Bonjour, bonsoir à tous,
Tout d'abord, je vous souhaite une excellente année 2022 ! J'espère qu'elle vous sera clémente et vous apportera le bonheur que vous méritez.
Ensuite, après un peu plus d'une année sans alimenter cette fan-fiction, me voici de retour. Mais mon assiduité ne sera pas très régulière. Je ne sais pas quand je pourrai mettre la suite. J'espère plus fréquemment.
Je viens d'achever une année de formation TRÈS intensive pour enchaîner sur une nouvelle, plus courte, mais tout autant prenante et passionnante. Avec, peut-être, une embauche à la clé !
Je ne compte pas pour autant délaisser ces écrits. J'ai quelques chapitres qui sont à revoir, mais presque totalement finis et d'autres idées en tête.
Voilà, voilà !
Sinon, je remercie mes nouveaux followers et viewers et s'ils sont toujours là, je leur souhaite la bienvenue.
Encore une fois, très bonne année à vous tous !
Bonne lecture !
Amicalement,
Milie.
Chapitre 41 : Une conclusion imprévue :
En fin de matinée, Lestrade reçu un télégraphe en provenance de Baker Street.
« Lestrade,
Je vous prie de bien vouloir vous rendre à Baker Street, afin que je vous révère l'aboutissement de notre enquête sur le cocher poignardé.
Nous vous attendons dans l'après-midi.
Cordialement,
Holmes.
»
L'inspecteur regarda les dossiers s'accumulant sur son bureau et soupira.
– Au moins, j'aurai une enquête bouclée sous-peu… Quelle semaine...
Il arriva un peu après dix-huit heures, les traits tirés.
– Entrez Lestrade et asseyez-vous. Veuillez m'excuser si je ne me lève pas pour vous saluer correctement, j'ai l'ordre formel de mon médecin de ne pas bouger jusqu'à demain… Sourit le brun.
– Êtes-vous blessé, Holmes ?
– Rien de bien grave, juste une rencontre opportune avec un poignard… Grimaça-t-il.
– Cela justifie le fait qu'il ne se soit pas déplacé jusqu'au commissariat… Comment est-ce arrivé ?
– Si vous le voulez-bien, je vais commencer par le début pour vous répondre.
D'un geste de la main, le policier, l'invita à poursuivre.
– Bien… Notre cocher s'appelle David Eustace, originellement Davide Eustachi, il a été tué par Alessandro Martoni…
– Martoni… Un lien avec Giovanni et Luciano ?
– Oui. Ils étaient respectivement son père et son grand-père… Confirma-t-il. Donc, Eustace a été tué, en toute logique, parce qu'il a été mêlé à l'assassinat de Maître Garett, lors d'une tentative de cambriolage. J'imagine qu'il a été sollicité pour transporter le corps et grassement payé pour qu'il garde le silence.
– Comment pouvez-vous affirmer cela ?
– La date et les horaires relevés sur le registre du Dépôt Central des Voitures de Londres concordent avec celle de la disparition de Maître Garett. Comme il y travaillait, le rapprochement était aisé et selon ses collègues, son comportement avait changé depuis quelque temps.. Le lien avec Garett, je l'ai fait en comparant les deux attaques : les deux blessures ont été faites par le même homme. Le couteau laissé dans le corps d'Eustace m'a indiqué qu'il s'agissait d'un Italien. La fabrication de l'arme me prouvait qu'elle était originaire du nord de l'Italie et la manière dont il a été blessé ressemblait grandement à la patte de la mafia qui y sévit depuis trois décennies.
» Les nombreux cambriolages qui touchent Londres depuis le début de l'été, que la Presse désigne sous le nom de « Cambrioleur Mondain » sont l'œuvre d'un gang d'Italiens auquel Martoni est un des membres. Le retour de soirée anticipé de Garett a provoqué sa mort. Tout le reste en découle. En interrogeant mes informateurs, on m'a indiqué la présence d'Italiens dans le quartier de Spitalfields. Nous nous y sommes rendus, la nuit dernière. Durant notre investigation, nous avons trouvé un entrepôt, près de Lamb Street, dans lequel nous avons débusqué une partie du gang et où vous y trouverez la Tiare de Cléopâtre, ainsi que d'autres objets volés, si vous ne perdez pas trop de temps.
