BÉNÉVOLENTS - Partie II SACRIFICES


5 Shi'Oren t'Ek has-tal T'Khasi
[Académie des sciences médicales de Vulcain]

─ o ─

36910.23 (23 octobre 2269)
La Shi'Oren t'Ek has-tal T'Khasi était composée d'un vaste campus de formations universitaires et d'hôpitaux ultra-modernes. Ce ne fut pas dans l'un des locaux modernes de cette académie de médecine que McCoy était convoqué, mais au cœur symbolique de toutes les académies scientifiques de Vulcain, dans la prestigieuse Klomak t'Pelash [la forteresse de Pelash]

Jim, McCoy, Spock, Sarek et T'Pau furent téléporté·es à l'extérieur de celle-ci. Nul·le ne prêta attention à elleux lorsqu'illes apparurent sur l'esplanade prévue à cet effet. Il n'y avait aucun comité d'accueil.

Le Capitaine constata l'évidence et ronchonna avec ironie :
─ Quel admirable sens de l'hospitalité !

T'Pau perçut nettement les ondes de mécontentement qu'il émettait inconsciemment, ainsi que le malaise du médecin. Elle comprit le sens sous-jacent de ses propos. Finalement, même si ces capacités télépathiques étaient devenues encombrantes au quotidien, celle-ci pouvait s'avérer utile pour comprendre les Humains.
─ C'est en effet contraire à nos usages.

─ Ce non-accueil est conforme au ton employé dans la lettre de convocation. Fit remarquer Spock

─ Méprisant. Grommela Kirk. Logique.

McCoy se contenta de soupirer.
─ Ça commence bien...

Devant elleux, se dressait une falaise élancée vers le ciel. Le vent du désert soufflait sans discontinuer, sec, aussi brûlant que l'impitoyable fournaise du soleil. Deux magnifiques statues, immenses, encadraient un portail noir. Spock expliqua de sa voix neutre :

─ Ce lieu est très ancien. À gauche est représenté le dieu du feu, de la terre et du changement : Ti'Valka'ain, à droite le dieu de l'eau : Natara

Ce fut par une toute petite porte qu'illes pénétrèrent dans un hall immense et frais. La différence de température était saisissante.

Les deux Humains contemplèrent les parois de roches ocres rouges, interminablement hautes, qui leur donnaient l'impression d'être si petits, si insignifiants. Les raies de lumière qui jaillissait de brèches harmonieusement réparties, ressemblait à des voiles immaculés.

─ Cet endroit est à la fois grandiose et impressionnant. Murmura McCoy.

─ La hauteur de ce hall doit s'approcher des 150 mètres. Estima Kirk

─ 152.392 Précisa Spock. Cette forteresse fut construite par nos ancêtres dans cette grotte naturelle, à même le roc de la montagne Pelash, lors de la période préréforme, afin de protéger la source d'eau extrêmement pure, laquelle jaillit en son sein. Ce point d'eau n'a jamais tari et abreuve aujourd'hui encore tous les usagers de cette académie. Cet endroit a fait l'objet de nombreuses guerres d'appropriation.

─ Une source d'eau en plein milieux de ce désert de soif, on comprend leur volonté de protéger un tel trésor. Commenta McCoy. Il y fait étonnement frais.

─ Remarquez ces puits de fraîcheurs, aménagés au niveau du plafond, de façon à faire circuler l'air et à le refroidir grâce à l'inertie de la roche.

Sarek et T'Pau restaient silencieux. Illes n'interrompirent pas les explications de Spock. Les évocations des périodes sombres d'avant la réforme de Surak étaient taboues, mais ces deux Humains étaient respectueux de leur culture.

Un vulcain austère, revêtu d'une sorte de toge blanche vint à leur rencontre. Il se planta devant McCoy, et dit sans même lui présenter les salutations d'usage :
Nam-tor Mc-Coy dular ha?*

Le médecin n'avait pas songé à se munir d'un translateur universel.
─ Pardon ?

