Hey !
Et voilà, encore un autre OS. Sur le thème Petrir, donc, toujours pour la nuit du FoF. Et même qu'y a du smut. (Et c'est aussi beaucoup trop long. Genre, à quel moment j'ai pu croire que ça tiendrait en 1k mots ? Jpp.) Aussi, ce texte est possiblement une suite du précédent, qui se passe l'année suivante !
Du coup, TW en fin de page !
Et bonne lecture !
Résumé : Ils pourraient dormir. Ou ils pourraient parler, et faire durer la nuit.
Rating : M
Genre : Romance/Fluff/Smut
Univers : UA Lycéen
Personnages : Joshua, Neku
Pairing : JoshNeku
Etirer la nuit
.
Une heure. Ça scintille en rouge sur le plafond, chaque fois que Neku redresse la tête. Une heure, en bâton droit, collés les uns aux autres. Dans sa tête, la fatigue fait comme de l'alcool.
Il l'a toujours, dit, de toute façon. Être crevé, c'est pire que d'être bourré.
Il contemple Josh, la tête écrasée entre ses bras croisés, l'œil entrouvert. Allongé sur le ventre, il profite du silence et des jambes glabres du galopin qui disparaissent sous sa chemise. Il pense. Sans parler. Enveloppé de nuit.
Il pense, donc, que de ne pas dormir, c'est comme d'arrêter le temps. Et là, le temps n'existe plus. Pas pour eux.
La main de Joshua abandonne les plis souples des draps. Elle serpente, remonte, et Neku la sent bientôt sur sa joue. L'angelot est assis, tout près de lui. Assis sur le matelas, le dos contre son propre oreiller. Sa peau blanche, et sa chemise, et ses cheveux, tous blancs aussi, font comme un maigre halo dans le noir. Son sourire flotte. S'il ne sentait pas sa chaleur se promener sur son visage, il le prendrait pour un fantôme.
– Tu devrais dormir, il l'entend murmurer.
Mais Neku n'a pas sommeil. Il est plein de cette énergie épuisée qui l'enivre quand il se refuse à la nuit.
– Pas envie.
– C'est déraisonnable.
Comme toi, il pense. Déraisonnable. C'est un mot que Joshua porte aussi bien que cette chemise.
Il ferme les yeux. Pas pour sombrer, mais pour mieux profiter du chatouillis léger que ses phalanges laissent sur sa peau. Il les sent passer près de son nez, retracer le contour de ses oreilles. Se faufiler dans son cou, vers sa nuque, revenir jusqu'à la pointe de son menton. Redessiner ses lèvres.
C'est agréable. Pour lui, et pour l'autre, il sent. Des mots partagés du bout des doigts dans le secret du milieu de nuit.
Demain, Joshua prendra son bus. Surement le dernier, celui qui passe à vingt heures, quand le soleil a déjà disparu. Il fera froid dehors, la faute à l'hiver qui s'annonce. Alors Neku lui prêtera un sweat. Il le regardera partir avec, et quand monsieur le petit bourgeois le lui rendra, le tissu portera encore son odeur. Il pourra y plonger son nez.
Un geste somme toute cliché, et pourtant délicieux.
Les gens commencent à se douter pour eux, au lycée. Mais il s'en fout. Il ignore les regards curieux de Beat, et il enfonce ses mains dans ses poches pendant que son ami se roule un joint.
– Tu m'abandonnes ? Joshua roucoule.
– Non.
Abandonner. C'est lui qui l'invite à dormir, et il ose utiliser ce mot.
– Toi aussi, tu devrais dormir.
– Oh, merci de t'en soucier, mais j'ai l'habitude des nuits courtes.
– C'est pas une bonne chose.
– Sans doute. Mais c'est typique des adolescents, tu sais ?
A quoi est-ce qu'il passe ses nuits ? À lire, à jouer ? A se retourner encore et encore, sans pouvoir trouver le sommeil ? Quand il vient les passer chez lui, dans cette demeure désespérément grande, Neku le retrouve parfois un livre entre les mains, à tourner les pages sous la lumière de son téléphone. Il arrive aussi qu'il s'asseye juste sur le rebord de la fenêtre entrouverte, une jambe repliée contre lui. Il a la lune sur la peau, et les pupilles aussi noires que l'océan qui sépare les étoiles. C'est beau. Mais ça fait peur. Même s'il ne peut pas tomber de haut, Neku craint toujours qu'il ne glisse. Est-ce que c'est pour ça que Joshua s'assoit au bord du vide ?
