Chapitre 6 : Retour à la vie Londonienne

Jane se réveilla dans le lit que John avait occupé quand il avait vécu à Baker Street. Elle se leva, se prépara et alla se faire son petit-déjeuner. Elle vit que Holmes, vêtu d'une robe de chambre bleue, d'un tee shirt et d'un jogging, était déjà levé et semblait encore plongé dans ses pensées. Elle se fit le petit-déjeuner anglais classique et s'installa sur la table de la salle à manger après avoir enlevé et mis par terre les papiers qui trainaient. Holmes sortit de sa léthargie et vit Jane en train de déjeuner. Ils se saluèrent, Sherlock se fit un café serré et s'assit en face d'elle.

Puis on sonna à la porte. Martha vint ouvrir et invita la personne à monter. C'était John qui venait voir comment se passait la colocation entre sa cousine et le détective. Ils se saluèrent.

« Alors, tout va bien ici ?

-Ça va, pour l'instant, on ne s'est pas entretués. »

Sherlock confirma les propos de Jane.

« Au fait, Jane, j'ai décroché un emploi pour toi au JFK Hospital. Tu as rendez-vous cet après-midi à 14h avec Samantha Cooper, la chef des externes.

-Merci beaucoup John !

-De rien, mais par contre, tu seras toujours l'assistante de Sherlock.

-Attends, John, je ne comprends rien. Je fais deux boulots à la fois ?

-On peut dire ça comme ça, oui. En fait, être assistante de Sherlock, ce n'est pas vraiment un travail à temps complet, vu que Moriarty n'a pas donné signe de vie et qu'il n'y a pas d'enquêtes non plus pour l'instant. Et comme Sherlock ne demande pas d'argent à la fin de la résolution d'une enquête, c'est un boulot non rémunéré. Ton vrai boulot ça sera plutôt à l'hôpital.

-Ok.

-Oh, au fait, il faut que vous continuiez à vivre ensemble tous les deux. Ajouta John un peu gêné.

-Quoi ? Mais pourquoi ?

-Et bien, étant donné que Moriarty connait ton existence, ce serait dangereux que tu vives toute seule.

-Génial ! J'imagine qu'il faudra aussi que je paie la moitié du loyer, non ? Ironisa Jane.

-Oui.

-Très bien, je vais dans ma chambre. »

Et Jane partit dans sa chambre en claquant la porte.

« Bravo John, tu as réussi à l'énerver !

-Il fallait bien que quelqu'un lui dise la vérité non ? Et il fallait mieux que ça soit moi que toi, sinon elle t'aurait tué !

-Ouais, ce n'est pas faux.

-Bon, j'y vais. Bon courage.

-Merci, j'en aurai bien besoin ! »

Pendant ce temps-là, Jane avait enfoui la tête dans son oreiller et ne faisait que pleurer. Déjà, elle s'était tapée la honte devant tout le monde, parce qu'elle ne savait pas nager, elle avait ensuite tout perdu dans une explosion d'hôtel et s'était fait sauvée par son pire ennemi. Et maintenant, elle devait vivre à vie avec Holmes ? A vie, parce que le jour où on retrouverait ce fameux Jim Moriarty, les poules auraient des dents ! Puis elle se décida à sortir de chambre après s'être passé de l'eau sur le visage. Elle alla dans le salon et vit que Holmes allait jouer du violon.

« J'ai le droit de sortir d'ici ou il me faut obligatoirement un garde du corps ? Lui demanda Jane d'un ton sarcastique.

-Eh bien, je suis obligé se sortir avec toi, donc attends-moi deux secondes, le temps que je me change. Lui répondit-il du même ton. »

Sherlock quitta la pièce et alla se changer. Il revint vêtu d'une chemise échancrée couleur lis de vin, d'un pantalon noir et d'une veste noire. Il passa son éternel manteau noir, son écharpe bleue et ils sortirent de l'appartement. Sherlock refit l'effort de payer le taxi puis ils allèrent dans un des endroits que Sherlock ne fréquentait jamais : le centre commercial. Le centre commercial en question était Covent Garden, un lieu que Jane adorait tout particulièrement, car on trouvait tout ce qu'on voulait et qu'il y avait aussi des animations. Jane devait effectivement s'y rendre afin de se trouver des vêtements, du maquillage, ses médicaments contre ses crises d'épilepsie et faire des photos d'identité pour refaire ses papiers.

