécessaire. C'était juste neutre, ils ne cherchaient pas spécialement à vouloir sympathiser avec moi, mais ils ne me montraient aucune animosité. Ils semblaient plus intimidés par mon niveau en tant que cavalière qu'autre chose. C'était déjà ça de gagné, le seul petit espoir de gagné.
Maintenant, je n'attends plus rien de personne à Shiratorizawa.
Je sortais des toilettes, croisant aussitôt sur mon chemin le garçon aux cheveux rouges. Tendo Satori. Celui qui était assis derrière moi en classe. Celui qui avait un regard inquisiteur, comme s'il pouvait deviner mes pensées, c'était déstabilisant. J'avais appris son nom parce que j'avais entendu des filles de ma classe lui demander si elles pouvaient venir à l'entraînement de l'équipe volley dont il faisait partie. Nous nous étions jamais adressé la parole et j'avoue vouloir me subtiliser à son regard autant que cela m'était possible. Cependant, là, c'était irréalisable vu qu'il passait au même moment où je quittais les toilettes. Il était accompagné du bulldozer qui avait failli signer mon arrêt de mort prématurément en début de semaine. Il posa son regard olive sur moi en affichant un visage neutre quand son ami se stoppa. J'avais su le lendemain que le bulldozer qui m'avait percuté n'était d'autre que LA star, LE champion de l'équipe de volley, celui que toutes les filles admiraient sans jamais avoir osé l'approcher par peur de lui.
- De Villiers-san, dit Tendo en plissant ses petits yeux tout en s'arrêtant.
- Tendo-san, répondis-je par automatisme.
- Oh ! Tu as retenu mon nom, sursauta-il en prenant une mine surprise. T'as vu ça Wakatoshi-kun, elle a retenu mon nom, dit-il en d'un ton jovial en regardant son camarade.
- Hum, se contenta d'acquiescer son interlocuteur.
Je ne comprenais pas vraiment la réaction de Tendo qui semblait très naturelle et spontanée, c'était presque apaisant comparé aux faux semblants des cheerleaders.
- Tu as retenu le mien aussi, me contentai-je de faire remarquer.
- C'est normal, tous les deuxièmes années ne font que parler de toi, c'est presque impossible de ne pas le connaître, dit-il en penchant la tête sur le côté en haussant un sourcil.
Je savais qu'on parlait beaucoup de moi, je ne pouvais pas ignorer ces regards et ces murmures dès que je circulais dans les couloirs, mais l'entendre me le confirmer me déplaisait énormément.
Quand arrêteront-ils de me prendre pour une bête de foire ?
- Je vois, répondis-je d'un ton un peu plus dur que je l'aurais voulu.
- Humm, fit-il en plaçant ses mains dans ses poches en me scrutant de son regard malicieux pendant de longues secondes. Bon, on va en cours ? Finit-il par dire pour casser ce blanc pesant qui s'était installé.
J'acceptai et les suivit en silence jusqu'à notre salle de classe. Ils n'avaient pas engagé davantage la discussion, mais je n'aurais su dire si ce silence était plus appréciable que si nous avions continué à parler car je ne me sentais pas très à l'aise à leurs côtés. Ushijima, lui poursuivit sa route une fois arrivé devant notre porte, ne faisant pas partit de notre classe.
Pourtant, c'était l'une des rares conversations qui s'était déroulée normalement, sans arrière-pensée, sans chercher à vouloir faire du mal.
À l'instant où la sonnerie, signalant la fin des cours, fit son travail, je rangeai presque un peu trop rapidement mes affaires et quittai les lieux sans un regard derrière moi. J'avais qu'une hâte, c'était de rentrer chez moi.
J'avais prévenu la présidente de mon club que le vendredi je ne participerai pas aux leçons car je rentrai à Tokyo. Elle ne s'en était pas formalisée ne cherchant pas plus de détail, et même si elle en avait demandé, je ne lui aurais apporté aucune réponse supplémentaire.
J'avais parcouru la distance entre le bâtiment des deuxièmes années jusqu'aux dortoirs des filles d'un pas pressé. Il m'avait fallu qu'une dizaine de minute une fois dans ma chambre pour récupérer mes biens que je ne voulais absolument pas laisser ici et de les fourrer dans un sac de sport que le lycée m'avait fourni. Au moment où je refermais le zip, mon téléphone bipa, signalant la réception d'un message.
