I Think I Need Help

Traductrice: Mestissa

Pairing: Harringrove

Rating: M

Genre : Romance – Drama – Hurt/Comfort

Disclaimer:Traduction de la fanfiction deSunwarmed_Ash_tree_and_the_dreaming_Stag sur Ao3. Les personnages de Stranger Things ne m'appartiennent pas.

Résumé: Billy ployait sous la violence constante de Neil. Il savait qu'il ne sera jamais assez bon ou qu'il ne sera jamais le fils que Neil avait toujours voulu. Pas après que Max soit entré en scène. Il était désespéré et projetais sa colère sur un Steve Harrington qui ne voulait rien avoir à faire avec lui.

Steve ne supportait pas ce nouveau crâneur nommé Billy putain de Hargrove. Il était un connard avec tout le monde autour de lui et Steve en avait juste assez. Jusqu'à ce que Billy se ne présente à l'école avec une quantité importante d'ecchymoses et que Steve ne commence à se demander pourquoi.

Billy pourrait-il obtenir l'aide dont il a besoin avant qu'il ne soit trop tard ?

Blabla de la traductrice: De retour avec une nouvelle fiction en 23 chapitres. Tout le mérite de cette histoire revient à l'auteur !


I Think I Need Help

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Chapitre 19 – Heaven is a Place on Earth- Belinda Carlisle

Billy était assis sur le bord d'un quai, surplombant l'eau de la baie de San Francisco qui reculait jusqu'à la jetée 39. Il laissa ses jambes pendre du bois rainuré, les orteils à peine au-dessus de l'eau, la frôlant. Une légère brise d'été passa, poussant ses longues boucles devant son visage et submergeant ses sens d'une odeur d'eau salée. Ce n'était pas une odeur que la plupart des gens aimaient particulièrement, mais c'était une odeur qui lui manquait chaque jour depuis qu'il avait déménagé à Hawkins. Maintenant, tout ce qu'il sentait était de la merde de vache.

Il regarda l'eau presque immobile et sereine avec un soupir triste. Il n'avait jamais vraiment pris le temps d'apprécier la beauté des océans entourant la Californie, surtout les jours comme aujourd'hui. Le soleil frappait l'eau juste comme il faut, décorant les petites ondulations avec des reflets sur des kilomètres dans chaque sens. Il sourit narquoisement en regardant une paire de lions de mer lutter pour la domination sur un rocher particulièrement ensoleillé, ils lui rappelaient des chiens se battant pour un rayon de soleil dans la cuisine.

Il laissa ses yeux se fermer et prit une profonde inspiration, heureux de rester pour toujours dans cet endroit ensoleillé. Il ne s'était jamais senti aussi détendu de sa vie. Il pensait que c'était suffisamment sûr ici pour baisser sa garde, manquant les sons révélateurs de quelqu'un s'approchant derrière lui. Un toucher doux et tendre sur son épaule le fit sortir de son état zen.

«Billy ? Bébé ?»

Il se tendit à la douloureuse familiarité que la voix apportait, tout dans son corps lui criant de ne pas se tourner vers elle pour éviter la douleur. Mais il le fit quand même, sa mâchoire se crispant d'incrédulité.

«M...Maman ?»

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Steve ne pensait pas que quoi que ce soit puisse dépasser la peur effrayante qu'il ressentait quand il trouva Billy, battu et inconscient après son combat avec Neil il y a près d'un mois. Mais ça, ça ne s'en rapprocha même pas. Ce dernier combat aurait peut-être pu être aussi menaçant qu'une coupure de papier face aux dommages infligés au corps de Billy maintenant.

Steve n'avait pas bougé de la porte de la chambre du motel depuis plus de trois minutes. Tout ce qui s'était passé depuis que Hop avait enfoncé la porte avait semblé se déplacer au ralenti. Steve ne pouvait pas faire fonctionner ses membres même s'il le voulait.

