La visite a été éreintante. Le château bâtit dans la roche cache mil et un secret.
Comme tout édifice appartenant à un roi, il y a un nombre incalculable de chambre, de salle d'eau et de salle de séjour. On peut également trouver une salle de jeu, une immense cuisine mais aussi une écurie. L'endroit le plus magnifique reste le balcon situé au sommet, au plus près des étoiles. Une vue imprenable sur le village, mais également une horizon majestueuse parsemé de forêt et de champ de blé. L'endroit est féerique. Le temps de quelque minute, je me suis permis de rêvasser alors que Katsuki et Eijiro discutaient en arrière plan. En parfait invité, je suis considéré et on me parle droit dans les yeux. Pas de regard haineux de la part des gardes que l'on croise, pas de messe basse de la part des servants. Moi-même je reste à ma place. Ça aurait été déplacé de prendre mes aises ou bien de les regarder de haut. Je ne peut oublier d'où je viens.
Ce qui est le plus appréciable, c'est de recevoir des sourires et des yeux émerveillés à chaque passage devant un groupe d'individus. Je ne sait pas si je suis le premier homme à être venu mais je suis sans nul doute une rareté à leurs yeux.
Quand nous avons finis la visite, j'avais les pieds en compote. Pourtant, je ne me plaint pas. J'ai l'habitude de toute manière et ce n'est pas une balade de courtoisie qui va m'achever. Je suis bien plus robuste.
- La nuit commence à arriver. Nous ferions mieux de nous diriger vers la salle des repas. Le dîner va bientôt être servi.
Quand Katsuki termine sa phrase, Eijiro vient vers moi et pose sa main sur mon épaule. Il m'offre un sourire chaleureux que je lui rend aussitôt.
- J'espère que tu as faim, nos cuisiniers sont les meilleurs. Ils peuvent faire un repas gastronomique à partir de peu de ressource.
Je ne fais que hocher la tête, envieux de goûter de la bonne nourriture. Néanmoins, j'ai tout de même une légère appréhension. Je n'ai jamais mangé attablé, et jamais je n'ai posé la main sur un couvert. D'habitude, c'est une assiette et une cuillère en bois, quand j'ai un peu de chance. Sinon, c'est les fonds de plats, pour ne pas dire les restes.
La salle des repas, ou salle à manger, est la dernière pièce à visiter. Comme chaque recoin du château, il ne manque rien. La pièce est grossièrement grande. Une table tout aussi grande avec de grande chaise. Tout est beaucoup trop grand pour moi étant de taille raisonnable pour un homme. Un tableau orne une cheminée où l'on peut entendre le feu crépiter. Le tableau représente le roi et son mari, Katsuki et Eijiro. C'est un portrait fidèle à la réalité, tel que j'ai l'impression de me tenir devant un miroir. La table est parallèle à la cheminée mais en retrait. Face au feu dansant, deux fauteuils rouges cuivrés et une table basse dorée. La nuit est effectivement bien avancé. Nous sommes dans l'une des rares pièces possédant des fenêtres car ne l'oublions pas, l'endroit est taillé dans la roche.
Sur la table, un chandelier est présent avec trois bougies. Si je n'étais pas suspicieux, j'aurais pu penser qu'ils avaient tout organisés pour mettre les petits plats dans les grands.
Nous nous installons, Katsuki en bout de table, Eijiro dos au flammes et moi en face de Eijiro. Je ne parle pas beaucoup, presque trop peu. Je ne sais pas de quoi je peux discuter avec eux. Je n'ai pas grand chose à raconter et presque rien n'est gai. Alors qu'eux parlent énormément entre eux ou avec moi. C'est sans nul doute ce changement d'environnement ainsi que les récents événements qui me rendent aussi muet.
Pourtant, un éclair de lucidité traverse mon esprit.
- Je voulais savoir, parmi toutes les chambres que vous m'avez montrées, laquelle sera la mienne ?
Même si ma question me semble normal, presque logique, un blanc se fait entre nous trois. Eijiro regarde Katsuki qui le regarde à son tour, mais aucun ne me répond. C'est le roi qui prend la parole, le visage indéchiffrable.
