Bonjour, bonsoir !
Nous retrouvons aujourd'hui pour un tout nouveau chapitre, et pas des moindres ! J'avais prévu de le poster en une seule longue partie, mais finalement ma bêta m'a conseillée de le couper en deux, ce qui explique qu'il soit légèrement plus court qu'habituellement ^^ De plus, j'aurai probablement mis bien plus de temps à vous poster un nouveau chapitre, ce qui n'était pas l'idéal. Voici donc "Nuit de neige" ;)
Merci pour vos reviews sur le dernier chapitre :
Guest : Merci, je suis contente qu'il t'ait plu !
francinette : Eh bien, tu devrais être satisfait(e) alors ! Merci beaucoup, ça me fait chaud au coeur et je suis ravie que ça te plaise toujours ^^ La suite est juste en dessous ;)
Bonne lecture !
Chapitre 58 : Nuit de neige
Un gros coup de vent fit resserrer à Ginny sa cape d'hiver autour de ses épaules. Il neigeait encore. L'entraînement de Quidditch de Gryffondor touchait à sa fin et la jeune femme ne pouvait empêcher ses genoux de trembler, dans un mélange de stress et d'excitation.
En effet, le lendemain serait le jour tant attendu de son mariage et elle était à la fois totalement retournée et déboussolée à cette idée. Elle était partagée entre un immense stress et une impatience sans nom. Elle voulait à tout prix devenir la femme d'Harry, et pourtant ses angoisses - qui duraient depuis des mois maintenant - ne la quittaient pas.
De plus, l'enterrement de vie de jeune fille dont Drago Malefoy clamait les mérites depuis presque un mois n'avait toujours pas eu lieu, augmentant considérablement l'angoisse de la rouquine. Elle savait parfaitement ce que feraient Harry et les autres garçons ce soir-là, mais n'avait absolument aucune idée de ce que Drago avait prévu pour elle. La seule chose qui la rassurait était qu'Hermione avait aidé le blond à tout superviser.
Elle vit Ron et Harry atterrir aux pieds de l'un des gradins de Gryffondor, alors que les autres joueurs volaient directement jusqu'aux vestiaires, et sauta sur ses pieds. Du moins, elle fit aussi vite que son ventre proéminent de sept mois le lui permettait.
Comme Harry en avait donné l'habitude ces derniers temps, l'entraînement avait duré près de deux heures. En effet, le brun souhaitait que les joueurs se préparent du mieux possible, en vue du match imminent contre Serpentard. Il s'agissait du match le plus attendu de l'année et par fierté - mais aussi parce que de nombreux paris avaient été lancés dans leur groupe d'amis - Harry n'était pas prêt à les laisser perdre !
- J'ai cru que l'entraînement ne finirait jamais, lança-t-elle en arrivant vers eux, une main nonchalamment posée sur son ventre.
- Il m'a paru tout aussi long, avoua Harry en passant un bras autour de sa taille, après l'avoir embrassée tendrement sur la joue.
- Surtout quand on sait ce qui nous attend pour la soirée, intervint Ron, qui avait posé son balai en travers de son épaule.
- Quand partez-vous ? demanda la rouquine, plus amère qu'elle ne l'aurait voulu.
- Dès que nous nous serons changés. La directrice nous a autorisés à transplaner directement depuis le portail de l'école.
- Oh, fut la seule réponse que donna Ginny à son frère, en hochant la tête.
Harry fronça les sourcils en voyant l'air triste qu'elle arborait. Il avait peur qu'elle soit encore en train de se miner le moral à propos de leur mariage, qui était pourtant plus proche que jamais. Elle avait vraisemblablement tout fait pour le lui cacher ces derniers jours, mais Harry n'avait pas manqué son anxiété constante et son air mélancolique en fin de journée. Il en avait parlé à Hermione, qui lui avait conseillé de laisser le temps faire les choses en lui répétant que le stress de la rouquine était normal, mais cela n'avait pas suffi à calmer Harry. Il s'était inquiété de très nombreuses fois que Ginny puisse regretter, mais sans jamais oser le lui demander.
- Est-ce que tout va bien ? s'inquiéta-t-il en se penchant vers son oreille.
- Oui, oui, mentit-elle avec un faux sourire, ce que le brun comprit parfaitement.
- Tu préfères que nous restions tranquillement tous les deux, ce soir ? demanda-t-il, absolument pas convaincu par ses paroles.