« Bon, j'espère que tu ne vas pas mettre cent ans, Smith. Je déteste cet endroit.

-Je ne vais pas me dépêcher pour te faire plaisir Holmes. Donc sois-tu me suis dans les magasins, soit tu m'attends quelque part.

-Ok, je t'attends ici. »

Jane partit dans les magasins et se trouva tout ce qu'il lui fallait. Elle revint au bout d'une heure et demie, les bras chargés de courses.

« Ah ben enfin ce n'est pas trop tôt !

-Je te rappelle que j'ai tout perdu dans cette explosion ! Et puis, je t'avais prévenu que je ne me dépêcherais pas pour toi. »

Sur ce, ils reprirent le taxi et Sherlock sortit le premier en laissant Jane payer le taxi ! Jane en fut outrée mais paya tout de même. Elle alla dans le salon. Martha arriva pour prendre de leurs nouvelles.

« Alors, comment ça va tous les deux ?

-Ça va.

-Je vous ai laissé un petit quelque chose dans le frigo pour ce midi.

-Merci beaucoup, Madame Hudson.

-Je t'en prie Jane. Et pas de manières entre nous, tu peux m'appeler Martha.

-Ok, c'est noté Martha. »

Martha les laissa et Jane entreprit de faire réchauffer le poulet et les pommes de terre.

« Holmes, tu veux manger ?

-Non.

-Ok comme tu veux. »

Jane mangea donc seule puis elle alla se préparer pour son entretien. Elle revint à 13h30 dans le salon et dit à Sherlock qu'elle devait y aller. Sherlock l'y accompagna alors toujours par taxi. Cette fois, Jane, très prévoyante, sortit comme une fusée du taxi et laissa Sherlock payer ! Il paya donc et rejoint Jane dans le hall de l'hôpital.

Ils arrivèrent dans le hall de l'hôpital et Jane dit à l'accueil qu'elle avait rendez-vous aujourd'hui avec Samantha Cooper à 14 h. Puis, elle patienta toujours en présence de Sherlock. A 14 h, Samantha Cooper arriva pour la recevoir. Elle les salua et reçut uniquement Jane dans son bureau. La chef des ternes était une femme de taille moyenne, aux cheveux roux et aux yeux verts en amande.

Samantha invita Jane à s'asseoir puis elle s'assit.

« Votre cousin, le docteur Watson est venu ce matin pour me dire que vous recherchiez un poste dans un hôpital. C'est bien ça ?

-Oui.

-D accord. Vous avez donc fait vos études à Manor Castle et à l'université de New York. Vous avez également travaillé à New York et à Chicago. Pourquoi êtes-vous revenue en Angleterre ?

-C'est un peu gênant à expliquer.

-Vous pouvez y aller, je suis soumise au secret médical aussi bien pour mes patients que pour mes collègues.

-En fait, mon petit-ami le docteur John Carter est décédé il y a quelques mois et j'étais complètement déprimée et déboussolée. Mon cousin m'a proposé de revenir à Londres et d'y vivre.

-Je vous présente mes sincères condoléances Jane. Eh bien, votre formation et vos qualifications me paraissent tout à fait louables. Je vous engage. »

Jane remercia Samantha puis elle la suivit jusque dans les vestiaires afin de se changer. Elle revint vers l'accueil et prévint Sherlock qu'elle allait travailler ici. Il la prévint qu'il passerait la chercher ou que John s'en chargerait et il s'en alla. Jane commença par quelques cas extrêmement simples : elle ausculta quelques malades, établit les diagnostics suite à ses consultations. Elle prit une pause avec Samantha afin de faire plus ample connaissance avec elle : elle apprit que celle-ci était fille unique, vivait seule à Brixton Road et travaillait à l'hôpital depuis 5 ans.

