Plongé dans une chaleur enivrante, je ne parviens pas à m'en échapper. Je me sens apaisé, à tel point que mon corps se laisse englober facilement. Autour de moi, des souffles ardents me parviennent aux oreilles. Je sens un contact glisser contre ma peau, soulevant le fin drap recouvrant mon corps. J'apprécie ce toucher que j'identifie comme étant des doigts glissant sur ma hanche. La pulpe des doigts de mon assaillant est brûlante. Sa main monte et descend à un rythme lent, faisant augmenter mon rythme cardiaque.
J'ai un mouvement de recul inconscient quand cette main inquisitrice passe un doigt sous le tissu de ma tunique, caressant le haut de ma cuisse. Les caresses ne prennent pas fin pour autant, s'intensifiant au vue de mes réactions. En dépit de la chaleur prenant place dans mes veines, un long frisson parcourt mon échine, allant du bout de mes orteils à la pointe de mes cheveux. Je suis ivre d'un tel réveil. Mon corps encore endormie subit un traitement qu'il apprécie sans même le savoir.
Je ne désire rien d'autre en cet instant que quelque minute de plus, peut être même une matinée entière, aux mains de celui qui me touche aussi librement, aussi habilement. La main se pose à plat sur ma hanche, me permettant de respirer un moment. Elle est brûlante et extrêmement moite. Je me demande si c'est le contact de ma peau qui réveille en lui une telle réaction. Un élan de fierté gonfle mon cœur ainsi que mon égo à la simple idée que mon corps ainsi vêtu puisse plaire.
Hier soir a été une nuit très compliqué pour moi. Je me suis sentie tellement gêné de porter un tel vêtement en leur présence, et de dormir à leur côté, que j'ai eu du mal à trouver le sommeil. Nous avons parlé durant une grande partie de la nuit, sans doute même un peu trop. J'ai soif d'apprendre, c'est plus fort que moi. Quand j'écoute Eijiro parler, j'oublie tout. L'endroit où je me situe, qui me parle. J'ai très vite plongé dans l'histoire de leurs ancêtres. À la simple idée de pouvoir visiter les ruines et voir les vestiges de l'époque, un fin sourire prend place sur mes lèvres. Grâce à eux, je me sens moins à l'écart des autres. Alors que j'ai vécu toute ma vie dans l'ignorance, sans savoir pourquoi, je connais enfin une partie du monde qui m'entoure. Mise à part Drakna et les terres de Féliame, je ne connais rien d'autre. Les livres sont instructifs mais découvrir avec les yeux est mil fois mieux.
Soudain, tandis que je m'apprête à me rendormir, une seconde main prend place mais cette fois-ci, c'est mon torse qui semble l'attirer. La première main se réveille, attaquant ma peau de toute part. Je acculé, mais c'est bienveillant.
Mes paupières papillonnent alors que je tend légèrement mon corps tel un félin. En ouvrant les yeux, je tombe nez à nez avec Katsuki, arborant un sourire tendre. Je comprends facilement que la personne derrière moi n'est autre que Eijiro. J'ai sans nul doute bougé durant mon sommeil pour me retrouver avec les jambes emmêlés à celles de Katsuki et les bras de Eijiro encrés dans mes reins. La main du blond se pose sur ma joue, et je me laisse faire, aimant tout particulièrement être cajolé de bon matin.
- Tu sembles avoir bien dormis. Constate Katsuki en souriant plus grandement, dévoilant des canines bien taillés.
- C'est grâce à vous. Je dois mon sommeil à vos bras. Dis-je en me laissant aller contre le torse de Eijiro qui me récompense d'un baiser dans mon cuire chevelus.
- Tu n'es donc pas contre un câlin matinal.
