5 septembre 1998

Un hurlement lointain la réveilla en sursaut. Inspirant une grande goulée d'air, Hermione Granger se redressa violemment dans son lit, avant de déglutir et de s'apercevoir que ses cordes vocales étaient douloureuses ; c'était elle qui avait crié jusqu'à se réveiller.

Poussant un profond soupir, elle enfouit son visage dans ses mains, peu surprise de constater que ses joues étaient humides de larmes. Si elle se regardait dans la glace, elle y trouverait des yeux bouffis d'avoir trop pleuré dans son sommeil. Des cauchemars, des cauchemars, encore et toujours des cauchemars… Elle avait pris l'habitude, dès son arrivée à Poudlard trois jours auparavant, d'appliquer le sort Silencio autour de son lit à baldaquins de sorte à ne pas réveiller ses camarades. Elle dormait dans la même chambre que Ginny, Parvati et une septième année qui avait partagé la chambre de Ginny plusieurs années, une dénommée Amy Keith qu'elle avait peu croisé jusque-là. Ginny savait qu'elle faisait des cauchemars, ayant plusieurs fois dû intervenir avec Harry ou Ron au Terrier. Mais Hermione ne comptait pas les lui imposer à Poudlard…

Elle avait besoin de prendre l'air. Evidemment, déambuler dans les couloirs de l'école au beau milieu de la nuit était toujours interdit, mais Hermione étouffait dans son lit et dans cette chambre. Alors après avoir vérifié que tout le monde dormait paisiblement, elle se leva pour enfiler un pull en laine que Molly lui avait tricoté deux ans auparavant. Elle glissa ses pieds dans ses chaussures, glissa sa baguette dans sa manche et se faufila hors du dortoire des filles, puis hors de la salle commune des Gryffondors.

Le château était plongé dans l'obscurité mais Hermione connaissait ces couloirs comme sa poche pour s'y être faufilée de nombreuses fois avec Harry et Ron en pleine nuit. Elle eut un pincement au cœur en pensant à ses deux meilleurs amis, se demandant si eux aussi faisaient toujours leurs cauchemars et s'ils allaient bien. Les pires moments étaient pendant le repas et près du feu, quand elle levait les yeux de ses livres pour s'apercevoir qu'elle était seule. Les lunettes d'Harry lui manquaient, de même que les mauvaises manières de Ron à table…

Reniflant, Hermione s'efforça de contrôler le tremblement de ses doigts, de ses jambes et de ses lèvres. Le cauchemar était toujours frais dans sa tête et les battements de son cœur ne s'étaient pas calmés ; elle était toujours en proie à une violente panique, peinant à dissocier le rêve de la réalité. Elle trouvait autrefois du réconfort dans le silence des couloirs de Poudlard. Aujourd'hui, elle le trouvait effrayant et étouffant. Pour ne pas arranger les choses, l'air glacial du château semblait s'engouffrer dans ses vêtements et s'infiltrer jusque dans ses os, le pull de Molly ne la protégeant qu'à peine du froid.

La brune renifla de nouveau, réalisant qu'elle voyait trouble parce que les larmes dévalaient toujours ses joues. Elle les effaça maladroitement, marchant à l'aveuglette dans le château. Puis elle s'arrêta brusquement, reconnaissant l'endroit où elle avait vu avec horreur la grande et épaisse silhouette de Greyback penchée sur Lavande avant qu'il ne relève la tête pour révéler une rangée de dents ensanglantées étirées en un sourire cruel. Traversée par un violent frisson d'effroi, Hermione se secoua, s'efforçant de chasser les souvenirs, et quitta rapidement ce couloir pour en gagner un autre.