La chef des internes n'était pas très loquace concernant sa vie privée, car elle était d'un naturel timide et réservé. Mais, les deux femmes s'entendirent bien. Jane visita également l'hôpital, qui se composait de 5 étages : au rez-de-chaussée, se trouvait l'accueil, la morgue, la salle d'attente et le local poubelles, au 1er étage, se trouvait les salles concernant les premiers soins d'urgence, au 2e étage se trouvait la salle de cardiologie, au 3e étage, le service pédiatrie et aux 4e et 5e étages, les salles d'opération. John passa la chercher à 16h pour qu'elle puisse faire une carte d'identité et un passeport à la mairie reconduire à Baker Street et ils prirent le métro à la plus grande joie de Jane. Ils parlèrent de leurs journées respectives et Jane dit à John que tout s'était très bien passé et le remercia encore de lui avoir trouvé une place au JFK.

Elle rentra donc à Baker et trouva Sherlock affalé dans son sofa. Elle se demanda comment il faisait pour rester allongé toute la journée sans rien faire. Jane mangea, fit la vaisselle, prit une douche bien chaude et partit se coucher à son tour.

Quant à Sherlock, sa journée avait été maussade et ennuyeuse. En effet, il avait passé son temps à la morgue de Saint-Bart à faire des expériences et à battre des cadavres. Il avait eu beau jouer du violon, se promener, parcourir les journaux et harceler Lestrade au téléphone, la journée lui avait parue interminable. Dès lors qu'un crime ne pointait pas le bout de son nez, qu'une infime enquête ne requérait pas sa formidable intelligence et le reste de ses compétences, il s'ennuyait et se demandait pourquoi les criminels avaient décidé de prendre des vacances, surtout Jim Moriarty, qui n'avait pas donné signe de vie depuis les incendies de la banque et de l'hôtel. Il avait essayé aussi de récupérer le maximum d'informations sur ces incidents, tout ce qu'il avait récolté, était que les incendies étaient criminels, et il n'avait pas eu assez d'informations, étant donné que Moriarty était aussi minutieux et doué que lui, car il était criminel-consultant.

Le dimanche matin, Jane, ne travaillant pas, se leva à midi. Pendant ce temps-là, Molly arriva à Baker Street pour voir Jane. Comme elle dormait encore, elle entreprit de discuter avec Sherlock.

« Alors, cette colocation ?

-Ennuyeux ! En plus, je suis obligé de sortir avec elle. Lui répondit Sherlock d'un ton plaintif.

-Ben essaie d'être plus sympa avec elle alors.

-Ça ne va pas la tête ? Je n'ai vraiment pas envie.

-Sherlock, il faudrait vraiment que vous mettiez votre ancienne rivalité de côté ! Il y a beaucoup plus grave, Moriarty ne s'est pas manifesté ! Et puis, ce n'est pas facile de perdre les affaires de toute une vie en moins d'une journée ! Alors, essaie d'enterrer la hache de guerre, tu veux bien ?

-Mouais, je vais essayer mais je ne te promets rien. Et tu devrais le dire à Smith aussi. »

Molly leva les yeux au ciel en soupirant. Jane entra une minute après cette conversation.

« Oh salut Molly, ça va ? John va bien ?

-Oui, tout le monde va bien, merci ! J'ai demandé à Sherlock d'être plus cool avec toi !

-Ah ok merci. Ne t'inquiète pas, je ne suis plus la jeune fille timide de 18 ans de Manor ! Et s'il m'emmerde, je sais où il faut viser ! »

Sherlock et Molly eurent un regard très étonné et outré de la part de Molly. Étonné de Sherlock, car c'était la deuxième fois qu'il la voyait s'énerver. Outré de Molly, car menacer Sherlock de castration, n'était pas approprié compte tenu des circonstances dans lesquelles elle se trouvait.

« Jane !

-Ben quoi ?

-Il faudrait que vous mettiez votre ancienne rivalité de côté, ça serait mieux pour tout le monde.

-Mouais, on verra. »

Sur ce, Jane partit prendre une douche dans sa salle de bains.

-Sherlock, je ne voudrais pas être ennuyeuse, mais cela serait bien que tu te trouves un vrai travail ou que tu ailles postuler au JFK vu que tu t'y connais en médecine ! Si tu veux, j'appuierais ta candidature !

-Molly, écoutes, J'ai déjà un vrai travail ! Pourchasser Moriarty et les criminels, cela prend du temps !

