Voilà ce qui, à la base devait être un one shot, finalement, après plus de 20000 mots, c'était bien trop long pour une simple one shot. Je publie donc cette histoire sur le supercorp en deux parties, en espérant que cela vous plaira :)
Cérémonie des oscars, 23 novembre 2021
Présentateur de la cérémonie :
– Maintenant que nous avons remis les oscars du meilleur réalisateur, nous allons vous faire part des six nominés pour le prix du meilleur scénario.
– Mais avant cela, une personne présente dans le public à une surprise pour l'une d'entre vous mesdames !
Le public se retourne, regarde à gauche ou à droite, se demandant surement de qui il s'agit, la seule chose de sur étant que l'on parlait d'une femme.
Quatre ans, cela faisait quatre ans aujourd'hui que je partageais la vie de la plus belle, la plus merveilleuse, la plus magique des femmes sur terre. Une femme qui me faisait devenir chaque jour meilleur que le précédent, qui m'aimait de manière inconditionnelle et m'acceptait comme je l'étais, avec mes défauts comme mes qualités.
Bien sûr je pourrais passer des heures à parler d'elle, de sa chaleur, de sa douceur, de sa passion, de son talent et du nombre incalculable des qualités qui habitait sa personnalité.
Et son regard, que dire de son regard qui hypnotisait et faisait embraser tout mon être chaque fois qu'il se posait sur moi, cette façon de m'aimer tout autant que je l'aimais en retour. Chaque jour je remerciais le ciel de l'avoir mise sur mon chemin, chaque jour était le plus beau jour de ma vie juste parce qu'elle était à mes côtés. Avec elle, j'en oublierais jusqu'à mon nom si c'était pour lui voler nombre de ses baisers.
Mais ce soir, à cette cérémonie des oscars, j'ai quelque chose de prévu, une surprise préparé de longue date pour elle, une réponse à une énigme qui dure depuis quatre ans maintenant, et il est temps aujourd'hui d'y apporter une réponse, la réponse que tout le monde attends depuis toutes ces années.
Ce fut dur de garder le secret pendant ses quatre ans. Pendant toutes ces années elle a essayé à maintes reprises de le connaitre, parfois avec l'aide effronté de journalistes qui me posait directement la question ou de manière détournée afin de me le faire avouer.
C'était très dur de lui résister, surtout quand elle se faisait aguicheuse et donnait tout ce qui était en son pouvoir pour me séduire en échange de la réponse à ce secret.
Mais j'avais tenu le coup, j'avais tenu bon, et clairement, le jeu en valait la chandelle. J'ai hâte de voir le regard qu'elle fera quand je vais lui dévoiler enfin le secret de cette mystérieuse dédicace que je lui ai écrite lors de notre première rencontre.
Je regarde Léna qui se trouve près de moi et lui prend la main pour y entrelacer mes doigts. Elle tourne son visage vers moi, souriante, et lançant vers moi ce regard amoureux dont je ne pourrais jamais me lasser et fait fondre mon cœur plus que de raison.
Puis je me lève et dois faire face à la foule qui me voyant me lever se tourne en masse vers moi. Lena comprend alors que la surprise est pour elle et se met à rougir comme une écrevisse. Elle se met la main sur le front, surement pour se demander ce que j'allais encore faire comme bêtise, et devant un public qui plus est.
Je me penche vers elle pour l'embrasser tendrement tout en lui faisant un clin d'œil puis je rejoins la scène où se trouve le maître de cérémonie. Je le salue puis prends place derrière le pupitre, et je commence à parler.
– Tout d'abord, j'aimerais m'excuser pour toutes les personnes qui attendent patiemment la liste des nominés, mais promis l'attente en vaut la chandelle, enfin du moins pour une personne ici présente, rigolais-je pour détendre l'atmosphère
Je commence à avoir la gorge sèche, l'émotion est en train de me gagner, mais c'est pour la bonne cause, il faut que je tienne le coup.
– Ensuite, mon amour, Lena, pour être précise au cas ou des personnes n'aurait pas compris que je parlais d'elle, affirmais-je dans un sourire
– Je tiens à te dire que, pour commencer tu es en train de perdre ton pari, désolé pour toi mon ange, tu ne me croyais pas capable de faire ça, et bien je suis en train de gagner !
Je vois alors Léna qui se fige dans le public, se cachant la tête dans ses mains, probablement à la fois morte de rire et honteuse.
Je fais alors un signe de la tête derrière moi pour que de la musique se mette en route. Et quand celle-ci démarre, j'arrache mes vêtements. J'apparais alors en chemise blanche, short blanc également, lunette de soleil et chaussette noire et rien d'autre que ça, prenant le plumeau qui se trouvait sur le pupitre et faisait un dérapage sur la scène pour une parodie endiablée de la scène du personnage de Niles dans la série la nounou d'enfer dansant seul dans la maison.
Et sur la chanson de Bob Seger Old Time Rock n Roll, j'entamais alors la danse du dît personnage devant les hourras et les rires du public qui était complètement hilare.
Visiblement j'avais du succès, le public était en folie et s'était levé de leur siège afin de m'encourager, seule Lena restais assise, rigolant toute seule sur sa chaise, se demandant surement ce qu'elle avait fait pour mériter une petite amie pareille.
Je souriais à cette idée, me délectant d'avance de ses bras autour de moi quand tout ceci sera fini.
La chanson continuait encore quelques minutes puis se stoppa. Je me plaçais alors de nouveau derrière le pupitre. Le public se rasseyait dans leur siège et j'envoyais une œillade victorieuse à Lena qui me fit un signe de la main pas très rassurant, ce qui me fit éclater de rire, car je savais qu'elle n'était pas sérieuse, elle ne l'était jamais quand il s'agissait de moi, sauf lorsqu'elle me démontrait combien elle m'aimait.
Je prenais une grande inspiration et sortis de dessous le pupitre une boîte. Je voyais les yeux de Lena s'écarquiller à sa vue, ses yeux commençaient à rougir fortement d'émotion. Elle savait exactement ce que c'était, enfin elle avait plutôt tenté de le savoir pendant les quatre ans depuis que nous nous connaissions.
Je posais la boîte sur le pupitre face à moi et je prenais la parole.
– Cher public, cette boîte que je viens de poser ici est spéciale. Bon nombre de journalistes, ainsi que ma propre compagne (je lui faisais alors un clin d'œil) ont essayé à maintes reprises de savoir ce qu'il y avait dedans.
– Si tous savent que c'est l'un de mes livres, personne n'avait connaissance de la dédicace que j'y avais inscrite à l'attention de Léna, la femme qui partage actuellement ma vie.
Je reprenais mon souffle, mon cœur battait de plus en plus vite et mes mains commençaient à trembler. L'émotion qui m'envahissait était prenante, insipide, s'insérant partout, dans chacun des pores de ma peau.
Mais le moment était venu, le moment était venu d'enfin mettre fin à ce mystère, le moment était venu que notre vie change à tout jamais.
– Il est donc temps que je dévoile au monde ladite dédicace. Lena, je vais te demander de me rejoindre à mes côtés, après tout, tu es la destinataire de celle-ci, et c'est toi qui as la clé, affirmais-je souriante dans un ultime clin d'œil à son attention
Je la voyais qui se levait, avançant avec toute la grâce qui la caractérisait et qui était l'une des choses qui la rendaient des plus magnifique. Je pouvais voir dans son regard, pendant qu'elle avançait pas à pas vers moi l'émotion qui commençait à la gagner.
Le public ne pouvait pas le voir, seule moi qui la connaissais le mieux pouvais voir les changements imperceptibles de son corps et plus elle avançait, plus son émoi était palpable.
Arrivé près de moi, elle me tendit la clé et je tournais la boite vers elle afin qu'elle puisse l'ouvrir. Presque tremblante, devinant sans mal le palpitant de son cœur, elle en sortit mon tout premier livre « La guerrière oubliée ».
Elle me regardait, presque tremblante, je posais alors ma main sur la sienne pour la rassurer. Le silence était presque complet dans la salle, tout le monde voulait également savoir.
Lena ouvrit alors le livre et lut la première page de celui-ci où j'avais écrit la dédicace que je lui avais écrite le jour où je l'avais rencontré pour la première fois.
Deux secondes après je la voyais remonter vivement la tête vers moi, les larmes aux yeux se mettant les mains devant la bouche pour se la couvrir et faisant ainsi tomber le livre, celui-ci ne touchant cependant pas le sol grâce à mes réflexes qui l'avaient rattrapé.
Quatre ans plus tôt
Je suis dans ma loge, je soupire, le stress commence à me gagner. Dans quelques minutes je vais devoir faire face à la première interview de ma vie. Une interview censée parler de ce livre que je tiens entre mes mains et que je regarde nerveusement.
Dire qu'il y a encore quelques mois j'étais une illustre inconnue, griffonnant, gribouillant des mots par-ci, par-là, jusqu'à former quelques phrases qui rapidement sont devenues une histoire, une histoire qui est devenue un roman.
Un livre dont je n'aurais jamais pensé publier. Et finalement, sous l'impulsion de ma sœur Alex qui avait adoré, m'avait poussé à proposer mon livre à l'édition.
Alors je l'avais envoyé, sans grands espoirs. Contre toute attente et après plusieurs refus, une maison avait beaucoup aimé mon histoire et m'avait proposé de le publier, ce que j'avais accepté avec joie, bien trop heureuse de pouvoir faire lire mon imagination à d'autres personnes que ma propre famille, qui clairement n'était pas objective.
Je me retrouvais donc là, dans cette loge, le stress me gagnant de plus en plus. Je faisais alors la seule chose qui me calmait à ce moment-là. Je pris mon livre et m'installa sur le canapé tout au fond de la loge et je griffonnais dessus, rayant des mots, les remplaçants parfois par d'autres, me disant que j'aurai mieux fait d'écrire ça ou ça.
Je savais bien qu'il était trop tard pour changer quoi que ce soit, le livre étant déjà paru, mais cela avait malgré tout le don de me calmer et de me faire redescendre en pression.
J'étais donc là, sur ce canapé, les jambes repliées nonchalamment dessus un bras accoudé sur l'accoudoir tandis que l'autre griffonnait sur le livre quand je fus sortie de mes pensées par un léger coup sur la porte.
Entrée, m'entendis-je dire mécaniquement sans pour autant relever mes yeux de mon livre.
Toujours le nez dans mon bouquin j'entendis le cliquetis caractéristique de la porte qui s'ouvrait timidement.
Puis un bonjour me sortit de ma presque léthargie. Une voix, bon sang de cette voix, jamais je n'avais entendu plus merveilleux son dans ma vie, ce qui, instantanément, me fit relever la tête dans la direction de la personne qui venait de prononcer ce simple mot.
Ma gorge s'assécha subitement et mon rythme cardiaque se mit à augmenter sans que je n'y puisse rien pour le réfréner.
Devant moi se tenait une jeune femme, visiblement elle devait avoir plus ou moins le même âge que moi, une chevelure noire et un regard aux yeux vert hypnotique qui me captivèrent immédiatement.
Je ne trouvais plus mes mots, j'étais comme paralysé. De nouveau la jeune femme se mit à parler, me renouvelant son bonjour une seconde fois.
— Bonjour, me demanda-t-elle une nouvelle fois.
Elle semblait s'amuser de ma surprise, car un sourire mutin s'afficha directement sur son visage tout en se mordillant la lèvre inférieure de manière que je trouvais bien trop sensuelle pour ma santé mentale.
Mon cerveau se reconnecta d'un seul coup, me ramenant à la réalité, et réalisant que je devais lui rendre la politesse.
— Bonjour, entrée, je vous en pris, puis-je vous aider ? réussis-je à lui demander alors que je me redressais et me mettais debout afin de lui serrer la main pour la saluer.
Elle ferma la porte derrière elle, nous étions maintenant seule à seule dans ma loge et pour une raison que j'ignorais je ne savais pas si j'allais y survivre.
— Et bien, je cherche l'écrivain de ce livre, la connaissez-vous ?
Elle sortit alors de son dos le livre que j'avais écrit et pour lequel j'étais ici ce soir, pour cette interview. Un sentiment étrange de fierté m'envahit alors, plus que flatté qu'une telle créature ait pu lire mon bouquin.
Je n'avais même pas remarqué jusqu'alors qu'elle avait cette main là cachée derrière le dos avant qu'elle ne sorte le livre et ne le place devant mes yeux.
— Et bien... peut-être que je la connais en effet, tentais-je sur un ton que je voulais moi aussi faire mutin
— Et que lui voulez-vous à cette écrivaine ? À Kara Danvers je suppose non ?
Devant mon air souriant et amusé, la jeune femme sembla comprendre que je me moquais légèrement d'elle. Loin de s'en offusquer, bien au contraire, elle rentrait alors dans mon jeu.
— Ha je vois, l'écrivain en question c'est vous n'est-ce pas ? me souffla-t-elle un large sourire s'étirant sur ses lèvres
— Et bien cela dépend ? lui répondis-je tout en arquant un sourcil que je voulais intriguant
— De quoi donc ? me demanda-t-elle
— De si vous êtes une psychopathe ou une simple personne qui veut parler du livre.
Ma remarque sembla l'amuser, car elle continua sur la lancée.
— Je m'appelle Lena, Lena Luthor, je suis actrice et ici pour une interview également
— Je vous rassure, je ne suis pas une psychopathe, simplement une fan qui à adoré votre livre et aurez voulu un autographe.
Elle me fit le sourire le plus charmeur que je n'avais jamais vu et une nouvelle fois mon cœur fit une embardée dans ma poitrine. Je connaissais cette femme depuis quelques secondes à peine et pourtant je savais déjà qu'elle causerait ma perte.
Je l'invitais à s'assoir sur la chaise située près du bureau et lui prenait le livre des mains. Sans le vouloir, j'effleurais légèrement celle-ci quand je le lui pris et j'aurai juré qu'un frisson avait parcouru son corps tout autant qu'il avait parcouru le mien.
Je restais interdite quelques instants face à ce contact, mais je me repris sur le champ et m'asseyais à côté de la jeune femme pour lui signer son livre.
Mais une douce chaleur m'envahissait, une sensation si agréable que je n'aurai changer la situation dans laquelle j'étais pour rien au monde et je fis certainement la chose la plus incroyable qu'il m'ait été donné de faire dans ma vie.
J'écrivis un petit mot sur la préface de mon livre, puis, au lieu de lui redonner le livre afin qu'elle y lise la dédicace que je lui avais écrite, je sortis un autre de mes livres qui était placé sur le bureau et je signais une nouvelle dédicace.
Elle me regardait faire visiblement intriguée. Et je lui rendis le deuxième livre que je venais de signer simplement de ces mots :
« Pour ma désormais fan préférée, qui je l'espère aura vraiment apprécier l'histoire racontée dans ce livre, pour Lena Luthor »
Elle regarda la dédicace, visiblement ravie, son regard ne quittant cependant pas mes yeux me rendait plus que nerveuse. Je sentais la question venir, et je ne me trompais pas.
