Hey !

Nuit du FoF, OS écrit sur le thème Trêve, bla bla bla. Vous connaissez la chanson.

(En vrai c'est très chouette les nuits du FoF. Elles ont lieu sur le Fandom francophone, n'hésitez pas à aller y faire un tour !)

Cet OS est né d'une discussion avec Lae sur Josh et Neku qui font des batailles de chatouilles. Parce qu'ils ont quand même besoin de fluff, les chatons. (Et d'ailleurs, merci à Lae pour sa review sous l'OS précédent !)

Bonne lecture !


Résumé : Joshua aide Neku à finir son devoir de Maths. Enfin, sur le papier.
Rating : K +
Genre : Romance/Fluff
Univers : UA Lycéen

Personnages : Joshua, Neku

Pairing : JoshNeku


Quinze ans, un tapis, des chatouilles

.

Neku ne sait pas à quel moment il a merdé. Mais il a merdé. Ça, c'est un fait. Reste a trouver l'erreur fatale qui a signé sa fin.

Ça remonte peut-être au moment où il a accepté de faire cet exposé avec Joshua ? Leur première vraie discussion, il se souvient. Non. C'est trop loin. Quand il l'a laissé le raccompagner jusque chez lui ce vendredi après-midi, alors qu'il terminait à 12h, alors ? Possible. C'est beaucoup plus proche. Quand il lui a ouvert la porte de sa maison ? Là déjà, ça pue. Est-ce qu'il a commis une erreur en s'asseyant sur son tapis plutôt que sur sa chaise ? Indéniablement. Mais le pire…

Oui. C'est là qu'il a merdé, définitivement.

– Oh.

Quand Joshua a posé sa main sur sa taille, l'air de rien. En se penchant vers lui. Son regard porté vers ce sujet de Maths, auquel Neku ne comprend définitivement rien.

Plus précisément, quand il a bondi loin de lui.

– Ma proximité te rebute à ce point ?

– Tu m'as fait peur.

– Il t'en faut si peu ? Je ne te savais pas aussi craintif.

– J'aime pas qu'on me touche comme ça.

C'est vrai. Pour la plupart des gens. Et ça devrait l'être, pour Joshua. Ça devrait. En tout cas, ça ne devrait pas lui plaire, ni l'attirer. Parce que ce n'est pas anodin, et Neku n'aime pas ce que ça veut dire.

Tout comme il n'aime pas le sourire de Joshua qui s'allonge, là, plein de malice.

– Dis-moi, Neku…

Les mots qui vont suivre, il ne les aimera pas non plus, il le sait.

– Tu ne serais pas-

– Dans tes rêves.

– Oh, crois-moi, tu n'as pas envie de savoir ce qui se passe dans mes rêves.

Si. Enfin, non. Oh, merde. Oui, Neku meurt d'envie de savoir ce qui peut se passer dans la tête de Joshua quand il ferme les yeux. Surtout, parce qu'il espère fort qu'il figure parmi les milliers d'images qui passent sous sa paupière, entre deux morceaux de rêves tordus et un cauchemar peuplé de bestiaux qui feraient passer Shrek pour un modèle de beauté. Mais il ne peut pas le lui dire. Son égo finirait aussi plat qu'une baudruche éclatée, si Joshu venait à se moquer de ses amoures d'ado.

– T'as raison, alors oublie et concentre-toi sur le DM.

– Je te sens tendu.

– Josh.

– Bien, bien.

L'angelot cornu lève sa main, chasse ce semblant de digression et s'en retourne à la contemplation d'un sujet qu'il lui explique par des mots plus complexes encore que ceux que Neku ne comprend déjà pas. Bah, tant pis. De toute façon, il ne pige rien à cette matière. Le niveau exigé en Seconde n'est pas de son ressort. Il compensera avec l'Histoire, il demandera à passer en L, et puis voil-

– Eh !

Encore, la main de Joshua. Sur ses côtes. Un frisson le traverse.