- J'aurais pourtant pensé que c'était clair mais après tout, ceci est nouveau pour toi alors je peux comprendre que ce soit compliqué à entendre. Il colle son dos contre le dossier de sa chaise, utilisant ses ailes comme coussin. Tu dormiras à nos côtés, chaque nuit durant. Dit-il, ses yeux virant au orange.
Cette fois, c'est moi qui reste muet, la gêne gagnant mes joues. Je me sent bête. C'est une évidence et je n'ai même pas compris cela. Je suis bien sot. Je baisse les yeux, mon visage en feu.
- Veuillez pardonner mon ignorance. Dis-je de manière trop solennel à mon goût. C'est nouveau pour moi, j'essayerai de faire plus attention la prochaine fois.
Une queue s'enroule autour de ma jambe et je comprend que c'est celle de Katsuki. Je relève la tête pour affronter son regard qui est de nouveau rougeoyant.
- Je ne sais pas combien de temps il te faudra pour oublier ta vie d'avant et les inconvénients qui l'accompagnent, mais saches qu'ici tu es notre égal. Aucune raison de s'excuser ou de baisser les yeux, soit fière de qui tu es.
Je suis couvé par le regard de mes deux compagnons. Ces mots sont réconfortants car je vois toute sa bienveillance dans ses yeux. Il est sincère et cela me fait chaud au cœur de me sentir autant considéré.
Nous sommes coupés dans notre moment par l'arrivée des plats. Ce n'est rien d'extravagant, à mon grand étonnement. Ils ne sont pas aussi goinfre que le roi de Drakna. Chacun d'entre nous reçoit une assiette en porcelaine bien garnis. Des pommes de terres, des navets, des carottes, du riz et un morceau de viande blanche. Des plats sont également installés sur la table dont un plateau de fruit, un autre de fromage et un autre encore avec des fruits secs.
Je suis émerveillé devant tant de nourriture à ma disposition. Il y en a tellement que je ne sais pas où donner de la tête. Timidement, j'attrape la fourchette que je tiens tel un stylo à plume, et pique dans un navet. Il est baigné de sauce et il sent divinement bon. Je le porte à mes lèvres et me dépêche de le croquer. Il est fondant et ferme à la fois. La sauce, dont je ne connaît pas le nom ni les ingrédients, accompagne les légumes parfaitement. Je ne me fais pas prier, oubliant presque où je suis, et je me met à manger avec ferveur.
À mes côtés, Katsuki me regarde sans piper mot, simplement avec une posture nonchalante. Les coudes sur la table, ses mains jointes tiennent sa tête alors qu'il joue avec sa fourchette du bout des doigts. Il a les sourcils froncés, un fin sourire sur les lèvres. Eijiro est complètement différent. Il mange comme moi, avec un appétit un peu plus féroce. Pourtant, il reste propre sur lui et je ne suis pas repoussé pour autant.
- Alors, tu aimes notre nourriture ?
J'avale un morceau de carotte difficilement, il passe même de travers. Je ne montre pas ma gêne et ne fais que hocher la tête, heureux de partager un tel repas si bien entouré.
- C'est divin, c'est la première fois que je mange attablé tout en savourant un plat aussi exquis.
Sa queue, qui n'a toujours pas quitté ma jambe, serre un peu plus ma chaire. J'ai le réflexe de poser ma main sur les écailles, comme pour réconforter le roi sans savoir ce qui le tracasse tant. Il picore simplement son assiette, sans vraiment y toucher.
- Dis moi, Izuku, tu n'aimes pas la viande ?
Je tourne la tête vers mon interlocuteur et réfléchis un instant. J'ai dévoré mes légumes avec hâte mais il est vrai que la viande encore fumante est intact.
- C'est assez gênant à avouer mais, à part des légumes, je n'ai jamais mangé de viande. Même si cela a l'air appétissant, je préfère attendre encore avant d'y goûter.
Eijiro hoche la tête mais continue de me regarder, immobile. J'entend Katsuki soupirer à mes côtés mais un léger rire franchis ses lèvres.