— Pourquoi m'avoir pris mon bouquin, me l'avoir signé, mais en avoir signé un deuxième ? Puis-je connaitre la dédicace du livre que je voulais que vous signiez à la base ?
Je plongeais mon regard dans le sien, je m'amusais beaucoup du trouble que je pouvais y voir, même si intérieurement je n'en menais pas large non plus, elle me rendait bien plus nerveuse que n'importe qui d'autre sur cette terre.
— Non, vous ne pouvez pas, je vous la montrerai, un jour, c'est promis, lui affirmais-je tout en lui faisant un clin d'œil
Sur ce, je prenais le premier livre que j'avais signé, celui qu'elle m'avait elle-même donnée et le plaçais dans une petite boite en métal que je fermais à clé. Je lui donnais celle-ci et son trouble n'en fut que plus fort.
— Pourquoi me donner cette clé ?
— Pour être sur que quand je vous ferais lire la dédicace, vous ne m'accusiez pas de l'avoir changé.
— Je garde la boite, et vous la clé, comme ça aucun doute possible, et lorsque le moment sera venu, vous aurez le droit de sortir la clé et vous pourrez ouvrir la boite pour y lire la dédicace.
— Donc j'aurai le plaisir de vous revoir ? me charma-t-elle de sa voix que je trouvais décidément sublime
— Mais j'y compte bien très cher, tentais-je dans une tentative désespérée de paraitre à l'aise alors qu'à l'intérieur de mon corps c'était un combat immense.
Nous passions l'heure suivante à parler de tout et de rien, et plus j'en apprenais sur elle, plus je me surprenais à vouloir en connaître plus, toujours plus. Et je crois que l'on peut dire qu'une vraie complicité était en train de naître entre nous. Une complicité qui nous paraissait tellement évidente, qu'aucune de nous deux ne trouvait cela bizarre alors que nous nous connaissions seulement depuis une heure.
Pendant cette heure j'avais appris qu'elle appréhendait tout autant que moi les interviews. Pourtant, de par son métier, elle en avait l'habitude, au contraire de moi dont c'était la toute première de ma vie.
J'allais en effet parler de mon livre et de son succès phénoménal. J'en avais vendu en une seule année plus de vingt quatre millions et j'avais été approché par des producteurs pour m'acheter les droits afin d'en faire un film. Cependant c'était encore en négociation, je voulais bien céder les droits tant que j'en écrivais le scénario. L'argent m'importait peu tant que cette condition était respectée.
Lena m'avait rassuré immédiatement et donné quelques conseils. D'ailleurs, pour me détendre et me sentir plus à l'aise lors de cette interview, elle m'avait proposé un petit jeu que j'avais accepté instantanément.
– Je suis sûr que vous ne le ferez jamais ! affirmais-je en rigolant
– Vous voulez parier ?
J'arquais un sourcil interrogateur, me demandant si la jeune femme était sérieuse. Mais son regard finissait de me convaincre, elle était on ne peut plus sérieuse et j'eus énormément de mal à me contrôler.
Et c'est de cette façon que nous eûmes notre premier fou rire ensemble, fou rire qui serait suivi de beaucoup d'autres, le prochain n'allait d'ailleurs pas tarder à venir, et cette fois, le monde entier en serait témoin à mes dépens.
PDV Lena
Je m'apprête à frapper à la porte de la loge de Kara Danvers. Je n'arrive pas à croire que je me trouve sur le même plateau que ma nouvelle romancière préférée. Dire que c'est seulement son premier livre.
J'essaie d'imaginer l'allure qu'elle doit avoir, surement une dame d'un certain âge, on ne peut pas écrire un chef-d'œuvre pareil sans avoir une certaine expérience de la vie.
Pourtant lorsque j'ouvre la porte de la loge de l'écrivaine et que j'aperçois cette jeune femme sur le canapé, mon regard est irrémédiablement happé par cette jeune et jolie jeune femme blonde installée confortablement dans le canapé, griffonnant quelque peu sur un exemplaire du livre que je m'apprête à lui faire signer.
Elle est tellement dans son univers qu'elle ne me remarque pas tout de suite. Alors je m'empresse de lui dire bonjour, mais je dois lui dire une deuxième fois avant qu'elle ne daigne lever les yeux sur moi.
Et là j'oublie tout, mon cœur semble s'arrêter, tout ce qui n'est pas elle ne m'intéresse plus le moins de monde. Je n'avais jamais vu de ma vie des yeux plus magnifiques que le bleu de son regard.
Après des secondes qui me paraissaient interminables, je réitère mon bonjour, après tout je suis là pour lui faire signer le livre que je tiens dans les mains et pour ça il faut déjà que j'arrive à lui adresser la parole, bonjour me semblant être la base pour débuter toute conversation civilisée.
La jeune femme semble stupéfaite, visiblement elle parait tout aussi surprise que moi et je ne peux m'empêcher de mordiller ma lèvre inférieure face au rougissement de son visage.
Elle se reprend et se lève vers moi pour me tendre la main et me dire bonjour. Je lui fais part de la raison pour laquelle je suis ici. Visiblement elle a décidé de jouer avec moi ce qui est loin de me déplaire, bien au contraire, et je rentre donc dans son jeu.
Je la rassure sur le fait que je ne sois pas une psychopathe, après tout, sa question est presque légitime, on n'est jamais trop prudent dans la vie.
Je ne peux empêcher le sourire qui orne mes lèvres de partir, je trouve son visage, sa voix, ses yeux, bon sang ses yeux, je peux dire sans le moindre doute que ce sont les plus magnifiques que j'ai jamais vus de ma vie. Et cette façon qu'elle a de remonter sa paire de lunettes pour tenter de masquer son trouble, je crois que ce petit tique que je viens de remarquer est le plus charmant des tiques au monde.
Je m'assois à côté d'elle afin qu'elle signe mon livre. Mais contre toute attente elle ne me le rend pas et m'en signe un deuxième. Cette fois la jeune femme, en plus d'être charmante et d'une beauté à couper le souffle est apparemment tout aussi énigmatique et m'intrique au plus haut point.
J'essaie bien évidemment de savoir ce qu'elle a écrit sur la dédicace, mais elle me le refuse, à la place elle me rend un deuxième livre sur lequel est écrit simplement :
« Pour ma désormais fan préférée, qui je l'espère aura vraiment apprécier l'histoire racontée dans ce livre, pour Lena Luthor ».
Je ne peux empêcher une douce chaleur envahir mon corps face à la dédicace de l'écrivaine. Je le connais depuis à peine deux minutes et déjà je sens que cette femme va faire partie de ma vie, d'une manière ou d'une autre. C'est viscéral, ancré au plus profond de moi, c'est d'une telle évidence que cela aurait dû m'effrayer mais en fait pas du tout, au contraire, cela me rassure et me rend presque euphorique.
Elle finit par me tendre la clé de la boîte dans laquelle elle avait enfermé son livre avec la dédicace qu'elle ne voulait pas me montrer, attisant de ce fait encore plus ma curiosité. Mais comme précédemment je rentrais dans son jeu. D'autant qu'elle m'assure qu'elle me dévoilerait ce qu'il y avait dedans en temps voulu, ce qui voulait dire qu'elle comptait me revoir. Et rien que pour ça cela me rendait bien plus heureuse que ce que j'aurais pensé et me comble d'une joie indescriptible.
Nous discutons et faisons ainsi connaissance pendant près d'une heure. La complicité entre nous était d'une évidence absolue, comme si nous nous connaissions depuis toujours. J'appris qu'elle avait une sœur qui s'appelait Alex et que c'était celle-ci qui l'avait poussé à publier son livre.
Je me fais une note à moi-même qu'il faille un jour la remercier, sans elle je n'aurai jamais connu ma nouvelle écrivaine préférée.
Quand elle me confia qu'elle appréhendait son interview car c'était sa première, j'essaie de la conseiller comme je peux ce qui à l'air de la rassurer. Son sourire quand je la conseille est hors du temps, il m'hypnotise complètement. Je ne saurai pas dire pourquoi, mais je sens au plus profond de moi que cette femme est en train de changer ma vie à jamais.
Pour son interview, je lui propose un petit jeu. Un petit jeu qui devrait nous détendre et voit qu'elle a du mal à me croire capable de ça. Je lui fais donc mon sourire le plus charmeur et l'assure du contraire.
Au cours de la discussion, je m'aperçois que nous allons faire interview commune et cela me ravit au plus haut point, je vais pouvoir en apprendre plus sur Kara et je sens mon cœur qui se gonfle déjà à cette idée.
Et puis je vais pouvoir lui prouver que je suis parfaitement capable d'aller jusqu'au bout de ce petit jeu que je viens de lui proposer.
J'ai du mal à savoir ce que veut dire le regard qu'elle porte sur moi à ce moment-là, mais une chose est sûre, il me fait clairement perdre mes moyens. J'essaie de cacher cependant mon trouble et me fait la plus charmeuse possible et vu le rougissement sur ses joues, j'y parviens sans mal.
PDV Kara
— Un pari ? Voyons voir...
Je fais mine de réfléchir, bien évidement que j'ai bien envie de parier, mais il faut déjà que je me prépare mentalement à ce qu'elle va me proposer comme paris. Je ne la connais pas depuis longtemps, à peine une heure, mais j'ai presque peur de ce qu'elle va me proposer si elle gagne. Alors il faut que je pense à ma riposte et réfléchisse à ce que moi je vais lui proposer si c'est moi qui gagne.
— Alors ? insista-t-elle, un regard aguicheur qui me fit ravaler ma salive tant je fus troublé du ton qu'elle avait employé pour m'adresser la parole
Je remonte mes machinalement mes lunettes dans ce tic nerveux qui me perdra surement, d'ailleurs, elle semble le remarquer, car elle m'envoie un petit clin d'œil, qui, je suppose, est pour me faire comprendre qu'elle a bien compris ma petite gêne.
— Alors j'accepte ! Si je gagne, vous acceptez un rendez-vous avec moi dans un endroit insolite que j'aurai bien évidemment choisi !
J'essaie d'être assuré dans mes paroles, mais en réalité je suis complètement paniqué et je suis presque sûr d'avoir arrêté de respirer.
Et si elle pensait que j'allais trop loin dans le flirt ? Celui-ci était plus qu'évident depuis que nous nous connaissions, c'est à dire depuis moins d'une heure à peine, et pourtant, même si j'aimais cette dynamique, j'avais peur de l'effrayer, bien qu'elle n'avait nullement l'air de s'en offusquer, bien au contraire.
Ma bouche était devenue complètement sèche, et l'espace d'un instant j'ai vraiment eu peur d'avoir effrayé la jeune femme qu'après tout je connais à peine. Moi-même je ne me reconnaissais pas, draguer ouvertement comme ça une inconnue, je n'avais jamais fait ça auparavant et je ne sais pas si mon cœur pourrait survivre à un refus.
Je suis encore en train de tergiverser quand sa voix coupe le fil de mes pensées de manière la plus douce qui soit.
— J'accepte ce pari ! Si vous gagnez, j'accepte ce rendez-vous avec vous !
— Mais si c'est moi qui gagne, c'est moi qui vous invite à un rendez-vous, bien sûr, je choisirai le lieu !
Je réfléchis l'espace d'un instant. On vient de faire un pari et pourtant je suis presque sûr qu'il n'y aura pas de perdante dans l'histoire. Cela me ravit au plus haut point ceci dit, un dîner en tête à tête avec Lena n'étant clairement pas la chose la plus difficile à imaginer, loin de là.
— Ya t-il une perdante dans cette histoire de paris ? demandais-je en rigolant
— Ya t-il vraiment besoin d'une perdante ? me répondit-elle sûr d'elle tout en me faisant un clin d'œil qui faisait me couper la respiration presque instantanément
Je me rappelle soudain comment on respire et arrive pourtant à lui répondre.
— Et bien pour être honnête, je n'ai jamais vraiment réfléchi à la question, mais l'idée d'un pari gagnant-gagnant est loin de me déplaire, bien au contraire !
— J'aurai ainsi tout le loisir d'apprendre à vous connaître, peu importe qui de vous, où moi perd ce pari, enfin perdre... rigolais-je
Nous sommes sorties de notre rigolade par un frappement à la porte. Le manager de l'émission qui me demande de le suivre afin de me préparer pour l'interview. Il parait surpris de voir également Lena dans ma loge et en profite donc pour lui demander également de le suivre pour se préparer.
Pour le pari que nous avions établi, Lena devait placer un mot choisi par moi au milieu d'une phrase, n'importe laquelle, lors de son interview. Et pour que Lena gagne, il ne fallait pas qu'Oprah Winfrey ne s'aperçoive de la présence de ce mot incongru.
J'avais donc choisis un mot non pas bizarre, mais un mot que je savais ne serais en rapport avec rien du tout et peut-importe les questions qu'Oprah pourrait lui poser.
J'avais choisi les mots « la chatte à toto ». Rien que d'y penser j'en rigolais d'avance, l'idée de Lena, que je connaissais à peine, et qui pourtant s'apprêtait à placer ces mots-là dans une phrase, me faisait penser que je gagnerai surement mon pari.
Sur le chemin, qui nous menait à la loge de maquillage, Lena remarquait mon sourire et se pencha vers moi afin d'en connaitre la raison.
Malgré le trouble de la proximité de son corps avec le mien qui me perturbait au plus haut point, je réussis à balbutier quelque chose que je pensais de suffisamment intelligible et que seule Lena pouvait entendre.
— Je pense juste que si vous gagnez le pari, vous serez mon héroïne, lui chuchotais-je à son oreille tout en lui faisant un léger clin d'œil.
Je la sens se tendre lorsque je m'approche d'elle pour lui chuchoter ses quelques mots, visiblement je ne suis pas la seule à être troublée et j'en suis plus que ravis.
— Et bien dans ce cas, préparez-vous à me voir gagner, me chuchota-t-elle à son tour
Décidément cette femme que je connaissais à peine allait avoir ma perte. Pourtant je n'avais qu'une hâte, pouvoir me retrouver seule à seule avec cette Lena, car de toute évidence, peu importe qui gagnait le pari, nous allions avoir droit à un tête à tête et cela remplissait mon cœur d'un courage que je ne me connaissais pas avant ce jour-là.
Nous avions été placés l'une à côté de l'autre pour la séance de maquillage. Tout le temps qu'avait duré la séance, nous nous étions échangé quelques regards complices, bien que n'ayant pas prononcé le moindre mot l'une envers l'autre.
Je rentrais la première sur le plateau d'Ophra Winfrey et m'installait confortablement sur le fauteuil que m'indiquait la présentatrice. Nous commencions alors l'interview.