Elle déambula longtemps, espérant faire passer la peur et chasser la panique qui s'agrippait à elle comme une teigne. Mais rien à faire, plus le temps passait, et puis elle peinait à respirer, voyant partout, à chaque endroit, le souvenir d'un corps, un éclair vert, un bout de mur qui explose, l'écho lointain d'un cri…

C'est là qu'elle le vit, au cinquième étage, assis sur un large rebord de fenêtre, les genoux relevés contre son torse et les bras autour, la tête tournée vers la vue qu'offrait l'extérieur. La lune étincelait dans ses cheveux, les rendant encore plus blancs que d'ordinaire. Il incarnait une vision, et une bouffée d'air frais à laquelle elle s'accrocha pour ne pas chavirer. Cet homme… Il avait été son ennemi pendant si longtemps, et il l'était peut-être encore, qui sait? Mais en cet instant, elle n'arrivait pas à le détester, pas quand il l'aidait à se raccrocher à la réalité.

Silencieusement, elle s'approcha de lui, et sans que la situation n'ait le moindre sens, elle s'installa en face de lui, ignorant le regard surpris et presque effrayé que lui jeta Draco, horrifié d'avoir été surpris à rêvasser dans un moment de faiblesse.

Elle attendit une minute, puis deux, puis trois, la remarque cinglante qui aurait dû arriver, et à laquelle elle avait été habituée en la présence du jeune homme. Mais rien, il garda le silence pendant un long moment. Alors elle se tourna vers lui.

Il la regardait, probablement depuis la seconde où elle s'était assise en face de lui, toujours aussi imperturbable. Mais ses cheveux n'étaient plus tirés en arrière par du gel. Ils étaient plus éparses, plus libres, plus ébouriffés, et des mèches blondes platines allaient même jusqu'à tomber sur son front. Une furieuse pulsion s'empara d'elle. Elle voulait chasser ses mèches blondes. Mais rapidement, la pulsion s'envola aussi rapidement qu'elle était arrivée.

"Tu fais des cauchemars toi aussi?" Demanda Hermione, brisant le silence du château.

Draco cligna des yeux, comme surpris par sa présence, comme s'il n'avait pas vraiment cru à sa présence, comme si elle avait été un rêve jusqu'à ce qu'elle parle. Puis il fronça les sourcils et son visage se ferma complètement.

"Arrête tout de suite ce que tu es en train de faire" Grogna-t-il en détournant la tête, se redirigeant vers le lac paisible qu'ils pouvaient voir de leur perchoir.

Fronçant les sourcils à son tour, Hermione se crispa, alertée par le ton défensif qu'avait pris le blond.

"Que j'arrête quoi?"

"Ça" Répondit-il, les désignant tous les deux, tour à tour. "Me parler comme si on se connaissait depuis toujours, comme si on n'était pas ennemis depuis sept longues années. J'ai entendu ce que tu as dit dans le train. Qui ne t'aurait pas entendu… Vous les Gryffondors, toujours à vous faire remarquer" Soupira-t-il en levant les yeux au ciel. "Je ne sais pas à quoi tu joues, à essayer de…"

"Espèce d'idiot" L'interrompit la brune, les yeux soudain orageux, le coeur battant pour une toute autre raison que dix minutes auparavant. "Toujours aussi aimable à ce que je vois, tu n'as pas changé finalement."

"Toi non plus, toujours avec ce stupide syndrome d'héroïsme, à vouloir prendre la défense de tout ce qui bouge et ce qui respire. Je ne veux pas de ta pitié Granger, ni moi, ni aucun Serpentard de ce château" Cracha le blond, l'air toujours autant sur la défensive.

"Pour ta gouverne, ce n'était pas de la pitié, je n'ai fait qu'énoncer des faits. Cela t'écorche peut-être de le reconnaître mais ta mère a sauvé la vie d'Harry en le déclarant mort, permettant de fait à Harry de tuer Voldemort. Quant à Dumbledore, nous savons pertinemment ce qu'il s'est réellement passé ce soir-là, ne commence pas à prétendre le contraire. Et pour ce qui est de votre présence à Poudlard…" Hermione marqua une pause, avant de hausser les épaules. "McGonagall sait ce qu'elle fait, je lui fais confiance." Son ton était implacable.