─ Va'ashiv Vuhlkansu zhit, i ruk-tor etek ! [Encore un mot en Vulcain et nous partons sur le champ]. Répliqua Kirk froidement.

Pinkau nash-Qom'i-lar dor t'etek [Ces Humains méritent notre respect]. Intervint Sarek avec une impassible sévérité.

─ Veuillez me suivre, le grand conseil vous attend. Répondit le Vulcain qui se mit en route

Sarek ne s'expliquait pas la raison d'un comportement aussi illogique: on ne parle pas en Vulcain à un Humain, et encore moins lorsque celui-ci est un invité. Il se tourna vers T'Pau.

─ Je m'attendais à un tel accueil. Murmura T'Pau.

─ Je n'accepterai pas que l'on manque de respect à mon médecin-chef! Gronda Kirk à mi-voix.
Il frémissait de rage.

─ Quelle est selon vous la raison de ce comportement? Demanda Spock

─ Les membre de cette académie avec lesquels je suis restée en contact m'ont révélé que le directeur de celle-ci est un Pelchaa. Expliqua T'Pau. Ce Vulcain a fait de grande découvertes tout au long de sa carrière, il est honoré et respecté.

─ Un pelcha ? Demanda McCoy

─ C'est un mouvement isolationniste qui prône la cessation de tous les échanges avec les autres races. Que ceux-ci soient culturels, sociaux ou scientifiques. Répondit Sarek. C'est un mouvement très minoritaire, mais quelques-uns de ses membres sont influents.

─ Un nid de xénophobes! Quelle chance. Ironisa McCoy dans un soupir.

─ Souhaites-tu que nous repartions tout de suite? Suggéra aussitôt Kirk en mode protecteur, en oubliant le "vous" dont il usait d'ordinaire lors des situations formelles ou professionnelles

─ Non Jim, j'y suis, j'y reste.

Illes traversèrent l'interminable hall, suivirent leur guide le long de couloirs troglodytes, jusqu'à une grande salle où les attendaient les membres du Grand Conseil. Celui-ci siégeaient derrière une grande table, tels les membres d'un tribunal. Pas un·e n'eut un geste ou un mot de bienvenu. Aucun siège, aucun rafraîchissement n'avait été prévu pour elleux. McCoy et ses accompagnant·es se tinrent donc debout, face à cette table.
Pour la première fois de sa vie, Sarek eut honte de son peuple. Cet "accueil" indigne bafouait les lois les plus élémentaires de l'hospitalité Vulcaine.

Leur guide alla chuchoter à l'oreille du vieux Vulcain qui semblait présider ce comité. Il prit la parole, d'une voix à la fois neutre et suintante de mépris.

─ T'Pau la Syrrannite, Sarek l'amoureux des Humains et son fils Spock l'hybride. Kirk le Capitaine passionné et McCoy qui prétend avoir découvert ce que nul guérisseur vulcain n'a pu trouver en mille générations et qui…

Illes ne s'attendaient pas à ce qu'on fête leur venue, mais quand même… Cet accueil était encore pire que ce qu'illes avaient envisagé. La moutarde monta aussitôt au nez du médecin.

─ Peut-on savoir votre nom, monsieur le juge? Le coupa McCoy avec une colère froide, avant que ses accompagnateurs n'aient le temps de réagir

Ohassu S'Lovan. [Honorable docteur/médecin S'Lovan]

Après le mépris, l'orgueil. S'Lovan se comportait de façon très peu Vulcaine, contrairement aux autres membres de ce conseil resté implacablement impassibles… mis à part de nombreux sourcils imperceptiblement levés. Pour qui savait lire les micro-expressions des Vulcains, ceux-ci exprimaient une profonde désapprobation vis à vis du comportement de leur Directeur. Mais McCoy ne les vit pas, toute son attention était concentrée sur S'Lovan

─ Puisqu'il semble évident que ma découverte ait froissé l'ego de votre altesse. Gronda McCoy avec ironie. Voici le pad qui contient toutes les informations. Je le mets sur la table, faites-en ce que bon vous semble.