-Excuse-moi, ce n'est pas ce que je voulais dire ! Il faut que tu aies un travail qui puisse te permettre de payer le loyer, la nourriture, etc. Et imagine, si tu as de l'argent tous les mois, tu ne dépendras plus de l'argent que ton frère t'envoie ! Sinon, vous pouvez passer toi et Jane à la maison si vous voulez cet après-midi.

-Ouais, bon, ce n'est pas faux. J'essaierais ! Ok. »

Molly prit congé de Sherlock et de Jane et rentra chez elle. Quand Jane revint dans le salon, Sherlock l'informa qu'ils étaient attendus chez les Watson l'après-midi même. Jane ne put s'empêcher de sourire à l'idée de passer du temps avec son cousin et sa femme. Ils sortirent tous les deux et trouvèrent John en bas de chez eux, qui venait les chercher. Ils décidèrent de marcher jusque chez les Watson. Mais, à quelques mètres de là, un tireur de Moriarty les attendait. Ils ne le virent pas car il était caché derrière les arbustes. Conformément aux ordres de la Némésis de Sherlock, il tira sur John et le toucha à la poitrine. Sherlock leur cria alors de se baisser et appela les urgences. Pendant ce temps-là, Jane était tellement désemparée, ne sachant que faire même si elle était chirurgienne, elle ne voulait pas compromettre les chances de survie de John, car elle était bien trop bouleversée par cette attaque pour le soigner. Sherlock le comprit et fit un massage cardiaque à John sous les yeux étonnés et larmoyants de Jane.

Ce n'est pas possible, il ne va pas m'abandonner ! Pas après tout ce qu'il a fait pour moi ! Je ne le supporterais pas. Holmes a vraiment intérêt à le sauver ! Pensa Jane.

En effet, le cœur de John venait de s'arrêter quelques secondes après l'assaut. L'ambulance arriva et les conduisirent jusqu' au JFK. Là, le Docteur Harry Bright prit John en charge. Jane appela avec son nouveau téléphone Molly, après que Sherlock lui eut donné le numéro. Molly arriva dans le même état dans lequel Jane s'était trouvée après l'attaque. Sherlock n'allait guère mieux : il était livide à l'idée de perdre son meilleur ami. En effet, John Hamish Watson avait été le premier être humain "normal" à être resté avec lui aussi longtemps, à l'avoir respecté, à l'avoir compris et non considéré comme un psychopathe. Si jamais John venait à disparaître, il ne savait pas comment il supporterait le fait de vivre sans lui et qui plus est Smith serait encore plus chiante. Le docteur Bright revint vers eux et félicita Sherlock d'avoir fait un massage cardiaque à John. Il leur annonça que celui-ci était désormais hors de danger et pourrait sortir le lendemain, car il le gardait en observation. Ils remercièrent le docteur et allèrent voir John.

« Chéri, tu te sens bien ?

-Oui, Molly. Ça va, ne t'inquiètes pas. Merci Sherlock.

-Oh, ce n'était rien, John. Tu n'as pas à me remercier.

-Si. Tu m'as sauvé la vie grâce au massage cardiaque.

-De rien.

-Merci Sherlock.

-De rien Smith.

-Tu peux m'appeler Jane maintenant. Tu as sauvé la vie de mon cousin, je pense qu'on est dans le même camp à présent. On pourrait peut-être enterrer la hache de guerre, tu ne crois pas ?

-D'accord Jane. »

Jane reprit le travail le lundi et put enfin opérer un patient de l'ablation du foie. Elle fut heureuse de réaliser sa première opération, même si le cas à traiter n'était pas très gai. Elle revenait à peine de sa pause du midi, qu'elle vit Sherlock se diriger vers elle. Elle le reconnut au premier coup d'œil à son aspect longiligne et à son manteau noir dont le col était relevé.

« Sherlock, qu'est-ce que tu fais là ? Tu es malade ?

-Non, j'ai rendez-vous avec la chef des externes, Samantha Cooper.

-Tu veux travailler ici ?

-Je n'ai pas le choix, il faut bien qu'on paie le loyer et j'en ai marre de dépendre de mon frère, question argent.