Elle croisa résolument les bras sur sa poitrine, jetant un regard noir au Serpentard. "Alors ce n'est pas de la pitié que je ressens pour toi, Malfoy. Tu devrais savoir après toutes ces années que je suis pragmatique et que je ne fais qu'énoncer des faits. Ça au moins, ça n'a pas changé" Souffla-t-elle plus lointainement et moins sûre d'elle, tournant à son tour le regard vers la fenêtre.

La vérité et la justice étaient pour elle deux piliers d'une société, et deux piliers pour lesquels elle s'était battue ces dernières années. Être née Moldue dans un monde sorcier menacé par un mage qui prônait la hiérarchie des hommes et la supériorité du sang, cela forgeait le caractère et les idéaux… Hermione lutterait jusqu'à son dernier souffle contre les spéculations et les injustices, même si cela impliquait de prendre la défense de personnalités… Discutées.

Draco la regardait se perdre dans ses pensées, les lèvres pincées malgré lui. Il avait envie de la chasser, envie d'être seul, envie de la détester. Cette maudite Sang-de-Bourbe, tout le temps dans les parages, à se faire remarquer, à avoir les meilleures notes, à aider Potter et à minauder autour de Weasmoche. Ils ne s'étaient jamais échangés autre chose que des insultes, et à présent qu'elle se retrouvait seule et que la guerre était terminée, elle venait lui faire la conversation comme s'ils étaient deux bons vieux amis? Six mois auparavant, elle se faisait torturer sous son toit par sa tante. Il entendait encore ses hurlements dans son sommeil, et s'il fermait les yeux, il pouvait voir ses membres convulser sous la douleur du Doloris et de la lame dans sa peau, la gravant à tout jamais: "Sang-de-Bourbe". Comment pouvait-il prétendre qu'ils étaient autre chose que des ennemis?

La nausée le saisit brusquement, de même que des sueurs froides familières. Une crise de panique faisait surface. Il fallait qu'il s'en aille…

Sautant souplement sur ses pieds, Draco secoua ses vêtements pour garder la face, et jeta un regard implacable à la brune. "Ne m'adresse plus la parole, Granger. Crois-moi, ça vaudra mieux pour nous deux" Cracha-t-il avec le plus de conviction possible. Mais il n'y croyait pas lui-même, et s'il regardait les yeux plissés de la lionne, elle n'y croyait pas non plus, plutôt inquiète de le voir prendre brusquement la fuite…

Draco Malfoy s'en alla dans un courant d'air et quitta le couloir dans de grandes enjambées. Une fois tourné à l'angle, il se mit à courir et se jeta dans les toilettes les plus proches, ayant à peine le temps de jeter un Silencio sans baguette avant de rendre son repas du soir. Appuyé contre les parois de la cabine dans laquelle il se trouvait, il ferma les yeux, cet instant le propulsant deux ans en arrière, lors de sa sixième année. Cette angoisse et cette peur viscérale qu'il avait ressenties, elles étaient de retour…

Il avait eu pour mission de tuer le sorcier le plus puissant du pays, le seul réel adversaire de Voldemort, et le directeur qui l'avait vu grandir pendant plusieurs années. Le Seigneur des Ténèbres lui avait donné cette mission pour le punir de l'échec de son père, encore une fois, et parce qu'il savait pertinemment qu'un adolescent ne parviendrait jamais à tuer Albus Dumbledore là où Voldemort lui-même avait échoué auparavant. C'était une farce pour lui, un amuse-bouche que de voir un adolescent de 16 ans sombrer peu à peu dans la terreur et la dépression, et s'empêtrer dans ses propres échecs… L'épée de Damoclès avait pendu au-dessus de sa tête pendant un an, menaçant sa vie, mais aussi celle de ses propres parents. Jamais de sa vie il n'avait autant détesté se réveiller chaque matin, et respirer, tout simplement.

