Le lendemain, Harry fut réveillé par Hermione qui tambourinait à la porte de la chambre. Comme elle n'obtenait pas de réponse elle se permit d'entrer. Harry se leva lentement, ralenti par un mal de crâne terrible. Hermione secoua doucement l'épaule de Malefoy qui fit un bond dans son lit.

- Levez-vous en vitesse, on a rendez-vous dans une heure chez Mondiel !

Harry chercha ses lunettes à tâtons, les posa sur son nez. Malefoy, avec tout le manque de politesse qui le caractérisait, se rua dans la salle de bain. Harry eu à peine 5 minutes pour se brosser les dents, Ron les attendait déjà dehors avec les balais de location. Harry et Drago se lançaient des regards furtifs. Ce n'était pas le moment de débriefer la soirée de la veille...

Il arrivèrent chez Fernand Mondiel avec 30 minutes de retard. Lui et sa femme saluèrent gentiment les quatre jeunes et leur indiquèrent de les suivre dans une pièce au sous-sol de la maison. Adrien, l'Auror-Shaman était déjà là. Harry s'attendait à voir une sorte de marabout africain, ou peut-être un indien avec des plumes. Adrien n'était rien de tout ça. C'était un homme très grand, mince aux cheveux courts poivre et sel, et aux yeux bleus perçants. Sans crier gare, il pointa sa baguette sur Malefoy et en moins de temps qu'il ne faut pour cligner des yeux, celui-ci se retrouva pieds et poings liés, les bras en croix, attaché au mur. Il poussa un hurlement de peur et de colère.

- Mais doucement, vous n'êtes pas obligé de le brutaliser ! exulta Harry.

- Je ne suis pas ici pour boire le thé. répondit froidement l'Auror.

Cet homme inspirait le respect, et sa magie dégageait une aura particulière. Cependant les trois Gryffondor s'interrogèrent du regard, ne sachant pas si on pouvait lui faire confiance.

- Adrien sait ce qu'il fait, ne vous inquiétez pas. rassura Mme Mondiel.

Le grand sorcier était en train de préparer une sorte de potion dans un petit chaudron. Ses gestes étaient vifs et précis. Fernand Mondiel s'approcha de Malefoy, sa baguette en main, et l'Auror dit d'un ton sec :

- Pas toi Fernand, c'est lui qui va m'assister. Il montra Harry du doigt.

- Moi ? demanda Harry, éberlué.

- Vous avez un lien spécial tous les deux, n'est-ce pas ? Vous lui avez sauvé la vie, il a sauvé la vôtre.

Ce n'était pas une question, mais une affirmation. Comment était-il au courant de ce 'détail' ? Harry n'eut pas le temps de se complaire dans ses pensées. Adrien alluma une sorte d'encens qui diffusa une brume blanche dans la pièce sombre, approcha de Malefoy avec un couteau. Tout le monde se tendit, Harry baguette en main, prêt à tuer s'il le fallait. L'Auror préleva une mèche de cheveux blonds de Drago puis déchira le haut de sa chemise laissant apparaître sa poitrine, puis le bras gauche directement, il savait donc que la marque s'y trouvait. Il griffa vivement l'intérieur de la paume de la main de Drago qui poussa un second hurlement :

- Aide-moi, Harry, ce fou veut me tuer ! Détache moi Harry!

Le sang coula sur la lame du couteau. Adrien touilla l'intérieur de son chaudron avec son couteau sanglant, y jeta les cheveux blonds et commença à marmonner des incantations incompréhensibles : « Sixir madow ka tag martidaada ». Même Hermione, qui en connaissait un rayon, n'avait jamais vu une chose pareille. Drago ne retenait plus ses larmes, et s'en était trop pour Ron qui pris peur :

- On ne vous a pas demandé de le crucifier ! hurla le rouquin.