- Non ! s'exclama-t-elle directement, alors que Ron avançait déjà vers les vestiaires pour leur laisser de l'intimité. Profite de ta soirée, Harry, et puis je sais à quel point la tradition moldue de ne pas passer la nuit ensemble te tient à cœur.
- Tu me promets que ça ira pour toi ? demanda-t-il avec un regard inquiet.
- Je te le promets, Harry, sourit-elle d'un air plus convaincant.
Il posa une main sur sa joue et l'embrassa tendrement.
- On se verra devant l'autel alors, Miss Weasley, chuchota-t-il avec émotions en se détachant de ses lèvres.
- Ne sois pas en retard, plaisanta-t-elle, les yeux brillant de larmes.
- Promis, rit-il avant de l'embrasser sur le devrais remonter à l'appartement pour te reposer, lui suggéra-t-il ensuite avec un petit clin d'œil.
Elle le questionna du regard, mais il ne semblait pas prêt à lui dévoiler quoi que ce soit et se contenta de lui offrir un rapide baiser, avant de filer rejoindre son futur beau-frère dans les vestiaires.
Ginny fronça les sourcils, confuse par le comportement de son fiancé. Cependant, cela passa vite lorsqu'elle se souvint en effet qu'elle ne le reverrait pas avant le lendemain, face à leurs familles et amis, ainsi que le mage-marieur. Par Merlin, elle se marierait demain. Elle ne le verrait pas avant leur mariage et cette idée lui donna l'impression que des petits papillons voletaient dans son ventre arrondi. Pour une fois, cette pensée n'avait provoqué aucune angoisse, uniquement une excitation et une impatience, évidentes.
Un petit rire nerveux s'échappa de ses lèvres sans qu'elle ne puisse le contrôler, avant qu'elle ne se passe une main sur le visage et qu'elle prenne une grande inspiration. Ses pieds se mirent en marche vers la sortie du terrain, puis vers le château, sans qu'elle y pense vraiment, l'impatience lui tiraillant le ventre.
La montée jusqu'à l'appartement des Préfets-en-Chef se fit en se répétant en boucle la cérémonie du mariage. L'angoisse était revenue au galop. Elle appréhendait tellement qu'elle en venait à s'imaginer les pires scénarios possibles et inimaginables. Et si ses talons se cassaient lorsqu'elle remontait l'allée ? Et si elle tombait malade dans la nuit ? Et si le mage-marieur arrivait en retard ? Et si la robe était trop petite à cause de son ventre qui avait encore grossi depuis les derniers essayages ? Et si…
- Ce n'est pas trop tôt ! s'exclama la voix de Drago lorsqu'elle ouvrit la porte de l'appartement, après avoir donné le mot de passe à Francesca.
Elle tourna la tête, les sourcils froncés, vers le blond, qui se tenait au milieu du salon, l'air particulièrement agacé. Ou bien était-il anxieux ? Elle se souvint alors de son enterrement de vie de jeune fille, qui lui était complètement sorti de la tête.
- Où est Hermione ? fit-elle en fronçant les sourcils.
Elle était pourtant certaine qu'ils avaient organisé ensemble.
- Déjà là-bas, répondit-il mystérieusement, avant de lui tendre la main galamment.
- Là-bas, où ? demanda-t-elle les sourcils toujours froncés en s'avançant avec méfiance vers lui.
- Tu verras bien, Weaslette, renchérit-il avec un sourire en coin.
Elle inspira un grand coup, avant de hocher la tête d'un air résigné. Il fallait qu'elle se détende et qu'elle lui fasse confiance. Elle allait passer une bonne soirée. Pas de stress, plus d'angoisses. Profiter.
Elle attrapa sa main tendue et il lui fit un petit clin d'œil, avant de les mener jusqu'à la cheminée. Il attrapa une poignée de poudre de cheminette, passa un bras autour des hanches de son amie et donna distinctement le nom de leur destination : Résidence Jedburgh.
Ginny eut le temps de reconnaître le nom de la résidence avant d'être secouée dans tous les sens par le voyage par cheminée. Lorsqu'elle remit les pieds sur terre, Drago la tenait toujours par la taille et ils se trouvaient dans le noir complet.