Quand Steve avait posé les yeux sur Billy pour la première fois, il avait l'impression que quelqu'un avait frappé sa batte contre sa poitrine, faisant effectivement éclater ses poumons et arrachant son oxygène, le rendant complétement gelé. Billy était étendu sur le matelas crasseux du motel, nu, pâle et sans vie, dans une flaque de son propre sang. Steve essaya de ne pas regarder le mot gravé dans l'abdomen de Billy, mais ses yeux continuèrent d'y atterrir malgré ses meilleurs efforts. Billy était mort, Steve en était sûr. Quelqu'un avait assassiné Billy et Steve était arrivé trop tard pour le sauver. C'était sa faute.

Le choc et le chagrin le frappèrent comme une voiture sur l'autoroute 90. Il ne pouvait pas penser, il ne pouvait pas respirer, il ne pouvait rien entendre à cause du battement de sang dans ses oreilles. Ce ne fut que lorsque deux mains rugueuses le secouèrent qu'il se rendit compte qu'on lui parlait.

«HARRINGTON ! Reprends tes esprits ! Appelle le 911 ! J'ai trouvé un pouls, mais j'ai besoin que tu amènes quelqu'un ici, d'accord ? »

Les yeux de Steve se tournèrent immédiatement vers la forme immobile de Billy. Billy était- vivant ?

Ne fonctionnant que sur de l'adrénaline pure, il se précipita sur téléphone de la table de chevet, saisissant les chiffres aussi vite qu'humainement possible. Un répartiteur décrocha le deuxième anneau et il sentit son cœur se loger dans sa gorge.

«911, quelle est votre urgence ?»

Steve avala durement.

«N...Nous avons besoin de quelqu'un ici. Q...Quelqu'un a essayé de tuer mon petit ami. »

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Billy cligna des yeux plusieurs fois d'incrédulité, cela ne pouvait pas être réel. Sa mère ne pouvait pas être réelle. Elle était morte. Comment pouvait-elle être ici ? À moins que...

« S...Suis-je mort ?» demanda-t-il en tremblant, la voix juste au-dessus d'un murmure.

« Non bébé, mais tu es proche. » dit-elle honnêtement, la tristesse gravée dans chaque trait.

Elle se rapprocha, posant ses mains douces de chaque côté du visage de Billy et il frissonna à la chaleur qui enveloppa son corps d'un geste aussi simple.

«Putain, tu m'as manqué.» murmura-t-il, ne réalisant pas qu'il pleurait jusqu'à ce qu'il sentit de petits doigts essuyer ses larmes.

Soudain, elle l'attirait pour un câlin serré, et instantanément Billy sentit toute la douleur, tout le stress des 10 dernières années à vivre sous le toit de Neil fondre de son corps. De son vivant, elle avait toujours un moyen de le faire se sentir mieux, avec les gestes les plus simples. Ce n'était pas différent maintenant.

« Tu m'as manqué aussi bébé, chaque jour. »

Dieu comme elle lui avait manqué. C'était comme si un morceau de lui-même avait disparu tout ce temps et maintenant, avec elle à nouveau, il se sentait enfin guéri.

«Alors pourquoi es-tu parti ?» demanda-t-il brisé, ne réalisant pas à quel point il avait besoin de la réponse jusqu'à présent.

Elle s'écarta et lui fit un demi-sourire de culpabilité. Il regretta immédiatement d'avoir demandé. Il ne voulait plus jamais revoir ce regard sur son visage. Pas s'il pouvait l'aider.

«Je ne voulais pas bébé, mais j'étais malade. Je n'ai pas trouvé d'autre moyen d'échapper à la douleur que je ressentais chaque jour. Certains jours, je pouvais passer à travers, mais ça allait tellement mal bébé. Je suis tellement désolée Billy, j'aurais aimé ne pas l'avoir fait. J'aurais aimé faire plus d'efforts pour trouver de l'aide. Te quitter a été mon plus grand regret, mon plus grand échec, je suis vraiment désolée. »

Elle pleurait maintenant, les larmes colorant les deux côtés de son visage et la culpabilité de Billy s'intensifia.

«S'il te plaît, ne pleure pas maman, je suis désolé. Je ne voulais pas dire que... Tu m'as tellement manqué. J'ai pensé...J'ai pensé que j'avais fait quelque chose de mal. Neil...Il a toujours dit que tu étais parti à cause de moi. »

Sa tristesse fut instantanément remplacée par une férocité qui rivalisait avec celle de Neil. Cela le prit au dépourvu et lui fit peur. Mais elle n'était pas en colère contre lui, des années d'abus pourraient au moins l'aider à repérer cette différence.