─ Les Vulcains n'ont pas d'ego. Rétorqua S'Lovan sans même poser un regard sur ce pad.

Par contre, sa voisine s'en saisit aussitôt et commença à en découvrir rapidement le contenu.

─ Bien entendu, votre altesse. Répliqua McCoy d'un ton sarcastique

─ Pourquoi me nommez-vous votre altesse?

─ Vous avez fait là une découverte remarquable, Docteur McCoy. Intervint doucement la Vulcaine en cessant sa lecture le temps de poser sa question. Ne souhaitez-vous pas que celle-ci soit reconnue par vos pairs?

─ Je me contre-fiche de cette supposée reconnaissance! Répondit McCoy avec emportement. Je suis un simple médecin de famille !...

Il crut, pendant une faction de seconde, voir tiquer l'impassible Spock. Celui-ci ne l'interrompit pas.

─... mon unique but est de soigner, guérir et protéger des maladies, je ne recherche pas la célébrité. Je sais que votre Pon farr est tabou, et j'en comprends parfaitement la raison. Je n'ai pas l'intention de divulguer votre précieux secret à l'univers tout entier.

Son visage était dur, ses yeux métalliques brillaient d'un éclat tranchant. Son indignation, qu'il ne se donnait pas la peine de cacher, mettait les Vulcains de plus en plus mal à l'aise. Cette violente expression d'affect était indécente d'un point de vue Vulcain, cependant cette colère était légitime. Sarek, T'Pau et Spock n'en furent pas incommodé·es, illes avaient appris à gérer la part contagieuse de ces émotions Humaines.
À ses côtés, Kirk affichait lui aussi un profond courroux. Mais il décida de garder ses protestations pour lui et de ne pas parler à la place de son ami, et Spock approuva son choix. Bones était parfaitement capable de se défendre tout seul. Ils se rapprochèrent de lui, et se mirent à sa droite et à sa gauche afin de former un bloc autour de lui.

─ Calmez-vous. Lui intima S'Lovan avec autorité

Sarek savait d'expérience que ce genre d'ordre, donné sur ce ton, avait en général l'effet inverse sur les Humain. Ce qui fut le cas avec ce médecin hyper-émotifs :

─ JE ME CALME SI JE VEUX! Vous avez INSULTÉ mes amis ! T'Pau la Syrrannite, Sarek l'amoureux des Humains et son fils Spock l'hybride sont MILLE FOIS PLUS VULCAINS que vous tous réunis, car EUX, AU MOINS, ils s'adressent aux gens avec POLITESSE ET RESPECT! Votre Surak doit se retourner dans sa tombe! Quant au Capitaine Kirk, il est passionné s'il le veut ! Aucun de vous n'a le droit de porter un jugement sur nos comportements!

Un profond silence accueillit la protestation cinglante du médecin, malgré les expressions impavides, une forme de malaise était à présent nettement perceptible.

─ Je n'aurai jamais dû venir ici. Grommela McCoy.

Il croisa le regard neutre de Sarek… quoique… il devina son embarras à des signes subtils. Le père et le fils se ressemblaient, finalement.
Kirk se retint à nouveau de prendre la parole pour leur exprimer le fond de sa pensée, il percevait la mortification que Spock contenait à grand peine. Il ne voulut pas répandre du fiel sur la plaie. Il posa une main douce sur l'épaule de son ami.

─ Partons. Décida-t-il en Capitaine.

Illes se dirigèrent tranquillement vers la sortie.
La Vulcaine qui avait pris la parole donna le pad à son voisin et se leva.

─ Hassu McCoy, voudriez-vous nous dire ce que signifie cette expression humaine : Surak doit se retourner dans sa tombe.

Les invités s'immobilisèrent et se retournèrent.

T'Pau avait compris le sens de ces mots étrange grâce aux ondes mentales du médecin, rendues plus lisibles encore par sa colère. Elle prit la parole d'un ton parfaitement neutre :
─ Surak le sage aurait eu honte que des Vulcains se comportent de façon aussi irrespectueuse et insultante vis à vis d'un Humain venu leur apporter son aide de façon désintéressée. Votre comportement est indigne de son enseignement.