Je n'ai pas le temps de répondre au roi qu'il colle son torse encore tiède à mon corps en ébullition. Eijiro accompagne son action en plaquant ses reins contre mon postérieur. Leurs mains se lient sur mes hanches et chacun posent sa tête, l'un sur une épaule dénudée, l'autre sur le haut de mon crâne. En me collant de la sorte, je peux sentir leur excitation se frotter à ma peau. Une vague de chaleur traverse mon corps alors que j'imagine sans mal la taille qu'ils font. Cela me rend fou de les sentir aussi tendu en ma présence. Je n'ai pas encore le courage de faire un mouvement, que ce soit pour les aider ou leur donner mon approbation mais je sais qu'avec un ou deux réveils de plus comme celui-ci, je vais craquer en peu de temps. L'envie de chaire ne m'a jamais traversé l'esprit jusqu'à ce que mes yeux rencontrent les leurs.
- Tu sembles bien docile. Serais-tu en train de te rendormir ?
Les caresses que me fait Eijiro sur mon ventre m'empêche de lui répondre dans la seconde.
- Encore quelque minute de plus et c'est fort probable.
Deux rires me parviennent aux oreilles. C'est un son fort mélodieux, j'aime particulièrement la façon dont ils résonnent dans mes veines.
Katsuki détache son corps du mien, embrassant délicatement mon front. Au moment où je le vois se lever du lit, m'indiquant qu'il est temps de bouger, je suis pris d'une montée d'adrénaline. Je tends ma main et le retiens par l'avant bras. Il se retourne en fronçant les sourcils, ne comprenant pas ma réaction. Je suis dans l'incompréhension la plus totale, ne sachant pas non plus pourquoi je fais ça. Les mains de Eijiro se réveillent et pressent mes reins.
- Tu ne vas tout de même pas quitter le lit conjugal maintenant ?
La voix ronronnante de Eijiro me donne une chaire de poule incontrôlable. Katsuki nous regarde tour à tour, ses yeux noirs trahissant ses pensées.
- Ce n'est pas l'envie qui me manque. Dit-il en prenant ma main pour en embrasser les phalanges. Néanmoins, le roi a des priorités.
Il avance, nous offrant qu'un simple sourire en récompense. Je le regarde disparaître dans la salle d'eau, légèrement déçu. Qu'est ce que j'attendais de sa part, justement ? Au fond, je sais ce que j'attendais de lui mais, en avais-je le droit ? Eijiro, qui ne semble pas avoir perdu de son ardeur, me mordille l'épaule en guise de compensation.
- Cela ne nous empêche pas de nous câliner à deux, Izuku.
Je détourne le regard pour l'observer en pleine action, alors qu'il continue son manège et me mordille plus fortement. Je me crispe, et voyant bien qu'il ne me veut aucun mal, je ne l'arrête pas. À la simple pensée d'avoir une marque sur mon corps, signe que je lui appartiens, mon cœur s'emballe. J'aimerais bien qu'il continue, qu'il morde chaque parcelle de peau libre. En contrepartie, je m'imagine sans mal griffer son corps. Mon esprit vagabonde si loin que je ne me rend pas compte de la situation et de nos positions.
L'une de ses jambes s'est faufilée entre les miennes, pressant mon entrejambe sans vergogne. J'accuse le coup, attrapant ce qu'il me vient, c'est à dire un drap en satin. Je l'agrippe de toutes mes forces et me laisse aller complètement. Il entoure mon corps et frotte lascivement sa jambe, appuyant plus fortement par moment. Ses dents remontent le long de ma clavicule pour passer dans mon cou. Il se met à lécher ma peau, laissant des traînées brûlantes après son passage. Ma tête retombe en arrière, calée sur son épaule. Je m'offre tout entier, appréciant ce câlin humide. La température dans la pièce augmente d'un cran quand je sens sa verge se frotter à moi. Je comprends à ce moment ce que nous sommes en train de faire et une bouffée de chaleur s'empare de moi en plus de la frénésie. C'est si bon de se faire aimer. C'est mouillé, chaud et réconfortant. Eijiro est habile, je le sens dans ses mouvements. Il a une expérience comparé à moi qui suis novice. Je veux apprendre à ses côtés mais également sentir cette même sensation avec Katsuki. À la simple pensée de leur corps contre le mien, entièrement nu, je sens mon ventre se tordre.