«N'ose pas, pense une seconde que c'était de ta faute. Tu m'entends ? Ton père était un sale bâtard, je détestais chaque instant que j'étais avec lui. Tu es la seule bonne chose qui soit jamais sortie de mon mariage avec lui. »

Billy était sur le point de répondre mais Sarah détournait son regard de lui, regardant derrière comme si quelqu'un l'avait appelée. Elle se retourna vers Billy était un autre petit sourire, un qui faisait allusion à la tristesse avant de se pencher et de déposer un doux baiser sur son front.

«Il est temps pour toi de rentrer bébé.» dit-elle et les bras de Billy se resserrèrent autour de sa taille.

« Je ne peux pas rester avec toi ? » supplia Billy, ne réalisant pas qu'il pleurait jusqu'à ce qu'il sente des larmes pénétrer dans sa chemise.

«Je souhaiterai que tu puisses bébé» chuchota-t-elle, repoussant une boucle lâche, «Mais ce n'est pas ton moment.

-Ce n'est pas comme si j'avais quelque chose qui valait la peine de revenir.» marmonna-t-il, enfouissant son visage dans son épaule et reniflant, ne voulant pas perdre le temps qu'il lui restait.

Il la sentit commencer à s'éloigner et fronça les sourcils.

« Là bébé, tu sais que ce n'est pas tout à fait vrai. » dit-elle avec un sourire entendu et un sourcil haussé.

Billy rougit et cacha son visage.

Steve.

« Tu vois. » gloussa-t-elle, « Comment s'appelle-t-il ? »

La tête de Billy se releva et son cœur commença à battre dans sa poitrine.

Il. Merde, elle savait . Elle savait qu'il était gay. Merde, merde, merde.

«Je...Personne. Il n'y a personne. Je ne suis pas gay. »

Elle roula des yeux avec un rire doux et lui pinça le nez.

« Chéri, tu ne sais pas que tu ne peux pas mentir à ta mère ? »

Billy éclata de rire, la tension qui s'était accumulée dans sa poitrine se dissipa sous sa véritable approbation. Putain, sa mère lui manquait encore plus maintenant.

«Son nom est Steve. Il va à mon école.

-Steve.», répéta-t-elle, un beau sourire heureux sur son visage, «Et il te rend heureux ?»

La réaction instinctive de Billy était de dire non, surtout après leur récente dispute, mais même ce combat ne pouvait pas entacher le bonheur que Steve lui avait fait ressentir auparavant. Comme s'il valait le temps de quelqu'un. Le simple fait de penser à lui mit un sourire sur son visage.

« Ouais maman, il le fait. »

Elle hocha la tête en signe d'accord, repoussant la seule boucle tenace qui lui tombait toujours dans les yeux.

« Alors tu ne peux pas rester ici bébé, tu dois aller le voir. »

Le sourire de Billy s'évanouit.

«Mais… je ne veux pas te quitter.

-Je serai toujours avec toi bébé,» promit-elle, prenant le petit pendentif dans ses mains et le portant à ses lèvres, y déposant un léger baiser.

« Reviens à Steve Billy, tu mérites d'être heureux. »

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Billy fut replongé dans le présent, ses yeux s'ouvrant dans un endroit inconnu. Il cligna des yeux plusieurs fois pour effacer le film flou qui menaçait sa vision. Il entendait le bip familier d'un moniteur d'électrocardiogramme et su qu'il était à l'hôpital. Le blanc austère des murs était également un bon indicateur.

Il ne pouvait pas bouger plus que sa tête pour le moment, ses membres étaient lourds et faibles. Il ne voulait pas penser à ce que cela signifiait alors il se concentra sur les autres sensations. Il sentit une légère pression sur son côté gauche et pencha le menton pour voir un tas de mèches brun foncé éparpillées sur le drap mince et ordinaire de l'hôpital.

Harrington sourit-il.

