Hello tout le monde !

Je vous livre ici le dernier chapitre de ma fanfiction. Il était temps de passer au combat final.

Je tiens à remercier les lecteurs qui m'auront suivi jusqu'au bout dans mes délires. J'espère que l'aventure vous plaira jusqu'au bout.

Bonne lecture !


De longues minutes s'étaient écoulées depuis les retrouvailles entres les deux instant d'un échange qui semblait être totalement stérile. Arthur comprenait que cela ne servait plus à rien de parler. Il fallait qu'il mette à un terme à cette confrontation au plus vite. Les quelques jets de pierres tombés sur la forteresse le confortaient dans cette idée. Lancelot répondit à cette attaque de façon très ironique.

« Vous auriez peut-être dû vous choisir des alliés plus fiables. Ils sont en train de réduire votre forteresse en cendre. »

« C'est moi qui leur ai demandé de le faire. »

Il le savait, il fallait tout détruire pour avoir une chance de voir le royaume repartir sur des bases plus saines. Il ne parlait pas seulement du château mais de tout ce qu'il avait pu bâtir. La tyrannie de Lancelot et même sa propre vie faisant partie du lot. Mais il hésitait toujours, ayant quelque réticence à dégainer son épée face à lui. Il préféra planter son regard dans les yeux cristallins et sans vie du dictateur.

« Laissez tomber, Lancelot. Votre royaume est perdu et vous le savez très bien ! Ne compliquez pas les choses inutilement. »

« Vous pensez sérieusement que vous allez pouvoir vous en tirer à si bon compte ? »

A ces mots, le roi actuel sortit l'épée de son fourreau et la pointa dans la direction de son ennemi. Il était plus que jamais prêt à en découdre avec lui.

« Vous m'avez déjà volé une victoire en duel. Cela ainsi que tout ce que j'avais tenté de bâtir en dehors de ses murs. Cette fois-ci, il est hors de question que je vous laisse faire sans me battre. Ne me refusez pas l'honneur d'un duel. »

Arthur n'avait pas eu besoin de plus de précision pour savoir à quoi il faisait référence. Comment aurait-il pu oublier la première trahison de son premier ministre ? Il avait déjà assez souffert des conséquences de la fondation de son clan autonome. Il n'était pas très surprenant que ce sujet revienne à nouveau sur le tapis dans une situation similaire. Il n'était pas plus étonné d'entendre les propos qui suivirent alors qu'Arthur était toujours en proie au doute.

« Vous n'avez décidément pas changé. Vous êtes toujours aussi lâche ! Remarquez cela ne m'étonne pas. Les dieux ne sont pas de votre côté et vous le savez très bien. On dit qu'Excalibur a perdu ses pouvoirs et que vous n'êtes plus l'élu. »

Arthur détacha son regard de son adversaire. Il porta enfin la main à son fourreau. Il devait bien admettre que cette situation ne le rassurait pas vraiment. Il était parvenu à sortir l'épée de son rocher sans aucune difficulté. Mais Excalibur n'agissait pas de manière ordinaire. Il craignait alors que les propos de Lancelot soient exacts. Peut-être qu'il s'agissait là d'un signe des dieux le prévenant qu'il était destiné à perdre ce combat ? Ne pouvant malgré tout plus reculer, il sortit son épée. Un phénomène des plus étranges se produisit alors. Un orage se déclara au-dessus de la forteresse de Kaamelott. Un orage qui fut accompagné d'un éclair bleu qui fit briller son arme comme jamais auparavant. Cela le rassurait quelque peu sur ses doutes.

« Très bien ! Puisque vous insistez. Je m'en voudrais que vous ayez dû attendre mon retour si longtemps sans vous rendre la monnaie de votre pièce.»

Ils croisèrent alors le fer, se toisant du regard avant de donner les premiers coups d'épée. D'abord timides et réservés, ils semblaient vouloir juger de leurs forces réciproques avant de se lancer réellement dans le combat. Arthur craignait sans doute le pouvoir de l'arme qu'il tenait dans sa main. Il avait l'habitude de manier Excalibur mais pas lorsqu'elle se trouvait dans cet état. Il craignait les conséquences de sa puissance tout autant pour son adversaire que pour lui-même. Après une première passe, ils se séparèrent un instant le temps de pouvoir reprendre leur souffle. Ils ne se lâchaient alors pas des yeux, continuant de se provoquer.

« Vous savez j'avais foi en vous, Lancelot ! Vous avez été le meilleur des chevaliers de ce royaume. Vous auriez dû être le meilleur espoir pour l'avenir de la Bretagne… pas son plus grand malheur ! »

Les assauts reprirent à la suite son monologue. Cet aveu de déception prononcée la gorge serrée avait été l'étincelle nécessaire à Arthur pour combattre. Les fers de croisaient alors de manière bien plus débridées et plus énergiques. Ils avaient l'un comme l'autre une réelle volonté de s'infliger du mal. De longues minutes passèrent. L'ancien souverain aidé par une épée magique prenait lentement le dessus. Tous les deux ne firent à nouveaux séparés que par les pans du toit de la salle qui s'effondrèrent. La terre tremblait alors et les deux adversaires se dissimulèrent derrière des colonnes en attendant que le sol soit plus stable.