Pour s'assurer qu'il le surveille ?
L'index du concerné caresse son dos découvert, jusqu'à la limite de la couverture.
– Tu es tendu.
– Mm, possible.
– C'est moi qui te fait cet effet ?
Neku souffle.
– Non, c'est les exams.
– Oh.
Il relève les yeux. Joshua ne semble pas vexé. Il appuie sa main à plat sur sa peau, ses doigts de petit pianiste étalés comme des pattes d'araignées. C'est frais. Encore, il ferme les yeux. Quand il ne le voit plus, Joshua est partout autour de lui.
– Je peux peut-être y remédier.
Mm. Pas de menace dans son timbre. Si Joshua fomente quelques complots, ils ne représentent pas une menace - tout du moins, pas dans l'immédiat.
– Comment ?
– Tu me fais confiance ?
– Ça dépend.
– Oh, Neku. Tu doutes encore de moi ?
Non. Il connaît Joshua, ses limites obscures et ses rires pleins de secrets. Il ne peut pas toujours se fier à lui, mais il sait quand ne pas le faire. En revanche, il aime bien le taquiner. Et il est curieux. La main du garçon fait des balades agréables dans son dos. Vaguement, il l'imagine ailleurs, et il enfouit son visage entre ses bras croisés.
– Qu'est-ce que tu proposes ?
– Rien de déplaisant.
Ils s'embrassent, parfois. Se tiennent la main. Se pressent l'un contre l'autre. Mais ce contact, ces caresses qui passent sur sa peau, c'est tellement plus intime. Un présent éphémère qui n'existe qu'au bout des doigts de Joshua.
– D'acc.
Sans le voir, il sait qu'il sourit. Ses lèvres se redressent et ses yeux se plissent. Il connait par cœur la satisfaction sur le visage de Joshua, la finesse de ses traits qui pétillent. Toute cette légèreté qui émane de lui, comme un vol de plume.
Une plume. C'est le poids qu'il semble peser. En tout cas, c'est comme ça que Nelu le ressent, quand l'autre repousse la couverture pour s'installer sur son dos, à califourchon. Comme Neku ne porte pas de haut lorsqu'il dort, Joshua, lui, garde toujours ses jambes nues. Les pans de sa chemise viennent chatouiller sa peau. Ses genoux trouvent un chemin vers ses côtes et ses mains, étalées, se ramassent contre ses épaules.
Alors, ça commence. Tout doucement. Joshua qui pétrit ses muscles crispés. Ses grandes paumes font de longs mouvements, lents, attrapent et pressent pour mieux relâcher. Ça va et ça vient le long de son dos, ça chauffe. C'est agréable. Neku se détend.
Il oublie les devoirs à rendre, le bac blanc de Français avant Noël, la neige qu'il attend tous les matins derrière la vitre. Il ne pense pas à sa mère qui dort à l'opposé de la maison, ni au chien avachi au salon. Non, il n'y a que Joshua, leur épiderme collé et sa voix qui, parfois, vole au silence pour fredonner.
Perdu dans un entre-deux de pensées et de sensation, Neku revoit son petit ami à la sortie du lycée, ses bras effacés sous le poids d'un manteau lourd qui trahit ses nobles origines. Il sait comme le vent fait sauter ses bouclettes, et comme il enroule lui-même ses doigts autour pour tromper le stress qu'il n'exprime jamais. L'entend l'appeler, rire pour rien, poser sa main contre son bras dans un geste noble qui lui vaut des regards réprobateurs.
Et sa main, justement, il la sent, et il l'imagine. Comme elle passe sur le bas de son dos, sur la limite permise par le corps de Joshua lui-même, il se demande ce que ce serait, si elle allait encore plus bas. Ce n'est jamais arrivé. Pour toutes les fois où ils ont dormi ensemble, ils n'ont fait que ça, dormir. Dormir, ou parler jusqu'à ce que le sommeil en emporte un des deux. Garder la tête contre l'épaule de l'autre et murmurer, désinhibés par l'épuisement. S'embrasser, longuement.