» Martoni y était présent. Nous l'avons donc filé et confronté. Dans sa fuite, il m'a poignardé avec l'arme que vous trouverez sur mon bureau… Il s'agit d'ailleurs d'une arme intéressante... Suffisamment ancienne, pour qu'elle ait appartenu à son père. Nous l'avons poursuivi, mais malheureusement, il a réussi à nous faire faux-bond.
– Vous avez conscience que vous avez enfreint plusieurs lois, ne serait-ce que durant la nuit dernière… Grinça l'inspecteur… Et que comme d'habitude, je ferme les yeux… Il serait bien que vous ne reproduisiez pas de tels comportements… Ils récidiveront, sans aucun doute… Où avez-vous perdu sa trace ?
– Je vous remercie, vous êtes bien aimable. Il nous a fait faux-bon aux alentours du chantier du London Bridge. Je pense qu'il y a une cache, ou un complice qui l'a recueilli.
– Bien. Je prends la suite. Je compte sur vous pour me faire un rapport complet dans les jours qui viennent.
– Bien entendu, comptez sur nous.
– Merci pour votre aide, messieurs. J'envoie mes agents à Lamb Street, sur le champ. Au revoir et rétablissez vous bien, Holmes, dit Lestrade avant de partir.
La porte d'entrée à peine claquée, Watson s'enquit :
– Et au sujet des pièces romaines ? Pourquoi n'en avez-vous pas parlé ? N'avait-elle pas un lien avec cette enquête aux consonances italiennes ?
– Bien-vu, mon ami… Eh bien… Si Lestrade en avait parlé, je me serais tourné vers cette voie, cependant, je ne pense pas que cela soit véritablement lié. Je pense qu'il y a autre chose… Mais je n'ai pas suffisamment d'éléments pour le prouver.
– Pourquoi pensez-vous cela ?
– Un gang qui commet des cambriolages, n'aurait jamais laissé une telle pièce accrochée au cou d'un macchabée… Vu son ancienneté, elle vaut une fortune. Je suspecte plus qu'il s'agit d'un ordre que Martoni n'a pas voulu enfreindre et je suis certain que l'assassinat de Eustace n'est pas d'initiative d'un simple bandit. La personne qui a donné cet ordre a voulu laisser sa signature, un message ou un avertissement. Je pense qu'il s'agit d'un jeu qu'il lance à la police, ou même peut-être bien directement à moi… L'avenir nous dira si j'ai raison ou pas.
Le sourire du détective ainsi que la lueur d'intérêt présente dans ses yeux, interpellèrent le médecin. Il soupira en baissant les épaules.
– Cela ne me dit rien qui vaille… Pensa-t-il.
Le reste de la journée fut calme. Le docteur se consacrant à la rédaction d'une nouvelle d'une de leurs aventures, qui publiera à terme sous le nom des Cinq Pépins d'orange. Holmes quant à lui passa son temps dans son palais mental, rassemblant et classant des informations digne d'intérêt. Ils se couchèrent sitôt après le dîner. La fatigue ayant eu raison d'eux.
…
Le lendemain, suivant leur rituel matinal, ils lurent leurs quotidiens respectifs, une tasse de café ou un toast à la main. Lorsque soudain Watson s'écria :
– Holmes ! Il faut que vous lisiez cela ; il y a un article qui parle de Martoni !
Le détective prit vivement le journal, des mains de son amant, et le parcourut en diagonal avant de s'arrêter sur l'article en question.
«
CORPS RETROUVÉ DANS LE CHANTIER DU LONDON BRIDGE.
Ce matin, peu avant l'aube, un artisan de la société Nedham travaillant à la construction du London Bridge, a découvert dans les eaux de la Tamise, le corps sans vie d'un homme d'une vingtaine d'années. La Division de la Tamise a pu l'identifier grâce à ses papiers d'identité : il s'agissait de Alessandro Martoni. Aucune information supplémentaire n'a été divulguée. L'inspecteur Gregson a mené l'enquête sur place tandis que le corps a été expatrié à l'hôpital Saint-Barthelemy en vue d'une autopsie.
»
Durant sa courte lecture, le visage du logicien s'assombrit et il leva les yeux vers son conjoint.
– Aucune contre-indication à ce que nous allions voir Meeks ? Demanda-t-il les dents serrées.