-Ok, Samantha est dans son bureau, je vais t'y conduire.

Sherlock suivit Jane jusqu'au bureau de Samantha. Jane partit pour les laisser discuter. Une demi-heure après, alors que Jane buvait un chocolat à la machine à café, Samantha lui dit alors que Sherlock travaillerait dans le même service que Jane. Après que Sherlock se soit changé, ils partirent au service pédiatrie. Sherlock resta en retrait et analysa comme à son habitude la scène qui se déroulait devant lui. Le patient était un enfant malade âgé de 7 ans qui allait être opéré. Il vit que les gestes de Jane étaient précis, toute sa figure émanait d'une expression de bonté, de douceur, d'inquiétude à la fois.

En effet, Jane adorait les enfants et aurait aimé en avoir avec Carter, elle avait l'air inquiet, car elle se souvint du premier enfant Samuel qui avait eu besoin d'elle et qui était quasiment mort dans ses bras. Bien que Sherlock fût un sociopathe confirmé, il trouva cette scène émouvante, car on aurait dit que Jane était la mère de cet enfant, tellement leur affection était évidente. Ils rentrèrent à 19h à Baker Street, complètement épuisée concernant Jane et quelque peu ému de Sherlock.

Les jours passèrent et Sherlock et Jane commencèrent à s'apprécier et à mettre leur ancienne rivalité de côté. Ils discutèrent ensemble et s'aperçurent qu'ils avaient quelques points communs comme leur caractère bien trempé, leur amour pour la musique entre autres. Il en résulta qu'ils apparurent l'un à l'autre comme des personnes sympathiques et dignes de confiance (surtout Sherlock depuis qu'il avait sauvé la vie de Jane et de John). Jane s'était finalement dit, que, si son cousin et sa femme qui étaient intelligents pour elle et fort sympathiques, étaient amis avec Sherlock, c'était bien parce qu'il y avait une raison et prit alors le risque de lui faire confiance. Pour Sherlock, Jane était complètement différente de la jeune fille perdue et renfermée qu'elle avait été à Manor, elle avait un sacré caractère, était sympathique et très douce. Il décida aussi d'être ami avec elle car il commençait à l'apprécier. Pour fêter le commencement de leur amitié, ils allèrent au restaurant italien à côté de Baker Street à pied.

L'ami de Sherlock, Angelo, les accueillit chaleureusement et ils s'installèrent à la table habituelle de Sherlock.

« Qu'est-ce que tu prends Sherlock ?

-Des lasagnes s'il te plait.

-Et ton amoureuse qu'est-ce qu'elle prend ? »

En entendant ce mot, Jane faillit s'énerver mais se retint parce qu'il y avait du monde dans le restaurant et ne voulait pas se mettre son ancien ennemi devenu son ami à dos.

« Je ne suis pas son amoureuse et je prendrais la même chose avec une bouteille de vin rouge pour deux, s'il vous plaît. Lui répondit Jane vivement. »

Sherlock fit semblant d'aller aux toilettes, car il vit que son ami désirait lui parler.

« Tu voulais me parler ?

-Ouais. Je voulais savoir : tu es amoureux de ton rencard là-bas ? Lui répondit Angelo avec un petit sourire.

-Jane n'est pas mon rencard et non je ne suis pas amoureux d'elle !

-Quel dommage, parce qu'elle a le même caractère trempé que toi ! Vous feriez un beau couple !

-Angelo, je te rappelle que je suis un sociopathe de haut niveau et que l'amour et tout ce qui s'ensuit est une faiblesse ! Je haïssais Jane il y a sept ans et on commence tout juste à être amis ! Mais je dois avouer que Jane est totalement différente des femmes avec qui j'étais à Manor ! Elle n'est plus la jeune fille coincée et renfermée que j'ai connue là-bas.

Elle a beaucoup de répondant et elle argumente bien ses idées quand on est en désaccord.

-Ok, tu l'apprécie juste ! Mais je te rappelle aussi qu'en plus d'avoir du caractère, elle n'est pas moche !