Et ce soir ? Est-ce que Joshua se recouchera, quand il en aura fini avec son dos ? Neku imagine la caresse de sa main entre ses jambes, là où sa peau brûle, si fine. Son visage toujours enfoui entre ses bras, il se mord la lèvre. Est-ce qu'il voudrait, là ? Est-ce qu'il pourrait ? Ce serait…
Il attrape un morceau d'oreiller entre ses dents.
Sur sa taille, les paumes du lycéen stoppent leur chemin. Il le sent qui bouge dans son dos. C'est déjà fini ? Neku ne veut pas. C'était bien, là. Ses muscles se relâchent sous les mains de Joshua, son imagination se débride. L'échange étire leur nuit éternelle.
Mais il n'a pas le temps de s'inquiéter. Un point frais appuie contre son dos. C'est doux. Humide, contre sa peau.
Joshua l'embrasse.
Oh, c'est léger, un effleurement de plume. Mais la bouche appuie là où ses nerfs s'affrontent, et le frisson remonte le long de son dos. Ça lui tire un soupir. Le genre de bruit qui ne passe pas inaperçu.
Ça, Joshua ne l'avait encore jamais fait.
– Je continue ?
Sa voix roule contre lui. Neku déglutit.
– S'il te plait.
Alors ses doigts se perdent en lignes éphémères sur sa hanche. Joshua ne masse plus, il effleure. Paradoxalement, sous la peau du rouquin, ça s'affole.
Encore, la bouche avance et s'appuie, laisse une traînée de baisers. Ça passe le long de sa colonne vertébrale jusqu'à sa nuque, où le petit muscle mouillé qu'il identifie comme étant sa langue vient chercher les bouts de peau les plus fins. Et puis ça repart, vers ses clavicules, là où l'os pointe. Et Neku ne sent plus que ça. Joshua. Partout.
Il inspire. L'autre expire, et son souffle ravive les traces mouillées qu'il a laissées. Ils soupirent.
Il sent que ça bascule, là, lentement. Ce n'est plus un simple massage. Peut-être que ça ne l'a jamais été. Que Joshua avait cette idée en tête depuis le début.
Son cœur cogne.
Ça va arriver, alors ? Qu'est-ce qu'il doit faire ?
Ses épaules roulent, alors qu'on les embrasse encore. Mais le son qui menace de lui échapper reste coincé dans sa gorge.
Bientôt, la chemise de son petit ami retourne chatouiller sa peau alors qu'il le sent qui s'allonge sur lui pour venir trouver son oreiller. Sa voix le traverse.
– Alors ? Tu regrettes ?
– Non.
Jamais, il voudrait dire. Pas besoin, son souffle court le trahit.
Est-ce que Joshua va s'arrêter là ? Il ne bouge plus, reste allongé contre lui, à caresser ses cheveux. Son souffle passe dans son cou, réveille le souvenir de toutes les étreintes partagées devant la grille du lycée. Trop petit pour atteindre son visage sans se dresser sur la pointe des pieds, monsieur le bourgeois préfère venir nicher son nez sous son col. Mais là, il ne sont pas dehors. Il fait nuit, le monde dort, et Neku sent quelque chose sous sa peau qui s'agite. De la peur et du désir, une forme d'impatience. Une envie qui dormait là, depuis des années.
Doucement, il décroise les bras. Sent que Joshua se redresse et quitte son dos.
Son bas de pyjama ne suffira pas à cacher ce qui se trame entre ses cuisses, mais ce n'est pas la peine, hein ? L'autre a compris. C'est loin d'être un esprit innocent.
Quand Neku croise à nouveau son regard, il va pour caresser sa joue. Se redresse et trouve sans mal le chemin vers sa bouche. Joshua ne le repousse pas. Il le sent qui sourit, alors qu'il attrape son visage. Ses forces se mêlent de coton. Il appréhende.
– J'ai bien peur que tu ne sois encore tendu.
Et l'autre lui sort ça, comme ça. Il a même le culot de glousser contre ses lèvres. Malgré lui, Neku l'imite.