Soudainement, alors que la rouquine allait interroger Drago sur leur présence dans cette maison, les lumières s'allumèrent, dévoilant une petite foule de personnes, qui l'acclamèrent. Devant eux se tenaient Hermione Granger, Pansy Parkinson, Susan Bones, Angelina Johnson, Luna Lovegood, Padma et Parvati Patil, Katie Bell, Eloïse Migden, Demelza Robins, Alicia Spinnet, Lisa Turpin, Hannah Abbot, Fleur Delacour, ainsi que quelques amies de la rouquine, avec qui elle avait fait sa scolarité les années précédentes. Tout ce beau petit monde était réuni pour elle. Pour elle.
Les larmes lui montèrent aux yeux sans qu'elle ne puisse y faire quoi que ce soit, alors que Drago l'amenait en dehors de la cheminée, une main posée dans le bas de son dos. En voyant l'émotion de son amie, Hermione s'avança vers elle pour la prendre dans ses bras, croisant le regard amusé de Drago. Il semblait fier de ce qu'ils avaient préparé.
Tout le petit monde qui les entourait souriait tendrement en voyant la rouquine si émue. Certaines ne l'avaient pas vue depuis un bon moment, mais n'en étaient que plus heureuses, sachant qu'elles profiteraient de ce moment au maximum. Peu d'entre elles seraient au mariage le lendemain, n'ayant pas toutes la possibilité de se libérer, mais toutes avaient répondu présentes pour la soirée.
S'en suivit alors un concert de salutations entre les anciennes camarades, ainsi que des remerciements chaleureux de la part de la rouquine. Drago et Hermione regardèrent tout cela d'un œil ravi - et fier pour le blond - alors que Pansy les rejoignait. Cette dernière avait beaucoup aidé Hermione à s'occuper des préparatifs de leur petite soirée.
Quelques tables avaient été mises en place dans le grand salon de la résidence. On y trouvait un buffet et des boissons en tous genres, principalement des boissons sans alcool pour que Ginny puisse en profiter au maximum.
La résidence n'était pas très grande - elle ne comportait que deux chambres - mais parmi tous les manoirs dont avaient hérité les Potter, c'était celui dont le séjour était le plus approprié pour la soirée. Hermione avait donc jeté son dévolu sur la résidence de Jedburgh, après concertation avec Drago.
C'était le blond qui s'était principalement chargé du reste. Il n'en avait que très peu informé Hermione, restant mystérieux sur ce qu'il avait prévu. La seule chose dont il lui avait parlé était la liste d'invités, puisque c'est elle qui s'était occupée de contacter la plupart des amies de Ginny. Elle avait été étonnée d'apprendre qu'il serait le seul homme, mais Drago lui avait répondu que la plupart - si ce n'est tous - étaient à la soirée d'Harry, ou bien faisaient partie de ses ex-petits-amis, ce qui n'était pas très approprié.
Il avait été très mystérieux et lui avait paru très fier de lui - du moins plus qu'habituellement - ce qui avait plutôt inquiété la jeune femme qu'autre chose.
- Si une de ces pestes me regarde encore de travers, je vous assure que je leur jette un Doloris pour leur prouver que je suis capable de ce qu'elles s'imaginent, grogna soudainement Pansy, les dents serrées.
Drago et Hermione se retournèrent d'un même mouvement vers la brune - debout derrière eux - et la découvrirent particulièrement agacée et crispée, un verre dans la main, qu'elle vida cul sec. Hermione se tourna vers les filles que Pansy fixait et repéra les jumelles Patil et Katie Bell, qui parlaient dans un coin.
- Ne te préoccupe pas d'elles, soupira la Gryffondor en se désintéressant d'elles. Elles ont toujours été particulièrement pestes, et même si elles savent que nous sommes amis, elles ne doivent pas comprendre que Drago et toi soyez là.
- C'est pourtant toi qui as tout organisé, non ? s'étonna Pansy en se tournant vers le blond.
- En effet, mais Granger s'est chargée de toutes les contacter et visiblement, elle a eu raison de le faire. J'imagine que je n'aurai pas reçu le même accueil, grogna-t-il froidement.
- Laissons-les jacasser à notre propos dans leur coin, fit Hermione en passant son bras sous celui de Drago, pour se rapprocher de lui et calmer sa colère froide. Elles ne méritent pas notre attention.
- Moi qui pensais que nous voir tous ensemble à Poudlard suffirait, soupira Pansy, qui semblait plus impactée par la situation qu'elle ne le voulait, ce qu'Hermione ne manqua pas.