J'étais très impressionnée de me retrouver face à cette femme si puissante, si influente, je la trouvais extraordinaire pour toutes les choses qu'elle avait accomplies dans sa vie, et c'était un véritable honneur pour moi de me retrouver face à elle aujourd'hui.
— Comment vous est venue l'idée de ce livre ?
— Et bien, à la base c'était une fanfiction sur l'une des séries que je regardais. J'étais tellement frustré de la fin des personnages que j'ai voulu créer ma propre fin.
— Bien sûr, pour des raisons évidentes de droit, les noms des personnages, l'époque, l'histoire, tout a été changé, mais j'ai écrit ce roman en pensant aux deux personnages principaux de la série en question, et je voulais leur offrir une fin digne de ce nom.
L'interview continuait ainsi de manière bienveillante, visiblement l'animatrice était une grande fan de mon livre et j'en étais extrêmement flatté. À plusieurs reprises je m'étais d'ailleurs surprise à rougir face à l'animatrice.
Puis vint le tour de Lena de rentrée en scène. Elle devait parler de son prochain film et comme le thème de celui-ci racontait l'histoire d'une guerrière abandonnée par les siens, Oprah avait pensé que cela serait une bonne idée de nous faire rencontrer et partager nos expériences communes.
J'appris donc que c'était grâce à sa demande que je me retrouvais aujourd'hui sur le même plateau que Lena.
Quand Lena entra en scène, mon souffle se coupa, mon cœur s'accéléra de manière inexpliquée, et jamais je n'avais eu de ma vie une vision plus magique que celle dont j'étais actuellement la témoin.
L'animatrice elle-même dû s'apercevoir de mon trouble, car elle fit semblant de tousser pour me sortir de ma léthargie.
J'en rougis violemment d'avoir été prise en flagrant délit de reluquage intense et je tentais alors de me faire petite, toute petite. Évidemment c'était sans compter sur Lena qui en passant près de moi me soufflait doucement pour que je sois la seule à entendre « alors comme ça ma présence vous trouble ? »
OK, j'étais définitivement mal barré en présence de cette femme, je ne savais pas encore comment j'allais survivre à cette journée.
L'interview continuait malgré tout. L'animatrice passait de l'une à l'autre pour les questions et tout se passait à merveille jusqu'à une question pour Lena, en soit toute banale, mais qui allait contribuer à changer nos deux vies à jamais.
Je ne me rappelle même plus de la question en question, mais la réponse de Lena restera pour moi lunaire et je pense qu'à ce moment-là le monde entier a dû nous prendre pour deux folles en furies.
En effet, la réponse de Lena à la question avait été :
— Et bien, je ne sais pas trop, j'ai beaucoup d'humour d'après mes amies, je n'arrête pas de leur raconter blague sur blague.
— Comment ça ? demanda l'animatrice
— Des blagues Carambar complètement nulles, des blagues sur toto ou la chatte à toto, enfin ce genre de chose quoi, personne ne comprend vraiment mon humour, mais en général cela fait bien rigoler les gens qui sont autour de moi.
Et là, ce fut le drame... Je n'arrivais plus à me contrôler. Je me mordais violemment la joue pour tenter de me réfréner, mais impossible. Le sourire qui s'étendait sur mes lèvres menaçait de s'ouvrir au grand jour pour laisser éclater le rire qui ne demandait qu'à courir librement. Je gigotais sur mon fauteuil tentant tant bien que mal de me réfréner.
J'avais les yeux rouges tant j'essayais de me retenir. Je prenais un des exemplaires de mon livre qui était placé sur la table basse face à moi et je le mettais devant mes yeux pour tenter de me cacher.
En jetant un léger coup d'œil sur ma droite, je voyais Lena qui tentait de lutter tout aussi désespérément que moi, elle y arrivait pourtant bien mieux pour le moment.
Mais la présence du livre devant mes yeux eu l'effet contraire. Et je ne pus laisser plus longtemps mon rire à l'intérieur de moi et le laissait éclater bruyamment et à la vue de tous.
Je ne voyais plus rien, je n'entendais plus rien, plus rien autour de moi n'existait tant je rigolais, rigolais et rigolais encore.
L'animatrice, tout aussi amusée, se demandait ce qui m'arrivait et me demanda ce qui me faisait tant rire.
Bien évidemment je ne pouvais pas lui en dire la raison sans mettre mal à l'aise Lena qui désormais ne se retenait plus de rire non plus et tentait tout aussi maladroitement que moi de cacher son rire.
— Pouvez-vous partager avec nous ce qui vous fait tant rigoler ?
J'avais à peine entendu les mots de la présentatrice, mais je n'arrivais pas à prononcer le moindre mot. Tout ce à quoi je pouvais penser était que Lena avait gagné son pari, et très brillamment en plus.
Cependant, mon livre toujours devant mes yeux alors que je savais pertinemment qu'il ne me servait à rien, je faisais une tentative presque désespérer pour répondre à l'animatrice.
— Je... je... je n'ai pas... vendu assez de livres... je me fais de... de la pub !
C'est la seule chose que je réussissais à dire, ce qui faisait partir Lena encore plus fortement dans son rire. Tout était devenu clairement incontrôlable. Seule la jeune femme et moi comprenions pourquoi nous étions parties en vrille, et je me faisais une note mentale à moi-même qu'un jour il faudrait en dévoiler la raison.
Pourtant, après de longues minutes qui parurent interminables pour tout le monde, nous réussissions à reprendre notre calme et continuer l'interview, la bonne humeur étant clairement bien ancrée sur le plateau.
Cela avait failli partir de nouveau en vrille quand Lena avait répondu à l'une des questions d'Ophra en lui disant qu'elle lui promettait de l'inviter à notre mariage en parlant d'elle et moi.
J'avais failli recracher la boisson que j'étais en train de boire et avait dû lancer une réplique du genre « ha bah sympa, faudrait peut-être me demander avant non ? »
Heureusement l'animatrice avait bien compris que même si nous nous connaissions depuis peu avec Lena, la complicité entre nous était l'évidence même et n'avait pas hésité à jouer là-dessus pour nous rendre encore plus mal à l'aise. Au point où en était l'interview de toute façon, cela ne changeait pas grand-chose, rigolais-je intérieurement.
Cependant le reste de celle-ci se passait dans un calme assez relatif. Ophra, elle-même, avait tenté de savoir ce que contenait la dédicace que j'avais écrite pour Lena quand celle-ci avait dû la convaincre que nous nous connaissions seulement depuis les coulisses de l'émission.
L'animatrice n'avait cru ni moi ni elle quand nous lui avions raconté notre rencontre. La complicité entre nous étant l'évidence même, donnant l'impression que nous nous connaissions depuis toujours, nous avions dû la convaincre qu'elle et moi disions la vérité. Nous avions pourtant pris soin d'éviter le sujet du pari, aucune de nous ne souhaitant repartir dans un fou rire dont nous aurions eu beaucoup de mal à nous remettre.
Deux semaines plus tard, Lena et moi ne nous étions pas revu, du faite de nos emplois du temps respectif assez chargé. Mais nous avions gardé cependant gardé le contact et parlions chaque jour pendant des heures au téléphone une fois nos journées de travail terminé.
Je crois qu'apprendre à connaître cette femme chaque jour un peu plus était devenu l'une des choses que je préférais le plus au monde.
Lena était vraiment une femme merveilleuse, bien loin de l'image de femme fatale qu'elle jouait assez souvent dans ses films. Bien au contraire, chaque jour je découvrais une personne sensible, espiègle, une intelligence hors-norme, un cœur immense et une certaine fragilité qui dénotaient sévèrement avec l'apparente image de la femme sûre d'elle qu'elle tentait de faire paraitre aux yeux de tous.
Et aujourd'hui était le jour de notre premier rendez-vous, suite à ce fameux pari perdu de ma part. Enfin perdu, je crois bien n'avoir jamais été aussi heureuse de perdre un pari. D'ailleurs, peu importe l'issue de celui-ci, aucune de nous n'aurait réellement perdu. Un large sourire s'affiche sur mon visage à cette pensée, je suis littéralement sur un nuage et je n'ai nullement l'intention d'en descendre. Cette femme à un charme fou et je m'estime plus que chanceuse qu'elle soit entrée dans ma vie. Ce que j'ai ressenti en sa présence, il y a deux semaines, personne sur cette terre ne m'avait jamais fait ressentir cet effet-là.
Et cette capacité qu'elle avait de me comprendre lorsque l'on se parlait au téléphone, personne ne m'avait encore comprise comme elle le faisait et vice versa. Chaque fois que je pensais à elle, je sentais mon cœur se gonfler d'une force que je ne connaissais pas, je n'avais plus de doutes, plus de peur, juste la pensée suprême d'être enfin accomplit, complète, unique et enfin à ma place.
Il n'y avait rien entre nous pourtant, mais clairement une amitié indéfectible est née lors de cette interview et notre flirt, je dois bien me l'avouer, me plait beaucoup. Et faire rougir cette femme va devenir l'une de mes activités favorites.
Pourtant je ne sais pas ce que pense Lena et l'idée que son amitié pour moi ne soit pas aussi forte que la mienne pour elle m'effraie un peu, et c'est bien là la seule peur que je puisse avoir à son sujet. Après tout, elle ne doit pas manquer d'amis, que ce soit hommes ou femmes. Et les soupirants, une beauté pareille ne doit clairement pas en manquer, elle ne doit avoir qu'à se baisser pour pouvoir trouver chaussure à son pied.
Mais si elle et moi avions parler de tout et de rien ces deux dernières semaines, ce sujet là n'avait jamais été abordé, que ce soit de son côté ou du mien. D'ailleurs, je ne saurais dire si nous ne l'avions pas abordé par peur de découvrir une réponse qui ne nous aurait pas plus ou si cela n'était simplement jamais venu sur le tapis.
Pour je ne sais quelle raison je sentais le stress monter en moi comme un ras de marée ravageant tout sur son passage. Plus l'heure de notre rencontre approchait, moins j'arrivais à contrôler les battements de mon cœur qui devenait de plus en plus frénétique.
Je ne savais pas ce qu'avait prévu Lena, mais elle m'avait assuré que nous devrions passer une journée agréable. J'avais tenté en vain de connaitre ce qu'elle avait prévu, mais elle n'avait rien voulu savoir et ne m'avait rien dévoilé.
Cependant, elle m'avait demandé de mettre une tenue assez décontractée qui m'avait assez intrigué. Pour un premier rendez-vous, une tenue de ce genre n'est pas spécialement la tenue que j'aurai forcément choisie, bien au contraire.
Mais, même si je ne connaissais Lena seulement depuis deux semaines, peu importe la tenue, je savais déjà que je passerais une bonne journée simplement parce que celle-ci serait en sa compagnie.
Lena faisait naître en moi des sensations que je n'avais jamais encore ressenties, jamais encore vécues. Chaque parcelle de mon corps vibrait de tout son être dès que j'entendais le son de sa voix et ses yeux, ai-je déjà parlé de la beauté de son regard qui aurait fait fondre n'importe quel cœur de glace ?
Finalement, j'avais opté pour un simple jean surmonter d'une chemise blanche et je laissais mes cheveux à l'air libre. Je finissais de me préparer et me rendais en voiture sur le lieu de rendez-vous.
Je devais rejoindre Lena sur un parking. Je trouvais cela un peu bizarre, mais c'était pour elle la seule façon de garder la surprise du lieu où nous devions aller.
Arrivée sur place, je balayais du regard la zone pour tenter d'apercevoir Lena et je la vis, de loin, adosser à une voiture que je supposais être la sienne, des lunettes de soleil surplombant son visage et une tenue presque identique à la mienne ce qui me faisait sourire chaleureusement.
Plus je m'approche en sa direction, moins je suis assurée et me demande comment je dois agir avec elle. Dois-je lui serrer la main, lui faire la bise ou simplement la saluer oralement. Décidément Lena avait ce pouvoir sur moi de rendre la plus simple des décisions la plus difficile qui soit.
Mais mon questionnement s'effaça aussi vite qu'il était venu quand je vis Lena s'approcher de moi pour m'encercler de ses bras dans une étreinte pour me saluer. Elle déposait un baiser sur ma joue et j'en faisais de même. Ce contact, pourtant si bref, m'avait pourtant transporté de la plus douce des manières dans un autre monde, un monde où le temps et l'espace n'existaient plus, un monde ou seule la présence de Lena importait.
Il fallait que je me ressaisisse pourtant, et après un effort qui pour moi était presque surhumain je retrouvais l'usage de la parole, me rappelant qu'un bonjour se faisait également oralement.
– Bonjour Lena !
– Bonjour Kara, vous rougissez, est-ce que je vous fais de l'effet ? me demanda-t-elle mutine alors qu'elle remarquait que j'étais devenue plus rouge qu'une pivoine
– Ne prenez pas vos rêves pour des réalités très chère, j'ai simplement un peu froid, mentis-je effrontément
– Bha voyons... Allez, je vous emmène, montez !
– Est-ce que vous allez me dire où nous allons ?
Lena me regarda, un air satisfait sur le visage, se délectant probablement de ma curiosité, mais ne me dévoila rien pour autant, se contentant de répondre vaguement à mes questions et réussissant parfaitement à ne pas me dévoiler notre destination.
Le trajet dans sa voiture dura près d'une heure. Une heure où le plaisir de la revoir mélanger à la curiosité ne faisait que grandir.
Quand nous arrivions, je reconnus instantanément l'endroit. Je n'y étais jamais venu, mais je connaissais ce circuit de réputation étant une grande fan de moto de course et en ayant moi-même quatre dans mon garage.
Nous étions en effet sur l'un des circuits de moto de course les plus connus au monde et je criais intérieurement ma joie que Lena m'ait amené ici. Pour un premier rendez-vous, on peut dire que Lena avait tapé dans le mille, tant que j'avais presque envie de lui sauter dans les bras quand je vis l'endroit où nous étions.
– Que faisons-nous là ?
– Et bien je me disais qu'il serait assez original de faire un petit tour de moto en toute sécurité sur un circuit, j'espère que vous aimez ?
– Et bien... je décidais de jouer un peu avec Lena, ne serait-ce que pour voir sa réaction et rigoler un moment
– Et bien ?
– Et bien c'est original pour un premier rendez-vous, clairement je ne m'attendais pas à ça...
– Ça ne vous plait pas ? me demanda-t-elle inquiète
– Je n'ai jamais dit ça, mais la moto, c'est un peu dangereux non ? Je ne sais pas si j'en serai capable...
Je vois Lena arquer un sourcil interrogateur, mais elle s'approche cependant de moi pour me susurrer à l'oreille :
– Ne vous en faites pas, je vous apprendrais, me dit-elle dans un clin d'œil
Je ne savais décidément pas si j'allais survivre à cette journée.
Nous allions prendre nos réservations. Lena avait été reconnue par plusieurs personnes et elle dut s'arrêter plusieurs fois pour signer quelques autographes et prendre des photos avec certains fans. Heureusement que pour une séance privée les circuits n'étaient pas très fréquentés et nous avions malgré tout relativement la paix.