– C'est pas le moment de faire tes blagues nulles.
– Oh, détrompes-toi. C'est toujours le moment.
A peine sa phrase terminée qu'il l'embrasse encore, avale ce qui reste de ce dernier mot. Les lèvres de Joshua sont chaudes, plus chaudes que la main qu'il passe entre ses jambes, contre le tissu de son pyjama. Elle ne remonte pas plus, caresse seulement sa chair molle de ses cuisses, malaxe l'air de rien, passe derrière son genoux. Neku ne le repousse pas. Il se tend, quand les doigts retrouvent leur route jusqu'à son aine Mais il ne se plaint pas.
Pourtant, la bouche de Joshua abandonne la sienne.
– Je peux ? il entend contre son oreille.
Oui. Il sent que ça se serre dans son ventre, et il imagine mille raisons qui viendraient gâcher ce moment, mais oui. Il veut. Même si vient quand même se presser contre lui.
– Ouais.
Et malgré le tissu qui l'enveloppe encore, la main de Joshua appuyée là où son sexe attend réveille tout un champ électrique sous sa peau.
Merde. Ça arrive. Pour de vrai. Il ne rêve pas, là, Josh est en train de le toucher. A cet endroit. Et ça n'a pas l'air de lui déplaire, vu comme il le sent sourire.
Ses doigts caressent, d'abord légers, avant de prendre la forme de la bosse qui déforme grossièrement son bas de pyjama. Neku vient presser son bassin contre, se mord la lèvre - ou celle de Joshua, qui ne s'en plaint pas. Et dans sa tête, ça part dans tous les sens.
Est-ce qu'il doit faire quelque chose, là ? Lui rendre la pareille ? Le laisser prendre les devants ? Qu'est-ce qu'un être humain normalement constitué ferait, à sa place ? Les phalanges remuent, font frotter le tissu contre son érection,. Malgré lui, son bassin roule pour aller à leur rencontre. Ça fait des étincelles qui se transforment en soupirs, et soudain un grand vide, alors que l'autre abandonne son petit jeu pour tirer sur le vêtement qui le gêne. Aussitôt, Neku se redresse, accompagne le geste. La fraîcheur de la pièce s'enroule autour de ses jambes et inspire, alors qu'il termine de repousser le pantalon.
Il est nu. Complètement nu devant Joshua, qui porte encore sa chemise. Pressé contre lui, il n'ose pas se reculer.
Peu assuré, il lève la main pour trouver les boutons qui le séparent de son torse. Il les caresse, joue avec. Est-ce qu'il peut les défaire ? Joshua ne proteste pas. Et quand Joshua veut refuser, il n'hésite pas. Alors il en fait rouler un, puis un autre. Il remonte, alors que la chemise se scinde sur son passage.
Ils s'embrassent.
– Tu prends ton temps.
La voix appuie tout contre son oreille. Ça lui fait tourner la tête.
– Quoi, t'aurais voulu que je l'arrache ?
– Mm, c'est peut-être un peu sauvage, pour une première approche. Je ne te savais pas comme ça. Mais si tu insistes…
– Mais ! C'est toi qui-
– Chut, Neku.
Ça rit contre lui.
– Tu es adorable quand tu t'agaces, mais il y a des gens qu'il ne vaut mieux pas réveiller.
Oui. Ce qui veut dire, entre autres, qu'il va devoir museler sa voix tout du long. Dans la mesure du possible. Ça ne devrait pas être trop compliqué, non ? Mais il a envie d'entendre Joshua. Si Joshua veut bien qu'il le touche ? Il ressemble à quoi, quand il prend du plaisir ? Est-ce qu'il a toujours l'air aussi chafouin ? Est-ce que ses traits se détendent enfin ? Et quand il gémit ? Neku essaie d'imaginer sa voix qui s'élève, s'affine et vacille, surgit quand on le touche. Sa bouche ouverte, ses yeux fermés, le rouge de ses joues qui vire au mauve dans l'ombre de la change.
Il passe sa main sur ses épaules pour faire glisser sa chemise. Se recule. Le regarde. Déglutit.