- Visiblement, elles sont fortes au laisser paraître, fit sarcastiquement Drago. Elles auraient dû être à Serpentard !
- Reconnaîtrais-tu que les Serpentards sont parfois de vraies pestes ? sourit malicieusement Hermione en regardant son petit-ami.
- Oh, il n'a pas besoin de le reconnaître, nous l'assumons complètement, Granger ! s'exclama Pansy en riant, faisant pouffer les deux autres.
Ce n'est qu'une heure plus tard que les choses sérieuses purent enfin commencer. Ginny avait pu faire le tour de toutes ses amies - et invitées - et discuter longuement avec celles qu'elle n'avait pas vues depuis un bon moment.
Une partie de l'assemblée en avait profité pour transformer ce petit rendez-vous en une baby-shower improvisée, félicitant la future maman à l'aide d'une multitude de câlins et de mots d'encouragement. Autant dire que cela avait rendu la rouquine encore plus anxieuse, mais elle se passa de commentaires, se contentant de les remercier chaleureusement.
Le buffet en ravit plus d'un et Drago fut très fier de voir tout ce petit monde s'égayer dans le séjour, dans un concert de discussions en tous genres. Fleur et Angelina n'avaient pas tardé à rejoindre les deux Serpentard et Hermione, faisant poliment connaissance avec eux. Visiblement, elles faisaient partie des seules qui n'étaient pas venues avec des préjugés plein la tête, d'autant que leurs petit-ami et époux respectifs leur avaient déjà parlé de Drago et Hermione, voire de Pansy, au Noël précédent.
L'ambiance était festive et ce n'est qu'après une heure passée tous ensemble que la sonnette de la résidence retentit dans le séjour, arrêtant brusquement les discussions. Ginny se tourna vers Drago et Hermione les sourcils froncés. En voyant le sourire narquois du blond et l'air confus de sa future belle-sœur, elle se douta que les choses qui allaient suivre ne lui feraient pas particulièrement plaisir.
- Tu devrais aller ouvrir, Weaslette, lança narquoisement Drago à travers la pièce, récoltant un regard noir de la part de la rouquine.
- Qui est-ce, Malefoy ? demanda-t-elle d'un ton inquiet.
- Va ouvrir, répondit-il simplement, en posant ses coudes sur le dossier du siège d'Hermione, un sourire aux lèvres.
Il ne reçut qu'un autre regard noir en réponse. Quelques chuchotements retentissaient dans le séjour, toutes les invitées étaient curieuses de savoir ce qui se tramait. Ginny s'avança finalement vers la porte, sous les regards de toute l'assemblée et ouvrit timidement la porte, passant simplement la tête dans l'ouverture. La seule chose que virent les autres furent la mâchoire de la rouquine s'ouvrir en grand et sa main qui retomba de la poignée.
Ses yeux s'étaient écarquillés en découvrant une petite dizaine d'hommes se tenir face à elle. Cependant, ce n'était pas n'importe qui. Il s'agissait tout simplement - entre autres - de sept de ses joueurs préférés de Quidditch : les joueurs de l'équipe nationale d'Angleterre, au complet ! Elle resta sans voix. Elle n'en croyait pas ses yeux. Chacun était vêtu de son ensemble de Quidditch, il ne manquait que leurs balais. Ginny fut encore plus surprise de constater que l'équipe était présente dans sa version la plus récente : même Olivier Dubois - recruté il y a peu - était là.
- Miss Ginny Weasley ? demanda le capitaine, Henry Jennings.
Ginny resta bouche bée. Elle n'en croyait pas ses yeux et n'arrivait pas à émettre le moindre son. Ce fut la voix de Katie Bell qui la ramena à la réalité.
- Ginny ? Qui est-ce ?
La rouquine cligna plusieurs fois des yeux, avant de plonger son regard dans celui de son interlocuteur.
- C'est bien moi, répondit-elle d'une voix intimidée, chose rare pour la rouquine.
- Félicitations pour votre mariage imminent, Miss, commença par dire le jeune homme qui lui faisait face. Pouvons-nous entrer ? Pas que votre perron ne soit pas agréable, mais il commence à faire froid et je suis certain que mon ami derrière risque d'attraper froid, continua-t-il d'un air amusé avant de pointer du doigt un autre jeune homme qui, à la grande horreur de Ginny, était torse nu.
Elle tourna vivement la tête vers Drago, la mâchoire lui tombant jusqu'aux talons. Elle n'en revenait pas, il n'avait pas fait… ça !