Le directeur du circuit avait l'air de connaitre Lena puisqu'il la salua chaleureusement en la prenant dans ses bras. Puis il nous amenait à nos motos. Une R1 pour Lena, une ZX10R pour moi.
– Je... je ne sais pas si je serai capable de conduire cette machine, elle a l'air un peu grande pour moi non ?
– Ne vous en faites pas, je vais vous apprendre, nous n'allons pas tout de suite monter dessus, si vous n'en avez jamais fait ça serait bien trop dangereux.
Pendant que j'admirai les motos, Lena s'approcha derrière moi, elle me prit la main la main droite et l'amena sur la poignet droite de la moto. Ce contact me fit sursauter tout autant qu'il me procurait chaleur et frisson. Lena du le sentir aussi, car même si elle était placée derrière moi son sourire rayonnait tellement fort qu'il en était communicatif.
– Alors là, c'est la poignée des gaz, en tournant la poignée, vous allez accélérer, mais vous calerez également
– Comment ça ?
– Montez sur la moto ce sera plus facile pour vous montrer.
Je m'exécutais, prenant bien soin d'effleurer Lena qui perdit de son assurance l'espace d'une seconde quand je la touchais
– Mettez la main sur la poignée de droite, l'autre sur la poignée de gauche
– Vraiment ? je n'aurai jamais deviné, me moquais-je légèrement ce qui me valut une tape amicale sur l'épaule
– On peut reprendre ?
– Oui, allez-y
– Alors, une fois la moto en marche, vous devez appuyer en même temps sur l'embrayage, la gâchette de la poignée gauche, et tourner la poignée droite, légèrement, très très légèrement, sinon vous en serez quitte pour une roue arrière et un bel accident
Lena montait sur la moto derrière moi afin de me montrer les gestes qu'elle était en train de m'expliquer. La proximité de nos deux corps n'aidait en rien à garder mon self-contrôle, je n'avais qu'une envie c'était de me retourner et de plaquer mes lèvres sur celles de Lena. Pourquoi avais-je une telle envie tout à coup ? Je dus me les mordre pour ne pas craquer, et visiblement Lena s'aperçut de mon trouble, car elle me chuchota à l'oreille de sa voix la plus suave et sensuelle possible :
– Si vous voulez m'embrasser, il suffit de demander...
– Hein ? Quoi ? Mais pfff, alors là, pas du tout ! m'offusquais-je
– Bien, donc je peux continuer à vous montrer les commandes de la moto
– O... n.. Enfin je veux dire oui oui, bien sûr !
– Donc là, quand vous tournez la poignée de droite très très légèrement, vous relâchez tout doucement et en même temps la gâchette de l'embrayage
– Si vous êtes en première, ce que vous faites en donnant un coup de pied gauche sur la boite de vitesse, la moto va commencer à avancer, si vous êtes au point mort, la moto ne bougera pas
– Le principe pour conduire une moto est le même que pour une voiture, donc une fois que vous aurez compris ou se trouve chaque commande, c'est exactement la même chose, mais sur deux roues, pas quatre
Les leçons de Lena durèrent encore deux bonnes heures. Je profitais de chaque contact, de chaque conseil, de chaque souffle sur ma peau. Et je dois avouer que j'adorais apprendre à connaître cette partie de sa personnalité, la partie attendrissante et attentive afin que notre premier rendez-vous en moto se passe le mieux possible et en toute sécurité.
Mais je faisais de la moto depuis ma tendre enfance, j'étais parfaitement au courant de tout ce que Lena m'enseignait, mais je m'amusais cependant beaucoup. Il était pourtant temps que j'avoue la vérité à Lena.
Après tout nous allions devoir nous lancer sur le circuit à un moment ou un autre et deux heures de leçon, pour une débutante, une vraie débutante, ne serait jamais suffisants.
Et alors que Lena me désignait les combinaisons en cuir que nous devions porter, je m'approche d'elle et lui pose la main sur l'épaule.
– Lena, il... il faut que je vous avoue quelque chose...
– Quoi donc ? Que vous êtes déjà une experte de la moto ?
– Pardon ? Mais... quoi... comment ? Vous le saviez ?!
Lena se retourne afin de me faire face, je déglutis face à cette proximité, ma respiration se coupe, mon cœur ne se souvient clairement plus de comment il doit battre et j'ai Lena face à moi à seulement quelques centimètres de mon visage.
– En effet, je le savais, j'ai téléphoné à Alex pour savoir ce que vous aimeriez faire, la moto est la première chose qui lui ai venu...
– Mais... pourquoi avoir fait semblant de m'apprendre si vous saviez que j'étais déjà presque une experte ?
– Je voulais être sur...
– Sûr de quoi ?
– Que je vous plaisais, me répondit-elle de la manière la plus naturelle du monde en approchant encore plus son visage afin de m'embrasser la joue
Je piquais alors un fard monumental. Je ne savais plus où me mettre, je ne me rappelais clairement plus de comment ouvrir la bouche pour pouvoir sortir ne serait-ce que le moindre son, et la présence si près de moi de Lena n'aidait clairement pas à me calmer. La seule pensée qui m'envahissait à ce moment-là c'était de poser mes lèvres sur les siennes et de gouter enfin à ce qui me faisait envie depuis le tout premier instant où je l'avais vu.
Mais j'étais complètement paralysée, cette fois j'en étais certaine, ce que je ressentais pour la jeune femme était partagé et cela, bien que très agréable, commençait à me faire peur.
Peur de ne pas être assez bien pour la jeune femme, peur de n'être qu'un jeu pour elle, peur de la décevoir.
– Je... je vous ai choqué ? me demanda Lena qui commençait à s'inquiéter de mon soudain mutisme
Pour la première fois depuis que je la connaissais, je voyais le regard de Lena qui me fuyait. Pensait-elle qu'elle avait été trop loin et qu'elle se méprenait sur ce que je pourrais ressentir pour elle ? Je ne pouvais pas décemment la laisser penser ça.
Alors quand mon cerveau décida qu'il était temps de se reconnecter, je me rapprochais de la jeune femme, joueuse et je plaçais mes bras autour de son cou. Je n'en revenais pas moi-même de l'audace dont je faisais preuve, mais je ne pouvais pas laisser passer cette chance de lui faire comprendre qu'elle me plaisait, qu'elle me plaisait vraiment.
Donc je passais mes bras autour de son cou, instinctivement et timidement elle plaça ses mains autour de ma taille pour me rapprocher d'elle. J'étais au bord de la crise cardiaque, mon cœur n'était clairement pas préparé à la sensation des mains de Lena autour de ma taille.
Mon regard passait respectivement de ses yeux à ses lèvres, ce qui la faisait sourire, un sourire empli de tendresse et je ne pouvais pas croire que ce regard-là ne voulait qu'un simple amusement. Car je le savais au fond de moi, c'était plus, bien plus qu'un simple flirt. C'était le début de quelque chose de plus grand, qui me dépassait complètement, mais qui était la chose la plus agréable qui puisse exister.
– Non, vous ne m'avez pas choqué, réussis-je à balbutier alors que Lena pouvait sentir autour de son cou mes bras qui étaient parcourus de frissons incontrôlés.
Ses lèvres me faisaient tant envie, je les désirais tellement, que je me décidais enfin de m'avancer vers l'objet de mon désir, doucement, lentement. Je vis Lena fermer les yeux se les mordant d'impatience, mais je fus coupé dans mon élan par le directeur du circuit qui venait s'assurer que tout allait bien.
Je me retirais prestement de Lena, mais le sourire que l'homme affichait sur son visage ne trompait personne, il nous avait clairement grillé en beauté.
Après s'être assuré que tout allait bien, il repartit, me laissant de nouveau seule avec Lena. Notre moment était passé, mais il était encore très présent dans mon esprit, car en me retournant pour choisir l'une des combinaisons en cuir je ne vis pas le meuble qui soutenait celle-ci et je manquais de toutes les renverser au sol et de moi même me vautrer par terre.
C'est seulement grâce aux réflexes de Lena que je ne m'étalais pas au sol lamentablement.
– Ce n'est pas ce cette manière-là que je comptais vous renverser, me chuchota-t-elle au creux de l'oreille me laissant complètement abasourdi de tant d'audace.
Devant ma mine déconfite, elle s'excusa, bien qu'elle n'en avait nullement besoin puis nous nous équipions pour pouvoir aller sur la piste avec nos motos.
Mon cerveau se court-circuita de nouveau quand je me tournais vers Lena, la découvrant dans sa tenue moulante en cuir qui lui saillait parfaitement au corps. Celle-ci épousait parfaitement ses formes, me laissant ainsi le loisir de les entrevoir parfaitement. Et quel corps magnifique pensais-je. J'essayais de détourner le regard de la sublime vue que j'avais devant moi, mais impossible, mon corps agissait de lui-même et je n'avais aucun contrôle sur lui, mon regard scrutait chaque parti de la jeune femme, me donnant envie de lui enlever sa tenue et de la prendre là, tout de suite... J'étais complètement bugger devant Lena qui s'amusa encore une fois de mon trouble.
– Kara, c'est par ici que ça se passe, me dit-elle en rigolant, me désignant du doigt les motos
– Hein ? Ha, heu, oui, pardon, j'étais ailleurs, désolé...
– Où ça ?
– Mieux ne vaut pas que vous le sachiez...
Lena éclata de rire à ma remarque, devinant surement sans le moindre doute les pensées qui venaient de m'assaillir.
Je devais lui faire de l'effet aussi puisque lorsque je passais devant elle pour enfourcher ma moto je la voyais se mordre ses lèvres doucement.
– C'est par ici que ça se passe très cher, lui dis-je tout en rigolant, me moquant à mon tour d'elle tout en lui désignant sa moto de la main
– Ha ha, très malin !
Je rigole à sa remarque, cette femme aura ma perte j'en étais certaine, mais quelle merveilleuse perte cependant.
Arriver sur la piste, nous attendions que le drapeau se lève, signe du départ. Je relevais ma visière pour pouvoir parler à Lena.
– Je vais vous laminer, je ne vous verrai que dans mon rétroviseur, c'est vous qui allez me courir après !
– Dans vos rêves ouais !
Après encore quelques piques de ce genre, le drapeau se baissa enfin et nous nous élancions sur la piste. Contre toute attente, Lena maitrisait parfaitement sa monture et j'avais beaucoup de mal à la distancer, elle me collait littéralement au basque. Notre niveau à moto était visiblement plus ou moins similaire.
Elle réussissait à me doubler dans un virage et je repassais devant dans le suivant. Nous nous amusions comme des folles. Cette sensation de liberté que seule la moto pouvait nous procurer était géniale et grisante et dans les lignes droites nous étions presque côte à côte. La puissance de nos motos étant quasiment similaire, seul le pilotage pouvait nous permettre de rester devant, mais en ligne droite, c'était différent, impossible de prendre l'avantage.
Et notre petite joute m'amusait beaucoup, elle ne voulait pas perdre, et moi non plus. Et à la fin, seul le chrono pourrait nous départager. C'est donc l'esprit grisé et satisfait que nous rentrions au paddock après ce match intense entre nous.
– Ça va, vous vous débrouillez pas trop mal, la taquinais-je joueuse
– Pas trop mal ? J'ai gagné haut la main ouais !
– Même pas en rêve !
– Attendons le commissaire de course, il pourra confirmer que je vous ai mis la misère !
Celui-ci arriva cinq minutes plus tard, nous trouvant en train de nous chamailler gentiment comme des écolières.
À sa vue je me levais prestement de la chaise sur laquelle j'étais assise et lui arrachait presque des mains la feuille des chronos suivit de près par Lena qui se plaça à côté de moi, bien trop près pour mon self contrôle afin qu'elle aussi puisse lire les résultats.
Au bout de quelques secondes...
– Pffff, votre radar il ne marche pas, c'est truqué ! boudais-je
En effet Lena avait gagné au chronomètre d'à peine une demi-seconde. Ce n'était pas grand-chose, mais suffisant pour que je peste contre leur radar visiblement pas assez en état de marche à mon gout.
Lena éclata de rire face à ma mauvaise fois et je lui envoyais ma paire de gants dans la tête qu'elle réussit à esquiver de justesse.
– Je vous prends tout de suite quand vous voulez et on verra bien !
Devant le regard outré, mais amusé de Lena, je réalisais seulement la portée à double sens de mes paroles et me dépêchait alors de rectifier, pendant que mon visage devait être plus rouge que tout.
– Heu... enfin je... sur la piste je précise hein !
– Quel dommage que vous ne le vouliez seulement sur la piste, me susurra Lena à l'oreille
Je faillis m'étouffer avec ma salive et ne fut sauvé des charmes de Lena que par l'apparition impromptue d'un autre pilote.
Celui-ci avait été impressionné et demandait à ce que l'une d'entre nous se mesure à lui. Il conduisait une Lamborghini et voulait la faire se mesurer à l'une de nos motos.
Lena refusa poliment, mais j'acceptais avec joie, ravie de pouvoir me soustraire aux charmes de la jeune femme quelques minutes, le temps nécessaire à mon corps pour faire redescendre la pression.
Contre une moto la Lamborghini n'avait aucune chance, mais passons. Et c'est sous l'œil amusé de Lena que nous prenions tous deux le départ.
Comme prévu, je mis rapidement un vent à la voiture, qui, bien que puissante, ne pourrait jamais égaler l'accélération fulgurante de la moto.
Mais au deuxième virage, j'entendis un bruit énorme et regardais derrière moi par réflexe pour constater que la voiture avait perdu le contrôle et s'était encastrée dans les pneus de sécurité avant de s'embraser dans l'instant. Je stoppais immédiatement ma moto et courais de toutes mes forces vers la voiture pour lui porter assistance.
Je voyais le pauvre pilote tenter de se dégager, mais il était coincé. Arrivée au niveau de la voiture, la chaleur du feu était insoutenable. Avec difficulté, respirant durement à cause de la fumée, je réussis tout de même à m'approcher suffisamment du pilote afin de l'aider à s'extraire.
À peine sortie il tomba dans l'inconscience et je dû le tirer de toute mes forces afin de l'éloigner de la voiture et de l'incendie.
Nous étions à trois mètres de la voiture quand celle-ci explosa, nous projetant moi et le pilot cinq mètres plus loin, et créant ainsi un nuage de poussière.
Je sentis mon corps retomber lourdement au sol, mon casque me sauva probablement la vie, mais une grande douleur s'empara alors de moi. Mes oreilles sifflent, j'essaie de me relever, mais je n'y arrive pas, je regarde mon corps et un peu de sang coule de mon bras au travers de la combinaison.
C'est à ce moment-là que les secours arrivent. Tout c'est passé tellement vite, moins de trente secondes et pourtant j'ai l'impression que ça a duré des heures.