– Tiens tiens…, le fourbe glousse.

– Arrête.

– C'est amusant, je ne te savais pas chatouilleux.

– Chatouilleux que dalle, c'est toi qui t'imagines des trucs.

– Alors tu ne verras aucun inconvénient à ce que je réitère l'expérience ?

– On est pas là pour ça.

Ce regard. Non.

Oh non.

– Parle pour toi.

Oh non. Il n'aime pas ça, mais alors vraiment pas.

– De toute façon, si tu ne crains pas…

– Vire tes pattes.

Il recule comme l'autre s'approche, à quatre pattes, félin sournois qui cambre le dos. Sa bouisse mauvaise promet de sombres plans et pourtant, Neku ne trouve pas la force de le repousser. Il pourrait lui caler un bon coup de pied dans l'épaule, Joshua ne lui en tiendrait pas rigueur. Même, il n'aurait qu'à viser le ventre, et l'autre se tiendrait tranquille. Mais comme il le voit s'approcher, ça cogne doucement entre ses côtes. Et il aime bien. Comme ça fait, là. Sous sa peau. Quand il imagine la main de l'autre sur son débardeur.

– Recule.

– Non ?

– C'était pas une question.

– Tu me donnes des ordres ?

Oui. Mais ça a l'air de lui plaire, alors il ne le dit pas. Il préfère serrer les dents, et vraiment, il y met tout son cœur pour ne pas céder alors que l'autre approche sa paluche fourbe de cette partie incroyablement sensible de son corps - enfin, l'autre partie incroyablement sensible.

Il inspire. Contracte tous les muscles dont il dispose. Sent les doigts qui caressent la ligne d'os, effleurent comme son sourire le touche. Et puis empoignent sec.

Neku tient, avec toute la volonté dont il est capable. Trois secondes. Peut-être quatre. Et puis, il éclate de rire.

Eclater, c'est le mot. Ça sort de sa gorge et ça remplit la pièce comme il se glisse loin de la main de Joshua, encore. Et la main revient, et il recule, et le lit s'interpose. Il roule et tente de s'enfuir, mais deux bras pourtant maigres s'enroulent autour de sa taille. Des serres de rapaces. L'autre le presse contre son torse et Neku apprécierait sans doute, s'il ne s'époumonait pas sous la torture imposée contre ses flancs.

– Arrête !

– C'est toujours un ordre ?

– Lâche-moi !

– Fais-moi lâcher.

Pause, il respire.

– Ça ne devrait pas te poser de soucis, non ? De nous deux, je suis loin d'être celui qui dispose de la meilleure musculature.

Et ça reprend. Un million de frissons qui roulent contre son ventre et le fond de débattre. Les doigts de Joshua, une armée de scolopendres. Neku remue de plus belle, s'agite et tente désespérément de lui faire lâcher prise, mais tout maigrelet qu'il soit, ce sale petit bourge a de la poigne.

– Stop !

– Donc, tu reconnais que tu es chatouilleux ?

– Oui ! C'est bon !

– Et tu penses que ça va m'encourager à arrêter ?

Quel odieux petit con. Entre deux rires essoufflés, Neku plaque brusquement son corps contre celui de son bourreau, essaie de l'écraser contre le lit. Bingo. Une faille. Il s'y engouffre et s'extirpe hors de ses bras, saute sur le tapis et se tourne, toutes griffes sorties.

– Adorable. Tu es tout ébouriffé, Neku. Enfin, plus que d'habitude.

– Reste où t'es.

– Sinon quoi ?

C'est vrai, ça. Sinon quoi ?

– Tu veux pas savoir.

– Détrompes-toi, je suis quelqu'un de curieux.

Ça cogne dans son torse, au rythme des goulées d'air qu'il inspire. Neku fixe son adversaire, prêt à mordre. Tendu. Il attend.

C'est là, sans doute, qu'il a définitivement perdu la partie. Quand il s'est mis à espérer que Joshua s'avance malgré la menace.