- Il essaie de te faire comprendre maladroitement que si tu n'y touches pas, il aimerait bien la manger.
Je souris à mon tour, amusé par le comportement d'Eijiro. Il ressemble à un enfant attendant une friandise tant convoité.
- Arrête de faire l'enfant. Le réprimande Katsuki.
- Cela ne me dérange pas. Dis-je pour apaiser la tension qui risque de s'installer. Vous pouvez la prendre si vous le souhaitez.
Eijiro continue de faire la moue et croisa les bras. Avais-je dis quelque chose de mal ?
- Je ne comprends pas pourquoi tu continue de nous vouvoyer alors que nous sommes désormais compagnons. C'est un peu vexant.
Je penche la tête sur le côté, ne reconnaissant pas l'homme que j'ai en face de moi. Il semble avoir plusieurs personnalités car il ne ressemble pas à celui qui m'a embrassé avec fougue deux jours auparavant.
- Je n'avais pas pensé à ce détail, c'est exact. Mais si c'est votre souhait, alors pourquoi pas.
Je prend mes couverts et tente tant bien que mal de découper la viande. Ceci fait, j'attrape le morceau en le piquant du bout de ma fourchette. Je me lève, prenant appuie sur la table d'une main et me penche. Je tend la fourchette vers Eijiro qui me regarde, amusé. Je vois également dans ses yeux une forte envie de jouer. Malgré une chaleur qui me prend, je campe sur mes positions. Il s'approche à son tour, ouvrant sa bouche en grand. Mais il ne fait pas qu'attraper le morceau de viande tant convoité. Il lèche la chaire, remontant jusqu'au milieu de la fourchette et redescend. Il fait cela tout en me regardant, ses yeux trahissant ce qu'il a derrière la tête. Il finit par attraper le morceau, fière de son manège.
Quand je m'assoie, je suis partagé entre l'envie et la fierté de mon action. Bien évidemment, je n'oublie pas Katsuki, resté silencieux jusqu'à lors. Je fais la même chose et me tourne vers lui. Il est déjà en position, sa tête reposant sur la paume de sa main. Il attend sagement, les yeux noirs de désir. Je frémis sans le vouloir, remarquant la différence d'aura entre lui et Eijiro. Avec une main légèrement tremblante, j'approche de ses lèvres. Contrairement à Eijiro qui avait jouait avec la lenteur et la gourmandise, Katsuki attrape le morceau d'un mouvement ample, non sans me regarder.
- Tu sembles apprécier de jouer avec la nourriture. Katsuki a une voix ronronnante, mais pourtant très rauque.
Il se lève de table et attrape un grain de raisin. Je comprends alors que c'est à mon tour d'être nourri. Même si j'essaie de jouer avec eux, je me rend compte de mon manque d'expérience ainsi que d'initiative.
Quand il arrive près de moi, j'aperçois Eijiro du coin d'œil, amusé par la situation. De mon côté, je n'en mène pas large étant donné ma position. Katsuki retourne mon siège d'un mouvement de queue, me retournant face à lui. Il place le grain entre ses lèvres et pose ses mains sur les accoudoirs, nous mettant ainsi sur un même pied d'égalité. Sa queue frappe le sol tandis que ses ailes tremblent dans son dos.
Avec toute la délicatesse dont je suis capable, je m'approche de lui, penchant ma tête sur le côté. J'attrape le grain de raisin du bout des lèvres. Je sens son souffle s'abattre sur ma peau, alors que je prend bien soin de ne pas le toucher, sans doute pour le frustrer. Je savoure le fruit, goûtant cela pour la première fois.
Katsuki reste pourtant là, très proche de moi, et me fixe.
- Ne penses-tu pas cela déloyale que Eijiro ai déjà goûté à tes lèvres ? Quand est-il de moi ? Me ferais-tu l'honneur de me laisser te goûter ?
Je reste sans voix, étonné qu'il me demande la permission. Il aurait très bien pu m'embrasser tout à l'heure ou bien là maintenant, mais il prend soin de me demander. Je comprends parfaitement ses intentions. Éviter de me brusquer, mais surtout me rassurer. Je risque d'y prendre goût.