- Elle me semble particulièrement choquée. Malefoy, qu'as-tu fait ? gronda Hermione à voix basse, sans quitter sa meilleure amie.
- Déstresse, Granger, laisse-moi gérer, fit-il avec un sourire narquois, avant de remonter ses manches jusqu'aux coudes et d'avancer vers la porte d'entrée.
Il entendit quelques hoquets de surprise, presque de peur, et serra la mâchoire. Il avait involontairement remonté ses manches et commençait presque à le regretter. Mais il garda la tête haute et alla se tenir à la droite de Ginny, posant un bras autour de ses épaules au passage.
- Messieurs, bonsoir, les salua-t-il sans prêter attention à l'immobilité de la rouquine. Entrez donc, il serait malpoli de vous faire attendre ! s'exclama-t-il ensuite. Il se décala, en ouvrant la porte et en emportant Ginny avec lui, pour les laisser passer.
Les huit sorciers ne se firent pas prier et entrèrent dans la demeure, faisant instantanément hoqueter les invitées, qui ne s'étaient clairement pas attendues à cela. Mais Ginny ne prêtait déjà plus attention à eux et avait relevé la tête vers Drago, le regard noir.
- Je te l'avais interdit ! s'exclama-t-elle en chuchotant pour ne pas vexer le groupe qui venait d'arriver.
- Et tu pensais que j'allais t'écouter, Weaslette ? répondit-il avec un sourire moqueur, avant de lui ébouriffer les cheveux et de se tourner vers le séjour. Merci pour votre présence ce soir, gentlemen ! Comme vous le savez, nous avons un programme chargé, mais je pense qu'un encas et de quoi boire un coup pourrait être un bon départ, annonça-t-il le bras grand ouvert, tel un maître de cérémonie. Festoyons en l'honneur de notre très chère future mariée et amie, Miss Ginevra Weasley, continua-t-il en attrapant un verre de champagne qu'il leva.
L'assemblée suivit son mouvement, sous le regard toujours aussi noir de Ginny. Hermione, bien que très amusée par l'idée du blond, était sans voix. Les joues rouges de Ginny allaient rester gravées dans sa mémoire.
Les invitées étaient déjà mêlées aux joueurs, discutant joyeusement de mille et une choses, lorsque Ginny rejoignit ses amis, quittant enfin l'entrée. Drago, qui s'était approché d'Hermione et de Pansy, lui envoya un sourire fier, la faisant jurer à voix basse, avant qu'elle ne se jette sur l'un des bols de chips.
Drago avait entre-temps lancé de la musique d'un coup de baguette. Hermione lui lança un coup d'œil curieux. Il n'en tint pas compte pour le plaisir de l'embêter. Visiblement, elle n'apprendrait pas ce foutu sort ce soir-là.
Au bout d'un certain temps, Ginny avait fini par se détendre et commençait à aller discuter avec ses amies et certains des joueurs que Drago avait conviés. Au départ, elle n'avait pas été particulièrement à l'aise. Cependant, elle s'était vite rendu compte que l'occasion de discuter avec des joueurs qu'elle avait toujours admirés ne se présenterait qu'une fois. Il ne fallait pas rater cela. De plus, son ambition de devenir elle-même joueuse ne l'avait clairement pas quittée et s'instruire à ce propos grâce aux joueurs les plus talentueux et célèbres de leur génération, était tout de même quelque chose d'exceptionnel. Elle remercierait Drago plus tard.
Ainsi passa-t-elle une première heure au milieu de discussions variées, bien qu'elle se doutait que Drago n'avait pas invité ces jeunes hommes uniquement pour faire la conversation. L'appréhension de la suite du programme ne la quittait pas.
- Est-ce que tu comptes me dire ce que tu as prévu ? demanda Hermione au blond, alors qu'ils étaient tous les deux debout près du buffet, un verre à la main.
- Bien sûr que non, Granger, la surprise n'en sera que plus grande, dit-il avec un sourire malin. Mais je te rassure, ce n'est pas quelque chose de trop extravagant ou embêtant. Bien que j'aurai adoré faire dans le grandiose pour Weaslette, Madame est enceinte jusqu'au cou, je ne veux prendre aucun risque, avoua-t-il ensuite à voix basse pour la rassurer.