Et bien sûr, Joshua le fait. Ses jolies dents blanches découvertes sous ses lèvres rosées. Ses mains glissent entre les fibres du tapis comme son corps se ramasse vers le sien, ses épaules roulent sous le tissu rigide de sa chemise, et Neku regarde. Comme ses muscles s'activent. Il observe, fasciné, cette lenteur. La lueur au coin de ses yeux. Menace, délicieuse menace.

Le lionceau saute, soudain, et Neku roule pour l'éviter. Et puis il bondit à son tour. Cette fois, c'est lui qui attrape. Plus précisément, il saisit les poignets de son adversaire. Bascule alors que la bestiole se redresse, et donne un grand coup de bassin pour reprendre le dessus. Le souffle court, il coince les mains délicates de Joshua au-dessus de sa tignasse de coton, et il emprisonne son bassin sous le sien. Ses jambes solidement passées autour de ses hanches, comme une pince ferme.

Une position qui n'a rien d'innocent, donc. Même s'il fait comme si tout était normal. Comme s'il n'était pas conscient, là, de la chaleur de Joshua qui se mêle à la sienne, comme s'il ne devait pas se pencher pour le maintenir. Comme si l'autre ne souriait pas grand, sa trogne d'angelot perdue sous ses bouclettes éparpillées.

– Tu me fais mal, Neku.

– Bien fait.

– C'est vilain, ça. Ça t'amuse de faire souffrir les gens ?

– Tu l'as cherché.

– Mais quel mauvais garçon.

Quel sale petit aristo, il pense. Et il pense aussi, en même temps, qu'il n'est pas bien loin de son visage et que, il croit, c'est justement ce que Joshua voulait. Qu'il l'attrape, qu'il le bloque, qu'il se penche. Peut-être qu'il est tombé dans un piège, un piège pas si désagréable. Un peu excitant.

Sauf qu'il pourrait se tromper.

– C'est bon, t'as eu ce que tu voulais ? il balance.

– Mm, peut-être.

– Jure de plus recommencer.

– Quoi, à te chatouiller ?

– Oui.

Oh, il a l'air tellement fier de lui. C'est insupportable. Et le pire, c'est que Neku apprécie ça. Ce sourire. Son bassin qui roule sous le sien.

– Sinon quoi ?

– J'te lâche pas.

Et ce gloussement qui remonte le long de sa gorge, comme une mélodie. Une clochette. Ses yeux au fond des siens.

Est-ce qu'il pense comme lui, là ? Pourquoi c'est toujours si dur de rentrer dans la tête de Joshua ?

– Tu fais très bien, Neku. Si tu me lâches, je recommencerai.

Et sa jambe qui remonte. Cette cuisse qui se redresse comme le dossier d'une chaise, le pousse un peu plus en avant. Sa bouche toujours entrouverte.

– T'es chiant.

– Je prends ça pour un compliment.

– C'en était pas un.

– Justement. C'est là tout l'intérêt de la chose.

Il est marrant, lui. Mais s'il ne le relâche pas, alors Neku va devoir tenir la position longtemps. Merde. Il va bien falloir qu'il bouge. De toute façon, Joshua se fatiguera, hein ? Ou alors il ne bouge pas, non, et il reste là, et il se penche encore un peu ? Et si c'est vraiment ce que Joshua veut ? S'il le faisait exprès, de faire éclater des bulles au creux de son ventre ?

Il déglutit.

– Tu vas me faire des bleus si tu serres autant.

– Tant pis.

– Quel manque de compassion. Dire que je t'ai gracieusement proposé mon aide pour combler tes difficultés scolaires. Si j'avais su…

– Ah bah tu m'aides vachement, là.

C'est limite s'il ne l'entend pas ronronner. Il l'observe tout fier sur le tapis, son menton relevé.

– Je pourrais éventuellement consentir à cesser de t'importuner, sous certaines conditions.