Draco s'éclaboussa le visage quelques minutes plus tard, le processus lui paraissant trop familier. Il se regarda dans le miroir qui lui faisait face. Il redoutait tant cette année… Se lever le matin pour aller en cours n'était qu'une mascarade. Poudlard était sa prison dans l'attente de son procès. Sa mère avait été exemptée grâce au témoignage de Potter mais son père avait été condamné à 10 ans d'incarcération à Azkaban qu'il devait connaître comme sa poche désormais. Qui sait ce qu'il lui arriverait dans les prochains mois? Quel serait son sort pendant que le monde de la magie se relevait doucement?

Brièvement, il pensa aux paroles de Granger. Est-ce qu'il faisait des cauchemars? Il eut un rire sans joie en secouant la tête, des gouttelettes tombant de ses mèches de cheveux humides. Sa vie entière était un cauchemar dont il ne voyait pas la fin. Il priait pour se réveiller chaque jour mais l'angoisse était là chaque matin, quand il ouvrait les yeux. Elle était d'autant plus présente depuis que sa famille était sous le feu des projecteurs. Certains Mangemorts encore en fuite, les médias s'étaient tournés vers ceux qui avaient été arrêtés. Les Malfoys étaient devenus de véritables boucs émissaires. Tout l'été, Draco avait reçu des Beuglantes qu'il brûlait avant même de les ouvrir, ou bien des menaces de mort plus vicieuses et discrètes, qui se faufilaient dans son courrier personnel. Peut-être était-il préférable qu'il séjourne à Azkaban quelque temps… Là-bas au moins, il aurait la paix.

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Plusieurs journées s'écoulèrent sans grand rebondissement. Chaque élève avait repris sa routine écolière, se familiarisant avec son emploi du temps, renouant avec ses amis, réapprivoisant le château qui avait été partiellement reconstruit là où il avait été détruit. Hermione était assez solitaire, ne tenant vraiment de conversations qu'avec Ginny ou Neville avec qui elle partageait ses repas. Elle avait déjà échangé plusieurs lettres avec Harry et Ron. Harry était submergé de travail au Ministère, et Ron avait trouvé son rythme avec George dont il s'était beaucoup rapproché.

Parfois, son regard se perdait vers la table des Serpentards où elle voyait un blond tout aussi isolé qu'elle, entouré de ses amis sans toutefois participer aux conversations. Ils ne s'étaient pas parlés depuis cette fameuse nuit, n'en avaient pas tellement eu l'occasion.

Les huitièmes années étaient une petite vingtaine à avoir accepté de revenir à Poudlard. Ils suivaient parfois des cours privés, réunis tous ensemble, ou bien étaient dispersés dans certains cours avec les septièmes années. Hermione travaillait d'arrache-pied pour rattraper le "retard" qu'elle avait par rapport à ses camarades, retard en réalité inexistant puisqu'elle connaissait déjà les programmes et les bouquins de cette année par cœur. Une fois la dernière heure de cours fini, elle s'empressait de gagner la bibliothèque pour y travailler jusqu'au souper. Ginny se plaignait de si peu la voir, d'autant plus que la brune ne restait pas manger plus de dix minutes avant de regagner la bibliothèque pour travailler jusqu'au couvre-feu. Elle ne s'était pas encore posée une seule minute dans la salle commune des Gryffondors avec ses amis. A vrai dire, la simple idée la rendait mal à l'aise et lui pinçait le cœur. Trop de visages seraient absents, la plupart morts et enterrés…

Hermione faisait des cauchemars chaque nuit, et chaque nuit elle fuyait sa chambre pour se balader dans Poudlard. A la mi-septembre, elle retrouva une familière tête blonde aux alentours de trois heures du matin, cette fois-ci au quatrième étage. Il était assis adossé au milieu du couloir, à même le sol, regardant d'un air absent le mur qui lui faisait face. Sans un mot, Hermione le rejoignit et s'installa à ses côtés, ignorant le regard noir que lui jeta Draco après l'avoir reconnu. Elle resserra les pans de son gilet autour d'elle et ramena ses genoux contre sa poitrine, fixant elle aussi le mur qui leur faisait face.