Sa main gauche manquait mais il avait le sentiment qu'elle était emmêlée avec celle de Harrington, si la pression autour d'elle était une indication.

Il pouvait entendre un léger ronflement venant du corps sur sa gauche et sourit au sentiment de nostalgie dont il le remplissait. Se réveiller à côté d'Harrington était devenu l'une de ses choses préférées. Il serra légèrement la main qui tenait la sienne, espérant réveiller doucement Steve.

Il sentit le garçon plus âgé se réveiller en sursaut et attrapa son regard, souriant narquoisement à son air de cerf attrapé par des phares qu'il avait. On aurait dit qu'il avait du mal à faire fonctionner sa voix alors Billy intervint, au sens figuré, et lui donna un sourire ironique.

«Est-ce que je rêve, ou est-ce toi Harrington ?»

Un rire soulagé se dégagea de la poitrine de Steve et il enveloppa Billy dans l'étreinte la plus serrée possible sans aggraver ses blessures. Billy était vivant , Billy s'était réveillé, Billy allait bien. Il ne se souciait même pas de pleurer, il était tellement soulagé d'avoir à nouveau Billy avec lui.

«Putain, je pensais que je t'avais perdu.» admit-il, s'éloignant pour pouvoir regarder dans les yeux de Billy.

«Non, il faudra bien plus qu'un connard ivre pour venir à bout de moi. Si je pouvais survivre à Neil, je peux survivre à n'importe quoi. Putain, j'ai mal, ce type doit m'avoir frappé fort. »

Il y avait quelque chose dans le regard de Steve, sous l'évidente pitié, et Billy n'aima pas ça.

«Quoi Steve ?

-D...De quoi te souviens-tu ?»

Billy poussa un soupir. Super, ça allait être l'un de ceux-là.

«Euh, de mettre mis en colère contre toi, partir pour Chicago, me saouler beaucoup , un type m'offrant deux cents dollars si je le laissais me frapper pendant qu'il me baisait à cru. C'est tout. Une nuit assez standard si tu veux mon avis. »

Steve se mordit la lèvre mais ne répondit pas au bordel évident qu'était leur relation difficile. Au lieu de cela, il demanda:

« Tu...Tu ne te souviens de rien d'autre ? »

Billy n'aimait pas ça. Il n'aimait pas ça du tout.

«Qu'est-ce qui s'est passé Steve ?»

Billy devint anxieux. Il pouvait sentir la tension monter dans ses muscles endoloris aux mauvaises ondes rayonnants de Steve par vagues. Steve fit l'erreur de regarder le corps de Billy sous les couvertures et Billy savait que quelque chose s'était passé. Il attrapa les couvertures simples seulement pour avoir ses poignets retenus.

«Billy ne…» supplia Steve dans un avertissement, mais Billy l'ignora.

«Steve, laisse-moi voir.» tenta-t-il de menacer, mais les mains de Steve le tinrent fermement.

«Attends juste que le docteur revienne ok ? Crois-moi, tu ne veux pas voir.

-Ne me dis pas ce que je fais et je ne veux pas d'Harrington !» claqua Billy, dégageant les mains de Steve et abaissant la couverture.

Steve fit un bruit à sa gauche mais Billy ne comprit pas pourquoi. Tout ce que Billy pouvait voir était de la gaze, couvrant presque tout le bas de son corps. Il supposa juste que le gars l'avait frappé, peut-être même sorti une ceinture, mais cela ne nécessiterait pas de gaze. La gaze signifiait du sang et des plaies ouvertes. Ses doigts allèrent d'abord à ceux sur le ventre et les mains de Steve étaient en arrière, tenant doucement son poignet cette fois. Billy avait envie de le fixer mais fut arrêté par le visage de Steve, taché de larmes implorantes.

«Billy, s'il te plaît ,» supplia-t-il à nouveau et Billy soupira.

«Steve, j'ai besoin de voir ok ? Je ne toucherai à rien, mais je dois voir. »

Les yeux de Steve se fermèrent en signe de défaite et ses mains quittèrent Billy. La peur et l'anticipation montèrent dans la poitrine de Billy alors qu'il retirait la gaze. Cela devait être mauvais si cela avait suscité ce type de réaction de la part de Steve.