– Je vous ai promis que nous pourrions sortir aujourd'hui. Mais avant de partir, il faut que je change votre pansement.
– Alors faisons-le sans tarder et partons au plus vite, dit-il en se levant.
Une vingtaine de minutes plus tard, les deux détectives pénétrèrent d'un pas rapide dans la morgue. Sir Jasper Meeks, étonné de leur présence, s'enquit :
– Bonjour messieurs, que puis-je faire pour vous ?
Le détective le salua d'un bref signe de tête puis demanda sans détour :
– Je souhaiterais voir le corps de monsieur Martoni.
– S'il vous plaît, ajouta Watson avec un sourire aimable.
– Heu… Je veux bien, mais c'est dans le cadre d'une nouvelle enquête ?
– Nouvelle ? Non. Le meurtre de Martoni est lié aux deux victimes de ces derniers jours.
– Le meurtre ? S'exclama Watson.
– Dans les circonstances actuelles et avec ce que nous savons, ce serait la suite logique... Soupira-t-il, ennuyé.
– Oh… Je vois.
– Pouvons-nous aussi avoir le rapport d'autopsie et ses effets personnels, s'il vous plaît ?
– Je vous apporte cela tout de suite, acquiesça le légiste en découvrant le cadavre. En attendant, je vous laisse regarder.
Holmes s'approcha du corps et l'étudia minutieusement, les sourcils froncés. À deux ou trois reprises, il sortit sa loupe et examina plus précisément certains détails invisible à l'œil nu. Grognant et soupirant selon l'avancée de ses recherches, s'exclamant même à une reprise un air ravi sur le visage. L'expertise du détective fut rondement menée… Très peu de temps s'était écoulé lorsqu'il se redressa et se tourna vers son amant. Celui-ci le regardait, un sourire au bout des lèvres.
– Plaît-il ?
– Rien… (Il jeta un bref coup d'œil vers la porte d'où venait de disparaître Meeks.) Je me disais seulement que jamais je ne pourrais me lasser de vous regarder travailler.
– Oh ! Sourit-il, amoureusement. Merci.
– Depuis la découverte de l'article, vous me semblez ennuyé, Holmes...
– Je le suis, effectivement, mon ami… J'aurais bien voulu l'interroger davantage, mais cet idiot a trouvé le moyen de se faire tuer…
– Vous confirmez bien qu'il s'agit d'un meurtre…
Meeks, les bras chargés d'un sac en toile de Jute et d'un dossier, s'exclama en entrant dans ma pièce :
– Rien dans le rapport d'autopsie n'indique que cela soit le cas, monsieur Holmes… Tenez, voici ce que j'ai pu relever…
Le limier parcourut le rapport attentivement :
«
COMPTE RENDU DE L'AUTOPSIE NUMÉRO 5722
Lundi 16 juillet 1888 à 08 h 13
…
Monsieur Alessandro Martoni – Italien
Âge : 21 ans – Taille : 1m83 pour un poids de 85 kg.
Blanc de peau, cheveux châtains, yeux bleus.
…
Selon la rigidité cadavérique et la température du foie, il serait mort aujourd'hui, le 12/07/1888, vers trois heures du matin.
Présence d'une sérieuse plaie au niveau de la tête, d'égratignures sur les mains et de contusions sur le visage et le torse datant d'un jour, voire deux. On dénote l'existence d'alcool dans le système digestif. Absence d'eau dans les poumons. Pas de problème de santé apparent.
…
Rapport final de l'autopsie :
La présence d'une lésion crânienne semblerait être la cause de la mort. La noyade est à proscrire. Les traces de lutte sont antérieures au décès.
Sir Jasper Meeks.
»
– Cette blessure au niveau de son crâne est selon moi, issu d'un accident dû à une consommation excessive d'alcool. Ce jeune homme devait être saoul au moment de sa mort.
– Eh bien… Il semblerait qu'un point essentiel vous ait échappé, mon cher Meeks… Dit le détective.
– Pardon ?
– Notre homme n'est pas décédé à cause de son état d'ébriété… Non non non… Mais plutôt d'une balle.
– Impossible. Je l'aurai remarquée.
– Pas si celle-ci était dissimulée. Regardez… Au milieu de la plaie principale…
Holmes lui tendit sa loupe et laissa le légiste examiner la blessure.