Mme Mondiel posa sa main sur son épaule et lui tendit une chaise voyant qu'il allait tourner de l'œil. Puis Adrien s'adressa fermement à Harry :

- Toi, tu vas prendre la baguette de ton ami. Tu la pointes au milieu de la marque comme ça. Il pris le bras de Harry et lui montra brutalement comment appliquer la pointe de la baguette d'ébène sur le bras du pauvre Malefoy apeuré. Et tu vas répéter en boucle : « Masax calaamadaha », haut et fort ! Tu n'arrêteras pas tant que tu verras cette marque ! C'est bien clair ? Si tu ôtes la baguette ou si tu ne prononces plus l'anti-sort, tu brises le rituel !

Harry tremblait comme une feuille. Malefoy le suppliait du regard et faisait non de la tête. Mondiel insistat :

- Adrien, c'est un petiot. Laisse-moi faire !

- Fernand, c'est lui qui doit le faire, tu le sais.

Encore une foutu fois c'était à Harry de s'y coller ! Il avait envie de se sauver loin de là et de rester dans le monde des moldus sans plus jamais entendre parler de sorcellerie.

- Est-ce que ça va lui faire mal ? demanda Harry

- S'il a mal, c'est qu'il est vivant. Trancha Adrien.

L'Auror-Shaman lui indiqua sévèrement la marque des Ténèbres. Harry ne pouvait plus reculer. Il planta le bout de la baguette d'ébène au milieu de l'avant-bras du jeune homme à qui il avait donné un baisé la nuit dernière. Adrien lui répéta une dernière fois « Masax calaamadahan » et Harry commença à répéter après lui. Adrien plongea sa main dans le chaudron et en sorti une sorte de cire qu'il enduit sur le torse du jeune sorcier blond et marmonna plusieurs fois : « Sixir madow ka tag martidaada ». Une chose étrange se produisit. Malefoy arrêta de pleurer et de geindre. Il releva la tête, ses pupilles étaient maintenant celle d'un reptil. Il commença à parler Fourchelangue, la langue des serpents. Harry pu se rendre compte combien c'était bizzare d'entrendre quelqu'un s'exprimer de la sorte. Il avait, lui, perdu cette factulté depuis que l'Horcruxe qui l'habitait avait été détruit. Harry se concentra sur ce qu'il était en train de dire et regarda la marque. Le serpend sortant du crâne semblait onduler et au bout d'un moment qui lui parut interminable, le tatouage noir s'estompa peu à peu. Une faible fumée noire sortait du bout de la baguette de Malefoy avec une horrible odeur de chair brûlée. Harry tourna vivement la tête vers Adrien. L'Auror détacha le blond qui tomba à terre inconscient. Harry se jetta à genoux à côté de lui mais le shaman le repoussa. Cette fois c'est Adrien qui parlait Fourcheland, il sussurait des choses juste au dessus du visage du jeune homme évanouhi... Une lueur verte sorti de la bouche de Malefoy et s'éteignit quand Adrien arrêta de parler.

Le grand sorcier aux cheveux gris rembala ses affaires et remonta en compagnie de Mme Mondiel.

- Il respire à peine, s'inquitea Harry en se penchant sur Malefoy.

- Il va lui falloire du repos pendant quelques jours. Ma femme va apporter de quoi faire des pansements. Il peut rester ici le temps de se remettre sur pied. Proposa Fernand.

La marque des Ténèbres avait laissé place à une cicatrice rouge vif, un peu sanguignolante, qui ressemblait vaguement à un S, ou à un serpent.

- Je voudrais rester avec lui si ça ne vous dérrange pas. Demanda Harry.

- Nous n'avons qu'une chambre d'amis mais si vous voulez veillez votre camarade, vous êtes le bienvenu chez nous !

M et Mme Mondiel, aidés d'Hermione, s'occupèrent d'installer Malefoy dans un lit, pendant que Ron et Harry allèrent saluer Adrien.

- Merci à vous. Je n'ai pas tout compris à votre rituel, mais ça a marché ! reconnu Harry.