L'air quitta ses poumons comme un coup de poing rapide dans l'intestin et ses mains se mirent à trembler alors qu'il absorbait l'écriture désordonnée des lettres. Ils étaient légèrement cachés par des points de suture mais pas assez pour que Billy ne puisse pas comprendre ce qu'ils disaient.

PUTE

Billy ne pu plus respirer pendant près d'une minute, quand il le fit, il trembla et ce fut suivi de quelques larmes. Puis l'engourdissement cruel du choc s'installa. Ce n'était pas comme si ce n'était pas vrai, c'était ce qu'était Billy. Mais d'une manière ou d'une autre, l'avoir inscrit en lui de façon permanente ressemblait à une gifle au visage. Il ne pensait pas que quiconque pouvait le faire se sentir plus petit que Neil le pouvait, mais ce type, cet inconnu, le dépassait de loin.

Il regarda les coupures en silence pendant près de cinq minutes, perdu dans sa propre spirale descendante d'autodérision. Il avait oublié que Steve était même dans la pièce jusqu'à ce qu'il parle.

« Billy... »

Tout ce que Steve allait dire fut interrompu par un coup dur à la porte et à l'entrée d'un homme en blouse de laboratoire. Billy supposa que c'était le médecin.

« Monsieur Hargrove ? » demanda-t-il agréablement, mais Billy n'était pas d'humeur à faire des politesses «Je suis tellement content de vous revoir avec nous. J'aimerais passer quelques minutes seul avec vous si ça vous convient ? »

Il fallut une seconde à Billy pour réaliser que le médecin attendait une réponse et acquiesça. Il ne pensait pas pouvoir regarder Steve maintenant de toute façon.

«Je serai juste dans le couloir,» promit Steve, mais Billy ne put lui répondre.

Pas après ça. La honte et le dégoût emplissaient sa poitrine et un par un les murs que Steve avait passé le mois et demi à abattre se redressaient.

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Steve frappa doucement à la porte coulissante en verre après le départ du médecin, presque une heure plus tard. Même s'il savait que Billy était à moins de quelques mètres, l'avoir hors de vue pendant si longtemps l'avait rendu anxieux.

« Billy ? » demanda-t-il doucement, mais Billy l'ignora.

Il supposait que le médecin lui avait tout dit et ne lui reprocha pas son silence. Steve entra quand même dans la pièce, s'installant sur la chaise à côté de Billy qui n'avait pas détourné son regard du mur en face de lui.

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Billy entendit Steve entrer et s'installer dans la chaise à sa gauche, mais après tout ce que le médecin lui avait dit, il n'avait pas le courage de bouger et encore moins de parler. Il se sentait froid, moite et creux. Les informations qu'il venait de recevoir commençaient à s'enfoncer, tout comme la réalisation que Steve savait probablement tout cela. La drogue, la torture, le viol, rien ne cache ce qui lui était arrivé. Pas maintenant.

Il enregistra engourdi qu'une main se tendait pour prendre la sienne. Il n'avait pas l'énergie de se retirer.

« Hé bébé. » essaya Steve, mais Billy ne put réussir qu'un seul hochement de tête en guise de remerciement.

«S'il te plaît, ne fais pas ça. Ne m'exclue pas.» supplia Steve et les larmes étaient de retour, remplissant Billy avec encore plus de culpabilité. «Qu'est-ce que le médecin t'a dit ?»

Billy ne pouvait pas regarder Steve, la honte était trop paralysante pour passer. Il s'éclaircit la gorge deux fois avant de fixer son regard sur un endroit sur le mur.

« Tout. »

La main de Steve serra la sienne.

«H...Hopper essaye de retrouver qui a fait ça, d'accord ? Si...Si tu peux te souvenir de quelque chose à son sujet, de quoi que ce soit, cela pourrait aider.

-Ça n'a pas d'importance,» Billy haussa les épaules et il sentit Steve lui arracher la main.

«Qu'est-ce que tu veux dire, ça n'a pas d'importance !» Cria Steve, levant les mains de colère.

Billy devait s'empêcher physiquement de rouler des yeux.