Mais parmi le flot de secours qui est en train d'arriver sur la piste, je réussis à apercevoir Lena qui arrive en courant derrière eux afin de me rejoindre.
Elle dérape en arrivant sur moi et se baissant à mon niveau au sol pour me soutenir la tête et que je ne sombre pas dans l'inconscience.
– Ne t'endors pas Kara ! Me cria t'elle
– Je n'en ai pas l'intention, m'entendis-je dire
J'aurai juré l'avoir entendu pousser un ouf de soulagement en constatant que j'allais bien et je la rassurais alors.
– Je vais bien Lena, un peu secoué, mais ça va la rassurais-je
Le pilote s'en était sorti, il n'avait au final que quelques brulures légères. En revanche, sa voiture, était foutue de chez foutu. Je n'avais également que quelques brûlures légères et le sang de mon bras n'était finalement qu'une simple égratignure.
Je refusais de partir en ambulance pour aller à l'hôpital sous l'œil désapprobateur de Lena qui voulait que j'y aille. La jeune femme avait vraiment eu peur pour moi. Et pour la première fois, je voyais dans ses yeux autre chose, de l'inquiétude, une inquiétude viscérale. Lena avait beaucoup de mal à reprendre son souffle et ses yeux brillaient, je voyais bien qu'elle tentait de retenir ses larmes de couler.
Ça me désolait de la voir comme ça, je me sentais mal pour elle, pour la peur qu'elle avait dû avoir, et ne je pouvais m'empêcher de la comprendre, de comprendre la douleur qui traversait son esprit en ce moment. Car en toute honnêteté j'aurai ressenti exactement la même chose à son égard si les rôles avaient été inversés.
Dans l'ambulance qui nous ramenait dans le paddock, je pris la main de Lena et plantais mon regard dans le sien, il était si intense que l'espace d'un instant j'en oubliais presque que nous étions dans un véhicule de secours.
– Hey, Lena, je vais bien, je n'ai rien, à peine une égratignure tentais-je de plaisanter
Lena entremêla ses doigts avec les miens envoyant une nuée de papillons indescriptible dans le reste de mon corps.
Puis elle se pencha vers moi et m'embrassa le front avec tendresse. Le monde autour de moi n'existait plus, j'étais au paradis et je ne voulais plus jamais en sortir.
– Ne me faites plus jamais ça !
– Je vous le promets Lena, lui répondis-je tendrement alors que je faisais tourner doucement mon pouce sur le dos de sa main tout en la regardant comme si elle était mon monde.
Malgré l'insistance du médecin, je ne voulais toujours pas partir à l'hôpital et je dû signer une décharge pour que celui-ci accepte. Lena l'avait cependant assuré qu'elle allait me ramener et me procurer les soins nécessaires.
Je ne sais pas pourquoi, mais cette idée-là était bien loin de me déplaire, bien au contraire, et j'acquiesçais de manière un peu trop enthousiaste au vu du rire de Lena quand j'avais donné mon accord.
Je pensais que Lena allait me ramener chez moi, mais non, nous prîmes la direction de son appartement, ce qui me faisait un peu stresser, je dois bien l'avouer.
Arrivés chez elle, je découvrais un immense appartement dont la baie vitrée donnait sur la ville une vue des plus magnifique. Je restais un instant bouche bée face à celle-ci et Lena m'autorisa à faire comme si j'étais chez moi le temps qu'elle aille dans sa salle de bain afin de chercher un nouveau bandage pour mon bras.
Elle revint dans le salon quelques minutes plus tard munis d'une bande et d'eau oxygénée alors que j'étais devant sa bibliothèque, admirant son incroyable collection. J'allais prendre dans ma main « le portrait de Dorian Gray » quand Lena me fit sursauter en posant sa main sur mon épaule.
Je soufflais fortement, me posant la main sur le cœur, soulagé de ne pas avoir été surprise par un serial-killer.
– Je vous ai fait peur ? se moqua Lena gentiment
– L'espace d'une seconde, j'ai cru me faire surprendre par un serial-killer, donc oui, j'ai eu peur...
– Rassurez-vous, je n'ai nullement l'intention de vous tuer, sauf si vous me le demandez, me chuchota-t-elle au creux de l'oreille en passant près de moi
Je ne pus m'empêcher de me mordre les lèvres à l'allusion plus qu'évidente de Lena. Cette femme était pour moi un rayon de soleil. Il ne s'était encore rien passé entre nous et pourtant les sensations qu'elle provoquait chez moi étaient inédites. Personne n'avait eu un tel effet sur ma personne, personne ne m'avait provoqué autant de frissons, personne ne me comprenait comme Lena me comprenait malgré le peu de temps que l'on se connaissait et personne n'avait provoquer chez moi un désir si brûlant qu'il en devenait presque douloureux.
Je décidais de botter en touche sa remarque, je n'allais quand même pas lui rendre les choses si faciles et enchaînait sur les livres de sa collection.
– Je vois que vous avez beaucoup de livres d'Oscar Wilde, « Le portrait de Dorian Gray » j'aime beaucoup ce bouquin
– En effet, j'aime beaucoup cet écrivain, Dorian Gray, je l'apprécie énormément, car je suis persuadé que le personnage principal cache une homosexualité latente au travers de son admiration profonde pour lui-même. Mais ce n'est que mon avis, il y a autant d'interprétation pour un livre qu'il y a de lecteur.
– Et bien dans ce cas nous sommes deux, j'ai toujours pensé plus ou moins la même chose au sujet de ce livre et de son personnage. Mais Oscar Wilde est aussi connu pour avoir quelques citations qui sont assez vraies...
– En effet, vous aimez lesquels par exemple ?
– Si vous arrivez à deviner, je vous laisserai changer le bandage de mon bras !
– Je comptais déjà bien le faire !
– Oui, mais la je ne ferais pas d'histoire et je me laisserai faire rigolais-je
– Vous vous laisserez faire ? Hum, intéressant, me répondit-elle dans un clin d'œil sans équivoque.
– Alors ? demandais-je de nouveau en lui tendant la main pour sceller notre accord
– Je vous laisse trois essais pour deviner
– Deal !
Lena faisait mine de réfléchir un instant, passant ses mains sur les livres de sa bibliothèque. Puis finis par dire :
- « Le meilleur moyen de résister à la tentation c'est d'y céder » ?
Je la regardais, interloquée.
– Pffff ce jeu il est nul ! affirmais-je de la mauvaise foi la plus totale
Lena se frappa les mains en rigolant. Ma mauvaise fois avait l'air de beaucoup l'amuser et je ne savais pas si je devais en être flatté ou si je devais faire semblant de bouder.
– Allez, venez vous asseoir sur le canapé avec moi que je vous change ce bandage et sans chichi puisque j'ai gagné visiblement
– Je n'ai jamais dit que vous aviez gagné...
– Ha, donc ce jeu il est nul parce que vous n'avez pas perdu ?
– Vous commencez à m'énerver !
– Mais non, vous m'adorez... me répondit-elle un sourire en coin s'affichant sur son visage
Nous nous asseyons donc sur son canapé et elle releva ma manche doucement afin de changer ce fameux bandage.
Aucune de nous ne prononçait le moindre mot à présent. Lena changeait mon soin avec la plus grande prudence, comme si elle avait peur de me faire mal. J'aurais bien voulu lui dire que je n'étais pas en sucre et que ce n'était pas une grosse blessure, mais la vérité, c'est que j'étais touché de toute l'attention que Lena me portait à ce moment-là.
Pour la première fois depuis que je connaissais la jeune femme, je n'avais pas devant moi la Lena charmeuse, joueuse ou la Lena sûre d'elle. Non, à la place, j'avais la jeune femme timide et peu assurée, la Lena que j'avais déjà pu entrevoir lors de nos conversations téléphoniques et ça ne m'en faisait que l'apprécier plus encore, si tenté que ce soit possible.
Je tombais amoureuse de la jeune femme chaque seconde un peu plus, et la voir là, assise sur ce canapé si près de moi, je devais faire appel a un self contrôle incroyable afin de ne pas l'allonger là, sur ce canapé afin de prendre possession de ses lèvres qui me faisait tant envie.
De la fumée devait sortir de mes oreilles à ses pensées, car Lena me demandait à quoi j'étais en train de penser.
Je ne répondis rien cependant, me contentant de sourire alors que Lena finissait de me bander le bras.
Une fois finie, elle s'assura que j'allais bien et se leva pour allumer de la musique. Et mon sang ne fit qu'un tour dans mon cerveau lorsque Lena me tendit la main afin que je la rejoigne alors qu'elle m'invitait à danser avec elle.
Il dut se passer une éternité avant que je ne me rappelle comment faire fonctionner mes membres, car Lena m'interpella.
– Je vous intimide Kara ?
Je retrouve l'usage de mon cerveau et me lève enfin pour m'approcher de la jeune femme. Je n'ose pas trop faire quoi que ce soit alors Lena prend les devants et place ses mains autour de ma taille, m'invitant à placer mes bras autour de son cou. Nous étions de nouveau dans la même configuration que lorsque nous étions dans le paddock du circuit, la musique en plus.
Et c'est dans une lenteur absolue que nous commencions à nous mouver l'une avec l'autre au grès de la musique. Je ne me rappelais absolument plus de comment on respirait. Le monde autour de nous aurait bien pu s'écrouler, je serai partie le sourire aux lèvres et heureuse d'avoir pu connaître ce sentiment si intense avant de fermer les yeux pour toujours.
J'avais posé mon front sur celui de la jeune femme. Je pouvais sentir son souffle sur mon visage tant nous étions proches. Les papillons virevoltaient furieusement dans ma poitrine et toutes les autres parties de mon corps. Jamais je n'avais vécu un moment plus intime, plus sensuel, plus magique qu'en cet instant. Lena n'était pas dans un meilleur état que moi, car je sentais son corps frissonner presque tout aussi fortement que le mien.
Nous étions dans notre bulle, personne n'aurait pu la briser. Mais Lena brisa cependant le silence pour me demander d'une voix rauque que je ne lui connaissais pas :
– Kara... vous... vous pensez qu'Oscar Wilde avait raison ?
– Comment ça ?
– Quand il disait que le meilleur moyen de résister à la tentation c'était d'y céder...
– Hum, je ne sais pas trop, peut-être... peut-être devrions-nous tenter l'expérience, juste pour voir...
Sur ces dernières paroles, nos nez se frôlèrent lentement, avec une douceur infinie, le temps semblait s'être arrêté, nos cœurs battaient à l'unisson. Je pouvais le sentir, cette douce accalmie, cette chaleur, plus ardente qu'un brasier de flamme qui nous consumait avec passion. Nous avions toutes les deux fermé les yeux afin de profiter de ce moment qui n'appartenait qu'à nous.
Et enfin, enfin j'osais faire le premier pas et je posais mes lèvres sur celles invitantes de Lena. Ce baiser fut comme une révélation, il balaya tout sur son passage, tous les doutes, toutes les peurs et il ne laissait place qu'à la douceur, à l'enivrante sensation que nous étions enfin à nos places, que nous étions complète, unis et amoureuse, follement amoureuse l'une de l'autre.
Jamais je n'avais senti dans un simple baiser autant d'amour, jamais dans un simple baiser je ne m'étais senti si aimé et si désirée, jamais dans un simple baisé je ne m'étais sentis si à ma place.
Jamais je ne m'étais sentie aussi vivante qu'en cet instant. Je touchais du bout des lèvres le paradis et je pouvais à présent mourir en paix.
A bout de souffle et à contrecœur, nous nous séparions légèrement tout en laissant nos fronts poser l'un contre l'autre. Je secouais la tête de droite à gauche en souriant, presque en rigolant.
– Pourquoi rigolez-vous ? me demanda Lena intriguée
– Et bien... Pour commencer peut-être devrions-nous nous tutoyer...
– Bien vu Kara, tutoyons-nous
– Et dans un deuxième temps, j'étais en train de penser qu'Oscar Wilde était un vrai abruti...
Ma remarque fit rigoler Lena, bon sang comme j'aimais entendre ce son sortant de sa bouche, il était tout simplement merveilleux.
– Comment ça ?
– Et bien... sa tirade sur le faite qu'il faille céder à la tentation pour pouvoir y résister, clairement il n'avait jamais embrassé des lèvres aussi douces que les tiennes, parce que maintenant que j'y ai gouté, je ne pense qu'à une chose, recommencer encore et encore...
Cette fois c'est Lena qui s'emparait de mes lèvres avec avidité, et quand je sentis sa langue passer sur mes lèvres, c'est avec un bonheur non dissimulé que je lui accordais l'entrée de ma bouche afin que nos deux langues commencent un ballet enchanteur. Si notre premier baiser avait été magique, celui-ci était complètement hors du temps, et je savais déjà que je ne pourrais plus jamais me passer de ses lèvres. En quelques secondes celles-ci étaient devenues indispensables à ma survie.
Je crus que j'allais défaillir quand je sentis la main de Lena descendre de mon dos pour venir délicatement remonter ma chemise et la poser directement au contact de ma peau. Cette dernière commença à me le caresser avec douceur, faisant naître chez moi un désir encore jamais éprouvé. Lentement je faisais quittais mes lèvres pour embrasser avec tendresse la peau de son cou. Elle sembla apprécier, car elle mit sa tête en arrière afin de pouvoir profiter de ce contact. Ma langue vint rapidement remplacer mes lèvres pour tracer une ligne jusqu'au lobe de son oreille que je mordillais avec douceur.
Cette peau, je crois qu'elle était en train de devenir la plus puissante des drogues au monde, impossible de m'en passer maintenant, j'en étais clairement déjà accro.
Je crus flotter dans les nuages lorsque je sentis le corps de Lena bouger pour m'amener jusqu'à sa chambre alors qu'aucune de nous deux ne lâchait le contact.
Je butais en reculant sur quelque chose que je supposais être son lit, soupçon qui se confirmait lorsque je basculais dessus avec douceur, Lena se trouvant désormais à califourchon sur mes genoux alors que j'étais assise.
Lena se recula un instant de moi pour passer ses bras autour de mon cou. Elle me regarda avec tendresse, personne ne m'avait jamais regardé avec ses yeux là. D'un simple regard, je pouvais y lire tout l'amour et tout le désir qu'il transposait. J'étais aimée, j'étais désirée, j'étais son univers. Je voyais tout cela dans ses yeux et de cela, je n'en avais pas le moindre doute. Je le savais, car je posais exactement le même regard sur elle en cet instant.
Au même moment, nous repassions chacune l'une des mèches rebelles de l'autre derrière son oreille, ce qui nous arracha un rire mutuel d'avoir eu cette idée en même temps, comme si nous étions connectées. Et nous l'étions, connectées, nous l'étions vraiment.
Le reste de la nuit fut des plus magiques. L'osmose entre nous avait été des plus totale. Chaque geste, caresse, chaque baiser m'avaient transporté dans un autre monde. Dans ses bras j'étais heureuse, tout simplement.