- Je suis déçue, Drago, intervint Pansy, qui les accompagnait. Moi qui pensais qu'il y aurait une dizaine de stripteaseurs, des feux d'artifice, des-
- Pansy, le jour où tu te trimballeras un gosse dans le ventre, nous en reparlerons, tu veux bien ? fit sarcastiquement Drago, en fusillant sa meilleure amie du regard.
Hermione eut un sourire amusé en voyant Parkinson grimacer de dégoût. Elle était attendrie de voir à quel point Drago était prévoyant vis-à-vis de la grossesse de Ginny. Elle n'aurait jamais pensé qu'il puisse autant s'investir pour la rouquine. Elle aurait été étonnée qu'il se contente d'une simple fête entre amis, mais était heureuse de voir qu'il n'avait pas sorti un trop grand jeu. Il lui avait confié s'être promis de se rattraper pour les prochains enterrements qu'il organiserait, puisqu'apparemment cela lui plaisait beaucoup.
Pansy s'éloigna vers le bar pour aller se resservir en champagne, rejoignant Luna Lovegood et Angelina Jonhson, probablement pour ne pas être seule. Hermione imaginait mal la brune faire volontairement un pas vers les deux jeunes femmes.
- Tu es très attentionné envers Ginny, fit remarquer Hermione en se tournant à nouveau vers Drago, un léger sourire aux lèvres.
Il haussa les épaules.
- Je trouve cela normal, même si je me suis imposé comme témoin, je compte lui faire passer un bon-
- Monsieur Malefoy ? fit une voix grave à leur droite, les interrompant soudainement.
L'intrusion agaça quelque peu Hermione, qui n'avait pas abandonné l'idée d'avoir des réponses. Ils tournèrent la tête d'un même mouvement, pour faire face à l'homme torse-nu qui avait accompagné l'équipe de Quidditch. Le jeune homme paraissait avoir une vingtaine d'années, il était blond aux yeux verts et le teint plutôt hâlé. Il les détaillait d'un regard perçant, qui mit Hermione plutôt mal à l'aise. Elle en rougit même, assez gênée de le voir si dénudé. En plus de cela, elle le voyait très clairement déshabiller Drago des yeux, ce qui ne fit qu'accentuer son agacement.
- Oui ?
- Je me demandais pour quand vous aviez prévu ma petite…Intervention ? demanda-t-il en appuyant les sous-entendus sur son dernier mot, le regard pétillant de luxure.
Hermione était réellement dérangée par la façon dont il s'adressait à Drago. Elle trouvait cela particulièrement déplacé, d'autant plus qu'il commençait à se rapprocher physiquement d'eux, tout en parlant. Il avait plaqué un sourire charmeur sur ses lèvres et ne cessait de reluquer Drago.
- D'ici une quinzaine de minutes, répondit Drago après avoir jeté un coup d'œil à la montre qu'Hermione lui avait offerte à Noël.
Cette dernière profita de l'occasion donnée par Drago pour intervenir. Elle prit la parole une demi-seconde avant le jeune homme qui leur faisait face, le coupant - elle l'imaginait - dans une proposition qui lui aurait fortement déplu.
- Je vais pouvoir t'accaparer pendant ce temps-là, alors, mon cœur, fit-elle d'une voix doucereuse, qui ne lui ressemblait pas du tout.
Elle avait attrapé niaisement la main de Drago en disant cela et s'était penchée vers lui pour l'embrasser sur la joue. Le blond faillit s'étouffer en l'entendant utiliser ce surnom des plus ridicules, mais elle lui écrasa pratiquement la main pour l'empêcher d'intervenir et se tourna vers le jeune homme, dont le visage s'était décomposé. Visiblement, il n'avait pas compris qui était Hermione.
- Navrée de vous le retirer pendant quelque temps, Monsieur…
- Weiss.
- Monsieur Weiss, reprit-elle avec un sourire des plus faux. Mais vous comprendrez qu'il faut que je parle à mon petit-ami en privé.
- Je comprends tout à fait, Mademoiselle, d'ailleurs pardonnez-moi, mais je vais aussi me retirer quelques minutes pour me préparer, fit-il avec une gêne évidente, en se raclant la gorge.
Il n'en fallut pas plus au jeune homme pour s'esquiver et s'échapper vers une autre pièce, probablement des toilettes. Hermione n'attendit pas plus longtemps non plus et tira un Drago silencieux par la main, les menant jusqu'à l'étage en moins de temps qu'il fallait pour le dire.
