Hey !

Vous savez ce qui manque à ce recueil ? Du cul. Mais j'ai pas encore terminé l'OS que j'ai commencé à ce sujet, alors voilà du Fluff. (Ça manquait aussi.)

Du coup voilà un nouveau bébé, aussi écrit pendant la Nuit du FoF sur le thème Pyjama !

Aussi, considérez que ça se passe dans un futur possible de TWEWY où Joshua rend souvent visite à Neku.

Un gros merci à Lae, Wizzette et Almayen pour leurs reviews sous les textes précédents !

Bonne lecture !


Résumé : Neku devrait aller en cour, mais c'était sans compter sur une visite imprévue.
Rating : K +
Genre : Romance/Humour/Fluff
Univers : Canon alternatif

Personnages : Joshua, Neku
Pairing : JoshNeku


Trop tôt le matin

.

Il est nuit, et pourtant, il faut que Neku se lève.

Le plus dur, ce n'est pas tant d'ouvrir les yeux que de ne pas les refermer aussitôt, quand la lumière du téléphone vient les brûler. L'éclat vif et blanc d'un écran plein de couleurs qu'il ne comprend pas. Des chiffres, face à lui. 6. 30. Il les assemble dans sa tête et soupire.

C'est tôt. Beaucoup trop tôt. Mais il faut bien ça, s'il veut arriver à temps pour son premier cours du jour.

Enfin, du jour…

Dehors, c'est noir. Noir et des étoiles parfois, transparentes sous la lueur orange qui pollue continuellement le ciel. Dehors c'est trop sombre, et Neku se sent triste quand il regarde par la fenêtre qu'il ne ferme plus, le soir. Le ciel lui dit qu'il est trop tôt. Qu'il ne faut pas sortir, là, pas encore.

A contre cœur, il repousse la couverture qui l'enveloppe, et il part affronter le monde.

Un boxer, un tee-shirt. Le pantalon de la veille. Son sweat doit bien traîner quelque part, dans le salon qui lui sert aussi d'entrée. Il se brosse les dents dans sa salle de bain minuscule, et quand il y va finalement, au salon…

Oh.

– Bonjour, Neku.

Il entend son nom, et la lumière s'allume dans son cœur.

Pas dans la pièce, il fait toujours noir. Noir léger qui laisse voir les meubles, les formes de l'appart. Mais il y a l'écran d'un ordinateur, et en face, la peau blanche de Joshua.

Neku cligne des yeux.

Peut-être qu'il n'a pas réussi à les garder ouverts. Qu'il est encore dans son lit, la tête pleine d'images floues pour le bercer. Ça arrive souvent. Il se rendort, et il peut entendre une voix familière qui murmure contre son oreille, des berceuses.

– Je dors encore, c'est ça ?

– Dois-je comprendre que je hante régulièrement tes rêves ? J'en suis flatté.

Non. Joshua n'est jamais aussi casse pied qu'en vrai.

Il est là.

Et Neku sourit.

– T'es con.

– Tu as une drôle de manière de saluer les gens. Tes parents ne t'ont jamais inculqué les bases élémentaires de la politesse ?

– Je rentre pas chez les gens pendant qu'ils dorment, moi.

– Il aurait fallu que je te réveille pour avoir ta permission. Tu dormais si bien, ça m'aurait fendu le cœur.

Que dalle. Il était sans doute tout content de sa petite surprise, le bougre. Et Neku aussi, il est content. Content bêtement à le regarder, les bras croisés, son sourire résigné sur la face parce qu'il sait qu'on empêche jamais Joshua de faire ce qu'il veut.

– Mouais.

Il s'avance dans l'ombre de la fin de nuit, ses pieds encore nus sur le parquet de l'appartement. Et comment il approche, il voit, sous l'unique lumière de la pièce, le tissu souple qui recouvre les épaules de son visiteur. Une couleur pâle que l'éclairage fausse. Des rayures qui se chevauchent comme un entrelacs de rubans lisses. Un pantalon lâche qui recouvre ses pieds fins.

Neku ne sait pas ce qui le choque le plus. Est-ce qu'il doit s'étonner de constater que Joshua lui rend visite en pyjama, ou…

– T'es sérieux ?

– Tout dépend de ce dont il est question.

– Rose ?

Il pointe sa tenue du doigt, et l'intrus baisse la tête.

– Merveilleux, Neku. On dirait que tes yeux sont encore capables de distinguer les couleurs.

– Tu te pointes chez moi en pyjama rose ?

– C'est plus confortable.

– C'est pas le problème.

– Tu m'aurais préféré nu ? Je prends note pour la prochaine fois.

– Cours toujours.

– Je préfère éviter. Tu sais bien que je n'aime pas le sport.

Tout dépend du sport en question, Neku manque de lui faire remarquer. Quand il s'agit de le traîner au lit, là, il y a du monde. Quoique, il lui laisse quand même une bonne partie du travail. Toujours à ronronner sous lui en attendant qu'il fasse le reste. Il faudra qu'il lui en discute, un jour.