«Tu ne comprends pas Steve? Il a attaqué une putain de pute. Tu penses que quelqu'un va s'en foutre ? C'est juste un déchet de plus dans la rue. C'est vraiment dommage qu'il n'ait pas fini le travail.

-Billy, arrête ! Tu sais que ce n'est pas vrai ! »

Steve était debout maintenant.

«Ah ouais ? Parce que j'ai les cicatrices qui disent le contraire ! »

Billy ne parlait pas seulement de l'autre soir non plus.

Steve poussa un soupir qui exprimait plus d'épuisement physique qu'un jeune de 18 ans n'aurait dû. Il resta silencieux pendant un moment, reprenant sa place dans la chaise avant de reposer sa tête dans ses mains.

« Pourquoi fais-tu cela ? » demanda-t-il doucement et Billy haussa un sourcil.

« Faire quoi ?

-Repousser tout le monde ?»

Billy roula des yeux.

« Ce n'est pas comme si je valais la peine qu'on me cours après.

-Des conneries. »claqua Steve et les yeux de Billy s'agrandirent à la soudaine explosion de chaleur dans sa défense.

« Quoi ?

-Je suis désolé mais Billy, ce sont des conneries et tu le sais. Ok, peut-être avant, quand je t'ai rencontré pour la première fois et que tu avais l'air de prendre un réel plaisir à rendre ceux qui t'entouraient misérables, mais ce n'est pas le Billy Hargrove que j'ai appris à connaître. Que tu veuilles me croire ou non, c'est ton problème, mais c'est vrai. Pense-tu que l'ancien toi m'aurais donné l'heure de la journée et encore moins m'aider à traverser un putain de cauchemar ? Qu'en est-il de prendre des coups après avoir battu Neil si cela signifiait la sécurité pour Max ou moi ? Et oui, peut-être que tu as fait quelques choses douteuses pour de l'argent, mais à qui va cet argent Billy ? En as-tu même dépensé un centime pour toi-même ? Tu as acheté une nouvelle planche à roulettes à Max et tu t'es assuré que nous avions suffisamment de nourriture à la maison pour durer le mois. Alors ne penses pas, pendant une putain de seconde, que tu n'es qu'une pute, que tu n'as pas d'importance, que tu n'es pas digne d'attention d'accord ? Parce que c'est le plus éloignée de la putain de vérité. »

Billy cligna des yeux vers Steve, il était sans voix. Il se creusa la tête pour une réfutation, un commentaire de connard intelligent, une réplique offensive, mais il revint vide. Alors que dans son ventre, enterré sous des années d'abus et de dégoût de soi, il n'était pas d'accord, il ne pouvait pas trouver en lui-même la force de dire à Steve qu'il avait tort. Surtout après la férocité avec laquelle il avait pris la défense de Billy. C'était bizarre d'être tellement complimenté. Se battre pour plutôt que contre. Ça lui faisait ressentir des trucs bizarres dans la poitrine mais ça lui plaisait un peu ?

Steve avait l'air d'attendre une réponse, mais Billy n'arrivait pas à faire sortir les mots. Alors au lieu de cela, Billy hocha la tête, mimant un ok énervé. La posture du corps entier de Steve se détendit et un énorme sourire se répandit sur son visage, comme si c'était la meilleure nouvelle qu'il ait jamais entendue. Billy sentit leurs mains s'emmêler et Steve se pencha en avant pour un baiser. D'instinct, Billy l'esquiva et les lèvres de Steve tombèrent sur sa joue.

Steve se recula rapidement, une blessure évidente sur son visage.

«N...Non, ce n'est pas comme ça. Je...»

Billy recula, Dieu qu'il détestait causer ce regard sur le visage de Steve.

«Je ne sais pas ce que ce gars avait… Jusqu'à ce que les tests reviennent, je ne veux pas te rendre malade.»

L'expression de Steve fut remplacée par une expression de triste compréhension. Il se pencha en avant et déposa un baiser sur le front de Billy à la place.

«Nous allons passer à travers ça Billy.» promit Steve, et pendant une minute, Billy le crut.

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Fin de ce chapitre, à très vite pour le prochain !