Elle les enferma dans la grande salle de bains de l'étage et s'apprêtait à dire quelque chose, mais Drago la devança.
- "Mon cœur" ? pouffa-t-il sans pouvoir s'en empêcher. Tu aurais pu choisir autre chose, Granger, j'ai failli exploser de rire, s'exclama-t-il ensuite en s'appuyant contre le lavabo, les bras croisés sur son torse.
Hermione rougit immédiatement et se mordit la lèvre en riant elle aussi, gênée par le constat du blond.
- J'ai choisi le premier qui m'est venu, avoua-t-elle en jouant avec ses doigts.
- Tu sais que tu n'avais pas besoin de tout ça pour lui faire comprendre que je n'étais pas disponible ? s'amusa-t-il.
- C'était si évident que ça ?
- M'appeler "mon cœur" et m'embrasser au coin des lèvres en public ? Oui, Granger, il était évident que tu voulais marquer ton territoire.
- Ne dis pas ça comme ça, tu me fais passer pour une jalouse maladive, marmonna-t-elle en levant les yeux au ciel.
- Je ne pense pas que tu en sois une, Granger, si ça peut te rassurer, rit-il en se passant une main dans les cheveux. Mais je ne vais pas me plaindre que tu revendiques haut et fort que je suis à toi, cependant.
- Parce que tu crois l'être, Malefoy ? releva-t-elle en levant les yeux vers lui, un sourire amusé aux lèvres.
- Et c'est réciproque, affirma-t-il fièrement.
- Ah oui ? Tu penses que je t'appartiens ?
- Je ne dirais pas les choses de cette façon, non, continua-t-il en secouant doucement la tête, sans perdre son sourire. Je dirai plutôt que je suis le seul à avoir la chance de bénéficier de vous, Miss Granger, susurra-t-il en s'approchant d'elle d'un air prédateur.
Elle recula en riant, alors qu'il marchait vers elle, le regard narquois.
- Je ne suis donc qu'un bénéfice, qu'une marchandise ? le taquina-t-elle une nouvelle fois, alors que son dos s'échouait contre la porte.
- La marchandise, c'est l'idiot qui a pensé pouvoir me draguer tout à l'heure, répondit Drago en posant ses mains de chaque côté de la tête d'Hermione.
- Il aurait réussi si je n'avais pas existé ? s'enquit-elle en levant le menton pour le regarder dans les yeux.
- Beaucoup trop blond à mon goût.
Le rire d'Hermione disparut sous les lèvres de Drago.
Ce n'est qu'une dizaine de minutes plus tard que quelques coups vifs retentirent à la porte de la salle de bain. Drago, qui était dos à celle-ci, plaqua immédiatement sa main sur la bouche d'Hermione, qui était suspendue contre lui, les jambes nues autour de ses hanches.
- Drago ? Granger ? fit la voix de Pansy.
Hermione lança un regard apeuré au blond, rougissant à vue d'œil. Elle était encore empalée sur lui, mais avait cessé tout mouvement. Le cerveau de Drago tournait à toute vitesse, cherchant une solution pour ne pas mettre Hermione dans l'embarras. De son côté, il se contrefichait d'être surpris en pleine action, mais il savait que ce n'était clairement pas le cas de la jeune femme, aussi, il voulait lui éviter cela à tout prix.
- Je sais déjà ce que vous faites, inutile de vous cacher et de jouer aux fantômes ! reprit la voix de Pansy. Vu les bruits qui s'échappaient de cette foutue salle de bains, tout le monde aurait compris. Enfin bon, je suis simplement venue vous prévenir que les invités commencent à s'impatienter en bas. Alors, bougez-vous les fesses. Dans les deux sens du terme !
On entendit ensuite les pas de la brune s'éloigner vers les escaliers.
Hermione était rouge de honte et Drago - bien que peu gêné par la situation - fut très agacé par le comportement de sa meilleure amie. Il lui aurait fallu deux minutes de plus et Pansy n'aurait rien eu à se mettre sous la dent !
Il ne leur fallut que quelques minutes pour tout remettre en ordre dans leur apparence. Drago tenta de rassurer Hermione sur le fait qu'il n'y avait rien de grave à ce qu'il venait de leur arriver, mais cela ne sembla pas la détendre et elle quitta la salle de bains plus honteuse que jamais. Elle n'avait pas l'air fâchée qu'il essaye de dédramatiser la situation, mais plutôt penaude, probablement parce qu'elle n'arrivait pas à s'enlever de la tête qu'ils donnaient une mauvaise image d'eux-mêmes.