Merde. C'est qu'il est vraiment pas mal. Épais comme une allumette, avec ses bras minces. Ses os qui pointent sous sa gorge, et son ventre qui n'a pourtant rien de plat. Son ventre disparaît sous la masse de tissu froissée. Est-ce qu'il essaie de se cacher ?
– Tu es entreprenant, dis-moi.
L'angelot se presse à nouveau contre lui.
– Est-ce que je dois m'inquiéter pour ma vertue ?
Sérieusement ?
– Quelle vertue ?
– Oh, Neku !
C'est maintenant qu'il lui pose la question ? Il se moque de lui, hein ? Bien sûr. Il le sent rire dans sa bouche.
Ses mains s'empressent d'agripper leur nouveau terrain de jeu. A son tour de toucher. De profiter de cette chair souple qui se plie à sa curiosité. Il passe le long de son dos, descend sur sa taille, caresse son ventre. Le torse de Joshua est tellement mince contre le sien, il sent tout un monde sous sa peau alors qu'il tatillonne. Moins assuré, il va voir sur ses cuisses là où l'épiderme s'affine, caresse en légèreté et le sent qui frémit contre lui. Se presse, un peu plus. Il recommence.
Entre ses mains, Joshua est un ensemble de nerf, un jouet fascinant qu'il a peur de casser. Il masse sans forcer, caresse, explore sans oser s'aventurer sur le dernier bout de tissu qui l'embête. Et chaque fois que Joshua soupire, chaque fois qu'il se tend, ondule, c'est un séisme qui éclate. Il pourrait passer des heures à s'amuser de la sorte, une nuit entière et éternelle à le faire s'agiter contre lui.
Joshua doit le savoir, puisqu'il attrape lui-même la main de Neku pour l'appuyer là où ça l'intéresse. Entre ses cuisses, donc.
Ok. Au moins, il ne se posera pas de question quant à la réciprocité de son désir.
– Rassure-moi, tu ne vas pas me laisser faire tout le travail ? il se plaint.
Et il a beau s'appliquer, l'impatience fait trembler sa voix. Le souffle lui manque. Neku fait glisser son boxer, et ça n'arrange rien.
Être nu, c'est une chose. Voir Joshua dans la même tenue, s'en est une autre.
Encore, il réalise que c'est en train d'arriver, et il n'y croit toujours pas. Même quand le galopin passe une jambe entre les siennes pour te tenir plus près de lui, son genoux tout près de son sexe. Même si sa chaleur est partout, moite, une bulle de tiédeur dans la chambre fraîche.
Est-ce qu'il peut encore reculer ? Ce n'est pas comme s'il en avait envie. A partir de quand est-ce qu'il pourra dire que c'est trop tard ? Peut-être que c'est trop tard depuis le début. Depuis qu'il l'a rencontré.
Et maintenant, qu'est-ce qu'il doit faire ? Il masse sa peau chaude, caresse ses fesses comme il sent que ça lui plait. Ils ont un millier d'options à leur disposition, et il ne sait pas laquelle prendre. C'est un peu tôt pour penser à… Enfin, à passer par derrière, non ? Il n'a pas le materiel pour ça, de toute façon.
– Je te sens indécis, l'autre taquine.
Et puis merde.
– Tu as peut-être besoin d'un coup de m-
La voix de Joshua se brise alors qu'il attrape son érection, sans prévenir. Il voit ses traits se figer, sa gorge rouler alors qu'il déglutit. Sa bouche entrouverte sur des mots en suspens, c'est un spectacle rare. Et si Joshua se reprend vite, c'est trop tard. Il a flanché.
– Tu disais ?
Il l'a vu, et il n'oubliera jamais cette image.
– Tu es fourbe.
– C'est toi qui dit ça ?
– Il semblerait. A moins qu'il n'y ait quelqu'un d'autre ici, mais ce serait inquiétant, tu ne crois p-
Neku resserre sa main et encore, l'expression de Joshua se fissure. Oh, c'est rare de réussir à le faire taire. Rare, et terriblement amusant. Mais comme pour équilibrer leur rapport, le garçon passe sa main entre ses jambes et l'imite.
Ok. Il est nu, contre Joshua. Il a sa queue dans la main, et inversement. C'est… C'est vrai. Là. Ça existe. Pour la première fois. Et c'est agréable.