- Tu aimes mes câlins ?
Sa voix se perd dans la pièce au moment où un gémissement franchis mes lèvres. Il a porté une main sur mon membre, le pressant à travers le tissue. Si il le veut, il lui suffirait simplement d'écarter la tunique pour me toucher plus proprement. Il ne le fait pas, comme une délicieuse torture. Ses mouvements sont lents et sensuels. Sa main descend et remonte, ne m'offrant qu'une friction de plus.
- C'est la première fois que tu fais ça ?
Mes yeux rencontrent les siens, et je me fige. Ils sont si noirs que je peine à discerner la pupille. Pourtant, ce n'est pas effrayant. J'ai très vite compris que cela correspond à son niveau d'excitation. Ce qui veut dire qu'il est actuellement à son maximum.
- Je n'ai jamais... Expérimenté ce genre de chose.
Cette réponse semble le ravir puisqu'il sourit.
- Quelle magnifique réponse. Cela plaira à Katsuki.
Il attrape mon visage et m'embrasse férocement. Je répond à son baiser en passant ma langue sur ses lèvres. Il ouvre la bouche et je prend le contrôle du baiser. N'étant pas habitué, je suis légèrement perdu avant de finalement comprendre quoi faire. Nos langues se rencontrent et se touchent timidement. Elles finissent par s'enlacer, nous permettant à chacun de nous goûter. Sa langue est en parfait accord avec son corps. Il est avide. Je sens à quel point il est tendu à la fois en l'embrassant et en sentant son corps se tordre contre moi.
Nos bouches finissent par se quitter pour mieux se retrouver. Il accompagne ce baiser d'un mouvement de hanche, pressant sa verge contre mes globes. J'ai un mouvement de recul dû à la force de son coup de bassin. Il commence à avoir envie de plus de friction, de plus de contact. Étant dans le même état d'esprit, je ne peux pas lui en vouloir. Néanmoins, nous savons que ce n'est pas le moment.
- Pardonne-moi. Dit-il en survolant mes lèvres avant de les embrasser délicatement. Mon corps se tord de plaisir à l'idée de t'avoir contre moi. Il m'est difficile de contrôler mes pulsions.
Je vois la sincérité dans son regard mélangé à son envie. Je regarde la porte de la salle d'eau, me demandant quand Katsuki va revenir. Si il avait été là, je suis certain que j'aurais succombé.
- Vas-tu me laisser dans cet état ? Je demande doucement, alors que l'on voit très bien à quel point je suis excité.
Il baisse les yeux et observe mon corps. Une légère pellicule de sueur ruisselle sur ma peau, tandis que mon corps est collé au sien. Il passe une main sur mon ventre, sans descendre. Il sait que j'en ai envie, je veux qu'il me touche plus franchement. À travers la tunique mon sexe est si tendu qu'il déforme le tissu. On voit à quel point je suis à bout.
- Si tu savais tout ce dont je veux te faire, tu ne serais pas aussi sûr de toi. Il mordille mon oreille, léchant mon lobe. Les Drākõn sont tendres avec leur partenaire mais j'ai tendance à déroger à la règle. Je ne veux pas te faire de mal. Il passe sa langue sur ma lèvre et la prend entre ses dents, m'empêchant de lui répondre.
Nous sommes coupés dans notre moment par la porte de la salle d'eau qui s'ouvre à la volé. Katsuki en sort, fraîchement lavé. Il ne porte sur lui qu'une simple serviette qui est démesurément trop petite pour lui. Elle couvre à peine son corps alors qu'il l'a noué à sa taille. Je peux apercevoir le haut de ses cuisses. Il suffirait qu'il se penche pour que j'aperçois la meilleure partie de lui. Je vois qu'il s'est essuyé grossièrement car il dégouline de partout. Ses cheveux humides, plaqués en arrière sur sa tête, lui donne un air sauvage qui me plaît beaucoup trop.