T'Pau était la Matriarche du Clan S'chn t'gai. Elle était surtout une Vulcaine respectée et reconnue pour sa force de caractère, son humilité sans affectation et sa sagesse.
La Nation Vulcaine lui était redevable : elle avait été l'une des personnes qui trouvé et ramené à Shi'Kahr, la Capitale de Vulcain, le Kir'Shara contenant les écrits originaux de Surak. Elle les avait lus et avait transmis ses enseignements.
Elle était réputée pour suivre scrupuleusement la Tu-Surak [voie de Surak] dans sa forme la plus pure. Jamais elle n'avait cherché à se mettre en avant. Elle avait toujours assumé les responsabilités qui lui avait été confiées avec sagacité. Son jugement était par conséquent lourd de sens.
Malgré leur impassibilité, nombreuxses furent les membres de l'assemblée qui baissèrent les yeux le temps de maîtriser leur sentiment d'embarras : illes n'auraient jamais dû laisser S'Lovan présider ce Conseil et prendre la parole.

─ Je suis T'Laan. Veuillez accepter les excuses du haut conseil de médecine, Ohassu McCoy.

─ Mais… ? Rétorqua S'Lovan

─ T'Pau dit la vérité : les intentions du Ohassu McCoy sont de toute évidence bienveillantes. Intervint un autre Vulcain. Il n'était pas nécessaire de l'insulter lui et ses amis.

─ Cette découverte, si elle s'avère vraie, va libérer nos concitoyens des risques encourus lors du Pon Farr. Renchérit son voisin

─ C'est une tradition ancestrale ! Protesta S'Lovan. Seul l'accomplissement du Kolinahr donne le droit de s'affranchir de cette obligation, nul ne doit artificiellement s'y refuser!

─ Non, S'Lovan, c'est surtout une période où la vie de celui qui en est atteint et celles des personnes de son entourage sont mises en danger, surtout lors d'un long voyage loin de Vulcain. Il serait illogique de rejeter un moyen de nous libérer de cette entrave

─ Je vous propose que nous nous installions dans une salle plus adaptée, où vous pourrez nous expliquer votre découverte. Suggéra T'Laan.

─ En tant que président de cette assemblée, je ne puis permettre cela! Dit S'Lovan

─ Votons. Proposa simplement T'Laan. Que celles et ceux qui approuvent ma proposition lèvent la main.

S'Lovan fut le seul à ne pas le faire. T'Laan se tourna vers lui :
Wuh'wak nuh'mau nuh'irak vesht-dvun-tor, S'Lovan. [Vous êtes allé trop loin une fois de trop, S'Lovan]. Messau etek bolaya korsau tsatik k'kho'stri. Hi ta ri tan-tor yeht viltah si-panu . [Nous approuvons la nécessité de protéger les secrets de notre race. Mais cela ne nous donne pas le droit d'insulter des hors-mondes]

Bolaya'es yehtfam-tor nash-qom'i [cet humain ment forcément !] Nam-tor nash-veh Yel-Halitra t'svik na'kobatau etek! [C'est une machination de Starfleet pour nous affaiblir !]

Vesht-gla-tor nash-veh nash-qom'i k'katra. Nam-tor ish-veh sok'i vah'Palash t'masu-shu-pal [J'ai vu le katra de cet Humain, il est pur comme la source de Pelash] . Intervint T'Pau. Ri nash-veh yeht'es sv'i sa-veh sv'i t'hai'lu. [Il n'y a nulle dissimulation en lui ou en ses amis.]

─ Bon, nous allons vous laisser discuter entre vous. Intervint McCoy.

─ Nous en avons fini, Ohassu. Répondit T'Laan. Veuillez nous suivre, vous et vos honorables amis.

Indécis, McCoy échangea un regard avec Kirk et Spock

─ Nous ferons ce que vous déciderez. Dit Kirk.