Mais pas maintenant. Parce que maintenant Joshua se lève, et il s'approche de lui à petits pas jusqu'à ce que ses mains atteignent sa taille. Maintenant il fait noir, et Neku oublie que s'il ne part pas bientôt, il sera en retard en cour. Il l'observe.

– Ça fait gay.

– Il me semble que c'est adapté à la situation, non ? Rassure-moi, tu avais bien compris que je n'éprouvais pas d'intérêt particulier pour les filles ?

– Personne n'a jamais pensé ça de toi, je crois.

– Oh, détrompes-toi. J'ai eu des parents têtus.

Et Neku n'a pas le temps de poser de question, pas même celui de s'étonner, parce qu'une jolie paire de lèvres aussi rose que son pyjama vient taquiner la sienne. C'est léger, un effleurement qu'il appuie, comme sa main passe sur sa nuque fragile. Une seconde qui s'étire autour de lui. Autour d'eux, une odeur de lavande flotte. Est-ce que c'est Joshua qui fait ça ? Ça lui ressemblerait bien.

– Et je peux savoir ce que t'étais en train de faire ? il murmure contre sa bouche.

– Je prenais des notes.

– En quel honneur ?

– Pour le prochain jeu. J'ai de formidables idées, et figures-toi que ces appareils sont incroyablement pratiques en termes de gestion. De vraies petites merveilles que vous avez développées, ces dernières années. D'ailleurs, j'aime beaucoup le principe du… Comment vous appelez ça, déjà ? Un Drive ?

– Tu parles de mon ordinateur ?

– Oh, Neku. Je ne te savais pas si possessif.

Possessif ? Il le trouve dans son salon, à six heures du matin, en train de pianoter sur son ordi portable, et monsieur trouve le moyen de lui faire un reproche ?

Définitivement, il ne dort pas.

– Je peux savoir comment t'as trouvé mon mot de passe ?

– Eh bien, j'ai d'abord essayé de rentrer mon nom à trois reprises. J'étais terriblement déçu de constater que ça ne fonctionnait pas.

Neku pouffe. Vraiment ?

– T'es irrécupérable.

– J'ai même essayé Yoshiya, pour te dire. Mais toujours rien.

– Ton égo te gêne pas quand tu passes la porte, au moins ?

– Je me téléporte. C'est plus simple.

Et ça sort tout seul, le rire qui fuse hors de sa bouche. Un jet qu'il écrase contre le front de Joshua. Seigneur. Ce type est irrécupérable, et il le sait parfaitement.

Et ça ne l'empêche pas de l'aimer.

Lui aussi, il est irrécupérable.

– J'ai déjà lancé le café, si jamais, le Compositeur ronronne.

C'est une délicate attention. Mais Neku n'est plus sûr de vouloir se préparer pour aller en cours, là. Parce qu'il sent deux bras fins autour de son cou, un poids léger, et un souffle contre sa peau. Une chaleur tendre, soudain, un duvet délicat dans son dos, alors qu'un morceau d'aile lui cache en partie la fenêtre.

– D'acc.

– Dans ce genre de situation, on répond plutôt merc-

Merci, il allait sans doute dire, mais Neku l'étouffe contre sa bouche. Il avale sa remarque, et comme il descend ses mains le long de son dos, il sent l'autre qui se presse contre lui.

– Tu peux descendre plus bas.

– C'est trop tôt pour ça.

– S'il te plait ?

Il va pour refuser, encore. Mais Joshua se tortille et il sent, au bout de ses doigts, une couture supplémentaire. Comme un repli de tissu, quelque chose d'épais. Et de doux. Une fente.

Des poches.

Et encore, il rit.

– Sérieusement ?

– Tu te répètes.

Un pyjama rose, et des poses sur les fesses. Et il sait que Joshua n'aura rien laissé au hasard.

Ça tremble encore dans son ventre, comme il glousse.

– T'es vraiment pas possible, toi.

Il se penche juste ce qu'il faut pour abandonner sa tête sur l'épaule du Compositeur, sent deux grandes ailes qui s'enroulent autour de son dos. Et, un instant, ni la nuit ni les cours n'existent. Il n'y a que ça, ce cocon, la voix de Joshua qui susurre de délicieuses idioties à son oreille, et sa peau chaude qu'il sent à travers le tissu des poches.

Il n'y a plus que lui dans l'ombre lourde, et ils attendent dans cet entre-deux qui n'est ni tout à fait le jour, ni tout à fait la nuit.

– Tu m'as manqué.

– Je sais.

Et peut-être que Neku peut bien sécher un cours, ou deux. Juste pour cette fois.


Voiiilà. C'est simple et mignon, mais ils y ont bien droit. Je me défoule largement assez sur eux, le reste du temps.

J'espère que ça vous a plu !