Vraiment agréable.
Alors il arrête de se prendre la tête, et il s'active.
Le reste, ça se mélange dans sa tête. Joshua qui remonte ses doigts le long de son sexe, sa bouche au creux de son cou. Sa voix qui monte, son souffle court, ses dents qui serrent brusquement sa peau et la douleur qui fuse et l'imprègne, promet une marque solidement ancrée dans sa chair pour les prochains jours. C'est maladroit mais le plaisir est là, va et vient, comme une demande à laquelle il répond en embrassant tout ce qu'il peut de Joshua. Sa bouche, sa mâchoire, son oreille qu'il mord, ses épaules qu'il assombrit. Il resserre sa main chaque fois que l'autre couine, se recule pour mieux voir son visage qui s'effondre et rougit, ce contrôle qui lui échappe alors que son regard se voile. Joshua qui ne se retient plus, ne peut plus se retenir, il veut voir ça encore et encore et garder ce souvenir avec lui.
Et soudain.
Un vide frustrant lui scie les jambes alors que son partenaire s'arrête. Là, ce sont ses yeux qui brillent de détresse. Non. Il en veut encore. Jusqu'à ce que ça éclate.
– Mm ? Quelque chose ne va pas ?
Joshua ricane.
– Qu'est-ce tu fous ?
– J'ai envie de jouer.
Il va l'étouffer sous un oreiller.
Non. Ça lui plairait.
– J'aimerais essayer quelque chose. Tu permets ?
– Quoi ?
– Quelque chose qui, sans trop vouloir m'avancer, devrait te plaire.
Allez, s'il veut. N'importe quoi, tant que ça ne s'arrête pas.*
– Dépêche.
Encore ça rit contre lui, et il agrippe la taille de Joshua.
– Quelle autorité.
Neku ne sait pas ce qu'il a en tête, mais il veut bien accepter n'importe quoi, si c'est Joshua qui le lui fait. Enfin, presque n'importe quoi. Il passe sa main sur sa nuque, caresse ses boucles, son dos, s'approche de sa taille qui lui échappe soudain alors que le serpent glisse contre lui. Il le sent qui embrasse son cou, son torse, commence à comprendre. Et ça cogne brusquement à l'intérieur de lui quand sa bouche arrive sur son ventre.
Merde. Vraiment ?
Est-ce qu'il doit le retenir ? Ça le brûle comme il en meurt d'envie, mais est-ce que ce n'est pas… Il sait qu'il ne pourra pas, lui. Lui rendre ça. Il devrait l'arrêter, lui demander s'il est sûr, si ça ne le rebute pas un peu, quand même, mais la langue de Joshua prend la place de sa main comme il le pousse à écarter les jambes et tout s'éteint brusquement dans sa tête alors qu'il l'avale.
C'est tellement différent. Et chaud, mouillé, et- Merde. Il croise son regard, détourne les yeux, les ferme pour cacher sa gêne et passe ses mains derrière sa nuque, faute de savoir où les mettre. Il le sent qui cherche, s'amuse, serre ses lèvres, accompagne les mouvements de ses doigts fins. Il s'entend gémir. Ça dure le temps qu'il faut - c'est à dire pas longtemps - jusqu'à ce qu'il pousse l'épaule de Joshua, couine vaguement pour le prévenir, mais bon sang. D'accord, c'est… D'accord.
Quand le plaisir retombe, Joshua est à nouveau contre lui, posé contre son torse. Il l'observe l'œil amusé, et Neku ne veut pas savoir quelle expression il offre, là. Un spectacle sans doute plaisant pour les autres, et horriblement gênant pour lui.
– Alors ?
– Mm.
– Même pas un petit compliment ? Mais quel rustre.
– Gna gna.
Dans sa tête, de la brume. Il serre Joshua contre lui, caresse distraitement son ventre.
– C'était bien, il marmonne.
Et l'autre là, avec son sourire pété de fierté. Ça va dérégler son égo, ça.
– Juste bien ?