- C'est un rituel ancestral assez simple, issu de la sorcellerie africaine. Nous avons simplement demandé à la magie noire de quitter son hôte. Ca a été facile dans le cas de votre ami car il le voulait. Ca va être plus compliqué avec ... les autres.

- Vous voulez dire que ... ? panica Ron

- Voldemort avait tout prévu. Son plan A, les Horcruxes, ayant échoué, il est bien évident que nous avons à faire au plan B. Le Seigneur des Ténèbres a des héritiers. Il y en a certaienement un à qui il a tout appris, et qui va se servir des autres pour continuer son oeuvre. Avec cette marque, il n'aura qu'à appeler ses partisans le moment venu.

- Mais qui ? demanda Ron, incrédule, implorant Harry du regard.

- Je vais immédiatement contacter le bureau des Aurors en Grande-Bretagne. La guerre n'est pas finie ...

Sur ces paroles, Adrien partit en claquant la porte de la maison des Mondiel, sans saluer personne, laissant Ron et Harry terrassés.

Ron et Hermione partirent après le dîner que leur avait offert le couple. Ils devaient prendre un train tôt le lendemain matin pour rentrer en Grande-Bretagne. Harry resta au chevet de Malefoy. Repensant à cette journée éprouvante, il veilla son compagnon d'infortune jusque tard dans la nuit, puis s'effondra de sommeil sur le lit, à côté de lui. Au petit matin, il l'entendit gémir et se releva sur un coude. Malefoy dit d'une voix faiblarde et enrouée :

- J'ai mal, Maman, j'ai mal.

- Tu veux un verre d'eau ?

Le jeune sorcier fit non de la tête. Il semblait souffrir énormément. Harry trouva sur la table une potion rouge dans une petite fiole. C'était marqué en français 'anti-douleur', et Harry se rappela que Mme Mondiel avait fait avaler une cuillère à soupe de ce remède à Malefoy la veille au soir. Il attrapa le flacon, l'ouvrit et le porta au lèvres du blond en soulevant un peu sa tête de son autre main. Puis il se ralongea aux côtés de son protégé, un bras rassurant posé sur lui. Au bout d'un moment Malefoy arreta de se tortiller et se rendormit. Harry se révailla à nouveau plus tard en entendant du bruit dans la cuisine. Une odeur de café flottait dans l'air. Il se leva, s'habilla et alla saluer le couple de vieux sorciers.

- Comment s'est passée la nuit ? interrogea Mme Mondiel.

- Plutôt bien. Je lui ai donné de l'anti-douleur tout à l'heure.

- Je vais te préprer un plateau que tu lui monteras, il faut qu'il reprenne des forces.

Harry finit de déjeuner puis remonta dans la chambre avec le plateau. Malefoy était réveillé et gimaçait. Harry vint s'assoire sur le lit.

- Tu as mal ?

- C'est toi qui me fait mal Potter, tu ne m'as pas embrassé depuis deux jours ! grogna le sorcier blond aux yeux aciers.

Harry ne savait pas trop comment prendre ces paroles, il se pencha tout doucement et déposa un baiser sur le front de Drago.

- Je ne suis pas une fillette, c'est pas ça que je veux ! le sorcier blessé se redressa difficilement sur le coude de son bras valide, puis attrapa Harry par le cou, l'attira à lui et l'embrassa brutalement, si bien qu'il pu sentir ses dents sur ses lèvres.

Le jeune sorcier brun fut complètement secoué par se baiser. C'était donc réciproque ? Cette attirance impossible, inouïe ... les deux garçons se détestaient, ils s'étaient souvent battu, avaient même essayé de s'entre-tuer. Et voilà que maintenant ils s'embrassaient... Harry regarda le pansement sur le bras de Drago et il se mit à rire, un peu nerveusement ...

- Pourquoi tu ricanes ?

- C'est juste que ... moi aussi maintenant je vais pouvoir t'appeler 'le balafré'.

- Ta gueule POTTER.

- Appelle moi donc Harry !