Il passe devant nous sans nous regarder, préférant ouvrir l'armoire pour chercher sa tenue.
- Serais-tu en train de faire semblant de ne rien voir ?
Eijiro passe une main devant mon corps et commence à frotter une énième fois ma verge mais cette fois-ci, il la prend pleinement en main pour me récompenser d'avoir attendu si longtemps.
- Tu as parfaitement raison.
Katsuki attrape une tunique qu'il s'empresse de mettre. Pourtant, j'ai le temps d'apercevoir son fessier, me donnant un avant goût. Il est musclé et semble ferme à souhait. Il continue de s'habiller, accompagnant sa tenue d'une veste sans manche faite en laine.
- Je n'ai pas le temps de flâner au lit.
- Toi qui voulais passer du temps avec nous, aurais-tu mentis ? Eijiro accompagne ses paroles d'une pression sur ma verge qui me fait couiner.
Je ne détache pas mes yeux du dos de Katsuki qui s'est interrompu dans ses mouvements. Sa queue frappe le sol dans un tempo régulier tandis que ses mains agrippent le bois de la commode avec force.
- Eijiro.
La tension sexuelle se fait écraser par le ton employé par Katsuki. Malgré cela, je ne parviens pas à m'empêcher de gémir, c'est plus fort que moi. C'est tellement bon que j'en deviens fou. Une litanie de gémissements sort de ma bouche, me transformant en boule de plaisir.
- Regardes dans quel état nous sommes.
Eijiro a raison, nous sommes à la fois désireux et pitoyables. J'ai une envie de jouir extrême. Je suis prêt à me faire plaisir moi-même pour obtenir ce dont je veux, la jouissance. Je sais que c'est cette montée en moi qui me rend ainsi. Jamais je n'aurais eu ce genre de pensée à tête reposé.
- Ne me tentes pas.
Katsuki pivote sa tête vers nous, seulement de trois quart mais c'est assez pour que je vois ses yeux. Ils sont noirs, comme Eijiro, mais avec une flamme rouge qui danse à l'intérieur. Ses yeux m'invitent à le rejoindre. Ils m'appellent.
- Katsuki...
Je tend mes bras vers lui, ne souhaitant qu'une seule chose, qu'il nous rejoigne. Je suis tellement épuisé, partagé entre le plaisir et la fatigue, que mes bras me paressent lourds.
Je le vois attraper le bois de l'armoire fermement avant de la refermer en la claquant. Je n'ai pas le temps de faire un mouvement qu'il a déjà fondu sur mes lèvres, aspirant ma bouche. Sa langue est plus vivante et ne me laisse pas le temps de réfléchir. Il me domine complètement avec un simple baiser. Quand il lâche enfin ma bouche, c'est pour me mordre le buste laissé à l'air libre. Un couinement m'échappe alors que je vois une marque sur ma peau. Il laisse la trace de ses dents sur moi, alors que quelque goutte de sang perlent. Elles ruissellent sur ma chaire. Katsuki se penche pour lécher, m'offrant un regard embué par le plaisir. Je frissonne en sentant sa langue remonter, puis redescendre. Mon corps finit à plat sur le lit, pour leur laisser un meilleur accès. Eijiro à ma gauche, Katsuki sur moi.
Son corps se plaque contre le mien et j'ouvre les yeux en grand. Sa verge est tendue et se frotte à la mienne. La vue l'aurait-il excité à ce point ?
- Tu es fou. Dit-il à Eijiro en lui offrant également un baiser fiévreux.
- Regarde le. Dit-il en déposant sa main sur mon torse. Il n'est pas contre et toi non plus. Nous sommes des adultes consentant, nous avons bien le droit à un peu de plaisir.