Je regardais Lena qui dormait près de moi et je m'amusais à passer le revers de ma main avec douceur sur sa peau. Un sourire s'étala alors sur ses lèvres et je soupçonnais alors qu'elle faisait simplement semblant de dormir. Soupçon confirmé quand je descendis ma main plus au sud et que je la voyais se mordre les lèvres d'envie.
— Bonjour toi, lui soufflais-je au creux de l'oreille
J'eus en retour le plus beau des sourires et elle m'agrippa avec ses bras pour un baiser tendre et charnel.
Mais j'avais besoin de lui avouer quelque chose et je ne savais pas comment elle allait le prendre, j'espérais qu'elle ne m'en veuille pas. J'avais un peu peur, mais j'aimais Lena, et je savais qu'elle ne me jugerait pas.
— Lena ?
— Oui ?
— J'ai un aveu à te faire...
Lena stoppa ses baisers qui étaient en train de dévier très fortement en direction de ma poitrine, m'arrachant quelques soupirs lascifs dont j'eu le plus grand mal à me défaire.
Devant mon regard qui avait pris une teinte des plus sérieuse, elle se stoppa dans ses gestes afin de me faire face.
— Je t'écoute, tu peux tout me dire, je ne te jugerai pas promis, m'affirma t'elle avec tendresse
J'étais rassuré par les paroles de Lena, elle était si attentionnée envers moi que je me demandais encore si je n'étais pas dans un rêve.
— Et bien je... hier... enfin cette nuit... je veux dire que... j'ai eu des histoires bien sûr, mais... c'était... hier c'était ma...
— Ta première fois avec une femme ? tenta-t-elle de savoir
— Non... Ma première fois tout court...
Cette fois Lena se releva légèrement, reposant sa tête sur sa main et me regardant avec étonnement.
— Mais... tu viens de pourtant me dire que tu avais eu des histoires ?
— Oui, mais... ça n'a jamais été plus loin que quelques caresses... avouais-je honteuse
Lena ne me jugea pas, elle ne me regarda pas avec de gros yeux ni quoi que ce soit. Elle me prit simplement dans ses bras encerclant ses jambes avec les miennes afin que nous soyons le plus près possible l'une de l'autre.
— Pour ton information, je n'ai rien vu du tout, tu avais parfaitement l'air de savoir ce que tu faisais, et cette nuit, j'ai vécu la plus belle nuit de ma vie Kara, vraiment, m'affirma Lena avec un regard remplis de tant d'amour et de tendresse que mon cœur chavirait complètement.
— Pourquoi tu ne me l'a dit avant ? demanda Lena timidement
Je ramenais une mèche de ses cheveux en arrière, prenant mon souffle et mon courage à deux mains.
— Je... je voulais que tu sois toi-même Lena, je ne voulais pas que tu changes ta façon d'être, tes gestes, ta façon de m'embrasser ou autre, simplement à cause de cette information, et je... je voulais profiter pleinement de ce moment, sans avoir la pression, et même pour tout l'or du monde je ne changerai rien à ce moment merveilleux que nous venons de vivre...
Lena avait les yeux rougis par l'émotion, elle était émue par les paroles que j'avais prononcées et je voyais tant d'amour dans son regard que je ne pouvais m'empêcher de sourire.
— Merci Kara
— Merci pour quoi Lena ?
— De m'avoir offert le plus beau des cadeaux...
Je souris aux paroles de la jeune femme et nous nous endormions dans les bras l'une de l'autre malgré que le jour soit déjà levé.
PDV Lena
Je commence à émerger. Je veux pour me tourner sur le côté afin de pouvoir voir l'heure sur le radio-réveil, mais une paire de jambes est complètement entremêlée avec les miennes et m'en empêche.
Je ne peux m'empêcher de sourire comme une enfant à qui on viendrait d'offrir son cadeau de Noël tant je suis sur mon petit nuage. Comme je le peux, j'arrive finalement à voir l'heure sur le réveil, il est 16 h 30. On peut dire que la nuit à été plutôt longue. Nous nous étions découvertes pour la première fois cette nuit, à de multiples reprises et j'en avais encore mes lèvres gonflées par le plaisir et les multiples baisers de Kara.
J'ai encore un peu de mal à croire que c'était vraiment la première fois de Kara et qu'elle m'ait fait assez confiance pour partager ce moment avec moi. Elle avait tellement l'air sûre d'elle, ses gestes étaient parfaits, comme si elle avait deviné la moindre de mes pensées, le moindre de mes désirs. Je ne me rappelle pas avoir été si doué lors de ma première fois, bien au contraire, j'étais même un peu gauche, il me semble.
Ça doit être donc ça l'amour, cette osmose que l'on ressent avec une personne, cette chose qui nous transperce par tous les pores de notre peau et fait de nous des personnes meilleures. L'expression « l'amour donne des ailes » prend tout son sens depuis que je connais Kara, alors que nous nous connaissions depuis à peine deux semaines. Pourtant, je sais déjà qu'elle a changé ma vie à tout jamais, il n'y avait même pas l'ombre d'un doute là-dessus.
J'essaie, malgré que Kara soit endormi, de m'extriquer du méli-mélo de nos deux corps. Elle émet un petit grognement que je trouve trop mignon quand j'arrive enfin à m'extirper du lit. Mais je l'embrasse tendrement sur le front et ça à le pouvoir de la calmer instantanément, le sourire au bord des lèvres malgré le fait qu'elle soit encore toute endormie.
Je me lève et enfile vite fait ma robe de chambre et m'apprête à lui préparer le petit déjeuner. Lors de nos conversations téléphoniques, je me rappelle qu'elle m'ait dit une fois ne pas aimer le café alors je lui prépare un bon chocolat chaud et quelques tartines beurrées à la confiture de fraise.
Je suis en train de tout placer sur un plateau afin de lui apporter quand j'entends frapper fortement à la porte.
Quand je vais ouvrir, je vois une femme que je ne connais pas et la dévisage des yeux. Elle a les cheveux courts et bruns, elle n'a pas l'air très commode, mais quand elle commence à parler je la reconnais dans l'instant. C'est la voix d'Alex la sœur de Kara et d'un coup je me sens légèrement intimidé sachant que sa sœur est complètement nue dans ma chambre et que le petit déjeuner que je viens de préparer est pour elle.
— Bonjour, Kara est là ? me demanda-t-elle sans autre préambule
— Il y a des vidéos de Kara au circuit, il y a eu un accident et personne ne m'a prévenu, comment elle va ?! me cria-t-elle presque dessus
C'est vrai que dans la précipitation aucune de nous deux n'a pensé à prévenir sa sœur qu'elle allait bien.
— Alex c'est ça ?
— Oui, mais ça ne répond pas à ma question !
OK, ça commence bien avec sa sœur, pensais-je.
— Du calme Alex, Kara va bien, juste une égratignure au bras, mais elle a refusé, contre mon avis, d'aller à l'hôpital
Réalisant que Kara allait bien, la jeune femme commence alors à se calmer, visiblement soulagée. Je l'invite à rentrer et lui propose un café, ce qu'elle accepte volontiers, après tout, elle sait que je côtoie sa sœur vu que je lui ai déjà téléphoné afin de savoir ce qui plaisait à Kara.
Mais je ne sais pas ce que lui a dit la jeune femme à mon sujet donc je préfère rester neutre. Je laisserai le choix à Kara de lui parler ou non de ce qu'il y a entre nous.
— Comment ça il y a des vidéos de l'accident ?
— Et bien vous êtes une actrice assez connue, des paparazzis vous ont filmé sur le circuit en train de vous précipiter sur la piste pour porter secours à une personne. Heureusement que Kara avait son casque et que l'on ne savait pas qui c'était. J'aime ma sœur, mais c'est à elle de décider si elle veut être sous le feu des projecteurs ou non. Du coup, attendez-vous à ce qu'on vous interroge là-dessus.
Je ne peux qu'acquiescer aux paroles d'Alex. Mais d'un coup je réalise que je n'ai jamais donné mon adresse à Alex alors je lui demande des explications et c'est là que j'apprends qu'elle fait partie du FBI et que peut-être, d'après ses dires, elle aurait légèrement cherché par ses propres moyens où j'habitais.
Elle me fait promettre de ne pas en parler, car elle risquerait sa place, ce que je fis bien volontiers. Après tout, elle était seulement inquiète pour sa sœur et je ne pouvais que la comprendre, encore plus depuis que Kara est entrée dans ma vie, car je ferai tout pour elle et la protéger.
Elle me demande ensuite où est Kara et je lui affirme qu'elle dort dans la chambre d'amis alors que nous sommes toutes les deux assises autour de la table du salon devant un café. Je préfère attendre avant de lui parler de nous, attendre d'en parler d'abord à Kara.
C'est évidemment à ce moment-là, comme par hasard, que choisit celle-ci pour sortir de ma chambre, entièrement nue devant l'air ahuri de sa sœur qui se plaçait tout de suite les mains devant les yeux.
— Haaaa mes yeux ! Mes yeux ! Mes yeux ! Kara !
Je rougis, je ne sais plus trop où me mettre, mais ce n'est rien en comparaison de Kara qui retourne aussi vite qu'elle est venue dans la chambre pour en ressortir quelques instants plus tard, cette fois vêtue d'une de mes robes de chambre.
Alex a toujours les mains devant les yeux, alors quand Kara revient elle lui affirme qu'elle peut enfin les enlever.
— Putain Kara ! Qu'est ce qui te prend de te balader à poils comme ça chez les gens ?!
Je vois Kara qui ne répond rien et l'envie me prend d'éclater de rire. J'essaie de me retenir, mais cependant c'est très difficile, surtout devant la moue boudeuse de la femme que j'aime qui à l'air d'avoir été prise en flagrant délit d'une bêtise.
Ce n'est qu'en remarquant les nombreux suçons dans le cou de Kara que le cerveau de la sœur de Kara commença à faire tilt et qu'elle sembla comprendre la nature de nos relations.
— Ho...
Je vois alors Kara qui s'empresse de mettre de mettre une tartine beurrée dans sa bouche afin de ne pas devoir répondre aux questions de sa sœur et cette fois s'en était trop, j'éclatais de rire.
Kara me lançait alors un regard noir et me jetais une serviette en pleine tête afin que j'arrête, mais ça ne fit qu'accentuer mon rire.
Alex et elle ne rigolaient pas en revanche.
— Bon heu... je vois que Kara va bien alors je vais vous laisser entre vous.
— Lena, attention à ma sœur, si vous lui faites du mal je connais mille et une manières de vous tuer et de vous faire disparaître sans laisser aucune trace !
— Alex ! réagit Kara en toisant sa sœur
Les deux sœurs s'embrassaient afin de se dire au revoir et Alex repartait, rassuré. Quand celle-ci sortit, je compris que j'allais subir la vengeance de Kara au regard qu'elle me lançait. Et mon intuition était la bonne, elle s'était approchée de moi langoureusement, faisant tomber au sol sa robe de chambre au passage et me tortura de la plus douce des manières, m'emprisonnant les mains et m'interdisant de la toucher. Enfin torture, tout dépendait de la définition de ce mot.
Décidément, cette femme était pleine de surprise.
Trois jours plus tard, nous étions toujours dans mon appartement. Avec Kara nous apprenions à nous connaitre plus intimement. Pas seulement sexuellement, mais intellectuellement aussi. Elle avait de l'esprit, était superbement drôle, assez maladroite, ce qui la rendait assez touchante, et était pleine de mystères. Pendant ces trois jours, j'avais tenté de savoir ce qu'elle m'avait écrit dans la dédicace de son livre, mais rien, elle n'avait à aucun moment révélé ce secret et pourtant ce n'était pas faute d'avoir essayé.
Au final j'avais accroché la clé qu'elle m'avait donnée autour de mon cou grâce à une chaine et attendrais qu'elle veuille bien me faire part de ce qu'il y avait dans ce livre. Cela ne m'empêcherait en rien de tenter malgré tout de le savoir, sait-on jamais, j'arriverai peut-être à la faire craquer.
Dans trois jours j'allais devoir partir pendant trois mois pour le tournage d'un de mes films. Je ne savais pas comment le dire à Kara et devoir la quitter me faisait atrocement souffrir. De par mon métier je voyageais beaucoup, j'enchainais les hôtels et les différents lieux de tournage et je n'étais jamais vraiment chez moi en dehors de cet appartement, et je n'y étais pas très souvent. Donc j'avais toujours quelque part ce vide en moi, comme l'impression qu'il me manquait quelque chose.
Et depuis l'apparition de ce Kara, ce vide était comblé, je ne le ressentais plus. Et pour la première fois depuis que je la connaissais j'avais peur de lui parler et de la décevoir.
Pourtant, sa réaction quand je lui en parlais me surprit énormément. Je ne m'y attendais vraiment pas. En effet, la jeune femme s'était mise à rire et devant mon incompréhension elle se sentit obligée de s'expliquer.
— Lena, je pense que tu as oublié le métier que je faisais...
— Comment ça ?
— Et bien je suis écrivain, donc je peux écrire n'importe où, et je... enfin je peux venir avec toi si tu veux... me demanda-t-elle timidement
Tous mes doutes, toutes mes peurs s'envolèrent dans l'instant et je lui sautais dans les bras. Bien évidemment que je serai heureuse qu'elle me suive. Cette femme ne finira donc jamais de me surprendre.
PDV Kara
Dès que je proposais à Lena de la suivre sur un tournage afin de ne pas être séparée d'elle, tout s'enchaina très vite entre nous. Les paparazzi suivaient Lena et la harcelait pour savoir qui était la mystérieuse personne de l'accident de moto qui avait sauvé une vie et faillit perdre la sienne, et après une longue discussion nous avions décidé de ne plus nous cacher et de révéler au monde la nature de notre relation.
Cela avait été un peu dur au début de se faire suivre tout le temps et de ne plus avoir d'intimité. Mais passé l'euphorie, les paparazzi avaient fini pas se lasser, nous laissant moi et Lena dans une relative tranquillité, bien que parfois on trouvait des photos volées de nous deux dans certain magasine.
Pour autant jamais je n'avais été si heureuse dans ma vie, et si tout était à refaire, je referais exactement les mêmes choix.
À peine trois mois après notre rencontre, lors de la fin du tournage de son film, nous emménagions ensemble, plus amoureuses que jamais l'une de l'autre.
Ce jour-là était aussi le jour ou Lena me disait je t'aime pour la première fois. Ce jour là, alors que je finissais de déballer les cartons dans l'appartement que nous avions choisi ensemble, elle s'était avancée timidement vers moi, ce qui m'avait assez surprise, car d'ordinaire ce n'était pas vraiment son genre d'hésiter ainsi.
Mais elle m'avait fait assoir sur l'une des chaises et s'était placée à califourchon sur mes genoux m'encerclant avec ses bras et me fixant d'un regard si intense que j'en avais été complètement déstabilisé. Je pensais que nous allions faire l'amour ici même, sur cette chaise.
