Chapitre 7 : La mission
Deidara était anxieux. Sasori était venu toquer à sa porte pour lui annoncer qu'ils devaient s'entraîner. Cela faisait près de deux semaines depuis que le ninja d'Iwa les avait surpris, Hidan et lui. Le marionnettiste était resté enfermé dans sa chambre, sans voir personne. C'est pourquoi le blond avait été surpris de le voir à sa porte, et encore plus sans Hiruko. Il ne s'habituait pas encore à cette véritable apparence, mais il ne pouvait s'empêcher de le trouver beau. Ils avançaient dans les couloirs du repère, et, quelques mètres derrière lui, Deidara l'admirait. Ils sortirent dehors et s'éloignèrent, comme à chaque fois qu'ils s'exerçaient. Sasori se tourna ensuite vers lui, il avait de nouveau son expression impassible et maîtrisée, sa voix grave et calme, presque cassante, mais il semblait moins agressif, moins assuré. Sans doute était-il toujours gêné.
- Maintenant que tu sais tout pour Hiruko, commença-t-il calmement, il n'est pas très utile que je continue de me cacher dedans quand nous sommes ici, et je pense que je peux te dire les quelques choses que je ne t'avais pas dites lorsque je t'ai parlé de ma technique.
- D'accord, je vous écoute.
- Déjà, je n'utilise mon corps de pantin qu'en cas de dernier recours. C'est à dire si Hiruko est hors d'état, et si mes pantins principaux sont aussi inaptes à combattre. En règle générale, je n'ai pas besoin de davantage qu'Hiruko, mais selon les besoins, je peux avoir recours aux autres, comme la dernière mission, où la limaille de fer du troisième kazekage nous a été utile.
Deidara hocha la tête.
- Hiruko permet de combler les failles d'un marionnettiste. Le plus gros point faible de cette technique, c'est que son utilisateur est à distance, et qu'il est une cible facile, sans protection. Les marionnettistes ne se battent pas au corps à corps, ce qui fait qu'ils ont souvent des lacunes à ce niveau. Hiruko est une défense presque parfaite, en plus d'être une arme offensive rapide et efficace, il me protège aussi des coups directs de mes adversaires s'ils arrivent jusqu'à moi, et mon corps de marionnette efface ce problème si jamais je dois combattre moi même. J'ai aussi beaucoup développé cet art depuis que j'ai perdu contre Konan, et j'ai comblé tous les problèmes que j'ai perçus dans la technique, comme le fait d'être limité à un certain nombre de pantins, ou encore le fait d'être exposé en cas d'attaque de grande envergure.
Le blond saisit à quel point son aîné avait en effet travaillé son art, il trouvait cela très impressionnant, mais cela ne le surprenait pas de sa part. Les artistes sont réputés pour rechercher la perfection après tout. La discussion terminée, ils s'entraînèrent, d'abord à coordonner leur attaques quand le marionnettiste utilisait son propre corps amélioré plutôt que ses pantins, puis ils combattirent au corps à corps pour la première fois, et si Deidara était plus agile et plus fort physiquement, il se rendit vite compte que son partenaire avait de lourds avantages, il ne se fatiguait pas, ne ressentait pas la douleur, et ne pouvait être blessé. Le ninja d'Iwa fut d'ailleurs très surpris, en plus de frôler l'arrêt cardiaque, quand son coup de pied décapita son adversaire, et qu'il vit la tête voler pour se replacer sur les épaules du shinobi.
- Mais vous êtes increvable ?!
- C'est un peu l'objectif, répliqua Sasori. Mon art c'est d'atteindre l'éternité, si je meurs ça gâche le principe, du coup ce corps me permet d'être immortel.
Le blond ouvrit grand les yeux.
- Mais alors vous êtes imbattable ? Personne ne pourrait vous affronter et gagner.
- Toutes les techniques ont un point faible Deidara, même si je fais tout pour les combler. Le mien est ici.
Il désigna le coffret qui était plongé dans sa poitrine, signé du kanji du scorpion, son nom, Sasori.
- Si mon coeur est transpercé, je mourrais. je n'ai jamais réussi à ne plus en dépendre. Ceci dit, pour reprendre ton éventualité, pour qu'un adversaire me batte, il lui faudrait avoir en amont trouvé mon poison, avoir été capable de comprendre sa conception, puis d'établir un poison, chose que personne n'a su réalisé mise à part la légendaire kunoichi Tsunade de Konoha, et non seulement faire ça serait essentiel pour rester en vie dans un combat contre moi, mais il faudrait aussi de très hautes connaissances en marionnettisme et beaucoup d'expérience en combat. A ma connaissance, il n'existe pas encore de telle personne dans le monde shinobi, mais peut être que l'avenir me prouvera le contraire, auquel cas ce combat s'annonce très prometteur.
Deidara hocha la tête, il comprenait ce que son partenaire expliquait, mais il douta qu'un adversaire de ce niveau existe. Pour lui, Sasori était intouchable de par sa technique aussi dévastatrice qu'artistique. Son respect pour le marionnettiste ne fit que se décupler davantage.
Sasori et Deidara attendaient dans le bureau de Pain. Celui ci n'était pas dans la pièce, alors ils restaient silencieux. La porte s'ouvrit alors subitement sur le chef de l'Akatsuki, suivi d'Hidan, qui affichait un long sourire.
- J'ai besoin de vous trois pour une mission d'infiltration. Vous serez donc sous couverture. Il est possible que vous soyez surveillés sur place, donc je compte sur vous pour être discrets, et complètement dans les rôles qui vous seront attribués.
Hidan ricana, et si Sasori l'ignora, Deidara lui, eut un mauvais pressentiment. Pain continua son explication.
- Un couvent religieux a retrouvé dans un ancien temple une technique dangereuse, une technique qui pourrait mettre en difficulté nos plans. Je veux que vous passiez pour un convoi religieux demandant asile, que vous trouviez le rouleau et que vous me le rameniez. Il y aura un garde du corps, une personnalité pieuse, et un mentor religieux pour cette dernière. Sasori, tu devras dans cette mission te faire passer pour une femme.
- Pardon ?