Katsuki se mort la lèvre inférieure et succombe aux paroles de Eijiro. Il se place entre mes jambes et nos bassins s'entrechoquent. Mon corps se tend et mon dos se courbe tandis qu'il se presse contre moi. Ses coups de bassin sont puissants et rapides. Depuis combien de temps n'ont-ils rien fait ? Au vue de leur état, cela doit faire trop longtemps. J'accorde à Eijiro un regard alors qu'il dépose sa tête sur mon épaule. Sa main est enfouie dans son bas. Il se fait lui-même plaisir en nous observant. N'aimant pas l'idée qu'il puisse être à l'écart, je lui accorde un baiser qu'il me rend sans hésiter.
Katsuki grogne, accentuant ses mouvements. Ses mains tiennent mon bassin pour une meilleure position. Sa tête part en arrière tandis qu'il continue de me torturer. J'aimerais tant être nu pour profiter pleinement de ce moment mais je sais que c'est beaucoup trop tôt. En voyant l'état dans lequel ils sont avec si peu, je n'ose pas imaginer notre nuit de noce.
- Izuku.
Je détache mes lèvres du Drākõn rouge pour les poser sur Katsuki. Son regard passe de mes lèvres à mon torse. Je le vois s'abaisser pour ne me laisser qu'une tignasse blonde et une paire de corne. Il prend en bouche mon téton, le suçant avidement. Le fourbe. Je ne me savais pas si sensible. Serait-ce dû à mon inexpérience ? Sans doute.
La friction du vêtement contre mon sexe, la bouche de Katsuki sur mon torse accompagné des lèvres de Eijiro sur ma nuque, je ne tarde pas à voir les étoiles. C'est une sensation unique. C'est bien plus charnel et lubrique de le faire de cette manière.
Mes mains agrippent d'elles-mêmes les larges épaules du roi, plantant mes ongles dans la chaire. Il accuse le coup et entoure une de mes jambes de sa queue, la plaçant autour de ses reins. Il effectue un mouvement mieux placé que les autres et je me sens partir. Ma tête part en arrière, mes orteils se crispent et mon corps se tend. La jouissance traverse mes veines et me fait éclater. De long jet recouvrent ma peau d'un blanc qui m'est inconnu. Mon sexe, qui était alors dur comme un roc, semble perdre de sa vigueur. La tunique étant faite de peu de tissu, je peux apercevoir mon gland dégouliner.
À mes côtés, mes compagnons ne sont pas en reste. Eijiro vient dans un énième mouvement de poignet, mordant mon épaule à pleine dent. Katsuki le succède en laissant sa tête reposer dans mon cou tandis que ma jambe retombe sur le lit. Nous sommes alors épuisés, complètement à bout de force. Un petit nuage nous fait flotter dans un univers de béatitude complet.
Eijiro brise ce moment en se relevant, détachant son corps du mien. Il fait une moue dégoûté, c'est vrai que c'est un câlin appréciable mais très poisseux. Il me regarde et regarde Katsuki.
- Et à part ça, tu ne voulais pas flâner au lit.
Katsuki relève sa queue pour le frapper sur la tête. Eijiro lui tape l'épaule en guise de revanche.
- Qu'est-ce qui t'as pris ? Demande Katsuki en se relevant également, en position assise, les jambes dans le vide.
- Je n'ai rien fais de mal, nous avons simplement profités d'un moment ensemble.
- C'était beaucoup trop tôt. Serais-tu à ce point en manque ?
Le ton monte et l'ambiance redescend. Je reprend peu à peu mes esprits pour poser les pieds sur terre. Je me rend compte de la situation et rougit. Pour autant, je ne fuis pas et ne regrette rien. C'était bon, c'était agréable. Je pose une main sur l'épaule de Katsuki en me relevant également. Mes yeux verts accrochent ses yeux carmins.
- J'étais consentant. Je ne lui en veux pas. Je pose ma main libre sur la cuisse de Eijiro. C'était une sensation indescriptible d'être aimé de la sorte. J'aime énormément cette sensation. Je regarde de nouveau Katsuki mais plus tendrement. Ne vous disputez pas pour une chose que nous voulions tous les trois.
Katsuki mord sa lèvre et baisse les yeux.
- Tu es beaucoup trop mature pour ton âge.