– Oh ! Seigneur ! Vous avez raison ! Quel imbécile ! Comment ai-je pu louper cela ?!
– Ne vous fustigez pas de la sorte… Sourit-il, au milieu de ce ramassis de chair, il était difficile de voir l'impact… Si je ne cherchais pas la véritable cause de la mort, je serais sûrement passé à côté de ce détail, moi aussi. Cette blessure me paraissait suspecte depuis le début. Je me suis donc dit qu'elle devait cacher autre chose…
» La balle y est toujours logée, Sir, je vous conseille de l'extraire pour en connaître le calibre… À vue d'œil et au diamètre de la perforation, je dirais que c'est du huit millimètres.
– Je comprends de mieux en mieux pourquoi Scotland Yard fait si souvent appel à vous… Vous avez constamment une longueur d'avance sur les autres, s'exclama Meeks, une lueur admirative dans le regard.
– Parce que je fonctionne différemment d'eux… Chacun a ses propres méthodes et les emploie selon son bon vouloir ! Éluda-t-il, dans un sourire mystérieux. Puis-je voir ses effets personnels ?
– Bien sûr ! Vous les trouverez sur mon bureau. En attendant, je m'occupe de l'extraction… Et de refaire le rapport d'autopsie.
Les deux détectives s'inclinèrent sur la table tâchée d'une matière douteuse et ouvrirent le sac, où ils en sortirent des vêtements et quelques objets.
– Ce sont les mêmes habits qu'il portait lorsque nous l'avons vu, Holmes, chuchota le blond.
– Exact… Il n'est donc pas rentré chez lui depuis notre altercation. Ils ne nous apprendront rien de plus que nous ne savons déjà… Cependant, ses chaussures sont intéressantes. Les graviers restés sous ses semelles et que la Tamise n'a pas pu enlever, indique qu'il est passé près de la Banque d'Angleterre. Oh! Oh ! Oh ! Mais que vois-je ? Regardez, Watson…
– Une… Bourse ?
– Je ne serais pas étonné d'y découvrir un denarius… Ouvrons-là…
Une pièce en argent en parfait état, tomba effectivement dans la paume de sa main.
– Et voilà ! Sourit le logicien. Je ne me suis donc pas trompé… Il y a bien quelqu'un qui veut jouer avec nous…
Le médecin déglutit, le regard fixé sur le denier romain, puis il leva la tête et croisa le regard de son compagnon.
– Vous savez, Holmes, vous ne devriez pas être aussi heureux face à cette nouvelle, dit l'ancien militaire, les sourcils froncés. Il est fort probable qu'il y ait d'autres meurtres dans les jours qui viennent.
– Hum… Vous avez entièrement raison, mon ami… Pardonnez-moi, je sais que je ne devrais pas… Mais vous savez combien les mystères me fascinent ! Et maintenant, j'en ai deux qui me préoccupent… Répondit-il sérieusement.
–Deux ?
Le praticien regarda son amant qui lui adressa un clin d'œil discret associé à un sourire mutin.
– Oh ! Holmes… Rougit le blond.
Un sourire satisfait et Holmes serra rapidement le bras de son aîné, puis se tourna vers Meeks. Celui-ci achevait la rédaction de son compte-rendu en y apposant sa signature.
– Il s'agit bien d'une balle d'un calibre de huit millimètres, à pointe creuse, Monsieur Holmes. Les dégâts internes sont assez importants, notre homme est assurément mort sur le coup.
Le médecin légiste regarda le brun. Celui-ci, les sourcils froncés, acquiesça :
– Hum… Une enquête supplémentaire s'impose… Merci Meeks. Vous venez, Watson ?
D'un bref hochement de tête, l'ancien capitaine salua son confrère et suivit son homme.
– Il y a une chose qui m'intrigue… Murmura Holmes. Lorsque nous avons lu les journaux, nous n'avons pas relevé quoi que ce soit sur un coup de feu durant la nuit. Pourtant, ce sont des choses que nombres de nos concitoyens adorent annoncer… Mais là, il n'y a absolument rien...
– Peut-être est-ce dû au fait que Whitechapel est tout proche… C'est assez courant dans ce quartier...