Je lève mes mains, caressant la base de son cou. Je le vois fermer les yeux et apprécier ma caresse. Je passe mes doigts à l'arrière de sa nuque, jouant avec des mèches de cheveux ainsi que ses parures. Je reprend un peu d'audace et tire un peu sur sa nuque. Il s'abaisse mais n'ouvre pas les yeux. Quand nos nez se frôlent, il me permet enfin d'apprécier son regard. Ses yeux sont noirs, à tel point que je peux me voir à l'intérieur. Il grogne, faisant résonner le son dans la pièce, alors que mes lèvres frottent les siennes. C'est lui qui vient finalement combler l'espace, me coupant l'herbe sous le pied.
Ce contact est franc de son côté, timide du mien. Ses lèvres sont plus épaisses mais tout aussi moelleuses et douces. Il les bouge habillement, me dévorant la bouche. Sa langue passe plusieurs fois mais n'entre jamais. Il semble se retenir d'aller plus loin. Quand il s'éloigne de moi, je suis un peu pantelant. Je vois alors Eijiro se tenir derrière Katsuki, les mains sur les hanches. Il est plus petit que lui, mais ça ne l'empêche pas de saisir Katsuki fermement tel un affamé.
Il retourne son partenaire d'un mouvement de poignet et l'embrasse férocement. Leur queue s'entremêlent, leurs jambes se frottent l'une contre l'autre, leurs ailes battent l'air frénétiquement et leur bouche ne se quittent plus. Katsuki porte Eijiro par les hanches et le pose sur la table en bois massif, oubliant complètement les aliments. Leurs mains caressent leur hanche, leur torse. Eijiro agrippe les fesses de Katsuki à travers son pantalon, alors que ce dernier donne un coup de hanche comme punition. Je suis spectateur d'un magnifique spectacle sensuel mettant en scène mes deux compagnons. Tous deux me démontrent l'amour et la fougue dont ils sont capables.
À bout de souffle, leur bouche se quittent et un fin filet de salive relit encore leurs lèvres.
- À quand remonte notre dernier baiser passionné ? Demande Eijiro tout en caressant ses avant bras.
- Pas moins de deux semaines. Je me souviens encore de la nuit que nous avons passés après.
Ils s'embrassent de nouveau, mais plus raisonnablement. Je reste au fond de mon siège, ébahi par l'amour qui les unis mais également ce profond respect. Aucun des deux n'est traité différemment, ils sont sur le même pied d'égalité. Je pose mes mains sur mes joues, le corps brûlant. Heureusement pour moi, mon bassin ne s'est pas réveillé. J'aurais été honteux de me voir dans un tel état pour si peu.
Ils reposent enfin le regard sur moi, tous les deux amusés.
- Ils seraient temps d'aller nous coucher. Katsuki tape dans ses mains, et quatre servants viennent débarrasser la table. Suis-nous.
J'accepte la main tendue, même si quand il referme ses doigts, ma main disparaît à l'intérieur. Eijiro se contente de poser sa queue autour de ma taille et ensemble nous nous dirigeons vers nos appartements. Il va me falloir plusieurs jours avant d'assimiler ce nouveau mode de vie, j'ai encore du mal à me dire que je vais dormir dans un vrai lit.
Arrivé dans la chambre, Katsuki s'approche du lit et s'assoie. J'en fais de même, Eijiro également.
- Tu peux prendre un bain si tu le souhaites. J'ai demandé à ce que ton bain soit à bonne température.
Je remercie Katsuki en le gratifiant d'un sourire. Je me lève, m'approchant de la porte. Je leur accorde un dernier regard avant de pénétrer dans la salle d'eau.
Enfin seul, je me permet de sourire bêtement, et de pousser un petit cris de joie. Je commence à me demander si je n'ai pas une bonne étoile ou bien une bonne fée.