Elle s'apprêtait à ouvrir la bouche lorsque le blond l'interrompit, comme s'il avait lu dans ses pensées. "Non, tais-toi ou je m'en vais."

Surprise, Hermione le regarda. Ils bataillèrent plusieurs secondes, l'un avec un air de défi, l'autre avec un air agacé, avant que la brune ne souffle par le nez, vaincue. Elle croisa les bras sur son ventre, les calant contre ses cuisses, et profita du silence qui les entourait. De temps à autre, elle jetait des petits coups d'œil au jeune homme qui fixait obstinément devant lui, comme s'il voulait se convaincre qu'elle n'était pas là.

Au bout d'un moment, "Tu veux que je parte?" demanda-t-elle, n'y tenant plus. Elle attendit de longues et interminables secondes en sondant le visage de Draco et n'obtenant pas de réponses, elle commença à se lever, prête à s'en aller. Mais alors qu'elle était quasiment debout, elle sentit une main agripper son poignet et la forcer à se rasseoir. Choquée, elle regarda le blond qui serrait les dents de toutes ses forces, faisant ressortir sa mâchoire. Elle pouvait sentir ses doigts chauds serrer son poignet, s'accrochant à elle, comme s'il ne s'était pas rendu compte qu'il la tenait toujours.

Hermione tenta de se rappeler la dernière fois qu'ils s'étaient touchés et se retint de rougir en réalisant qu'il s'agissait sans doute de leur quatrième année, lorsqu'ils avaient valsé ensemble pendant l'un des cours de danse de McGonagall dans le cadre de leur préparation au Bal de Noël du Tournoi des Trois Sorciers. Souvenir très difficile à refouler… McGonagall avait fait des duos pour les entraîner, et le sang avait quitté tout son visage quand son nom avait été prononcé juste après celui de Malfoy. Elle s'était attendue à un esclandre de la part de ce dernier. Lui, un Sang Pur, toucher une Sang-de-Bourbe? Mais il n'avait rien dit, se contentant de s'approcher d'elle et de la toucher – presque avec révérence – lorsque cela avait été nécessaire. Harry et Ron en avaient parlé des jours entiers après cela, avant de se désintéresser, trop préoccupés par qui serait leur cavalière au bal.

Draco finit par la relâcher après qu'elle se soit adossée au mur et… Était-ce des touches de rose qu'elle pouvait discerner sur ses pommettes en y regardant bien? Draco Malfoy était-il en train de rougir? Levant un sourcil, elle l'observa, attendant qu'il se justifie.

"Tu peux rester ici si tu veux. Mais... Ne parle pas. Ta voix fait remonter trop de souvenirs" Finit-il par souffler en baissant les yeux sur ses jambes en tailleur. Il serrait les poings sur ses genoux à s'en faire blanchir les phalanges.

D'abord désarçonnée par ses mots, Hermione finit par hocher lentement la tête. Elle n'avait pas besoin de chercher à comprendre… Après cette guerre, peu de choses paraissait avoir un sens, et elle n'était pas légitime à pousser Draco dans ses retranchements lorsqu'il lui demandait de ne pas le faire.

Un nouveau silence s'installa entre eux, cette fois-ci plus confortable que le précédent, et Hermione ferma lentement les yeux, se retenant de sourire à l'idée que le blond l'ait retenue quand elle avait fait mine de partir. Sa présence ne le dérangeait donc pas tant que cela…

A côté d'elle, Draco glissa un discret regard dans la direction d'Hermione avant de doucement se détendre. Elle avait respecté sa volonté sans poser de questions. Comment aurait-il pu lui avouer que sa présence le rassurait mais que le son de sa voix lui rappelait trop ses cris sous la torture?

C'est ainsi que dans le secret des couloirs de Poudlard naquit une étrange amitié, avec comme fondation la solitude et la souffrance incomprise de deux jeunes gens.