Chapitre 2 : La technique de Sasori
Deidara marchait dans le couloir, songeur. Il commençait à trouver le temps long. Deux semaines qu'il était arrivé au repère, et il n'avait pas encore eu la moindre mission. Sasori avait dit qu'il fallait d'abord qu'il soit prêt, qu'ils sachent travailler en équipe, mais il n'avait pas revu le marionnettiste depuis, et ce n'était pas de cette façon qu'ils pourraient apprendre à collaborer. L'homme ne semblait pas fréquenter la cuisine où le salon commun, et le blond ne l'avait pas non plus croisé dans l'immense salle de bain. A la réflexion, c'était mieux ainsi, il grimaça en imaginant à quoi pouvait ressembler la masse hirsute qui lui servait de partenaire sans ses vêtements, mais il n'aima pas la vision qu'il s'imagina. Se forçant à changer de pensées, il longea les couloirs pour rejoindre sa chambre, mais quand il arriva devant la porte, son partenaire s'imposa à sa vision.
- On va s'entraîner, lâcha le plus âgé de sa voix cassante.
- D'accord, acquiesça le blond, intrigué.
Il fit demi tour, suivant son aîné en silence. Il se demandait quel genre de technique il utilisait, après tout, depuis son intégration, il n'avait rien appris sur le shinobi, si ce n'est son nom, la place qu'il occupait dans ce groupe et son talent utile de marionnettiste, quelque chose qui lui semblait flou à imaginer concrètement. Ils sortirent à l'extérieur et s'éloignèrent pendant quelques minutes. Sasori avait bien conscience du potentiel de son nouveau binôme, et il préférait éviter d'atteindre leur QG.
- Danna ? demanda alors le blond.
La masse sombre se tourna vers lui.
- Comment m'as tu appelé ?
- Danna... répéta Deidara avec moins d'assurance que la première fois. Vous êtes plus âgé, et plus expérimenté, en plus je viens d'arriver, j'imagine que vous êtes un peu comme un sensei pour moi, non ?
Sasori ne répondit rien et continua à avancer. Après un instant, il reprit la parole.
- Et tu voulais me dire quoi ?
Se sentant encouragé, le jeune ninja d'Iwa se lança.
- Je me posais des questions sur votre technique. Puisque nous allons travailler en équipe, pourriez vous m'en parler un peu ?
Sasori se retourna pour lui faire face, vrillant ses petits yeux sombres dans le regard azur de son partenaire, qui réprima un frisson. Il dégageait une aura obscure effrayante et repoussante.
- Comme toi, je maîtrise un art et je m'en sers pour combattre. Je suis un marionnettiste.
- Et ça consiste en quoi ?
- Je fabrique des pantins, et ils me servent d'armes. Je peux aussi manipuler les choses autour de moi.
- Dingue, comment ça marche ?
Deidara venait à peine de poser sa question qu'il sentit son bras se lever et ses jambes le déplacer, sans qu'il n'ait rien choisi. Cela dura quelques secondes, puis il se figea de nouveau. Sasori reprit la parole.
- Je créé des fils de chakra que je relie à un corps, un pantin ou un objet, ensuite je n'ai qu'à bouger les doigts pour le manipuler.
- Je n'ai rien vu ni senti.
- C'est toute la subtilité de la technique. Quelques rares shinobis peuvent percevoir les fils, soit les adeptes de cet art, les ninjas qui s'entraînent à les voir, ou bien ceux dont les yeux, puissants, peuvent capter le chakra.
- Genre l'autre con d'Uchiha ?
- Mmh, je suppose que le sharingan peut en effet, avec de l'entraînement... Les fils sont invisibles et difficiles à discerner, mais si les pupilles d'Itachi ont d'autres propriétés, je pense qu'elles peuvent les percevoir avec un peu d'effort. Je pensais plus à un autre clan de Konoha, les Hyuga. Leur iris sont faits pour discerner le chakra au travers même du corps.
- D'accord je vois. Et quelles sont les faiblesses de cette technique ?
Sasori plissa les yeux, méfiant.
- Pourquoi veux tu le savoir ?
- Et bien, j'imagine que ce sera mon rôle de parer à ces faiblesses avec mes capacités pour rendre notre association infaillible.
Le plus âgé hocha la tête, son raisonnement était tout à fait juste.
- Tu es un garçon intelligent Deidara. J'ai toutefois déjà trouvé comment parer à la majorité des failles de ma technique. Je vais te parler un peu plus en détails de mon art, mais je ne te dirai pas tout. Je ne suis pas quelqu'un qui parle beaucoup, et encore moins de mes points faibles.
Deidara réprima l'envie de soupirer d'agacement, ne souhaitant pas énerver l'homme en face de lui, qui se révélait un peu plus dangereux à chaque instant. Il préféra donc parler avec précautions.
- Entendu, je comprends. Dites moi simplement ce qu'il est important de connaître. Je m'adapterai.
Cela lui avait coûté, et vu comment le plus âgé le fixait en silence, il l'avait remarqué. Il ne fit toutefois aucun commentaire. Sasori lui expliqua donc en quoi consistait son art, et comment il le pratiquait. Il lui parla des fils de chakra, de la façon dont il s'en servait, de la précision que nécessitaient ses gestes, il lui montra quelque uns de ses pantins, lui offrant une démonstration de leurs capacités. Il lui expliqua également que son meilleur atout était sa capacité à faire d'un cadavre une marionnette capable d'utiliser les techniques, même rares, du corps qui les possédait avant de mourir, en d'autres termes, il pouvait reprendre le potentiel de ses victimes pour les utiliser à sa guise. Le blond écouta attentivement tout ce que son aîné lui disait. Il devait comprendre un maximum de choses pour savoir comment utiliser son art aux côtés de son aîné, et il devait bien avouer qu'il était impressionné, et aussi un peu effrayé par les pratiques macabres que l'autre affectionnait. Une fois les explications données, ils s'exercèrent à travailler ensemble. Rapidement, ils se rendirent compte que Deidara pouvait couvrir Sasori, et attirer l'attention avec ses explosions, permettant à la technique si discrète de l'autre shinobi de frapper avec une extrême précision.