-Je ne sais pas, je n'y ai pas réfléchi ! Bon, je te laisse, je vais aller manger ! »

Sherlock arriva en même temps que les plats qu'ils avaient commandés. Ils mangèrent en silence. Au bout de quelques minutes, Jane décida de briser le silence qu'elle trouvait pesant :

« Dis-moi, Sherlock, comment ça se fait que tu étais un connard avec moi à Manor ?

-Eh bien, tu étais complètement des autres filles. Tu étais coincée et totalement renfermée alors qu'elles minaudaient et étaient superficielles.

-Juste pour cela ? C'est complètement débile !

-Pas seulement. En fait, je ne faisais pas du tout attention à toi au début, mais quand j'ai vu que tu étais une de meilleures de notre promo, j'ai décidé de te pourrir la vie pour devenir le chouchou des profs. Et aussi parce que tu étais l'une des rares filles qui me résistaient et ça me rendait perplexe et furieux à vrai dire ! Et maintenant, je me rends compte que je me suis mal comporté avec toi, parce qu'en fait, quand on apprend à te connaître, tu es vraiment sympa.

-Je te remercie de m'avoir dit la vérité et de t'excuser enfin après toutes ces années. Mais je trouve que c'est dommage, qu'à cause de cela, tu n'aies pas montré ton vrai visage.

-C'est-à-dire ?

-Ben, maintenant, tu es vraiment sympa, quand on perce la carapace que tu t'es forgé, tu es aussi très intelligent mais seulement en ce qui concerne des choses par rapport à tes enquêtes ou pour emmerder les gens, on peut quand même parler de tout et de rien avec toi. Mais tu es toujours aussi immature, sociopathe et arrogant, je crois que ces défauts sont liés à quelque chose de ton passé et que tu es comme cela pour te protéger.

-C'est vrai.

-Je peux savoir ce qui s'est passé pour que tu en arrives là ?

-Je n'ai pas vraiment envie d'en parler ! Dit Sherlock qui se renferma aussitôt.

-Ok, comme tu veux ! »

Puis ils continuèrent de parler de divers sujets. Comme Angelo était occupé, un de ses serveurs, Gino apporta le café serré pour Sherlock et le thé à la menthe pour Jane. Gino, fort maladroit, renversa le thé de Jane sur elle ! Sherlock ouvrit la bouche comme un poisson hors de l'eau tout comme le serveur et crurent que Jane allait engueuler le serveur.

Gino, ramassa la tasse et essaya d'éponger Jane tout en s'excusant en italien/anglais. A leur plus grande surprise, Jane ne gueula pas du tout sur Gino mais rigola fortement en ayant les larmes aux yeux. Ils en furent donc étonnés et elle rassura le serveur en disant que ce n'était pas grave. Puis quand il partit, elle dit à Sherlock qu'au moins, cette fois, ce n'était pas de l'acide sulfurique. Sherlock se surprit lui-même en riant à son tour. A cause du petit incident de Gino, Angelo les exonéra à payer l'addition.

Dans son lit, à Baker, Jane pensa cette fois à Sherlock et non pas à Carter, ce qui la troubla fortement. En effet, elle pensait toutes les nuits à son ancien amoureux, qui restait le premier amour de sa vie. Elle pensait à Sherlock, car il était complètement différent depuis qu'il travaillait à l'hôpital avec elle. Il était un peu moins sociopathe et arrogant, il était très sympathique avec ses collègues et compatissant envers les patients. Pendant tout le repas, elle l'avait carrément reluqué et l'avait trouvé tellement beau et charmant.

En effet, ses yeux bleu océan l'hypnotisaient tout comme sa chemise échancrée et son visage d'ange et elle était tellement heureuse qu'il se comporte enfin comme un mec bien avec elle. Elle espérait tellement que ce n'était pas du flan et qu'il l'aimait bien cette fois-ci. Si elle n'avait pas crié sur Gino (alors qu'elle l'aurait certainement fait en temps normal), c'était parce qu'elle avait passé une bonne soirée qu'elle refusait toute dispute. Au fil des jours, elle tombait de plus en plus amoureuse de Sherlock, cela la perturbait, car elle n'était pas et ne voulait pas tomber amoureuse de lui. Après tout, il n'avait pas de cœur concernant l'amour et elle ne voulait absolument pas faire partie de son tableau de chasse.