Au lieu de ça, elle s'était penchée vers moi, ses yeux remplis d'amour qui chaque fois me faisait complètement fondre et m'avait chuchoté au creux de l'oreille ces trois mots que jamais je n'oublierai : « je vous aime miss Danvers, je vous aime follement et passionnément »
Ces mots-là m'avaient interdite l'espace d'une seconde. Mon cœur s'était arrêté de battre, il ne se rappelait clairement plus de comment on faisait pour ça et j'avais eu chaud, très très chaud. Je m'étais mordu les lèvres d'envie et de surprise.
Son regard était si ému, si vrai, si touchant que je ne savais plus quoi dire, aucun mot ne pouvant jamais exprimer toute la force des sentiments que j'avais envers elle. J'en avais presque fait peur à Lena qui pensait que c'était peut-être trop tôt pour me dire ces mots là, ce qui était paradoxal vu que nous emménagions ensemble.
Et quand mon cerveau avait décidé de se reconnecter, le sourire aux lèvres je lui murmurais exactement la même chose, que je l'aimais plus que tout. Et finalement ma première pensée avait eu raison, nous fîmes bien l'amour ici même sur cette chaise.
Au passage, ce n'était pas spécialement très pratique, mais cela avait été très intense.
Deux ans plus tôt avant la cérémonie des oscars
Mon livre ayant eu beaucoup de succès, j'avais reçu beaucoup de propositions afin que j'en cède les droits pour en faire un film. J'avais finalement accepté de le faire à la condition absolue que j'en signe le scénario et que je choisisse moi-même les actrices principales pour le film.
Et pour l'un des personnages du livre, il n'y avait qu'un seul nom qui me venait à l'esprit. Faire de Lena mon héroïne était une évidence, la seule certitude que je pouvais avoir. Il n'y avait qu'elle pour jouer ce rôle à la perfection. Il était taillé pour elle. Et étant une grande fan de l'histoire racontée dans le récit, j'étais persuadée qu'elle serait la seule à comprendre la psychologie des personnages et à leur rendre hommage.
Et puis nous nous étions rencontrés en partie grâce à ce livre et je souriais amoureusement à cette pensée, me rappelant les circonstances de notre première rencontre avec tendresse.
Lena était partie depuis deux semaines pour un tournage. J'avais choisi de rester ici, car je devais signer plusieurs contrats en rapport avec l'adaptation de mon livre et c'était plus pratique pour moi de rester sur place.
Mais Lena me manquait atrocement. C'était dingue le vide qui s'emparait de moi lorsque je m'endormais et me réveillais le matin alors qu'elle n'était pas à mes côtés. Les draps étaient froids, et je n'arrivais à trouver le sommeil qu'en imaginant Lena avec moi à mes côtés. Ne pas l'avoir près de moi était d'une atrocité sans nom tant elle me manquait horriblement.
Lena était la meilleure partie de moi-même. Elle était mon souffle, ma lumière dans les ténèbres, mon roc, la flamme de mon cœur.
Aujourd'hui elle revenait. Et à cette occasion j'avais prévu une petite fête chez nous pour son retour. J'avais donc invité ma sœur, Sam, qui était la meilleure amie de Lena et de qui j'étais devenu assez proche également. Alex et elle avaient d'ailleurs entamé une relation intime et ma sœur avait l'air très heureuse avec cette femme qui était une vraie bouffée d'oxygène pour tout le monde.
J'avais aussi invité notre mère à Alex et moi, Eliza, qui avait su apprécier Lena à sa juste valeur dès qu'elle l'avait rencontré. Après tout, même avant de lui avoir présenté, je lui parlais tellement d'elle qu'elle avait été l'une des premières à deviner la nature de nos relations entre moi et elle.
D'après ma mère, je parlais de Lena avec tant de ferveur et de passion qu'il ne pouvait en être autrement que j'en sois folle amoureuse.
Nous étions donc toutes les quatre à attendre sagement le retour de Lena tout en sirotant nos cocktails quand j'entendis le bruit de la clé dans la serrure.
Je me levais précipitamment du canapé afin d'accueillir celle qui m'avait tant manqué. Mais je n'eu pas le temps de la prévenir qu'il y avait des invités en son honneur pour son retour que je me retrouvais plaquer contre le mur de la porte d'entrée, Lena s'emparant avec avidité de mes lèvres et ses mains s'insérant déjà sous ma chemise pour être en contact direct avec ma peau.
L'espace d'une demi-seconde, je pensais à me laisser aller à ses caresses qui me transportaient dans un autre monde et qui faisaient déjà furieusement des ravages dans mon entrejambe.
Je tentais alors de me dégager, nous n'étions pas seules. Mais c'était vraiment dur de résister quand la seule envie que j'avais là, à ce moment même, était de me laisser aller à mes pulsions.
— Le... Lena... attend...
— Non, ça fait deux semaines que j'attends, tu m'as trop manqué mon amour, deux semaines sans te faire l'amour, c'est beaucoup trop ! me susurra-t-elle aux creux de l'oreille alors qu'elle mordillait mon lobe d'oreille et passait sa langue sur mon cou faisant vibrer mon être de toutes ses forces.
J'essayais en vain de repousser Lena. Qu'il était dur de résister à ses envies quand tous les pores de votre peau vous criaient de vous laisser aller et de profiter pleinement.
— Lena... tu de... ho putain... Lena venait de déboutonner le bouton de mon jean et y avait introduit directement sa main pour y constater l'impatience qui était déjà présente.
Lena essaya de m'entrainer dans notre chambre. Sa main à l'intérieur de mon jean et son autre main m'agrippant le cou pour pouvoir m'embrasser à pleine bouche.
— Lena... attend... je...
— J'attends plus, rien ne... pourra m'empêcher de... te faire l'amour ici et maintenant ! Réussit-elle à me dire entre deux baisers
— Je... je... ne parierai... pas là-dessus si j'étais toi, réussi-je dire alors que la température de mon corps était gravement montée en flèche.
Puis Lena me poussa violemment quand lorsque nous passions devant le salon qui était sur le chemin menant à la chambre, elle constatait ENFIN que nous n'étions pas seules.
Lena était rouge de honte, elle ne savait plus où se mettre ni où placer ses mains. Et il me prit un fou rire que j'eus beaucoup de mal à réfréner.
— Belle maman... vous... vous êtes là, ainsi que toi Alex, Sam... heu je reviens, je vais me rafraichir un instant
Et elle s'éclipsa presque aussi vite que nous étions apparu, surement pour faire redescendre son rythme cardiaque.
— N'hésite pas à prendre une bonne douche froide ! cria Sam alors qu'Alex, une nouvelle fois, s'était caché les yeux.
Je me rasseyais au milieu du canapé sous le regard moqueur de Sam et presque dégouté d'Alex. Ma mère, quant à elle, souriait à pleine dent, visiblement ravie que sa fille soit heureuse, bien que j'étais persuadé qu'elle se serait bien passé d'être le témoin de ce genre de scènes.
— Alors Kara ? commença Sam
— Si tu dis quoi que ce soit du genre de ce que tu penses devant ma mère, Alex a beau faire partie du FBI, je te tue sans la moindre hésitation !
Tout le monde rigolait à ma remarque, sauf Sam qui se renfrogna dans le canapé, renforçant ma conviction qu'elle allait sortir quelque chose de pas net net.
Lena sortait de la salle de bain quelques minutes plus tard. Elle en avait profité pour changer ses vêtements et visiblement elle s'était passé un peu d'eau sur le visage.
Comme chaque fois que Lena apparaissait dans mon champ de vision, le monde autour de moi s'éclipsait complètement et je ne voyais plus qu'elle. Sa chevelure, ses yeux d'un vert émeraude envoutant, la courbure de ses traits, la petite ride sous son œil droit qui se formait légèrement lorsqu'elle me souriait, la douceur de sa peau sur laquelle je n'avais qu'une envie, celle de m'y plonger encore et encore.
Pourquoi j'avais choisi ce jour pour lui organiser une fête de retour. Je crois avoir eu la plus mauvaise idée de toute ma vie. Clairement je n'avais envie de voir personne, j'avais juste envie de Lena, de ses lèvres, ses mains sur mon corps, sentir sa peau contre la mienne, la voir se courber de plaisir sous l'effet de mes caresses et lui faire crier mon nom.
Je pense que j'étais perdu dans mes pensées, car Sam me donnait un léger coup de coude afin que je sorte du bug total dans lequel je m'étais enfermé à la vue de Lena.
— Je paris 50euros que tu étais en train de penser de quelle façon tu allais pouvoir faire l'amour à ta belle n'est-ce pas ?
Cette fois c'est moi et Alex en cœur qui envoyâmes un coup de coude dans les côtes de Sam. Moi parce qu'il y avait ma mère à mes côtés, et Alex surement parce qu'elle allait devoir entrée en thérapie, entre les allusions de Sam et ce qu'elle avait été traumatisée de voir avec ses yeux la dernière fois et il y a quelques minutes.
Ma mère fit semblant de n'avoir rien entendu et Lena prit place à mes côtés après avoir salué les convives. Après tout, tout à l'heure elle n'en avait pas vraiment eu le temps, bien trop occupé à vouloir mettre ses mains dans... enfin, mieux vaut plus trop que j'y pense parce que je suis encore frustrer...
Le reste de la soirée se passait relativement bien. Alex commençait à bien connaître Sam et se tenait prête à lui faire fermer sa bouche dès qu'elle voyait qu'elle allait sortir une connerie sur moi et Lena. Elle avait d'ailleurs l'air un peu déçue, elle adorait nous mettre Lena et moi mal à l'aise, mais c'est aussi pour ça qu'on l'aimait notre Sam.
Mais il y avait aussi notre mère à moi et Alex, donc on essayait de plus ou moins de contenir les ardeurs de Sam, sinon ont étaient bonne pour offrir une thérapie de groupe à Alex et Eliza.
Nous avons fait des jeux. Bien évidemment j'avais fait équipe avec Lena et Alex et Sam était ensemble, maman faisant l'arbitre. Et avec nos deux couples, l'arbitre avait du boulot c'est peu de le dire. Plusieurs fois on avait failli s'entretuer, Sam et ma sœur étant très mauvaise perdante.
Après tout, ce n'était pas de la faute à Lena et moi si on était les meilleures et qu'on leur mettait la pâtée du siècle. L'un des paris que nous avions faits dans la soirée était que si je perdais je devais dévoiler la dédicace que j'avais faite à Lena lors de notre rencontre. Et je soupçonnais cette dernière d'avoir été de mèche avec le reste entière de l'assemblé qui, je le suppose, était tout aussi curieuse de ce que j'avais bien pu mettre à l'intérieur.
Mais j'avais su voir le coup venir et j'avais réussi à garder le secret. Je ne savais pas encore comment j'allais le dévoiler, mais une chose était certaine, ça ne serait que le bon moment pour cela. Un jour, Lena comprendra, elle comprendra tout...
La petite troupe partie dans les environs de minuit. Sam aurait bien voulu rester plus longtemps, rien que pour nous embêter moi et Lena, mais Alex avait mis le holà et voulait elle aussi profiter un peu de sa petite amie.
J'embrassais ma mère sur le pas de la porte et disais au revoir à ma sœur et à Sam.
À peine la porte d'entrée refermée que je m'adossais dos à la porte en me cachant la tête dans les deux mains.
– Lena... je suis vraiment désolé pour tout à l'heure... quelle idée débile j'ai eue de faire cette soirée le soir où tu reviens, j'aurai du attendre au moins le lendemain...
Lena s'approchait de moi pour me prendre dans mes bras et me chuchotais à l'oreille que tout cela n'avait pas d'importance, le principal étant que nous ayons passer une bonne soirée toutes ensemble, même en présence de Sam ironisa-t-elle.
Mais je me sentais coupable malgré tout alors je me décidais de me faire pardonner de la plus belle des manières.
Alors que Lena me berçait lentement pendant que j'étais dans ses bras, je laissais remonter ma main sous sa chemise directement au contact de sa peau et poussait Lena contre la porte. Elle arrachait un soupir d'aise et d'impatience en se mordait déjà les lèvres pendant que les miennes exploraient déjà passionnément son cou.
– Je vais... je vais me faire pardonner cette fête Lena... lui susurrais-je au creux de l'oreille alors que ma langue traçait une ligne de sa clavicule à la naissance de sa poitrine qui s'offrait à moi puisque je venais d'en arracher les boutons de sa chemise.
Je soulevais d'un coup Lena par la taille, instinctivement elle enroulait ses jambes autour de ma taille pendant qu'elle agrippait mes cheveux avec ses mains pour s'emparer de ma bouche avec avidité et passion. Toute la tension de la soirée ressortait dans ce baiser et cette fois, je profitais pleinement de ses caresses, ne comptant nullement m'arrêter en cours de route.
Nous fûmes cependant interrompus par la porte d'entrée qui s'ouvrit soudainement sur Sam qui avait visiblement oublié son sac à main. Elle se stoppa net, presque sous le choc, mais Sam étant Sam...
– Hé bah, elle s'est bien rattrapée la Jeanne d'Arc ! Sam dans toute sa splendeur, pensait-je...
– La Jeanne quoi ? demanda Alex en entrant à son tour
– Ha mes yeux, mes yeux putain ! Yen a marre à la fin de vous deux !
Sam et Alex repartaient aussi sec. J'éclatais de rire une fois la porte refermée, Lena se joignant avec plaisir à ce fou rire qui nous faisait un bien fou. Je regardais par l'œilleton de la porte pour m'assurer que cette fois tout le monde partait vraiment et je voyais Sam tendre une carte de visite de sa psy à Alex qui visiblement en aurait besoin ce qui me faisait encore plus rigoler.
La pauvre, on l'avait vraiment traumatisé.
Mais une fois le fou rire passé, nous reprenions là où nous nous étions arrêtés avec Lena, et cette fois, je m'étais assuré que la porte était fermée à clé et que les seuls sons que j'entendrais seraient les soupirs de plaisir de Lena.
Ce n'est que le lendemain matin que nous nous endormions enfin, ayant passé le reste de la nuit à fêter nos retrouvailles.
Les rayons du soleil commencent à me réveiller doucement. Je ne peux m'empêcher de sourire en pensant aux souvenirs de la nuit précédente et je me retourne afin de me coller encore plus au corps de la femme qui faisait battre mon cœur.
Mon regard est instantanément happé par les yeux de Lena qui est déjà là, réveillée, la tête posée sur son bras et me fixant avec tant d'amour dans le regard que mon souffle en fut coupé.
Je reprends mes esprits et lui demande pourquoi elle me regarde ainsi dormir. A sa réponse, je ne peux m'empêcher de mordre mes lèvres et d'être émue par ce qu'elle vient de me m'avouer.