─ Le choix vous appartient. Confirma Sarek.
Après le comportement inadmissible de S'Lovan, il aurait été déplacé d'insister.

─ D'accord, j'accepte votre main tendue. Concéda McCoy.

La petite salle était en effet plus confortable. Cette fois-ci, on leur proposa des sièges, de l'eau fraîche, du thé et du café

─ Voudriez-vous nous expliquer comment vous avez découvert ce remède ? Demanda T'Laan

─ Je cherche un moyen d'atténuer les symptôme de cela depuis que… hum… depuis un moment

Chacun·e comprit ce qu'il ne voulut pas dire, pour ne pas incommoder Spock. Nombreuxses étaient celleux qui avaient été informé·es de son Pon farr, et surtout du comportement indigne de la fiancée. (Si le Commandant Spock avait tué son capitaine lors de ce Kal-i-fee, les conséquences auraient été désastreuse pour la nation Vulcaine. L'intervention judicieuse de ce médecin avait évité cette catastrophe, tout en respectant les Usages) L'assemblée approuva la délicatesse de Hassu McCoy.

─ J'ai d'abord trouvé une molécule qui supprime toute forme de pensée ou d'affect, mais cette psychanesthia est surtout un somnifère.

─ Le Docteur McCoy m'en a proposé une petite dose. Intervint T'Pau. Vous savez combien mes dons télépathiques sont importants, ce qui occasionne un inconfort croissant lorsque je côtoie d'autres races qui ne contrôlent pas leurs pensées. Ce sommeil ataraxique m'a permis de reprendre des forces. Je pense que cette psychanesthia pourrait être utilisée pour aider les nôtres atteints du syndrome de Bendii*.

─ Je vous transmettrai la formule de cette molécule si vous le souhaitez. Lors de notre mission sur les planètes Elládha et T'Khasi…

─ La planète T'Khasi?

T'Khasi était le vrai nom de la planète Vulcain. Lors de leur premier contact, les Humains avaient été incapable prononcer le nom de leur peuple "Whl'q'n". Ils l'avait transformé en "Voolcanu", puis "Vulcanien", puis "Vulcain". Par extension leur planète avait d'abord été renommée "Voolcan", puis "Vulcain". Les Whl'q'n avaient fini par s'approprier ce nom.

─ Ce sont deux planètes jumelles, qui ont été créées par un couple d'êtres immatériels, des Lh'mh'thl, se faisant nommer Athênâ et Ny'one. Précisa Spock

Toustes savaient que Ny'One était une ancienne divinité Vulcaine, le dieu masculin de la fertilité. Les légendes racontaient qu'il avait créé le Kash-naf qui unit les T'hylara, dans l'espoir de lier lui-aussi son Katra à celui de son âme-sœur. Nul·le n'avait jamais pu démontrer son existence, ou sa non-existence...

─ Le Dieu Ny'One existe donc ? Demanda T'Laan

─ Les dieux n'existent pas. Intervint Kirk. Nous avons été en contact avec un Lh'mh'thl qui se faisait appeler Ny'One.

─ Sur Elláhda, les autochtones ont remis au Capitaine Kirk et au Commandant Spock un cristal dotée de pouvoirs… hum, de propriétés stupéfiantes, nommé cristal de vie

Il se tourna vers Spock, qui compléta ses propos comme il l'aurait fait avec Kirk, McCoy trouva cela très agréable :
─ Le contact physique avec ce cristal permet de se trouver sur deux plans dimensionnels de façon simultanée : le nôtre et celui de ces Lh'mh'thl.

─ À la condition de ne pas en mourir. Bref. Une Autochtone nommée Kîrkê leur a demandé d'emmener ce cristal afin de la donner à ces Lh'mh'thl. L'une d'elle est venue à nous à bord d'un vaisseau fait de matière et d'anti-matière. Nammu, c'est son nom, a invité le Capitaine et le commandant à monter à bord, afin d'activer le pouvoir du cristal. Il m'a été proposé de les accompagner, mais j'ai refusé. Nammu a paru surprise. La nuit qui suivit, je me suis réveillé à bord, dans une bibliothèque immense contenant une infinité de livres de médecine…

─ Quelle était selon vous les motivations de l'Elémentale Nammu ?