Drago la suivit quelques instants plus tard, il avait attendu quelques minutes que son excitation redescende complètement et qu'il ne paraisse plus à la limite de la jouissance. Merlin ce que Pansy l'agaçait !
Il remarqua d'ailleurs immédiatement que Hermione s'était réfugiée avec Ginny et les sœurs Patil, à l'opposé de Pansy qui croisa directement le regard de son meilleur ami. Ce dernier la fusilla immédiatement des yeux, avant de monter sur une chaise pour annoncer à tout le monde la suite des événements.
Comme Hermione l'avait soupçonné, le fameux "Monsieur Weiss" avait été convié pour une danse des plus appropriées sur les genoux de Ginny. Pendant ce temps-là, l'équipe de Quidditch l'avait entourée, la cachant entièrement aux yeux de tous, pour sa plus grande honte.
Pour être bien consciente de ce à quoi tu renonces en te mariant à Potter, Weaslette ! avait lancé Drago après le départ des huit jeunes hommes, en fin de soirée.
Certaines des amies de la rouquine étaient d'ailleurs reparties avec quelques-uns d'entre eux, amusant clairement Pansy et Drago. Ce fut aux alentours de deux heures du matin qu'Hermione décida que la fête avait assez duré. Elle convia donc l'entièreté des invitées à rapidement quitter la maison, après des "au revoir" chaleureux et des félicitations de dernières minutes.
Il ne resta donc que Pansy, Drago, Ginny et Hermione qui se partagèrent les couchages de la maison. Pansy transforma - après de longues négociations pour avoir une chambre - le canapé du séjour en un lit deux places très confortable. Les trois autres se répartirient dans les deux chambres de la résidence.
Hermione passa une bonne demi-heure au chevet de Ginny, décidée à calmer les angoisses de sa future belle-sœur. Malgré sa présence, Ginny s'endormit avec une boule au ventre. Hermione rejoignit ensuite la chambre qu'elle partageait avec Drago et ne mit que quelques minutes à s'endormir, épuisée par la soirée qu'ils venaient de passer. Le lendemain serait un grand jour pour toutes et tous et elle voulait gratter le plus de minutes de sommeil possible. Elle n'envisageait pas de paraître éreintée pour le mariage de son frère ! Bien qu'elle sache que les garçons ne seraient pas aussi raisonnables de leur côté…
La grande plaine est blanche, immobile et sans voix.
Pas un bruit, pas un son ; toute vie est éteinte.
Mais on entend parfois, comme une morne plainte,
Quelque chien sans abri qui hurle au coin d'un bois.
Plus de chansons dans l'air, sous nos pieds plus de chaumes.
L'hiver s'est abattu sur toute floraison ;
Des arbres dépouillés dressent à l'horizon
Leurs squelettes blanchis ainsi que des fantômes.
La lune est large et pâle et semble se hâter.
On dirait qu'elle a froid dans le grand ciel austère.
De son morne regard elle parcourt la terre,
Et, voyant tout désert, s'empresse à nous quitter.
Et froids tombent sur nous les rayons qu'elle darde,
Fantastiques lueurs qu'elle s'en va semant ;
Et la neige s'éclaire au loin, sinistrement,
Aux étranges reflets de la clarté blafarde.
Oh ! la terrible nuit pour les petits oiseaux !
Un vent glacé frissonne et court par les allées ;
Eux, n'ayant plus l'asile ombragé des berceaux,
Ne peuvent pas dormir sur leurs pattes gelées.
Dans les grands arbres nus que couvre le verglas
Ils sont là, tout tremblants, sans rien qui les protège ;
De leur oeil inquiet ils regardent la neige,
Attendant jusqu'au jour la nuit qui ne vient pas.
Nuit de neige - Guy de Maupassant
Et voilà ! Alors qu'en avez-vous pensé ? Est-ce que c'est ce à quoi vous vous attendiez ? Une enterrement de vie de jeune fille dont Ginny devrait se souvenir longtemps ;)
Nous nous retrouverons donc bientôt pour le tant attendu mariage de nos deux tourtereaux...
Un énorme merci à Kat pour son aide sur ce chapitre et pour sa motivation !
On se retrouve bientôt,
Writer8Hell