– Je te regarde parce que je suis heureuse, tu me rends heureuse Kara. Je t'aime, je t'aime comme je n'ai jamais aimé et comme je n'aimerai jamais plus.
Sur ces paroles elle m'embrasse. Et comme chacun de nos baisers, celui-ci devint rapidement plus intense, nos corps ne répondant chaque fois plus de rien.
Mais j'avais besoin de lui parler. Alors avec la plus grande des difficultés, je réussissais à garder le contrôle. Ses mains se glissant déjà en direction de mon entrejambe, l'espace d'un instant je pensais à attendre un peu. Mais c'était important.
– Lena... il... faut que je te dise quelque chose...
Entre deux baisers elle me demandait si ça ne pouvait pas attendre et si je lui répondais que si, ça pouvait attendre, je lui affirmais qu'après, je ne serais plus très sur de savoir comment je m'appelais, alors me rappeler de ce que je voulais lui dire serait presque mission impossible.
Ma remarque l'amusa beaucoup, mais elle respecta mon choix.
– Lena, pour mon livre, celui grâce à qui nous nous sommes rencontrés
– Oui ?
– Et bien j'ai eu le contrat que je voulais pour son adaptation au cinéma, je vais en signer le scénario
– Mon amour, mais c'est génial ça ! Je suis tellement fière de toi ! Et ton livre est génial, les producteurs auraient tort de ne pas l'adapter !
Son enthousiasme mettait à mal mon self-contrôle.
– Lena, ce n'est pas tout...
– Comment ça ?
– J'ai aussi obtenu le droit de choisir les actrices principales et...
– Tu peux tout me dire Kara, me dit-elle en me caressant la joue avec tendresse
– Je... voudrais que ce soit toi qui joues le rôle principal, je voudrais que tu joues le rôle de cette guerrière à la mémoire effacé, tu serais parfaite pour ce rôle, je ne vois que toi pour le jouer
Lena semblait perdue. Je n'arrivais pas à savoir si elle était contente, déçu, si elle avait peur ou si au contraire elle était pleine de courage. Mais quand elle se jeta dans mes bras pour m'embrasser à pleine bouche, je pense pouvoir dire avec quasi certitude qu'elle était plutôt ravie de l'idée.
Et c'est ainsi, que pour la première fois depuis que nous nous connaissions, Lena et moi allions travailler ensemble.
Six mois plus tard, la préproduction terminée, nous allions débuter le tournage du film de l'adaptation de mon livre.
Travailler avec Lena, l'amour de ma vie était quelque chose de grisant. Là où d'autres couples auraient pu se laisser aller aux tensions et aux disputes, nous deux, au contraire, étions plus complices que jamais.
Travailler ensemble nous plaisait énormément, nous étions plus amoureuses que jamais. Le réalisateur, Winn, était devenu l'un de nos proches et nous étions devenus amis. Lena, quant à elle, quand elle revêtait sa tenue de guerrière pour son rôle, j'avais beaucoup de mal à me contrôler, elle était juste sublime. Mais je pensais que de lui faire l'amour là, devant les caméras et les gens, ne serait peut-être pas très bien vu alors je devais contenir mes ardeurs.
Parfois, les tentations étaient cependant bien trop fortes et Lena m'entrainait dans sa loge entre deux prises et me faisait bien comprendre combien mon corps lui manquait tout autant que le sien me manquait aussi.
Le seul petit bémol que je pouvais trouver à travailler avec celle que j'aimais, c'était sa partenaire. Je ne pouvais pas me la voir en peinture. Je savais bien qu'elle ne faisait que son travail et que le cœur de Lena n'appartenait qu'à moi. Mais c'était plus fort que moi, dès que cette pimbêche posait les mains sur elle, la touchait, l'embrassait pour les besoins du film, le sentiment de jalousie l'emportait sur tout le reste et j'avais clairement envie de la tuer. Surtout que je restais persuadé que cette pouf en pinçait clairement pour elle.
Mais je prenais sur moi, je restais calme et professionnel. Lena voyait pourtant mon trouble et ne manquait jamais de se tourner vers moi pour un sourire, un geste, une parole tendre afin de me montrer que malgré la situation c'était moi et seulement moi qui possédait son cœur. C'est fou comment cette femme me comprenait et avait changer ma vie. Il n'y avait vraiment que Lena pour me faire ressentir toutes ses sensations, et elle était devenue indispensable à ma vie, car je l'aimais, je l'aimais follement.
Nous étions près de la fin du tournage du film et Lena, dans sa tenue de guerrière, était terriblement magnifique. Son costume était à tomber, à s'en décrocher la mâchoire tant il lui moulait parfaitement chaque partie de son anatomie.
Chaque fois que je la voyais, qu'elle se tournait vers moi en me souriant, la cadence de mon cœur s'accélérait, je sentais une chaleur enivrante prendre possession de tout mon être et j'avais envie d'elle, terriblement envie d'elle. C'était tellement frustrant de ne pouvoir s'emparer de l'objet de son désir quand je la voyais comme ça, déambuler devant mes yeux.
Alors quand vint le temps de faire une petite pause, entre deux prises, je m'approchais de Lena encore dans sa tenue qui me faisait perdre tous mes moyens. J'enlaçais son cou tendrement en lui avouant doucement combien je la trouvais magnifique dans sa tenue.
Je sentais Lena mal à l'aise. Je trouvais ça bizarre, mais je pensais que c'était dû à la proximité des autres personnes du film. Je regardais alors autour de moi et il y avait bien encore quelques personnes, mais elles étaient assez éloignées et ne pouvaient pas donc nous entendre. Donc je continuais sur ma lancée.
Je me mordais les lèvres d'envie et lui susurrait :
– Lena… mmm si tu savais comme j'ai envie de toi là, maintenant, tout de suite…
Lena se pinçait les lèvres, se retenant visiblement de rire et je ne comprenais pas pourquoi. D'habitude elle ne résistait jamais à mes avances et malgré le rire qui avait l'air de la tenailler, je voyais pourtant bien l'envie qui traversait son regard.
– Kara… je crois que tu devrais arrêter de parler, en plus ta sœur et Sam viennent d'arriver, on dîne avec elles ce soir rappelle toi…
– Peut-être… continuais-je pourtant tout en commençant à lui embrasser le cou
Mais je sens les mains de Lena me repousser avec délicatesse.
– Kara Kara, stp… tu devrais arrêter de parler… vraiment…
– Mais qu'est ce qui t'arrive Lena ? J'ai fait quelque chose de mal ?
Devant ma moue boudeuse, Lena s'empressa alors d'ajouter :
– Mais non voyons Kara, c'est juste que…
Et là Lena me désignait son micro qui n'était pas encore décroché de sous ses vêtements. Mon cerveau se remet soudain sur marche et quand je regarde autour de moi je vois la plupart des gens en train de rigoler, je regarde ma sœur, qui bien évidement avait mis un casque, être blême, et je comprends, je comprends que TOUT le plateau à entendu combien j'avais envie de Lena…
Je me prenais la honte du siècle et Lena se moquait allègrement de moi. Mais son rire était tellement magique que je ne lui en tenais pas rigueur. Alex, en revanche, la pauvre… Sam, par contre, levait les deux pouces en l'air pour me féliciter.
Le reste du tournage se passait relativement bien, même si les gens ne manquaient jamais une occasion pour me rappeler la boulette que j'avais commise avec Lena. C'était devenu un sujet de plaisanterie et de blague et si cela amusait beaucoup Lena, moi cela m'amusait beaucoup moins. Je ne comptais plus le nombre de " ha ha comme c'est drôle " que j'avais pu sortir.
Du coup je restais toujours à bonne distance de Lena afin de ne pas être tenté, parce qu'il faut bien l'avouer, notre proximité n'aidait en rien à notre self-contrôle.
Après la fin du tournage, tout s'enchaina à une vitesse folle. Le film, une fois la production achevée, avait eu beaucoup de succès en salle et il avait été nominé dans plusieurs catégories aux oscars, dont celui du meilleur réalisateur pour Winn, du meilleur scénario pour moi et de la meilleure actrice pour Lena.
Il faut dire qu'elle avait été magistrale dans ce rôle. J'avais eu raison de la choisir. En dehors du faite que j'étais folle amoureuse de cette femme, elle avait su rendre honneur au personnage de mon livre et son adaptation n'aurait pas pu se faire sans Lena pour l'interpréter.
Retour au présent, 23 novembre 2021
Lena se tenait donc là, devant moi, les mains devant la bouche, les yeux rougis et remplis d'émotions. Elle ne savait pas quoi dire, plus aucun son ne voulait sortir de ses lèvres, mais son regard, lui, jamais je n'avais vu autant d'amour, autant de passion, autant de désir qu'en cet instant, ce regard dont j'étais la seule à avoir le droit, ce regard qui faisait fondre mon cœur comme personne ne savait le faire à part elle.
L'émotion était palpable, nos deux cœurs étaient au bord de l'implosion. Je sors alors de la poche de ma chemise, une petite boîte en velours, un écrin noir et le tend, presque tremblante en direction de Lena et lui ouvre devant elle.
Apparait alors une bague en or blanc surmonté d'un saphir bleu. Je prends l'anneau entre mes doigts et le passe à l'annulaire de Lena qui regarde sa main avec émotion. Je n'ai pas quitté le contact de sa main, nos doigts sont entrelacés ne voulant plus se lâcher. Son regard est ancré dans le mien, elle me regarde si intensément dans les yeux que j'en suis complètement perdu et j'ai du mal à me souvenir de l'endroit où je me trouve.
Puis, au bout de longues secondes qui me parurent une éternité, Lena se jetait à mon cou pour m'enlacer, me criant un grand oui.
– OUI, OUI OUI OUI ! Mille fois OUI, OUI je veux bien devenir ta femme Kara !
Le monde autour de nous s'efface alors complètement, il n'y a plus que Lena, seulement Lena et rien d'autre. Je ne peux alors m'empêcher de prendre possession de ses lèvres pour un baiser fiévreux et rempli d'amour. J'en oublie complètement le lieu où nous sommes, j'en oublie complètement la tenue ridicule dans laquelle je me trouve et j'en oublie complètement comment je m'appelle tant ce baiser nous transporte dans un autre monde, un monde où seule Lena avait de l'importance.
Mais un raclement de gorge nous ramène à la réalité. Avec regret, nous nous écartons l'une de l'autre, mais nos mains restent jointes, elles ne veulent plus se quitter.
– Je pense que le public aurait besoin d'une petite explication, rigola et demanda le présentateur
La main de Lena toujours dans la mienne je pris alors la parole.
– Cher public, si vous avez surement deviné que vous venez d'être témoin d'une demande en mariage, mais vous vous demandez surement quand est-ce que j'ai posé la question ?
J'entends le public acquiescer et rigoler fortement, ce qui nous fait sourire moi et Lena.
– Il faut savoir que dès que mes yeux ont croisé le regard de Lena, j'ai su, j'ai su qu'elle changerait ma vie à jamais
– Et quand elle m'a demandé de lui dédicacer son livre, je n'ai pu m'empêcher de lui écrire ceci
Je lâche alors momentanément la main de Lena pour reprendre le livre que j'avais posé délicatement sur le pupitre et l'ouvre pour laisser apparaître la dédicace. Je la lisais alors à voix haute.
« Personne ne peut connaître son avenir, mais quand mes yeux ont croisé ton regard, je jnavais nullement besoin de le connaître pour savoir qu'il était d'être auprès de toi. Veux-tu me faire l'honneur de devenir ma femme ? Je t'aime »
– Voilà, maintenant le monde entier est témoin qu'à l'instant même ou j'ai croisé Lena pour la première fois j'ai su, j'ai su que je consacrerai ma vie à faire mon possible pour la rendre heureuse, j'ai su dans l'instant que cette femme m'avait volé mon cœur et que j'en étais tombée follement amoureuse.
– Et aujourd'hui, elle a dit oui ! Cette femme à mes côtés à accepter ma demande, me rendant ainsi plus heureuse que jamais.
– Tout le monde à pu être plus ou moins témoin de notre amour, il a été intense dès le début. Nous avons rendu fou notre entourage. Je suis presque sur que ma sœur à pris un abonnement chez le psychologue tant je ne compte plus les fois ou elle nous à surpris moi et Lena… la pauvre je crois qu'elle est devenue aveugle en plus d'être devenue sourde.
Le public rigole à ma remarque, et dans la salle, je vois ma sœur en compagnie de Sam qui me font un signe pour acquiescer l'air désespéré, mais affichant tout de même un sourire.
– Et je suis presque sûr que Winn ne se gênera pas de mettre dans le bêtisier du film la boulette que j'ai commise sur le tournage. J'ai bien tenté de le soudoyer pour que ce ne soit pas le cas, mais j'ai peu d'espoir.
Je vois Lena rire à l'évocation de ce souvenir et qui fait un signe au public pour confirmer mes dires.
– Mais peu importe ce qui s'est passé ou ce qui se passera dans l'avenir, je sais que j'aime follement la femme qui se trouve à mes côtés et que je passerai le reste de ma vie à la rendre heureuse tout autant que je sais qu'elle en fera de même pour moi.
– Lena, je t'aime, tout simplement
L'émotion entre nous est forte, trop forte, nous avons toutes les deux les larmes aux yeux, mais nous sommes les deux femmes les plus heureuses du monde en cet instant.
Je laisse le maître de cérémonie reprendre son discours pour annoncer les nominés de l'oscar du meilleur scénario pendant que je m'éclipse pour enfiler une tenue plus convenable que celle que j'avais actuellement.
Dans la loge où je me change, Lena se jette dans mes bras pour une étreinte remplie d'amour et de tendresse.
– Si tu savais à quel point je t'aime Kara Danvers Luthor, je t'aime comme je n'ai jamais aimé et n'aimerai jamais plus, et nous allons devenir des petites vieilles très très amoureuses.
Je rigole à sa remarque puis, quand je suis changé, nous retournons nous installer dans la salle, au milieu du public.
J'obtins l'oscar du meilleur scénario pendant que Lena et Winn obtenaient respectivement l'oscar de la meilleure actrice et du meilleur réalisateur.
Quand vient la fin de la soirée, alors que nous attentions le taxi qui nous ramènerait chez nous, je me tourne vers Lena.
– Où allons-nous maintenant ? lui demandais-je tendrement alors que je passais mes bras autour de son cou pour ancrer mon regard dans ses yeux faisant complètement fi des photographes qui nous mitraillaient sans aucune discrétion
– Chez nous, vers notre avenir, mais là, tout de suite, dans un endroit où je pourrais t'enlever tous tes vêtements et te prouver à quel point j'ai envie de devenir ta femme !
J'ouvre la porte du taxi qui arrive enfin. J'ai à peine le temps d'entendre Alex derrière moi qui rouspète, ayant encore surement du entendre ce que Lena venait de me dire, avant de presque pousser Lena dans la voiture et de refermer la porte, pressée d'arriver au plus vite dans notre appartement.