La salle d'eau de la chambre royale est différente des autres. Une baignoire en marbre trône au milieu de la pièce. Elle peut contenir quatre hommes comme moi. J'ai également un pichet d'eau à ma disposition, une serviette en laine de mouton, un savon artisanal et une pile de vêtements de rechange. C'est très agréable de voir des gens aux petits soins avec vous. J'apprécie tellement ce sentiment.
Je me déshabille, mettant mes linges sales dans un panier en osier. Je regarde mon corps dans le miroir. Il est vrai que je suis assez fin, avec une peau laiteuse parsemé de tâche de rousseur. Je n'ai pas la carrure d'un homme, mais bien celle d'un adolescent. Je n'ai pas de muscle ni même de poil pubien. J'ai l'impression d'être un homme dans le corps d'un enfant. C'est dégradant surtout quand on voit Eijiro et Katsuki.
Certes, ils sont plus âgés que moi et de ce fait, l'expérience joue énormément mais tout de même, que me trouvent-ils ?
J'entre dans l'eau avec précaution, n'ayant pas eu le droit à un vrai bain depuis des années. Le contact de l'eau sur mon corps fait un bien fou. Elle est à bonne température, idéal pour se relaxer. J'ai l'impression d'être dans un bain de lait tellement cette eau est douce. Je repose ma tête sur le rebord de la baignoire et ferme les paupières. C'est relaxant, je pourrais y passer des heures. Je plonge ma tête dans l'eau, pour mouiller mes cheveux et enlever le plus de crasse possible. Je prend le savon rose, et le fais mousser entre mes doigts. C'est très délicat au toucher, mais surtout très mousseux. Je commence par mes cheveux, me procurant moi-même un massage à mon cuire chevelus. Je continue avec mon corps, passant mes mains sur chaque parcelle de peau visible. Je saisis ensuite le pichet pour rincer mes cheveux et ma peau par la même occasion.
Il est vrai que je ne prend pas mon temps pour profiter. J'ai surtout l'envie furieuse d'aller dormir mais aussi de les rejoindre. Même si seul un mur et une porte nous sépare, mon ventre se tord de plaisir à la seule idée de les retrouver. C'est peut être une réaction enfantine, ou bien exagéré, mais je ne peux pas me mentir à moi-même. Ils me manquent déjà.
Je sors de l'eau, frissonnant au contact de l'air frais. J'entoure mon corps avec la serviette. Elle est si confortable, un vrai nuage de laine. Je me sèche la peau et les cheveux avant de passer une main sur ma nuque. Je saisie les vêtements choisis, sans comprendre dans quel sens ils se mettent.
Est-ce une toge ? Une robe ? Ou bien un rideau ?
Je suis un peu perdu, ne connaissant que mon vieux linge comme vêtement. Pourtant, je finis par trouver un sens plutôt logique et enfile la tenue. Je comprends alors que c'est bien une toge mais qu'elle vient des pays exotiques. Je me souviens en avoir vu une de ce type sur une convive du roi de Drakna mais dans mes souvenirs, ce n'était pas si échancré.
Je me regarde dans le miroir, tournant sur moi-même. C'est une toge dorée, parsemé de quelques joyaux sur le bas. L'habit cache mes tétons, mes épaules, mon sexe ainsi que mes fesses. Néanmoins, mon ventre, une partie de mon buste et le côté de mes jambes jusqu'en haut de la cuisse sont à l'air libre. Un coup de vent, et je me retrouverai vite nu. Autant de trou pour si peu de tissu, c'est une tenue indécente et sûrement peu porté par les hommes.
Au fond de moi, je suis gêné de la porter. Après tout, c'est normal. Mais j'ai aussi envie de voir leur réaction quand je sortirai de la pièce. Je n'ai vu aucun homme ici porter ce type de vêtement. Est-ce réservé à un genre en particulier ?
Je souffle plusieurs fois, la main sur la poignée. Je danse d'un pied à l'autre, peu sûr de moi. Je ne peux pas leur faire ça, puisque c'est eux qui ont choisi ma tenue. Ce serait un manque de respect et je ne veux pas leur faire affront. Après avoir calmé ma respiration, et remis en place le tissu, je finis par sortir pour les rejoindre, une boule au ventre.