─ Je pense qu'elle a voulu nous remercier de lui avoir apporté le cristal de vie, à moins que ce soit Ny'One et Athênâ pour nous remercier de notre aide... dans un cas comme dans l'autre, j'ai pu étudier de nombreux ouvrages qui concernaient l'anatomie des Vulcains, et la solution m'a sauté aux yeux.

─ Quelle est-elle ?

─ J'avais songé au départ à créer une molécule inhibant la survenue du… de ça. Mais cela aurait obligé chaque homme à la prendre toute sa vie de façon continue. Puis j'ai pensé à un anesthésiant psychique, mais les tests en laboratoire ont mis en lumière ses effets somnifères.

─ La psychanesthia. Comprit T'Laan

─ Oui. À bord de ce vaisseau, j'ai pu étudier l'anatomie de votre cerveau dans ses moindres détails. J'y ai trouvé un minuscule ganglion, d'apparence parfaitement anodine. J'ai été interpelé par le fait que ses neurones comportent essentiellement des axones*, et que tous sans exception sont recouverts d'une gaine de myéline. Ces axones relient chacune des cellules de ce ganglion aux neurones de votre système limbique, votre système neuro-végétatif, et en particulier avec ceux de l'aire tegmentale ventrale, et de façon indirecte avec quasiment toutes les autres zones corticales. Je me suis demandé pourquoi ces neurones qui ne semblent n'avoir quasi aucune activité avait autant d'axones. J'ai approfondi mes recherches. J'ai compris que ce ganglion est doté d'un système d'horloge interne, qui s'active tous les sept ans, et sur-stimule toutes les aires avec lesquelles il est relié, sapant lentement mais surement tous les systèmes de contrôle mental et émotionnel.

T'Laan avait relié le pad à un écran. McCoy le prit et pianota:
─ Ceci est un cerveau Vulcain. Cette glande se trouve ici, c'est ce petit noyau de quelques cellules.

Toustes les médecin-chercheur présent·es connaissaient l'anatomie du cerveau Vulcain par cœur. Mais jamais aucun·e n'avait prêté attention à cet insignifiant petit amas de neurones qui n'avait aucun rôle apparent dans le cerveau.

─ Voici une simulation de son action.

Toustes purent voir l'effet de cette glande qui activait par vagues de plus en plus rapprochées les systèmes limbiques et l'aire tegmentale ventrale, lesquels déversèrent à leur tour une quantité croissante de neurotransmetteurs … aucun système du cerveau n'était épargné, cela ressemblait à des crises d'épilepsie

─ J'ai trouvé un duo de molécule permettant d'interrompre ce cercle vicieux. Tout d'abord un dérivé de la psychanesthia qui anesthésie pensées et émotions, puis une seconde, à la composition similaire à celles de diverses hormones, laquelle interrompt le fonctionnement de ce ganglion de neurones. Il le... comment dire... le remet à zéro en lui faisant croire que ce qui devait arrivé est arrivé. Le dosage à utiliser varie en fonction de l'avancée du… de ça.

Il y eut un grand silence.

─ C'est donc cette weltra t'McCoy [glande de McCoy] qui est responsable de la survenue du Pon farr. Conclut T'Laan. Nous avons dans nos locaux un mâle dont l'état a été diagnostiqué trop tardivement pour que l'on puisse permettre un accouplement. Nous devrions tester votre duo de molécule sur lui. Il ne lui reste approximativement que 1.23 heures à vivre.

McCoy n'aimait pas avoir recours à des cobayes, mais cet homme allait mourir de toute façon. Il se fit téléporter la mallette contenant son médicament.