À : Moi.
De : Service de sécurité.
Nous sommes devant le lycée.
Cela venait du téléphone de garde du service de sécurité de l'Ambassade qui était venu me chercher pour me ramener à Tokyo en voiture. J'avais pourtant proposé à mon père de rentrer à la capitale en prenant le train à Sendai, mais il avait refusé catégoriquement, préférant que ce soit nos gardes du corps qui s'occupent de mon transport tous les week-ends. Je ne m'y étais pas opposée, cela m'évitait de galérer à prendre un bus jusqu'à la gare et ensuite me coltiner le train.
Au lieu de perdre du temps à répondre, je pris le chemin de la sortie en prenant le temps de verrouiller la porte de ma chambre. Il était seize heures et j'avais au minimum quatre heures de route pour regagner Tokyo. Ça sera certainement les quatre heures les plus longues à tenir, mais j'étais impatiente d'entrer dans la voiture diplomatique que je pouvais apercevoir au loin, pile devant le portail du lycée.
Sa présence avait attiré l'œil des élèves qui sortaient pour retourner à leur domicile. Deux hommes en costume sombre étaient postés devant un 4x4 Range Rover noir et attendaient ma venue. Je courrai jusqu'à eux, voulant absolument m'échapper d'ici, de retrouver un endroit où je me sentirais en sécurité et en confiance, en mettant toutes ces histoires de lycée derrière moi pour quelques heures avant de devoir remettre les pieds ici le dimanche soir.
- Mademoiselle, me saluaient les deux hommes en français.
L'un d'eux pris mon sac pour le mettre dans le coffre pendant que le second m'ouvrait la porte à l'arrière du véhicule.
- Attends ! T'as fait tomber quelque chose ! Entendis-je crier dans mon dos alors que je m'apprêtais à grimper dans la voiture.
Je me retournai pour voir un garçon aux cheveux blond cendré désordonné, en tenue de sport, accompagné de quelques garçons appartenant à la fameuse équipe de volley. Il ramassa quelque chose par terre devant le portail, puis il se mit à courir seul vers moi.
- Tiens, tu l'as fait tomber ça en courant, me dit-il en me tendant mon mouchoir qui avait dû effectivement glisser de ma poche.
- Merci, répondis-je en le récupérant en peinant à sourire, je n'en avais plus la force ni la motivation.
- Je m'appelle Semi Eita, je suis en deuxième année, enchanté, se présenta-t-il avec un air sérieux en s'inclinant légèrement.
Il voulait certainement juste faire preuve de politesse en se présentant vu que c'était la première fois que nous échangions des mots. Mais je voulais expédier la chose rapidement, ma volonté était de quitter les lieux et il ne faisait que me retenir. Bien sûr, il avait simplement été gentil en ramassant ce que j'avais perdu, mais il était de cette équipe de volley apparemment si grandiose auquel ce lycée vouait presque un culte. Alors, je ne l'aimais pas trop. C'était puéril de ma part, je le savais.
- Prudence De Villiers, enchantée, fis-je en copiant la gestuelle. Merci encore et au revoir, terminai-je cette sommaire présentation en me glissant dans la voiture que le garde ferma aussitôt, coupant court à toute éventuelle réponse de sa part.
À travers la vitre teintée, je le vis rejoindre son groupe qui reprit aussitôt leur course en dehors du lycée. Tendo faisait partit du groupe, il avait mis plus de temps avant de suivre le mouvement. Je savais qu'il ne pouvait pas me voir derrière la vitre, mais j'avais la sensation qu'il le pouvait, qu'il me voyait sans problème.
Ce mec était vraiment étrange, mais au moins, il avait agi normalement avec moi.
La voiture démarra et s'engouffra dans la circulation, partit pour quatre heures de trajet. J'étais juste épuisée de cette semaine, mes épaules se détendaient instantanément une fois que le complexe de Shiratorizawa avait quitté mon champ de vision, comme si un poids venait enfin de s'envoler, laissant place à une fatigue que je n'avais pas soupçonné. Je mis des écouteurs sans fil et activer de la musique via mon téléphone avant de m'endormir quelques minutes seulement après les premières mélodies.