Il ne le sent pas. Ou si. Seigneur, Joshua lui fait des nœuds au cerveau et des gazouillis d'espoir dans le torse. De peur, aussi. Peur de se tromper.

Il ne veut pas se tromper.

Mais s'il se trompe, ce sera la fin du monde.

– Quelles conditions ?

– Mm…

Il fait semblant de réfléchir. C'est flagrant. Et puis pourquoi il remue sous lui, là ? Il s'amuse tout seul.

– Penche-toi.

Ça cogne d'un coup dans son torse.

– J'suis déjà penché.

– Penche-toi plus.

Merde. Oh, vraiment, merde.

Il obéit. Un tout petit peu.

– Voilà.

– Oh, Neku, ne fais pas celui qui ne comprend pas.

Il déglutit.

Et s'il comprenait mal, justement ? Il va se ridiculiser. Ce sera horrible. Peut-être même que Joshua le racontera à tout le lycée. Quoi que, pour ça, il faudrait qu'il ait des amis à qui parler. Et c'est loin d'être le cas.

Mais et si ?

Le diablotin remue ses mains. Il resserre sa prise. S'abaisse à nouveau.

– Encore.

Il sent son souffle. Son haleine de chewing gum à la framboise. Ou à la fraise. Il ne sait pas différencier les deux et, franchement, il s'en tamponne. Le reste du temps. Mais là, ça devient brusquement primordial. Fraise ? Framboise ?

Il déglutit.

L'autre est tellement près. Son visage est flou. Il ne distingue plus que l'iris qui avale sa pupille. Pupille figée sur lui.

Si Joshua voulait l'embrasser, il se redresserait, hein ? Il pourrait, là. La distance est tellement mince. Il n'aurait qu'à redresser ses épaules. Alors pourquoi il ne le fait pas ? Il se moque de lui. Il joue avec ses nerfs, juste pour voir quand est-ce qu'il va craquer. Oui, il…

– Plus bas.

Et puis merde. Il les sent presque, là, ses lèvres. C'est à peine s'il fait la différence quand il ferme les yeux pour appuyer sa bouche contre la sienne.

Dedans, par contre, ça bascule grand comme une vague qui ravage la grève. Son ventre se noue, le palpitant qui bat contre ses côtes se serre comme au début d'un manège. Il s'attend à tout moment à ce qu'on le repousse mais non, rien. Enfin, pas rien. C'est tout chaud contre lui, ça bouche, les lippes de Joshua.

Il lui répond.

D'accord. Neku panique. Presque. Mon dieu. C'est vraiment en train d'arriver, là, dans sa chambre. Sur son tapis. Oh.

C'est en train d'arriver.

Ça dure dix ans, quelques secondes. Avant qu'il ne se redresse. Le regarde. Et sente passer contre ses dents un tremblement, comme un ronron. Un petit bruit satisfait qui donnerait presque envie de l'étouffer.

– J'ai cru que tu ne te déciderais jamais.

Neku sent la chaleur qui fuse brusquement sur ses joues.

– T'avais qu'à te redresser.

– Ça n'aurait pas été aussi amusant.

Mais quel con.

– C'est bon là ?

– Quoi ?

– J'peux te lâcher ?

– A tes risques et périls.

Il avait tout calculé. Pour le plus grand bonheur de Neku, sans doute, mais il n'en a pas moins envie de lui appuyer son oreiller sur la tête.

– T'es sérieux ?

– Ne fais pas comme si ça ne te plaisait pas.

– J'vois pas de quoi tu veux parler.

– Je ne le vois pas non plus. A vrai dire, je dirais plutôt que je le sens, et-

Faute de pouvoir l'étouffer avec son traversin, Neku fait avec ce qu'il a sous la main, à savoir, sa proche bouche. Qu'il colle à nouveau contre la sienne.

Il verra bien qui se fatiguera en premier.


Et voilà. Que des trucs mignons. Et d'ailleurs, le prochain OS sera peut-être dans la même continuité que celui-là ! J'ai encore envie de faire du fluff avec eux.

A très vite !