Arthur, animé d'une rage égale à nulle autre, sauta à la gorge de son ennemi. Il multiplia les coups, avançant dans la salle et forçant Lancelot à reculer. Le souverain actuel épuisé par la puissance que son adversaire mettait dans son attaque finit sa course au sol. Acculé par son ennemi, il ne pouvait plus qu'attendre qu'il lui donne le coup fatal. D'ailleurs, durant l'espace de quelques minutes, c'était bien l'attention de ce dernier.

Levant son épée au-dessus de sa tête, Arthur le regardait avec des yeux totalement écarquillés de rage. Il fallait qu'il venge les outrages que son successeur avait fait subir à son peuple durant tant d'années. Il devait lui faire payer son exil et les années de fuites qu'il avait connues par sa faute. Cela aurait dû lui être si facile et pourtant cela ne l'était pas. Il ne pouvait simplement pas le faire. Voir Lancelot ainsi à terre, entre la vie et la mort, lui rappelait des souvenirs marquants de son passé qui le freinait dans son acte.

Une scène qui comportait les mêmes protagonistes mais dans une situation inversée. Il se rappelait cette baignoire, du bain que son épouse Guenièvre avait fait couler spécialement pour lui. Il se remémorait sa lassitude et sa volonté féroce de mourir, du poignard qu'il avait soigneusement emporté avec lui sans que personne ne s'en aperçoive et des images oniriques de ce petit garçon à qui il donnait la main tandis qu'il marchait tranquillement dans une prairie.

Seule l'arrivée inattendue de Lancelot l'avait fait sortir de ses songes. Épée à la main, il était pétri de colère et d'une volonté profonde de venger son rêve brisé par le monarque. Arthur ne savait situer la réalité de ses hallucinations. Il n'avait pris conscience de la situation qu'au moment où il avait senti la main de son ancien compagnon se glisser dans la sienne. Alors qu'il le tenait à sa merci, il n'avait pu se résoudre à le tuer. Il aurait pu et voulu en finir avec lui mais au lieu de cela, il utilisa sa magie blanche pour lui sauver la vie. Le chevalier blanc était alors de retour et avec lui l'espoir d'une réconciliation d'une amitié brisée par leurs divergences d'opinion.

Maintenant qu'il se trouvait à la place qu'occupait son ami autrefois, il ne pouvait se résoudre à lui porter le coup fatal. Il ne pouvait échouer là où Lancelot avait fait preuve de tant de noblesse à son égard. Arthur avait toujours été connu comme un roi mesuré et juste. Il se devait de le rester. Il ferma alors un instant les yeux avant de relâcher son emprise sur son arme. Il prit quelques secondes pour lui avant de les rouvrir. Tout sentiment de colère l'avait alors quitté. Sa rancune céda sa place à de la tristesse rattachée à tous ces moments qu'ils avaient vécus ensemble, à une époque où leur amitié était bien plus douce. Il reprit alors la parole avec une voix beaucoup plus calme.

« Je ne peux pas le faire. Durant des années je vous ai considéré comme un frère… et je vous ai aimé comme tel. »

Il relâcha alors son épée, la lançant au loin alors que Lancelot ne le quittait pas du regard. Il était surpris par ce soudain revirement de situation et par sa déclaration. Il regarda alors son vieil ami baisser la tête et la secouer tout en refusant de porter à nouveau son attention sur lui.

« Je ne peux pas… je ne peux pas vous tuer. »

Le silence s'abattit alors autour d'eux, rompu uniquement par le bruit des pierres qui continuaient de s'effondrer. Ils restèrent ainsi interdits durant de longues minutes comme figés dans le temps. Jusqu'au moment où Lancelot, tout à sa folie, reprit la parole.

« Je le savais bien. Vous êtes un incapable. »

Il se releva alors et toisa une dernière fois Arthur du regard. Il prit le soin d'articuler chacune des syllabes avec un rictus mauvais planté sur sa bouche.

« Vous êtes un incapable. »

Saisissant à nouveau son épée dans sa main, il la pointa à nouveau vers son adversaire. Ce qu'Arthur n'était pas décidé à faire, lui le ferait ! Posant sa lame sur son ventre, il fixa son regard sur lui. Si sa détermination était encore forte, son bras refusait tout bonnement de lui obéir. Finalement, il ne tenta rien lui-même. Il rangea son épée et quitta la tour sans demander son reste. Arthur derrière lui resta toujours interdit. En prise avec sa dépression, estimant qu'il avait fait son devoir, il se contenta de s'allonger sur la table qui trônait au milieu de la pièce. Il attendait alors sa fin inexorable, acceptant sans broncher le sort qui l'attendait. Il était alors bien loin de se douter que sa légende ne s'arrêterait pas à cet instant-là. Le peuple breton n'était pas prêt à le laisser à nouveau l'abandonner. Arthur devait donc continuer à vivre. Entouré par sa famille et ses chevaliers, il se résolut alors à accomplir son destin. Il cacherait pourtant à jamais la blessure cruelle qu'il avait au fond de son cœur. Ce trou laissé par un frère qu'il aurait tant voulu avoir à ses côtés en de pareilles circonstances et qu'il ne reverrait sans doute jamais plus.