Il était impossible d'approcher de cet homme, retourné à l'état d'animal sauvage. Un Vulcain utilisa une ancestrale sarbacane pour tirer un hypospray. Le dément s'effondra sur le sol. En quelques secondes, il s'était endormi. Il fut rhabillé et sanglé sur un lit médical. L'analyse de son cerveau montra l'arrêt total de toute fonction cognitive ou émotionnelle, malgré la sur-stimulation du ganglion, nettement visible maintenant qu'on savait où regarder. McCoy procéda à la seconde injection : le ganglion cessa aussitôt de fonctionner et se mit au repos. Le sommeil allait permettre d'éliminer toutes les surcharges hormonales. Il était sauvé !

McCoy ne put se retenir de sourire en une silencieuse démonstration de joie pure qui n'indisposa pas les médecins Vulcains. Il croisa le regard de Spock, parfaitement impassible. Pendant une fraction de seconde, il put y lire sans nul doute possible de l'approbation et de la fierté. Kirk passa son bras autour de son épaule. Lui non plus ne prononça pas un mot.

─ Allez-vous persister à prétendre que vous n'êtes qu'un simple médecin de famille? Dit Spock

─ C'est sans importance. Rétorqua le médecin de famille. Le but de la médecine est avant tout de sauver des vies. Rien d'autre n'a d'importance!

Et rien n'avait plus de prix que la fierté de ses amis

McCoy fut nommé membre d'honneur de la Shi'Oren t'Ek has-tal T'Khasi, son traitement fut nommé McCoy-ta'bek. Il allait être enseigné à tous les guérisseurs Vulcains.

De retour à bord du vaisseau, seul dans sa cabine, McCoy jubilait encore. Non pas des honneurs reçus. Mais de tous ces Vulcains qui allaient être libérés de leur Pon farr, ou sauvés grâce à sa découverte.

Il se demanda s'il allait réussir à s'endormir.
Comme tous les soirs depuis leurs aventures sur T'Khasi, il se sentit entouré d'une présence mentale aimante. Il se laissa bercer par elle et s'endormit comme un enfant.

.

L'Enterprise resta en orbite autour de Vulcain pendant la période nocturne : McCoy voulait s'assurer que le patient zéro allait bien. Comprenant le professionnalisme de son ami, Kirk avait accédé à sa requête.

Au matin, l'Académie de médecine accepta de lui donner des renseignements au sujet de ce Vulcain, avec l'autorisation de l'intéressé.
Le Pon farr avait saisi Selik de plein fouet, alors qu'il venait de commencer son Kolinahr. Selik était veuf. Son épouse et lui avaient été T'hylara depuis l'enfance. La rupture de son Telan'telsu [lien des époux] avait nécessité l'aide d'un guérisseur. Il ne voulait pas se lier avec une autre femme. Il avait lutté de toutes ses forces, seul, en parvenant à cacher à toustes son état. Il avait usé de toutes ses ressources psychiques. Sa psyché était affaiblie par son deuil, la Plak tow [fièvre du sang] l'avait vaincu.
Il avait été très difficile de le maîtriser : il s'était enfermé dans sa cellule, et s'était comporté comme un animal féroce.

Les guérisseurs Vulcain lui expliquèrent la vérité, et il accepta de rencontrer ce médecin qui lui avait indirectement sauvé la vie. Selik le trouva un peu hyper-émotif, mais après tout, c'était normal puisque c'était un Humain, et il apprécia sa modestie. Grace à lui, il allait pouvoir reprendre le long chemin du Kolinahr.

T'Laan avait été élue par ses pairs Directrice de la Shi'Oren t'Ek'has-tal à la place de S'Lovan. Le comportement indigne de celui-ci vis à vis du Docteur McCoy avait provoqué une vague de désapprobation. La vague de trop. Ce n'était pas la première fois qu'il laissait entrevoir son ethnocentrime et sa xénophobie. Mais il ne s'était jamais comporté de façon aussi honteuse face à des hors-mondes, cela était inacceptable.