Il appuie sa main sur sa bouche pour le faire taire, et il le sent qui rigole contre sa peau. Puis il baisse les yeux. Joshua n'a pas fini, lui. Est-ce qu'il attend qu'il lui rende la pareille ? Neku déglutit. Il a envie de lui faire plaisir, de sentir ses jambes trembler. Mais ça, là, il ne se sent pas de le faire. Pas maintenant.
Au pire, ça ne durera pas longtemps ?
– Tu veux que…
Il ne finit pas sa phrase, mais Joshua devine son trouble. Il remonte sa tête contre son épaule, s'installe plus confortablement.
– J'ai envie de rester contre toi.
Est-ce que c'est vrai ? Neku ne sait pas, mais il se sent soulagé. Il embrasse le sommet de sa tête avant de descendre sa main, l'enroule à nouveau autour de son sexe. C'est plus doux, cette fois. Même les soupirs de Joshua s'assouplissent. Il l'entend gémit léger, le sent parfois remuer, son bassin qui roule contre lui. Son visage se crispe et se détend tour à tour, un spectacle rare. Et finalement, c'est tout son corps qui se relâche quand il jouit dans sa main.
Cette expression. Neku veut la revoir, encore et encore.
Il le garde contre lui, précieusement.
Alors c'est fini ? Genre, fini fini ? C'est fait ? Wow. Il ne sait pas quoi penser. Ni quoi faire, d'ailleurs. Joshua s'égare dans un monde brumeux qu'il devine dans ses yeux entrouverts. Est-ce qu'il doit l'allonger près de lui, ou bien se rhabiller ? C'est trop tard pour prendre une douche, non ? Sa mère va se poser des questions, si elle l'entend.
Bon, déjà, il va commencer par essuyer sa main poisseuse. Il regarde autour de lui, attrape le drap le plus proche et réalise, après coup, que ce n'est pas un drap. Non. Il y a des boutons.
ーNeku ?
Joshua a rouvert les yeux. Oups ?
– Oui ?
– Rassure-moi, tu n'es pas en train d'essuyer ta main sur ma chemise ?
Il le croit, s'il lui dit qu'il n'a pas fait exprès ?
– Bah, c'est ton sperme.
Vu comme il ouvre grand les yeux, la réponse n'est pas celle qu'il attendait.
– Oh, donc je suppose que tu ne t'offusqueras pas si je crache le tiens dans un de tes sweats la prochaine fois ?
– Non mais c'est pas-
– Tu sais que je vais devoir remettre cette chemise pour rentrer chez moi, demain ?
Ah, oui, il avait oublié ce détail. Zut. Il pourrait peut-être la laver dans la matinée ? Dans l'évier, avant que sa mère ne se lève. Ça se tente ? Non. Elle sera encore trempée au soir. Et il doute que Joshua accepte. Il pourrait…
– T'auras qu'à prendre un truc à moi.
Et là, le regard de Joshua s'allume. Des lumières au milieu de la fatigue paresseuse qui les berce tous les deux.
– Qu'est-ce que tu proposes ?
– J'sais pas. T'auras qu'à regarder dans mon armoire.
– Je prends ce que je veux ?
– Ouais.
Tant qu'il ne repart pas avec un de ses caleçons sur la tête, ça ira.
– Bien.
Juste au sourire de Joshua, il sait qu'il va le regretter. Bah. De toute façon, il n'a rien de précieux. Ça devrait le faire, hein ?
Il préfère ne pas y penser maintenant.
Comme un chat contenté après son repas - et maintenant, qu'il y pense, la métaphore est mal choisie - le petit bourgeois se colle contre lui. Neku termine de s'essuyer, puis il remonte la couverture à portée de main. Il n'a toujours pas envie de dormir. Mais c'est agréable, de le regarder qui ferme les yeux. De voir son visage détendu, et ce sourire satisfait. Sa tignasse aux mèches parfois humides.
C'est fait, il pense. Et il ravale le sourire bête qui menace sa bouche. C'est fait, avec Joshua, Et ça se refera peut-être. Encore, et encore, et encore.
C'est genre, cool.
Vraiment, vraiment cool.
[TW : Sexe.]
Voilà voilà. C'était très amusant à faire, même si ça c'est beaucoup trop rallongé. Je pense que je reprendrai peut-être cet UA pour mes envies de fluff !