Je ne sais pas si c'est un compliment mais je le prend comme tel.
- C'est plutôt nous qui sommes immatures. Répond Eijiro en regardant le plafond.
Nous restons plusieurs minutes ainsi, à rester assis contre le dossier du lit, nos épaules l'une contre l'autre, nos corps poisseux.
- Tu n'as pas dis que tu avais quelque chose à faire ? Demande Eijiro pour briser le silence.
- Cela peut encore attendre.
Je dépose ma tête sur l'épaule de Katsuki alors que leur queue s'enroulent autour de mes jambes. Une nouvelle fois je suis englobé dans un cocon de bien être. Eijiro dépose également sa tête sur mon épaule tandis que sa main trouve sa place sur ma cuisse.
- Je suis si bien avec vous. Je sens leurs yeux sur moi ce qui m'encourage à continuer. J'aimerais passer davantage de temps avec vous.
Je sais que c'est prématuré mais c'est la vérité. Je souhaite plus que tout apprendre à les connaître et passer mon temps libre avec eux.
- Que dirais-tu d'aller voir les ruines ?
Je lève ma tête rapidement. Katsuki a attisé ma curiosité.
- Tu semblais en avoir envie hier. Je n'ai pas énormément de choses de prévues alors je pense pouvoir vous accompagner.
Eijiro fait comme moi et regarde Katsuki.
- Je ne voudrais pas que tu manques à tes devoirs. Dit-il de manière assez solennel.
- Je ne pense pas qu'ils puissent avoir leur mot à dire là dessus. J'ai le droit de passer du temps avec mes compagnons.
Eijiro sourit et se penche sur moi pour embrasser Katsuki. Je les regarde attendris. Si je n'étais pas autant épuisé, je me serais joint à eux.
- C'est très appréciable de ta part. J'offre à Katsuki mon plus beau sourire, espérant qu'il apprécie mes remerciements.
- Ne me remercie pas. Il me flatte les cheveux et embrasse ma tempe.
Alors qu'il laisse une traînée de baiser sur ma joue, et que Eijiro embrasse mon épaule, trois coups se font entendre. Cela provient de la porte de chambre. Katsuki soupire contre ma peau, tout comme Eijiro.
- Qui est assez bête pour nous interrompre ? Demande Eijiro en se laissant couler contre moi.
- Je ne sais pas, mais il va m'entendre.
Katsuki se lève, la queue battant l'air. Il ouvre la porte sans attendre. Je suis légèrement gêné de voir un vieux Drākõn se tenir sur le pas de la porte, alors qu'une tension sexuelle plane toujours dans l'air. Il croise les bras sur son torse et tape du pied. Il a une barbe blanche et une corne cassée. Ses attributs de Drākõn sont d'une jolie couleur argentée. Malgré son âge avancé, cela ne change rien au fait qu'il reste beau à regarder.
Il regarde Katsuki d'un drôle d'air avant de me regarder à mon tour.
- Mon roi, le Grand Conseil demande à te voir.
Katsuki tape du pied et fait claquer sa langue.
- Et en quel honneur ? Je suis légèrement occupé.
Le vieux Drākõn balaye ses paroles d'un revers de la main.
- Tu ferais mieux de tenir ta langue. Red Riot et toi avaient fautés. Je vous conseille de venir sur le champ si vous ne souhaitez pas subir de représailles.
Il part sur ces dernières paroles, me laissant dans l'incompréhension la plus totale.
- Katsuki, que se passe-t-il ? Voyant ses épaules se baisser alors qu'il pose sa main sur le cadre de la porte, je vois bien que je n'obtiendrais pas de réponse.
Eijiro pose une main sur mon épaule. Je cherche une réponse dans ses yeux. Une vague de tristesse les traverse.
- Répondez moi, s'il vous plaît.
Quand Katsuki se retourne vers nous, et que son regard carmin est devenu blanc, je comprend qu'il se passe quelque chose et que je suis le seul à ne pas comprendre.