Une réception fut organisée en l'honneur de Ohasu McCoy, afin de lui remettre son insigne de membre honoraire de la prestigieuse Shi'Oren t'Ek'has-talpour services rendu au Peuple Vulcain
Amanda mère de Spock et épouse de Sarek, Kirk et lui étaient les seul·es Humain·es. Aucun membre de Starfleet ne fut convié.

McCoy dut raconter à nouveau son enlèvement psychique.
─ … il y avait dans cette bibliothèque virtuelle une telle somme d'informations passionnantes. Si Dame T'Pau ne m'avait pas rappelé à la réalité, je crois que j'y serai encore.

T'Pau était à côté de lui et se contenta d'approuver avec indulgence :
─ L'entièreté de votre esprit était plongé dans ce désir de connaissance et cette volonté de trouver des remèdes pour le plus grand nombre de maladies possibles

Malgré leur culture de pondération, toustes comprenaient parfaitement ce désir d'acquérir de nouvelles connaissances.

.

Un peu plus loin, Amanda était sous le charme du Capitaine Kirk. Elle l'avait déjà rencontré à plusieurs reprises. Mais la situation était différente : il était le T'hy'la de son fils. Mieux que cela, il était son époux depuis qu'ils avaient traversé ensemble la Adun-tow de Spock.
Kirk l'avait galamment prise par le bras. Il lui narrait leurs aventures sur les planète jumelle, et la rencontre avec l'adorable mini-Spohkh qui ressemblait tant au leur.

.

Sarek s'était approché de son fils
─ Vos amis sont réellement des Humains hors du commun.

─ Je le sais.

─ Il est dommage que le Capitaine Kirk soit redevenu un homme. S'il avait conservé son corps de femme, il aurait pu porter votre descendance

─ Kirk est un mâle. Même lorsqu'il était enfermé dans ce corps de femme, il restait un mâle. Il n'aurait jamais accepté de porter un enfant. Notre union a été rendue possible par le retour de son corps d'origine.

─ Je vois.

─ Allez-vous à nouveau me proposer de choisir une fiancée?

─ Non, ce serait illogique. Vous avez noué des liens psychiques très fort avec cet Humain. Je ne puis que reconnaître vos liens d'époux.

Les deux hommes contemplèrent Amanda et Jim, qui parlaient et se souriaient.

─ De toute façon, votre mère ne l'accepterai pas. Vous savez combien elle est têtue.

─ Oui, et Jim l'est tout autant.

.

Spock et Sarek rejoignirent Kirk et Amanda. Le père Vulcain avait semble-t-il accepté le choix de son fils, enfin. Et Spock en ressentait un profond soulagement.

.

à suivre

un petit commentaire ?

.

Christine
Oui, Bones est le meilleur, même Spock le dit ^^
Quant à S'Lovan, il ne se relèvera pas de cette disgrâce!


Nam-tor Mc-Coy dular ha?*
êtes-vous McCoy ?

.

syndrome de Bendii*
memory-alpha· /wiki/Bendii_Syndrome

Maladie neurologique dégénérative très rare, affectant les Vulcains âgés de plus de deux cents ans.

Le Vulcain qui en est atteint perd peu à peu tout son contrôle émotionnel, et est en proie à des explosions de colère irrationnelle.
L'effet secondaire de cette perte de contrôle est la projection télépathique. Cela n'a pas d'effet sur les Vulcains, en raison de leurs boucliers mentaux. En revanche, il y a un effet de contagion psychique sur les espèces non télépathiques, comme les Humains. Ce qui peut provoquer des flambées de colère et de violence

Un télépathe vulcain peut aider la personne malade à garder ces projections sous contrôle. Mais ce contrôle est inefficace lorsque la victime est particulièrement stressée.

─ o ─

Les neurones
pour faire très simple, tous les neurones sont inter-connectés entre eux. Leurs axones leur permettent de transmettre ou de recevoir une information. La gaine de myéline qui entoure les axone augmente la rapidité et l'efficacité de la transmission de ces messages nerveux

Plus d'info ici : frcneurodon·org/comprendre-le-cerveau/a-la-decouverte-du-cerveau/le-neurone/

.