– J'en doute… Les abords de la Tamise de ce côté-ci de la Tour de Londres, sont souvent prisés par des familles aux revenus modestes, mais suffisamment importants pour vivre à peu près décemment. La proximité de Whitechapel leur donnant accès à des loyers raisonnables. De surcroît, je connais le quartier. Il est assez calme en temps normal. Un tel événement aurait été rapporté.
– Et donc ?
– Allons y jeter un œil… Je doute que je parvienne à obtenir le moindre indice, mais sait-on jamais…
Lorsqu'ils arrivèrent un peu avant Southwark Bridge, le couple longea pendant près d'une heure, le fleuve en direction du London Bridge. Observant consciencieusement les environs, Holmes s'arrêta subitement aux abords du viaduc. Le regard perçant, il s'accroupit un instant et sortit sa loupe afin d'examiner les pavés du trottoir, puis il leva le nez et regarda les immeubles de l'autre côté de la rue.
– Intéressant… Je ne pensais vraiment pas que j'allais trouver quelque chose… Mais mon cher Watson, nous voici sur le lieu du crime. Tenez, prenez ma loupe et regardez cette tâche sur le sol. Bien que cela ait été recouvert d'eau afin de la « nettoyer », on y distingue encore une sorte d'auréole. Je suis quasiment certain que nous sommes en présence de sang, issu de la blessure de Martoni lorsque celui-ci s'est écroulé.
– Je vous ai vu examiner les façades de ces habitations… Pensez-vous que le tueur y était ?
– C'est, en effet, possible. Si j'étais le tireur, je me serais posté au premier niveau de cet escalier. Un endroit sombre et est assez bien situé.
– Et très éloigné… Ajouta le blond. Il doit bien y avoir cent mètres...
– Hum… C'est juste une supposition, mon cher Watson… Continuons...
– Et concernant l'arme contondante qui a servi à masquer la blessure ?
– Sûrement dans le fleuve.
– Hum… Réponse brève… Compris Holmes… Je vous laisse à vos réflexions.
Ils investiguèrent le long du viaduc et s'arrêtèrent approximativement au milieu de celui-ci. Inspectant à nouveau à la loupe le garde-fou, le logicien marmonna plus pour lui-même que pour son compagnon :
– On l'a fait basculer d'ici.
Il se pencha par-dessus le parapet et considéra le courant de la Tamise puis se tourna vers son docteur, les traits quelque peu contrariés.
– Nous pouvons rentrer à Baker Street, mon ami… J'ai tous les éléments dont j'ai besoin. Toutefois, nous ferons un détour par Scotland Yard, afin de leur donner ces dernières informations.
– Vous être étrangement coopératif avec nos forces de l'ordre depuis quelque temps, mon cher.
– Garder ces informations ne nous est d'aucune utilité, hormis le fait qu'elles prouvent que quelqu'un tient les ficelles de ce réseau et qu'il agit dans l'ombre. Gregson et Lestrade croulent sous le travail, cela leur permettra de clore leurs dossiers pour qu'ils puissent passer à autre chose.
Une fois installés dans un fiacre, sous le regard curieux de son amant, le brun reprit la parole :
– Que pensez-vous de ce dernier point de notre enquête, mon ami ?
– Avec ce que vous m'avez indiqué, j'imagine que Martoni a été tué puis transporté au niveau du viaduc. Que ses ravisseurs l'ont balancé dans la Tamise et que le corps a dérivé dans le courant pour finir sa course au niveau du London Bridge.
– C'est exact. Ensuite ? Avez-vous la cause ?
– J'opterais pour un règlement de comptes.
– Pas tout à fait. Je dirais, que comme pour Eustace, on a donné l'ordre de l'abattre. Vous oubliez la pièce en argent, Watson... Martoni a fait une erreur en se faisant démasquer et donc, en toute logique, il a été éliminé pour que l'on ne puisse pas remonter à la source… (Il regarde son amant.) Et je pense aussi que celui qui gère tout ceci veut maintenir mon attention, pour continuer le jeu…
L'ancien militaire soupira en levant les yeux au ciel.
– Incorrigible… Ceci-dit, ce n'est pas la première fois que vous trouvez de tels détails sur une enquête. Votre capacité de vous glisser dans la peau d'un criminel est parfois effrayante, Holmes…
– Encore heureux que je n'en sois pas un… N'est-ce pas ? Rit le détective, en enlaçant ses doigts avec ceux de son homme.
Watson frissonna et serra sa main :
– Effectivement…
